klaus++

Agent d’ingérence étrangère : Alle die mit uns auf Kaperfahrt fahren, müssen Männer mit Bärten sein. Jan und Hein und Klaas und Pit, die haben Bärte, die haben Bärte. Jan und Hein und Klaas und Pit, die haben Bärte, die fahren mit.

  • L’extrème droite allemande s’engage pour l’écologie

    A propos d’un article du Guardian référencé par fil
    http://seenthis.net/messages/67254
    http://www.guardian.co.uk/world/2012/apr/28/germany-far-right-green-movement

    Exellent article qui mérite quelque notes historiques.

    Les paysages allemands de l’est étaient sous la domination des forces les plus réactionnaires et meurtrières du pays jusqu’en 1945, date qui marque l’échec de la classe des Junker (proprétaires de grandes terres) que l’armée rouge obligeat de s’expatrier dans les parties occidentales de l’Allemagne où ils recurent de belles sommes comme dédommagement. Leur allié depuis toujours était la noblesse bavaroise dont le personnage le plus connu actuellement est l’ancien ministre von Guttenberg. Il fut obligé de démissionner parce la communeauté internet avait prouvé que sa thèse était un plagiat. Pour décrire un peu l’ambiance - son grand père était assassin par conviction qui courait l’Allemagne de 1918/1919 à la tête d’un Freikorps exécutant des révolutionnaires.

    L’article cite des voix de ces deux région d’ont l’une, la Bavière, était restée sous l’emprise des plus réactionnaires cercles du pouvoir après 1945, pendant que l’armée rouge et plus tard le gouvernement de la RDA expropriaient les anciens seigneurs et imposaient au Mecklembourg des réformes agraires. Malheureusement le caractère fermé et borné du régime staliniste ne contribua pas vraiment à ouvrir les esprits de familles sur place qui connaissaient une longue tradition de subordination. Le servage n’y fut aboli qu’au milieu du dix neuvième siècle et les troupes du Baron von Guttenberg se récrutaient en grande partie parmi les paysans et ouvriers agricoles de l’est.

    Il n’est alors pas étonnant de voir la droite extrémiste se resaissir des terres perdues aux communistes, et de la voir également profiter de l’impression d’être du côté des perdants face à une immigration soutenue par le gouvernement fédéral qui marque le vécu des derniers habitants des régions dépeuplées par l’abandon des fermes socialistes. Depuis déjà plus de dix ans se sont des no-go-areas pour des touristes au look étranger, les écoles berlinoises n’y vont plus en classe nature parce qu’il y eu des attaques et agressions.

    Sur le plan politique officiel il faut savoir que le parti des verts était dès ses débuts marqué par un conflit entre une aile éco-socialiste issu des milieux urbains gauchistes des années 70 (les Fundis) et une aile pragmatique plutôt rurale et petite-bourgeoise (les Realos) pour laquelle les idées socialistes ne représentaient qu’un prétexte lors des élections pour attirer les voix des jeunes révoltés. Dans l’ambiance de l’époque les adeptes d’une politique de droite ne se sentaient pas à l’aise au sein du parti vert, et pourtant il y a eu un courant conservateur et quelques scandales à cause de membres du parti qui exprimaient des idées pas acceptées dans l’Allemagne post-nazie.

    Depuis 1990 les choses sont devenues plus simples, les verts sont maintenant un parti libéral, si on est de gauche on milite au Die Linke et les extrémistes de droite se sont modernisés. Il ne sont plus sous le contrôle des anciens SS, ils ont appris à s’engager pour les problème de la population sur le terrain et cherchent à créer des noyaux régionaux interconnecés pour renforcer leur organisations. L’article du Guardian explique que l’engagement pour la nature s’accorde très bien avec une politique de droite. Là aussi on observe une longue tradition de récupération : Dans les années 1920 une partie de la jeunesse critique du capitalisme industriel s’était réunie dans le mouvement Wandervogel (les oiseaux migrateurs) dont les démarches furent reprises par la Hitlerjugend : Excursions dans la nature, randonnées, feux de camps avec chansons accompagnés à la guitarre.

    Pour préserver la qualité humaine et libératrice de l’engagement pour la nature on est donc obligé de le concevoir dans son contexte et de combattre les particularismes locaux et sur le plan idéologique. Il ne s’agit pas d’une question de goût ou de préférences culturelles mais de conflits entre des intérêts matériels qu’on appelait lutte des classes quand ce terme était encore populaire.

    #Allemagne #fascisme #nazi #droite