• Comme le texte de cette vidéo est court, je le note. Il traduit bien ce que Finkelstein appelle le chantage abusif de l’holocauste.

      On ne peut pas à la fois se revendiquer héritier de la mémoire de la shoa et commettre des crimes innommables au nom du « plus jamais ça ».

      La question que nous devons tous nous poser, c’est « la shoa n’est-elle qu’un crime contre les juifs, ou est-ce un crime contre l’humanité ? ». Les deux sans aucun doute.

      – Parce que c’est bien pour avoir été juif que plus de 6 millions de personnes ont été exterminés. Il s’agit bien d’un génocide.

      – Parce que ces juifs étaient aussi des êtres humains, et que justement personne ne peut remettre cette humanité en cause.

      Si tout autre que Norman G. Finkelstein, un juif, avait dit ce qu’il dit, on aurait crier à l’antisémitisme, et c’est bien là que réside le chantage sur lequel s’appuie Israël. On justifie les agissements d’Israël contre les palestiniens pour qu’il n’y ait plus jamais de crime comme la shoa.

      C’est une escroquerie intellectuelle qui est entretenue pour culpabiliser les autres pays, et empêcher qu’ils réagissent face aux agissements d’Israël. C’est aussi une façon de scinder le monde entre « les justes » qui protègent Israël, héritier de la shoa, et « les monstres » qui veulent rééditer la shoa.

      Si Israël était effectivement mis à mal par les palestiniens, on pourrait croire à l’escroquerie, mais il apparait de plus en plus qu’Israël n’est pas la victime, mais bien l’agresseur, et cela très sciemment. De la même manière qu’Adolf Hitler envisageait « la solution finale » par cette odieuse logique : « la fin justifie les moyens ».

      Il faut rajouter que cette escroquerie ne visent pas que les non-juifs, car c’est non seulement les juifs qui se sont installés en Israël qui sont obligés de payer leur installation par le service militaire de leurs enfants, et d’être ainsi muselé pour « collaboration », mais ce sont aussi tous les juifs de la diaspora qui sont priés de prendre position « au nom de la race » ou du « peuple élu ». Ce n’est pas l’antisémitisme qui est le véritable problème, c’est plutôt l’identité juive qui le devient puisque cette différence est le véritable moteur des agissements d’Israël sur les palestiniens. Les palestiniens n’ont aucun droit sur leur terre puisqu’ils ne sont pas juif.

      Dr. Norman G. Finkelstein : Allez-y

      Intervenante : Durant votre speech, vous avez beaucoup parlé des juifs et certains invités à cette conférence - pas forcément tous les juifs en général, mais surtout les présents à votre conférence, vous les avez traité de nazis. (pleurant) C’est extrêmement offensant envers les Allemands, et aussi extrêmement offensant envers les gens qui ont souffert des nazis pendant la guerre.

      Dr. Norman G. Finkelstein : Je ne respecte plus ce que vous faites maintenant. Vraiment je ne le respecte plus. Je n’aime pas et je ne respecte pas les larmes de crocodiles. Laissez-moi parler. Laissez-moi finir. Je n’aime pas jouer devant les invités avec la carte de l’holocauste, mais maintenant, je me vois contrait de dire que mon défunt père était a Auschwitz. Ma défunte mère ... Ferme ta gueule ... Ma defunte mère était dans le camp de concentration de Majdanek. Chaque membre de ma famille, des deux côtés, paternel et maternel, on été exterminés.

      Mes deux parents étaient dans le soulèvement du ghetto de Varsovie. Et c’est précisément et exactement grâce aux leçons que mes parents nous ont enseignées à moi et mes deux frères et sœur que je ne vais pas être silencieux quand Israël commet ces crimes contre les Palestiniens, et je trouve qu’il n’y a pas plus dégueulasse que de profiter de la souffrance de mes parents, et de leur supplice pour essayer de justifier la torture, la sauvagerie, la destruction des maisons qu’Israël commet chaque jour contre les palestiniens. Donc je refuse plus longtemps d’être intimidé ou de me faire taire par les larmes. Si vous aviez un coeur, vous auriez pleuré pour les palestiniens et non pour le passé.

      http://www.youtube.com/watch?v=SbP6M0phqnk

    • Pierre c’est embêtant, je trouve, d’utiliser comme argument performatif que c’est parce que ses deux versants familiaux ont été décimés par les Nazis que cela donne du poids à son argumentaire, qui, en fait s’en passerait bien.

      Dans un contexte très différent, c’est souvent que je constate avec ambiguité et déception souvent, que c’est parce que je suis le père d’un enfant autiste que l’on prend en considération mes argumentations sur le sujet de l’autisme, alors que de mon point de vue, je suis à la pire place qui soit pour en discourir.

      De la même façon Raul Hilberg quand il faisait les recherches qui allaient mené à la rédaction de la destruction des Juifs d’Europe avait coutume de dire qu’il fuyait souvent les témoignages des victimes parce qu’ils introduisaient une émotion qui n’était pas compatible avec la rigueur de sa recherche d’historien.

    • Philippe, je suis conscient de tout cela. Mais aujourd’hui, c’est Israël qui instrumentalise l’émotion.

      J’ai complété mon post. J’ai longtemps défendu Israël. Aujourd’hui, ce n’est plus possible. Ça ne veut pas dire que je prend parti pour les palestiniens, ça veut dire que j’admet la problématique du conflit, et qu’on ne peut pas parler de terrorisme palestinien, sans parler du terrorisme d’état qu’Israël fait subir aux palestiniens.

      Dans l’esprit des gens, la position victimaire des morts de la shoa rejaillit sur Israël. Or on voit bien qu’Israël n’est pas la véritable victime.

      Les choses ne sont pas simples, et moi-même, je m’y perd. Nous sommes tous des traumatisés de la shoa. Si nous devons parler de guerre, une seule nous vient à l’esprit et des monceaux de cadavres se présentent devant nos yeux. Quand je pense à l’horreur nazie, je me dis que je n’aurais pas tenu deux jours, et que je me serais effondré.

      C’est bien à cause de cela, que ce conflit et ces conséquences doivent s’arrêter. On ne peut plus se taire. La vérité doit être dite.