• Un coup d’État financier contre Athènes - Attac France
    https://france.attac.org/actus-et-medias/le-flux/article/un-coup-d-etat-financier-contre-athenes?pk_campaign=Infolettre-341&pk_

    Un plan de déstabilisation financière et politique de la Grèce est en cours depuis quelques semaines. À vrai dire, c’est bien avant l’élection de Syriza que le processus a été mis en route, mais son accélération intensive ces derniers jours jette une lumière vive sur celui-ci. Il s’agirait de rien de moins qu’une tentative de renverser le gouvernement Syriza, pour que celui-ci soit enfin remplacé par une coalition à la convenance des créanciers.

    • Oui, c’est comme le 11 septembre, on se souvient où on était à ce moment là. Moi, j’étais place de l’Odéon, nous étions planqué entre deux voitures. Ce meurtre a été « puni » par de la prison avec sursis...

    • @reka C’est curieux que tu dises cela, cette histoire de là où on était au moment où ... Parce que je suis justement en train de travailler à un texte à propos de ces moments, donc pour l’année 1986, on a l’assassinat de Malik Oussékine, dont je copie-colle l’extrait de mon brouillon à l’état actuel. J’ai bien dit brouillon .

      1986 : C’est sans doute à cette occasion que les choses se sont le plus touché. Depuis la rentrée tout se passait comme dans une fête. J’avais toujours voulu être là. Aux Arts Décos. Et c’est même à cette occasion, à ce moment précis, la première fois que je me suis senti parmi mes semblables. Tout était à la fois travail, apprentissage de nouvelles façons de procéder et de déconnades, de rire beaucoup, et puis il y avait cette jeune femme fascinante. Une manière de colonie de vacances à laquelle on allait tous les matins en prenant le métro. Le ventre vide parce que naturellement on n’avait pas fait les courses, on apprenait que les courses ne se faisaient pas toutes seules, ni la cuisine d’ailleurs, ni la lessive, ni le rangement et le ménage. Mais le désordre que cela faisait dans le petit appartement de l’avenue Daumesnil, on s’en moquait un peu, et on se disait que de toutes manières on était un artiste qu’on vivait dans un atelier et du coup cela ressemblait, toutes proportions mal gardées, à l’atelier d’un Frank Stella dans une chambre de 12 mètres carrés. Les actualités, on s’en moquait pas mal, il y avait bien quelques étudiants des années supérieures qui lisaient le journal, presque tous Libération, ce qui n’avait rien d’étonnant, c’était à l’époque le seul journal qui avait une maquette, et on était étudiant aux Arts Déco, donc on savait ces choses-là, des photographies qui ressemblaient à des photos, des extraits de bandes dessinées, du graphisme un peu, bref c’était raccord avec ce que l’on percevait en première année de l’atelier de graphisme, mais soi-même, non, on ne lisait pas le journal et on aurait eu bien de la difficulté à savoir exactement ce qu’il se passait dans le Monde à cette époque. On savait que le gouvernement de droite d’alors était un repère de gens pas recommandables, mais aurait-on su l’expliquer dans le détail, ce n’est pas sûr. La catastrophe nucléaire de Tchernobyl avait impressionné plus tôt dans l’année et avait été l’occasion d’une toute première œuvre finalement, le bombage par gabarit d’un dessin représentant un masque à gaz que l’on peignait donc sur les portes grises des locaux électriques. A distance, pas sûr qu’on ferait différemment aujourd’hui, mais peut-être de façon plus réfléchie, moins chanceuse dans la réussite du truc. Alors quand ceux qui lisaient les journaux sont venus trouver les autres pour leur expliquer qu’il fallait qu’on se mobilise contre les lois Devaquet Monory, ce serait faux de dire qu’il fallait y voir de l’engagement politique, mais au contraire une occasion supplémentaire de s’amuser et de participer aux travaux collectif de l’ADADA (Assocication Des Arts Décos Actifs, un truc du genre).

      Et on n’a pas donné sa part au chien. On était dans tous les ateliers à la fois, aux ateliers de sérigraphie jusqu’à pas d’heure pour tirer des centaines d’affiches sur des rouleaux de papier qui avaient été gracieusement offerts ou détournés par ou aux imprimeries de Libération, aux ateliers pour découper les pochoirs et dans l’opération commando pour repeindre entièrement la station de métro Bréguet-Sabin. Et même on s’était fait pincer par des flics en patrouille dans la rue d’Ulm, en train d’essayer la belle séquence du type qui lance un cocktail Molotov. Bref une ambiance admirable une joie sans mélange, une fête permanente, la jeune femme fascinante avait ouvert ses bras et bien plus, je pense que je n’ai jamais été aussi heureux de toute ma vie qu’au tout début décembre 1986.

      La jeune femme fascinante vivait dans l’atelier déserté de son père qui avait longtemps été l’assistant d’un touche à tout de génie, un artiste photographe, mais aussi graphiste et cinéaste qui s’appelait André Vigneau et c‘était dans cet atelier en duplex qu’André Vigneau avait travaillé et qu’il avait un jour reçu la visite d’un tout jeune homme, Robert Doisneau, auquel il avait appris la photographie, notamment dans un laboratoire-photo qui existait encore tel quel avec un agrandisseur antédiluvien mais à l’irréprochable optique Zeiss. L’atelier était au fond d’une cour, rue Monsieur le Prince dans le cœur même de Paris, nous allions aux Arts Déco à pied.

      Au cœur de cet enchaînement de manifestations étudiantes, il y avait le soir les affrontements traditionnels entre les forces de police et les étudiants et très franchement, cela ressemblait vraiment au maintien d’une tradition. Sauf que.

      Sauf qu’un soir, la droite est redevenue ce qu’elle a toujours été, un repère de bandits autoritaires, des types de droite, au sommet desquels de gros types avaient historiquement trempé dans toutes sortes d’affaires pas très recommandables, comme l’OAS en Algérie. Le gouvernement de droite était sur le reculoir, les manifestations du 2 décembre avaient réuni plus d’un million d’étudiants sur le parcours Bastille, place de la Concorde en passant par le boulevard Montparnasse. Des manifestations d’ampleur comparable avaient lieu tous les jours, le souvenir de l’humiliation de la droite en mai 68 n’était pas si lointain, on donna donc la troupe. La troupe ce furent les voltigeurs, couple de policiers à califourchon sur une moto, l’un conduit la moto, l’autre la matraque, la moto peut passer sur les trottoirs, un bon coup de matraque dans les jambes en passant et ça calme la jeunesse. Eparpillement panique des manifestants depuis le haut du Boulevard Saint-Michel, des étudiants prennent la fuite dans la descente de la rue Monsieur le Prince, l’un d’eux mendie au gros concierge portugais de pouvoir se réfugier dans la petit cour du 22 rue Monsieur le Prince. Mais le concierge n’obtempère pas et ne donne pas à l’étudiant le code, le 9573, le jeune homme prend d’autant plus la fuite qu’une moto fonce sur lui, le voltigeur à l’arrière le fauche, le jeune homme tombe au numéro suivant, au 20, il y a désormais une plaque qui porte son nom à cet endroit, le jeune homme s’appelait Malik Oussékine.

      C’est très étonnant à distance pour moi de remarquer que ce nom ne dit rien à personne, sauf justement aux étudiants de cette année-là qui eux se reconnaissent souvent dans ce nom là au point parfois d’exagérer un peu et de s’appeler la génération Malik Oussékine.

      La droite est dans l’impasse elle retire son projet de loi, mais le mal est fait, la génération Malik Oussékine a mal, très mal. Une immense manifestation est organisée qui prend son départ à Denfert Rochereau pour aller jusqu’à Nation. En tête de ce cortège immense, des étudiants des Arts Déco se couchent à terre et d’autres viennent faire le relevé de ce corps allongé, façon scène de crime, à la peinture blanche, puis l’étudiant couché se lève, fait une vingtaine de pas et se couche à nouveau pour laisser l’empreinte de son corps couché à même la chaussée. Dans mon souvenir il y a une demi-douzaine d’étudiants qui se couchent, je suis l’un d’eux. Ce protocole est amplement photographié et filmé, j’apprendrais des années plus tard que ma mère a connu bien de l’émotion en me reconnaissant allongé par terre et entouré d’un cerne de peinture blanche au journal télévisé du soir.

      A l’époque je n’avais même pas le téléphone.

      Il y a quelques années j’ai perdu dans l’inondation de mon atelier-garage l’unique photo que je possédais de cet événement et qui avait été prise par mon ami Patrick L., qui entamait sa carrière de photo-journaliste. Et pour laquelle je pense qu’il avait un réel talent, et dans laquelle je l’avais en quelque sorte lancé en lui apprenant les rudiments de la photo dans son sous-sol. Cette carrière prometteuse a été interrompue un mois plus tard, Patrick est mort d’une overdose. Il était mon premier mort.

    • Merci Philippe d’avoir partagé ce brouillon. A la lecture, ds bribes de souvenirs me reviennent, mais c’est flou...

      De la place de l’Odéon, je me souviens que nous étions plus ou moins bien planqué derrière une voiture, ou une camionnette, mais nous sommes partis ensuite en direction du Jardin du Luxembourg par la rue Rotrou, nous avons contourné le théatre et remonté la rue Médicis du côté des immeubles. Il faisait nuit, je me souviens que j’avais peur. Nous avons vu les voltigeurs descendre la rue Médicis, venir vers nous. Dans mon souvenir, celui qui était derrière était debout sur ses pédales matraque à la main. Il y a en avait une dizaine, ils sont passés sans même nous regarder, et roulaient vers le théatre de l’Odéon, et, je suppose, vers la rue de Vaugirard et la rue Monsieur-le-Prince (Malik - comme la rue avait été renommée le lendemain du meurtre. j’avais une photo de la plaque « renommée », je ne la retrouve plus).

      Il était très tard et il faisait froid.

    • Si on revient sur le terme « Bavure policière » : je ne sais pas trop quel est la définition précise du mot « bavure » dans ce contexte, mais il me semble que, comme en cartographie, les mots sont importants :

      Des policiers, frappe un homme désarmé, bloqué dans le hall d’un immeuble et qui ne les menace pas. On est au delà de la bavure.

      Sans préjuger de l’intention des flics, c’est-à-dire l’"intention" de donner la mort qui qualifierait cet acte en meurtre, ou juste « neutraliser » un « suspect qu’ils jugent dangereux », il n’y avait aucune raison de frapper puisque les flics n’étaient pas menacés. Ensuite, les ordres, la chaine de commandement qui a mené à cette tragédie n’a jamais été vraiment éclaircie. Et le verdict du procès - prison avec sursis - très clément au regard des responsabilités.

    • Où était-on le 11 septembre 2001 ?

      Dans la série des « je me souviens... » Je ne sais vraiment pas pourquoi, mais depuis 2001, j’ai gardé ce billet d’avion. Il traine toujours dans un casier près de mon bureau, un peu comme si je devais l’envoyer pour me faire rembourser !

      https://dl.dropbox.com/s/iy5id7d77j1a85v/septembre-2001.jpg

      En route pour Kiev et Kharkov, puis Odessa, petit périple au cous duquel je devis rencontrer ds universitaires et scientifiques ukrainiens dans le cadre de la production d’un « atlas environnemental de la Mer Noire ». Départ de Paris vers 10:00 du matin, quatre heures de vol, Aéroport de Kiev Borispol, le temps de récupérer armes et bagages et sortir de l’aérogare pour prendre ce fameux bus violet pour un voyage de huit heures vers Kharkov... A travers une Ukraine de paysages encore très soviétique.

      En passant rapidement devant un bar, juste avant l’arrêt du bus, je vois une télévision, un avion qui s’écrase contre un gratte-ciel et je pense tout de suite que c’est pas très malin de montrer des films catastrophe holliwoodien à la télé dans un aéroport juste avant que les gens n’embarque.

      Dans le bus, à un moment particulier les gens s’agitent, et lors des pauses, ils sortent et s’engagent dans des conversations animées, en faisant des grands gestes dont je suppose qu’ils représentaient les crashs. Mais je ne comprenait ni le russe, ni l’ukrainien et personne ne parlait anglais. Le vieux bus violet traçait sa route dans la nuit, passant sur les nids de poules dans en faisant à chaque fois un vacarme effrayant.

      Arrivée à Kharkov très tard dans la nuit, passage sur la grande place sur laquelle Lénine tendant tours le bras bien loin et bien haut, pour arriver dans un hôtel toujours très soviétique, mais équipé d’un télé... sur laquelle je découvrais, complètement effaré, les images du 11 septembre qui tournaient en boucle sur toutes les chaînes.

      Quelques semaine plus tard, j’étais en mission au Mali. Mes potes, là bas, à Bamako, racontaient que le 11 septembre, ça les a intéressé une heure ou deux, mais une fois l’info passée, ils se sont remis à un truc assez essentiel, chercher de quoi bouffer - se sentant assez moyennement concerné par l’événement. Ils avaient aussi une blague : ils me racontaient qu’en Afrique il se sentaient en totale sécurité de ce côté là, le 11 septembre étant totalement impossible à planifier avev un compagnie comme Air Afrique (disparue aujoud’hui) dont les avions avaient toujours plusieurs heures ou jours de retard, quand toutefois ils arrivaient !

  • Chiens savants, par Alain Accardo
    http://blog.agone.org/post/2013/06/20/Chiens-savants

    Pour renforcer leur propre autorité, dont ils ne sont apparemment pas totalement assurés, les journalistes font appel, systématiquement, à des spécialistes de la recherche universitaire, en particulier à des économistes, des sociologues et des psychologues. En règle générale les intervenants disposent royalement de quelques poignées de secondes pour énoncer ce qu’il faut bien appeler des platitudes et des clichés. À vrai dire, on ne les a pas sollicités pour dispenser les lumières de la science, mais pour cautionner, en paraphrasant ad hoc, la vulgate idéologique qui a cours dans les médias. Les économistes interrogés ne sont là que pour faire oublier que l’économie est aux mains des mafieux de la haute finance. Les sociologues, pour faire oublier l’existence des classes et de leurs conflits, et les psychologues, pour prodiguer aux salariés déprimés ou aux parents débordés les lénifiants conseils sur « l’écoute » et « le dialogue » chers aux courriers du cœur. Tous ensemble ils forment le chœur dont les journalistes sont les coryphées.

  • Les étrangers attendent la gauche...
    numéro spécial de la revue Plein Droit

    Avec le retour de la gauche, les étrangers et leurs soutiens ont pu croire que le temps du changement était venu, qui allait mettre un terme à la politique particulièrement répressive du précédent quinquennat. À tort. Les premières mesures prises par ce gouvernement de « gauche » restent dans la « droite » ligne des précédents gouvernements, qui fait de la maîtrise des flux migratoires l’alpha et l’oméga de toute politique à l’égard des migrants. Si la rhétorique se veut plus empreinte d’« humanité », les pratiques n’évoluent guère. Et même pour les mesures relevant du symbole (le vote des étrangers aux élections municipales, il y a loin de la coupe aux lèvres.

    http://www.cairn.info/numero.php?ID_REVUE=PLD&ID_NUMPUBLIE=PLD_097&WT.rss_f=revue-PLD&WT.tsrc=RSS#

    #gauche #étrangers #politique #migration #france

    • VALLS ETRANGLE LES SANS-PAPIERS

      #Rafle historique à Barbés, dossiers bloqués arbitrairement en Préfecture, #violences_policières contre les manifestants à la Bastille

      Aujourd’hui 8 juin 2013, le 9ème collectif de sans-papiers a manifesté pour la treizième fois place de la Bastille, pour protester contre la #circulaire du 28 novembre 2012 fixant les conditions de #régularisation des sans=papiers.

      Depuis la première de ces #manifestations à proximité du domicile du ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, tous les dossiers présentés en Préfecture par le 9ème collectif sont systématiquement bloqués, vraisemblablement sur instruction du ministre exécutée par le Préfet de police Bernard Boucaut.

      Des dossiers présentant toutes les conditions requises pour obtenir une régularisation, y compris suivant les règles particulièrement restrictives de la nouvelle circulaire, sont arbitrairement rejetés. Pire encore, la semaine dernière, un sans-papiers du 9ème collectif s’est vu signifier une Obligation à quitter le territoire [#OQTF] alors même qu’il réside en France depuis 23 ans.

      Face à ces scandaleuses mesures punitives, lors de la manifestation d’aujourd’hui, le 9ème collectif a demandé un rendez-vous au cabinet du Préfet, afin de pouvoir s’en expliquer, la situation de blocage des dossiers étant particulièrement intolérable.

      La réponse de la préfecture aura été un refus catégorique. Après plus de trois heures d’encerclement, empêchant comme chaque semaine la manifestation de se dérouler normalement bien qu’elle soit déclarée, la police aura procédé à notre expulsion forcée avec la plus grande brutalité.
      Matraquage, coups de pieds, étranglement, bras tordus, tabassage au sol, les violences physiques se sont multipliées contre les manifestants pacifiques qui ne faisaient que demander leurs droits.

      Ces violences ont provoqué des réactions des passants, scandalisés par ce spectacle de personnes manifestement inoffensives violentées par de très nombreux CRS particulièrement agressifs. Ces citoyens qui se solidarisaient ont été à leur tour repoussés brutalement, y compris les
      femmes se faisant malmener.

      Les brutalités policières, tout comme la violence administrative qui consiste à empêcher arbitrairement toute régularisation, constituent une persécution particulière contre des sans-papiers qui ne font que revendiquer leurs droits légitimes.

      Rappelons que jeudi dernier à Barbès, le lendemain de l’assassinat d’un jeune militant antifasciste, la police du ministre socialiste Manuel Valls a fait procéder à la plus grosse rafle de sans-papiers jamais vue aux temps de la politique extrêmement violente mise en œuvre sous Nicolas Sarkozy ces dernières années.

      9ème collectif des sans-papiers
      http://9emecollectif.net
      9eme_collectif [at] no-log.org

  • La guerre aux pauvres commence à l’école : sur la morale laïque, entretien avec Ruwen Ogien
    http://www.questionsdeclasses.org/?La-Guerre-aux-pauvres-commence-a-l

    Questions de classe(s) - Avec La Guerre contre les pauvres commence à l’école : sur la morale laïque (Grasset, 2013, 168 p., 14,50 €) vous nous proposez un livre « sur » l’actualité qui s’ouvre en montrant que ce retour prôné par Vincent Peillon est tout sauf original et qu’il s’inscrit à la fois dans la nostalgie de l’école d’antan et dans le mouvement de revanche contre « l’esprit 68 » déjà porté par ses prédécesseurs. La nouveauté serait surtout que Vincent Peillon pourrait réussir à convertir la gauche (...)

    • L’idée qui se répand à nouveau, comme si on revenait au XIXe siècle, c’est que si vous êtes riche, c’est que vous le méritez, et que si vous être pauvre, c’est de votre faute. Vous ne vous levez pas assez tôt, vous ne cherchez pas un emploi avec suffisamment de persévérance, vous préférez être assisté, et ainsi de suite.

      On cherche de plus en plus massivement à « blâmer la victime ». C’est ce que j’appelle la guerre intellectuelle contre les pauvres.

      Cette guerre aux pauvres s’exprime aussi dans les tentatives d’expliquer la situation des plus défavorisés par des déficits moraux des individus, plutôt que par les effets d’un système social injuste à la base, et d’une redistribution des bénéfices de la coopération sociale et économique qui ne permet pas de compenser les handicaps initiaux.

      À mon avis, le retour de la morale à l’école exprime aussi cette philosophie, Mettre l’accent sur la nécessité de la morale à l’école permet de diminuer l’importance du facteur social dans l’explication de la violence et de l’échec scolaire. C’est en ce sens qu’on peut dire du retour de la morale à l’école qu’il est un nouvel épisode dans la guerre intellectuelle contre les pauvres, visant, comme les précédents, à les rendre responsables des injustices qu’ils subissent. S’ils échouent, c’est parce qu’ils sont immoraux

    • Ah merci, je comprends plein de choses avec ce texte. Par exemple pourquoi les enseignants refusent de me répondre quand je questionne sur une école au service des entreprises qui obligent les enfants à aller dans les ateliers d’Airbus pendant les heures de cours puis à rattraper ce temps perdu les mercredis après-midi. Ou bien quel est le pourcentage d’enfants qui passent en lycée pro, quels sont les décideurs ou quel est l’algorithme du robot qui trie, et sur ce chiffre, quant il existe, combien viennent des cités. Ou pourquoi les enfants qui ont moins de 7 de moyenne sont abandonnés à leur sort au second trimestre.
      La réponse, quand elle existe, invariablement me renvoie à l’individu, au parcours du produit scolarisé que j’ai enfanté, le seul qui est censé m’intéresser.

  • Scandale : Aminata Traoré interdite de visa
    http://blogs.mediapart.fr/blog/kakadoundiaye/180413/scandale-aminata-traore-interdite-de-visa

    Docteur en psychosociologie, enseignante à l’Institut d’ethnopsychologie d’Abidjan, Ministre de la culture du Mali entre 1997 et 2000, démissionnaire, écrivaine prolixe et écoutée, grande voix de l’Afrique, féministe, auteure de « l’étau » et surtout du" viol de l’imaginaire " qui connut un succès mondial et analyse les rapports entre l’Occident et l’Afrique, Aminata Traoré est une de ces grandes voix incontournables du discours politique africain, une des meilleures analystes de la réalité africaine et de façon certaine un des piliers sur lequel se construira l’Afrique de demain.

    Invitée par une revue allemande elle vient de se voir refuser son visa d’entrée dans l’espace Shengen sous le prétexte, invraisemblable, que son analyse de la situation au Mali ne convient pas au gouvernement français !!!!!

    Je n’arrive pas à calmer ma colère

    je n’arrive pas à calmer mon chagrin.
    Je n’ose y croire .Croire que mon pays, la France, interdit de séjour une des plus grandes voix françophones, celle d’Aminata Traoré.

    Comment peut-on penser qu’un consul à Bamako puisse de sa propre autorité, petit fonctionnaire chef d’une gare de campagne, ne pas accorder un visa à Aminata est invraisemblmable, tellement invrtaisemblaable qu’il y a tout lieu de croire qu’il ne l’a pu faire sans l’aval et l’accord de son ambassadeur lequel rencontrait Fabius à Bamako, il y a moins d’une semaine, donc, tout porte à croire que Fabius était au courant et a donner son aval sinon l’ ordre pour qu’Aminata soit interdite de séjour !!

    Oh, Ministres, députés, sénateurs vous dormez ?(...)

  • Quoi de plus naturel, en sommes ?
    Par Queen Kong
    http://cqfd-journal.org/Quoi-de-plus-naturel-en-sommes

    Il y en a que ça aide pour draguer, d’autres pour qui c’est un chemin de croix. Il y a ceux qui sont si convaincus qu’ils vont jusqu’à trouver misogyne la description d’une femme laide dans un roman. Il existe mille façons d’être un homme féministe, et autant de difficultés à le revendiquer.

    Être un homme féministe implique de reconnaître qu’il y a deux camps et que l’un est moins fort que l’autre. C’est être affilié, par le biais de son genre, au camp des violeurs, des harceleurs et des clients de prostituées, mais affirmer : « Je ne suis pas comme eux » – sans endosser leur culpabilité ni en faire des monstres. C’est s’approprier le mot « féministe », dans lequel on entend « pour les femmes » plutôt que « pour l’égalité entre hommes et femmes », qui fige la dichotomie hommes-coupables / femmes-victimes. C’est traquer en soi un genre de virus si bien ancré qu’on dit souvent d’un homme, même ami, qu’il a « des restes de misogynie en lui » ; c’est porter ce combat sans confisquer la parole à des femmes déjà trop souvent muettes ; c’est faire sienne l’idée que les hommes souffrent eux aussi du patriarcat et renoncer au droit de mettre les pieds sous la table en échange du droit de pleurer si on est triste. C’est se retrouver face à des injonctions contradictoires, tâtonnements inévitables dans une redistribution des rôles d’une telle ampleur – et louvoyer au milieu des « soyez respectueux mais pas charmeurs, attentifs mais pas protecteurs » – tout en protégeant ce qu’on considère, au-delà du genre, comme constitutif de sa personnalité.

  • Tom Wolfe : petite leçon d’écriture...
    http://www.liberation.fr/livres/2013/03/22/a-miami-tout-le-monde-se-hait_890651

    C’est bizarre, ce qui se passe aux Etats-Unis. Les journaux disparaissent à toute vitesse. Le Miami Herald est en vente depuis six ans et personne ne veut l’acheter. Les quotidiens sont out, il n’y a plus de beat. Il y a peut-être des jours où il n’y a rien qui vaille un article dans un journal, même si c’est très rare, alors que sur Internet c’est un flux ininterrompu. Quand de jeunes écrivains ou journalistes me demandent un conseil, ce qui est rare, je leur dis toujours : « Sors ! » Beaucoup de jeunes journalistes pensent qu’ils peuvent tout trouver sur le Web, alors je leur dis : « Qui l’a mis sur le Web ? Il fallait bien que quelqu’un aille chercher l’information sur le terrain. » Le reportage n’est pas si difficile, il suffit d’oublier ses propres sentiments et de s’adapter à la vie des gens sur lesquels vous écrivez. Mais beaucoup d’Anglos se sentent humiliés à l’idée de se mettre dans la peau des autres.

    J’ai toujours utilisé l’écriture littéraire dans mes reportages. Beaucoup de dialogues, avant tout - pour moi, c’est la base de l’écriture littéraire. Ensuite, sur une construction scène après scène, vous suivez l’histoire sans avoir besoin d’être là. C’est aussi l’abondance de détails pour tout décrire de l’environnement ou du personnage. Par exemple, je peux parler, sur plusieurs pages, des meubles d’un appartement pour qu’on comprenne comment le personnage voit sa place dans le monde. Enfin, j’ai utilisé la méthode controversée du monologue intérieur, ce qu’on appelle au théâtre « down stage voice », la voix off. J’écris dans le jargon, dans l’argot, dans la voix de la personne, je parle de son drame intérieur sans avoir besoin de décrire la situation

    #presse

  • Le #Venezuela d’Hugo Chávez, une sélection d’archives du « Monde diplomatique »
    http://www.monde-diplomatique.fr/2013/04/A/48962

    La lune de miel De l’élection (1998) aux premières tensions (2001) « Le Venezuela au seuil d’un grand changement », Arturo Uslar Pietri, décembre 1998 « Chávez », Ignacio Ramonet, octobre 1999 « L’énigme des deux Chávez », Gabriel García Márquez, août 2000 Une opposition prête à tout Coup d’Etat (2002), (...) / Venezuela, #Agriculture, #Démocratie, #Développement, Élections, #Histoire, #Inégalités, #Médias, #Mouvement_de_contestation, Pauvreté, #Pétrole, #Politique, #Socialisme, #Coup_d'État - (...)

    #Élections #Pauvreté #2013/04

  • traduction du billet « Una petición a todas mis amigas y todos mis amigos », publié par Luis Sepúlveda sur sa page facebook https://m.facebook.com/note.php?note_id=10151309374017105&_rdr à propos de la destruction par le journal Le Monde de 27 ans d’archives photographiques de Daniel Mordzinski.

    Mes amis, mes amies : Ceci est une demande que je vous adresse à bout de colère, de rage et de douleur, à cause de ce qui arrive à l’un de mes plus chers amis, mon frère d’âme Daniel Mordzinski, le grand photographe de la littérature : ils lui ont détruit, fait disparaître vingt-sept ans de travail, 27 ans ! le travail de toute une vie balancé à la poubelle, et ça n’est pas une métaphore, non : les gestes d’un crétin qui suivait les ordres d’autres crétins, voilà qui a décidé que le travail de Daniel Mordzinski ne méritait d’autre destin que le mépris et la poubelle.

    Depuis plus de dix ans et en vertu d’un accord entre le quotidien espagnol El País et le quotidien français Le Monde, Daniel Mordzinski utilisait un bureau au septième étage des locaux parisiens de la rédaction du Monde pour stocker et conserver ses archives de négatifs et diapositives. C’étaient des milliers de négatifs, de diapositives, d’originaux classés avec la rigueur qui caractérise Daniel, et qui, sans plus, sans un instant de réflexion ont été flanqués à la poubelle.

    Le 7 mars dernier, Miguel Mora, correspondant d’El País à Paris, se rendit au bureau du septième étage et découvrit qu’on l’avait vidé totalement, sans même en avoir avisé ni lui ni Daniel. On avait tout simplement foutu dehors tout ce qu’il y avait dans le bureau et on s’en était débarrassé.

    Après des heures de recherche affolée, de questions sans autre réponse qu’un lâche « je suis désolé » murmuré en baissant la tête, ils trouvèrent à la cave le grand meuble classeur que Daniel lui même avait peint en noir il y a dix ans, totalement vide.

    En une illustration de la couardise et de la bassesse morale qui envoie aux enfers toute la tradition de défense de la liberté d’expression qui caractérisa Le Monde, personne n’a voulu répondre de par qui et pourquoi la décision a été prise de mettre à la poubelle 27 ans de travail d’un des plus grands photographes du monde.

    On a du mal à croire que dans un journal comme Le Monde, travaillent des gens à qui les mots « Cortázar », « Israel », « Écrivains latinoamericains », « Écrivains français », « Écrivains espagnols », « Écrivains portugais », « Semana Negra », « Festival de Saint Malo », « Carrefour des Littératures », « Mercedes Sosa », « Borges », « Astor Piazzola » et un grand nombre d’autres noms ne disent absolument rien, et qui puissent tout simplement jeter à la poubelle ce trésor photographique sans consulter personne.

    Ces archives de Daniel Mordzinski, ces 27 ans de travail misérablement perdus faisaient partie de la mémoire sociale, culturelle et littéraire du XXe siècle, faisaient partie de la culture universelle, représentaient le legs d’un artiste, d’un photographe dont l’oeuvre est reconnue comme un apport fondamental au registre de la culture contemporaine.

    De l’oeuvre photographique de Daniel Mordzinski, mon ami, mon frère et compagnon d’aventures en tant d’endroits du monde, à peine quelques centaines de photos numérisées sont sauves, celles publiées dans ses derniers livres, dont « Últimas Noticias del Sur » que nous avons cosigné, et celles qui ont été vues dans les nombreuses expositions qu’il a réalisées ces dernières années. Le reste a disparu, dévoré par l’ignorance, le laisser-aller, et, ce qui est plus grave, par une démonstration de plus du manque de rigueur et d’éthique qui fait du journalisme un cloaque.

    J’écris ceci plein de douleur, de colère et de rage, parce que Daniel Mordzinski est mon collègue, mon ami, mon compagnon, mon frère de fières aventures dans le champ du journalisme et de la littérature.

    À vous tous, mes amis et amies, je vous demande instamment de copier et reproduire ceci en tous les lieux possibles, et aussi sur la page Facebook du Monde, dans les journaux et revues auxquels vous avez accès, et d’adresser vos signatures de soutien à dmordzinski@free.fr

    J’ai une image gravée dans ma mémoire, de l’année 1996, où en plein vent éternel de la Patagonie, je voyais mon collègue, mon ami, mon compagnon, mon frère d’âme, charger ses appareils en plongeant les mains dans un sac noir pour y saisir les rouleaux de pellicule au moyen desquels il laisserait un témoignage de la dure vie des gens du Sud du monde. Et cette image me dit que cela ne va pas en rester là, que Le Monde va devoir fournir une réponse et des excuses convaincantes, parce qu’il n’est pas possible que 27 ans de travail, que les archives d’unt part importante de l’histoire contemporaine puissent être ainsi jetés, sans autre, à la poubelle.

    liens vers d’autres articles sur cette absurdité :

    http://www.danielmordzinski.com

    http://www.lemondediplomatique.cl/La-estupidez-de-LE-MONDE-destruye.html

    http://ivanthays.com.pe/post/45701723726

    http://www.revistaarcadia.com/agenda/articulo/calamidad-destruyen-27-anos-fotos-daniel-mordzinski/31408

    http://www.fueradeljuego.josemanuelfajardo.com/index.php?option=com_k2&view=item&id=544:le-monde-d

    http://www.clasesdeperiodismo.com/2013/03/18/le-monde-destruye-27-anos-de-fotografias-del-periodista-daniel-m

    http://www.clarin.com/sociedad/Destruyen-error-fotos-Daniel-Mordzinski_0_885511529.html

    http://www.xatakafoto.com/actualidad/el-diario-le-monde-tira-a-la-basura-el-archivo-fotografico-de-daniel-mor

    http://www.eltiempo.com/gente/le-monde-boto-fotografias-de-daniel-mordzinski_12701097-4

    http://www.elperiodico.com/es/noticias/ocio-y-cultura/escandalo-twitter-por-perdida-las-fotografias-daniel-mordzinski-2344212

    http://www.pagina12.com.ar/diario/suplementos/espectaculos/21-28099-2013-03-19.html

    http://losconvidados.com/para-daniel-mordzinski-con-solidaridad-fraterna

    http://www.elperiodicodearagon.com/noticias/sociedad/escandalo-en-twitter-por-perdida-de-las-fotografias-de-daniel-m

    http://www.corrierenazionale.it/component/content/article/32-home/esteri/92042-Le-Monde-manda-al-rogo-50mila-foto-di-Daniel-Mordzinski

    http://www.elcultural.es/noticias/LETRAS/4547/Donde_esta_el_archivo_de_Daniel_Mordzinski

    http://www.infolibre.es/noticias/medios/2013/03/19/monde_extravia_archivo_fotografico_daniel_mordzinski_1314_1027.html

    http://blogs.milenio.com/node/4652

    http://www.rafaelroa.net/blog/2013/03/la-destruccion-de-la-memoria-de-daniel-mordzinski.html

    http://espanol.josesaramago.org/184222.html

    http://www.324.cat/noticia/2083077/ociicultura/Le-Monde-llenca-a-les-escombraries-27-anys-dimatges-de-Daniel-Mordzinski-el-fot

    presse latino-américaine, presse espagnole,

    et, 20 mars 00h00, v’là presse/web anglo-saxon :

    http://www.petapixel.com/2013/03/19/photog-accuses-le-monde-of-trashing-27-years-of-work-without-notice (avec lien reddit )

    el 20 por la mañana Iván Thays publica ese post de blog en elpaís :
    http://blogs.elpais.com/vano-oficio/2013/03/elogio-a-daniel-mordzinski.html

    mais lemonde.fr se tait,

    elpais.com aussi [edit] elpais le 19 soir à 22h44, [avec du très beau PR bullshit produit apparemment par les services généraux et juridiques du Monde : « besoin urgent du bureau, on avait pas son adresse, snif.. » ] : http://cultura.elpais.com/cultura/2013/03/19/actualidad/1363727950_173796.html

    la presse française s’écrasa avec un bel ensemble
    jusqu’au 19 mars 15h22, puis :

    http://www.rue89.com/rue89-culture/2013/03/19/disparition-au-monde-le-mystere-des-50-000-photos-de-mordzinski-240671

    http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=15313

    http://www.bfmtv.com/divertissement/monde-detruit-erreur-50-000-cliches-darchive-uniques-473858.html

    à 21h36 http://www.liberation.fr/medias/2013/03/19/le-monde-jette-le-travail-de-daniel-mordzinski_889782

    le 20 au matin, Le Monde fait un très bel exercice de Spanou®
    (rejetant quasiment toute la responsabilité sur « ce photographe »,
    qui squattait un bureau, en fait, faut-il comprendre..)
    http://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2013/03/20/le-monde-et-el-pais-repondent-a-daniel-mordzinski_1850801_3208.html

  • Le Père François est une ordure | Le blog de SuperNo
    http://www.superno.com/blog/2013/03/le-pere-francois-est-une-ordure

    Voici ce que disait Hollandréou le 19 février selon ce que rapporte “Le Monde”. Ouvrez les guillemets, avec des pincettes et un sac à vomi de grande taille.

    “Concernant les #privatisations actuellement en cours, “dès lors que des appels d’offre seront lancés, les entreprises françaises doivent être présentes”, a-t-il insisté, mettant en avant leur savoir-faire dans le domaine “de l’énergie, de la gestion de l’eau, des transports et chemins de fer”, soit autant de secteurs où d’importantes sociétés publiques doivent être cédées.”

    Alors que les banksters vendent les bijoux de famille grecs à l’encan, Hollandréou vient donc avec sa bande de hyènes putrides en déposséder le peuple grec. Tous les secteurs concernés par cette privatisation-spoliation devraient évidemment rester dans le secteur public. Mais le pire, c’est l’#eau. Vous vous rendez compte ?

    En France, nous avons une longue histoire avec l’eau. Cette eau qui a été privatisée dans un nombre considérable de villes, pour le profit principal de deux sociétés monstrueuses : la “Compagnie Générale des Eaux” (devenue Vivendi puis Véolia Environnement) et la “Lyonnaise des Eaux”, devenue Suez. Ces deux sociétés ont été pendant des années les plus grands artisans de la #corruption des politiciens en France. Les lecteurs du Canard dans les années 80 se rappellent peut-être Jacques Médecin, maire polycumulard et caricatural de Nice qui serait sans doute aujourd’hui à l’UMPFN, dont une ligne de taxe mystérieuse sur la facture d’eau de chaque Niçois allait directement sur le compte suisse de cette crevure. On ne saura sans doute jamais combien il y eut de corrompus, de comptes en Suisse ou d’avantages en nature qui ont perverti la politique, mais on retiendra une chose : la gestion privée de l’eau est une catastrophe à tous les niveaux. Inefficacité, coût exorbitant, ce n’est qu’une machine à pomper du fric, à corrompre et à trafiquer de l’influence.

    D’ailleurs, de nombreuses villes sont revenues à la raison et à la gestion municipale de l’eau. Voilà d’ailleurs bien une idée de Gauche.

    Vous serez peut-être surpris d’apprendre que nos deux pieuvres françaises contrôlent 70% de la distribution d’eau dans le monde.
    Pour les populations en difficulté, l’eau est encore plus cruciale. C’est un grand classique des affameurs de la Banque Mondiale que de privatiser la gestion de l’eau dans les pays qu’il rackette. On se rappelle qu’en Amérique du Sud, des millions d’habitants pauvres ont été privés d’eau suite à la privatisation du secteur au #profit de multinationales, y compris françaises.

  • Incognito - David Eagleman (2012)
    http://boingboing.net/2013/03/08/review-of-david-eaglemans-in.html

    un #livre sur le fonctionnement du #cerveau ; moi qui n’y connaissais rien j’ai trouvé ça assez intéressant, notamment sur le rôle très mineur de la #conscience

    the non-conscious brain is made up of many signal processors, honed by eons of evolution, that compete and cooperate with each other to make decisions that eventually make their way to the tip of the cognitive iceberg, where the “I” takes credit.

  • la soupe à l’herbe : La convergence.
    http://soupe-a-l-herbe.blogspot.fr/2013/03/la-convergence.html?spref=tw

    NB1 : Y’avait aussi ce twittos qui me demandait si c’était pas contreproductif d’aller désigner les problèmes sexistes pour notre lutte contre le patriarcat. Mon cerveau a fait un triple lutz. Ainsi donc il faudrait désincarner le patriarcat, comme les puissants le font avec le capitalisme (coucou Hollande et son ennemie la Finance), devenu une sorte d’entité supranaturelle. C’est aussi dangereux que parler de « monstres » pour des violeurs, tueurs, etc. C’est vouloir croire que l’humanité est bonne, vertueuse, et que tout ce qui est mauvais provient sûrement de l’au delà, et au passage ça permet aussi de ne pas lutter tous les jours contre ses manifestations concrètes et ses défenseurs. Comment ça chrétien ? je l’ai pas dit, vous y avez pensé tout seuls.

    NB2 : j’ai eu aussi cette méfiance vis à vis des groupes féministes non-mixtes, et j’ai eu la chance de discuter avec une nana venue me voir en festival, qui m’a expliqué simplement la nécessité de ces groupes : pour éviter, simplement, de retomber dans le vieux schéma classique, se faire saper la parole par des hommes, parce que d’un côté comme de l’autre, ces réflexes sont difficile à contrer.
    Les anarchistes n’inviteraient pas de patrons à leur réus syndicales, eh bah là c’est la même chose. Exactement comme on peut dire que tous les patrons ne sont pas pourris, on peut dire que tous les hommes ne sont pas oppresseurs, comme les blancs ne sont pas forcément racistes, mais pour autant, se rassembler entre représentants de classe opprimée parait tout à fait normal et légitime. Lire ce texte de Delphy à ce propos

    #feminisme par @tanxxx

  • Cette nouvelle bassesse israélienne pourrait sembler anecdotique :
    http://www.middleeastmonitor.com/news/middle-east/5416-israeli-security-forces-spray-raw-sewage-at-palestinian-home

    Les forces israéliennes ont pulvérisé de l’eau souillée directement tirée des égouts sur les maisons palestiniennes du village de Nabi Saleh, comme punition pour avoir organisé les manifestations hebdomadaires contre le Mur d’Apartheid construit sur les terres occupées de la Cisjordanie.

    En réalité, elle correspond à une longue tradition israélienne d’utiliser les matières fécales comme arme de terrorisme contre les populations arabes. C’est un fait certes totalement ignoré par ici, mais que j’ai assez longuement documenté dans ce billet de juin 2009 : L’invraisemblable obsession scatologique du soldat israélien. J’en profite donc pour mettre à jour mon article (si tu ne l’as jamais lu, ça vaut vraiment le coup, tu risques d’être surpris par le niveau de bassesse inimaginable de la Lumière des Nations) :
    http://tokborni.blogspot.com/2009/06/linvraisemblable-obsession-scatologique.html

  • Le siècle de Hobsbawm , par Enzo Traverso (2009)

    http://www.revuedeslivres.fr/le-siecle-de-hobsbawm-par-enzo-traverso-2

    Le « long XIXe siècle » peint par Hobsbawm est le théâtre d’une transformation du monde dont l’Europe, grâce à l’essor de l’impérialisme, a été le centre et le moteur à la fois. Tous les courants politiques s’identifient à sa mission civilisatrice, incarnée par une race et une culture « supérieures ». L’idée de progrès – un progrès moral et matériel illustré par les conquêtes de la science, l’augmentation incessante de la production et l’essor des chemins de fer qui relient toutes les grandes métropoles du continent, ainsi que les deux côtes américaines – devient une croyance inébranlable, non plus inscrite dans les potentialités de la raison, mais portée par les forces objectives et irrésistibles de la société. Les pages les plus puissantes de L’Âge des extrêmes sont celles du premier chapitre, où Hobsbawm décrit l’ouverture du XXe siècle dans un climat apocalyptique qui renverse littéralement toutes les certitudes d’une ère antérieure de paix et de prospérité. Le nouveau siècle commence comme une « ère de la catastrophe » (1914-1945) encadrée par deux guerres totales destructrices et meurtrières : trois décennies pendant lesquelles l’Europe assiste à l’effondrement de son économie et de ses institutions politiques. Défié par la révolution bolchevique, le capitalisme semble avoir fait son temps, tandis que les institutions libérales apparaissent comme les vestiges d’un âge révolu lorsqu’elles se décomposent, parfois sans offrir la moindre résistance, face à l’essor des fascismes et des dictatures militaires en Italie, Allemagne, Autriche, Portugal, Espagne et dans plusieurs pays d’Europe centrale. Le progrès s’est révélé illusoire et l’Europe a cessé d’être le centre du monde. La Société des Nations, son nouveau gérant, est immobile et impuissante. Face à ces trois décennies cataclysmiques, celles d’après-guerre – « l’âge d’or » (1945-1973) et « la débâcle » (1973-1991) – semblent deux moments distincts d’une seule et même époque qui coïncide avec l’histoire de la guerre froide. L’« âge d’or » est celui des Trente Glorieuses, avec la diffusion du fordisme, l’élargissement de la consommation de masse et l’avènement d’une prospérité généralisée apparemment inépuisable. La « débâcle » (landslide) commence avec la crise du pétrole de 1973 qui met fin au boom économique et se prolonge par une longue onde récessive. À l’Est, elle s’annonce par la guerre d’Afghanistan (1978) qui amorce la crise du système soviétique et l’accompagne jusqu’à sa décomposition. La « débâcle » fait suite à la décolonisation – entre l’indépendance de l’Inde (1947) et la guerre du Vietnam (1960-1975) – pendant laquelle l’essor des mouvements de libération nationale et des révolutions anti-impérialistes se mêle au conflit entre les grandes puissances.

    Eurocentrisme

    La périodisation proposée par Hobsbawm fait la force de sa tétralogie et, en même temps, en indique les limites. Le tome consacré aux « révolutions bourgeoises » évoque à peine les guerres de libération dans l’Amérique latine des années 1820, tandis que les suivants décrivent la guerre civile américaine, mais ne s’attardent que superficiellement sur la révolte des Taiping, le plus vaste mouvement social du XIXe siècle, qui a profondément secoué la Chine entre 1851 et 1864. C’est précisément le dernier volume qui, en restituant le profil d’un siècle mondialisé, montre le caractère problématique de l’eurocentrisme, ou tout au moins de l’occidentalo-centrisme, qui inspire l’oeuvre dans son ensemble. Les découpages historiques choisis par Hobsbawm ne sont pas généralisables. Est-il légitime de considérer 1789 ou 1914 comme des grands tournants pour l’histoire de l’Afrique ? Le congrès de Berlin (1884) et les années de la décolonisation (1960) seraient à coup sûr des clivages plus pertinents. Vues d’Asie, les grandes ruptures du XXe siècle – l’indépendance de l’Inde (1947), la Révolution chinoise (1949), la guerre de Corée (1950-1953), la guerre du Vietnam (1960-1975) – ne coïncident pas forcément avec celles de l’histoire européenne. La Révolution chinoise de 1949 a transformé en profondeur les structures sociales et les conditions de vie d’une portion d’humanité bien plus vaste que l’Europe, mais les décennies comprises entre 1945 et 1973 – marquées par la guerre civile, le « Grand bond en avant » et la Révolution culturelle – n’ont pas été un « âge d’or » pour les habitants de cet immense pays. Pendant cette période, les Vietnamiens et les Cambodgiens ont subi des bombardements plus étendus que ceux qui ont dévasté l’Europe pendant la seconde guerre mondiale, les Coréens ont connu les affres d’une guerre civile et de deux dictatures militaires, tandis que les Indonésiens ont subi un coup d’État anticommuniste aux dimensions littéralement exterminatrices (500 000 victimes). Seul le Japon vécut une époque de liberté et de prospérité comparable à l’« âge d’or » du monde occidental. L’Amérique latine, quant à elle, a certes subi l’impact de 1789 – Toussaint Louverture et Simon Bolivar en ont été les fils dans le continent – mais elle est restée en dehors des guerres mondiales du XXe siècle. Elle a connu deux grandes révolutions – la mexicaine (1910-1917) et la cubaine (1959) – et son ère de la catastrophe se situe plutôt entre le début des années 1970 et la fin des années 1980, lorsque le continent est dominé par des dictatures militaires sanglantes, non plus populistes et desarrollistas(développementiste), mais néolibérales et terriblement répressives.

    Bien qu’il récuse toute attitude condescendante et ethnocentrique à l’égard des pays « retardataires et pauvres », Hobsbawm postule leur subalternité comme un truisme qui évoque par moments la thèse classique d’Engels (d’origine hégélienne) sur les « peuples sans histoire 11 ». À ses yeux, ces pays ont connu une dynamique « dérivée, non originale ». Leur histoire se réduirait essentiellement aux tentatives de leurs élites « pour imiter le modèle dont l’Occident fut le pionnier », c’est-à-dire le développement industriel et technico-scientifique, « dans une variante capitaliste ou socialiste » (p. 266). Avec un argument similaire, Hobsbawm semble justifier le culte de la personnalité instauré par Staline en URSS, en le considérant bien adapté à une population paysanne dont la mentalité correspondait à celle des plèbes occidentales du XIe siècle (p. 504). Ces passages relativisent considérablement la portée des révolutions coloniales qu’il décrit comme des ruptures éphémères et limitées. Au fond, L’Âge des extrêmes ne perçoit pas dans la révolte des peuples colonisés et leur transformation en sujet politique sur la scène mondiale un aspect central de l’histoire du XXe siècle.

    Ce constat renvoie à l’écart souligné plus haut entre deux Hobsbawm : d’une part l’historien social qui s’intéresse à ceux « d’en bas » en restituant leur voix et, de l’autre, l’auteur des grandes synthèses historiques où les classes subalternes redeviennent une masse anonyme. L’auteur de L’Âge des extrêmes est pourtant le même qui a écrit Les Primitifs de la révolte(1959) et Bandits (1969), pour lequel l’acquisition d’une conscience politique chez les paysans du monde colonial « a fait de notre siècle le plus révolutionnaire de l’histoire12 ». Les représentants des subaltern studies, notamment Ranajit Guha, ont reproché à leur collègue britannique de considérer les luttes paysannes comme essentiellement « prépolitiques » à cause de leur caractère « improvisé, archaïque et spontané », et d’être incapable d’en saisir la dimension profondément politique, quoiqu’irréductible aux codes idéologiques du monde occidental13. Cette critique vaut certes davantage pour sa tétralogie que pour ses études d’histoire sociale. Selon Edward Said, cette représentation des sociétés non occidentales comme lieux d’une histoire « dérivée, non originale », est un « point aveugle » (blindspot) tout à fait surprenant chez un chercheur qui s’est distingué pour avoir critiqué l’eurocentrisme de l’historiographie traditionnelle et étudié les « traditions inventées14 ».

    Dans une réponse à ses critiques, Hobsbawm a reconnu l’approche eurocentrique de son livre, tout en affirmant que sa tentative de « représenter un siècle compliqué » n’est pas incompatible avec d’autres interprétations et d’autres découpages historiques15. Les exemples ne manquent pas. En 1994, Giovanni Arrighi publiait The Long Twentieth Century, un ouvrage qui, s’inspirant à la fois de Marx et Braudel, propose une nouvelle périodisation de l’histoire du capitalisme. Il repère quatre siècles « longs » s’étalant sur six cents ans et correspondant à différents « cycles systémiques d’accumulation », bien que susceptibles de se superposer les uns aux autres : un siècle génois (1340-1630), un siècle hollandais (1560-1780), un siècle britannique (1740-1930) et, enfin, un siècle américain (1870-1990). Amorcé au lendemain de la guerre civile, ce dernier connaît son essor avec l’industrialisation du Nouveau Monde et s’essouffle autour des années 1980, lorsque le fordisme est remplacé par une économie globalisée et financiarisée. Selon Arrighi, nous sommes entrés aujourd’hui dans un XXIe siècle « chinois », c’est-à-dire dans un nouveau cycle systémique d’accumulation dont le centre de gravité se situe tendanciellement en Extrême-Orient.

    Michael Hardt et Toni Negri, quant à eux, théorisent l’avènement de l’« Empire » : un nouveau système de pouvoir sans centre territorial, qualitativement différent des anciens impérialismes fondés sur l’expansionnisme des États au-delà de leurs frontières. Alors que l’impérialisme classique s’enracinait dans un capitalisme fordiste (la production industrielle) et prônait des formes de domination de type disciplinaire (la prison, le camp, l’usine), l’Empire développe des réseaux de communication auxquels correspond une « société de contrôle », c’est-à-dire une forme de « biopouvoir », au sens foucaldien, parfaitement compatible avec l’idéologie des droits de l’Homme et les formes extérieures de la démocratie représentative. Reste à savoir si cet « Empire » est une tendance ou un système déjà consolidé qui aurait fait des États nationaux des pièces de musée. Plusieurs auteurs semblent en douter et le débat est loin d’être tranché16. Dans son dernier ouvrage, L’Empire, la démocratie, le terrorisme, Hobsbawm revient sur l’histoire des empires pour conclure que leur âge est définitivement révolu. Les États-Unis disposent d’une force militaire écrasante, mais ne sont pas en mesure d’imposer leur domination sur le reste de la planète. Ils ne représentent pas le noyau d’un nouvel ordre mondial comparable à la Pax Britannica du XIXe siècle, et nous sommes entrés dans « une forme profondément instable de désordre global aussi bien à l’échelle international qu’à l’intérieur des États 17 ».

    Adoptant une perspective contemporaine, le XXe siècle pourrait aussi apparaître comme un « siècle-monde ». L’historien italien Marcello Flores en date le début en 1900, année qui marque symboliquement une triple mutation. À Vienne, Freud publie L’Interprétation des rêves, ouvrage inaugural de la psychanalyse : à l’aube du capitalisme fordiste, le monde bourgeois opère un repli vers son intériorité analogue à l’« ascèse intramondaine » que, selon Weber, la Réforme protestante avait mise au service du capitalisme naissant. En Afrique du Sud, la guerre des Boers engendre les premières formes de camps de concentration, avec barbelés et baraques pour l’internement des civils. Ce dispositif d’organisation et de gestion de la violence va projeter son ombre sur tout le XXe siècle. En Chine, finalement, la révolte des Boxers est matée par la première intervention internationale des grandes puissances coalisées (Allemagne, Grande-Bretagne, France, Italie, Autriche-Hongrie, Russie, États-Unis et Japon). Bien d’autres expéditions (punitives, « humanitaires », « pacificatrices », etc.) suivront. Selon Flores, le XXe siècle est l’âge de l’occidentalisme, qui voit l’extension à l’échelle planétaire du système de valeurs, des codes culturels et des modèles de vie occidentaux. De ce point de vue, le XXe siècle n’est pas mort, même s’il est confronté aujourd’hui à de nouveaux défis.

    Dans un passage saisissant de L’Âge des extrêmes, Hobsbawm écrit que, pour 80 % de l’humanité, le Moyen Âge s’arrêta subitement dans les années 1950 (p. 380). Depuis ce tournant, nous vivons dans un monde où le développement des moyens de communication a éliminé les distances, l’agriculture n’est plus la source principale des richesses et la majorité de la population est désormais urbanisée. Cela constitue une véritable révolution, écrit-il, qui a soudainement clôturé dix mille ans d’histoire : le cycle ouvert avec l’avènement de l’agriculture sédentaire18. Si l’on traduit cette remarque en termes historiographiques, cela signifie que, en choisissant l’histoire de la consommation au lieu de l’histoire politique comme ligne de partage fondamentale, le XXe siècle pourrait prendre une coloration bien différente. Entre 1910 et 1950, les conditions de vie des Européens demeurèrent substantiellement inchangées. La grande majorité d’entre eux vivait dans des habitations qui ne disposaient pas de salle de bain et dépensait la plupart de ses revenus pour se nourrir. En 1970, en revanche, il était devenu normal de vivre dans un appartement doté de chauffage central, du téléphone, d’un frigo, d’une machine à laver et d’une télévision, sans oublier une voiture dans le garage (ce qui constituait le lot commun des ouvriers des usines Ford de Detroit dès les années 193019). Bref, d’autres découpages historiques sont possibles. Cela ne remet pas en cause la perspective choisie par Hobsbawm, mais indique que sa périodisation n’a rien de normatif.

    #Hobsbawm
    #histoire
    #19e_siècle
    #20e_siècle

    • Oui, avec Hobsbawm, nous ne sommes plus dans un monde où « le capitalisme » se serait installé et imposé une fois pour toutes. Il n’a jamais cessé d’évoluer et de se métamorphoser, au gré (à la fois cause et conséquence) des rapports de force les + divers et des conjonctures politiques. Cela rend très compliquée, peut-être insoluble, la question classique des « phases » du capitalisme (combien y en a-t-il ? ; où commencent-elles et où s’arrêtent-elles ?). Tout devient instable, multidimensionnel, et Traverso montre très très bien qu’on ne peut plus les distinguer de la question des lignes d’évolution historiques du 20e siècle en général.

  • Nouvelles de l’université : AG contre le projet de loi Fioraso.

    Semaines du 18 et du 25 Février - Sauvons l’Université !
    http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article5951

    Semaines du 18 et du 25 Février

    mercredi 20 février 2013

    APPEL A TENIR DES A.G. PERSONNELS / ETUDIANTS DANS TOUTES LES UNIVERSITES

    Nous rappelons le calendrier de la MOTION UNIQUE votée à l’Assemblée Générale des étudiants et des personnels de l’ESR le 18 février 2013 :

    L’AG réunie le lundi 18 février à l’université Denis Diderot Paris VII appelle
    – à un rassemblement unitaire demain 19 février devant le MESR rue Descartes (Paris, 5e ar.) à 14h dans le cadre de la tenue du CNESER
    – à des AG de mobilisation étudiants/membres du personnel
    – à une semaine de manifestations et mobilisation dans les facs et les labos du 25 février au 2 mars (avec notamment la participation à la manifestation sur l’école le 28 février)
    – à l’organisation d’une prochaine AG nationale le samedi 2 mars.

    Pour alerter et mobiliser,

    Les Assemblées Générales ouvertes à tous les étudiants et à tous les personnels de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche

    C’EST MAINTENANT !

    • Et un texte-invitation d’un collègue :

      De l’Impossible à Notre Monde

      On ne connaît de la réalité que ce qu’on s’en donne à connaître. Bien sûr, c’est toujours infiniment peu comparé à ce qu’il y aurait à comprendre, et même fondamentalement partial,
      car rien jamais n’a établi que les présupposés de nos
      constructions de pensée, jusqu’aux axiomes de la science, coïncident d’aucune manière avec des principes donnés a priori dans la nature. Ce n’est pourtant pas une raison pour se
      contenter du brouet public qu’on nous sert sans cesse à la louche comme succédané du vrai ou de l’inévitable. C’est même précisément l’inverse. L’orchestration permanente des
      manipulations dominantes nous est un devoir de contreconnaissance, au moins par respect de nous-mêmes.

      Victor Malo Selva, Le paradis des dinosaures

      Chères et chers amies,
      chères et chers habitantes de ce pays et des autres,
      chères et chers collègues – puisque par notre commune présence en ce monde nous sommes de
      quelque façon relié-e-s,
      si vous pensez que ceux qui font métier de faire de la politique, de nous représenter, de gouverner et
      de décider tant de choses essentielles pour le présent et l’avenir, pour nous, pour les générations
      futures et en notre nom ;
      si vous pensez que ces politiciens de profession ne répondent que très imparfaitement à ce qu’on
      pourrait et devrait espérer – y compris simplement parce qu’on les aurait crus, serait-ce juste un
      peu, quand ils cherchaient à électoralement nous séduire – et qu’ils sont à l’inverse toujours plus
      décevants que le plus négligent des plombiers (qu’on obligerait par la loi à respecter ses
      engagements et à refaire l’installation qu’il a bâclée et qui abîme le plafond du voisin du dessous),
      que le plus piètre des boulangers (dont on cesserait simplement d’acheter le pain préférant les
      biscottes même quand il est le seul ouvert de tout le quartier) ou que le plus incompétent des
      électriciens (dont au pire l’assurance nous dédommagerait des dégâts d’incendie que le tableau de fusibles défectueux qu’il a posé a provoqués dans notre salon) ;
      si vous ne pouvez tout à fait écarter l’idée que – sans nier que certaines et certains soient
      humainement animées de bonne volonté mais dans un cadre qui politiquement les bride presque en
      leur entier tant il est immensément plus fort qu’eux – ceux qui font profession de la politique sont de
      l’espèce des mauvais professionnels, tous secteurs confondus, et ceci même en les considérant du
      point de vue du monde marchand qu’ils servent pour le reste avec zèle, tant ils ratent leurs
      obligations de résultat, échouent à atteindre leurs objectifs et leurs targets, déçoivent les termes du
      contrat de confiance, méprisent les droits du service après-vente, méconnaissent la règle du satisfait ou remboursé, violentent le droit de retrait du client sous sept jours ouvrés, ne remboursent pas la différence si on trouve moins cher ailleurs, s’assoient sur l’évidence empirico-médiatique du vu à la télé, et même, et pire, et surtout : bafouent l’engagement de fournir le produit correspondant au
      descriptif préalable dudit, – et que ce faisant, toute blague à part, il demeure qu’ils ne cessent de perpétrer un crime véritable contre la notion même de confiance, ne cessent de proclamer et démontrer en leurs actes que les promesses et serments n’engagent en rien ceux qui les font, ne cessent
      d’alimenter nos raisons de douter les uns des autres et de nous-mêmes, ne cessent donc de
      saper un fondement essentiel de la vie ensemble, dont le présupposé minimal est que, sauf
      exception, l’autre est un être capable comme moi-même de bonne foi et que sa parole envers
      moi l’engage et que s’il ne fait pas ce qu’il a promis il aura du moins tout mis en oeuvre pour essayer et mettra tout en oeuvre pour s’en expliquer ; en somme ne cessent d’incarner et réitérer – au plus haut niveau, dans la plus grande visibilité publique, dans une pédagogie puissante du mal fait et du méfait à vaste échelle – une injure et une agression permanentes contre les principes qui les ont portés où ils sont et dont ils sont garants et gardiens, tout cela depuis les lieux mêmes de leur investissement officiel de défenseurs et gérants de la société ;
      – et que ce faisant, toute indignation morale mise à part, il demeure qu’ils ne cessent d’inciter
      massivement par cette trahison récurrente à ne plus croire en aucun engagement, à cultiver
      le cynisme et l’opportunisme comme vertus souveraines, et à laisser le monde dévaler vers
      ses gouffres, où gisent les monstres que l’on sait – les mêmes sans doute aujourd’hui qu’hier,
      mais aujourd’hui armés jusqu’aux dents et jusqu’aux orteils, armés d’armes toujours plus
      destructrices, planétaires et définitives ; et armés de médias toujours plus tentaculaires pour nous le faire oublier, nous faire croire autre chose ou nous détourner d’y songer ; et armés de la complicité contrainte de toutes celles et ceux que leur précarité (savamment programmée
      ou insavamment combattue par ces mêmes hérauts et porte-parole dévoyés ou bâillonnés) écrase ; et armés de l’interdiction d’antenne des paroles qui diraient un peu tout cela, hormis en quelques plages d’élection qui les rendent si rares que, lorsqu’elle se font un peu entendre, elles en paraissent, à nos oreilles tétanisées de bruits rassurants ou d’inquiétudes sur commande, effrayantes de radicalité – quand leur fréquentation posée, débattue, réfléchie et régulière les feraient voir pour ce qu’elles sont : les fruits d’une sagesse vraie et désintéressée, le contraire très exact de ce « bon sens » qui nous gouverne et dont on nous
      gouverne ;
      et si vous pensez, ou sentez, ou pressentez, ou supposez, ou présupposez, ou croyez, ou savez – à la folie, passionnément, beaucoup, un peu – que la résignation à cet état de fait, le « rien de nouveau
      sous le soleil », le « réalisme politique » (qui ne définit jamais la réalité dont il parle sinon par des
      tautologies éhontées et biaisées), le ponce-pilatesque lavage de mains sont, en vérité, non des
      attitudes neutres face à ces choses mais un encouragement tacite ou paresseux ou cynique ou
      intellectuellement-très-chic à les laisser durer ; non des positions d’observation sans incidence mais
      des consentements par défaut, par absence de mots publics qui diraient le contraire ;
      et si vous pensez, ou sentez, ou pressentez, ou supposez, ou présupposez, ou croyez, ou savez – à la folie, passionnément, beaucoup, un peu – que se taire ou ne pas écouter, ne pas en parler et ne pas
      vouloir en entendre parler, quand il est évident que tant d’endroits sont les foyers déjà en feu des
      incendies futurs du pays et de la planète, c’est laisser que d’autres continuent de mettre, par leur
      négligence ou leur malignité, de l’huile sur ces brasiers et s’en remettre aux explosions à venir pour
      d’hypothétiques nettoyages par le vide ;
      et si vous pensez, ou sentez, ou pressentez, ou supposez, ou présupposez, ou croyez, ou savez – à la folie, passionnément, beaucoup, un peu – que notre action dans le monde, action personnelle et
      collective, même minime, n’est pas entièrement sans effet sur le monde, ou si vous l’espérez
      seulement – et surtout si vous l’espérez ;
      et si vous pensez toujours, ou souvent, ou parfois, ou rarement, ou juste quelques instants par an, ne
      fût-ce qu’une partie de ne serait-ce qu’une seule de ces choses ;
      alors, dans l’immédiat et sans exclure tant d’autres choses possibles, il y a deux actes qui s’offrent à
      vous, actes utiles et qui donnent de surcroît du plaisir, deux petits et grands objets à soigner et à
      accompagner, petits parce qu’à notre portée immédiate et à moindres frais, grands par leur force et leur visée :
      • Lire et faire lire chaque mois le journal L’Impossible, fondé voici un an par Michel Butel
      (L’autre journal, c’était lui), en vente dans les kiosques et les (vraies) librairies. Il en est au
      numéro 10. C’est le genre de journal qu’il faut promouvoir pour qu’un jour, entre autres et
      peut-être, les professionnels de la politique cessent d’être des usurpateurs de leurs propres
      promesses et donc de nos mandats et de nos volontés.
      • Voir et faire voir le film Notre Monde, de Thomas Lacoste (Universités, le Grand soir, c’était
      lui), sortie en salle le 13 mars. Il en est à son 6e long métrage, et celui-ci a été produit
      notamment par Agat (Robert Guédiguian et associés). C’est le genre de film qu’il faut
      promouvoir pour qu’un jour, entre autres et peut-être, les professionnels de la politique
      cessent d’être des usurpateurs de leurs propres promesses et donc de nos mandats et de nos
      volontés.
      Deux objets de pensée, deux objets où des pensées prennent formes, deux formes – en mouvement –
      qui donnent à penser.
      Deux mallettes contenant des outils et de quoi fabriquer des outils, de ceux dont nous avons besoin, comme citoyens et collectifs de citoyens.
      Deux objets inscrits dans la durée ; deux lieux où des humains se relient dans un travail en chemin,
      deux lieux où chacune et chacun peut s’associer – ne serait-ce même que par son observation
      méditative et silencieuse – à une aventure collective de recherche et de construction d’une
      « commune pensée », et qui nous donnent, sinon l’assurance, l’espoir que « les mauvais jours
      finiront » ; et deux actes qui contribueront à nous offrir en bonus, le moment venu, quand nous
      quitterons un jour la vie, un tout dernier surcroît de satisfaction d’avoir bien fait notre métier de
      vivre, et le sentiment d’avoir de notre mieux essayé ce qui nous était possible pour, sinon empêcher,
      du moins ne pas précipiter nous aussi, par paresse, par lassitude ou incurie, l’effondrement d’un
      nombre grandissant de vies présentes et futures vers davantage encore d’effroi et de misères.
      Christophe Mileschi

  • « Insoumise à nu » Portrait de Therese Clerc. on Vimeo
    https://vimeo.com/59149702

    " Insoumise à nu " Portrait de Therese Clerc.
    de Elisabeth Schneider Il y a 3 jours not yet rated

    Avec sa Maison des Babayagas, Thérèse Clerc souhaite changer le regard que l’on porte sur la vieillesse. La maison de retraite de Montreuil, entièrement auto-gérée, doit permettre aux femmes de vieillir dignement ; car comme le dit si bien l’octogénaire : « Mourir vieux, c’est bien mais vieillir bien, c’est mieux. »

    La photographe Elisabeth Schneider dresse le portrait en son et images de Thérèse Clerc, citoyenne solidaire et féministe de la première heure. (Texte © Dorothée Hafner)

    #feminisme #vieillesse #portrait #photo #documentaire

  • QUEL USAGE POLITIQUE DE LA NUDITÉ ?
    http://claudeguillon.internetdown.org/article.php3?id_article=377 (modifié)

    le langage du corps, du sexe, est, plus encore que les autres, piégé par le système marchand. À l’heure d’Internet et de sa profusion pornographique, et du déferlement obscène de la publicité, bien malin, bien maline, qui prétend jouer des stimuli et des refoulements sexuels sans s’emmêler les muqueuses et les neurones. Croyant choquer le bourgeois (et quel intérêt ?), on lui parle publiquement un langage qu’il parle couramment en privé et/ou dont il fait déjà commerce.

    Énergie juvénile et courage physique ne suffisent pas à élaborer une pensée critique. La presse n’est ni une entité neutre ni un levier sans maître qu’il suffirait d’utiliser habilement pour faire passer son message. Et pas non plus une institution de service public ayant vocation à enregistrer et à confirmer la bonne volonté démocratique des « indigné(e)s ». Plus vite on s’en aperçoit, moins on commet d’erreurs contre son propre camp, avec ou sans maillot.

    #nu #activisme #corps #féminisme #femen #pussy_riot

  • La #Tunisie sous tension après l’assassinat d’un opposant
    http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2013-02-06-Tunisie

    L’opposition tunisienne a lancé mercredi 6 février un appel à la grève générale et suspendu sa participation à l’Assemblée constituante en réaction à l’assassinat de Chokri Belaïd. Ce dernier était le secrétaire général du Parti des patriotes démocrates unifié (PPDU) et appartenait au Front populaire, créé en (...) / Tunisie, #Islam, #Mouvement_de_contestation, #Parti_politique, #Politique, #Syndicalisme, #Violence, Réveil arabe 2011- - La valise (...)

    #Réveil_arabe_2011- #La_valise_diplomatique

  • « Nous franchissons le mur du temps »
    http://reseaux.blog.lemonde.fr/2013/02/01/revolution-cognitive

    Pour le prospectiviste Thierry Gaudin, nous vivons une révolution cognitive. Nous sommes en train de franchir « le mur du temps ». La course à la puissance, fondée sur des mythes hollywoodiens, précipite les crises au lieu de les résoudre. Nous avons besoin de changer de vision du monde et d’apprendre à vivre en empathie avec la nature. Source : Lois des réseaux

  • Quelques représentations genrées de l’autre sexe chez des enfants de six ans

    Depuis deux ans, le Planning Familial (#MFPF) intervient dans l’école et notamment dans une classe de Cours Préparatoire (CP) accueillant des enfants de six ans. Lors d’une des deux interventions, la situation suivante est proposée : « Imaginez que pendant votre sommeil, un magicien ou une magicienne vous transforme en garçon (respectivement fille). Le matin lorsque vous vous réveillez, quelle est votre réaction ? Qu’est-ce qui est mieux ou moins bien ? Qu’est-ce que vous pouvez faire que vous ne pouviez pas faire avant ? Qu’est-ce que vous ne pouvez plus faire ? ». Les élèves sont répartis en deux groupes non-mixtes avant un temps de synthèse collective qui permet notamment d’interroger certaines des affirmations énoncées lors de l’activité à la lumière de l’expérience de chacun(e).

    Le groupe des filles
    Lorsqu’on est une fille et qu’on se réveille garçon, les points négatifs sont :

    - J’ai moins de choix pour m’habiller (pas de jupes, de collants, de bracelets).
    – Je dois me battre et taper, les autres auront peur de moi et j’aurai moins d’amis.
    – Je devrai me raser.
    – Je ne pourrai plus avoir des jouets de fille.
    – Je ne pourrai plus m’entraîner à m’occuper d’enfants en jouant à la poupée.

    Lorsqu’on est une fille et qu’on se réveille garçon, les points positifs sont :

    - Je n’aurai pas de bébé dans le ventre, je serai tranquille, je n’irai pas à l’hôpital.
    – Je n’aurai pas de mari.
    – Je n’aurai pas besoin de me coiffer.
    – Je pourrai faire pipi debout.
    – Je courrai plus vite.
    – J’aurai un zizi.
    – Je pourrai avoir des jouets et des habits de garçon.
    – Je pourrai avoir les cheveux courts.

    Le groupe des garçons
    Lorsqu’on est un garçon et qu’on se réveille fille, les points négatifs sont :

    - Je devrai porter des jupes et on verra ma culotte.
    – J’aurai des seins et c’est trop gros.
    – J’aurai des seins et on va se moquer de moi.
    – J’aurai des bébés et après il faut s’en occuper.
    – Il faudra enlever ma culotte pour faire pipi.
    – Il faudra mettre du rouge à lèvres, du maquillage et toujours se coiffer les cheveux.
    – Je ne pourrai plus jouer au basket.
    – Il faudra se coucher plus tôt.
    – J’aurai moins de force.
    – J’aurai moins d’intelligence.
    – Je ferai moins de sport.
    – J’aurai plus peur.

    Lorsqu’on est un garçon et qu’on se réveille fille, les points positifs sont :

    - Je serai sage à l’école.
    – Je pourrai être amoureux de Théo.
    – Je pourrai faire des bisous à Thibault.
    – Je pourrai porter des bijoux.
    – Je pourrai faire de la cuisine.
    – Je pourrai faire des bisous.

    #éducation #sexisme #genre

    • Tellement édifiant qu’il faudrait l’encadrer dans toutes les lieux d’éducation (à hauteur d’adulte) ! Ça montre bien à quel point les enfants ont intégré les stéréotypes, malgré leurs désirs parfois contraires. Effrayant ce « j’aurai plus peur » !

      Et je me rends compte aussi avec quelle liberté j’ai personnellement pu piocher dans ces listes, faisant fi des règles sociales, pour me construire l’identité qui me convenait.

    • Il m’a fallu tellement de temps pour m’émanciper de ces clichés et j’y bosse toujours. Et chaque jour, je découvre de nouvelles limites sociales. Que je dois déconstruire. Un peu comme le : « mais tu fais du vélo toute seule ? », où il est rapidement apparu que les gens s’inquiétaient moins des voitures qui me rasent les mollets pour rigoler ou qui me klaxonnent pour m’encourager que du fait qu’une femme seule dans la campagne est forcément exposée, dans tous les sens du terme.

    • Incroyable que ces garçons associent qu’être une femme ce serait pouvoir (enfin ?) donner de l’affection,( faire des bisoux, aimer) cela suppose-t-il qu’être un homme c’est ne pas en donner ? Un « Les hommes ne pleurent pas » comme un « les hommes n’éprouvent rien » bien ancré, comme c’est triste.

  • Qui défend l’enfant queer ? - Libération
    http://www.liberation.fr/societe/2013/01/14/qui-defend-l-enfant-queer_873947

    Société
    Qui défend l’enfant queer ?

    Par BEATRIZ PRECIADO philosophe, directrice du Programme d’études indépendantes musée d’Art contemporain de Barcelone (Macba)

    Les catholiques, juifs et musulmans intégristes, les copéistes décomplexés, les psychanalystes œdipiens, les socialistes naturalistes à la Jospin, les gauchos hétéronormatifs, et le troupeau grandissant des branchés réactionnaires sont tombés d’accord ce dimanche pour faire du droit de l’enfant à avoir un père et une mère l’argument central justifiant la limitation des droits des homosexuels. C’est leur jour de sortie, le gigantesque outing national des hétérocrates. Ils défendent une idéologie naturaliste et religieuse dont on connaît les principes. Leur hégémonie hétérosexuelle a toujours reposé sur le droit à opprimer les minorités sexuelles et de genre. On a l’habitude de les voir brandir une hache. Ce qui est problématique, c’est qu’ils forcent les enfants à porter cette hache patriarcale.

    #homophobie #identité #mariage_gay

  • L’histoire de Sada Abe, la tueuse de « L’Empire des sens »
    http://sexes.blogs.liberation.fr/agnes_giard/2013/01/lhistoire-de-sada-abe-la-tueuse-de-lempire-des-sens.html

    Elle devient alors la maîtresse de plusieurs hommes riches et bien placés, dont un homme politique appelé Goro Amiya. Parallèlement, en 1936, elle devient apprentie dans un restaurant appelé Yoshidaya. Le mari de la patronne est un bel homme très porté sur les femmes, âgé de 42 ans, qui s’appelle Kichizo Ishida. Il semble que pour la première fois de sa vie, Sada tombe amoureuse. Lorsqu’ils font l’amour, cela dure fréquemment plusieurs jours, à la façon de marathons au cours desquels sans jamais éteindre la lumière, ils font l’amour tout en se faisant apporter à boire et à manger…

    #culture #cinéma

    • Je n’avais pas réalisé à quel point l’histoire originale a agité le Japon...

      A son procès, qui commença le 25 novembre 1936, une foule si dense se présentait qu’il fallut établir des cordons de policier. Tout le monde voulait voir, ne serait-ce qu’une seconde, le visage de cette femme qui avait, de façon si éclatante, affirmé ses désirs. « Elle était une tueuse, mais en même temps elle était une héroïne, raconte Takeo Funabiki, anthropologue à l’Université de Tokyo, parce qu’elle avait brisé ce moule d’oppression dans lequel tout le monde étouffait. Elle incarnait la liberté. » D’innombrables histoires circulent à ce sujet : Sada était si libre que les juges avaient des érections en l’écoutant. Son témoignage devint un best-seller. Sada était si vivante que les gardiens de prison tombaient amoureux d’elle. Sada était si adulée, qu’elle ne fut pas condamnée à mort, ce qui la surprit profondément car elle n’avait aucun espoir de survivre au procès. Elle fut donc condamnée à une peine presque symbolique : 6 ans de prison.