Les mesures draconiennes d’Israël contre la mobilité palestinienne ont commencé bien longtemps avant les attentats suicides
Mercredi, 03 Avril 2013 - Amira Hass - Publié sur Haaretz, le 1/4/2013. Traduction pour ce site : JM Flémal
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Les signes étaient là dès le départ – les signes que ce processus de paix dont on parlait depuis si longtemps était un processus de soumission ; les signes qu’Israël avait l’intention d’imposer au camp d’en face un accord dont les termes étaient loin du minimum exigé par les Palestiniens, et loin de ce que de nombreux pays dans le monde envisageaient en tant que solution à deux États.
Mais il était malaisé de faire pénétrer ces signes dans la conscience du public (aussi bien dans les médias israéliens que dans les médias internationaux) au-delà de cette curiosité très forte de voir les manifestations extérieures d’une chose dont on croit qu’elle existe réellement : des Gazaouis se baignant dans la mer, une réunion entre le chef du service de sécurité israélien Shin Bet et le chef du service de sécurité palestinien ; Shimon Peres en visite à Gaza ; les patrouilles sécuritaires mixtes ; et nos soldats ne patrouillant plus au cœur des villes palestiniennes.
Vue depuis la perspective supposée étroite de la bande de Gaza, toutefois, la réalité de l’enfermement était, ressemblait et était perçue comme tout le contraire d’un processus de paix.
La chronologie est importante, ici − je l’ai répété d’innombrables fois et je répéterai encore davantage – parce que les lecteurs locaux aiment à penser que les interdictions générales imposées à la mobilité palestinienne étaient une réponse aux attentats suicides commis depuis 1994. Ce n’est pas le cas.
Ça a commencé en janvier 1991, à la veille de la guerre du Golfe. Le général en chef commandant les Forces de défense israéliennes du Centre et du Sud avait alors révoqué une ordonnance plus ancienne, datant des années 1970, concernant « un permis général de sortie pour se rendre en Israël » − en d’autres termes, un permis autorisant les résidents palestiniens des territoires occupés à entrer en Israël et à se déplacer librement à l’intérieure de ses frontières et entre la bande de Gaza et la Cisjordanie.