Turck

Journaliste, rédactrice à Orient XXI

  • Débats marocains sur les inégalités devant l’héritage
    http://www.telos-eu.com/fr/societe/debats-marocains-sur-les-inegalites-devant-lherita.html

    On débat de plus en plus, au Maroc, de l’inégalité des femmes et des hommes devant l’héritage : non seulement, les sœurs héritent-elles moitié moins que leurs frères, mais, si elles n’ont pas de frères, ce sont in fine les fils du frère de leur père qui héritent d’une part importante de son patrimoine. De ce point de vue, le droit de l’héritage contrevient à deux principes majeurs des Modernes : la non-discrimination et le désengagement vis-à-vis des solidarités secondaires fondées sur le sang. Préférer les garçons aux filles établit une discrimination évidente, quelles que soient les raisons que l’on avance afin de la justifier ; quant à faire des collatéraux des héritiers privilégiés par rapport aux descendants, c’est se référer à un stade prémoderne des liens familiaux. Il ne s’agit pas d’un jugement moral mais d’un fait : la famille d’évidence, pour la majorité des gens, c’est, au Maroc comme ailleurs, la famille parentale. Il en découle que nombre de parents ne trouvent pas normal que leurs neveux héritent aux détriments de leurs filles. Le fait que les partisans de cette forme d’héritage ne la justifient que par rapport à ce qu’ils considèrent être le prescrit divin en dit long sur son étrangeté par rapport à l’évolution de la famille, et tout simplement aux sentiments des gens. De fait, de plus en plus de parents n’ayant que des filles inscrivent ce qu’ils peuvent de leurs biens à leur nom, autrement dit détournent la loi.

    #femmes#droits_des_femmes#maroc