• Origine(s) de la #violence
    https://fr.unesco.org/courier/2020-1/origines-violence

    Le changement d’économie (de la prédation à la production), qui très tôt engendra un changement radical des structures sociales, semble avoir joué un rôle majeur dans le développement des conflits. Contrairement à l’exploitation des ressources sauvages, la production d’aliments permet l’option d’un surplus de nourriture qui a fait naître le concept de « propriété » et, par conséquent, l’apparition des inégalités. Très vite, les denrées stockées suscitèrent des convoitises et provoquèrent des luttes internes mais aussi, butins potentiels, des conflits entre communautés.

    Comme en témoigne, au cours du néolithique, l’émergence en Europe des figures du chef et du guerrier (visibles dans l’art rupestre et les sépultures), ce changement d’économie a également entraîné une hiérarchisation au sein des sociétés agropastorales avec l’apparition d’une élite et de castes, dont celle des guerriers et son corollaire, celle des esclaves nécessaires notamment aux travaux agricoles. De plus, l’apparition d’une élite avec ses intérêts et ses rivalités propres provoqua des luttes internes pour le pouvoir et des conflits intercommunautaires.

    Ce n’est qu’à partir de 5 500 ans avant notre ère, avec l’arrivée de nouveaux migrants, que les traces de conflits entre villages deviennent nettement plus fréquentes. Elles vont se multiplier à l’âge du bronze, qui débute 3 000 ans avant notre ère. C’est durant cette période, marquée par l’apparition de véritables armes de guerre en métal, que celle-ci s’institutionnalise.

    #propriété #accumulation #inégalités #hiérarchie

  • Le guide du #Marseille colonial

    Ce livre explore Marseille, ses rues, ses places et ses monuments et recense les traces et les empreintes de l’histoire coloniale et esclavagiste de la ville. Au cours de ce périple, le guide nous fait croiser les militaires, les hommes politiques, les armateurs, les scientifiques et les artistes qui ont participé au système de domination coloniale. Il nous emmène également à la rencontre des personnes ayant résisté et œuvré contre le colonialisme.
    Nous visiterons en sa compagnie les expositions coloniales, les institutions de la santé coloniale et, de manière plus contemporaine, ce guide nous rappellera les crimes racistes, qui prolongent la politique de domination et d’oppression.

    Les Marseillais·es, qui ne veulent plus marcher, habiter, étudier dans des rues et des lieux portant le nom des acteurs de la déshumanisation, n’ont plus qu’à suivre le guide…

    https://www.syllepse.net/guide-du-marseille-colonial-_r_21_i_909.html

    #décolonial #France #livre #guide #toponymie #toponymie_politique #noms_de_rue #mémoire #histoire
    #TRUST #master_TRUST

    ping @cede @karine4 @isskein

    • Guide du #Bordeaux colonial et de la métropole bordelaise

      Bordeaux s’est développé en jouant un rôle essentiel dans la constitution de l’Empire français.
      Ce livre s’intéresse à l’histoire de la ville à travers les noms de rues, voies et autres lieux choisis pour honorer ceux qui ont contribué à la construction de la France coloniale.
      Ce n’est pas, le plus souvent, en tant que négriers, ­esclavagistes, sabreurs, administrateurs coloniaux, théoriciens du racisme que beaucoup de personnalités ont été honorées. Elles l’ont été pour d’autres raisons mais elles ont été clairement engagées dans le système colonial.
      Bien des bienfaiteurs de la ville ont fait ruisseler un peu de leur fortune accumulée par la production et le négoce des produits coloniaux issus de l’esclavage et du travail forcé. Bien des militaires et des hommes politiques honorés ont contribué à leur ouvrir et à protéger leurs marchés. Bien des universitaires ont apporté la caution scientifique justifiant la domination.
      Ce guide n’ignore pas les quelques anticolonialistes à qui une place a tout de même été faite dans la ville. Il visite quelques lieux de mémoire et propose quelques coups de projecteur sur des aspects peu enseignés de l’histoire coloniale.
      Que ce guide permette de voir la magnificence de la ville sous un autre jour. Qu’il invite à d’autres promenades. Qu’il contribue à décoloniser les imaginaires.

      C’est un produit de haute nécessité dans la lutte contre toutes les formes de racisme.

      https://www.syllepse.net/guide-du-bordeaux-colonial-_r_25_i_822.html

    • Guide du #Soissons colonial

      L’ouvrage se présente comme un dictionnaire des rues de Soissons, qui aborde la biographie des­ ­personnages ­choisis par les élus municipaux sous l’angle de leur rapport avec le colonialisme : des massacreurs, des théoriciens du colonialisme, des politiques mêlés à la colonisation. Et, à côté, quelques antiracistes et quelques anticolonialistes.
      À Soissons, l’étude des noms de rues révèle des strates d’histoire, autant de couches et de sédiments mémoriels semblables aux couches sédimentaires superposées, qui ­constituent­ les plateaux et les replats du Soissonnais. Chaque génération ajoute les noms de ses « héros » du moment et cela ­aboutit à une stratification réactionnaire, raciste, sexiste, mêlant des noms dus à l’histoire locale à ces « gloires » discutables du récit républicain, au temps de l’empire colonial.
      Mais la ville a changé ! Les horreurs du colonialisme ne recueillent plus l’assentiment presque général, comme au temps où les Soissonnais·es prenaient le train pour aller visiter les « zoos humains » de ­l’Exposition coloniale.
      Notre ville appartient à tout le monde et pas à une clique de nostalgiques de généraux et de maréchaux colonialistes.

      Oui, le général Mangin, le « libérateur de Soissons » en 1918, était un massacreur, théoricien de l’utilisation des troupes coloniales, la « force noire », pour mener une guerre où les colonisé·es, sans droits, n’avaient rien à gagner.

      https://www.syllepse.net/guide-du-soissons-colonial-_r_25_i_847.html

    • Guide du #Paris colonial et des #banlieues

      Rues, boulevards, avenues et places, sans oublier collèges, lycées, statues et monuments parisiens, sont autant de témoins de l’histoire et de la légende du colonialisme français.
      Alors qu’aux États-Unis, poussées par les manifestant-es, les statues des généraux esclavagistes s’apprêtent à quitter les rues pour gagner les musées, ce guide invite à une flânerie bien particulière sur le bitume parisien.
      Sur les quelque 5 000 artères et places parisiennes, elles sont plus de 200 à « parler colonial ». Qui se cachent derrière ces noms, pour la plupart inconnus de nos contemporains ? C’est ce que révèle ce livre, attentif au fait que ces rues ont été baptisées ainsi pour faire la leçon au peuple de Paris et lui inculquer une certaine mémoire historique.
      On n’y retrouve pas uniquement les officiers ayant fait leurs classes « aux colonies ». Il y a aussi des « explorateurs » – souvent officiers de marine en « mission » –, des bâtisseurs, des ministres et des députés. On croise également des littérateurs, des savants, des industriels, des banquiers, des « aventuriers ».
      Laissons-nous guider, par exemple, dans le 12e arrondissement. Le regard se porte inévitablement sur le bâtiment de la Cité de l’histoire de l’immigration, l’ancien Musée des colonies construit en 1931 pour l’Exposition coloniale qui fut l’occasion d’honorer les agents du colonialisme et d’humilier ses victimes.
      Les alentours portent la marque de l’Empire colonial : rues et voies ont reçu le nom de ces « héros coloniaux » qui ont conquis à la pointe de l’épée des territoires immenses.
      Les alentours de l’École militaire sont également un lieu de mémoire très particulier, très « imprégné » de la culture coloniale.
      Dans le 16e, nous avons une avenue Bugeaud : Maréchal de France, gouverneur de l’Algérie, il pratique la terre brûlée et les « enfumades ». Il recommande d’incendier les villages, de détruire les récoltes et les troupeaux, « d’empêcher les Arabes de semer, de récolter, de pâturer ». Il faut, ordonne-t-il, « allez tous les ans leur brûler leurs récoltes », ou les « exterminer jusqu’au dernier ». S’ils se réfugient dans leurs cavernes, « fumez-les à outrance comme des renards ».
      Un peu partout, dispersées dans la capitale, on traverse des rues et des avenues dont les noms qui, tout en ayant l’apparence de la neutralité d’un guide touristique, sont autant de points de la cartographie coloniale : rues de Constantine, de Kabylie, de Tahiti, du Tonkin, du Dahomey, de Pondichéry, de la Guadeloupe… Toutes célèbrent des conquêtes et des rapines coloniales que rappellent la nomenclature des rues de Paris.
      Classés par arrondissement, les notices fournissent des éléments biographiques sur les personnages concernés, particulièrement sur leurs états de service dans les colonies. Des itinéraires de promenade sont proposés qui nous emmènent au travers des plaques bleues de nos rues en Guadeloupe et en Haïti, en Afrique, au Sahara, au Maroc, en Tunisie, en Algérie, en Nouvelle-Calédonie, en Indochine, à Tahiti, etc.

      Un livre qui se veut un outil pour un mouvement de décolonisation des cartographies des villes et qui propose un voyage (presque) immobile dans la mémoire coloniale de Paris.

      https://www.syllepse.net/guide-du-paris-colonial-et-des-banlieues-_r_25_i_719.html

    • « Les statues, le nom des rues, ne sont pas innocents » : un guide pour décoloniser l’espace public

      Que faire des innombrables noms de rue, statues et monuments qui glorifient toujours le colonialisme à travers la France ? À Marseille, un livre-inventaire entre en résonance avec des revendications mémorielles. Reportage.

      C’est une rue discrète, perchée sur une colline résidentielle cossue du sud de Marseille. Elle s’appelle impasse des Colonies. Au milieu de cette succession de maisons verdoyantes avec vue sur mer, une villa aux tuiles ocre porte un nom évocateur, L’oubli.

      L’oubli, c’est justement ce contre quoi s’élèvent les onze auteurs et autrices du Guide du Marseille colonial, paru le 1er septembre dernier aux éditions Syllepse [1]. Pendant deux ans, ces militants associatifs ont passé la ville au peigne fin, arpenté les rues et fouillé les archives. Ils ont cherché les traces du passé colonial de ce port qui fut, entre le XIXe et le XXe siècle, la capitale maritime de l’empire français.

      Le résultat : 232 pages d’inventaire des noms de rues, statues, monuments et autres bâtiments en lien avec la colonisation. « Notre volonté, c’est de mettre en lumière la face ténébreuse de l’histoire, qui est souvent cachée, en tout cas pas sue de tous, décrit Nora Mekmouche, qui a coordonné l’équipe de rédaction. Ce livre est un outil pédagogique et politique. »

      Un monument en hommage à une répression coloniale

      Un jour d’octobre, c’est en haut de la Canebière que deux autres des autrices et auteurs du guide, Zohra Boukenouche et Daniel Garnier, nous donnent rendez-vous pour une « promenade coloniale ». Première étape : le monument des Mobiles. Érigé à l’origine pour rendre hommage à des soldats de la guerre franco-prussienne de 1870-1871, le site sert parfois de lieu de commémoration officielle des deux guerres mondiales.

      À plusieurs reprises ces dernières années, préfet et maire ont déposé des gerbes de fleurs à ses pieds. Sur l’une de ses faces, le monument rend pourtant aussi hommage à un régiment ayant participé à la répression de l’« insurrection arabe de la province de Constantine » en 1871 et 1872. Une révolte matée dans le sang, avec confiscations massives de terres et déportations vers la Nouvelle-Calédonie.

      En descendant la Canebière, on traverse ensuite le square Léon-Blum. L’ancien président du Conseil figure à l’inventaire. L’homme a déclaré fermement repousser, dans une intervention à la Chambre des députés en 1925 (alors qu’il était député SFIO) le « colonialisme de guerre qui s’installe par la guerre et par l’occupation ». Mais dans la même prise de parole, le futur leader du Front populaire disait : « Nous admettons qu’il peut y avoir non seulement un droit, mais un devoir de ce qu’on appelle les races supérieures […] d’attirer à elles les races qui ne sont pas parvenues au même degré de culture et de civilisation. »
      « Ce sont des choix politiques, on doit les interroger »

      Puis on passe devant le lycée Adolphe-Thiers, le « massacreur de la Commune de Paris », qui a aussi soutenu la colonisation de l’Algérie. Devant le commissariat de Noailles, une plaque historique déposée par la mairie vante le souvenir d’un luxueux hôtel construit pour le compte du « négociant Victor Régis ». Nulle part il n’est précisé que cet armateur a construit sa fortune sur les côtes béninoises où « il trafiquait avec des marchands d’esclaves », indique Daniel Garnier.

      « L’idée, c’est de montrer que le nom des rues, des collèges, les statues qui trônent au coin des rues ne sont pas innocents. Ce sont des choix politiques, idéologiques, qui ont été faits par les dominants, donc on doit évidemment les interroger », explique Patrick Silberstein, éditeur chez Syllepse qui, avant le Guide du Marseille colonial, avait déjà publié le même type de guide au sujet de Paris et ses banlieues (2018), Bordeaux et Soissons (2020), en attendant Rouen (janvier 2023).

      « Moi j’habite en Seine-Saint-Denis, à Aubervilliers, qui est une ville d’immigration de tout temps, et aujourd’hui notamment d’Afrique subsaharienne, poursuit-il. À deux pas de chez moi, il y a un collège Colbert. Colbert, c’est un des idéologues de la domination blanche… ». Ministre de Louis XIV, Jean-Baptiste Colbert (1619-1683) a participé à la rédaction du Code noir. Ce texte juridique réglementant le statut des esclaves dans les colonies sucrières faisait d’eux des « biens meubles » pouvant être vendus comme des objets.

      Chez Syllepse, l’inspiration de lancer ces guides anticoloniaux est venue du sud des États-Unis, où un vaste mouvement antiraciste lutte pour le déboulonnage des statues des généraux confédérés. Et en France ? Faut-il changer les noms de rue, fondre les statues glorifiant le colonialisme ?
      À Bruxelles, vers un mémorial aux victimes de la colonisation ?

      En Belgique, un groupe de travail missionné par la Région Bruxelles-Capitale a récemment planché sur « la transformation de l’espace public colonial existant en un espace public décolonial véritablement inclusif ». Parmi ses propositions, rendues publiques en février, on trouve l’attribution de « noms de femmes et/ou de personnes de couleur liées à la colonisation belge » aux voies publiques portant actuellement le nom de figures coloniales. Le groupe d’experts a aussi proposé d’ériger un mémorial aux victimes de la colonisation à Bruxelles en lieu et place de la statue équestre du roi colon Léopold II.

      En France, l’État est beaucoup plus timide. Quand, entre 2020 et 2021, le gouvernement a fait travailler un conseil scientifique sur le projet « Portraits de France », il ne s’agissait que d’établir une liste de 318 personnalités issues des anciennes colonies ou de l’immigration dans laquelle les mairies pourront piocher si elles souhaitent diversifier les noms de leurs rues et bâtiments publics.

      Dans le Guide du Marseille colonial, l’équipe de rédaction ne prend pas ouvertement position pour telle ou telle solution de décolonisation de l’espace public. Mais elle relaye les différentes mobilisations et doléances allant dans ce sens.
      L’école Bugeaud débaptisée

      À Marseille, quelques voix demandent à ce qu’on donne le nom d’Aimé Césaire à l’actuelle rue Colbert. Mais c’est surtout sur les rues Bugeaud et Cavaignac que les énergies militantes se sont concentrées.

      Ces deux voies adjacentes sont situées dans le quartier populaire de la Belle-de-Mai. Pendant la conquête de l’Algérie, les généraux Thomas Bugeaud et Eugène Cavaignac ont développé la technique des « enfumades » : asphyxier par la fumée des tribus entières dans les grottes où elles s’étaient réfugiées. « C’est notamment pour ça que le fait de leur rendre hommage aujourd’hui encore pose vraiment problème », juge Valérie Manteau, écrivaine et membre d’un collectif mobilisé depuis 2019 pour le changement du nom de ces rues. En vain. Tractage, affichage, consultation des habitants, rien n’y a fait.

      Seule réussite : en mai 2021, l’école de la rue Bugeaud, qui portait également le nom du maréchal, a été débaptisée par la nouvelle majorité municipale issue d’une alliance des gauches. L’établissement répond désormais au nom d’Ahmed Litim, un tirailleur algérien décédé pendant les combats de la libération de Marseille, en août 1944. Mais pour les rues, rien de nouveau.
      « Il est temps de clôturer l’exposition coloniale »

      En 2020 à Paris, devant l’Assemblée nationale, la statue de Colbert a été affublée d’un tag « Négrophobie d’État ». La même année à Marseille, les statues représentant les colonies d’Asie et d’Afrique au pied de la gare Saint-Charles ont été maculées de peinture rouge. Le 8 mars dernier, une manifestation féministe s’y est arrêtée pour dénoncer leur caractère tant sexiste que raciste.

      Dans les années 1980 déjà, l’historien Philippe Joutard montrait à quel point ces statues sont problématiques [2] : « Le voyageur qui arrive à la gare Saint-Charles et descend son escalier monumental passe entre deux femmes assises chacune à la proue d’un navire.

      À droite, c’est l’allégorie de Marseille, colonie grecque ; à gauche, celle de Marseille, porte de l’Orient ; en contrebas, deux autres femmes couchées avec leurs enfants représentent les colonies d’Afrique et d’Asie. La leçon est claire : la cité phocéenne domine les territoires des deux grands continents ; le fantasme est plus évident encore : les “femmes-colonies” sont offertes, nues, presque liées, colliers autour du cou, bracelets aux bras et aux chevilles, et leurs filles elles-mêmes semblent à la disposition du conquérant ! »

      Que faire de ces statues ? Les détruire ? Les mettre au musée ? L’association Ancrages, qui travaille sur les mémoires des migrations, propose a minima d’y adjoindre des panneaux. Ceux-ci permettraient d’expliquer le contexte de production de ces sculptures, commandées pour l’exposition coloniale marseillaise de 1922. On y préciserait que ces images des populations asiatiques et africaines sont insultantes « pour les femmes et hommes d’aujourd’hui ».

      Dans une pétition diffusée sur le site Change, un collectif de féministes décoloniales va plus loin, demandant le retrait pur et simple de ces œuvres : « Ces statues artistico-historiques sont plus que des témoins passifs d’une l’époque révolue. L’histoire est un choix politique. Maintenir ces statues en place, les reblanchir, effacer très vite les graffitis anticoloniaux, c’est faire chaque jour un choix, celui de creuser encore les fractures entre celles et ceux qui font exister Marseille. » Et de conclure : « 1922-2022 : il est temps de clôturer l’exposition coloniale. 100 ans, ça suffit ! »

      https://basta.media/les-statues-le-nom-des-rues-ne-sont-pas-innocents-un-guide-pour-decoloniser

      via @odilon

  • Thread (2 tweets…) by @freakonometrics on Thread Reader App
    https://threadreaderapp.com/thread/1541907576585175040.html

    https://twitter.com/freakonometrics/status/1541907576585175040

    “The results show that people who work partly from home do indeed commute less; however, their non-work travel increases. This rebound effect completely offsets the saved commutes, resulting in a zero impact on the total distances covered”

    Work flexibly, travel less? The impact of telework and flextime on mobility behavior in Switzerland
    https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0966692322001132

    ––––––––––––––––––––

    “Indeed, after controlling for a range of variables, we find that the majority of English teleworkers travel farther each week than non-teleworkers. This results from a combination of longer commutes and additional non-work travel”

    Do teleworkers travel less? Evidence from the English National Travel Survey
    https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0965856422000738

  • On the Dangers of Cryptocurrencies and the Uselessness of Blockchain - Schneier on Security
    https://www.schneier.com/blog/archives/2022/06/on-the-dangers-of-cryptocurrencies-and-the-uselessness-of-blockchain.html

    More specifically, I can’t find a blockchain application whose value has anything to do with the blockchain part, that wouldn’t be made safer, more secure, more reliable, and just plain better by removing the blockchain part. I postulate that no one has ever said “Here is a problem that I have. Oh look, blockchain is a good solution.” In every case, the order has been: “I have a blockchain. Oh look, there is a problem I can apply it to.” And in no cases does it actually help.

    (À lire : Schneier qui critique frontalement les cryptomonnaies et blockchain, ce n’est pas rien.)

    • Rappelle-toi que Bruce Schneier sera toujours plus fort que blockchain…
      https://www.schneierfacts.com

      Bruce Schneier can program python without indentation.

      If Bruce Schneier were a protocol, he’d be complex, but not unnecessarily so.

      The universe exists because Bruce needed a reference platform

      Bruce Schneier can reuse his printer cartridges.

      Bruce Schneier knows Chuck Norris’ private key.

      Bruce Schneier doesn’t mine bitcoins; he compresses random data into them with his bare hands

    • @ktche Je ne partage pas cet avis : je n’ai jamais été proche des néo-luddites. (C’est assez transparent d’ailleurs : je n’aurais pas contribué au Manifeste du Web indépendant et uZine, ni à SPIP, ni monté Seenthis, si je partageais une telle position.)

  • Mon premier #NFT, et pourquoi il n’a pas changé ma vie

    https://www.makery.info/2022/05/31/english-my-first-nft-and-why-it-was-not-a-life-changing-experience

    « Des communs aux NFT » est une série d’écriture (élargie) initiée par Shu Lea Cheang (Kingdom Of Piracy), Felix Stalder (World-Information.Org) et Ewen Chardronnet (Makery). En réaction à la bulle spéculative des NFT, la série ramène la notion de biens communs du tournant du millénaire pour réfléchir et intervenir dans la transformation de l’imaginaire collectif et de ses futurs divergents. Chaque dernier jour du mois Makery publie une nouvelle contribution à cette « chaîne d’essais ». Cinquième texte par Cornelia Sollfrank.

    • Les NFT existent depuis quelques années déjà, mais en tant que phénomène culturel, ils ont bénéficié d’une large attention médiatique à la suite des ventes de NFT pour des œuvres d’art, pour lesquelles plusieurs millions ont été payés (4). Soudain, tous les regards se sont tournés vers cette question, et je me suis demandé quelle était la raison de ce soudain intérêt pour l’art numérique ? Pourquoi payait-on maintenant des millions pour des fichiers numériques ? Il est évident que les certificats numériques de propriété ont créé non seulement un engouement, et aussi un nouveau marché pour l’art numérique, mais quelle est la dynamique derrière ? Qui sera en mesure de participer au monde des NFT d’art, et qui le fera avec succès ? Ses opportunités sont-elles plus démocratiques que celles du monde de l’art traditionnel ? Et surtout, quel est le rôle de la technologie ? Qui l’invente ? Qui la contrôle et dans quel intérêt ? Y a-t-il un génie bizarre derrière tout cela qui a réussi à créer un fétiche qui ne sert à rien d’autre qu’à occuper nos esprits et nos machines ?

    • Ce passage du monde de l’art traditionnel, y compris sa légitimation en tant qu’art reconnu, vers les NFT, ainsi que le nouvel art cryptographique spécifique, contribuent tous à légitimer le monde cryptographique et à y injecter davantage d’argent frais. Tous les joueurs qui viennent du monde de l’art le font dans le but de participer au jeu et d’être chanceux dans le capitalisme du casino. Cela me rappelle à nouveau David Gerard et la façon dont il décrit la dynamique qui, selon lui, n’est rien d’autre qu’une arnaque :

      1. Dites aux artistes qu’il y a une avalanche d’argent gratuit !
      2. Ils doivent acheter des crypto-monnaies pour obtenir l’argent gratuit.
      3. Ils deviennent des défenseurs de la crypto, font des excuses au sujet de la preuve de travail et ainsi de suite.
      4. Quelques artistes gagnent vraiment de l’argent et changent leur vie grâce à cela !
      5. Vous ne serez probablement pas l’un d’entre eux. (31)

  • Chris Dixon thinks #web3 is the future of the internet — is it ? -
    https://www.theverge.com/23020727/decoder-chris-dixon-web3-crypto-a16z-vc-silicon-valley-investing-podcast-i
    via @baroug qui bosse sur les #NFT

    Yes, I know a lot of those people. I understand the argument. We just had Steve Aoki on the show. He is doing NFTs for exactly the reasons you described. Steve is a famous guy; he can just tweet, “I made an NFT,” and people will buy it. The unsigned musician — who is not making any money on Spotify — can go to one of your services if they hit scale, put an NFT up, and may still be in that long tail that does not make any money.

    It is early. I cannot prove a lot of these statements, but I am clearly betting on them. I think this is the chance to finally realize the “1,000 True Fans” visions. Kevin Kelly has a famous blog post from around 2002 where he mentions this great thing about the internet. For people like me, who were around for the first year of the internet, this was always the dream. You could now have someone who is into some kind of niche activity that most of the world does not love, but there are 1,000 people that really love it and are willing to patronize, buy books, and visit when there’s a talk.

    I believe that never happened in Web2. It did not happen because of the nature of the business models. They are very extractive — Facebook is well-known for this — and they will deliberately let you build a big organic reach, then change the algorithm to lower your reach and make you pay to get back there. They are incredibly sophisticated money extraction machines. This is why they are so profitable and so successful.

    (faudrait que je lise tout mais bon)

    • deux passages marrants sur les nft et leur vanité :

      Why do people value wearing fashion — like Supreme T-shirts — or cars? A lot of value in the world is about showing that you are early to something, that you are high-status, and that you have great taste.
      NFT culture is very familiar in the offline world, just applied to the online world.

      Why do you buy the wolf cloak in League of Legends? It’s high status, it’s funny, or it’s cool. You know that in those games, everything is cosmetic. To me, NFTs are very similar.

    • Un truc sympa pour l’accessibilité : tu peux désactiver le « smooth scrolling » directement dans les CSS pour les gens qui désactivent les animations dans leurs options de smartphone (en tout cas sur iOS) :

      html {
       scroll-behavior: smooth;
      }

      @media (prefers-reduced-motion: reduce) {
       html {
         scroll-behavior: auto;
       }
      }
    • 2 bémols :

      Can I use indique un peu plus de 80% : https://caniuse.com/?search=scroll-behavior
      Mais le défilement se fait dans tous les cas, donc pas grave.

      Ça évite d’ajouter du js mais, dans le cas de liens de retour en haut de page par exemple, on n’a pas forcément envie que l’url soit changée (avec une ancre #haut et même juste #) et je ne sais pas s’il y a une autre solution que du js. Mais là encore, c’est pas bien grave :)

  • Podcast : “Les Aventures rocambolesques d’Édouard Baer et Jack Souvant”, voyage en Absurdie
    https://www.telerama.fr/radio/podcast-les-aventures-rocambolesques-dedouard-baer-et-jack-souvant-voyage-e

    Épaulé par son ami reporter, l’acteur se met au podcast avec cette réjouissante série de fictions produite pour France Inter. Premier épisode, direction le Sénégal, à la recherche de Benoît Poelvoorde, disparu à la veille d’un tournage…

    https://www.franceinter.fr/emissions/les-aventures-rocambolesques-d-edouard-baer-et-de-jacques-souvant/la-disparition-de-benoit-poelvoorde

    Dans ce premier épisode, Edouard, à la demande d’un producteur de cinéma qui connaît leur lien, entraîne Jack, son ami reporter baroudeur, à la recherche du comédien belge qui vient de s’enfuir d’un tournage parisien et qu’on a signalé dans les rues de Dakar. Pourquoi cette disparition ? Edouard, ami du Belge, saura-t-il le retrouver et le convaincre de revenir ? Edouard Baer et Jack Souvant sautent dans un avion. L’enquête démarre… Sur la route du hasard.

    https://rf.proxycast.org/cb62d1af-2777-4317-a888-e4704f1cd953/22026-22.03.2021-ITEMA_22611103-2021F43552E0001.mp3

    Episode 2 : La piste de Dakar - Une spécialiste informe Edouard Baer et Jack Souvant du passage obligé de tous les Belges à Dakar : le restaurant « Chez Lulu ». Investis de leur mission, nos deux acolytes reprennent espoir, décidés à enquêter dans le milieu du théâtre et du cinéma à Dakar. Ces pistes vont-elles les mener jusqu’à l’ami belge ? Celui qu’on appelle le « Griot blanc » ? Sauront-ils percer le secret de Benoît Poelvoorde ?

    https://rf.proxycast.org/d1c7cd46-6b1f-4f77-9876-b6e9fe65e739/22026-22.03.2021-ITEMA_22611103-2021F43552E0002.mp3

    Episode 3 : Une Rencontre inattendue - En route vers le Sud dans la mystique ville de Joal-Fadiouth, où un mystérieux personnage assure savoir où se trouve Benoît Poelvoorde. Un nom de ville ? Suivre un inconnu ? Edouard Baer et Jack Souvant n’ont plus rien à perdre ! Enfin une piste crédible qui dans les 24 heures leur permettra de résoudre le problème Poelvoorde. A moins que le pays ne leur réserve de nouvelles surprises.

    https://rf.proxycast.org/bc7ea9f4-b340-467b-b72d-47918cfe8ae6/22026-22.03.2021-ITEMA_22611103-2021F43552E0003.mp3

    Episode 4 : On the road again - Alors que la lassitude et l’ennui gagnent nos voyageurs ;, une piste bien intrigante oriente leur recherche. En voiture ! Dans quelle zone secrète se terre Benoît Poelvoorde ?

    https://rf.proxycast.org/c15178b9-bba5-4b04-b637-faa0c58106e0/22026-22.03.2021-ITEMA_22611103-2021F43552E0004.mp3

    Episode 5 : Les dessous de la Françafrique - Edouard Baer et Jack Souvant mettront-ils à jour les accointances entre les réseaux de la Françafrique et ceux du show business ? Ils mènent l’enquête de surprise en surprise, de découverte en découverte. Mais comment appâter un Belge en fuite au Sénégal ? Plus ils s’approchent de Benoît Poelvoorde plus celui-ci se dérobe. Est-ce une disparition ou un complot ? Fini le temps des hasards : il faut agir avec doigté et diplomatie.

    https://rf.proxycast.org/bbccd225-a65b-4fa5-82cb-36b92c4b541e/22026-31.03.2021-ITEMA_22621132-2021F43552E0005.mp3

    Episode 6 : Lawrence d’Arabie ou Apocalpyse now ? - Les deux aventuriers ont enfin retrouvé Benoît Poelvoorde. Mais que cache-t-il ? En voiture, en pirogue, ou à pied, Edouard Baer, et Jack Souvant s’enfoncent dans le brouillard moite de contrées escarpées où le danger rôde. Ils suivent Benoît quoi qu’il en coûte, à la découverte d’un très mystérieux projet : « le Projet Benoît Poelvoorde ».

    https://rf.proxycast.org/60e36426-2d1c-46b3-b5c0-2a72341463a5/22026-02.04.2021-ITEMA_22623662-2021F43552E0006.mp3

    #podcast #Édouard_Baer #Jack_Souvant #Benoit_Poelvoorde #fiction_sonore #audio #radio #France_inter

  • Jean-Luc Mélenchon : Toutes les batailles politiques sont des conflits d’imaginaires
    https://www.socialter.fr/article/jean-luc-melenchon-toutes-les-batailles-politiques-sont-des-conflits-d-ima

    Comment vous est venue cette passion pour la science-fiction ?

    Je pourrais presque vous en dire l’heure. J’étais professeur de lettres et surveillant d’internat au lycée professionnel du bois à Mouchard, dans le Jura. Je m’endormais littéralement sur certains livres du programme des lectures aux concours que j’envisageais. Ils me tombaient des mains. Ce jour-là, je n’arrivais plus à m’y intéresser. J’étais dans un café, je m’ennuyais mortellement en attendant le bus ou le train (je n’ai jamais conduit une voiture de ma vie). Je vois un tourniquet avec des romans de poche. Un livre au titre bizarre – Le Monde des non-A de Van Vogt – retient mon regard.

    Ce fut un double choc : j’ai à la fois découvert la science-fiction et une manière nouvelle de choisir mes lectures, fondée sur des titres étranges, des couvertures attirantes et des quatrièmes de couvertures accrocheuses. Autant de critères futiles, jusque-là insupportables pour l’intellectuel raffiné que je voulais être. La science-fiction a été une brèche dans le mur de mes préjugés si typiques du petit-bourgeois qui a fait du latin à l’école et adhère aux snobismes de sa caste : la grande littérature et le reste. Depuis cette date, je suis un ami de la littérature de gare, du choix à l’emporte-pièce. J’assume de ne plus lire que par plaisir, sans me soucier des convenances.

  • "La promesse de fermeture faite par Valérie Pécresse étonne aussi, les produits vendus par Aïcha n’ayant jamais été signalés comme illégaux. Amine Elbahi signale que le propos de sa candidate « avait une vocation générale » mais ajoute aussitôt : « Dans les librairies où on vend des livres qui accusent la République de tous les maux, oui, effectivement… »"

    https://www.mediapart.fr/journal/france/290322/roubaix-le-coup-de-com-grossier-de-valerie-pecresse

    #librairie #livre #edition #censure

  • A Crisis in U.S.-Middle East Relations
    By Firas Maksad
    March 21, 2022 - WSJ
    https://www.wsj.com/articles/a-crisis-in-u-s-arab-relations-russia-china-uae-defense-iran-oil-drone-attacks-
    https://images.wsj.net/im-508486/social

    When the leaders of Saudi Arabia and the United Arab Emirates decline phone calls from the president of the United States, rebuff his requests to help lower oil prices, and shy away from condemning Russia’s invasion of Ukraine, and when the U.A.E. hosts Syrian dictator Bashar al-Assad in Abu Dhabi, there is no doubt that a major crisis in U.S.-Arab Gulf relations is under way. (...)

    • Moi aussi, je veux militer pour un monde avec des missiles nucléaires partout. Je vais créer un parti « de gauche » et je vais dire que moi aussi, je veux des missiles nucléaires de l’OTAN pour me sentir protégé des hordes russes.
      On croyait militer pour la fraternité entre les peuples. On se retrouve avec des missiles nucléaires partout.
      On les a prévenu que l’OTAN, ce sont des missiles nucléaires ?
      On les a prévenu que les premiers à quitter les traités anti-prolifération nucléaire, ce sont les membres de l’OTAN ?
      On leur a dit que les premiers à être atterrés et révoltés par cette façon de déchirer les traités issus de la guerre froide ont été les maléfiques russes ?

      L’impérialisme russe, c’est le mal, mais... bon. On le voit. C’était écrit. Dès décembre dernier, les américains expliquaient qu’il n’y aurait que des sanctions, face à une action de guerre en Ukraine. Dès décembre, il était écrit que l’Ukraine serait transformée en nouvel Afghanistan et que les américains n’y mettraient aucun moyen militaire pour l’empêcher, à part les habituels caisses de dollars, de quincaillerie et de chaos. Malgré cela, tous, on a fait comme si les bons sentiments allaient être les plus forts. Oui, on se retrouve tous à dire que la guerre c’est mal. Et après ? Et après ? On fait quoi ? On met des missiles nucléaires. Toujours plus gros. Et dès que possible, on tire les premiers. Comme ça on règle le problème.

      Sérieusement ?

      La doctrine de la première frappe existe, et si les US sont sortis des différents traités, c’est justement pour pouvoir avoir la possibilité de la mettre en œuvre. Avoir la possibilité le moment venu de pouvoir frapper en premier sans riposte de l’ennemi indispensable, fatal, éternel.

      Je comprends que ces choses là soient éloignées du quotidien et qu’on ait du mal à le conceptualiser, mais il y a effectivement des gens dans les états major qui pensent comme cela et qui préparent cela. C’est l’origine de la surenchère russe avec les missiles hypersoniques. Pour signifier à l’OTAN que les bases antimissiles de Pologne et de Roumanie installées par l’OTAN dans les années 2000 ne servent finalement à rien.

      A propos des russes. Voilà au bas mot 15 ans, que je lis des avertissements au sujet du système politique russe, où on t’explique que Poutine, par rapport à ses députés, c’est un modéré. Que Poutine, il passe pour un faible à laisser les choses se faire, en Syrie, en Ukraine, ailleurs. 15 ans qu’on lit qu’il faudrait prendre au sérieux ce qu’il dit, car si on l’éliminait, ce qui viendrait à la place ne sera pas forcément plus commode. Car oui, à priori, il n’est pas tout seul dans une tour d’ivoire coupée du reste de son pays.

      Je l’ai écrit au premier jour de l’entrée en guerre. Quoi qu’il se passe, les pays européens sont à nouveau totalement arrimés à l’OTAN, l’OTAN retrouvant une forme de légitimé pour le pire. Le monde est pour longtemps scindé. Mais il serait bon, malgré tout, que ces positions moralisantes et stérilisantes, faisant fi de la réalité, soient un petit peu plus contrebalancées par ce qu’elles signifient in-fine.

    • Les positions faisant fi de la réalité c’est en premier lieu des partis de gauche éloignés de toute guerre directe, qui donnent des leçons sur ce qu’il faudrait faire aux divers courants de gauche de là bas, d’Europe de l’est, qui sont en première ligne, que ce soit d’Ukraine, Pologne, Russie aussi, etc. Non ?

    • J’ai lu que Fourest était de gauche et qu’elle était désormais spécialiste aussi de l’Ukraine, et qu’elle avait un avis compatible avec les gauches premières concernées à la frontière barbare de l’Europe. Comme quoi, nos gauches aussi peuvent être OTAN-compatibles.
      Ça me fait sourire cette façon de délégitimer les raisonnements. Les « premières concernées » te disent que bon, on peut être de gauche, et pro-nucléaire.

    • Je n’ai vu aucun « raisonnement », j’ai vu que de l’ironie pour l’instant sans autre proposition que de rire aux nez des ukrainiens qui sont un peu pas très contents de se faire envahir par une méga puissance impérialiste aussi, parce que de l’autre côté c’est des méchants nucléaires aussi. Et donc ? Le vrai raisonnement au final c’est quoi ? La piste envisageable ? À part « faut pas critiquer le <guillemet ironique>méchant<guillemet ironique> russe » ?

    • « On » te parle de souveraineté des peuples, et tout ce que tu constates comme résultat, ce sont des bases américaines qui s’installent avec des missiles américains. C’est ça la souveraineté ? Comment peut-on prendre au sérieux ces gens qui te disent qu’ils sont de gauche et qui de fait ne font que te dire que tout cela est sans alternative ?
      Ceci dit, personnellement, je n’ai pas de solution. C’est en dehors de ma sphère d’influence, qui s’arrête à peu près à mon domicile et à mon bureau. Si j’osais, je dirais « à mon clavier ». Les ukrainiens, je les plains. Ils sont traités comme des afghans. Quoi que. Ils ont les cheveux blonds et les yeux bleus, ça semble mériter mieux que les afghans, quand ils arrivent chez nous. Mais pour ce qui est de leurs territoires, on ne leur donne pas le choix. Tout était entre les mains des américains, et en fait, ils s’en sont lavés les mains. Enfin... Je les ai vu les argumentaires expliquant que le coup machiavélique des russes de proposer un traité, c’était pour gagner du temps et préparer leur blitzkrieg, et qu’en fait, ce traité n’était pas sérieux, que c’était du même niveau de duplicité que Staline au siècle dernier. Donc, en fait, les américains, ils ont encore le beau rôle. Ils ont résisté en refusant de prendre ce traité au sérieux, puis ils ont expliqué que Poutine allait attaquer et que les sanctions seraient sévères, puis on nous demande maintenant de psalmodier que l’OTAN, c’est pas si mal et que les sanctions, c’est la seule solution, sinon c’est Munich.

  • Je crois que c’est mon plus beau #shameless_autopromo : on vient d’effectuer avec Mosquito la mise en ligne des Très Riches Heures du Duc de Berry, qualifié de « Joconde des manuscrits », 206 feuillets réalisés au cours du XVe siècle, conservé au château de Chantilly :
    https://les-tres-riches-heures.chateaudechantilly.fr

    Initialement nous avions réalisé une table tactile installée dans la bibiothèque du château. Table que j’avais évidemment codée en #HTML5, et motorisée par #SPIP. Comme le résultat a beaucoup plu, on nous a dans un deuxième temps demandé de réaliser une version « Web » responsive. (Ça a été une gageure, à la fois côté technique et ergonomique.)

    Le principe a consisté à présenter le manuscrit sous forme de « livre » dont les pages se tournent de manière fluide, mais le contenu de chaque page devant être une image en « méga-zoom », et dotée de points d’intérêt (hotspots) donnant des explications supplémentaires. Évidemment les scripts de « tourne-pages » ne sont pas conçus pour faire ce genre de chose, et afficher des centaines d’images « méga-zooms » interactives n’est pas non plus totalement anodin, si on veut que l’ensemble reste fluide. Mais au final, ça fonctionne bien…

    Une autre caractéristique, plus technique, était que je voulais pouvoir gérer intégralement les contenus et les images dans SPIP, notamment sans devoir fabriquer « manuellement » les tuiles des images méga-zoom (qui existent en version « une page » et en version « double-page ») sur l’ordinateur. Là les images méga-zooms sont fabriquées automatiquement sur le serveur, depuis #SPIP et les hotspots sont directement définis dans mon interface. Ce qui permet de lier directement la gestion des hotspots et les tuiles méga-zooms, sans risque de travailler sur des versions différentes des images.

    Et de manière désormais habituelle sur mes contenus de ce genre : c’est instantanément multilingue (on change de langue à l’endroit même où l’on se trouve, sans rechargement de contenus).

    C’est donc un travail dont je suis particulièrement content, ce n’était pas gagné d’avance d’arriver à une interface fluide et responsive, une gestion des contenus relativement simple (tout se passe dans une interface SPIP), à partir d’une interface initialement conçue pour un grand écran de taille fixe, entièrement tactile, avec derrière un PC avec un SSD ultra-rapide et une carte graphique de compétition (un des rares avantages de développer sur Mac : au moins je n’ai pas une carte graphique de compétition, ça oblige à optimiser un peu le truc…).

    Et évidemment, c’est gratifiant d’avoir travaillé sur la mise en ligne d’un des plus beaux chef-d’œuvre du monde.

    • Le musée Condé (Château de Chantilly) propose l’exploration numérique gratuite des « très riches heures du duc de Berry » – Club Innovation & Culture CLIC France
      http://www.club-innovation-culture.fr/musee-conde-domaine-chantilly-exploration-numerique-gratuite

      Une campagne de reproduction à très haute définition a en effet été menée en partenariat avec l’Agence photographique de la Réunion des Musées Nationaux – Grand Palais. Les images réalisées par le photographe Michel Urtado permettent de voir, jusqu’au moindre détail, les touches de pinceau des peintres.

      Suite à cette campagne de photographies, la société Mosquito a développé une application de découverte qui a été testée durant l’année 2021 par les visiteurs au sein du Cabinet des livres du château.

      Le dispositif, constitué d’un logiciel éprouvé, d’une interface intuitive (sous la forme d’un feuilletoir numérique) et de la possibilité de visionner les 412 pages et quelque 130 enluminures à l’aide d’un puissant zoom, a remporté l’adhésion enthousiaste du public qui a rarement l’occasion d’appréhender un aussi magnifique manuscrit médiéval.

      En 2022, le feuilletoir devient donc web responsive (accessible sur smartphone, tablette ou pc ) et surtout il est accessible à chacun, en tout lieu connecté.

      L’internaute peut aisément comprendre la structure du livre, le contenu des textes, le sens des images grâce à des textes focus clairs et discrets. Les commentaires peuvent être désactivés pour feuilleter le livre de manière autonome.

      L’application est facile d’appréhension, simple à utiliser, multilingue. Elle continuera à être mise à jour au fil des remarques des internautes et de l’avancée des recherches.

      « De quoi faire rayonner comme jamais les Très Riches Heures et aussi saluer leur découvreur et donateur, Henri d’Orléans, duc d’Aumale ! » se félicite le musée de Condé.

    • Les Très Riches Heures du Duc de Berry | Communication Arts
      https://www.commarts.com/webpicks/les-tres-riches-heures-du-duc-de-berry

      As part of the renovation of the library of the Château de Chantilly, where the manuscript is kept, we took the opportunity to create mediation and presentation tools that equaled the work of art’s mastery. As part of a vast program that included a digital photography campaign, a digital leaflet and interactive installation by experiential interactive design studio Mosquito at the Château, this website by Mosquito and digital design studio 23FORWARD puts a multilingual version of the Très Riches Heures installation on the web.

  • #Flexbox Dynamic Line #Separator - Ahmad Shadeed
    http://ishadeed.com/article/flexbox-separator

    To make this work on all screen sizes, we need to have the flex-direction: column mobile and flex-direction: row for larger screens.

    .section {
     display: flex;
     flex-direction: column;
     gap: 1rem;
    }

    .section:before {
       content: "";
       border: 1px solid #d3d3d3;
       align-self: stretch;
    }

    @media (min-width: 700px) {
       .section {
           align-items: center;
           flex-direction: row;
       }
    }

    #css

  • Fin 2021, on a livré le mini-site Showroom pour le Palais Galliera, musée de la mode de la ville de Paris :
    https://palaisgallierashowroom.paris.fr

    Évidemment c’est du #SPIP. Il s’agit de cinq scans 3D de pièces de mode, avec des hotspots déclenchant des vidéos sur des détails. J’utilise A-Frame pour la 3D sur le Web, et une spécificité ici était de rechercher un rendu aussi réaliste que possible (pas mal d’essais pour trouver un éclairage qui convient).

    C’est assez amusant de coder un rendu 3D, les positions et les éclairages alors qu’on n’a évidemment pas de rendu Wysiwyg. En tout cas c’est très nouveau pour moi.

    #shameless_autopromo

  • Role of the gut microbiota in #nutrition and health | The BMJ
    https://www.bmj.com/content/361/bmj.k2179

    2018

    Schematic representation of the role of the gut microbiota in health and disease giving some examples of inputs and outputs. CVD=cardiovascular disease; IPA=indolepropionic acid; LPS=lipopolysaccharide; SCFA=short chain fatty acids; TMAO=trimethylamine N-oxide

    #santé #microbiote #microbiome

  • [ ’ttention ça pique, on est chez l’ennemi, et Samantha n’y va pas de main morte. Je suis en train de lire sa bio, et elle arrive à se décrire à 13 ans avec énormément de justesse et de dignité. C’est aussi très libérateur comme lecture (pour ma part), très nuancé, très juste.]

    Samantha Geimer : « Personne n’est en droit de dire à une victime ce qu’elle doit penser » | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/187944/interview-samantha-geimer-affaire-roman-polanski-victime-viol-violences-sexuel

    Demander à toutes les femmes de supporter le poids de leur agression, mais aussi de l’indignation de tout le monde pour l’éternité, c’est cracher au visage de toutes celles qui se sont rétablies et qui sont passées à autre chose.

    Rameuter les victimes pour sanctionner des gens qui se sont mal comporté, c’est les victimiser davantage. Personne n’est en droit de dire à une victime ce qu’elle doit penser et comment elle doit se sentir. Lorsque vous refusez qu’une victime pardonne et tourne la page pour satisfaire un besoin égoïste de haine et de punition, vous ne faites que la blesser plus profondément.

    Une victime a le droit de laisser le passé derrière elle, et un agresseur a aussi le droit de se réhabiliter et de se racheter, surtout quand il a admis ses torts et s’est excusé.

    #Samantha_geimer

    • Quel agresseur voudra admettre ses torts si son crime est une dette qu’il ne pourra jamais payer ? Et quelle victime voudra dénoncer son agression si elle lui colle pour toujours à la peau ?

    • Peu de gens savent que vous avez poursuivi Polanski au civil en 1988 pour agression sexuelle, après avoir découvert qu’il enjolivait ce qu’il vous avait fait dans son autobiographie. Ni que vous avez gagné, cinq ans plus tard. À l’époque, bien avant l’apparition de Google, cette ignorance tombait sous le sens, car votre avocat avait eu la bonne idée de mal orthographier Polanski (« Rpolanski ») dans votre plainte, pour camoufler votre dossier aux yeux de la presse. Mais aujourd’hui, qui plus après la publication de votre livre qui détaille tout de A à Z, on a l’impression qu’il en va davantage d’une vérité plus complexe que le résumé « Polanski s’est soustrait à la justice et Geimer n’a jamais obtenu gain de cause ».

      En réalité, Polanski s’est soustrait à une injustice dont nous avons tous les deux été victimes. Lui parce que le juge n’a pas respecté son accord et, sous la pression médiatique, a laissé entendre qu’il pouvait lui infliger une peine de prison de cinquante ans. Moi parce que la procédure pénale n’a pas abouti.

      Peu de gens savent également que lorsque Roman a pris la fuite, j’avais moi aussi été mise dans un avion pour quitter la Californie, parce que le juge envisageait un procès à grand spectacle et que je sois citée à la barre alors que nous voulions, avec ma famille et mon avocat, préserver mon anonymat. Mais je suis très contente que Roman ait pris cette décision.

      Voilà la vérité, pure et simple. C’est cette injustice qui me poursuit depuis quatre décennies, pas ce que Polanski m’a fait chez Jack Nicholson. Avec la procédure civile, j’ai pu obtenir la justice que la cour pénale m’avait refusée, mais Polanski, lui, reste toujours victime d’un système corrompu et d’un juge immoral.

      #polanski

    • Il faut prendre soin des victimes de viol et les aider à s’en remettre, mais croire qu’elles seront pour toujours ravagées, les obliger à plier sous le poids de leurs souffrances est tout bonnement ridicule.

    • Vouloir que les victimes aient perpétuellement mal, comme si c’était la seule manière de prouver qu’un viol est un crime, est aussi terrible qu’absurde. C’est une autre manière de contraindre les femmes, de les contrôler, de les persuader qu’elles sont faibles. Ce n’est pas pour moi.

    • When I refuse to bend and show the damage that is demanded I am a rape apologist, with Stockholm Syndrome, who is bought and paid for and most importantly, I am hurting every other rape victim who ever lived, a woman who must be mad. And, also a slut for being sexually active at 13.

    • When a simple touch during a photograph, a bad joke, some typical behavior in the 70s or 80s is equated with rape and real sexual harassment, we have diminished the seriousness of those crimes or actions. When a pass at a 17 year old is talked of as pedophilia, we take away from the actual victims of those crimes. If you are searching your mind to remember who might have acted inappropriately to you, you are not a victim, and you shouldn’t want to be.

    • par contre faut me « mute » si ça pique trop, je comprends que ce soit dérangeant, après les années qu’on vient de traverser, et surtout que toutes les expériences ne se valent pas. Je fais moi-même une sorte de virage pas facile à comprendre et que je vais pas expliquer ici.

    • Our young women need to learn the sexuality is healthy, normal, necessary. That lives are not shaped by a bad experience but by our resilience. That hatred and punishment does not heal you or undo something that has happened. Your beauty, your value, that is something inside you that cannot be taken.

    • Standing with women should be our strength, not a way to turn us all into un-redeemable victims who must be shielded from the world, from men, from sex, from themselves. Sexuality is individual, it’s part of life, it can be tricky and awkward. It does not harm you.

    • @tintin ben ça va. Je trouve que ce qu’elle raconte est intéressant.

      Je ne crois pas à la justice communautaire qui est l’ancienne/nouvelle tendance dans les milieux militants actuels. La police/la justice sont imparfaites donc débrouillons nous à part. Non. L’intérêt du système judiciaire ce n’est pas seulement rendre justice à la victime, ça me semble une erreur. Car c’est aussi dire ce qui est acceptable ou pas dans un contexte donné par une société, puis de rendre justice aux victimes mais aussi d’éviter les vendetta, les lynchages physiques ou symboliques, et les vengeances individuelles (partiellement dans notre société en tout cas). Mais c’est aussi de comprendre comment quelqu’un en arrive à perpétrer un crime pas pour l’en excuser, mais pour comprendre, dans l’idéal, comment éviter que ça se reproduise, si c’est possible.

      Il y a des avancées pour améliorer le système judiciaire, des tentatives d’ajustement, mais par exemple, je ne comprends pas l’imprescriptibilité qui est demandée par certains groupes, ni justement le fait de revenir toujours sur les condamnations passées de quelqu’un. Soit on pense que la prison a un sens, et dans ce cas là, une fois la sentence exécutée, alors ça devrait être bon.

      Le soucis dans les questions criminelles c’est qu’il y a différents profils, dont celui de ces personnes qui ne s’amenderont jamais de quoi que ce soit, car elles sont trop loin, et sans psychologisme exacerbé, elles sont incapables de reconnaître leurs torts, ne sont centrées que sur elles-même, n’ont pas de perception du mal fait à autrui, s’en foutent ou en tirent satisfaction. Ces cas-là me semblent non amendables et je crois qu’en tant que société, ils nous emmerdent au plus au point, on a un angle mort, un truc difficile à penser : qu’est-ce qu’on peut faire d’eux ?

      Est-ce que Polanski est dans ce cas ? Je n’en suis pas sûre. Geimer pointe les dysfonctionnements judiciaires dans son affaire, aussi bien vis à vis d’elle que de Polanski, je trouve ça intéressant. Et je ne crois pas que de reconnaître que son agresseur n’ait pas plus bénéficié que soi d’un procès juste à cause des défauts du système judiciaire soit faire preuve d’un quelconque syndrome de Stockholm (qui est un concept bien foireux by the way). J’aime bien qu’elle amène de la complexité dans une affaire dont la dimension médiatique empêche de penser.

      Par contre, que ça soit Peggy Sastre qui l’interviewe ça me laisse perplexe sur la médiation tordue potentielle de ses idées, c’est pour ça que j’ai mis son blog en lien.

    • Il faut lire sa biographie « une fille » (the girl) je suis en train de la terminer, c’est une lecture indispensable pour comprendre « l’affaire polanski » et aussi beaucoup d’autres choses, notamment les choses qui ne vont pas bien chez Metoo et les travers (bien merdiques) de certaines militantes contre les Violences Sexuelles. C’est franchement le truc le plus sain et le plus éclairant que j’ai lu sur ces sujets depuis une éternité. Je me demande même si c’est pas juste le meilleur bouquin, le plus équilibré, le plus sain (bis), le plus juste et aussi celui qui me donne le plus d’espoir, pratiquement le seul qui offre une réelle voie de sortie (je suis désolé de le dire, mais c’est un champ de mines ce sujet, et le niveau est hyper faible). Sa façon de « survivre », ou de prendre ce qui lui est arrivée à sa juste hauteur, c’est un modèle énorme pour moi aujourd’hui.

      Pour ces histoires d’imprescriptibilité, pour ma part, le simple fait d’être comparé à une victime de l’holocauste, ça ne me va pas du tout ou pour le dire autrement, à part me rajouter une grosse couche de trauma (imaginaire (en ce qui me concerne (parce que mon expérience personnelle n’a rien à voir avec l’holocauste, ce qui n’en fait pas moins un truc naze et glauque))), je ne vois pas.

      Bref c’est une lecture formidable qui m’est arrivé par là : https://seenthis.net/messages/944354

  • Se tenir debout avec les infirmières est un projet féministe, Silvia Federici
    http://www.revue-ouvrage.org/debout-infirmieres

    Les syndicats d’#infirmières de vingt-huit pays s’attaquent aux gouvernements et à Big Pharma avec une demande simple : renoncer aux #brevets sur les #vaccins contre la #Covid-19 et mettre fin à la pandémie dès maintenant. Dans son texte, Silvia Federici appelle les #féministes à se rallier aux luttes des travailleuses de la santé.

    Quelle est l’image marquante de la pandémie de la Covid-19 ? À mon avis, c’est celle de l’infirmière au chevet du malade, en première ligne de cette urgence mondiale, surmontant sa propre peur de la maladie pour soigner les patientes et patients et leur apporter du réconfort face à une mort probable. Pour des millions d’infirmières vivant dans des pays où les vaccins contre la Covid-19 demeurent rares, c’est une image de la vie quotidienne. Même dans les pays où le pire de la maladie s’est dissipé, on commence seulement à comprendre le poids de ce travail — jour après jour — sur les épaules des infirmières.

    Nous leurs sommes redevables, et c’est pourquoi nous devons suivre leur exemple. À l’heure actuelle, les syndicats d’infirmières de vingt-huit pays se lèvent pour défendre les vies de celles-ci et protéger celles de leurs patientes et patients en attaquant en justice certains des gouvernements les plus puissants du monde avec une demande simple : renoncer aux brevets sur les vaccins contre la Covid-19 afin de mettre fin à la pandémie dès maintenant. Je crois qu’il est essentiel pour les mouvements féministes non seulement de soutenir ces syndicats dans leur bataille juridique, mais aussi de faire de cette lutte l’élément central de notre organisation dans les mois à venir.
    En avril 2021, le premier ministre du Royaume-Uni, Boris Johnson, lors de ses interventions publiques largement diffusées après une semaine passée à l’hôpital pour se remettre de la Covid-19, a rendu hommage aux « deux infirmières qui se sont tenues à son chevet » durant son rétablissement. Environ un mois plus tard, l’une des infirmières, Jenny McGee, démissionnait de son poste, lassée du traitement réservé aux travailleuses de la santé par son gouvernement. « Le National Health Service m’a sauvé la vie, sans aucun doute », a-t-il déclaré. Un an plus tard, les travailleuses du NHS sont confrontées à l’érosion de leurs salaires et de leurs pensions.

    Aux États-Unis, on entend les infirmières raconter des histoires d’épuisement physique, de manque d’équipement adéquat et de douleur émotionnelle liée à la perte de patientes et patients dont elles s’occupaient. Des vies d’infirmières ont également été perdues. Selon l’Organisation mondiale de la santé, au moins 115 000 infirmières dans le monde sont mortes des suites d’une infection de la Covid-19, et beaucoup de ces vies auraient pu être épargnées si les vaccins avaient été produits et distribués de manière équitable.
    Malgré ces difficultés, les infirmières se mobilisent sans relâche. Elles dénoncent l’échec des hôpitaux, des systèmes sanitaires et des autorités locales et nationales. Et elles ont incité un mouvement mondial à les rejoindre : devant les fenêtres et debout sur les balcons, nous avons applaudi les infirmières en tant que « travailleuses essentielles », reconnaissant — pour la première fois, de mémoire — le rôle qu’elles jouent dans nos économies, nos sociétés et nos vies quotidiennes.

    #Silvia_Federici

  • Carers of the World vs COVID-19 Criminals
    https://covid19criminals.exposed

    () Right now, the World Trade Organization is considering a proposal that would help end the pandemic. This would temporarily waive patent protections on vaccine recipes. () But the European Union, the United Kingdom, Switzerland,Norway, and Singapore are blocking it, endangering millions of lives around the world. () This is a clear violation of our right to health — of nurses, caregivers, and patients. So we are now taking them to court. () We demand an urgent investigation into the obstruction of the waiver by these Covid-19 criminals. Source: Relevé sur le Net...