• Emmaüs Tarn-et-Garonne accusé d’avoir exploité des enfants | StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1709051448-emmaus-tarn-garonne-accuse-exploite-enfants-mineurs

    Christian Calmejane, trésorier d’#Emmaüs International jusqu’en 2023, aurait exploité des mineurs dans la communauté qu’il dirige dans le Tarn-et-Garonne. Agés de 14 à 17 ans, ils devaient trier les vêtements, gérer les espaces verts ou la crèche.

    La Ville-Dieu-du-Temple (82) – Ce 6 juin 2023 au petit matin, la brigade de recherche de Castelsarrasin, petite ville en banlieue de Montauban (82), interpellent quatre individus à leurs domiciles. Ils sont soupçonnés d’avoir détourné plus de 57.000 euros des caisses de l’association Emmaüs Tarn-et-Garonne. Parmi les gardés à vue, une figure du mouvement de l’Abbé Pierre : Christian Calmejane, ancien trésorier d’Emmaüs International – qui fédère l’ensemble des groupes dans le monde – et directeur de la communauté locale depuis 27 ans. Ce dernier a comparu devant le tribunal judiciaire de Montauban en novembre dernier et a été sommé de justifier un dépôt suspect de 83.000 euros en liquide sur ses comptes personnels. À la surprise générale, il a finalement été relaxé. Le procureur, qui avait requis contre lui 12 mois de prison avec sursis pour blanchiment aggravé et abus de confiance, a fait appel de la décision.

  • Un historien revient sur le rejet enduré par les Juifs déplacés après 1945 - The Times of Israël
    https://fr.timesofisrael.com/un-historien-revient-sur-le-rejet-endure-par-les-juifs-deplaces-ap

    Presque toutes les personnes déplacées juives entrées par le sud-est de l’Allemagne en 1946 ont survécu à la Shoah sous la « protection » de Staline en terres soviétiques, précise Nasaw. Lorsqu’ils sont retournés en Pologne après la guerre pour récupérer leurs maisons, la plupart des survivants ont été chassés de chez eux une deuxième fois par des groupes d’autodéfense et des pogroms.

    • « Les historiens évoquent des enquêtes selon lesquelles 95 % des Juifs étaient en faveur de la partition ou d’un État juif, mais cela ne signifie pas que ces réfugiés eux-mêmes voulaient aller en Palestine », explique Nasaw. « Ces gens venaient de connaître une guerre et la dernière chose qu’ils voulaient, c’était s’installer dans un territoire en guerre ou sur le point de l’être. »

      Tandis que les Britanniques bloquaient l’accès aux côtes palestiniennes aux navires chargés de réfugiés juifs, le gouvernement américain préparait son propre blocus pour empêcher les survivants de la Shoah d’entrer en Amérique, comme le décrit l’ouvrage de Nasaw.

      En 1948, le président américain Harry Truman et le Congrès ont ainsi adopté la loi sur les personnes déplacées. Les réfugiés européens pouvaient entrer aux États-Unis en tant que résidents permanents, sauf s’ils provenaient d’un camp de personnes déplacées après décembre 1945.

      Cette loi a effectivement interdit à presque tous les survivants de la Shoah de venir aux États-Unis.

      « Les nations du monde étaient unies dans [l’] horreur que leur renvoyaient les immigrants juifs », confesse Nasaw, un fait qui a conduit la plupart des réfugiés juifs à devenir des « sionistes réticents ».

    • Les pogroms après la guerre en Pologne
      http://www.unlivredusouvenir.fr/pogroms.html

      Les attaques contre les Juifs dans les villages éloignés, dans les trains et les autobus sont souvent le fait d’unités nationalistes, qui n’ont pas capitulé après la dissolution de l’AK (Armée de l’intérieur)2 en janvier 1945, et qui combattent les « ennemis de la Pologne ». Mais les paysans tuent aussi pour ne pas avoir à rendre les maisons qu’ils avaient volées, ou par crainte d’être inquiétés pour les dénonciations qu’ils avaient commises. En mai 1945 est promulguée une loi qui abroge tous les contrats de propriété passés entre des tiers et les autorités d’occupation, et qui prévoit que toute propriété abandonnée du fait de la guerre sera rendue.

      Au-delà des meurtres individuels, le premier pogrom a lieu à Cracovie en août 1945 : attaques de synagogues, de centres communautaires et d’appartements, assassinats. Dans toute la région, qui accueille des Juifs d’autres lieux, les exactions se multiplient. Elles s’étendent à toute la Pologne. C’est dans ce contexte que le bruit court au début de 1946 que des dizaines de milliers de Juifs vont rentrer d’URSS. Ces retours s’opèrent à partir du printemps 1946, sur ordre de Staline, contre l’avis de Gomulka, vice-premier ministre polonais. La décision est prise de diriger ces Juifs vers les provinces de l’Ouest, récupérées ou prises sur l’Allemagne en 1945, en particulier vers la Silésie et la Poméranie. Ces régions sont peu peuplées car désertées par les Allemands, qui ont pris la fuite ou bien en ont été chassés par les Polonais. Aux yeux du gouvernement polonais, cela a un autre avantage : les Juifs ne reviendront ainsi pas dans leurs villages d’origine. En juillet 1946, ils sont 150 000 à être revenus. La Communauté juive en Pologne a quadruplé, et atteint 200 000 à 250 000 personnes. En dehors des régions de l’Ouest, beaucoup s’installent à Lodz, moins détruite que d’autres villes comme Varsovie, et où un grand centre de rapatriement fonctionne : à Lodz se trouvent 17 000 rescapés des camps, 1 500 anciens partisans, 2 000 rescapés des forêts et du ghetto, et 10 000 réfugiés d’URSS.

      Les assassinats dans les trains se répandent.

      (nb chercher dans Les aventures extraordinaires d’un juif révolutionnaire de Alexandre Thabor, l’entente pogromistes d’Odessa / extrême droite sioniste ; l’utilisation d’une terreur de masse pour encourager l’exil, avant la Nakba)

  • Enzo Traverso : la guerre à Gaza « brouille la mémoire de l’Holocauste » | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/051123/enzo-traverso-la-guerre-gaza-brouille-la-memoire-de-l-holocauste

    une guerre génocidaire menée au nom de la mémoire de l’Holocauste ne peut qu’offenser et discréditer cette mémoire, avec le résultat de légitimer l’#antisémitisme. Si on n’arrive pas à stopper cette campagne, plus personne ne pourra parler de l’#Holocauste sans susciter la méfiance et l’incrédulité ; beaucoup finiront par croire que l’Holocauste est un mythe inventé pour défendre les intérêts d’#Israël et de l’#Occident. La mémoire de la Shoah comme « religion civile » des droits humains, de l’#antiracisme et de la démocratie, serait réduite à néant. Cette mémoire a servi de paradigme pour construire le souvenir d’autres violences de masse, des dictatures militaires en Amérique latine à l’Holodomor en Ukraine, jusqu’au génocide des Tutsis au Rwanda… Si cette mémoire s’identifie à l’étoile de David portée par une armée qui accomplit un #génocide à #Gaza, cela aurait des conséquences dévastatrices. Tous nos repères seraient brouillés, tant sur le plan épistémologique que sur le plan politique.
    On entrerait dans un monde où tout s’équivaut et où les mots n’ont plus aucune valeur. Toute une série de repères constitutifs de notre conscience morale et politique – la distinction entre le bien et le mal, la défense et l’offense, l’oppresseur et l’opprimé, l’exécuteur et la victime – risqueraient d’être sérieusement abîmés. Notre conception de la démocratie, qui n’est pas seulement un système de lois et un dispositif institutionnel mais aussi une culture, une mémoire et un ensemble d’expériences, en sortirait affaiblie. L’antisémitisme, historiquement en déclin, connaîtrait une remontée spectaculaire.

    • Engagés, après l’émancipation, dans la sécularisation du monde moderne, les #juifs se sont retrouvés, au tournant du XXe siècle, dans une situation paradoxale : d’une part, ils s’éloignaient progressivement de la religion, en épousant avec enthousiasme les idées héritées des Lumières ; de l’autre, ils étaient confrontés à l’hostilité d’un environnement antisémite. C’est ainsi qu’ils sont devenus un foyer de #cosmopolitisme, d’universalisme et d’#internationalisme. Ils adhéraient à tous les courants d’avant-garde et incarnaient la pensée critique. Dans mon livre, je fais de Trotski, révolutionnaire russe qui vécut la plupart de sa vie en exil, la figure emblématique de cette judéité diasporique, anticonformiste et opposée au pouvoir.

      Le paysage change après la Seconde Guerre mondiale, après l’Holocauste et la naissance d’Israël. Certes, le cosmopolitisme et la pensée critique ne disparaissent pas, ils demeurent des traits de la judéité. Pendant la deuxième moitié du XXe siècle, cependant, un autre paradigme juif s’impose, dont la figure emblématique est celle de Henry Kissinger : un juif allemand exilé aux États-Unis qui devient le principal stratège de l’impérialisme américain.
      Avec #Israël, le peuple qui était par définition cosmopolite, diasporique et universaliste est devenu la source de l’État le plus ethnocentrique et territorial que l’on puisse imaginer. Un État qui s’est bâti au fil des guerres contre ses voisins, en se concevant comme un État juif exclusif – c’est inscrit depuis 2018 dans sa Loi fondamentale – et qui planifie l’élargissement de son territoire aux dépens des Palestiniens. Je vois là une mutation historique majeure, qui indique deux pôles antinomiques de la judéité moderne. La guerre à #Gaza confirme que le nationalisme le plus étriqué, xénophobe et raciste, dirige aujourd’hui le gouvernement israélien.

    • Certes, le 7 octobre a été un massacre épouvantable, mais le qualifier de plus grand pogrom de l’histoire après l’Holocauste signifie suggérer une continuité entre les deux. Cela induit une interprétation assez simple : ce qui s’est passé le 7 octobre n’est pas l’expression d’une haine engendrée par des décennies de violences systématiques et de spoliations subies par les Palestiniens […]

    • Pour éviter de croire qu’une certaine façon d’opposer « deux » « devoirs de mémoire » dits « antagonistes » serait légitime, on songera simplement aux réflexions de Frantz Fanon à propos des similitudes (incluant certes des mécanismes différents) entre le racisme colonial et l’antisémitisme modernes. Il écrit, dans le chapitre 4 de Peau noire masques blancs : « L’antisémitisme me touche en pleine chair, je m’émeus, une contestation effroyable m’anémie, on me refuse la possibilité d’être homme. Je ne puis me désolidariser du sort réservé à mon frère. Chacun de mes actes engage l’homme. Chacune de mes réticences chacune de mes lâchetés manifeste l’homme ». Et Fanon évoque alors, dans la foulée, la « culpabilité métaphysique » de Jaspers, l’allemand. Culpabilité qui évoque à la fois celle de celui qui porte une « identité » de colon, et celle de celui qui porte une « identité nationale » qui a soutenu le « projet » d’extermination des juifs : « Il existe entre les hommes, du fait qu’ils sont des hommes, une solidarité en vertu de laquelle chacun se trouve co-responsable de toute injustice et de tout mal commis dans le monde, et en particulier de crimes commis en sa présence, ou sans qu’il les ignore. Si je n’ai pas risqué ma vie pour empêcher l’assassinat d’autres hommes, si je me suis tenu coi, je me sens coupable en un sens qui ne peut être compris de façon adéquate ni juridiquement, ni politiquement, ni moralement… Que je vive encore après que de telles choses se soient passées pèse sur moi comme une culpabilité inexpiable ». (Jaspers, La culpabilité allemande,)

      Avec ces remarques de Fanon, un homme ayant lutté contre le racisme colonial, on comprend à nouveau, aujourd’hui, que les « devoirs de mémoire » tendent à ne plus être mutuellement exclusifs : au contraire, occulter l’un, c’est mutiler l’autre, et toutes les victimes de ces génocides, finalement, subissent la même occultation désastreuse. Avec ces remarques, les manières dont les idéologies racistes, antisémites, ou identitaires européennes instrumentalisent les conflits au Moyen-Orient pour traiter de sujets « nationaux » « européens », tendent à perdre toute légitimité. Et les situations conflictuelles peuvent apparaître à nouveau dans leurs dimensions structurelles, complexes, mais aussi spécifiques.

      Par-delà sionisme et antisionisme. Pour une critique globale de l’idéologie nationale-étatique moderne.❞

      http://benoitbohybunel.over-blog.com/2016/12/israel-palestine-penser-une-critique-globale-de-l-ideolog

    • sous la plume de l’historien Enzo Traverso dans La Fin de la modernité juive[16]. On est étonné, en effet, de se retrouver face à certains raccourcis politiques hâtifs qui, s’ils ne s’abaissent pas au niveau des thèses de Bouteldja, encouragent néanmoins une relativisation de l’antisémitisme contemporain. On peut suivre Traverso dans son argumentation générale. La modernité juive, portée par les composantes progressistes des juifs européens, reposait en partie sur la situation sociale et/ou politique précaire de ces derniers, qui tendait à les rapprocher des idéaux avant-gardistes, anti-nationalistes et communistes. La situation d’un grand nombre de juifs européens aujourd’hui qui en font, pour ce qui est de la France, l’une des populations minoritaires les plus socialement acceptées, porte certains d’entre eux à des alliances bien plus marquées à droite. Mis à part la nos­talgie parfois quelque peu essentialisante pour la bonne vieille « modernité juive », la dimension problématique de l’ouvrage apparaît quand Traverso avance la thèse selon laquelle l’antisémitisme aurait été remplacé en Europe par l’islamophobie. Il semblerait que cette thèse soit à prendre dans des termes fonctionnels. L’islamophobie occuperait aujourd’hui la fonction jadis remplie par l’anti­sémitisme. Paradoxalement, cette tentative d’his­toriciser les racismes, en les concevant en termes de vases communicants — l’un baisse, l’autre prend le relais —, produit en fait une conception anhistorique. Tout se passe comme si l’islamophobie pouvait faire ce que fit l’antisémitisme au XIXe et XXe siècles, à savoir contribuer à la formation sanglante des États-nations européens. Mais le racisme n’est pas une matrice vide et indéterminée, qui resterait en quelque sorte indifférente à qui y fait quoi. Bien entendu, le racisme se polarise aujourd’hui autour d’un rejet de la présence même des minoritaires liés à l’immigration (nord -)africaine et moyen-orientale, stigmatisés parce que musulmans. Or, conclure de cela que l’antisémitisme en Europe n’aurait plus aucune efficace idéologique ni la moindre force de mobilisation pratique, c’est faire preuve d’une conception unilatérale du racisme, ne laissant aucune place à la possible coexistence et coordination de l’antisémitisme et de l’islamophobie. Quid, alors, par exemple, des délires paranoïaques sur le « grand remplacement » des Européens chrétiens par les musulmans et la « submer­sion démographique organisée » qui trouvent souvent, justement, leur « explication » dans un complot juif visant à un nouvel ordre mondial ? D’abord, le fait que le terme d’« antisémitisme » soit instrumentalisé, notamment par des juifs réactionnaires, pour faire taire toute critique d’Israël et pour nourrir le racisme anti-arabe et anti-noir, n’est pas en soi un argument pour abandonner ce concept. Cette instrumentalisation nous dit quelque chose de l’amalgame qu’ils en font mais ne préjuge en rien quant à la possibilité d’une conception historique de l’antisémitisme[17]. Le travail théorique consiste à se battre sur le terrain des concepts pour leur redonner un sens juste, et non à opter pour un nouveau mot de manière purement nominaliste. Ensuite, l’affirmation suivant laquelle l’antisémitisme serait nécessairement porté à sa disparition du fait de son déclin notable durant la seconde moitié du XXe siècle[18] est tout de même ahu­rissante lorsqu’elle vient d’un historien. Appliquée à toute autre forme de racisme, cette pseudo-argumentation ne passerait pas. Que dirait-on, par exemple, de l’idée qui voudrait que la fin de la colonisation et de l’esclavage suffise pour faire du racisme anti-arabe et anti-noir des phénomènes marginaux, sinon qu’elle s’inscrit dans une vision apologétique de l’État de droit occidental où le Progrès nous porte inéluctablement vers la disparition de la barbarie ? (...)
      Il est significatif, à cet égard, que les quelques analyses que propose Traverso des actes antisémites contemporains contredisent ses thèses générales sur les relations entre antisémitisme et islamophobie. En effet, lorsque l’historien s’attarde sur le rapt et le meurtre d’Ilan Halimi, il ne manque pas de constater que l’as­sociation idéologique des juifs à l’argent fut un mobile essentiel dans le ciblage et la stratégie de Fofana et ses compagnons[20]. Or, cette association entre juifs et pouvoir économique, politique et médiatique s’est cristallisée précisément au moment de la formation des États-nations européens et de la consolidation de la société bourgeoise[21]. Si cet élément de l’antisémitisme historique a pu être réactivé dans ces actes commis en 2006, pourquoi produire une telle rupture historique entre antisémitisme et « judéophobie[22] » ? Pourquoi concevoir les relations actuelles entre antisémitisme et islamophobie uniquement dans les termes de la « transmigration[23] » du premier dans le second, étant donné que de tels éléments de l’antisémitisme histo­rique transmigrent, eux aussi, dans certaines idées et pratiques contemporaines des prolétaires racisés ? En outre, Traverso propose de comprendre ce qu’il veut appeler la « nouvelle judéophobie » dans le cadre du rapport entre des prolétaires racisés et une population juive moins précaire. Plus précisément, cette « nouvelle judéophobie » est saisie dans le « retournement histo­rique[24] », le « chassé-croisé[25] » qui tend à faire des juifs le symbole d’une intégration contrastant avec la dégra­dation des vies des prolétaires racisés. Bref, Traverso veut comprendre l’acharnement sur les juifs en tant que juifs dans les transformations historiques des rapports entre minoritaires. Or, dans cette perspective, un concept unifié d’antisémitisme serait bien plus à même d’articuler la sédimentation historique de l’acharnement sur les juifs avec ses réactivations dans le présent. À moins de considérer, évidemment, qu’il y ait quelque chose comme un antisémitisme propre aux prolétaires racisés et qui, pour cette raison, « surgit d’une révolte légitime[26] ». Soyons clairs : leur révolte est plus que « légitime », elle est nécessaire en tant qu’expression des antagonismes de classe. Seulement, encore une fois, le langage de la lutte n’est pas séparable de son « orientation ». Si la lutte prend les formes d’une personnalisation racialisante, elle contribue à la polarisation des segments de classes, à leur construction en groupes aux caractéristiques hérédi­taires et inchangeables et donc, in fine, à la perpétuation de la société capitaliste.

      Plus blanc que blanc ? Révolte et antisémitisme, stoff, août 2019
      https://www.stoff.fr/article/plus-blanc-que-blanc

    • Tsedek! Collectif juif décolonial France
      https://blogs.mediapart.fr/tsedek

      Tsedek ! est un collectif juif décolonial créé en juin 2023 pour lutter contre le racisme d’État en France et pour la fin de l’apartheid/l’occupation en Israël-Palestine. “Tsedek” désigne le concept de justice dans la tradition juive.

    • Marche contre l’antisémitisme : « Nous ne défilerons pas à côté du RN », assurent la présidente de l’Assemblée nationale et le président du Sénat ; une partie de la gauche appelle à un « cordon républicain »

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/11/08/marche-contre-l-antisemitisme-nous-ne-defilerons-pas-a-cote-du-rn-assurent-l

      La venue du Rassemblement national à cette marche à l’appel de Yaël Braun-Pivet et de Gérard Larcher suscite des remous dans la majorité et à gauche.

      [...]

      Les deux élus ont déclaré qu’une « unique banderole en tête de cortège », sur laquelle sera inscrit « Pour la République, contre l’antisémitisme », sera autorisée.

    • Je ne suis pas du tout mélenchoniste mais il me semble que, dans cet article du Monde, la seule prise de position cohérente et réaliste est exprimée dans ce passage :

      Mardi soir, Jean-Luc Mélenchon, leader du mouvement, avait qualifié dans un tweet cette marche de « rendez-vous » des « amis du soutien inconditionnel au massacre » commis selon lui par l’armée israélienne dans la bande de Gaza.

      J’ajouterais que l’objectif essentiel de cette manifestation ne vise qu’à organiser des jeux d’alliances au sein des partis politiques représentés à l’Assemblée nationale en constituant l’union sacrée autour la légitimation de la politique colonialiste et d’expansion colonisatrice d’Israël.

      Une fois de plus, l’anti-racisme et l’une des formes particulières de racisme - l’antisémitisme - sont instrumentalisés à cette fin.

    • Nonna Mayer : « Les stéréotypes antisémites gardent un certain impact dans une petite partie de la gauche »

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/11/10/nonna-mayer-les-stereotypes-antisemites-gardent-un-certain-impact-dans-une-p

      https://justpaste.it/92h5h

      La chercheuse en science politique analyse, dans un entretien au « Monde », l’instrumentalisation de la lutte contre l’antisémitisme par le RN, les positions provocatrices de Jean-Luc Mélenchon et l’évolution des votes des Français de confession juive.

      Propos recueillis par Julie Carriat et Mariama Darame

      [...]

      En parallèle, La France insoumise (LFI) se retrouve isolée sur la question d’Israël… Jean-Luc Mélenchon est-il complaisant avec l’antisémitisme ?

      Le positionnement de Jean-Luc Mélenchon est ambigu, c’est le moins qu’on puisse dire, quand il refuse de qualifier le Hamas de terroriste, quand il accuse la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, de « camper » à Tel-Aviv et « d’encourager le massacre à Gaza ». C’est une vision unilatérale, biaisée des choses.

      On peut être de gauche et avoir une sympathie instinctive, tripale pour les Palestiniens, mais beaucoup d’Israéliens l’ont aussi, qui se mobilisent avec des Palestiniens pour se battre ensemble pour la paix. Le problème n’est pas de savoir si Jean-Luc Mélenchon est antisémite. Je ne pense pas qu’il le soit, mais ses argumentaires politiques sont manichéens et traduisent un manque total de compassion et d’empathie pour les victimes israéliennes du 7 octobre.

      Pourquoi, selon vous ?

      La Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme [Licra] parle d’antisémitisme électoral, je n’irais pas jusque-là mais je pense qu’il a, a minima, une cécité volontaire, visant à élargir son audience à gauche et dans un électorat issu de l’immigration. Il est en train d’obtenir le résultat exactement inverse, il a été désavoué par les socialistes, les communistes et les écologistes, et divise son propre mouvement.

      Il ne fait rien pour dissiper ses ambiguïtés…

      C’est un provocateur, on ne le changera pas. Mais il est intéressant de voir ce que pensent ses sympathisants. L’enquête annuelle de la CNCDH permet d’évaluer le niveau d’antisémitisme par positionnement politique. On voit que, globalement, la gauche est moins antisémite que la droite, et que c’est l’extrême droite qui bat tous les records. Mais ces préjugés remontent légèrement à l’extrême gauche.

      Les sympathisants de La France insoumise en particulier ont un niveau d’antisémitisme nettement inférieur à celui des sympathisants du RN, mais plus élevé que la moyenne. Ce n’est pas le cas dans l’électorat de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle toutefois, qui était très divers… Autrement dit, ces stéréotypes antisémites associant les juifs au pouvoir et à l’influence gardent un certain impact dans une petite partie de la gauche. C’est à surveiller. Et l’attitude ambiguë de Jean-Luc Mélenchon ne va pas favoriser les choses.

    • La gauche et la lutte contre l’antisémitisme : état des lieux et perspectives d’action. Vidéos du débat du RAAR
      https://seenthis.net/messages/1022662

      Jonas Pardo, antidote à l’antisémitisme au sein de la gauche Portrait dans Le Monde
      https://seenthis.net/messages/1025494

      Où se produisent et se diffusent aujourd’hui les messages antisémites, et comment lutter contre ? entretien avec Jonas Pardo, formateur à la lutte contre l’antisémitisme (10 min.)
      https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-transition-de-la-semaine/former-a-la-lutte-contre-l-antisemitisme-4052550

    • Nuances et discernement

      https://juivesetjuifsrevolutionnaires.wordpress.com/2023/11/08/nuances-et-discernement

      Nous sommes mis·es en danger par l’extrême droite, qui prétend défendre les Juif·ves de France. Croire que cela puisse être le cas serait faire insulte à la mémoire de nos ancêtres. Il ne s’agit que d’une basse manœuvre politique pour mieux avancer leur racisme et leur islamophobie. Nous invitons les membres de la communauté juive à ne pas croire ces stratégies opportunistes et à s’en dissocier. Pour ce faire, les Juif·ves doivent pouvoir trouver un terrain politique respirable à gauche ce qui n’est actuellement plus le cas et nous le regrettons.

    • « L’attaque des factions palestiniennes n’est pas un coup de tonnerre dans un ciel bleu » entretien avec le collectif juif décolonial Tsedek !

      https://cqfd-journal.org/L-attaque-des-factions

      Sidérés aussi devant la difficulté de penser et de s’exprimer au milieu d’un ouragan de haine, de désinformation et d’indignations sélectives. Pour entamer cette réflexion, qui se poursuivra sans doute dans les prochains numéros, nous avons interrogé le collectif juif décolonial Tsedek !, et fait un tour dans les manifs pour la Palestine, scandaleusement réprimées.

      [...]

      « Terrorisme » ou « résistance », définir le Hamas semble un débat piégé. Comment défendre la cause des Palestiniens sans paraître minimiser les crimes du Hamas ?

      « Qualifier une lutte armée et ses modes d’action, ce sont deux questions différentes. Qu’une organisation de résistance ou de libération nationale se rende coupable d’actes terroristes ne change rien à la nature du conflit qui l’oppose à la puissance occupante ou coloniale. Refuser de définir le Hamas comme une “organisation terroriste” n’implique donc aucunement de légitimer ou minimiser des actes qui nous révulsent sur le plan éthique. Il nous paraît essentiel de réfléchir au vocabulaire que nous employons pour appréhender la réalité et produire une parole politique. Ceux qui opposent “terrorisme” et “résistance” entendent thématiser le conflit dans le cadre de la “lutte contre le terrorisme” telle qu’elle émerge après le 11 septembre 2001 : il s’agit d’identifier le Hamas à Al-Qaeda et à Daesh et l’État israélien aux démocraties occidentales. Cette lecture reprend un narratif israélien utilisé par Ariel Sharon contre Yasser Arafat en 2001, qui évacue la dimension coloniale du conflit et légitime la continuation de la politique israélienne de dépossession et de répression du peuple palestinien. On peut évidemment critiquer les modes d’action ou l’idéologie du Hamas. Ces critiques ont toujours existé et émanent d’abord de Palestiniens en lutte contre la colonisation.

      Mais ce débat ne saurait se substituer à la dénonciation de l’oppression coloniale – dans le cadre de laquelle le Hamas, comme les autres organisations palestiniennes et l’ensemble du peuple palestinien, évolue. Si la critique du Hamas est décontextualisée, alors elle ne relève plus de la critique mais d’une posture déconnectée de la réalité vécue par des millions de Palestiniens, notamment à Gaza. »

      Parmi les pays occidentaux, c’est en France que la solidarité avec les Palestiniens est la plus réprimée. Pourquoi, à votre avis ?

      « La présence de grandes communautés arabo-musulmanes et juives, pour lesquelles ce conflit est un facteur de politisation important, tout comme le passé colonial et collaborationniste, fait du conflit israélo-palestinien un enjeu qui, en France, déborde souvent le cadre de la question de la Palestine. Dans les années 1960-1970, la répression de la solidarité avec les Palestiniens en France est liée à la répression des luttes anticoloniales, des luttes de l’immigration et des organisations d’extrême gauche. Les Comités de soutien à la révolution palestinienne, les Comités Palestine puis le Mouvement des travailleurs arabes ont en effet contribué à jeter des ponts entre les luttes de l’immigration et le mouvement ouvrier. Les années suivantes sont d’ailleurs marquées par de grandes grèves dans l’industrie automobile, qu’une partie du gouvernement de l’époque associe à l’islamisme2. Si cette politique s’adossait, dans les années 1960-70, à la figure-épouvantail du militant tiers-mondiste d’extrême gauche, elle s’articule aujourd’hui à la construction de la figure du musulman comme ennemi intérieur. En 2014, la forte mobilisation des quartiers populaires pour la solidarité avec les Palestiniens, débordant largement les partis politiques et les associations, mène ainsi le gouvernement de Manuel Valls à interdire les manifestations. La séquence actuelle intervient dans un contexte de réaffirmation illibérale de l’autorité de l’État, d’affaissement des libertés publiques et d’islamophobie d’État décomplexée. L’instrumentalisation d’un antisémitisme (qui est, lui, bien réel) par le gouvernement, ainsi que les positions pro-israéliennes inconditionnelles du chef de l’État, finissent de réunir les conditions pour que la répression de la solidarité avec les Palestiniens soit particulièrement dure en France. »

      Parmi la diaspora, c’est aussi en France que la communauté juive est la plus massivement pro-israélienne. Comment l’expliquer ?

      « Cela n’a pas toujours été le cas, et il faut d’abord rappeler que la communauté juive abrite une diversité d’opinions et de sensibilités politiques, y compris vis-à-vis du conflit israélo-palestinien. On observe cependant un basculement progressif à droite, dans lequel on peut inscrire ce positionnement pro-israélien. La spécificité de cette trajectoire renvoie à une histoire, liée, bien sûr, à l’antisémitisme en France et à la collaboration pétainiste, mais également à la colonisation française au Maghreb. La majorité des Français de confession juive sont issus des populations juives d’Afrique du Nord. Ils se trouvent donc au carrefour de deux grands déchirements traumatiques : la perte de leur arabo-berbérité, arrachée par le colonialisme français, et leur expulsion hors de l’humanité par le régime de Vichy. Cette histoire laisse un vide qui a été comblé, progressivement et en partie, par l’identification et l’attachement à Israël. On observe également un changement dans la fonction du Conseil représentatif des institutions juives (Crif) qui devient, dans les années 1980, un appareil politique pro-­israélien, utilisé par la classe dirigeante comme outil de relais dans la communauté juive, non sans a priori antisémites. Cette politique a contribué à réduire les espaces de discussion et de débat internes et à construire une hégémonie du discours pro-israélien. L’expression massivement pro-israélienne de la communauté juive et la fascination, notamment dans la jeunesse, pour l’État d’Israël traduisent aussi un certain mal-être face aux contradictions de la société française, structurée par son racisme et la violence de ses rapports sociaux. Le sionisme et l’État israélien apparaissent alors comme la possibilité d’une existence digne et d’une protection contre l’antisémitisme, ce que nous réfutons. »

      Vous attirez l’attention sur la dangerosité de l’amalgame entre juifs et sionistes. Au sein de la rédaction, nous nous interrogeons sur le concept d’antisionisme, que des courants antisémites se sont appropriés. Que faut-il en faire, d’après vous ?

      « Bien sûr, certains courants antisémites se sont appropriés la lutte antisioniste, notamment pour entretenir l’antisémitisme dans un contexte où il est moins audible qu’avant. On pense à la mouvance d’Alain Soral ou aux réseaux proches du GUD. Que l’extrême droite détourne des luttes ou des concepts issus des luttes pour l’émancipation, ce n’est pas nouveau : pensons à la récupération du terme “socialisme” par certains courants d’extrême droite, ou, plus récemment, au détournement des luttes autour de l’écologie. Aujourd’hui, l’antisionisme permet surtout aux antisémites de dire que la France est dirigée depuis Tel-Aviv. Il s’agit d’un recraché grotesque de la thématique du “complot juif”. Pour nous, le sionisme, c’est la question de la Palestine. Nous sommes antisionistes car la matérialisation de cette idéologie s’opère à travers un État colonial et un système d’apartheid en Palestine, contre le peuple palestinien. À de très rares exceptions près, les organisations de solidarité avec le peuple palestinien ont toujours été claires quant au refus de l’amalgame entre juif et sioniste/Israélien et au refus de l’antisémitisme. Il n’y a aucune raison de renoncer au terme “antisionisme”, tant il renvoie à une lutte fondamentalement juste et conserve aujourd’hui toute son actualité. »

    • Le CRIF approuve la perturbation de l’hommage de LFI devant le mémorial du Vél’ d’Hiv à Paris

      https://www.lemonde.fr/politique/live/2023/11/12/en-direct-marche-contre-l-antisemitisme-rassemblement-dans-le-calme-a-strasb

      « Honneur à celles et ceux qui se sont opposés ce matin à ce que le mémorial du Vél’ d’Hiv soit souillé par les récupérations de LFI ! », a commenté sur X le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), principale instance représentant les juifs de France.

      Dans la matinée, quelques dizaines de manifestants, portant des pancartes « Touche pas à la mémoire », « Touche pas au Vél’ d’Hiv », ont perturbé un rassemblement organisé par La France insoumise (LFI) qui avait pour but de déposer des gerbes de fleurs place des Martyrs juifs du Vélodrome d’Hiver, dans le 15e arrondissement de Paris. Un rassemblement plus important prévu par LFI avait été interdit par la Préfecture de police de Paris, mais le dépôt de fleurs avait été autorisé.

      14:31 Sur le terrain

      A Paris, beaucoup de manifestants avec des drapeaux français à la main

      La pluie vient de cesser et la foule commence à affluer sur l’esplanade des Invalides. Très peu de jeunes sont pour l’instant présents, et la plupart sont des quarantenaires, cinquantenaires ou bien davantage. Beaucoup tiennent des drapeaux français à la main. Ils sont venus en petits groupes. Une seule banderole est, pour l’instant, déployée, celle du CRIF, « la République unie contre l’antisémitisme ».

      15h52

      Noyée derrière un mur de caméras et protégée par le service d’ordre du Rassemblement national, la cheffe de file de l’extrême droite balaye les polémiques liées à sa venue, comme le « Marine, présidente ! », lancé par un militant. « Ce n’est pas le moment », répond-elle. Une semaine après qu’il a considéré que Jean-Marie Le Pen n’était pas antisémite, avant de se rétracter partiellement, M. Bardella reste bouche cousue. Le duo avance, ses fidèles à sa suite, vers l’esplanade des Invalides.

      Après quelques pas, ils se retrouvent face à une cinquantaine de jeunes qui crient « Juifs, “vénère” et en colère ! » ou « Et nous, on n’est pas d’extrême droite ! », sur l’air traditionnel juif Evenou Shalom Aleichem. Rapidement protégée par un cordon policier, Marine Le Pen ne bronche pas.

      Le collectif Golem s’est organisé samedi autour de militants juifs de gauche et antifascistes. « Le Golem est un organe de protection de la communauté juive, il est là pour protéger contre tous les antisémitismes », commente Arié Alimi, avocat spécialiste des luttes contre les violences policières et membre du collectif. « On a vu l’évolution dans la communauté, alimentée par un certain nombre de personnalités juives. Nous sommes là pour alerter contre ce renversement sémantique. »

      L’action est rapidement avortée, les forces de l’ordre écartant les militants vers le coin est de l’esplanade. Ils y sont attendus par une dizaine de militants du Betar, masqués et agitant des drapeaux d’Israël. Malgré la volonté de ces derniers d’en découdre, aucun coup n’est échangé. Au centre de l’esplanade, Marine Le Pen et Jordan Bardella restent statiques, formant une ligne avec une cinquantaine de membres de leurs troupes.


      Voir aussi : https://seenthis.net/messages/1026118


    • Pour le retour de l’humoriste Guillaume Meurice sur France Inter, un micro-trottoir en guise d’explication mais pas d’excuses

      https://www.youtube.com/watch?v=-UduwtL_d5M&feature=youtu.be

      https://www.youtube.com/watch?v=YIm36wB1y_0&feature=youtu.be

      https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/11/13/sur-france-inter-un-micro-trottoir-en-guise-d-explication-mais-pas-d-excuses

      Puis, fidèle à son habitude du micro-trottoir et « dans un souci d’apaisement », il a donné la parole à des interlocuteurs inattendus. En l’occurrence, un collectif juif décolonial, Tsedek !, qui « lutte contre le racisme d’Etat en France et pour la fin de l’apartheid/l’occupation en Israël/Palestine » (selon son compte Instagram), afin que celui-ci endosse ce qu’il avait voulu exprimer de manière, au minimum, très lapidaire. « [Le premier ministre israélien Benyamin] Nétanyahou accompagne un mouvement de fascisation du champ politique de la société israélienne, a ainsi déclaré un représentant du collectif. La coalition qui lui a permis d’accéder au pouvoir et qui est actuellement aux commandes en Israël est composée de ministres qu’on n’hésiterait pas à désigner comme des néonazis s’il ne s’agissait pas d’Israël. »

      Le 29 octobre, l’humoriste avait qualifié le premier ministre israélien de « nazi sans prépuce », déclenchant une polémique de grande ampleur. Le 31 octobre, la directrice de France Inter, Adèle Van Reeth, avait reconnu « partager le malaise » exprimé par des centaines d’auditeurs, tandis que Sibyle Veil, la patronne de Radio France, lui avait adressé, le 6 novembre, un avertissement. Une sanction disciplinaire que Guillaume Meurice entend contester aux prud’hommes, ainsi qu’il l’a annoncé au Monde le jour même.

      Le studio 620 privé de public pour cause de menaces de mort

      « Si nous sommes là ce soir, c’est que nous avons surmonté nos divergences et que nous avons confiance en Guillaume », a expliqué Charline Vanhoenacker en début d’émission, dimanche peu après 18 heures. Précisant user de premier degré afin d’être « bien comprise pour tout le monde », la cheffe de bande avait expliqué que si des auditeurs avaient été « choqués, ou blessés, ou les deux » par « une blague » de son collègue, s’ils avaient « ri » avant de « regretter », si les mots utilisés avaient « gêné », « divisé », « fait réfléchir » ou encore fait « passer par plusieurs états », ils n’étaient pas les seuls. La vingtaine de collaborateurs de l’émission avaient eux aussi été traversés par des sentiments similaires, à l’origine de « débats interminables » entre eux.

      « Réduire une blague à la lecture qu’en fait l’extrême droite, avait-elle poursuivi, c’est un dangereux procès d’intention. Dangereux parce que certains, dont une chaîne de télévision en particulier, dessinent une cible sur le front des clowns et on est faciles à repérer parce qu’on porte un nez rouge. » Pour ouvrir le divertissement, l’animatrice avait donné à entendre le silence qui régnait dans le studio 620, privé de public pour cause de menaces de mort proférées contre son collègue.

    • Tsedek !

      📺Quelques extraits de l’intervention de Simon Assoun sur le plateau d’ArrêtSurImage.

      🔴Au sujet de la manifestation d’hier, et pourquoi elle nous apparaît comme contreproductive pour lutter contre l’antisémitisme ⤵️
      https://video.twimg.com/ext_tw_video/1724084828222418945/pu/vid/avc1/1280x720/pum8S6XxcqTo0ZpG.mp4?tag=12

      (via @marielle )

      La mémoire assiégée

      https://blogs.mediapart.fr/tsedek/blog/131123/la-memoire-assiegee

      L’hommage organisé dimanche au monument de commémoration des victimes de la rafle du Vel d’Hiv a été violemment perturbé. Nous y étions.

    • Charles Enderlin : le tournant sioniste des Juifs de France (Mediapart, 7 février 2020)

      https://www.youtube.com/watch?v=vys3_aZutCQ&t=1940s

      A 32min. 20s. , Enderlin raconte le point de vue de Macron sur Israël.

      Ce livre [1] tombe à point alors que Macron et une majorité de députés prétendent faire de l’antisionisme un nouvel antisémitisme. Retraçant l’histoire de la communauté juive française, le journaliste Charles Enderlin documente comment le « franco-judaïsme », à son apogée sous la Troisième République, est aujourd’hui devenu un « franco-sionisme », d’abord marqué par un soutien inconditionnel à la politique israélienne

      [1] Les Juifs de France entre République et sionisme, Charles Enderlin, 2020, Seuil.

      https://www.placedeslibraires.fr/livre/9782021211658-les-juifs-de-france-entre-republique-et-sionisme-cha

    • « Des premiers socialistes à nos jours, toutes les composantes de la gauche ont tenu des propos antisémites mais selon des proportions très variables »

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/11/19/des-premiers-socialistes-a-nos-jours-toutes-les-composantes-de-la-gauche-ont

      L’historien Michel Dreyfus revient dans une tribune au « Monde » sur les cinq formes qu’a pris successivement l’antisémitisme à gauche depuis le XIXe siècle, un passé qui confirme que le camp du progrès n’est pas immunisé contre cette haine.

      [...]

      Des premiers socialistes à nos jours, toutes les composantes de la gauche ont effectivement tenu des propos antisémites mais selon des proportions très variables. Cet antisémitisme à gauche a pris cinq formes. Il commence par un antijudaïsme économique, reposant sur un antijudaïsme ancien et puissant dans la France catholique du début du XIXe siècle. L’image du juif, profiteur et usurier, acquiert une vigueur nouvelle avec l’émergence du capitalisme que des socialistes utopiques, tels que Proudhon, assimilent à « Rothschild » ; mais Saint-Simon et Louis Blanc n’ont pas d’hostilité envers les juifs.

    • Malgré la censure, une invitation à penser

      https://blogs.mediapart.fr/tsedek/blog/081223/malgre-la-censure-une-invitation-penser

      Une rencontre avec Judith Butler organisée par divers collectifs dont Tsedek !, qui devait avoir lieu au Cirque Électrique le 6 décembre dernier, a été annulée suite aux pressions exercées par la mairie de Paris. Nous vous invitons à lire les éléments à partir desquels devait se faire cette conversation rigoureuse et engagée.

    • Jean-Luc Mélenchon. À Gaza, « ce n’est pas de la légitime défense mais un génocide »

      https://orientxxi.info/magazine/jean-luc-melenchon-a-gaza-ce-n-est-pas-de-la-legitime-defense-mais-un-ge

      Cible de nombreuses critiques depuis des semaines, l’ancien candidat à la présidence de la République répond aux questions d’Orient XXI. Il explique pourquoi les fractures deviennent béantes entre l’Occident et le reste du monde sur le « deux poids deux mesures » en œuvre dans le soutien à Israël. Jean-Luc Mélenchon dénonce la polémique sur l’un de ses tweets et réfute sa mise en cause pour antisémitisme. Au-delà, il dresse un éloge du non-alignement comme « morale pour l’action politique ».

  • Ce que la dématérialisation fait au travail social | Hubert Guillaud @hubertguillaud
    https://hubertguillaud.wordpress.com/2022/11/28/ce-que-la-dematerialisation-fait-au-travail-social

    Nadia Okbani dresse le même constat chez les agents de la CAF. La dématérialisation a commencé par une diversification des modes de contacts, ou ouvrant au contact par mail ou en ligne. Puis, le mode de contact numérique a été rendu obligatoire pour certaines démarches, comme la prime d’activité et les aides personnalisées au logement étudiant. Désormais, la norme, c’est la démarche en ligne. Et pour mieux l’imposer, c’est l’accueil physique dans les agences qui a été modifié. Désormais, le rendez-vous prévaut. On n’a plus accès aux agents à l’accueil des Caf, mais à des ordinateurs dans un espace de libre service. Bien souvent, il n’y a plus d’accueil assis, hormis pour ceux qui attendent leur rendez-vous. Il y a bien des conseillers présents, mais ceux-ci ne maîtrisent pas la gestion des droits, ils ne sont là que pour accompagner les usagers à faire leur démarches en ligne ou à prendre rendez-vous sur un ordinateur. Les conseillers présents sont formés en 14 semaines, quand il faut 18 mois de formation à un agent pour maîtriser la complexité des prestations. Dans ces espaces, les publics attendent, s’impatientent. Certains gèrent leurs démarches. Les conseillers activent les publics pour qu’ils réalisent leurs démarches seuls. Or, bien souvent, les publics viennent pour des questions précises et n’obtiennent pas de réponses puisqu’ils n’accèdent pas à ceux qui pourraient les leur apporter. Prendre un rendez-vous en ligne est lui-même compliqué. Bien souvent, il n’y a pas de créneau qui sont proposés (les rendez-vous sont libérés à certains moments de la semaine, et c’est l’information capitale : à quel moment faut-il se connecter pour espérer avoir un créneau de rendez-vous). Certains motifs qu’il faut renseigner pour en obtenir un, ne fournissent pas de rendez-vous. D’autres au contraire ouvrent plus facilement un accès, comme le fait de déclarer être enceinte. Souvent, l’agent vous appelle la veille du rendez-vous au prétexte de le préparer, rappeler les documents nécessaires à apporter… bien souvent, c’est pour tenter de trouver une raison de l’annuler. Quant aux rendez-vous pour un RSA, les 20 minutes maximum que les agents peuvent passer avec un usager, fait qu’ils sont décomposés en plusieurs rendez-vous, quand ils ne sont pas sans cesse reportés. Au final, constate Nadia Okbani : “ce sont les publics les plus précarisés qui sont les plus éloignés des agents les plus compétents, alors que ce sont eux qui en ont le plus besoin”, d’abord parce que leurs situations sont souvent compliquées et nécessitent des savoirs-faire pour dénouer l’écheveau complexe des droits auxquels ils pourraient avoir accès.

  • « Où commence le vivant et où s’arrête-t-il ? », entretien avec Nastassja Martin
    https://www.revue-ballast.fr/nastassja-martin-ou-commence-le-vivant-et-ou-sarrete-il

    Dans À l’est des rêves, vous défi­nis­sez votre anthro­po­lo­gie comme « his­to­rique et poli­tique ». À rebours d’une approche tota­li­sante, la votre est ancrée sur le ter­rain et dyna­mique, alter­nant récit et ana­lyse. Historique et poli­tique, donc : qu’est-ce que ça implique, dans votre pratique ?

    Il me faut reve­nir sur la manière dont j’ai été for­mée. Mon direc­teur de thèse, Philippe Descola, a été l’élève de Claude Lévi-Strauss. S’il n’a pas repris à son compte la métho­do­lo­gie struc­tu­ra­liste, il a néan­moins pro­lon­gé l’entreprise de symé­tri­sa­tion des manières d’êtres au monde, en tra­vaillant la ques­tion des ontologies — dès lors enten­dues comme plu­rielles, et dia­lo­guant sur un même plan hori­zon­tal — réso­lu­ment déliée de toute pers­pec­tive évo­lu­tion­niste qui nous aurait mené à « l’exception moderne ». Si cette pos­ture théo­rique fut fon­da­men­tale pour l’anthropologie, recon­fi­gu­rant les coor­don­nées de départ de la dis­ci­pline, elle a tou­te­fois contri­bué à apla­nir les tra­jec­toires his­to­riques de chaque col­lec­tif. La volon­té de symé­tri­sa­tion des manières d’être au monde est une idée poli­tique puis­sante et néces­saire, mais elle per­met dif­fi­ci­le­ment d’aborder les rap­ports de force entrai­nés par les his­toires colo­niales. Et pour­tant, on ne peut vrai­ment pas pas­ser à côté quand on tra­vaille avec des col­lec­tifs autochtones !

    Comment vous en êtes-vous aperçue ?

    C’est ce sur quoi j’ai buté quand je suis arri­vée en Alaska en 2009. Je vou­lais tra­vailler sur l’animisme, qu’on me parle des esprits des ani­maux, des arbres, de tout ça… Et puis j’ai débar­qué. Je me suis ren­du compte que ce dont les gens, eux, vou­laient par­ler, c’était des pro­blé­ma­tiques qu’ils avaient avec l’institution éta­tique et les entre­prises pri­vées dans leurs manières de « gérer l’environnement ». Qu’il était plu­tôt ques­tion de leur confron­ta­tion avec la dua­li­té « exploi­ta­tion des res­sources » d’un côté, « pro­tec­tion de la nature » de l’autre. Les pra­tiques des Gwich’in ne cor­res­pon­daient ni à l’une ni à l’autre de ces deux facettes du naturalisme qui ont pour consé­quences, entre autres, qu’on ne leur recon­naît plus aucuns droits d’usages de chasse et de pêche au sein des parcs natio­naux, mais qu’on exploite le pétrole, les mine­rais et la forêt à l’envi juste à côté de leurs vil­lages. Par ailleurs, ils ont été vic­times d’une his­toire colo­niale très vio­lente, qui a débu­té avec l’entreprise de mis­sio­na­ri­sa­tion des angli­cans puis des épis­co­paux. C’est donc, assez logi­que­ment, de ce rap­port de force avec « l’autre monde », le nôtre, dont ils avaient envie de par­ler. De leurs luttes pour empê­cher les exploi­ta­tions pétro­lières, et des plans de ges­tion envi­ron­ne­men­tale qui les expulsent de leurs ter­ri­toires. Ça a été ma pre­mière grande claque. Je me suis ren­du compte qu’il était com­plè­te­ment obso­lète de vou­loir tra­vailler sur une autre cos­mo­lo­gie que la mienne, quand ce à quoi je fai­sais face c’était une his­toire colo­niale qui per­du­rait sous la forme de lois qui les empêchent d’accéder aux ani­maux qui par­courent leur milieu. C’est fina­le­ment beau­coup plus tard que la ques­tion de l’animisme est reve­nue, « par la fenêtre », un an après avoir enta­mé des recherches qui por­taient sur l’histoire de la mis­sio­na­ri­sa­tion, sur l’idée de Nature en Alaska, sur ce qui se pas­sait avec les indus­triels pétro­liers et, aus­si, sur ce qu’impliquait la crise cli­ma­tique, dont on par­lait peu à l’époque en sciences humaines.

  • Darmanin dans le « JDD » : le ministre n’a plus de limites

    https://www.mediapart.fr/journal/politique/020423/darmanin-dans-le-jdd-le-ministre-n-plus-de-limites
    Jade Lindgaard - 2 avril 2023 à 16h35

    « Terrorisme intellectuel de l’extrême gauche », création d’une « cellule anti-ZAD », « manipulations de l’information », pulsion obsessionnelle contre « la violence, les casseurs et l’ultragauche » : dans une nouvelle interview accordée dimanche à l’hebdomadaire, le ministre de l’intérieur continue de tenir des propos agressifs contre toutes celles et ceux qui ne sont pas d’accord avec lui.

    Après avoir annoncé la dissolution des Soulèvements de la Terre, le mouvement organisateur du rassemblement de Sainte-Soline, il ajoute vouloir également interdire le groupe spécialisé en conseil et accompagnement antirépression Defco [Défense Collective abrégé en DC en langage non policier].

    Fin de l’article :

    La véhémence du ministre de l’intérieur, son réductionnisme, sa vision binaire opposant « extrême gauche » et République ; gauche et ordre ; agitation et démocratie sont caractéristiques des discours d’extrême droite. Avant qu’il l’utilise, l’expression « terrorisme intellectuel » avait été popularisée par plusieurs autres figures politiques, dont Jean-Marie Le Pen, Nicolas Sarkozy ou encore Éric Zemmour. En 2020, déjà, le même s’était illustré en recyclant le terme « ensauvagement », une autre formule chère à l’extrême droite.

    Et en même temps, comment prendre complètement au sérieux un exécutif qui se commet dans des mises en scène ridicules ? Alors qu’il refuse de se livrer à l’exercice de la conférence de presse, on découvrait mercredi Emmanuel Macron, dans le magazine pour enfants Pif Gadget . Et vendredi, Le Parisien révélait que Marlène Schiappa, la secrétaire d’État à l’économie solidaire, ferait prochainement la une du magazine érotique Playboy . À venir peut-être pour la semaine prochaine l’entretien exclusif du ministère de l’intérieur à Playmobil Magazine .

    • Réponse des Soulèvements de la Terre à Darmanin :

      https://mobile.twitter.com/lessoulevements/status/1642531999377158145

      Nous ne savons pas jusqu’où ira ce gouvernement pour espérer sauver sa peau en mutilant sa population et en mentant toujours plus dans les médias.

      Mais, nous réaffirmons qu’il est grand temps que @GDarmanin
      démissionne et que ce gouvernement se dissolve.

      –—

      Pendant des années, il a fallu alerter. Aujourd’hui, il faut agir par les vingt coprésidents de l’Association pour la défense des terres
      https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/tribune-avec-les-soulevements-de-la-terre-nous-continueron

      –—

      Nous sommes les Soulèvements de la Terre Tribune signable par qui veut (déjà plus de 60 000 signataires) https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/nous-sommes-les-soulevements-de-la-terre

      Nous nous soulevons, chacun.e depuis notre endroit, chacun.e à notre manière. Le mouvement des Soulèvements de la Terre ne peut pas être dissout car il est multiple et vivant. On ne dissout pas un mouvement, on ne dissout pas une révolte. Nous appelons toutes et tous à nous rejoindre pour rendre caduque cette tentative d’étouffement. Nous sommes, toutes et tous ensemble, les Soulèvements de la Terre.

    • Gérald Darmanin, un ministre aux ambitions sans bornes portrait par Ivanne Trippenbach et Antoine Albertini
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/04/03/gerald-darmanin-un-ministre-aux-ambitions-sans-bornes_6168071_823448.html

      Publié lundi 5 avril 2023 à 13h00, modifié à 05h43

      Temps de Lecture 17 min.

      https://justpaste.it/4gy35

      Près de trois ans après sa nomination à Beauvau, le ministre de l’intérieur a fait de son poste un marchepied pour la suite de sa carrière.

    • Réponse de DC :
      DISSOLUTION DU « MOUVEMENT DEFCO » : COMMUNIQUÉ DE LA DÉFENSE COLLECTIVE SUITE AUX ANNONCES DU MINISTRE DE L’INTÉRIEUR
      https://defensecollective.noblogs.org/post/2023/04/04/communique-de-la-defense-collective

      La Défense Collective étant un espace large, s’organisant sur le modèle d’assemblées publiques hebdomadaires, il nous tarde de voir quel « groupuscule » le Ministre de l’Intérieur va constituer artificiellement dans le but de le dissoudre. Il nous apparaît clair qu’une telle procédure n’a pas pour but de viser la Défense Collective en tant que groupe, mais bien en tant que pratique. Car ce n’est pas une idéologie mais bien nos pratiques de défense face à la répression qui nous réunissent au sein de la DC. La question se pose donc : quelles conséquences sur nos pratiques pourrait avoir une procédure de dissolution ? Le pouvoir compte-il inculper pour « reconstitution de ligue dissoute » tout rennais ou rennaise qui déciderait de ne pas se défendre seul au tribunal ? de ne pas se défendre seul dans la rue ? de proposer des formations juridiques en assemblées de lutte ?

      –—

      Présentation de la Défense Collective par elle même :
      https://seenthis.net/messages/997520
      PDF : https://defensecollective.noblogs.org/files/2017/04/DC-en-mouvement_bro.pdf

    • Réponse de Philippe Descola :
      https://seenthis.net/messages/997638

      Non, on ne peut pas dissoudre des idées. C’est une profonde lame de fond qui touche notre société. S’y opposer est un combat d’arrière-garde. Il est illusoire de croire que l’on peut stopper un mouvement comme Les Soulèvements de la Terre. Il est trop diffus, trop collectif, trop multiple et insaisissable. Il relie autour de lui des associations, des naturalistes, des syndicats.

      Permettez-moi même un parallèle. C’est comme en 1789, au moment de la révolution française. On ne pouvait pas dissoudre le Tiers État. C’était un mouvement de protestation trop vaste qui gagnait les villes et les campagnes et qui répondait à une situation intolérable. Aujourd’hui, il se joue quelque chose d’aussi profond, des milliers de personnes bifurquent et désertent. C’est faire beaucoup d’honneur à des intellectuels que leur imputer la responsabilité de ces mouvements, qui naissent de la lucidité de milliers de personnes ouvrant les yeux sur le monde qui les entoure

      .

    • Au Parlement, Gérald Darmanin tient sa ligne dure sur le maintien de l’ordre (Camille Polloni, 5 avril 2023 à 20h03)

      https://www.mediapart.fr/journal/france/050423/au-parlement-gerald-darmanin-tient-sa-ligne-dure-sur-le-maintien-de-l-ordr

      Loin d’être mis en difficulté sur les violences policières lors des manifestations de Sainte-Soline ou contre la réforme des retraites, le ministre de l’intérieur a pilonné ses adversaires : « l’ultragauche », le Conseil constitutionnel et la Ligue des droits de l’homme.

      Selon Gérald Darmanin, citant les informations des services de renseignement, « l’ultragauche souhaite infiltrer le mouvement social et en prendre la direction ». Peut-être même qu’elle l’a déjà « pris en otage ». Comme l’a souligné le sénateur socialiste Hussein Bourgi, Gérald Darmanin a « répété au moins 40 fois le mot “ultragauche” » dans sa présentation, au point que la députée socialiste Cécile Untermaier s’est enquise de son éventuelle participation à un « concours ».

      Communiqué LDH
      https://www.ldh-france.org/retour-sur-les-propos-de-gerald-darmanin-au-sujet-de-la-ldh-audition-a-l

      Ce que souligne la mauvaise foi du ministre, c’est sa détermination à piétiner le droit international protégeant le statut d’observateur et, avec lui, la liberté d’expression.

      Les observatrices et observateurs sont déjà inquiétés sur le terrain, car les errements qu’ils dénoncent et rendent visibles constituent un contre-pouvoir citoyen. Quel est le but recherché aujourd’hui par le ministre, sinon d’empêcher de documenter l’action des forces de l’ordre ?

      Interview de Henri Leclerc, avocat pénaliste et ancien président de la Ligue des droits de l’Homme (1995-2000)
      https://seenthis.net/messages/998136

      Mais un ministre de l’Intérieur qui s’interroge sur le maintien des subventions de la Ligue des Droits de l’Homme, c’est une dérive ?
      Ce qu’il faut savoir, c’est le poids politique de cette déclaration. Est-ce un engagement de l’Etat ? Ou un dérapage de plus de Gérald Darmanin ? Il n’en demeure pas moins embêtant qu’il reste ministre de l’Intérieur dans ces conditions. J’y vois surtout le résultat d’un homme englouti par ses excès et ses mensonges.

    • La France insoumise et « l’ultragauche » : Gérald Darmanin déraille
      Interview de la sociologue Isabelle Sommier par Mathieu Dejean, 5 avril 2023.
      https://www.mediapart.fr/journal/politique/050423/la-france-insoumise-et-l-ultragauche-gerald-darmanin-deraille

      La droite faisait-elle déjà [dans les années 1970] ce raccourci pour discréditer la gauche parlementaire, en l’accusant d’être le faux nez de ces organisations ?

      C’est un classique, mais je nuancerais. Aujourd’hui, Gérald Darmanin vise LFI car c’est la première force de gauche d’opposition, la plus bruyante et la plus remuante. C’est donc une opération pour accentuer les difficultés internes à la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), et les oppositions qui se sont fait jour lors du peu de débats parlementaires sur la réforme des retraites à l’Assemblée. C’est tout simplement une opération pour contribuer à faire exploser la Nupes.

      [...]

      Pourtant, c’est l’ultragauche que Darmanin cible publiquement. La menace d’ultradroite est-elle négligée ?

      Darmanin a en effet l’ultragauche dans le viseur. Avec les Soulèvements de la Terre, c’est la troisième procédure de dissolution. Celle contre Nantes révoltée, en janvier 2022, a été retoquée par le Conseil d’État. De même, en mai 2022, le Conseil d’État a suspendu la dissolution du Groupe antifasciste Lyon et environs (Gale).

      Cependant, le RT et la DGSI ne mettent pas l’ultragauche et l’ultradroite sur le même plan. Ils sont plutôt conscients que l’ultradroite est plus menaçante. On a eu autour de dix démantèlements de structures qui voulaient passer à l’action à l’ultradroite. Mais du point de vue public, en effet, Darmanin agite plus volontiers la menace de l’ultragauche, sans doute du fait que l’extrême droite représente désormais 25 % du corps électoral.

    • On ne dissout pas la volonté de défendre le vivant et la justice sociale Tribune unitaire (signée par plein d’assos)

      Publié le 4 avril 2023

      https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/040423/ne-dissout-pas-la-volonte-de-defendre-le-vivant-et-la-justice-social

      Les cibles récentes de dissolutions administratives, décidées par le ministère de l’Intérieur et validées d’un décret du Président de la République, ont été aussi nombreuses récemment que l’usage du 49-3. Leurs cibles tendent à s’étendre à l’ensemble du spectre politique, à commencer par les associations de défense des droits des personnes musulmanes et de lutte contre les discriminations, celles qui s’opposent à l’extrême droite, celles de solidarité internationale avec les peuples opprimés et désormais les associations et mouvements écologistes. Ces dissolutions ont été rendues plus simples et plus expéditives depuis la loi confortant le respect des principes de la République, dite « loi séparatisme ».

      Cette loi promulguée en août 2021, sous un prétexte sécuritaire et « anti-terroriste », est en réalité une loi gravement attentatoire aux libertés associatives dans leur ensemble. Ces libertés sont celles d’expression, de manifestation, de réunion et d’opinion sans lesquelles la liberté d’association, pilier républicain depuis 1901, serait une coquille vide.

      Tous les prétextes sont bons pour retirer leurs moyens d’agir aux associations

      La « loi séparatisme » a aussi mis en place le Contrat d’engagement républicain qui permet aujourd’hui de menacer, autant que de sanctionner réellement, des associations qui organisent des actions de désobéissance civile ou participent à des manifestations. Ce contrat cible également les associations qui ont le tort d’inclure trop de personnes issues des minorités comme récemment l’association Femmes sans frontières, basée à Creil. Ses conséquences que nous observons sont la perte de financement ou d’agrément pour agir en justice, la censure et l’ostracisation, le refus d’accès aux équipements publics comme par exemple des salles de réunion…

      Désormais tous les prétextes sont bons pour retirer leurs moyens d’agir aux associations qui s’opposent aux orientations gouvernementales, tant à l’échelle nationale que locale. Les collectivités qui ne partagent pas ces orientations répressives sont aussi la cible de préfet·es empressé·es d’obéir à un État de plus en plus centralisé et autoritaire.

  • Le destin tragique du chanteur des Pogues qui aurait voulu redonner à la musique traditionnelle irlandaise quelque lettre de noblesse en pogottant dans des flaques de bière. Le jeune Shane, biberonné à la stout ale dès l’âge de 6 ans, découvre la jungle urbaine en intégrant la Westminster School de Londres d’où il finit par se faire virer pour détention et trafic de drogues. De frasques éthylo-narcotiques en déglingues psychiatriques, il tourne comme un forcené avec son groupe à travers le monde enchaînant parfois 363 concerts en une année. En 2016, il se retrouve en fauteuil roulant suite à une mauvaise chute (fracture du bassin) et depuis cet accident, continue à se fracasser les quelques neurones qui lui restent en buvant comme un trou.

    Le docu de Arte sur Shane McGowan et les Pogues, initialement Pogue Mahone de l’irlandais póg mo thóin (embrasse mon cul).

    https://www.arte.tv/fr/videos/110270-000-A/ma-vie-avec-les-pogues

  • Paris-Francfort et retour
    https://laviedesidees.fr/Paris-Francfort-et-retour.html

    À propos de : Thomas Franck, Adorno en France. La constellation Arguments comme dialogue #critique, Presses Universitaires de Rennes. Entre Adorno et la France, les échanges furent nombreux dès les années 1920. L’école de Francfort doit beaucoup au dialogue avec les intellectuels qui animaient la revue Arguments, et ceux-ci furent marqués par une pensée novatrice et par un art d’écrire spécifique.

    #Philosophie #musique

  • La marmite norvégienne, la cuisson écolo qui ringardise de Thermomix

    Pratique, économe, facile à fabriquer... La « marmite norvégienne » permet de cuire les aliments avec peu d’énergie. Le principe : isoler son plat et ainsi garder la chaleur. Explications et témoignages.

    https://reporterre.net/La-marmite-norvegienne-la-cuisson-ecolo-qui-ringardise-le-Thermomix

    Le livre (épuisé) en pdf :

    http://cerisebio.free.fr/Histoiremarmitenorvegienne.pdf

  • Le Cri du lapin #69 - Numéro spécial Elon Musk et Twitter

    https://mailchi.mp/lecridulapin/le-cri-du-lapin-1-vaches-virtuelles-gamejam-de-lextrme-et-jeux-114984?e=4827

    Scènes de chaos à San Francisco
    La chute de l’oiseau bleu

    Résumé de deux semaines de descente dans la folie, par notre correspondant de guerre.

    4 novembre

    • La moitié des effectifs de Twitter, soit environ 3 700 personnes, est renvoyée par mail. Parmi eux, on compte la quasi-totalité des équipes chargées de l’éthique et de l’accessibilité, celle chargée de garantir la transparence des algorithmes et des personnes qui avaient travaillé tout le week-end pour mettre en place le nouveau système de vérification.

    • Dans un tweet aux accents trumpistes, Musk explique que le site connaît une baisse importante de son revenu publicitaire en raison de « militants qui font pression sur les annonceurs », preuve selon lui qu’ils veulent « détruire la liberté d’expression aux États-Unis ». Un spécialiste de marketing bien intentionné tente de lui expliquer que les militants n’y sont pour rien, que les marques ont avant tout envie de sécurité et de s’assurer que leurs annonces ne vont pas se retrouver sur une plateforme bourrée de contenu toxique. Musk le bloque immédiatement.

  • La maison en A.
    https://youtu.be/bBf3Sniwfqw

    C’est l’histoire d’Elizabeth Faure, bâtisseuse, qui a décidé de réaliser son rêve : construire elle-même sa maison. Mais avec le minimum d’argent, soit 40 000 euros pour 180 m2 de surface habitable. Elizabeth Faure a 65 ans lorsqu’elle se lance dans ce projet fou, c’était en 2013, près de la commune de Lusignac en Dordogne. La Maison en A, long métrage réalisé par Morgane Launay, raconte son histoire. « J’ai eu envie filmer cette mission impossible : une femme soixantenaire et sans argent qui construit quasiment seule sa maison en forme de A. Cette super-héroïne prouve que tout est possible », explique la réalisatrice.

  • Céline, le trésor retrouvé – Une série de Jean-Pierre Thibaudat
    https://blogs.mediapart.fr/edition/lhebdo-du-club/article/050822/hebdo-130-celine-le-tresor-retrouve-une-serie-de-jean-pierre-thibaud

    Il y a tout juste un an, Jean-Pierre Thibaudat, journaliste et contributeur régulier du Club, révélait dans son blog avoir été « le miraculeux dépositaire » de manuscrits inédits de Louis-Ferdinand Céline. À partir du 6 août, il revient avec une série de neuf billets nous raconter toute l’histoire de ce trésor, son contenu, sa circulation et l’identité du chaînon manquant… A lire aussi le premier entretien accordé par Jean-Pierre Thibaudat : Le dernier secret des manuscrits retrouvés de Louis-Ferdinand Céline.

    https://youtu.be/Kovcb58RRDE

    #Celine #Littérature #manuscrits_retrouvés

  • Interview - Au cœur de la réalisation du Monde de demain

    https://www.abcdrduson.com/interviews/serie-le-monde-de-demain

    Hélier Cisterne et Katell Quillévéré ont réalisé la série Le Monde de demain. Six épisodes qui se révèlent particulièrement intéressants, non pas tant pour ce qu’ils racontent du groupe NTM, mais pour leur alliance d’émotion et de précision dans la restitution d’une époque, et ce qu’ils disent de l’adolescence.

  • Les âmes d’Atala » Archive » Entretien avec #Claude_Louis_Combet
    https://zamdatala.net/2013/10/13/entretien-avec-claude-louis-combet

    Je suis de plus en plus porté à croire que l’écriture, pour ce que j’en sais et par la pratique que j’en ai, est nécessairement vouée à l’échec. L’écriture est, pour moi, l’aveu d’impuissance de la vie face à l’exigence impraticable du désir. Elle est un acte de renoncement. Elle tourne le dos à la vie, mais elle ne remplace pas la vie. Elle apporte, à la façon du rêve, une satisfaction hallucinatoire. Elle concrétise l’insondable faiblesse du créateur devant lui-même, devant ses appétits, sa brutalité, son irrationalité. Par rapport à cet échec fondamental, que l’on peut dire métaphysique, l’échec en matière de notoriété, de reconnaissance de caste, ne pèse d’aucun poids. Il n’y a même pas d’amertume.

  • Retour à Reims [fragments] de Jean-Gabriel Périot en accès provisoirement libre

    https://www.mk2curiosity.com/film/retour-a-reims-fragments

    A travers le texte de Didier Eribon interprété par Adèle Haenel, Retour à Reims [Fragments] raconte en archives une histoire intime et politique du monde ouvrier français du début des années 50 à aujourd’hui. Du temps des renoncements à celui d’une fracture politique avec la gauche historique, c’est le récit de plusieurs décennies d’impasse pour la condition ouvrière que relate ici Jean-Gabriel Périot.

  • Voici une nouvelle que je traînais depuis un bon moment, que j’ai repris en début d’année. Ça parle de bouche à oreille, de musique et de domination...
    Chaque partie est placée sous l’égide d’un album de post-punk des années 80 (en gros).
    Voici le premier chapitre : Another music in a different kitchen des Buzzcocks.
    En cliquant sur le nom du groupe vous ouvrirez un lien vers l’un des morceaux de l’album.

    Bonne lecture :)

    #sf #fiction #postpunk
    https://portapluma.blogspot.com/2022/09/metaphormose-chapitre-1.html

  • Schizotopie : pathologie de l’espace massifié
    https://topophile.net/savoir/schizotopie-pathologie-de-lespace-massifie

    Le mot du jour est « schizotopie ». Création du philosophe allemand Günther Anders (1902-1992), pour nommer adéquatement un nouveau phénomène : la double existence spatiale. S’inspirant du mot « schizophrène », pathologie psychiatrique, il invente la « schizotopie » (de schizo, « fendre », « fractionnement » et topos, « lieu) », pour désigner les effets spatiaux de l’industrialisation de/sur l’expérience humaine. Elle s’inscrit dans la... Voir l’article

  • Espace
    Un documentaire d’#Eléonore_Gilbert
    https://www.on-tenk.com/fr/documentaires/luttes/espace

    À l’aide d’un croquis, une petite fille explique comment l’espace et les jeux se répartissent lors de la récréation, en particulier entre les garçons et les filles, et en quoi cela lui pose un problème au quotidien. Malgré ses différentes tentatives pour régler cette question, elle ne trouve pas de solutions, ceci d’autant plus qu’il passe inaperçu pour les autres, enfants comme adultes, qui ne semblent pas être concernés. On découvre alors les subtilités d’une géopolitique de l’espace public à l’échelle d’une cour d’école.

    https://youtu.be/g9Cws1nzqL4

    #Espace #éducation #éducation_différenciée #genre #récréation

  • The Radical Imagination of Mike Davis
    https://jacobin.com/2022/11/mike-davis-southern-california-capitalism-struggle

    When Mike Davis died last month, he was a celebrity, but hardly one drawn to his effervescent fame. City of Quartz, his surprise bestseller, won him an international audience in 1990. Davis later reported himself “utterly shocked” by the book’s success. Thereafter, he might have spent decades on the lecture circuit, but Davis plowed ahead, turning out one volume of Marxist-inflected social criticism after another, often contemplating an amazingly disparate set of apocalyptic challenges: climate change, world hunger, viral pandemics, and the rise of homegrown fascism.

    Je vous propose de lire l’extrait suivant de son introduction dans City of Quartz. On y découvre une comparaison statistique qui en dit long sur l’intensité de la violence à laquelle sont exposés les classes populaires du pays qui se réserve le droit exclusif de faire valoir ses intérêts manu militari .

    Homicide is still the largest single cause of death for children under eighteen in Los Angeles County. Years ago, I used the Sheriff Department’s ‘gang-related homicide’ data to estimate that some 10,000 young people had been killed in the L.A. area’s street wars, from the formation of the first Crips sets in 1973—4 until 1992. This, of course, is a fantastic, horrifying figure, almost three times the death toll of the so-called ‘Troubles’ in Northern Ireland over a roughly similar time span. It is even more harrowing when we consider that most of the homicides have been concentrated in a handful of police divisions. Add to the number of dead the injured and permanently disabled, as well as those incarcerated or on parole for gang-related violations, and you have a measure of how completely Los Angeles – its adult leaderships and elites – has betrayed several generations of its children.

    Cette brève mise en relation nous fait comprendre que ces films dits de suspence comme The Warriors et Assult on Precinct 13 constituent effectivement des reconstitutions dramaturgiques de la réalité vécue par nos amis étatsuniens.

    The Warriors
    https://en.m.wikipedia.org/wiki/The_Warriors_(film)

    Assault on Precinct 13
    https://en.m.wikipedia.org/wiki/Assault_on_Precinct_13_(1976_film)

    On trouve les oeuvres de Mike Davis chez notre vendeur préféré de livres anglais et dans les bibliothèques clandestines de l’internet. Cet auteur exceptionnel nous indique toujours le chemin vers une compréhension des conditions d’existence sous l’impérialisme

    https://en.m.wikipedia.org/wiki/Mike_Davis_(scholar)

    Books
    Nonfiction

    Prisoners of the American Dream: Politics and Economy in the History of the U.S. Working Class (1986, 1999, 2018)
    City of Quartz: Excavating the Future in Los Angeles (1990, 2006)
    Ecology of Fear: Los Angeles and the Imagination of Disaster (1998)
    Casino Zombies: True Stories From the Neon West (1999, German only)
    Magical Urbanism: Latinos Reinvent the U.S. Big City (2000)
    Late Victorian Holocausts: El Niño Famines and the Making of the Third World (2001)
    The Grit Beneath the Glitter: Tales from the Real Las Vegas, edited with Hal Rothman (2002)
    Dead Cities, And Other Tales (2003)
    Under the Perfect Sun: The San Diego Tourists Never See, with Jim Miller and Kelly Mayhew (2003)
    The Monster at Our Door: The Global Threat of Avian Flu (2005)
    Planet of Slums: Urban Involution and the Informal Working Class (2006)
    No One Is Illegal: Fighting Racism and State Violence on the U.S.-Mexico Border, with Justin Akers Chacon (2006)
    Buda’s Wagon: A Brief History of the Car Bomb (2007)
    In Praise of Barbarians: Essays against Empire (2007)
    Evil Paradises: Dreamworlds of Neoliberalism, edited with Daniel Bertrand Monk (2007)
    Be Realistic: Demand the Impossible (2012)
    Old Gods, New Enigmas: Marx’s Lost Theory (2018)
    Set the Night on Fire: L.A. in the Sixties, co-authored by Jon Wiener (2020)

    Fiction

    Land of the Lost Mammoths (2003)
    Pirates, Bats, and Dragons (2004)

    #USA #Los_Angeles #violence #jeunesse #marxisme #sciences #guerre

  • À propos d’un livre de lettres sur « la peste » - bascules
    https://blogs.mediapart.fr/bascules/blog/011122/propos-dun-livre-de-lettres-sur-la-peste

    La biopolitique en tant que logique de gouvernement produit moins l’uniformité d’un monde que des différences dans la valeur des vies, dans l’espérance que chacun-e peut en attendre. Il y a des vies vivables et d’autres beaucoup moins.

    (...) Pour Cheval, elle n’est qu’une colonisation à l’œuvre par l’extension du contrôle que seuls son approche phénoménologique semble percevoir. Se faisant, il cherche à radicaliser Foucault pour trouver une affrontement face à la biopolitique en tant que telle, dans une lutte contre l’histoire plutôt qu’un corps à corps constant face aux dispositifs de pouvoirs et de contre-pouvoirs. De Foucault, il veut garder les slogans et les mots d’ordre, pas l’enquête ni l’attention aux luttes (...)

    (...) minimiser la pandémie l’évacue d’emblée. La pandémie de covid-19 n’a pourtant précisément pas laissé des exigences sur la qualité de l’air comme l’antiterrorisme a laissé des portiques. ll se peut que cela reste une intrigue à explorer, et que ce soit ce type d’acclimatation d’une population à des conditions d’existences dégradées qui constitue tout l’enjeu de la biopolitique réelle plutôt qu’idéelle.

    (...) Il ne s’attaque pas à la vie coupée de sa forme, à la nécessité d’une vie inséparée (ce qui relève d’une opposition réelle à la biopolitique). Ce qui le désespère (comme toute une part des phénoménologues) c’est que les savoirs et les instruments de la sciences aient quelque chose à dire du monde. Contre toute possibilité des savoirs scientifiques comme points de médiation entre nous et les mondes autres qu’humains, contre toute possibilité de tenir ensemble des formes d’abstraction et des manières de sentir, Cheval veut réaffirmer la supériorité de la vie de l’esprit, de l’idée de l’humain comme seule forme valable pour comprendre le monde. Il ne bataille pas pour d’autres politiques de la vie, il ne veut que retrouver celle qui lui manque. Minimiser la pandémie, en faire un cycle naturel et tragique dont la technique vient perturber le cours, ce n’est alors qu’une manière de faire du milieu un cadre naturel intangible au sein duquel se déploie la pensée. La nature n’est ainsi plus qu’un cadre que la technique ne cesse de trahir. Que les choses du monde, dans toute leur étendue (bien au-delà du seul langage humain), comptent dans les conflits politiques, c’est pourtant ce qui manque terriblement et nous laissent impuissants, sans pouvoirs aucuns sur la situation.

    https://seenthis.net/messages/976908

    #biopolitique #sciences #pandémie

  • Biopolitiques : usages d’un concept en temps de pandémie
    https://demainlaveille.substack.com/p/biopolitiques-usages-dun-concept

    L’épidémie de COVID-19 aura donné lieu, entre-autres choses, à de nombreuses prises de positions publiques et médiatiques. On peut regretter que celles-ci n’aient que rarement été à la hauteur de la crise, quand elles ne donnaient pas tout simplement dans le covido-négationnisme. Or bien souvent, les influences théoriques (plus ou moins bien digérées) qui nourrissent de telles déclarations ne sont pas absolument explicites, mais se laissent entrevoir : par exemple, lorsque Alain Damasio compare le virus aux étrangers – « les migrants (…), les pas-comme-nous », etc. – et nous enjoint à accepter l’altérité du vivant qu’il constitue, on y décèle son appétence pour un certain vitalisme deleuzien, ou pour les travaux plus récents de Bruno Latour. Doit-on pour autant jeter le bébé avec l’eau du bain, rendre Deleuze responsable des métaphores nauséabondes qu’il aurait indirectement « inspirées » ? En définitive, cette seule question n’est sans doute pas très pertinente, mais il me semble toutefois intéressant de s’arrêter un peu sur les manières concrètes dont un héritage conceptuel peut être mobilisé, si ce n’est dévoyé, pour servir des positionnements politiques inconséquents et dangereux.

    Et, puisque parmi les théoriciens invoqués par les discours sur la pandémie, Michel Foucault semble être l’un des plus prisés (à vrai dire, cela n’a rien d’étonnant), j’aimerais me pencher sur son cas, et en particulier sur le concept de biopolitique – selon une double approche : disqualifier ses mésusages d’abord, et tenter ensuite de déterminer s’il peut, mieux utilisé, s’avérer tout de même éclairant dans nos approches de la situation pandémique.

    (...) si certaines figures médiatiques installées ont pu invoquer Foucault comme une référence bon teint (à l’image de BHL, dans Ce virus qui rend fou), c’est bien au sein de « l’extrême-gauche », pour parler vite, que cette référence mérite réflexion et critique. Une publication d’Olivier Cheval sur le site lundimatin, plaque tournante du confusionnisme s’il en est, me semble fournir un bon exemple. Son deuxième volet s’appuie sur Agamben pour fustiger la « biopolitique » épidémique, puis le troisième propose de « penser ce qui nous arrive avec Michel Foucault ». Or, l’auteur finit assez vite par déclarer que, si « les foucaldiens ont souvent été très réservés face à la manière dont Giorgio Agamben a investi le champ critique de biopolitique », la crise « donne raison (…) à Agamben ». Les absents, et donc les morts, ont toujours tort… Non pas que je souhaite ici « absoudre » Foucault, mais cela est sans doute symptomatique de la manière dont ses travaux sont relus, depuis une perspective qui a souvent plus à voir avec les affinités complotistes et situées, par exemple, d’un Agamben. Que ces dernières soit consubstantielles à ses directions théoriques, ou bien une dérive récente de sa trajectoire intellectuelle, là n’est pas le propos.

    #covid-19 #covido-négationnisme #vitalisme #Olivier_Cheval #Lundi_Matin #Alain_Damasio #Manifeste_conspirationniste #manifeste_con. #Gilles_Deleuze #microfascisme

    • (...) par une sorte d’élévation au rang de résistance politique du tempérament contrarien, toute participation à la prévention sanitaire, à la réduction des risques, à la solidarité épidémique, etc, serait réductible à la soumission au mot d’ordre biopolitique et, donc, serait un méprisable renoncement.

      (...) D’abord, rappelons à nouveau que la captation fréquente de ces références par le mouvement antivax et leurs alliés vient rabattre ces considérations précisément sur la notion d’exclusion (les non-vaccinés, les non-masqués, comme victimes auto-proclamées d’une exclusion politique), tendant à confondre les deux modèles et ramener « le lépreux » au milieu de la ville pestiférée. Ensuite, il faut justement insister sur le fait qu’il s’agit là de modèles. Foucault parle à leur sujet de « rêve politique » : ces schémas fonctionnent avant tout, du côté de l’exercice du pouvoir, comme imaginaire et comme référent technique ; « la ville pestiférée, (...) c’est l’utopie de la cité parfaitement gouvernée10 ». Il est certes ridicule de ne pas prendre en compte les façons dont, concrètement, la pandémie a été l’occasion de renforcements divers des procédures de surveillance et de contrôle, mais il est sans doute faux d’y voir une rupture, plutôt qu’une mise en exergue d’une logique déjà à l’œuvre en temps « normal » – par exemple, le ciblage différencié de certaines populations identifiées comme « indisciplinées »11 trouve avec l’épidémie de nouvelles manières de se déployer. Foucault insiste : « la peste (celle du moins qui reste à l’état de prévision), c’est l’épreuve au cours de laquelle on peut définir idéalement l’exercice du pouvoir disciplinaire. Pour faire fonctionner selon la pure théorie les droits et les lois, les juristes se mettaient imaginairement dans l’état de nature ; pour voir fonctionner les disciplines parfaites, les gouvernants rêvaient de l’état de peste.12 » Ainsi, ce fonctionnement idéal ne saurait se réaliser pleinement dans une situation épidémique effective, dont on a vu qu’elle impliquait aussi pour une bonne part une désorganisation institutionnelle frappante. En revanche, dans ces même pages, Foucault entend montrer que ces modèles de contrôles trouvent leur application plus concrète au sein des lieux d’enfermements des sociétés disciplinaires (et c’est là, en fait, que l’exclusion du lépreux et le découpage des pestiférés trouvent vraiment à se confondre) : « l’asile psychiatrique, le pénitencier, la maison de correction, l’établissement d’éducation surveillée, et pour une part les hôpitaux, d’une façon générale toutes les instances de contrôle individuel fonctionnent sur un double mode ; celui du partage binaire et du marquage ; et celui de l’assignation coercitive, de la répartition différentielle13 ». En un sens, plutôt que de refuser les masques et la prudence, de peur de réaliser le rêve politique de nos dirigeants, les bruyants lecteurs de Foucault auraient pu s’intéresser à la situation catastrophique des détenus en pleine épidémie14. N’oublions pas que ces commentaires sur la peste, dans Surveiller et punir, ouvrent le chapitre sur le Panoptique, autre « rêve » politique, et ne laissons pas la force évocatrice des utopies du pouvoir détourner nos yeux de ses véritables lieux d’accomplissement.

      au vu du nombre de lecteurs de LundiMatin, #toctoc