• Guerre au Hezbollah : le pari incertain de l’Arabie saoudite | Middle East Eye
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    La réponse du Hezbollah aux menées saoudiennes est venue du sud-Liban. Le 6 mars 2016, plusieurs centaines de ses partisans se sont réunis dans le village d’Ansar, à l’occasion d’une cérémonie d’hommage à un de ses dirigeants militaires tombé en Syrie : Ali Fayyad (Ala al-Bosnia). Retransmis en direct, le discours de Hassan Nasrallah se veut offensif : pour le secrétaire général de l’organisation, les décisions du CCG s’expliquent par l’enlisement des Saoudiens au Yémen, et par leur incapacité à faire tomber le régime syrien depuis 2011. Israéliens et Saoudiens sont mis sur un pied d’égalité : les uns et les autres ne manquent jamais de désigner l’Iran comme leur ennemi principal.

    Surtout, Hassan Nasrallah compte briser l’idée d’un consensus arabe contre le Hezbollah. De manière significative, les membres du parti applaudissent le dirigeant de l’organisation en brandissant des affiches aux couleurs de l’Algérie, de l’Irak, mais aussi de la Tunisie. L’Algérie et l’Irak se sont en effet distanciés des autres ministres arabes de l’Intérieur. Le cas tunisien est plus complexe : Hedi Mahjoub, le ministre de l’Intérieur du pays, a ratifié le 2 mars le vote de ses pairs. Mais le lendemain, un communiqué du ministère des Affaires étrangères tunisien obtenant l’aval de la présidence de la République le contredit. L’Union générale tunisienne du travail (UGTT), tout comme le puissant Ordre national des avocats, ont fait campagne pour que la Tunisie ne classe pas le Hezbollah comme organisation terroriste.
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    • Tous les acteurs font désormais face à leurs contradictions. Le Hezbollah s’appuie sur un dialogue avec ses adversaires libanais qui est réel, et sur quelques soutiens dans le monde arabe. Il n’est pas seul. Mais il n’est pas à l’abri d’une déflagration sécuritaire au Liban. Le Courant du futur, la Coalition du 14 mars, jouent leur survie difficile, dans un rapport de force dégradé : la fin du dialogue national libanais peut aussi les emporter.

      L’Arabie saoudite cherche à isoler le Hezbollah régionalement, mais ses appuis au Liban sont limités. Elle peut parier sur la carte des sanctions économiques, mais l’évolution du dossier syrien joue contre elle. Riyad a marqué des points : mais elle a peut-être déjà perdu son pari.