• « Le sermon que je ne voulais pas écrire », Delphine Horvilleur, 24 septembre 2023

    « Méfiez-vous de la puissance quand elle vous mène simplement à vouloir écraser l’autre »

    Deux semaines avant les attaques du #Hamas en #Israël, Delphine Horvilleur a prononcé, à Paris, un discours à l’occasion de la fête juive de Yom Kippour. « Inquiète », comme elle le relate dans un entretien au Monde pris après les attentats du 7 octobre, de l’évolution politique du pays, mené par un gouvernement d’extrême_droite, la rabbine avait décidé d’évoquer dans son sermon_ « cette question politique, cette menace qui pèse sur Israël, dans son illusion de toute-puissance ». « L’Etat d’Israël, né sur les cendres de la Shoah, a promis aux juifs du monde qu’il y aurait toujours une force à leurs côtés, que c’en était fini de leur absolue vulnérabilité_, précise-t-elle dans cet entretien. La menace quasi permanente pour sa survie ces soixante-quinze dernières années n’a fait que renforcer ce narratif de force qui a gonflé, gonflé, jusqu’à exploser partiellement aujourd’hui. »« D’une certaine manière, poursuit-elle, Israël vient de reprendre conscience de la faille et de la vulnérabilité qui ont été une constante de l’histoire juive. Lorsque j’ai écrit mon sermon de Kippour, il y a trois semaines, je n’imaginais pas à quel point il allait trouver une résonance presque immédiate. » Nous donnons ici à lire les principaux extraits de son discours.

    Peut-être que je dois commencer ce sermon de Kippour en vous demandant « pardon ». Pas simplement parce que c’est le jour du grand pardon, mais pour une raison plus simple, que je pourrais énoncer en une seule phrase : « J’ai essayé, vraiment essayé de ne pas écrire le sermon que vous vous apprêtez à entendre. Mais je n’y suis pas arrivée. »
    Je me suis dit, encore et encore, que ce n’était pas une bonne idée, ­ que je ferais mieux de parler d’autre chose, qu’on risquait de se fâcher… (…)
    Chers amis, ce soir, jour solennel de Yom Kippour dans lequel nous entrons, nous sommes précisément à une date anniversaire, connue de tous. Il y a cinquante ans, jour pour jour, à l’office de Kol Nidré 1973, allait débuter dans quelques heures la terrible guerre qui porterait pour toujours le nom de cette journée solennelle : la guerre de Kippour. (…)

    Vous me voyez venir, avec mes gros sabots (ou, devrais-je dire, ma grosse artillerie) : ces derniers jours, en réfléchissant à l’écriture de ce sermon, il m’a semblé que je n’avais pas le choix et que ce soir, je devais vous parler d’Israël… vous parler de cette douleur que beaucoup d’entre nous ressentent aujourd’hui face à la crise terrible que ce pays traverse, la polarisation extrême qui a porté au pouvoir un gouvernement et des ministres d’#extrême droite, un #messianisme_ultranationaliste et, face à cela, pour la 38e semaine d’affilée, des centaines de milliers de personnes dans la rue pour dire leur inquiétude (et c’est un euphémisme) pour la démocratie, leur inquiétude face à la montée du fanatisme religieuse, de la violence politique, la menace pour le droit des femmes, la montée du fondamentalisme qui fait soudain exiger qu’elles se couvrent dans la rue ou s’assoient au fond du bus, qui pousse d’autres à tolérer ou à couvrir la violence de jeunes juifs contre des villages arabes, des attaques contre des minorités. Et la montée de discours de suprématie ou de violences contre la diversité religieuse, contre des sensibilités juives non orthodoxes. Et la remise en question des institutions judiciaires dans leur rôle de contre-pouvoir, la multiplication d’arguments populistes ou de revendications ultraorthodoxes.

    Bien sûr, nous sommes nombreux à regarder cela avec angoisse, mais aussi avec la force de tout notre attachement et de notre amour pour ce pays et, pour beaucoup d’entre nous, avec la conviction de notre sionisme qui, soudain, peine à se retrouver dans le discours de ceux qui revendiquent ce même amour d’Israël ou du sionisme pour un projet aux antipodes de nos aspirations.

    Je sais par cœur et je connais toutes les résistances et les mises en garde, exprimées par les uns et les autres contre ceux qui expriment depuis la diaspora leur critique du gouvernement israélien. (…)
    Pourtant, chers amis, et bien que connaissant tous ces arguments, je me tiens devant vous en cet instant solennel, convaincue que, plus que jamais et peut-être particulièrement ce soir, il nous faut en parler. (…)
    Il y a cinquante ans tout juste, Israël encore grisé par les succès miraculeux de la guerre des Six jours, les territoires conquis et la force de son armée, ne s’attendait pas à se percevoir vulnérable, à se trouver désemparé.
    A la frontière égyptienne, les combats faisaient rage et, soudain, un homme inattendu a surgi. Il était venu rendre visite aux troupes. Je ne sais pas si vous connaissez l’histoire de cette visite, mais vous connaissez forcément cet individu. Il s’appelait Leonard Cohen. Le célèbre chanteur Leonard Cohen a accompagné sur le terrain les troupes israéliennes. Et c’est là que l’homme qui écrira près de dix ans plus tard son célébrissime Hallelujah, a composé un autre air que vous connaissez sans doute. Cette chanson qu’il a écrite pendant la guerre de Kippour, s’appelle Who By Fire ?

    Elle dit en substance : « Who by fire ? » qui périra par le feu, et qui périra par l’eau, qui mourra en plein jour et qui une fois la nuit tombée, qui mourra de faim et qui de soif, et la chanson lancinante dit encore et encore. « Who shall I say is calling ? » ce qui signifie en anglais (canadien) « qui dois-je annoncer ? ».
    Mais ces paroles, beaucoup d’entre vous les connaissent même s’ils n’ont jamais entendu cette chanson de Leonard Cohen (…) Car ces mots, à peine retouchés, sont tirés du livre que vous tenez entre les mains. (…)
    Dans la prière solennelle du Ounetane Tokef, il est écrit : « A Rosh ha-shana, l’arrêt est prononcé et à Yom Kippour, il est scellé ». Et la liturgie hébraïque poursuit ainsi : Mi yihie ou miyamout, comme dans la chanson de Cohen, « qui va vivre et qui va mourir ? » ; Mi bamayim ou mibaesh etc. etc. « qui par le feu ? et qui par l’eau ? qui en son temps et qui bien avant l’heure prévue ? etc. »
    Vous le comprenez maintenant : pendant la guerre de Kippour, Leonard Cohen assiste aux combats terribles sur les champs de bataille. Il va alors aller puiser dans la liturgie de Kippour pour écrire l’une des plus belles chansons de son répertoire, une réflexion sur la vulnérabilité, sur la mortalité et la finitude de notre condition humaine. (…)
    Quel rapport tout cela a-t-il avec la question d’Israël, la crise qu’il traverse et le mal-être que beaucoup d’entre nous perçoivent aujourd’hui ? (…)
    Nous entrons dans les « jours redoutables » pendant la lecture à la synagogue du livre du Deutéronome, dernier livre du Pentateuque, qu’on appelle parfois le « testament de Moïse ». (…) Et nos sages nous disent : assure-toi de faire dialoguer le message du Deutéronome avec les jours redoutables.
    Que dit donc ce livre ? C’est un message que Moïse adresse aux Hébreux, au peuple réuni au seuil de la terre promise ou ils s’apprêtent à entrer. Moïse sait, à cet instant du récit, que lui n’entrera pas en Israël : il est un homme de la Diaspora, il est né en Egypte et il mourra dans le désert. Il ne posera jamais le pied en terre promise. Mais il adresse dans ce livre des recommandations, des mises en garde, depuis la Diaspora aux hommes et aux femmes qui s’apprêtent à s’y installer.

    Bien sûr ces hommes et ces femmes devront être forts et combattre, et lutter et mener des guerres pour s’installer, mais ce n’est pas le message que Moïse leur délivre. A la place, il va, encore et encore, insister sur trois idées, ce qu’on pourrait appeler « la leçon du Deutéronome ».
    Moïse dit aux Hébreux : « Viendra un jour où vous serez tranquillement installés sur cette terre. Viendra un jour où vous aurez une souveraineté sur ce territoire et, à ce moment-là, plusieurs choses vont vous arriver. »

    « D’abord, dit Moïse, quand vous serez propriétaires terriens, vous devrez absolument récolter les premiers fruits de vos champs et, immédiatement, les apporter au Grand Prêtre, les lui donner et vous en déposséder. Et vous devrez alors dire : mon ancêtre était un migrant, arami oved avi. »

    Etrange phrase de sédentaire, n’est-ce pas ? étrange façon de célébrer sa récolte que de s’en débarrasser.

    Mais ce n’est pas tout.

    Deuxième message du livre du Deutéronome, Moïse dit aux Hébreux : « Viendra un jour où vous serez installés sur cette terre. Et vous aurez soudain envie de placer à votre tête un roi, un chef, un leader, exactement comme le font les autres nations. Assurez-vous alors, poursuit Moïse, que ce roi ne soit pas trop arrogant. Assurez-vous qu’il n’ait en sa possession ni trop d’argent ni trop de femmes ni trop de chevaux. »
    (…)

    Et puis, troisième mise en garde du livre du Deutéronome, et celle-là ne cesse d’être répétée, Moïse dit aux Hébreux : « Il arrivera qu’installés sur votre terre, vous deveniez idolâtres, et que vous rendiez un culte à d’autres divinités locales. » Ces divinités cananéennes, dans le livre du Deutéronome, portent un nom particulier. On les appelle les Bealim. Le culte de Baal est le service d’un dieu cananéen. Oui mais voilà, ce mot, en hébreu, signifie autre chose : « Baal » signifie « propriétaire ». Le culte de baal, en hébreu, est donc littéralement le culte de la possession, de la propriété.

    Je m’arrête là un instant pour m’assurer que vous entendiez résonner les mots, qui ne sont pas les miens, mais ceux du livre que nous lisons actuellement dans toutes les synagogues, ces mots qui doivent être lus chaque année, avant d’entrer dans Kippour. Le peuple aux portes de la terre promise et nous, aux portes des jours redoutables, nous devons entendre les mêmes choses :

    – Toute souveraineté s’accompagne de menaces, tout simplement parce que toute force et toute installation s’accompagne de menaces : la menace de se croire propriétaire, la menace d’idolâtrer la possession, ou la force militaire, ou la puissance financière, ou le culte du chef…

    – Et puis, Moïse enseigne, de façon paradoxale et puissante, que la première chose que peut faire un propriétaire sur la terre est d’être prêt à renoncer à une partie à sa propriété, de donner un peu des fruits de son champ, et de se souvenir de sa migration, c’est-à-dire de sa fragilité et de tout ce que ses ancêtres n’ont pas possédé.

    Et tandis que je lis ces textes, semaine après semaine à la synagogue, je ne cesse de penser à ce qui déchire aujourd’hui le peuple d’Israël et ce pays qui nous est si cher. La façon dont, pour certains, il faut le reconnaître, le sionisme est devenu synonyme de pouvoir, de puissance, de propriété, et la façon dont un parti d’extrême droite, aujourd’hui aux commandes de postes-clé, s’est donné un nom étrange : le parti d’Itamar Ben Gvir s’appelle Otzma Yehudit, « la puissance juive ». Mais de quelle puissance est-il question ? où nous mènera-t-elle exactement dans l’Histoire ?

    Et voilà comment des leaders politiques affirment aujourd’hui représenter les valeurs juives, défendre un Etat juif, quitte à ce qu’il ne soit pas démocratique, en habillant leur judaïsme de noms ou de discours qu’on pourrait aisément qualifier de problématiques pour une certaine sagesse juive biblique ou rabbinique. Une sagesse de la vulnérabilité et une conscience d’un dialogue nécessaire, en nous, entre puissance et impuissance.

    Et je sais ce que certains pensent ici, ou diront sans doute : Israël est menacé, et n’a peut-être pas le luxe d’être impuissant, faillible et vulnérable. Il se doit d’être fort et engagé dans un combat de survie depuis des décennies… Certes et pourtant, par-delà cette menace extérieure, il en est une plus terrifiante encore, celle que nous a déjà enseignée l’Histoire.

    Car cette situation n’est pas sans précédent historique. A deux reprises déjà, les Juifs ont connu une souveraineté sur la terre d’Israël et ont dirigé une forme étatique, à savoir un pouvoir politique, une continuité territoriale, une armée, et tout ce qui construit une souveraineté pleine et entière.

    Petite leçon d’Histoire.

    Il y a près de trois mille ans, fut établie la toute première souveraineté juive en Israël : une continuité territoriale, une armée, un chef on ne peut plus connu. Ce roi s’appelle David et, après avoir vaincu Goliath, il instaure un royaume qui unit les territoires de Judée et d’Israël, et il fait de Jérusalem sa capitale. David règne trente-trois ans sur Jérusalem, son fils Salomon prend sa suite et assoit son pouvoir pendant quarante ans. Le royaume est puissant. Le fils de Salomon, un certain Rehovoam prendra la suite du leadership – c’est la troisième génération à connaître le pouvoir et l’installation. Sous son règne, les tribus d’Israël se déchirent, le peuple s’affronte… Et voilà qu’en l’espace de deux ans, deux ans seulement, les royaumes de Juda et d’Israël deviennent ennemis et se séparent l’un de l’autre. Fin de la première souveraineté juive sur le territoire complet. Se sont écoulés seulement soixante-quinze ans.

    Mille ans plus tard environ, s’érige une deuxième souveraineté juive : les rois Hasmonéens règnent sur le pays, les héritiers des Maccabim et de l’histoire de Hanouka. Cette monarchie fondée en – 140 de notre ère installa une pleine souveraineté, riche et puissante. Elle durera jusqu’en – 63 lorsque, après des combats internes de la population juive, Pompée et les Romains prennent le pouvoir sur Jérusalem. Fin de la souveraineté ; soixante-dix-sept ans se sont écoulés.

    Et il faudra attendre 1948 pour qu’une troisième souveraineté voit le jour, celle de l’Etat d’Israël que nous connaissons.

    Mais écoutez résonner ces chiffres terrifiants : la première souveraineté a duré soixante-quinze ans, et la deuxième aussi, à deux ans près.
    Et voilà que la troisième est rongée aujourd’hui par les mêmes affrontements, de mêmes fanatismes qui surgissent, des visions du monde, du judaïsme et du sionisme qui ne parviennent à se réconcilier. Et voilà qu’Israël a 75 ans, l’âge où toutes les souverainetés précédentes se sont effondrées. Existe-t-il une malédiction ? Sommes-nous tragiquement condamnés à répéter un scénario catastrophique ? (…)

    Pardon. Je voulais tant ne pas écrire le sermon que je viens de prononcer. Mais je n’y suis pas arrivée. Je crois qu’un défi nous est posé à tous aujourd’hui. A ceux, bien sûr, qui vivent là-bas et qui doivent trouver comment vivre ensemble, mais aussi à nous qui vivons loin de là, qui avons l’avenir d’Israël à cœur, et qui avons le devoir, me semble-t-il de faire résonner la voix du Deutéronome, celle de Moïse qui, depuis la #Diaspora, s’adresse à un peuple en chemin vers l’installation.

    Et peut-être lui dire, hors de l’Etat d’Israël : « Il arrivera qu’une fois installé sur ta terre, tu te croies fort mais que, soudain, tu perçoives tes brisures… il arrivera que résonnent des voix apparemment irréconciliables, des tribus qui se détestent et aspirent à se séparer, et tu devras alors, plus que tout, chérir non pas la force mais la faille, non pas chercher l’unité, mais respecter les voix dissonantes qui résonnent en ton sein et qui pourront encore trouver un chemin de dialogue. »

    C’est ce même enseignement qu’à sa manière, un homme nommé Leonard Cohen, qui n’était pas combattant de l’armée israélienne, est venu faire résonner aux oreilles de soldats sur un champ de bataille, il y a cinquante ans. Soyez conscients de votre force, mais aussi de votre fragilité.

    Méfiez-vous de la puissance quand elle vous mène simplement à vouloir écraser l’autre. (…)

    Bien plus tard, ce même chanteur écrira un extraordinaire Hallelujah et bien d’autres chansons qui sont, à mon sens, de véritables prières…. Une d’entre elles dit la chose suivante : « There is a crack in everything, that’s how the light gets in… », « il y a une brisure dans chaque chose, mais c’est là que la lumière se faufile ».

    Au cœur de l’obscurité de la nuit de Kippour, au cœur de l’obscurité du monde qui nous entoure, assurons-nous où que nous nous trouvions de laisser un peu de lumière nous traverser, traverser nos doutes et nos convictions.

    Puissions-nous être inscrits dans le Livre de la vie.

    https://www.lemonde.fr/le-monde-des-religions/article/2023/10/15/le-sermon-que-je-ne-voulais-pas-ecrire-par-delphine-horvilleur_6194572_60385

    #disapora

  • Australia & the Voice referendum : The noes have it
    https://www.focaldata.com/blog/bi-focal-9-australia-and-the-voice-referendum

    On 14 October, Australian voters will cast their ballots in a historic referendum, known as ‘The Voice’. We forecast a “No” result.

    une analyse extrêmement détaillée du (catastrophique) résultat du référendum australien sur la “voix” des peuples autochtones (note : analyse faite avant le vote, à partir de sondages… mais la réalité n’a pas été différente)

    #colonialisme #australie #peuples_autochtones #réparations

  • Les panneaux solaires comme seule source d’#électricité à #Gaza #PV
    Jour IX de la guerre Hamas - Israël - L’Orient-Le Jour
    https://www.lorientlejour.com/article/1353079/washington-envoie-un-second-porte-avions-en-mediterranee-orientale-jo
    https://s.lorientlejour.com/storage/attachments/1354/WhatsAppImage2023-10-

    16:17 heure de Beyrouth

    Témoignage de Gaza : « Les bombardements continuent. Des milliers de personnes fuient les lieux pour aller vers le sud. Nous n’avons ni électricité ni eau ni internet. Nous chargeons tous nos portables grâce à un magasin qui utilise l’énergie solaire », indique Saïd, la trentaine d’années, depuis le camp de réfugiés de Deir el-Balah - le plus petit de toute l’enclave - au sud de la ville de Gaza.

    (Sur cette photo envoyée à L’Orient-Le Jour, des téléphones portables branchés dans une prise électrique sont en train d’être rechargés)

  • World’s human migration patterns in 2000–2019 unveiled by high-resolution data

    Despite being a topical issue in public debate and on the political agenda for many countries, a global-scale, high-resolution quantification of migration and its major drivers for the recent decades remained missing. We created a global dataset of annual net migration between 2000 and 2019 (~10 km grid, covering the areas of 216 countries or sovereign states), based on reported and downscaled subnational birth (2,555 administrative units) and death (2,067 administrative units) rates. We show that, globally, around 50% of the world’s urban population lived in areas where migration accelerated urban population growth, while a third of the global population lived in provinces where rural areas experienced positive net migration. Finally, we show that, globally, socioeconomic factors are more strongly associated with migration patterns than climatic factors. While our method is dependent on census data, incurring notable uncertainties in regions where census data coverage or quality is low, we were able to capture migration patterns not only between but also within countries, as well as by socioeconomic and geophysical zonings. Our results highlight the importance of subnational analysis of migration—a necessity for policy design, international cooperation and shared responsibility for managing internal and international migration.

    https://www.nature.com/articles/s41562-023-01689-4

    La #carte_interactive développée:
    Net migration explorer


    https://vm0803.kaj.pouta.csc.fi/migrationShiny/R

    #données #migrations #cartographie #statistiques #visualisation #facteurs #migration_patterns #push-factors #facteurs_push #facteurs-push #urbanisation #climat #facteurs_climatiques #facteurs_socio-économiques #monde #sans_flèches

    ping @fil @reka

    • Una mappa senza precedenti dei flussi migratori negli ultimi 20 anni

      I fattori socioeconomici sono ancora la ragione principale che spinge le persone a lasciare la propria casa in cerca di condizioni di vita migliori. Questo è quanto emerge dalla mappa più dettagliata mai realizzata finora per ricostruire le migrazioni umane negli ultimi due decenni a livello globale.

      Basandosi su dati provenienti dalle rilevazioni statistiche internazionali e dai censimenti condotti dai singoli paesi, un team internazionale di demografi, geomorfologi, ingegneri ambientali e informatici hanno ricostruito con la più alta risoluzione mai ottenuta finora i flussi migratori a livello sia internazionale che subnazionale per il periodo compreso tra il 2000 e il 2019.

      Il processo di ricostruzione di queste complesse dinamiche demografiche è descritto in una recente pubblicazione su Nature Human Behaviour; gli autori hanno anche sviluppato una mappa interattiva, consultabile liberamente, che permette di distinguere i luoghi che hanno subito una migrazione netta positiva (in cui i tassi di immigrazione superano quelli di emigrazione), e quelli in cui, al contrario, la migrazione netta è negativa (e quindi i tassi di emigrazione superano quelli di immigrazione). Proprio l’alta risoluzione della mappa consente di rilevare differenze significative a livello internazionale, subnazionale e regionale. In Italia, ad esempio, la mappa mostra chiaramente una migrazione netta positiva nelle regioni del Nord e una negativa in quelle meridionali. Lo stesso vale anche per la Francia e il Portogallo (dove le regioni settentrionali sono caratterizzate da una migrazione netta positiva, al contrario di quelle meridionali).

      https://twitter.com/NatureHumBehav/status/1700112207973863647

      “A livello globale, il modello di migrazione più comune si sviluppa dalle aree rurali verso quelle urbane, come indicato dalla migrazione netta urbana positiva e dalla migrazione netta rurale negativa”, spiega Raya Muttarak, professoressa di demografia all’università di Bologna, che ha partecipato allo studio. “L’immigrazione netta positiva può contribuire alla crescita della popolazione urbana invertendo i naturali trend demografici in calo, com’è accaduto in alcuni paesi, tra cui Germania, Austria e Spagna”.

      I ricercatori hanno infatti confermato l’esistenza di una dinamica chiamata “urban pull-rural push” (letteralmente: “attrazione urbana-spinta rurale”) rilevata anche da alcuni studi precedenti sull’argomento, che descrive, sostanzialmente, il fenomeno per cui la migrazione netta nelle aree urbane è tendenzialmente positiva, mentre quella nelle aree rurali è negativa. In altre parole, il numero di persone che lasciano la campagna per trasferirsi in città è maggiore rispetto alla quantità di individui che fanno la scelta opposta. “La situazione “urban pull-rural push” rappresenta il modello migratorio più comune all’interno di quei paesi in cui le città offrono condizioni di vita desiderabili, che attraggono l’immigrazione, al contrario delle zone rurali, le cui caratteristiche spingono i residenti a trasferirsi altrove, in cerca di una vita migliore”, precisa Muttarak.

      Per individuare le ragioni che spiegano i flussi di popolazione a livello sia subnazionale che internazionale, i ricercatori hanno incrociato i dati demografici dei luoghi considerati con i relativi tassi di sviluppo socioeconomico e l’indice di aridità. I risultati di tale confronto mostrano come la migrazione netta positiva sia significativamente più alta nei luoghi caratterizzati da un alto tasso di sviluppo economico, più che da quelli con scarsi livelli di aridità. Sembra, in altre parole, che i migranti ambientali –coloro che lasciano il luogo in cui vivevano a causa dei danni dovuti a eventi climatici estremi (come le ondate di calore, le inondazioni o la siccità) – siano in minoranza rispetto alle persone che emigrano in cerca di migliori prospettive di carriera e stabilità finanziaria.

      Un altro aspetto di cui i ricercatori tengono conto è la valutazione dell’impatto del fenomeno migratorio sulle società di origine e di destinazione. “La mappa consente di analizzare le tendenze e i modelli migratori che a loro volta influenzano le dinamiche demografiche delle aree di partenza e di arrivo dei flussi migratori”, prosegue Muttarak. “È quindi possibile stimare l’impatto socioeconomico e ambientale legato al cambiamento demografico. Abbiamo scoperto che l’immigrazione netta positiva ha contribuito alla crescita della popolazione in particolare nelle aree ad alto tasso di sviluppo umano, suggerendo che le persone tendano maggiormente a trasferirsi verso questi luoghi”. Come scrivono gli autori nello studio, quando si verifica un afflusso consistente di popolazione in aree già densamente popolate, le infrastrutture, le risorse naturali e quelle umane possono essere messe a dura prova. Dall’altro lato, però, come accade in Europa, si abbassa l’età media della forza lavoro.

      In conclusione, in un’epoca come la nostra, in cui le migrazioni umane rappresentano un tema centrale nel dibattito pubblico internazionale, disporre di una mappa globale e ad alta risoluzione dei flussi migratori in tutto il mondo può rivelarsi particolarmente utile per scienziati e decisori politici. “Grazie al livello di granularità geografica dei nuovi dati e alla loro frequenza temporale – ovvero la disponibilità su base annuale – diventa possibile studiare le tendenze migratorie e i fattori che le determinano”, osserva Muttarak. “Ciò consente, ad esempio, di analizzare dettagliatamente come i fattori ambientali e climatici influiscano sulla migrazione a livello geografico. Sulla base delle tendenze migratorie nette diventa possibile anche identificare i punti caldi in cui si concentrano i flussi di popolazione e le aree in fase di declino demografico. Tali intuizioni possono aiutare i politici a elaborare strategie per la pianificazione urbana e lo sviluppo rurale”.

      https://ilbolive.unipd.it/it/news/mappa-senza-precedenti-flussi-migratori-ultimi-20

  • Unity Announces Leadership Transition | Business Wire
    https://www.businesswire.com/news/home/20231009494331/en/Unity-Announces-Leadership-Transition

    SAN FRANCISCO—(BUSINESS WIRE)—Unity (NYSE: U) (the “Company”), the world’s leading platform for creating and growing real-time 3D (RT3D) content, today announced that John Riccitiello will retire as President, Chief Executive Officer, Chairman and a member of the Company’s Board of Directors, effective immediately. James M. Whitehurst has been appointed Interim Chief Executive Officer, President and a member of the Board. Roelof Botha, Lead Independent Director of the Unity Board, has been appointed Chairman. Mr. Riccitiello will continue to advise Unity to ensure a smooth transition.

    Cette démission du PDG de Unity fait suite à la débâcle de septembre où les clients s’étaient rebellés après l’annonce de nouveaux frais d’installation. Cette annonce, plus modérée par la suite, s’était soldée par une baisse sensible du cours de la bourse.

    Actualités relatives précédentes :

    Unity introducing new fee attached to game installs
    https://seenthis.net/messages/1017447

    An open letter to our community
    https://seenthis.net/messages/1018076

    #jeu_vidéo #jeux_vidéo #unity #middleware #technologie #business #ressources_humaines #john_riccitiello

  • Le financement quadratique des biens publics

    https://scienceetonnante.substack.com/p/le-financement-quadratique-des-biens

    Une formule mathématique bizarre pour mieux financer ces choses qui profitent à tous, mais que personne ne veut payer.

    [...]

    Avec le financement quadratique, si des agents souhaitent financer un certain bien public, ils peuvent faire une contribution de leur choix. L’organisme central collecte ces contributions volontaires et finance alors le bien public avec le montant suivant : on prend la racine carrée de chaque contribution, on les ajoute, et on met le tout au carré.

    [...]

    En particulier, on voit que si N personnes sont intéressées et mettent toutes la même contribution X, le niveau de financement total sera

    F = N²X

    et augmente donc avec le carré du nombre de personnes impliquées !

    Si on revient à l’exemple du financement d’un parc municipal ou d’un logiciel, 100 personnes qui contribuent chacune 10€ engendreront un abondement 10 fois plus important que 10 personnes qui contribuent chacune 100€.

    [...]

    Alors il est vrai que ce mécanisme a l’air plutôt sympathique, mais pourquoi cette formule quadratique bizarre ? Eh bien parce que c’est la meilleure possible ! Au moins…en théorie !

    [...]

    L’article est intéressant (il y a aussi la démonstration mathématique), et une petite conclusion sur les difficultés d’implémentations.

    #science_étonnante #mathématiques #financement_quadratique #bien_public

  • Australian student invents affordable electric-car-conversion kit
    https://www.dezeen.com/2023/10/09/alexander-burton-revr-electric-car-conversion-kit

    Australian design student Alexander Burton has developed a prototype kit for cheaply converting petrol or diesel cars to hybrid electric, winning the country’s national James Dyson Award in the process.

    The kit would transform the vehicle into a hybrid rather than a fully electric vehicle, with a small battery giving the car 100 kilometres of electric range before the driver has to switch to the internal combustion engine.

    However, in Burton’s view, this is where people can get “the most bang for their buck” with few changes to the car but major emissions reductions.

  • Le sionisme, l’antisémitisme et la gauche, par Moishe Postone
    http://www.palim-psao.fr/2019/02/le-sionisme-l-antisemitisme-et-la-gauche-par-moishe-postone.html


    Graffiti antisémite en Belgique en 2013

    Moishe Postone : Il est exact que le gouvernement israélien se sert de l’accusation d’#antisémitisme comme d’un bouclier pour se protéger des critiques. Mais ça ne veut pas dire que l’antisémitisme lui-même ne représente pas un problème grave.

    Ce qui distingue ou devrait distinguer l’antisémitisme du #racisme a à voir avec l’espèce d’imaginaire du pouvoir attribué aux #Juifs, au sionisme et à #Israël, imaginaire qui constitue le noyau de l’antisémitisme. Les Juifs sont perçus comme constituant une sorte de pouvoir universel immensément puissant, abstrait et insaisissable qui domine le monde. On ne trouve rien d’équivalent à la base d’aucune autre forme de racisme. Le racisme, pour autant que je sache, constitue rarement un système complet cherchant à expliquer le monde. L’antisémitisme est une critique primitive du monde, de la modernité capitaliste. Si je le considère comme particulièrement dangereux pour la gauche, c’est précisément parce que l’antisémitisme possède une dimension pseudo-émancipatrice que les autres formes de racisme n’ont que rarement.

    MT : Dans quelle mesure pensez-vous que l’antisémitisme aujourd’hui soit lié aux attitudes vis-à-vis d’Israël ? On a l’impression que certaines des attitudes de la #gauche à l’égard d’Israël ont des sous-entendus antisémites, notamment celles qui ne souhaitent pas seulement critiquer et obtenir un changement dans la politique du gouvernement israélien à l’égard des Palestiniens, mais réclament l’abolition d’Israël en tant que tel, et un monde où toutes les nations existeraient sauf Israël. Dans une telle perspective, être juif, sentir qu’on partage quelque chose comme une identité commune avec les autres Juifs et donc en général avec les Juifs israéliens, équivaut à être « sioniste » et est considéré comme aussi abominable qu’être raciste.

    MP : Il y a beaucoup de nuances et de distinctions à faire ici. Dans la forme que prend de nos jours l’#antisionisme, on voit converger de façon extrêmement dommageable toutes sortes de courants historiques.

    L’un d’eux, dont les origines ne sont pas nécessairement antisémites, plonge ses racines dans les affrontements entre membres de l’intelligentsia juive d’Europe orientale au début du XXesiècle. La plupart des intellectuels juifs – intellectuels laïques inclus ? – sentaient qu’une certaine forme d’#identité_collective faisait partie intégrante de l’expérience juive. Cette identité a pris de plus en plus un caractère national étant donné la faillite des formes antérieures, impériales, de collectivité – c’est-à-dire à mesure que les vieux empires, ceux des Habsbourg, des Romanov, de la Prusse, se désagrégeaient. Les Juifs d’Europe orientale, contrairement à ceux d’Europe occidentale, se voyaient avant tout comme une collectivité, pas simplement comme une religion.

    Ce sentiment national juif s’exprima sous diverses formes. Le sionisme en est une. Il y en eut d’autres, représentées notamment par les partisans d’une #autonomie_culturelle juive, ou encore par le #Bund, ce mouvement socialiste indépendant formé d’ouvriers Juifs, qui comptait plus de membres qu’aucun autre mouvement juif et s’était séparé du parti social-démocrate russe dans les premières années du XXe siècle.

    D’un autre côté, il y avait des Juifs, dont un grand nombre d’adhérents aux différents partis communistes, pour qui toute expression identitaire juive constituait une insulte à leur vision de l’humanité, vision issue des Lumières et que je qualifierais d’abstraite. Trotski, par exemple, dans sa jeunesse, qualifiait les membres du Bund de « sionistes qui ont le mal de mer ». Notez que la critique du #sionisme n’avait ici rien à voir avec la Palestine ou la situation des Palestiniens, puisque le Bund s’intéressait exclusivement à la question de l’autonomie au sein l’empire russe et rejetait le sionisme. En assimilant le Bund et le sionisme, Trotski fait plutôt montre d’un rejet de toute espèce d’identité communautaire juive. Trotski, je crois, a changé d’opinion par la suite, mais cette attitude était tout à fait typique. Les organisations communistes avaient tendance à s’opposer vivement à toute espèce de #nationalisme_juif : nationalisme culturel, nationalisme politique ou sionisme. C’est là un des courants de l’antisionisme. Il n’est pas nécessairement antisémite mais rejette, au nom d’un #universalisme_abstrait, toute identité collective juive. Encore que cette forme d’antisionisme soit souvent incohérente : elle est prêt à accorder l’autodétermination nationale à la plupart des peuples, mais pas aux Juifs. C’est à ce stade que ce qui s’affiche comme abstraitement universaliste devient idéologique. De surcroît, la signification même d’un tel universalisme abstrait varie en fonction du contexte historique. Après l’Holocauste et la fondation de l’État d’Israël, cet universalisme abstrait sert à passer à la trappe l’#histoire des Juifs en Europe, ce qui remplit une double fonction très opportune de « nettoyage » historique : la violence perpétrée historiquement par les Européens à l’encontre des Juifs est effacée, et, dans le même temps, on se met à attribuer aux Juifs les horreurs du colonialisme européen. En l’occurrence, l’universalisme abstrait dont se revendiquent nombre d’antisionistes aujourd’hui devient une idéologie de légitimation qui permet de mettre en place une forme d’#amnésie concernant la longue histoire des actes, des politiques et des idéologies européennes à l’égard des Juifs, tout en continuant essentiellement dans la même direction. Les Juifs sont redevenus une fois de plus l’objet d’une indignation spéciale de la part de l’Europe. La solidarité que la plupart des Juifs éprouvent envers d’autres Juifs, y compris en Israël – pour compréhensible qu’elle soit après l’Holocauste – est désormais décriée. Cette forme d’antisionisme est devenue maintenant l’une des bases d’un programme visant à éradiquer l’autodétermination juive réellement existante. Elle rejoint certaines formes de nationalisme arabe – désormais considérées comme remarquablement progressistes.

    Un autre courant d’antisionisme de gauche – profondément antisémite celui-là – a été introduit par l’Union Soviétique, notamment à travers les procès-spectacles en Europe de l’Est après la Seconde Guerre mondiale. C’est particulièrement impressionnant dans le cas du #procès_Slánský, où la plupart des membres du comité central du parti communiste tchécoslovaque ont été jugés puis exécutés. Toutes les accusations formulées à leur encontre étaient des accusations typiquement antisémites : ils étaient sans attaches, cosmopolites, et faisaient partie d’une vaste conspiration mondiale. Dans la mesure où les Soviétiques ne pouvaient pas utiliser officiellement le discours de l’antisémitisme, ils ont employé le mot « sionisme » pour signifier exactement ce que les antisémites veulent dire lorsqu’ils parlent des Juifs. Ces dirigeants du PC tchécoslovaque, qui n’avaient aucun lien avec le sionisme – la plupart étaient des vétérans de la guerre civile espagnole – ont été exécutés en tant que sionistes.

    Cette variété d’antisionisme antisémite est arrivée au Moyen-Orient durant la #guerre_froide, importée notamment par les services secrets de pays comme l’#Allemagne_de_l’Est. On introduisait au Moyen-Orient une forme d’antisémitisme que la gauche considérait comme « légitime » et qu’elle appelait antisionisme. Ses origines n’avaient rien à voir avec le mouvement contre l’installation israélienne. Bien entendu, la population arabe de Palestine réagissait négativement à l’immigration juive et s’y opposait. C’est tout à fait compréhensible. En soi, ça n’a certes rien d’antisémite. Mais ces deux courants de l’antisionisme se sont rejoints historiquement.

    Pour ce qui concerne le troisième courant, il s’est produit, au cours des dix dernières années environ, un changement vis-à-vis de l’existence d’Israël, en premier lieu au sein du mouvement palestinien lui-même. Pendant des années, la plupart des organisations palestiniennes ont refusé d’accepter l’existence d’Israël. Cependant, en 1988, l’OLP a décidé qu’elle accepterait cette existence. La seconde Intifada, qui a débuté en 2000, était politiquement très différente de la première et marquait un revirement par rapport à cette décision. C’était, à mon avis, une faute politique fondamentale, et je trouve surprenant et regrettable que la gauche s’y soit laissée prendre au point de réclamer elle aussi, de plus en plus, l’abolition d’Israël. Dans tous les cas, il y a aujourd’hui au Moyen-Orient à peu près autant de Juifs que de #Palestiniens. Toute stratégie fondée sur des analogies avec la situation algérienne ou sud-africaine est tout simplement vouée à l’échec, et ce pour des raisons aussi bien démographiques que politico-historiques.

    Moishe Postone est notamment l’auteur de Critique du fétiche-capital. Le capitalisme, l’antisémitisme et la gauche (PUF, 2013)

    #Moishe_Postone #URSS #nationalités #autodétermination_nationale #anti-impérialisme #campisme #islam_politique

    • Il y a un siècle, la droite allemande considérait la domination mondiale du capital comme celle des Juifs et de la Grande Bretagne. À présent, la gauche la voit comme la domination d’Israël et des États-Unis. Le schéma de pensée est le même. Nous avons maintenant une forme d’antisémitisme qui semble être progressiste et « anti-impérialiste » ; là est le vrai danger pour la gauche. Le #racisme en tant que tel représente rarement un danger pour la gauche. Elle doit certes prendre garde à ne pas être raciste mais ça n’est pas un danger permanent, car le racisme n’a pas la dimension apparemment émancipatrice qu’affiche l’antisémitisme.

    • Israël, ce ne sont pas les juifs ; heureusement. Le pouvoir d’extrême droite israélien aimerait bien que tout le monde raisonne comme cela. Afin de perpétuer cet amalgame confus, qui permet de dire « t’es anti-impérialiste ? t’es antisémite ! ». on le voit arriver, le glissement dans cette dernière citation. Cet instrumentalisation l’air de rien. On passe de Juif+Grande-Bretagne à Israël+Usa, comme par magie. Et on nie tous les faits politiques qui objectivement démontrent que les Us et Israël sont à la manœuvre conjointement, géopolitiquement, au Moyen Orient, depuis plusieurs dizaines d’années.

      Le pouvoir israélien est un pouvoir fasciste et colonialiste. Cela dure depuis plusieurs dizaines d’années. Le pouvoir américain est un pouvoir impérialiste. Et cela dure depuis plusieurs dizaines d’années. Ce sont des faits objectifs.

      Renvoyer tous leurs adversaires plus ou moins progressistes dans la cuvette de l’antisémitisme, c’est confus, pour rester courtois.

    • La partie sur l’antisionisme et la Palestine repose sur un tour de passe-passe sémantique très classique : la création d’Israël est sobrement qualifiée d’« autodétermination nationale », et sa critique est systématiquement accolée à l’accusation d’être favorable à l’autodétermination des peuples, « sauf des juifs » ; tout en minimisant (voire en niant carrément) le fait que cette « autodétermination » a nécessité – et nécessite toujours – le nettoyage ethnique à grande échelle de la population indigène.

      Encore que cette forme d’antisionisme soit souvent incohérente : elle est prêt à accorder l’autodétermination nationale à la plupart des peuples, mais pas aux Juifs.

      […]

      Cette forme d’antisionisme est devenue maintenant l’une des bases d’un programme visant à éradiquer l’autodétermination juive réellement existante.

      […]

      Cette idée que toute nation aurait droit à l’autodétermination à l’exception des Juifs est bel et bien un héritage de l’Union Soviétique.

      À l’inverse, le termine « colonisation » n’est ici utilisé que pour être nié.

      la violence perpétrée historiquement par les Européens à l’encontre des Juifs est effacée, et, dans le même temps, on se met à attribuer aux Juifs les horreurs du colonialisme européen.

      […]

      Subsumer le conflit sous l’étiquette du colonialisme, c’est mésinterpréter la situation.

      Évidemment : l’euphémisation « immigration juive », alors qu’on parle de la période de la guerre froide (la Nakba : 1948) :

      Bien entendu, la population arabe de Palestine réagissait négativement à l’immigration juive et s’y opposait.

  • “Laudate Deum”: Apostolic Exhortation to all people of good will on the climate crisis (4 October 2023) | Francis
    https://www.vatican.va/content/francesco/en/apost_exhortations/documents/20231004-laudate-deum.html

    66. God has united us to all his creatures. Nonetheless, the technocratic paradigm can isolate us from the world that surrounds us and deceive us by making us forget that the entire world is a “contact zone”. [41]

    [41] Cf. D. J. HARAWAY, When Species Meet, Minneapolis, 2008, pp. 205-249.

    Autrement dit: LE PAPE VIENT DE CITER DONNA HARAWAY!

  • Millions of archived VOC documents now searchable online, including slavery records | NL Times
    https://nltimes.nl/2023/10/08/millions-archived-voc-documents-now-searchable-online-including-slavery-reco

    From Wednesday, five million scanned documents from the archives of the Dutch East India Company (VOC) will be digitally searchable at the click of a button thanks to a text recognition project by the Huygens Institute and various partners. The GLOBALISE project makes the information in these documents on topics like enslavement and colonial violence much easier to search and read, the Huygens Institute said on Tuesday.

    The documents involved are known as the Transmitted Letters and Papers. They’re from the VOC archives, which have been recognized as UNESCO World Memory since 2003 and contain detailed information about the actions of the VOC in the 17th and 18th centuries. According to the Huygens Institute, these documents bear witness to Dutch colonial history.

    (si tu cherches une bonne raison de te mettre au néerlandais)

    #colonisation #histoire #archives #numérisation

  • Les thermes roses

    Les villes thermales ont souvent un petit quelque chose de particulier qui les rend formidablement attachantes ; seraient-ce les casinos, les hôtels fastueux, cette impression de luxe ou chaque petit détail compte ? En cela Vichy figure dans les têtes de liste.

    C’est de la sorte que j’ai commencé à m’intéresser aux bâtiments de thermes abandonnés, tout en ayant l’étonnement qu’il y en ait un sacré paquet : verts, roses, bleus, trois établissements de jaunes, le multicolore, deux établissements de blancs. Et encore, chaque mois viennent s’ajouter de nouvelles découvertes.

    Il est de fait que certains centres thermaux ne se portent pas forcément bien, certaines faillites attendent au coin de la rue. Rennes-Les-Bains semble quelque peu haï par son public, cela n’augure rien de bon.

    Aujourd’hui je vous amène dans un lieu très connu, mais qui pour autant témoigne d’un faste somptueux : ce bâtiment est une pure merveille d’architecture, les thermes roses.

    Le documentaire complet est disponible ici : https://tchorski.fr/24/thermesroses.htm

    Aussi étonnant que ça soit, la construction de ces thermes n’est pas ancienne, il s’agit du tout début du XXème siècle. Il existait une station thermale en lieu et place, elle a été rasée afin d’implanter ce bâtiment. Il est établi sur les résurgences d’eau chaude, de manière à capter les sources.

    La fermeture de l’établissement date d’il y a 20 ans. La mairie a alors racheté la structure à l’euro symbolique, afin de la protéger des dégâts qui progressent à toute vitesse. Les bâtiments ont été vendus il y a quelques années pour plus de 700.000 euros. La société immobilière qui a acheté est conspuée par les clients pour le fait de ne tenir aucun délai, ce qui peut expliquer que le bâtiment soit toujours nulle part aujourd’hui. Le projet consiste à la construction d’un hôtel de luxe, de chambres avec balnéo, piscine, spa, restaurant, salle de séminaire.

    Les thermes roses sont parmi les plus beaux de France, sans exagération aucune. Ils sont la mémoire vivante de ce que furent les cures thermales en début du XXème siècle, notamment cette exubérance de faste et de richesse. La ville elle-même semble tout droit sortie d’un Claude Lelouch grandiloquent.

    L’extérieur est basé sur une architecture inspirée de l’antique, notamment avec les grosse colonnades imposantes. L’intérieur me fait penser à du rococo italien, avec le déluge de marbres, de stucs, de moulures.

    Le bâtiment est composé d’un vaste hall d’accueil appelé promenoir, qui témoigne d’un style très affirmé sur le faste : marbre rouge pour les colonnes, stucs à foison, toiture en moulures. Le tout, même s’il est exubérant, témoigne d’un bon goût équilibré. Derrière se trouve un vaste atrium couvert d’une verrière, c’est le patio.

    Les thermes sont étagés sur deux niveaux, formant un vaste rectangle autour de l’atrium, avec un côté dames et un messieurs. Les locaux qui réceptionnent les sources sont à ce jour glauques : ça souffre d’humidité. L’ensemble est sinon composé de vestiaires et de cabines de soins. Tout est en mosaïque de faïence, ce qui est d’une extraordinaire beauté.

    Les lieux sont actuellement visitables lors de certaines journées du patrimoine. Le site est classé à l’inventaire supplémentaire, ce qui est plutôt positif. Il est seulement à espérer que la transformation ne soit pas trop destructrice quant à cet exceptionnel reliquat du passé.

  • Suite à l’annonce d’un pilote d’hélicoptère qui se sépare de sa femme malade de Parkinson et qui reçoit des éloges sur sa culpabilité, j’ai eu envie de raconter l’histoire de Lucienne
    https://seenthis.net/messages/1020019

    Ah tiens, dans mon entourage des héroïnes du quotidien j’en ai à la toque, et je vous raconterai bien Lucienne qui va avoir 87 ans
    – Née dans une famille d’honnêtes imprimeurs de la Drôme
    – Certificat passé, elle monte à Paris pour être fonctionnaire de la poste, l’autre choix était de devenir institutrice à Crest.
    – Personne ne lui a jamais parlé du lien sexualité et enfantement
    – Elle se retrouve enceinte d’un sale mec, ils vivent dans 15m2
    – Son mari violent se barre définitivement quand le grand a 10 ans et elle élève totalement seule ses 3 enfants
    – Lucienne prend sa retraite à 57 ans, et part vivre à Bordeaux chez Gérard, ils se sont rencontrés à La Poste l’année précédente
    – Lucienne, honnête, scolaire et droite, lui dit qu’elle est avec lui par amour et refuse de l’épouser puis retourne à sa cuisine
    – Elle s’est occupée de lui jusqu’au bout même les 15 dernières années ponctuées de maladies diverses qui l’ont rendu impotent. Elle qui rêve de voyage, ils ne voyageront jamais. Il lui interdit certaines visites sous prétexte qu’il n’apprécie pas ses amies. Il est décédé il y a 6 mois, alité depuis 3 ans avec une gangrène à la jambe, et homme depuis toujours, ne sachant ni passer le balai ni faire à manger, le pauvre
    – Petit aparté : le fils unique de cet homme avec qui Lucienne passe 30 ans est millionnaire, il dirige une entreprise de 7000 employés. Il réapparait avec sa femme une semaine avant la mort de son père. Ils mettront en vente la maison pour 500.000€, merci Lucienne.
    – Quinze jours après la mort de Gérard, Lucienne a fait ses valises, Gérard lui a laissé 30.000 € d’assurance vie. Dans un instant lucide elle me dit « cela ne fait même pas 1000€ par an, c’est maigre pour avoir été son esclave durant 30 ans ». Elle a trouvé loin de là une place à 700€ par mois dans une résidence senior. Et elle continue de croire que sa relation avec Gérard s’appelait de l’amour, faut bien s’accrocher à quelque chose.

    • En ce moment sur Insta il y a une vidéo qui tourne d’une sociologue qui parle de compter le temps de travail des mères et l’investissement de leur temps et de leur argent dans l’éducation des enfants. Les centaines de commentaires que suscite l’idée même de compter le temps de travail des mères est ahurissante. Beaucoup de mères ont réagis en disant qu’on ne comptais pas l’amour et que si on compte son temps on est une mauvaise mère. Il y a même des mères qui m’ont dit qu’elles étaient des féministes radicales mais qu’on ne doit pas compter l’amour pour ses enfants quand même ! Avec la baisse de la natalité, la crise économique et la Macronny RNoïde établie je ne donne pas cher de la place des « personne à vulves » dans la société de demain.

      Lucienne s’est trouvé une résidence à 700€/mois, espérons que les maléficiaires du RSA qui vont s’occuper d’elle 15h/semaine sous forme de travaux forcés aurons les capacités, grâce à l’amourrrr, de rendre ses derniers jours supportables. Mais on est contentes pour Gérard et son héritier de ses couilles qui ont pu se garnir les bourses.

      On dessine toujours très mal le symbole de la justice, en vrai, la balance est une tige flanquée d’une paire de scrotums, d’où qu’elle penche c’est au profit des prostates.

    • Ma grand-mère avait beau être mariée, comme il bouffait tout l’argent, elle s’est toujours retrouvé à économiser pour régler les ardoises.
      En bossant dur, elle a pu acquérir leur logement.

      À la retraite, ils ont mal vendu (merci la non éducation financière) et au lieu de racheter, ce con a préféré rénover… leur location.

      Donc, elle s’est bien retrouvée sans rien quand il est mort. Le fait qu’il a bossé moins qu’elle ne l’a pas empêché d’avoir une meilleure retraite (inégalité de salaires). Elle a juste eu la pension de réversion pour surnager sous le seuil de pauvreté.

      Le seul truc que le mariage lui a apporté. Sinon, ce sont les dettes communes.
      Parce que mariage ou pas, les gus savent très bien tirer parti des relations déséquilibrées avec les femmes.
      Il savent très bien que même s’ils font les sales gosses avec le fric, elles assureront de toit, la bouffe et le soin aux gosses. Même si ça les désavantagent.

      Ils n’ont jamais aucun efforts à faire, sauf de temps en temps montrer les biscottos et un peu surjouer les blessures, comme dans leur sport favori.

    • @mad_meg je te cite

      Beaucoup de mères ont réagis en disant qu’on ne comptais pas l’amour et que si on compte son temps on est une mauvaise mère.

      Les réactions que tu rapportes montre que le dressage des femmes dure toujours. Et Lucienne a été éduqué dans cette optique de sacrifice des femmes, du devoir de s’occuper des autres et de nier ce travail en l’appelant amour.
      Elle a réparé silencieusement les affronts qu’elle avait subis de cette société prête à la laisser se faire tuer elle et ses enfants. Elle avait compris qu’elle ne pourrait s’en sortir que seule, par la force et même circonscrite à ce qu’on lui laisserait comme espace d’action, quelques centimètres autour de la place des femmes. Comme il y a la longueur de sa chaine comme liberté pour le chien à la niche.
      Elle qui était si heureuse d’arriver à Paris a dû apprendre à déjouer la loi encore imposée aux femmes aujourd’hui, ne pas sortir impunément de leur statut de vierge.

      Toute jeunette, elle était fière de bien réussir à l’école, d’avoir passé le concours administratif des fonctionnaires et de monter à Paris. Certes c’était une proie naïve et facile, mais elle travaillait et touchait déjà un salaire même si l’autre s’empressait de le boire. Quand elle se retrouve seule avec les trois, elle va courageusement se mettre à réviser la nuit pour grimper les échelons de LaPoste et chaque concours qu’elle remporte est aussi une épreuve remportée face aux hommes bien plus nombreux à se présenter, bien plus favorisés. Pas sûre qu’aujourd’hui il y ait encore cette possibilité d’indépendance financière pour une cheffe de famille monoparentale.

      Lucienne se bat et force le respect, elle devient inspecteur, en douce elle te confie qu’elle avait un grade plus élevé que Gérard mais que timide elle n’osait pas donner des ordres.

      Du coup, en repensant à son parcours, c’est peut-être ce qui m’étonne le plus : elle a gagné son indépendance, une bonne retraite, s’achète un appartement en banlieue (qu’elle a conservé au cas ou) mais ne trouve son bonheur qu’à tenir la maison de Gérard Le bourgeois même si elle savait qu’il profitait d’elle. Lucienne s’est offerte la liberté d’y retourner, de vivre son rêve d’amour choisi en toute conscience et dans sa grande fierté.

      Je crois qu’elle les supplante tous et que l’argent qu’ils ne lui ont pas donné, parce qu’ils auraient du la couvrir d’or, lui importe peu.

  • La géolocalisation entre pairs à l’adolescence
    https://metropolitiques.eu/La-geolocalisation-entre-pairs-a-l-adolescence.html

    Les pratiques de #géolocalisation entre #adolescents revêtent un caractère ambivalent, associant jeu et #surveillance. Yann Bruna s’est intéressé aux usages de la SnapMap, qui exposent en particulier les filles à de nouvelles formes de vulnérabilité en ligne et dans l’espace urbain. Qu’elle intervienne dans le monde professionnel, au sein des familles ou dans les relations sentimentales, la surveillance par géolocalisation représente une modalité de suivi des activités de l’autre de plus en plus utilisée #Terrains

    / surveillance, #NTIC, géolocalisation, #jeunes, adolescents

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met-bruna.pdf

  • Dramatic changes revealed in 2023 world map
    https://au.news.yahoo.com/dramatic-changes-revealed-in-2023-world-map-072821349.html
    https://s.yimg.com/ny/api/res/1.2/FZ8lQ1sXJNiVJpjY3oToEw--/YXBwaWQ9aGlnaGxhbmRlcjt3PTEyMDA7aD02NDY7Y2Y9d2VicA--/https://s.yimg.com/os/creatr-uploaded-images/2023-06/2916ba50-065b-11ee-9eaf-d5bf26ee2b8e

    Voilà une bonne question !

    Why do we need cartographers when we have Google Maps?

    Ms Field is employed by the British Antarctic Survey whose cartographers will have to update their maps regularly as Antarctica and the Arctic continue to change.

  • La Pétroleuse : une police d’écriture vintage et inclusive inspirée d’une fonte des années 1880
    https://mastodon.art/@lokigwyn/111165199665013520

    🔥Et voilà La Pétroleuse : une police d’écriture vintage et inclusive inspirée d’une fonte des années 1880.
    Avec la Pétroleuse, on fait fondre les caractères entre eux et on fait fondre les cerveaux des réac, des mascus et de toustes celleux qui détestent l’écriture inclusive !

  • Enquête de Blast : STMicroelectronics et Lynred continuent à contourner l’embargo sur la Russie en 2023
    https://www.obsarm.info/spip.php?article616

    Dans notre communiqué du 24 septembre 2023, nous avons documenté le fait que les deux entreprises grenobloises avaient poursuivi leurs exportations de composants électroniques en 2022, à la veille du conflit ou pendant celui-ci. Fin février 2022, l’Union européenne renforçait les sanctions tout en laissant des failles nombreuses dans lesquelles s’engouffrent encore les entreprises françaises. L’enquête « Russian Papers #1 : invasion sous perfusion française » de Benjamin Jung, dont le premier volet (...) #Armements

    / #Biens_à_double_usage, Transferts / exportations, #Industrie_d'armement, #Guerres, La (...)

    #Transferts_/_exportations #La_une

  • NYC Is Totally Unprepared for Climate Disaster (but Has a Lot of Cops)
    https://newrepublic.com/article/175883/nyc-totally-unprepared-climate-disaster-but-lot-cops

    On a typical day in New York, packs of cops will stand around on subway platforms chatting or looking at their phones, or hanging around in groups writing expensive tickets for turnstile-jumpers looking to evade the newly increased subway fare. This spring, the city agreed to a nearly 30 percent retroactive pay increase for NYPD officers that will cost $5.5 billion through 2027. Meanwhile, rats scurry by and some mysterious black sludge oozes out of the walls—maybe from the same holes that floodwaters shot out of today. (About half of the entire subway system, one of the most extensive in the world, was suspended during the flooding, officials said.)

    The MTA itself, it’s worth noting, is controlled by the state of New York, not the city. Former Governor Andrew Cuomo famously starved it of cash while funneling money toward the highway system (and even on unrelated projects like bailing out the state’s ski resorts, suffering from snow-sparse winters thanks to climate change). Rather than perform routine maintenance on the whole system, Cuomo prioritized flashy projects like building up the Second Avenue subway, which catered to wealthier Upper East Side residents. Under Kathy Hochul, the MTA is still underfunded by millions of dollars each year.

    The upshot is that New York City—America’s biggest and arguably most social democratic city—is manifestly unprepared for what climate change has in store for it. The problems it faces from rising temperatures aren’t so unique, but it should theoretically be easier to deal with those problems in a place where Democrats who talk constantly about their commitment to “climate action,” or some such, control just about every relevant elected office. Not so!

  • Crise de l’eau à Mayotte : l’île plonge dans « l’urgence absolue » et « bascule en enfer »
    https://www.ouest-france.fr/mayotte/crise-de-leau-a-mayotte-lile-plonge-dans-lurgence-absolue-et-bascule-en

    Au rythme actuel de consommation d’eau, les deux réserves collinaires de l’île seront vides au plus tard fin octobre. Alors que les habitants sont privés d’eau deux jours sur trois, les services de l’État envisagent de renforcer encore les coupures.

    (...)

    (...)

    (...)

    « On est capable de faire fonctionner l’usine Coca-Cola, on devrait pouvoir produire de l’eau », s’agace-t-elle. D’autant que pour produire un litre de Coca-Cola, l’usine de 120 salariés a besoin de 2,75 litres d’eau.

    L’information drôlatique de l’article est indiquée à sa toute fin.

  • Une « approche féministe » du #cancer pourrait sauver la vie de 800 000 femmes par an, selon « The Lancet »
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-revue-de-presse-internationale/la-revue-de-presse-internationale-emission-du-vendredi-29-septembre-2023

    Les #inégalités sociales entre les #femmes et les hommes entravent les diagnostics précoces et l’accès des femmes aux soins et aux traitements pour le cancer, par manque d’éducation, d’autonomie par l’emploi et donc de pouvoir de décision, dans les sociétés patriarcales. Cette étude du Lancet, également relayée par le Guardian, El Pais et le quotidien Indian Express, montre que « les femmes restent valorisées pour un rôle reproductif et maternel ». L’accent en matière de santé a donc été mis sur les « cancers féminins » – du sein, du col de l’utérus – alors que le cancer du poumon et le cancer colorectal sont parmi les trois principales causes de décès par cancer chez les femmes. En jeu, également, la sous-représentation des femmes dans le secteur de l’oncologie en tant que responsables. Ce n’est pas une coïncidence, selon le Lancet, si la recherche est encore insuffisante sur les causes du cancer du sein, le cancer le plus fréquent chez les femmes dans le monde.

  • Meta in Myanmar, Part I: The Setup - Erin Kissane’s small internet website
    https://erinkissane.com/meta-in-myanmar-part-i-the-setup

    The harms Meta passively and actively fueled destroyed or ended hundreds of thousands of lives that might have been yours or mine, but for accidents of birth. I say “hundreds of thousands” because “millions” sounds unbelievable, but by the end of my research I came to believe that the actual number is very, very large.

    #facebook #génocide #myanmar

  • Comprendre l’extermination à Auschwitz : histoire d’un témoignage miraculé
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/comprendre-l-extermination-a-auschwitz-histoire-d-un-temoignage-miracule

    ... cette publication est surtout un événement dans la mesure où plus de trente-cinq ans ont été nécessaires pour que ce #texte nous soit pleinement accessible. Et c’est cet intervalle qui leste le double legs de Nadjary d’une dimension supplémentaire, et vient en souligner l’importance. Car ce délai ne vient pas seulement éclairer la difficulté à rendre déchiffrable un texte fragile qui aura miraculeusement résisté parce qu’il avait été enfoui dans le sol d’#Auschwitz, plié en douze petits feuillets miniatures, et roulé dans un thermos. Entre sa découverte, à l’automne 1980, neuf années après la mort de Nadjary, et la toute première publication sous forme de récit, en 1991 et en Grèce, onze années s’étaient écoulées. Mais le progrès technique n’avançait pas à la même cadence, et seuls 10% du manuscrit étaient en réalité déchiffrables à l’époque : le papier avait été grignoté par l’humidité, et l’encre bleue délavée semblait avoir inondé les pages arrachées à un cahier. C’est seulement après sa dissémination à l’international, et parce qu’une édition en russe, notamment, avait vu le jour, qu’un expert informatique russe, rompu à l’imagerie high tech, se manifestera, pour proposer ses services et déchiffrer le reste du manuscrit. Il avait entendu parler du texte tandis qu’il écoutait une émission de radio, et pensait que l’#imagerie dernier cri saurait faire des miracles. Il avait raison.

    ... Contrairement à l’image qui est longtemps restée, les #Sonderkommandos n’ont joué aucun rôle direct dans l’assassinat des #Juifs_déportés : tenace, ce lieu commun n’a aucune prise avec la réalité historique. Pour la bonne raison, explique encore Tal Brutmann, que ces déportés-là aussi étaient destinés à être assassinés, le moment venu : “Les nazis n’ont jamais confié les moyens d’assassiner à des Juifs puisque les Sonderkommandos aussi devaient mourir, parce qu’eux aussi était juifs.” En octobre 1944, près de six cents membres des Sonderkommandos seront assassinés, après qu’un groupe, composé notamment de Grecs, ait entrepris de se révolter. La moitié seront tués à titre de représailles. Pas #Marcel_Nadjary, qui survivra à la défaite nazie et témoignera en 1947 à nouveau.

    Téléphone arabe

    Son témoignage, écrit en grec mais ponctué de ce qu’on appelle "la #langue_des_camps", n’avait jamais été traduit en français, mais seulement en anglais, en russe et en polonais. Or en France, l’idée était restée, dans un sillage tenace, que les Sonderkommandos avaient bénéficié de privilèges au bénéfice de leur rôle au premier rang de la machine d’#extermination nazie. Au point que les #témoignages des Sonderkommandos ont longtemps suscité de la méfiance, et pendant les années qui suivirent la Libération, ces récits ont d’abord été accueillis avec méfiance par les #historiens. S’ils avaient témoigné, n’était-ce pas qu’ils avaient mieux survécu ? C’était en réalité oublier que, comme celui de Nadjary, ces témoignages avaient traversé le temps à la faveur d’un enfouissement précaire dans le sol, ou encore que l’immense majorité de ces travailleurs préposés à des tâches qu’ils n’avaient pas choisies n’étaient pas consentants, et massivement liquidés précisément parce que les nazis entendaient maintenir le #secret le plus durable sur le processus d’extermination. C’est en particulier le récit de Primo Levi qui, auprès du lectorat français et bientôt de l’opinion publique, a contribué à prolonger le doute sur la fiabilité d’un témoignage comme celui de Marcel Nadjary. Si les Sonderkommandos n’étaient pas responsables de ce qu’ils avaient dû faire, n’avaient-ils pas été un rouage de la machine de mise à mort nazie ? Un véritable exemple de “téléphone arabe”, analyse en fait a distance Tal Brutmann, qui explique Primo Levi se trouvait en réalité détenu dans une toute autre zone du camp d’Auschwitz, où l’information circulait mal et où des rumeurs pouvaient se frayer un chemin, à la faveur de mauvaises informations, ou de l’angoisse.

    Or le témoignage de Marcel Nadjary est au contraire décisif pour accéder à un savoir plus empirique sur l’histoire des #chambres_à_gaz. Lui qui croit qu’il va mourir, au moment où il s’adresse par écrit à ses amis à la manière d’un geste de testament, se donne pour tâche de décrire avec précision le mécanisme de l’extermination. Il inclut à son texte des informations précises, techniques, mais aussi chiffrées : comme le souligne Serge Klarsfeld, qui préface cette édition française de Nadjary qui paraît chez Signes et balises, c’est lui qui parvient à s’approcher, plus que bien d’autres, du chiffre le plus proche du nombre des victimes juives à Auschwitz. Nadjary, bien sûr, se trompe, lui qui n’a passé que six mois au seuil du Crématoire III : il évoque 1 400 000 #Juifs assassinés, là où le nombre exact sera de 1 052 000 pour le seul camp d’Auschwitz. Mais davantage que bien des statisticiens qui s’efforceront de prendre la mesure de l’assassinat de masse durant cinquante ans, c’est lui qui collera le plus près à la réalité. C’est aussi lui qui décrira des comportements, des façons de faire, qui permettent aujourd’hui d’approcher au plus proche de ce que fut le tri des déportés sur la rampe à la descente du train, ou encore la manière dont le gaz était utilisé : libéré ensuite par des trappes, nous apprend son manuscrit, le #gaz était transporté jusqu’au crématoire dans un véhicule de la Croix rouge allemande affrété par deux soldats SS.

    “Les rouleaux d’Auschwitz”

    Né en 1917 à Thessalonique, Nadjary finira sa vie à New-York, où il est mort en 1971, vingt ans après avoir émigré. Son manuscrit, des six témoignages laissés par les Sonderkommandos qui aient pu être retrouvés à ce jour, est le seul qu’on doive à un #Grec. Or en Grèce, cette mémoire de la Shoah est longtemps restée un territoire méconnu, en même temps qu’une trace largement enfouie, bien que des historiens comme Raul Hilberg, par exemple, aient pu estimer que 85% de la population juive de Grèce ait péri dans la Shoah. “Un taux comparable à la Pologne”....

    #nazisme #camps_d'extermination #histoire #radio #livre

    edit le témoignage de Nadjary est utilisé au théâtre dans C’était un samedi https://seenthis.net/messages/1015526