Monolecte 😷🤬

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • L’obsolescence du droit d’auteur au temps de l’abondance
    http://tcrouzet.com/2016/01/19/lobsolescence-du-droit-dauteur-au-temps-de-labondance

    On arrive au sujet de la controverse (et au paradoxe de ma position). Entre 1997 et 2003, c’est grâce à mes droits d’auteurs que j’ai gagné de quoi construire ma maison et plus tard restaurer la maison familiale. À cette époque, je vendais presque 100 000 exemplaires/an de mes manuels de vulgarisation Internet (avec 15 % sur les ventes). Les droits d’auteurs m’ont aidé à m’acheter une liberté. Je ne suis donc pas contre les #droits d’auteurs, l’idée de gagner sur les ventes de mes livres, mais critique du droit d’#auteur tel que les #éditeurs le consignent souvent dans nos contrats d’#édition.

    Par exemple, l’éditeur est censé être le seul susceptible d’exploiter commercialement un texte. Il en interdit la copie et le partage (mot auquel il préfère piratage). Malgré ces restrictions, j’ai pris quelques libertés. En 1998, j’ai publié Le guide des meilleurs sites Web qui d’année en année allait devenir mon best-seller. J’ai en même temps ouvert un site pour y publier gratuitement le contenu de ce livre. À l’époque, ce n’était pas un choix politique. Je voulais simplement offrir aux lecteurs un service : la mise à jour continue du #livre. Je pensais qu’être présent sur plusieurs médias créerait une sorte d’émulation. C’était si vous voulez du marketing.

    Reste que Le guide des meilleurs sites Web était virtuellement diffusé en licence Creative Commons. Mon éditeur détenait les droits commerciaux papier, mais les lecteurs pouvaient librement copier et lire (cela suffit à prouver qu’on peut s’entendre avec son éditeur, à condition de négocier).

    À aucun moment, je n’ai songé que la mise à disposition gratuite sur le Net, pas plus qu’en bibliothèque ou ailleurs, pouvait nuire à ce livre. Plus je l’ai promu en ligne, plus je l’ai offert, plus il m’a rapporté. Mais point de rente à vie. À un moment donné, la version en ligne a eu plus de succès que la version papier et nous avons arrêté de l’imprimer (en théorie, mon éditeur aurait pu m’interdire cette exploitation en ligne, voire exiger une part de mes bénéfices publicitaires, sans pour autant de son côté se bouger le popotin pour faire fructifier mon texte).

    Avec mon guide internet, j’ai ainsi découvert que la #gratuité n’était pas incompatible avec des revenus, et que dans certains cas elle pouvait même booster les revenus. En tan qu’auteur, elle ne me faisait plus peur. En même temps que les possibilités de partage se multipliaient, que les copies devenaient de plus en plus aisées et communes, sans que ce processus soit réversible, j’en suis venu à accepter le fait tout bête qu’à l’avenir mes textes seraient toujours disponibles gratuitement que je le veuille ou non. Il me fallait vivre avec ça. Plutôt que le refuser, l’embrasser.

    #débat

    • Plus je l’ai promu en ligne, plus je l’ai offert, plus il m’a rapporté.

      C’est exactement ce que Paulo Coelho a fait en mettant en ligne gratuitement les pdf de ses livres... Et constaté après une très sensible augmentation de ses ventes.