• À propos de L’arcane de la reproduction
    https://www.revue-ouvrage.org/recension-arcane

    Fortunati s’appuie et approfondit la thèse développée par Mariarosa Dalla Costa (sociologue, fondatrice de Lotta Femminista) qui, dans son essai Les femmes et la subversion sociale, publié en 1972, soutient que le travail de reproduction est une forme spécifique de production capitaliste consistant à produire et à reproduire la marchandise force de travail. L’Arcane de la reproduction est mu par le projet de systématiser cette thèse tout en analysant les « rapports réels » que le capital entretient « en secret » avec le travail de reproduction. Fortunati s’appuie et approfondit la thèse développée par Mariarosa Dalla Costa (sociologue, fondatrice de Lotta Femminista) qui, dans son essai Les femmes et la subversion sociale, publié en 1972, soutient que le travail de reproduction est une forme spécifique de production capitaliste consistant à produire et à reproduire la marchandise force de travail. L’Arcane de la reproduction est mu par le projet de systématiser cette thèse tout en analysant les « rapports réels » que le capital entretient « en secret » avec le travail de reproduction.

    Afin de dé-fétichiser le processus de reproduction, considéré comme un domaine appartenant à « la vie privée », Fortunati procède à une analyse systématique de la théorie de la valeur développée par Karl Marx. Celle-ci se centre exclusivement sur la sphère de la production, ce qui, selon Fortunati, ne permet pas de comprendre l’ensemble du cycle de la production capitaliste qui est caractérisé par l’exploitation du travail productif, mais aussi reproductif. À partir du travail domestique (non rémunéré) et de la prostitution, Fortunati propose donc une analyse systématique sur la reproduction. Pour ce faire, elle applique au processus de reproduction les catégories développées par Marx pour analyser le processus de production et explore les convergences et les divergences entre ces deux processus.

    L’Arcane de la reproduction repose également sur la thèse opéraïste (formulée en 1966 par Mario Tronti dans Ouvriers et capital) selon laquelle les transformations du capital sont le résultat, ou plutôt la réponse, aux luttes. Ainsi, pour comprendre les transformations, Fortunati relate tout au long de l’ouvrage des luttes et des rébellions souvent souterraines et non concertées (comme la diminution de la natalité), mais qui font preuve d’un refus des femmes au travail de #reproduction.

    #féminisme #communisme #opéraïsme #livres #édition

  • Lire la tradition radicale noire aujourd’hui. À propos de Cedric Robinson
    https://www.contretemps.eu/marxisme-noir-cedric-robinson

    Dans son ouvrage Black Marxism : The Making of the Black Radical Tradition, initialement paru en 1983, Robinson revient sur la genèse de cette tradition politique et philosophique et analyse les liens qu’elle entretient à l’égard du marxisme. Il s’attarde sur trois figures – W. E. B. Du Bois, C. L. R. James et Richard Wright – et discute de leur rattachement au radicalisme noir mais aussi au marxisme. L’ouvrage constitue un réel apport, en ce qu’il définit les contours ou la nature de la tradition radicale noire, qui, selon lui, s’ignore comme telle.

    Les éditions Entremonde ont entrepris la démarche attendue et heureuse de traduire ce texte important et de le rendre ainsi disponible à un public francophone[2]. Car malgré l’ampleur de ce travail et son ancrage indéniable dans des débats à la fois historiographiques et militants, Black Marxism n’a pas connu une diffusion à la hauteur des enjeux soulevés. Dans son avant-propos, Robin D.G. Kelley – qui a été l’étudiant de Cedric Robinson – explique que, si l’ouvrage a été finement lu et travaillé par la génération de militant·es à laquelle il a appartenu, il n’a selon lui pas connu la réception attendue du grand public ou du monde universitaire, malgré une réédition en 2000.

    #livres #éditions #communisme #marxisme

  • Maria Mies, 1931-2023
    Fighting housewifisation and reclaiming our planet
    https://www.radicalphilosophy.com/obituary/maria-mies-1931-2023

    The first gift that Maria Mies leaves us is her understanding of capitalism as a global system reorganising life and production at once, experienced differently across the world economy, and centred on the home as the key patriarchal site of labour-surplus extraction and struggle. Mies is globally renowned for her book Patriarchy and Accumulation on a Global Scale: Women in the International Division of Labour, originally published by Zed in 1986, and for proposing, in the words of Silvia Federici, who wrote the forward to the latest 2014 edition, ‘a vision of world history centred on the “production of life” and the struggles against its exploitation’. Central to Mies’ thinking is the concept of housewifisation, that concerns the ways in which capitalism structures patriarchy by constructing women as housewives, homemakers and/or subordinate reproductive labourers, eventually projecting this disadvantage onto the labour market.

    #féminisme #communisme #feminism #communism

  • Entretien avec Leopoldina Fortunati : « La reconnaissance économique du travail domestique est restée un trou noir dans le débat politique »
    https://www.alterechos.be/seule-la-strategie-de-reconnaissance-economique-du-travail-menager-peut-e

    En effet. Mais le prix à payer pour acquérir cette liberté reste assez élevé. Notre revendication d’un salaire pour le travail ménager est née d’un positionnement féministe anticapitaliste dans un contexte de transformation sociale majeure, marqué par l’entrée des femmes sur le marché du travail. Seulement cette entrée s’est faite par la voie des emplois précaires, flexibles, de manière à leur permettre de concilier vie privée et vie professionnelle. Le travail domestique a continué et continue de les attendre dès qu’elles rentrent à la maison. Tout le poids de la famille a continué de peser sur leurs épaules. Sur le marché du travail, les femmes restent moins bien payées parce qu’elles sont obligées de faire du temps partiel, d’aménager leur carrière pour telle ou telle raison. L’Arcane a démontré, là aussi, les raisons structurelles de la « faiblesse » des femmes quand elles se retrouvent sur le marché du travail. Elles sont « condamnées » dans cette société capitaliste à la subordination au travers de métiers dévalorisés et de rythmes de travail pensés par et pour les hommes. Il suffit de voir le nombre de femmes qui arrivent à faire carrière. Quand il y a des enfants, elles doivent préférer des emplois moins bien payés, plus adaptés à leur réalité, proches du domicile, demandant peu de mobilité… Et, si elles se séparent, elles deviennent pauvres, immédiatement.

    #féminisme #communisme

  • « Femmes et subversion sociale » de Mariarosa Dalla Costa disponible en librairie !
    https://www.hobo-diffusion.com/catalogue/9782940426645-les-femmes-et-la-subversion-sociale-rupture

    Cette anthologie de textes clés déploie quarante années d’engagements politiques de l’une des militantes et théoriciennes féministes les plus influentes au monde. Mariarosa Dalla Costa pose une jonction entre féminisme et marxisme qui transcende le féminisme majoritaire des années 1970.

    Dans son célèbre manifeste de 1972, compris dans ce recueil, Dalla Costa propose l’une des premières articulations entre le travail domestique effectué par les femmes au sein de chaque foyer,et la contribution de ce travail, partie prenante de l’usine sociale, à l’économie productive. L’évolution de la famille est ici passée sous le crible d’une analyse dynamique des mouvements du capital, du fordisme des Trente Glorieuses à la restructuration néolibérale, ainsi que des luttes féministes qui lui sont associées.

    #féminisme #communisme #livres #édition

  • Silvia Federici: «Die Nacht zu einem gefährlichen Ort zu machen, war im Interesse der Mächtigen»
    https://www.woz.ch/2341/silvia-federici/die-nacht-zu-einem-gefaehrlichen-ort-zu-machen-war-im-interesse-der-maechtigen

    In Ihrem Essay «Die Welt wieder verzaubern» beziehen Sie sich positiv auf die Queerbewegung: Die queere Ablehnung von Geschlecht sei auch eine Ablehnung der geschlechtlichen Arbeitsteilung.

    Ja. Ich mag es allerdings nicht, wenn argumentiert wird, Frauen seien kein angemessenes Subjekt für die feministische Bewegung. Ich finde, sie sind ein wichtiges Subjekt – aber ich denke Frauen nicht als biologische Kategorie. Sondern als historische. Politische Kämpfe verändern Identität. Die feministische Bewegung hat die Frage transformiert, was es heisst, eine Frau zu sein. Es gibt nicht eine Definition von Frau. Die feministische Bewegung, die ich kenne, hat immer analysiert, wie der Kapitalismus Weiblichkeit und Männlichkeit konstruiert – auf eine sehr unterdrückerische, normative Weise. Als Ausdruck einer ganz bestimmten Arbeitsteilung. Heute heisst es oft, die feministische Bewegung der Sechziger und Siebziger sei essenzialistisch gewesen. Aber die ganze Kritik an der Biologie war schon da. Das sehen Sie, wenn Sie die ganz frühen Dokumente der Bewegung lesen.

    #féminisme #communisme #reproduction #Feminismus #Kommunismus #Reproduktion

  • RIP Mario Tronti
    https://www.repubblica.it/politica/2023/08/07/news/mario_tronti_morto_politico_92_anni-410335343

    È morto a 92 anni Mario Tronti, politico e filosofo, una vita a sinistra. Già militante del Partito comunista italiano, Tronti è stato anche parlamentare. Eletto la prima volta al Senato nel 1992 con il Pds e, successivamente, nel 2013 con il Partito democratico. È scomparso questa mattina intorno alle 10 e 30 a Ferentillo, in provincia di Terni, conferma il dem umbro Pierluigi Spinelli.

    Si definiva un “rivoluzionario conservatore”, ma da alcuni anni si era allontanato dai riflettori della politica: «Sono in ritiro spirituale, nel monastero di Poppi, nel Casentino, retto dalle monache camaldolesi. Mercoledì compio 90 anni e questo passaggio bisogna farlo bene, sentirlo interiormente», disse a Repubblica in occasione del suo novantesimo compleanno. “La morte? L’attendo con serenità”, aggiunse. “Ho vissuto abbastanza. Spero tuttavia che sia un passaggio facile. Per dirla con Montaigne confido che la fine mi colga mentre sto coltivando le mie rape nell’orto".

    • Connaît vraiment celui qui hait vraiment. L’usine et la société, Mario Tronti, 1962.

      Mario Tronti, Michel Valensi
      https://www.cairn.info/revue-lignes-2013-2-page-143.htm

      La question du « populisme » hante la politique italienne (et européenne) depuis – et c’est l’analyse de Mario Tronti – « qu’il n’y a plus de peuple ». À quel moment ce concept-réalité s’est-il désagrégé et se peut-il qu’il se réagrège dans une société où la classe est devenue une catégorie sociologique ? « Je n’ai jamais plus oublié la leçon de vie apprise aux grilles des usines, quand nous débarquions avec nos tracts prétentieux qui invitaient à la lutte générale anticapitaliste, et la réponse, toujours la même, des mains de ceux qui prenaient ces bouts de papier et disaient en riant : “c’est quoi ? c’est du pognon ?” Telle était la “rude race païenne” », écrit Mario Tronti dans Nous opéraïstes. Le “roman de formation” des années soixante en Italie, Paris, Éditions de l’éclat, 2013, p. 24. « Peuple », parce qu’il y eut un « peuple communiste », dont l’Italie a témoigné, peut-être plus durablement qu’ailleurs en Europe, et dont la voix de Mario Tronti témoigne à son tour. Issu des milieux populaires romains, il sera l’une des figures les plus importantes de l’opéraïsme italien, au sein duquel s’est forgé ce style « scandé, ciselé, combatif, constant, agressif et lucide » (ibid., p. 19) dont il est l’héritier et qui donne à ses écrits une dimension quasi unique dans la prose politique du xx-xxi e siècle. Ce texte est une contribution à une discussion sur la question du « populisme » organisée par le Centro per la Riforma dello Stato. L’original italien a été publié dans la revue Democrazia e diritto, n° 3-4/2010.

      #Mario_Tronti #operaïsme

    • L’AUTONOMIE DU POLITIQUE CHEZ TRONTI, Toni Negri
      http://www.euronomade.info/?p=11938

      C’est à cette figure-là de l’histoire moderne, bien différente de la sienne, que j’étais, moi, profondément lié ; et je l’avais précisément appris d’Ouvriers et capital : il fallait suivre « l’histoire interne de la classe ouvrière », c’est-à-dire l’histoire de sa subjectivation progressive. Ce que je tentais de mettre en pratique, c’était le développement de l’intuition trontienne qui insistait sur la nécessité d’évaluer le degré de maturité auquel était arrivée la subjectivation de la force de travail, au point de – je cite Ouvriers et capital« compter vraiment deux fois dans le système de capital : une fois comme force qui produit le capital, et une autre fois comme force qui refuse de le produire ; une fois dans le capital, une fois contre le capital ».

      Ouvriers et capital, Mario Tronti (pdf)
      https://entremonde.net/IMG/pdf/entremonde-ouvriers_et_capital-tronti-livre-2-2.pdf

      #refus_du_travail #subjectivation #classe_ouvrière

    • "History has become small"
      Mario Tronti: I am defeated
      https://cominsitu.wordpress.com/2015/03/08/mario-tronti-i-am-defeated

      Under the soles of his shoes, you can still recognise the dirt of history. “This is all that remains. A mix of straw and shit by which we delude ourselves into erecting cathedrals to the worker’s dream.” Here’s a man, I say to myself, imbued with a consistency that bursts through in a total melancholy. It’s Mario Tronti, the most celebrated of the theorists of Operaismo. He has only recently finished writing a book on this subject: the origins of his thought, how it has changed and what it is today. I don’t know who will publish it (I would guess a decent publisher). I read a profound sense of despair. Like a chronicle of defeat articulated through the long agony of a past that has not yet passed at all, that refuses to die, but is no longer wanted.

      [...]

      How did your interest in Tai Chi start?

      Thanks to my daughter who loves and practices oriental culture. She would have wanted to become a nun, so she chose the same profound consistency in this world that I’ve only touched.

      Is there an element of unpredictability with children?
      Always: with individuals, just like with history.

      Did you expect that the story – I mean yours – would end this way?
      I always expect the best. Then come the knocks. Coming up against facts without an airbag can do you damage. I was a communist, marxist, operaista. Some things end. Some things last. I have learnt and applied the lesson of political realism: you can’t ignore the facts.

      And the facts today are indicative of a great crisis?

      Great and long. It concerns all of us a little, at many diverse levels. It’s lasted at least seven years and still nobody is able to tell us how to get out of it. We’re living in a time without epoch.

      What does it mean?
      It is our time, however it lacks an epoch: this period that has arisen and will continue into the future. History has become small, the daily report has prevalence: gossip, complaints, platitudes.

      #défaite #mélancolie_théorique (≠rien) #histoire #communisme

    • Partialité, initiative, organisation : les usages de Lénine par Tronti
      https://www.contretemps.eu/lenine-tronti

      Dans cette intervention, nous voudrons tenter un examen critique des usages de Lénine dans l’œuvre de Mario Tronti, en nous focalisant essentiellement sur les textes réunis dans Ouvriers et capital (1966), ouvrage central de l’expérience opéraïste classique telle qu’elle a été définie et délimitée par Tronti lui-même. Nous partons de l’idée que l’un des aspects les plus intéressants, sinon l’originalité principale de ce marxisme, a consisté dans l’affirmation de la centralité politique du travail. Affirmation théorique, mais qui est ancrée dans une situation sociale concrète : c’est au contact des jeunes générations ouvrières des années 60 et de leurs pratiques spécifiques d’insubordination que la pensée opéraïste découvre une subjectivité politique radicale à même le rapport social de production.

    • Un aventurier révolutionnaire dans l’interrègne. Mario Tronti (1931-2023)
      https://legrandcontinent.eu/fr/2023/08/08/un-aventurier-revolutionnaire-dans-linterregne-mario-tronti-1931-20

      Il est difficile de penser à une autre intelligence européenne qui soit passée de la culture du parti communiste et de l’horizon de la politique révolutionnaire — il était le cofondateur de l’influente revue Classe Operaia — à la participation parlementaire — en tant que sénateur du Partito Democratico — pour finir par un engagement profond dans la grammaire théologico-politique du christianisme occidental — allant jusqu’à professer une admiration univoque pour le pontificat de Benoît XVI, attitude théologique d’une gauche qu’on a pu qualifier de « marxiste ratzingerienne ». La pensée et l’activité politique de Tronti pourraient très bien être placées sous le signe de la figure de l’aventurier, c’est-à-dire de quelqu’un qui s’engage à prendre des risques, envers et contre toutes les mains tendues par le sens commun. Tronti gravitait en fait à cheval entre l’ethos de deux figures distinctes : l’aventurier preneur de risques et l’homme politique par vocation. Mais au fond de lui-même, il était convaincu que seule la première pouvait permettre à un homme politique passionné de s’acquitter véritablement de sa tâche.

      « Chez le Tronti tardif, la passion révolutionnaire devient une révocation de la politique moderne, sans pour autant renoncer au schisme contre la vie sociale comme condition préalable à la sérénité existentielle. » Gerardo Muñoz

    • « L’histoire, c’est eux, nous, c’est la politique ». Entretien avec Mario Tronti

      Mario Tronti (1931-2023), figure centrale de la culture marxiste de la seconde moitié du 20e siècle, est décédé le 7 août dernier. Dans cet entretien de 2016, inédit en français, il revient sur sa trajectoire militante et intellectuelle 👇

      https://www.contretemps.eu/mario-tronti-marxisme-operaisme

      Cet entretien a été conduit par Martin Cortes à Rome en février 2016 et fait partie de l’édition espagnole de La autonomía de lo político [L’autonomie du politique] (Buenos Aires, Prometeo, 2018). Il a été repris dans Jacobin America Latina le 8 août 2023. La traduction et les intertitres sont de Contretemps.

      https://twitter.com/SRContretemps/status/1690273066092244992

  • Maintenant en librairie :
    https://entremonde.net/sur-les-gilets-jaunes

    Le mou­ve­ment des Gilets jaunes est trop étrange pour qu’on puisse y voir un verre à moitié plein ou à moitié vide. Ne res­sem­blant à rien de déjà vu, il ne suffit pas de lister ce qui lui aurait manqué pour qu’il cadre avec des sché­mas préé­ta­blis ; on peine même, a pos­te­riori, à l’inté­grer aux théo­ries pré­dic­ti­ves qui, d’ailleurs, ne l’avaient pas vu venir. Le phé­no­mène est pour­tant connu, mais il sur­prend tou­jours : il arrive, par­fois, que les pro­lé­tai­res ne fas­sent rien comme prévu, et c’est très bien... mais cela n’est pas sans géné­rer quel­ques inquié­tu­des. Le trop de réa­lité excède tou­jours…

    #France #GiletsJaunes

  • Marxisme noir, une plongée passionnante dans la tradition radicale noire
    https://www.revolutionpermanente.fr/Marxisme-noir-une-plongee-passionnante-dans-la-tradition-radica

    Il ne suffit pas d’utiliser les mêmes termes pour que le concept soit le même. Robinson, lui, concède également qu’il y a un caractère racial au capitalisme. Toutefois, selon lui le rapport entre racisme et capitalisme découle d’un « racialisme » antérieur au capitalisme. Ainsi, selon Robinson, au début du capitalisme, le racisme était déjà assez largement présent. Pour reprendre ce que j’écris dans la préface « Le racialisme, en tant que force matérielle présente dans les sociétés européennes précapitalistes, aurait donc donné dès le départ une orientation raciale au capitalisme. » (p. 17) Le caractère racial du capitalisme ne découlerait donc pas uniquement des rapports entre l’Europe et « son dehors », mais serait à trouver au sein même de cette Europe – dans les rapports entre l’Europe et ses « parias ». Cette approche permet à Robinson d’éviter de sombrer dans une approche trop mécaniste du développement capitaliste et du racisme (où les étapes historiques se succéderais de manière linéaire et simpliste).

    #livres #édition #communisme

  • “Marxisme noir” de Cedric Robinson, ou la généalogie de la conscience révolutionnaire africaine
    https://www.philomag.com/articles/marxisme-noir-de-cedric-robinson-ou-la-genealogie-de-la-conscience-revolut

    #Marxisme noir, du théoricien politique afro-américain Cedric Robinson (1940-2016), est disponible en français. Paru pour la première fois il y a une quarantaine d’années, ce livre-somme est un classique de la théorie critique de la fin du XXe siècle. Démesurément ambitieux, il offre à la fois une histoire longue de l’éveil du racisme européen moderne et, comme en vis-à-vis, une genèse de l’activisme et de la pensée révolutionnaires noires.

    Si l’ouvrage, épais et dense, au style allusif et labyrinthique, fascine depuis longtemps étudiants et jeunes chercheurs aux États-Unis ou en Grande-Bretagne, c’est en partie du fait des malentendus et des querelles d’interprétation qu’il rend possible. Son titre lui-même n’est pas sans embarras. Le marxisme noir dont il sera question n’est en effet pas à proprement parler l’objet du livre, mais plutôt l’annonce d’un paradoxe.

    #communisme #livres #édition

  • Marxisme noir - extraits de l’introduction :
    https://qgdecolonial.fr/2023/05/27/marxisme-noir

    Néanmoins, il reste juste de dire qu’à l’origine, c’est-à-dire dans son substrat épistémologique, le #marxisme est une construction occidentale – une conceptualisation des affaires humaines et du développement histo­rique émergeant des expériences historiques des peuples européens, mé­diées à leur tour par leur civilisation, leurs ordres sociaux et leurs cultures. Ses origines philosophiques sont sans aucun doute occidentales. Mais on peut en dire autant de ses présupposés analytiques, de ses perspectives his­toriques, de ses points de vue. Cette conséquence des plus naturelles a pris une ampleur pour le moins inquiétante, puisque les marxistes européens ont le plus souvent présumé que leur projet coïncidait avec le développement historique mondial. Désorientés, semble-t-il, par l’ardeur culturelle des civilisations dominantes, ils ont pris pour des vérités universelles les struc­tures et dynamiques sociales issues de leur propre passé, lointain comme plus proche. Plus important encore, les structures les plus profondes du « matérialisme historique », la connaissance préalable à sa compréhension des mouvements historiques, ont tendu à exonérer les marxistes européens de leur devoir de recherche sur les effets considérables qu’ont eus sur leur science la culture et l’expérience historique. L’existence des idées directrices qui ont persisté dans la civilisation occidentale (et Marx lui-même, comme nous le verrons, a été amené à admettre de tels phénomènes), réappa­raissant à des « stades » successifs de son développement jusqu’à dominer l’arène de l’idéologie sociale, ne trouve que peu voire pas de justification théorique dans le marxisme. L’une de ces idées récurrentes est le racialisme : la légitimation et la corroboration de l’organisation sociale comme étant naturelle par rapport aux éléments « raciaux » qui la composent. Bien que n’étant pas spécifiques aux peuples européens, son apparition et sa codifi­cation au cours de la période féodale, au sein des conceptions occidentales de la société, allaient avoir des conséquences considérables et persistantes.

    #livres #édition #communisme #racisme

  • Sortie en librairie aujourd’hui :
    https://entremonde.net/marxisme-noir

    Dans ce clas­si­que de la pensée radi­cale noire enfin tra­duit en fran­çais, Cedric Robinson entre­prend d’écrire une his­toire intel­lec­tuelle du radi­ca­lisme noir. Bien que ce livre soit sur­tout resté dans la pos­té­rité pour la thèse du « capi­ta­lisme racial » qu’il y déve­loppe, Robinson revient, avec une érudition impres­sion­nante, sur les ori­gi­nes intra-euro­péen­nes du racia­lisme, ainsi que sur les ori­gi­nes euro­péen­nes du #marxisme avant de s’attar­der sur le déve­lop­pe­ment de l’his­toire afri­caine et les débuts de l’escla­vage trans­at­lan­ti­que. Enfin, il étudie minu­tieu­se­ment trois figu­res majeu­res de la tra­di­tion radi­cale noire : W.E.B. Du Bois, C.L.R. James et le roman­cier Richard Wright.

    #livres #édition #communisme #racisme

  • L’Arcane du capitalisme et de la famille
    https://trounoir.org/?L-Arcane-du-capitalisme-et-de-la-famille

    Il faut déjà comprendre une chose que nous avons saisie en travaillant sur la partie de Caliban et la sorcière consacrée à l’accumulation primitive : la grande innovation du capital a été de séparer production et reproduction. Ça lui a permis d’utiliser de façon bien plus productive toutes les forces sociales. En premier lieu, il y a donc séparation entre production et reproduction. Et dans un second temps, subordination : le capital subordonne la reproduction à la production pour faire de l’ouvrier son agent de maintien de l’ordre en quelque sorte, pour faire jouer à l’ouvrier le rôle d’intermédiaire entre lui (le capital) et la femme. Ça, c’est le plan réel. Mais sur le plan formel, il y a eu une orchestration idéologique pluriséculaire grâce à laquelle le capital a toujours été mystérieusement absent de l’espace domestique qu’il a pourtant déterminé. Il semblait qu’il n’avait rien à voir avec ce qui se passait à la maison. C’est cette invisibilité qui était difficile à pénétrer.

    #féminisme #communisme #opéraïsme #Italie #reproduction #livres #édition

  • Entre #féminisme et #opéraïsme : penser la #reproduction sociale. Entretien avec Leopoldina Fortunati
    https://www.contretemps.eu/feminisme-operaisme-reproduction-sociale-entretien-leopoldina-fortunati

    Cela me fait rire, parce que… puisque nous [les militantes de Lotta Femminista] parlions du travail domestique, des femmes au foyer de la classe ouvrière, de la paysanne ouvrière, c’est-à-dire des femmes des strates prolétaires, alors elles ne pouvaient pas ne pas le faire. Elles ont donc commencé à s’intéresser aux travailleuses domestiques, mais de manière très ponctuelle. Ensuite, même aujourd’hui, il y a un grand besoin d’organiser un lien avec les femmes qui font du travail domestique chez les particuliers [le badanti], qui sont mal payées. Parce que justement, c’est une guerre entre les pauvres, parce que beaucoup de familles, même de classe ouvrière, ne sont pas en mesure de s’occuper de leurs parents ou de leurs enfants, parce que les deux travaillent, parce qu’aujourd’hui les deux [femme et mari] sont obligés de travailler et doivent donc recourir à quelqu’un pour s’occuper de leurs parents âgés qui ne peuvent pas rester seuls à la maison. Donc, évidemment, il y a… comment dire… une guerre entre les pauvres : ils essaient de payer le moins possible et les femmes qui font ce travail essaient d’être payées le plus possible. Mais cette situation conduit ensuite à un appauvrissement monstrueux tant de la famille qui travaille que des femmes qui travaillent dans ces familles. Le problème est le suivant : tant qu’un travail comme le travail domestique n’est rémunéré que lorsque tu l’effectues dans une autre maison que la tienne, et tant que tu acceptes de travailler 24 heures par jour dans ta propre maison sans être payée, tu peux organiser toutes les luttes les plus révolutionnaires du monde, les luttes des femmes qui font un travail domestique rémunéré, mais si tu ne pars pas des femmes qui font un travail domestique non rémunéré, tu ne vas nulle part.

  • #Féminisme et théorie de la #reproduction - Morgane Merteuil et Marie Thirion (autrice : Leopoldina Fortunati)
    https://www.hors-serie.net/Dans-le-Texte/2023-01-21/Feminisme-et-theorie-de-la-reproduction-id525

    C’est le cas de la théorie de la reproduction : élaborée à l’orée des années 80 par des féministes que l’époque a hélas rendu à peu près inaudibles, elle fait retour aujourd’hui grâce un travail de traduction entrepris par différentes maisons d’édition, qui nous restituent notre héritage ignoré et nous offrent une seconde chance de nous l’approprier. Presque simultanément, les Editions sociales publient une traduction de Marxisme et oppression des femmes, de Lise Vogel, et les Editions Entremonde une traduction de L’Arcane de la reproduction, de Leopoldina Fortunati. C’est à ce dernier que nous consacrons notre émission : parce que c’est LE livre fondateur de la théorie de la reproduction, paru en Italie en 1981 (deux ans avant le livre de Vogel, donc), et proposant une analyse implacable de ce que Marx appelait la « reproduction sociale ». Si l’auteur du Capital avait bien vu que la force de travail, sur quoi repose tout l’édifice d’extraction de la plus-value, doit être produite et reproduite, il n’a jamais examiné en détail les conditions dans lesquelles cette « production » se réalise, ni surtout qui en assure le travail nécessaire.

    #livres #édition

  • Leopoldina Fortunati - Attaquer à la racine la domination des femmes par le capital
    https://www.contretemps.eu/attaquer-a-la-racine-la-domination-des-femmes-par-le-capital-extrait-dun

    L’Arcane de la reproduction est un ouvrage phare de la pensée féministe-marxiste, Leopoldina Fortunati offre une analyse systématique du processus de reproduction, en se concentrant sur le travail domestique et sur la prostitution. Elle montre, à l’aide des catégories marxiennes, comment le travail reproductif est central dans la reproduction de la force de travail, et comment il est, en cela, productif au sens marxiste. Dans le sillage de la tradition féministe-marxiste, Fortunati montre alors que le travail reproductif produit non seulement une valeur d’usage mais également une valeur d’échange.

    L’œuvre initialement publiée en 1981 en italien (éd. Marsilio) a récemment été traduite en français par Marie Thirion aux éditions Entremonde (2022). La version française s’ouvre avec une préface signée par Silvia Federici ainsi qu’un article de Fortunati publié dans Viewpoint Magazine en 2013 (trad. Hélène Goy). Dans cet article repris ci-dessous, Fortunati revient sur sa trajectoire et son engagement politique entre #opéraïsme et #féminisme. Il est suivi par un extrait de l’introduction de l’ouvrage.

    #communisme #livres #édition

  • Mardi 13 décembre à 19h (et non pas le 12)
    https://laparoleerrantedemain.org/index.php/2022/10/15/cycle-operaisme-et-autonomie-acte-3

    Pour ce troisième et dernier temps du cycle sur l’opéraïsme et les autonomies italiennes co-organisé avec les éditions Entremonde, nous aurons le plaisir de recevoir Marco Assennato, qui viendra nous présenter le livre de Manfredo Tafuri, Projet et Utopie. Il sera accompagné d’Antoine Perron et de Gilles Malzac, avec qui nous aurons une discussion sur l’actualité de cette critique de l’esthétique et de l’architecture. Il s’agit ici de parler d’un chapitre méconnu de la pensée italienne, l’école de Venise. Celle-ci s’est, à la fin des années 70, ouverte à certaines pistes de recherche novatrices à propos du rôle et de la fonction de l’art dans le cadre des grands espaces de l’urbanisation contemporaine. On verra comment Tafuri, en s’attachant à appliquer les thèses opéraïstes aux domaines de l’architecture et de l’urbanisme, propose une réflexion sur la métropole comme lieu de l’accumulation capitaliste et de l’antagonisme social. La ville devient, dans cette optique, l’un des sites majeurs de déploiement de la critique sociale, mais aussi de bon nombre d’entreprises avant-gardistes et utopiques : l’espace urbain comme enjeu politique, imbriqué aux rapports de domination et d’aliénation, qu’il s’agit toujours de subvertir. Ici, l’histoire de l’architecture se fera critique de l’idéologie.

    #architecture #urbanisme #opéraïsme

  • Bruno Astarian & R.F. - Ménage à trois : Episode 11 – Le ménage à trois dans la crise qui vient (première partie) #théorie #communisation #communisme http://www.hicsalta-communisation.com/accueil/menage-a-trois-episode-11-le-menage-a-trois-dans-la-crise-qu

    Chez un grand nombre d’experts, il est désormais admis qu’une nouvelle crise mondiale est prévisible à court/moyen terme. Si nous pouvons être d’accord avec une partie de leur propos, notre objet demeure le rapport contradictoire entre les classes en ce qu’il porte son dépassement ou sa reproduction à un niveau supérieur. Nous convenons qu’une grave crise économique aura lieu dans un délai relativement proche, mais l’essentiel pour nous est qu’elle constituera un facteur décisif d’exacerbation de la lutte entre le prolétariat, la CMS et la classe capitaliste. Une telle exacerbation doit logiquement déboucher sur un affrontement de classes d’ampleur mondiale, et se solder ou bien par une révolution communiste victorieuse ou bien par une restructuration ultérieure du MPC. Tel est, pour nous, l’alternative qui marquera la (les) décennie(s) à venir. Et si cet affrontement doit comporter une possibilité de dépassement communiste, il inclura une insurrection majeure, mondiale, du prolétariat. La défaite éventuelle de cette insurrection constituerait la meilleure condition d’une restructuration capitaliste, mais celle-ci pourrait également avoir lieu sans insurrection défaite, comme issue d’une phase revendicative intense. Les autres classes ne resteront pas simplement spectatrices dans l’arène historique. Ceci vaut en premier lieu pour la CMS, qui occupe une place centrale dans ce feuilleton, et dont nous verrons ce qu’elle devient au milieu du clash of the titans entre les deux classes fondamentales. Mais c’est tout aussi vrai – même si nous n’en traiterons pas ici – pour les masses paysannes qui perturbent, dans les pays semi-périphériques et périphériques, le ballet des trois classes du MPC développé sur ses propres bases.

  • Gilles Dauvé - La nation dans tout son état. 2e partie : Mort de la nation ?
    https://ddt21.noblogs.org/?page_id=2176

    On comprend que l’État qualifiable en ce sens de national soit le cas le moins fréquent, réalisable seulement par les capitalismes dominants. Et même là, la crise est possible, comme en Allemagne et en Italie, nations inachevées au début du XXe siècle : la république de Weimar a dû affronter le séparatisme bavarois ; quant au Sud italien, et plus encore la Sicile, leur développement est longtemps resté en retard sur le Nord. Ailleurs, dans les pays dominés, un semblant d’État national est viable tant que le capitalisme mondial leur permet un rôle second mais effectif. Lorsqu’ils s’en désarticulent, rien ne masque plus l’artificialité de l’édifice national, qui se déchire.

    #théorie #communisme #communisation #nationalisme

  • Gilles Dauvé - La nation dans tout son état. 1re partie : Naissance de la nation
    https://ddt21.noblogs.org/?page_id=2158

    Éruption d’une « nation française » après 1789, émergence au XIXe siècle de « nationalités » porteuses de revendications « nationalitaires », « nationalismes » virulents et bellicistes, mouvements de « libération nationale » dans le tiers-monde, éclatement et création d’États se voulant « nationaux » fin XXe siècle, apparition de structures supranationales rivalisant avec les États…
    Cet essai part de l’hypothèse que les sociétés et leur évolution sont déterminées par la manière dont les êtres humains produisent leurs conditions d’existence matérielle, que la façon d’organiser leur vie commune en découle, et que « la nation » en est une forme. Telle que nous la connaissons, pourquoi naît-elle à l’époque moderne ? Quel rapport avec le capitalisme ? Enfin, le capitalisme aurait-il tellement changé que cette forme serait dépassée… ou, au contraire, son évolution contemporaine provoquerait-elle un retour du nationalisme ?

    #théorie #communisme #communisation #histoire #nationalisme

  • Bruno Astarian & R.F. : Ménage à trois: Episode 10 – Théorie de l’interclassisme
    http://www.hicsalta-communisation.com/accueil/menage-a-trois-episode-10-theorie-de-linterclassisme

    L’interclassisme que nous voulons examiner ici est uniquement celui qui consacre l’alliance de la classe moyenne salariée et du prolétariat dans une lutte commune. Ce n’est qu’un cas, historiquement particulier, d’alliance de classes. Il y en a eu bien d’autres, tant dans l’histoire du mode de production capitaliste que dans celle des modes de production antérieurs. Dans tous les cas, y compris celui que nous allons envisager, l’interclassisme unit momentanément deux classes aux intérêts fondamentalement antagoniques contre une ou plusieurs autres. On peut citer l’alliance du prolétariat et de la bourgeoisie dans leurs luttes contre l’aristocratie. Alliance qui n’a pas empêché celle de la bourgeoisie avec la noblesse pour réprimer les soulèvements des serfs, paysans pauvres et prolétaires. On peut retrouver des dynamiques similaires, avec des cocktails de classe variables, dans toute l’histoire du développement capitaliste : formation des États-nations dans les aires centrales de l’accumulation, luttes de libération nationale dans les périphéries, etc. La question mériterait une étude spécifique.

    #théorie #communisme #communisation

  • Le #capitalisme sous la loupe de la #culture
    https://www.lecho.be/culture/litterature/le-capitalisme-sous-la-loupe-de-la-culture/10093601.html

    Le livre débute par une analyse du film « Les fils de l’homme » d’Alfonso Cuarón, parfaite représentation, selon Fisher, d’un système vaguement démocratique, où le capitalisme s’associe à un pouvoir autoritaire. « La dystopie des ‘Fils de l’homme’ est unique en ce qu’elle est propre au capitalisme tardif. » Les nombreuses références culturelles qui parsèment le texte (de « Wall-E » au « Parrain » en passant par « Scarface ») apparaissent toutes comme les signes d’un phénomène qu’il nomme « le réalisme capitaliste ». « Le réalisme capitaliste tel que je le conçois ne peut être confiné à l’art ou au fonctionnement quasi propagandiste de la publicité. Il est plutôt une atmosphère généralisée, qui conditionne non seulement la production culturelle, mais aussi la réglementation du travail et de l’enseignement, et qui agit comme une sorte de frontière invisible contraignant la pensée et l’action. »

    #cinéma #musique #livres #édition

    http://entremonde.net/le-realisme-capitaliste

  • De l’ultra-gauche à la #communisation
    http://www.zones-subversives.com/2019/01/de-l-ultra-gauche-a-la-communisation.html

    Ce recueil de textes reste particulièrement précieux. Ces analyses, proposées autour de la contestation des années 1968, soulèvent de nouvelles questions. Elles tentent de montrer les angles morts des anciennes théories révolutionnaires du mouvement ouvrier. Ces réflexions émergent dans un contexte historique précis. Les luttes sociales restent importantes, mais elles sortent des vieux modèles anarchistes ou marxistes. Ces textes permettent de repenser les luttes sociales et la rupture avec le capitalisme.

    Plusieurs réflexions tranchent avec le tout venant gauchiste et avec le prêt-à-penser militant. Ces groupes sortent même de leur propre tradition conseilliste. L’autogestion, et même les conseils ouvriers, ne sont qu’une autre forme de gestion du capitalisme. Le travail, l’échange marchand et la valeur peuvent perdurer même avec une gestion des usines par les ouvriers.

    #communisme #théorie

    http://entremonde.net/rupture-dans-la-theorie-de-la

  • Fichier audio de la présentation de La Matérielle, faite le 24 janvier par Roland Simon à la librairie Publico
    http://dndf.org/?p=17620

    Dans l’après Mai 68, Christian Charrier par­ti­cipe à la refonte de la théo­rie de la lutte des clas­ses et de la révo­lu­tion com­mu­niste. S’ins­cri­vant dans un rap­port cri­ti­que à dif­fé­rents cou­rants hété­ro­doxes du mou­ve­ment ouvrier et révo­lu­tion­naire (Internationale situa­tion­niste, Socialisme ou Barbarie, gau­ches com­mu­nis­tes, com­mu­nis­mes de conseils), cette refonte avan­çait que la révo­lu­tion n’était plus affir­ma­tion du pro­lé­ta­riat deve­nant classe domi­nante et libé­rant le tra­vail, mais néga­tion du pro­lé­ta­riat et de toutes les clas­ses, abo­li­tion du tra­vail : com­mu­ni­sa­tion. Entre 2002 et 2006, sur le site web La Matérielle, Christian Charrier se livre à un bilan cri­ti­que déca­pant de cette séquence théo­ri­que qui, croyant tout remet­tre en cause, se révèle encore trop soli­daire de la spé­cu­la­tion hégé­lienne. En ana­ly­sant les trans­for­ma­tions du capi­ta­lisme depuis une cin­quan­taine d’années et le cours des luttes, c’est en effet au schéma tra­di­tion­nel d’une classe por­teuse par sa néga­ti­vité d’un « sens de l’his­toire » qu’il s’agit de s’oppo­ser.

    #communisme #communisation #théorie

    http://entremonde.net/la-materielle

  • Présentation publique de La Matérielle
    http://dndf.org/?p=17513

    MARSEILLE, le 17 janvier à partir de 18h30, au local de MANIFESTEN, rue Thiers.

    PARIS, le 24 janvier à 19h à la librairie PUBLICO 145, Rue Amelot, 75011 Paris

    Les apports de la Matérielle se laissent le mieux saisir dans l’objet auquel elle entend donner la primauté : la situation actuelle. Le fait qu’au cours du grèves de mai-juin 2003 « la lutte » soit devenue le « seul horizon des luttes » n’est pas à voir comme un simple manque, comme le signe de ce que rien ne s’est passé. C’est au contraire la dimension positive d’une situation sans médiations politiques ou syndicales susceptibles de donner un sens aux activités des grévistes au-delà de celui qu’ils développent au cours des grèves elles-mêmes. Cette dimension est une détermination objective à part entière et non l’aiguillon de la recomposition d’un nouveau sujet révolutionnaire à l’instar de l’ouvrier social de Hardt et Negri. Il s’agit de se confronter à ce qui est : en mai-juin 2003, toute unité du prolétariat brille par son absence, et les négociations entre prolétaires et capitalistes se sont progressivement déplacées du niveau de l’État à celui, local, de l’entreprise. Ces analyses se sont trouvées confirmées par le mouvement bien étrange auquel nous avons eu affaire, en France, entre mars et juillet 2016. Au cours de ce mouvement, les espaces mêmes qui avaient été créés en alternative au calendrier saccadé des journées de mobilisation nationale – Nuit Debout, ainsi que les innombrables comités de lutte et assemblées générales – ont pourtant pu être le théâtre de l’imploration d’une unité du prolétariat auprès des centrales syndicales sous la bannière de la « convergence des luttes ». Aussi, la déconnexion entre les niveaux local et global des luttes repérée par la Matérielle dès 2003 semble désormais achevée, puisqu’en 2016, certains des tracts desdites centrales se contentèrent d’annoncer la nécessité de se mobiliser… localement. Dans cette situation, nulle stratégie, nulle perspective ne transcende les pratiques des prolétaires – ni même celle d’une solution « collective », puisqu’il est désormais courant d’avoir un recours passager aux syndicats dans le seul but de satisfaire à des intérêts de court terme.

    #livres #édition #communisme #communisation #théorie