• “George Lucas vs. Star Wars” – Une histoire intergalactique d’amour et de haine | iGénération(s)
    http://culturevisuelle.org/igenerations/archives/1330#identifier_11_1330

    C’est pas tout neuf, mais au moment où #Disney rachète la franchise #StarWars, ce texte apporte un éclairage intéressant

    Au final, bien qu’il montre les différentes étapes du deuil pour les fans de Star Wars, “The People vs. George Lucas” oublie de poser deux (voire trois) questions essentielles : “Voulez-vous voir réalisés un jour des épisodes VII, VIII et IX ? Si oui, êtes-vous toujours aussi certain après la prélogie et les versions multiples ?” et “Si George Lucas avait eu les moyens techniques et financiers actuels en 1977, les films auraient-ils été les mêmes (en terme de qualité intrinsèque) ?”. Ces questions de fond soulignent bien ce décalage entre ce qu’a été et a représenté Star Wars pendant des années et ce que l’empire Lucasfilm est devenu, grâce au concours évident du merchandising. Il y a peu, un blog rapporta une phrase de Lucas remontant à l’an dernier qui remit le feu aux poudres14. À l’occasion d’un cocktail en l’honneur du réalisateur et des 30 ans de L’Empire contre-attaque, la blogueuse décrit la scène : deux hommes de quarante ans, fans très respectueux envers leur mentor, demandent à George Lucas s’il sortira un jour les premiers films non altérés dans une édition respectable. Réponse du maître après avoir levé les yeux au ciel et un soupir : “Grandissez. Ce sont mes films, pas les vôtres”15.

    Le passage en gras est de moi ; la question mérite effectivement d’être posée, d’autant que la suite du texte apporte un éclairage -une lumière obscure si j’ose dire- sur le vrai rôle de Lucas dans l’élaboration de la première trilogie et sur qui sont les véritables "pères" de cet univers :

    Cependant, la réalisation du deuxième Star Wars fit naître des dissensions entre les différents maîtres d’œuvre. Sur ce film, Lucas n’était plus le metteur en scène. Il avait confié cette tâche à son ami Irvin Kershner. À cette époque, Lucas était plus occupé à bâtir les fondations de l’empire qu’allait devenir Lucasfilm Limited en multipliant les procès pour plagia et les produits dérivés. L’autre acteur majeur de cette guerre de pouvoir était le producteur Gary Kurtz. Sur le premier volet, Kurtz fit de nombreux compromis avec Lucas afin qu’il recentre son histoire sur ce jeune héros, à l’origine un homme bionique nommé Luke Starkiller. Le producteur savait que le plus important dans ce récit était ce tronc commun avec les récits et légendes de toutes les cultures, étudié par Joseph Campbell dans son ouvrage Le Héros aux mille visages. Le rôle de Kurtz fut crucial pour la profondeur de l’histoire de La Guerre des étoiles et de L’Empire contre-attaque18. Un premier montage de L’Empire contre-attaque fut refusé par Lucas qui en proposa un second. Mais cette deuxième version n’ayant plu à personne, le créateur isolé dû se résoudre à garder le premier montage. Constatant l’implication de Kershner à la réalisation, de Kasdan au scénario et de Kurtz comme garde fou permanent, George Lucas se senti peu à peu dépossédé de son univers. Ainsi, avant d’entamer Le Retour du Jedi, ces trois personnes furent remerciées et le roi George ne s’entoura plus que de sujets bien dociles. L’intervention des ewoks, la non-mort de Han Solo et un scénario devenu manichéen au possible sont autant de détails qui montrent que Lucas n’était pas forcément ce grand manitou qui apportait sa seule lumière à l’univers Star Wars, et la prélogie n’en fut que l’amer appendice vingt ans plus tard.