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récoltes et semailles

  • « Ne pas intégrer la critique des #médias à son programme lorsqu’on entend changer le monde, c’est se tirer une balle dans le pied avant même de commencer la course »
    https://npa2009.org/idees/societe/ne-pas-integrer-la-critique-des-medias-son-programme-lorsquon-entend-change

    Et quel est donc ce scénario ?

    On pourrait le schématiser de la manière suivante. Première étape, un gouvernement de gauche arrive au pouvoir sans avoir préalablement fait campagne pour la neutralisation de l’oligarchie médiatique et son remplacement par une information de qualité. Deuxième étape, les médias qui accompagnaient et soutenaient les gouvernements néolibéraux, deviennent soudain critiques. Ils attaquent la gauche au pouvoir sans relâche et agissent comme des adversaires politiques. Or ces entreprises de communication sont aussi censées représenter le quatrième pouvoir, la démocratie, le rempart contre le goulag, etc. Ils sont d’ailleurs perçus comme tels à l’étranger.

    Et là, de deux choses l’une. Soit la gauche au pouvoir ne réagit pas et subit la grêle de la désinformation, ce qui la fragilise encore un peu plus, surtout si elle tente de s’appuyer sur les mouvements sociaux. Soit elle décide de casser l’oligarchie médiatique en faisant par exemple adopter une loi sur la propriété des médias ou en appliquant les lois existantes. Et là, c’est le drame. Car ces mesures semblent prises dans l’urgence : elles ne figuraient pas au cœur du programme ; leur nécessité démocratique n’a pas été expliquée, démontrée, argumentée. Elles ne sont donc pas soutenues par une mobilisation populaire.

    Dès lors leur mise en œuvre soudaine apparaît comme un vil mouvement de répression contre des médias qui critiquent le gouvernement. Donc comme une atteinte à la liberté de la presse, aussitôt dénoncée par les éditorialistes du monde occidental. Et repris par l’opposition qui en profite pour mobiliser et déstabiliser le gouvernement.

    Il ne faut pas oublier que dans cette situation particulière où la gauche de gauche accède au pouvoir, le soutien à l’ordre ancien peut se confondre avec la critique du pouvoir en place. D’où la nécessité stratégique, pour une formation progressiste qui se trouve enfin en mesure de mettre ses idées en œuvre, de ne pas donner prise à ces critiques.

    Peux-tu développer cette dernière idée ? Comment faire ?

    Si, au contraire, les progressistes ont intégré la critique des médias à leur programme, s’ils en ont fait un élément central de leur pédagogie économique, s’ils ont promu un autre modèle et promis de le mettre en place sitôt élus, la situation est tout à fait différente. D’une part, l’hostilité des médias à l’égard du pouvoir de #gauche semblera motivée non plus par un soudain élan critique mais par un souci de protéger l’ordre ancien, ses passe-droit et ses prébendes. Et, d’autre part, la remise à plat du système d’information ne sera pas considérée comme un atteinte à la démocratie mais comme la simple mise en œuvre d’une promesse électorale, d’un programme entériné par la majorité.

    Bref, pour le dire en un mot, ne pas intégrer la critique des médias à son programme lorsqu’on entend changer le monde, c’est se tirer une balle dans le pied avant même de commencer la course.

    #critique_médias

    • Pas trop envie d’aller plus loin, ça sent la langue de bois. La phrase de théorie est bien jolie mais n’a rien à voir avec le but de ce gouvernement qui n’a jamais eu en projet de changer le monde.
      Et la balle dans le pied, en général, on se la tire tout seul, peut-être par confusion de desseins politiques et par morgue.

    • @touti pourquoi tu parles de « le but de ce gouvernement », alors que Rimbert parle des partis de gauche (FdG, NPA, etc) ? Il imagine qu’un de ces partis (ou regroupement de partis) arrive au pouvoir sans avoir au préalable intégré la critique des médias (et des solutions) dans son programme de base. Il ne parle pas du parti « socialiste » actuellement au pouvoir.

      Ou bien j’ai mal compris, et tu dis que ces partis là (FdG, NPA, etc) n’ont pas non plus comme projet de changer le monde (ce qui est aussi recevable comme idée hein ! mais c’est différent que de parler du PS).

    • C’est surement le fait de « changer le monde par un gouvernement » qui me fait grincer des dents.

      Première étape, un gouvernement de gauche arrive au pouvoir sans avoir préalablement fait campagne pour la neutralisation de l’oligarchie médiatique et son remplacement par une information de qualité.

      Il y a besoin d’une information de qualité de suite, pas d’un programme de prise de pouvoir qui décide ce qu’est la qualité de l’information.
      L’oligarchie médiatique ou tout autre oligarchie, comme celle de gauche actuelle qui vire au totalitarisme, se reconstruit dans tous les cas par le pouvoir que ses membres exercent et éminemment par l’économie qui leur impose une ligne de conduite. Et je trouve pas très visionnaire de croire qu’on pourrait neutraliser cette oligarchie en mettant au pouvoir d’autres guignols.