• Ephraïm Halevy, ex-chef du Mossad (1998-2002), admet dans une interview sur al-Jazeera english avec Mehdi Hassan qu’Israël a consciemment apporté une assistance médicale à al-Nousra.
    C’est la première fois, à ma connaissance, qu’un type de ce niveau admet que l’aide apportée par Israël à al-Nousra n’était pas accidentelle mais a été faite en toute conscience et pour des raisons tactiques. Jusqu’ici le discours servi par Israël était que cela était peut-être arrivé mais seulement parce qu’Israël soignait, pour des raisons évidemment humanitaires, les rebelles modérés sur le Golan et que certains de Nousra se trouvaient peut-être parmi eux :
    Ex-Mossad head on Israel medical aid to al-Nusra Front
    http://www.aljazeera.com/programmes/upfront/2016/05/mossad-head-israel-medical-aid-al-nusra-front-160531081744269.html

    The former head of Israel’s intelligence agency Mossad defends the country’s treatment of al-Nusra Front fighters on the Syrian border.
    In this web extra, Efraim Halevy tells Mehdi Hasan that he is not concerned that Israel had treated fighters in Syria from al-Nusra Front, which some say is al-Qaeda’s Syrian branch.
    “It’s always useful […] to deal with your enemies in a humane way,” Halevy says.
    When pressed on whether he believed the assistance was purely humanitarian, Halevy responds, “I didn’t say there’s no tactical [consideration]. I said the main consideration, the immediate consideration is humane.”
    Halevy also says he would not support the treatment of wounded Hezbollah fighters because Israel had been targeted by Hezbollah, but “not specifically targeted by al-Qaeda”.

    Bien sûr cet aveu demi-officiel est encore probablement loin de décrire l’étendue de cette coordination Israël/Nousra qui a probablement aussi consisté non seulement en des livraisons d’armes (caisses mystérieuses qui passent la ligne de démarcation dont ont témoigné des casques bleus de l’ONU dans un rapport au CS) mais aussi du renseignement et de la planification dans la détermination des cibles militaires (régime et ses alliés) selon le témoignage de rebelles :
    http://www.al-monitor.com/pulse/originals/2015/01/syria-opposition-daraa-israel-communication-nusra.html

    • merci @stephane_m
      Egalement ici par J.D. Merchet :
      http://www.lopinion.fr/edition/international/golan-l-etrange-arrangement-entre-l-armee-israelienne-rebelles-syriens-1036

      « Il y a une cinquantaine de groupes rebelles, mais le plus grand et le plus puissant est al-Nosra », c’est-à-dire al-Qaïda, reconnaît un officier israélien. Les autres sont des milices locales impliquées dans l’autodéfense des villages, mais « tous sont religieux, il n’y a pas de laïcs », ajoute la même source.

      Free Army. C’est donc à partir d’une zone contrôlée par al-Nosra que les passages de blessés ont lieu. « Ceux qui nous les envoient ont de bonnes connections avec l’armée israélienne. Il faut de bonnes recommandations…, reconnaît un médecin de l’hôpital de Safed. Officiellement, les blessés sont issus de l’Armée syrienne libre », soutenue par les Occidentaux, mais pas d’al-Nosra. Les jeunes patients rencontrés le confirment : ils appartiennent à ce qu’ils nomment la « Free Army ». S’ils combattent Daech et Assad, ils reconnaissent être « alliés » d’al-Nosra, avec lequel ils se coordonnent sur le terrain et qu’ils jugent « peaceful » (pacifique)…

      Pour bénéficier d’un traitement médical en Israël, ils expliquent sans plus de détails qu’il faut passer par des « shebabs » (jeunes) d’une certaine « katiba » (brigade), sans avoir besoin de verser de bakchich. Après plus de 2000 passages, l’affaire semble bien organisée. Si elle se déroule sans une implication directe de la branche locale d’al-Qaïda – ce qui n’est pas prouvé – elle bénéficie au moins de son accord tacite. Imaginer que le groupe djihadiste radical qui tient une cinquantaine de kilomètres sur la frontière - en principe fermée - avec Israël laisserait aller et venir des combattants blessés sans s’en préoccuper relève de la fantaisie. Il n’est pas exclu que les Américains, installés en Jordanie pour y soutenir les groupes rebelles jouent un rôle dans ces transferts de blessés.