Davduf

#UnPaysQuiSeTientSage soutenu par la Quinzaine des Réalisateurs, Prix Lumières meilleur documentaire 2021, nommé aux Cesar 2021, « DernièreSommation » (Grasset), punk rock & contre-filatures + https://twitch.tv/davduf

  • Owni : “L’invention d’une culture politique”
    http://owni.fr/2012/05/16/parti-pirate-linvention-dune-culture-politique

    Comme les Verts à leurs débuts, le Parti Pirate crée une nouvelle culture politique, celle de l’ère Internet. Pierre Mounier, candidat dans le 20ème, suppléé par le journaliste David Dufresne, revient sur son expérience de « candidat citoyen », vingt ans après son premier engagement chez les écologistes.

    #parti_pirate #parti_pirate_Paris_20e #minirezo #histoire #internet

    • Merci pour le lien vers cette interview sympatique. Malheureusement l’image que Pierre Mounier dessine de l’allemagne est une illusion - pour simplifier on pourrait dire que chaque point qu’il critique en France pose autant de problèmes en Allemagne.

      Concernant le développement du parti pirate allemand on constate qu’à peine élu il est en train de d’être récupéré par une sorte de hacking mise en place par le pouvoir et les groupes d’influence. Les même processus qui ont duré trente ans chez les verts allemands vont se faire en trois ans au sein du parti pirate.

      Il est simple de comprendre pourquoi : Au pirates il manque la solide expérience des militants de gauche qui ont fondé les verts allemands. Ils ont su résister assez longtemps aux tentatives de prise du pouvoir par les verts de droite. C’est un combat qu’on ne peut que perdre et à court terme si on ne devient pas uns pro de la politique.

      Peut-être les militants pirates amateurs en France auront plus de succès grâce à la plus grande aptitude au débat et à l’engagement individuel que j’ai pu observer chez les français.

    • @Klauss++ Bonjour. L’herbe est sans doute en effet toujours plus verte chez les autres. Je veux bien croire que la situation n’est pas idéale en Allemagne mais croyez-moi : elle est vraiment désespérante en France !! Oui, il y a une grande aptitude au débat et à l’engagement individuel en France, mais cette aptitude est étouffée depuis longtemps et nos institutions n’aident pas vraiment.
      Les phénomènes de récupération sont universels et c’est effectivement à chaque génération militante d’apprendre à s’en prémunir. Je ne saurais trop conseiller aux pirates de regarder très attentivement ce qui s’est passé chez les Verts. Connaître l’histoire est le meilleur moyen d’éviter qu’elle bégaie. /-)

    • Dans mon commentaire j’ai essayé d’attirer l’attention au nouveau rôle et la nouvelle #culture_politique dont les pirates se déclarent partisans. Ils proposent une ouverture des milieux politiques en déplacant une grande partie des discussions et prises de décision sur la toile. C’est leur plus grande contribution dans l’intérêt de nous tous. Je ne suis pourtant pas très optimiste quant à la possibilité de changer dans ce sens et d’une manière durable les habitudes et les lois qui gouvernent les processus politiques - autant en France qu’en Allemagne.

      Les derniers évènements concernant les pirates allemands montrent, où se situent les fronts dans ce combat pour un renouvellement de la vie politique :
      http://seenthis.net/messages/69118

      Si on considère qu’il ne s’agit pas tellement d’une questions de culture politique mais de pouvoir politique, il faut se poser une question supplémentaire : la présence des pirates risque-t-elle d’empêcher l’entrée de candidats de gauche dans les assemblées diverses ? Ce risque existe simplement parce que les pirates vont attirer une partie des électeurs du #Parti_de_gauche. Vu sous cet angle on comprend pourquoi le parti pirate est une cible préférée des tentatives de récupération par les forces de droite. D’ailleurs, dans le passé le discours ni-de-gauche-ni-de-droite tenu par beaucoup de militants pirates a souvent fini par se transformer dans un discours purement #fasciste.

      C’est pour cette raison que je compte sur l’indépendance d’esprit des citoyens actifs quand j’espère un meilleur développement des #pirates en France qu’en Allemagne.

    • Heu... « D’ailleurs, dans le passé le discours ni-de-gauche-ni-de-droite tenu par beaucoup de militants pirates a souvent fini par se transformer dans un discours purement #fasciste »

      Vraiment ? Où ?

      Personnellement, faites moi confiance... Si tel devait être le cas, je claquerai la porte (en la défonçant).

      Quant au jeu des alliances/récupérations, j’ai passé l’âge de m’y intéresser. Que chacun fasse son boulot, et défende ses convictions. Ne rien faire sous prétexte que ça desservirait tel ou tel #Parti_de_gauche, vous en conviendrez, c’est un peu court.

      Bien à vous !

    • Oui, d’accord avec Davduf ; on n’en peut plus du billard à trois bandes. Parce que cela aboutit à ça : http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/05/18/pas-d-accord-entre-le-ps-eelv-et-le-front-de-gauche-pour-les-legislatives_17

      Que penser de phrases aussi magnifiques que : « Les écologistes, réticents, avaient compris qu’il leur fallait rogner leur acquis de 63 circonscriptions réservées : ils étaient prêts à en céder cinq au PG. Les différentes composantes du Front de gauche n’allaient cependant pas avec les mêmes attentes rue de Solférino, le PCF tentait d’obtenir des sièges supplémentaires pour s’assurer de constituer un groupe à l’Assemblée, à lui tout seul ; le PG voulait obtenir trois députés au minimum. » Est-ce que les gens qui se livrent à ce jeu comprennent que c’est le suffrage universel qu’ils utilisent comme monnaie d’échange entre eux ?

      Quand la tactique finit par l’emporter sur tout, il faut savoir s’arrêter, repartir des fondamentaux et demander à chacun d’avancer ses propositions de fond. C’est ce que tentent de faire les candidats citoyens qui se présentent sous les couleurs du Parti Pirate. C’est ce mouvement de retour aux racines de la démocratie qui nous motive tous, je pense.

    • @davduf Je m’excuse, j’ai oublié de (non pas supprimer le mot « pirates » mais) dire encore plus clairement que je ne parlais pas de pirates transformés en fachos dans la phrase citée plus bas. Il était question des dangers du discours « ni-de-gauche-ni-de-droite ». Le reste est pourtant et malheureusement vrai. Il était déjà la prétendue volonté des nazis des années vingt d’aller au-delà du conflit capital-travail. D’où son nom de « parti national-socialiste ouvrier allemand ». Au fil du vingtième siècle il y eu des exemples de mouvances politiques sur tous les continents (sauf en Antarctique, il ne sert vraisemblablement pas à grand chose de faire de la propagande orientée ours polaire ) dont les « leaders » on attiré les foules en leur promettant de resoudre leurs problèmes en se débarassant du clivage gauche-droite.

      D’ailleurs, dans le passé le discours ni-de-gauche-ni-de-droite tenu par beaucoup de militants pirates a souvent fini par se transformer dans un discours purement #fasciste »

      ...

      Vraiment ? Où ?

      Quand j’aurai le temps je ferai une liste des mouvements fascistes se cachant derrère ce discours « on est ni de gauche ni de droite ». Elle sera longue et régulièrement renouvelable.
      ...

      Personnellement, faites moi confiance... Si tel devait être le cas, je claquerai la porte (en la défonçant).

      Oui, pas de problème, jen’en doute pas.

      Quant au jeu des alliances/récupérations, j’ai passé l’âge de m’y intéresser. Que chacun fasse son boulot, et défende ses convictions. Ne rien faire sous prétexte que ça desservirait tel ou tel #Parti_de_gauche, vous en conviendrez, c’est un peu court.

      Là aussi je vous fait confiance. A la majorité des militants du parti naissant aussi. D’ailleurs je l’exprime à la fin de mon commentaire.

      Où je vois un problème c’est quand l’argent va commencer couler à grands flots après les premièrs succès aux élections. Les postes bien rénumérés auquels les élus auront droit et qu’ils seront habilités à attribuer à leurs proches feront une partie du travail de récupération. Alors le personnel du parti va commencer à changer. Bye bye le militant engagé, bonjour au spécialiste de ceci et celà sans conviction profonde. Il y aura également l’argent des groupes d’influence et industriels qui va arriver sous forme de pots de vin et de sponsoring des activités du parti. Quand Microsoft (par exemple) aura payé pour la première fois la location d’une salle de réunion le tour sera joué. Il sera difficile d’y résister à moins d’avoir un programme qui interdit ce type de collaboration.

      Je sais que vous n’allez pas vous laissez séduire si facilement, mais je suis sûr que ces processus auront lieu et qu’il faudra les parer d’avance sous peine de perdre de vue la voie de liberté engagée.

    • @piotrr La démocratie représentative parlémentaire est une affaire, un business où l’influence des participantes se décide aussi par la quantité de capital qu’ils peuvent aquérir en gagnant des sièges dans les assemblées diverses. Chauque siège vaut une certaine somme d’Euros que l’élu peut dépenser pour ses propres besoins, pour faire avancer sa carrière et ses idées. Chaque voix obtenu au suffrage donne encore droit à des fonds supplémentaires permettant de construire son organisation. C’est normal et en parfait accord avec l’esprit de l’inventeur de cette structure politique. Il faut se battre pour des postes et lutter pour rafler une belle part du gateau.

      Vu sous cet angle la campagne à zéro frais représente un investissement des militants dans leur propre avancement qui leur apportera une dividende une fois qu’ils siègeront dans une asssemblée.

      Je ne me trouve pas spécialement cynique en donnant cette déscription de la démocratie représentative. Je pense qu’il faut simplement prendre en compte cet aspect des choses afin de ne pas se faire avoir parce qu’on est le seul petit nouveau qui a encore de vraies convictions pures qui ne sont pas encore passées par le filtre des processus parlémentaires.

      L’histoire des verts en Allemagne en est un beau contre-exemple. Au début ses membres on essayé d’y échapper en interdisant de cumuler des sièges d’élus et des postes dans les gouvernements et administrations. Ils ont également postulé que leur activités parlémentaires devaient toujours servir la cause du mouvement dans la rue et ils ont introduit plein d’éléments de démocratie directe là où c’était possible.

      Ces positions étaient le résultat d’une analyse réalisée par la nouvelle gauche des années 60 et 70. Ils avaient compris qu’il ne fallait plus tomber dans le piège du stalinisme et du bureaucatisme.
      Mais après maintenant trente ans d’exercice du pouvoir par les verts il n’en reste plus rien et le parti est prêt à entrer en coalition avec tous ses ennemis d’antan, à condition d’obtenir un nombre assez grand de sièges.