• Madame la Ministre, les « nègres » vous emmerdent !

    Par Amélie Koulanda

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    Ce mépris condescendant avec lequel la Ministre dit vouloir « aider » les femmes musulmanes voilées qui seraient forcément opprimées, selon sa vision très étroite du monde et des « femmes » qu’elle est censée défendre, est le signe que l’islamophobie est bien la chose de France la mieux partagée.

    Quand est-ce que la France se débarrassera de cette obsession (néo) coloniale à vouloir dévoiler les femmes, pour les « libérer » ? Obsession qui tend à se cacher sous les habits d’un certain « féminisme », en réalité discriminatoire, excluant et au service d’une logique patriarcale bourgeoise, classiste, raciste et islamophobe.

    Une haine raciste et islamophobe gangrène la France, et puis il y a le silence de celles et ceux qui ne disent rien... Dans un contexte où le racisme et l’islamophobie non seulement humilient mais criminalisent des millions de personnes, les voix qui s’opposent doivent s’élever. Qui ne dit mot consent, qui cautionne doit assumer ses responsabilités et penser au futur –proche- et aux conséquences à venir.

    Il ne faudra pas s’étonner quand la gronde s’étendra, et des formes que la révolte prendra. Car à force de mépris, d’humiliations, nous les Noirs, les arabes, les musulmans, les Rroms, et toutes celles et ceux que l’Etat raciste marginalise, nous n’allons pas éternellement accepter l’assignation qui nous est faite. Et contrairement aux révoltes de 2005 ( oui révoltes, pas « émeutes », car nos soulèvements sont politiques, et nos « violences » sont bien souvent la conséquence de celles qui nous sont infligées par cet Etat raciste et policier), j’espère que la colère et la contestation s’exprimeront du « bon côté du périph’ », celui où on « résiste en terrasse », afin que la violence qui traverse nos existences ne soit pas renvoyée aux « ténèbres » des banlieues, des « quartiers » dont tout le monde se fout, et qui n’intéressent que pour l’instrumentalisation politique qu’il est si convenable d’en faire.