• Le journaliste et ex-rédac chef de RFI, Richard Labévière, dont le dernier bouquin a été coécrit avec le descendant du leader de la révolution syrienne de 1925-26 et portait justement sur la Syrie, se lâche dans une interview par Le Parisien :
    http://www.leparisien.fr/crise-egypte/l-option-diplomatique-est-morte-06-08-2012-2115283.php

    Quelles sont les raisons de ce blocage ? [le blocage diplomatique en général et la démission d’Annan]

    Il y a d’abord l’intransigeance du régime syrien qui a géré cette crise de manière militaire depuis le début et a refusé d’ouvrir un débat avec son opposition intérieure. L’opposition syrienne est, elle, écartelée entre un Conseil national syrien, qui est le paravent des Frères musulmans financés par le Qatar, et les comités de coordination sur le terrain. Elle est incapable de susciter une plate-forme commune d’alternative crédible et de dialogue avec le régime. Les démocraties occidentales — à commencer par les Etats-Unis et la France — n’ont pas du tout aidé Kofi Annan, mais ont privilégié dès le départ l’option militaire sans l’avouer ouvertement, mais en laissant faire le Qatar et l’Arabie saoudite.

    Comme son bouquin était par ailleurs préfacé par Alain Chouet, ex directeur du renseignement de la DGSE, j’aurai aussi tendance à le croire lorsqu’il dit :

    La France ne pourra pas faire bouger les lignes et les veto russe et chinois qui sont structurels et non pas de simple conjoncture. Avec le « service action » de la DGSE, la France mène en revanche des opérations de formation et de soutien à l’Armée syrienne libre et à d’autres groupes armés. Sur le plan des transmissions et de l’artillerie : mortiers, missiles antichars et canons de 105 mm. Plusieurs dizaines de conseillers militaires participent déjà à un état-major commun turc, américain et français à Charnagh (Turquie), qui bénéficie d’une aide britannique à la frontière syrienne.