Le débat sur l’interface utilisateur idéale se focalise souvent en deux camps, les Unixiens purs et durs qui mettent en avant la souplesse et la puissance de la ligne de commande (c’est un langage, on peut tout exprimer avec, alors que pointer et cliquer, c’est ce que fait un bébé avant de savoir parler, ça ne va pas très loin) et les zélateurs de l’interface graphique, qui considèrent l’utilisateur (nommé « Mme Michu ») comme à peine plus évolué qu’un anthropoïde de l’Est africain d’il y a deux millions d’années, et qui se focalisent sur le graphique (s’il y a des images, c’est que c’est « convivial » et « intuitif »). En général, ces fanas du graphique n’imaginent que des tâches simples et ponctuelles (« détruire un fichier ») et ne proposent rien pour les tâches plus complexes (« détruire tous les fichiers nommés totoQUELQUECHOSE.txt contenant le mot foobar »).
Le projet #TermKit (pour l’instant, c’est surtout un projet) vise à la création d’une interface utilisateur moderne, utile à ceux et celles qui sont sortis de la crèche et ont donc dépassé le stade du pointer-et-cliquer, qui reprend les bons principes du shell Unix (notamment la composabilité et la programmabilité), tout en intégrant les progrès faits depuis la conception dudit shell, il y a trente ans : les interfaces graphiques, mais aussi le typage des données et leur structuration. C’est très prometteur.
Un bon article d’introduction (je recommande aux Unixiens d’être patients et de ne pas jeter leur écran par la fenêtre dès les premiers paragraphes, le texte s’améliore ensuite) ►http://acko.net/blog/on-termkit
Le site officiel (vide pour l’instant) ►http://termkit.org
Le code (MacOS uniquement pour l’instant) ►https://github.com/unconed/TermKit