• Les vérités amères de Laurence de Cock | Zaka Toto
    https://www.zist.co/2023/06/09/les-verites-ameres-de-laurence-de-cock

    L’historienne et essayiste française Laurence de Cock poursuit en diffamation la revue antillaise Zist et son fondateur et directeur de publication Zaka Toto. Le procès a lieu ce vendredi 9 Juin à Paris. Zaka Toto soutient que Laurence de Cock a pillé son texte « Le Sucre » avec de nombreuses preuves à l’appui. Source : ZIST

  • Éborgnement de Jérôme Rodrigues : ce que révèlent les caméras-piétons des policiers
    https://www.index.ngo/enquetes/eborgnement-de-jerome-rodrigues-ce-que-revelent-les-cameras-pietons-des-policiers/#

    En janvier 2019, lors de l’acte XI des « gilets jaunes », Jérôme Rodrigues était éborgné par l’explosion d’une grenade de désencerclement. INDEX a obtenu accès à des centaines de vidéos et documents exclusifs, que nous avons analysés pour produire une reconstitution détaillée des circonstances de l’incident. Source : INDEX.ngo

    • D’après les études disponibles, la police française serait la seule en Europe à utiliser des grenades de désencerclement dans le cadre du maintien de l’ordre. La société civile alerte sur le sujet depuis des années. Selon Amnesty International : « Les grenades de désencerclement doivent être interdites lors des opérations de maintien de l’ordre car [c]es projectiles frappent de façon aléatoire les personnes avec un risque élevé de lésions graves. »

      Le Défenseur des Droits a lui aussi pointé du doigt l’utilisation de « cette arme susceptible de porter gravement atteinte à l’intégrité physique des personnes touchées », dans une décision rendue en 2019 sur le cas d’un manifestant blessé à Paris en 2016. Jacques Toubon, à la tête de l’institution à l’époque, avait alors invité le ministre de l’Intérieur à « engager une réflexion approfondie sur la pertinence de la dotation, pour les opérations de maintien de l’ordre, de cette arme. »

      Quelques mois plus tard, en septembre 2020, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait annoncé le remplacement de la grenade à main de désencerclement (GMD) en dotation dans la police nationale par un nouveau modèle (GENL, pour Grenade à Éclats Non-Létaux), censé présenter « une moindre dangerosité » par rapport au modèle précédent.

      Pourtant, la comparaison des fiches techniques de ces deux modèles de grenades ne révèle pas différence essentielle sur le plan de leur dangerosité : la nouvelle grenade de désencerclement GENL reste une grenade dont les éclats sont susceptibles de porter gravement atteinte à l’intégrité physique des personnes se trouvant à proximité de son point d’explosion.

      Depuis le début du mouvement social contre la réforme de retraites en janvier 2023, au moins un nouveau cas de manifestant éborgné par l’explosion d’une grenade de désencerclement est à recenser, ainsi que des dizaines de nouveaux blessés.

  • À Carnac, 39 menhirs détruits pour installer un magasin Mr. Bricolage
    https://www.bfmtv.com/societe/a-carnac-39-menhirs-detruits-pour-installer-un-magasin-mr-bricolage_AN-202306

    Le maire de Carnac, défenseur du classement de mégalithe au patrimoine de l’Unesco, assure qu’il ne savait pas qu’un site classé se trouvait sur ce terrain lorsqu’il a délivré le permis de construire.
    Des vestiges millénaires sens dessus dessous. 39 menhirs ont été détruits dans le cadre de travaux pour installer un magasin de bricolage de l’enseigne Mr. Bricolage à Carnac, dans le Morbihan. Ces alignements de pierres datant de la période néolithique (entre 6000 et 2200 avant notre ère) étaient pourtant signalés comme un site archéologique mais le maire dit ne pas en avoir eu connaissance, révèle Ouest-France.

    Le site concerné consiste en deux alignements de pierres sous forme de murets de moins de deux mètres de haut. Le signalement est venu de Christian Obeltz, un chercheur en archéologie basé à Carnac et spécialiste du néolitique, qui a publié une note de blog critiquant des « aménagements brutaux » jouxtant les alignements de menhirs et « dénaturant ce site mondialement connu ». Il estime que la destruction de ces alignements est « illégale ».

    « Toute destruction d’un site archéologique est passible d’une lourde amende », assure-t-il à Ouest-France.

    chaque jour, plusieurs fois par jour, des infos cauchemardesques.

    #site_archéologique #menhirs #commerce #permis_de_construire

    • centrée sur un menhir d’allure anthropomorphe, la photo était belle, mais

      « Il y avait quelques pierres dont d’ailleurs les archéologues n’étaient pas certains qu’il s’agissait de menhirs », précise Olivier Lepick [maire de Carnac].

      Selon la municipalité qui a délivré le permis de construire, cette zone ne faisait pas l’objet d’une protection archéologique. « C’est donc une tempête dans un verre d’eau », s’insurge le maire qui parle d’un mauvais procès. « C’est toujours dommage, évidemment de détruire des sites archéologiques. Mais, je peux vous dire en tant que président de Paysages de mégalithes (l’association qui porte le dossier d’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco de l’ensemble des mégalithes du Morbihan), que je suis particulièrement attentif à leur protection. » [lorsqu’ils présentent un intérêt touristique manifeste, ndc]

      https://www.francebleu.fr/infos/culture-loisirs/carnac-des-menhirs-au-coeur-d-une-polemique-8093607

      Vanter « La France éternelle, ce peuple de bâtisseurs. » (E.M., Mont Saint Michel 5/6/2023), c’est s’affirmer conservateur en même temps que célébrer des sites bankables.

      CAPACITE GLOBALE D’HEBERGEMENT DE LA POPULATION NON PERMANENTE 50443
      67 Restaurants, 1 Casino, 1 Thalassothérapie, 36 sites d’activités de loisirs

      https://www.ot-carnac.fr/content/uploads/2020/04/chiffres-cle-carnac-2019.pdf

      pour 4 244 habitants en 2023

      Sur les RS, toute l’extrême droite dit, indignée, son amour du patrimoine. La palme : « En déplacement en Bretagne, j’ai voulu aller à Carnac là où des menhirs vieux de 7500 ans sont en train d’être massacrés. Ce que cette époque détruit, nous le reconstruirons. » (E. Z.)

      #tourisme

    • qui veut d’une résidence secondaire sans magasin de bricolage à proximité ? entre les problèmes de « zones humides » (non mais ho ! ici c’est mer, hein), les vestiges, la durée des fouilles préventives, comment voulez vous loger du monde et fournir des services !

      En 2019 on recensait 8 681 logements à Carnac. Carnac étant un lieu de villégiature très prisé, une forte proportion des logements étaient des #résidences_secondaires puisqu’on en dénombrait 6 202 (71,4 %) contre 2 276 résidences principales (26,2 %)

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Carnac

      #bétonisation #artificialisation_des_sols

    • #corruption #destruction_culturelle #mémoires #capitalisme

      Pour faire un parking, en Bretagne j’avais vu aussi à LocTudy, Finistère Sud, la destruction complète d’un cimetière entourant, comme souvent, une église. C’est l’époque où les petits bateaux partaient aussi à la casse.
      #violences_politiques

      Et le cynisme de récupération, l’entreprise s’appelle SAS Au marché des Druides

      Je ne suis pas archéologue, je ne connais pas les menhirs ; des murets, il y en existe partout.

      Hé bien justement, foutez la paix aux murets !

    • Pour être complet sur son positionnement, il a rallié Horizons d’Édouard Philippe, envisage certainement d’autres fonctions politiques, sachant que la circonscription législative concernée comprend La-Trinité-sur-Mer pour laquelle, l’année dernière, avait plané un peu de suspense : la petite-fille, ralliée zemmourienne, irait-elle marcher sur les traces du grand-père, 40 ans après.

      Quand Jean-Marie Le Pen se présentait à une élection législative à Auray, en 1983 - Auray – actualités et informations locales en direct | Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/morbihan/auray-56400/quand-jean-marie-le-pen-se-presentait-a-une-election-legislative-a-aura

      Des rumeurs font état d’une possible candidature de Marion Maréchal dans la circonscription d’Auray en juin prochain : elle ne serait pas la première de la famille Le Pen, puisque son grand-père Jean-Marie s’y était présenté en décembre 1983.

      Circonstance propice au renforcement d’une posture de barrage contre l’extrême-droite (cf. événement récent ayant mis Carnac en avant dans la presse nationale).

      Lors de ses vœux le maire, à Carnac, le 21 janvier 2023 ; …
      https://media.ouest-france.fr/v1/pictures/MjAyMzAxODliOWFmMjU0YTVhMTRiZTFjM2ZiYzIyZDE3MDkzZjg
      Ouest-France

      … évoquait :

      Le futur déménagement du Mr.Bricolage permettra de créer un poumon vert en prolongement du parc de l’office de tourisme. Un accord est trouvé avec M. Doriel, propriétaire des murs, annonce le maire.

      Carnac. De nombreux projets dans une commune qui « se porte bien »
      https://www.ouest-france.fr/bretagne/carnac-56340/carnac-de-nombreux-projets-dans-une-commune-qui-se-porte-bien-cc0f358e-

    • le communiqué de la DRAC

      qui avait donc prescrit une fouille archéologique préventive sur 2000 m2 en juillet 2015 ; fouille qui n’a pas eu lieu, le PC ayant été refusé pour d’autres raisons

      Fouille préventive qui n’a pas été jugée utile ou nécessaire pour ce nouveau PC.

      Ajoutons que le maire est président de l’association Paysages de mégalithes porteuse du projet d’inscription au Patrimoine mondial de l’Unesco. Délicat de plaider, oups !

      Selon [la mairie], chaque dossier est « étudié extrêmement minutieusement ». « Malheureusement, il a échappé aux documents d’urbanisme sur lesquels le service instructeur a fondé son analyse, se défend la commune.

      et encore plus minable, oh ben, c’est pas le premier, ça sera pas le dernier !

      Mais, reprend la ville, « des sites détruits car ils n’ont pas été repérés, il y en a des listes, et il y en aura encore ».

      citations extraites de l’article de Libération

      Carnac : ce que l’on sait de la destruction de menhirs pour construire un Mr Bricolage – Libération
      https://www.liberation.fr/economie/carnac-ce-que-lon-sait-sur-la-destruction-de-menhirs-pour-construire-un-m

    • Menhirs détruits à Carnac : les raisons d’un emballement médiatique et politique
      https://www.ouest-france.fr/culture/patrimoine/menhirs-detruits-a-carnac-les-raisons-dun-emballement-54eae768-0602-11e


      Une partie des monolithes du site de Montauban, à Carnac, avant sa destruction.
      CHRISTIAN OBELTZ

      En moins de 24 heures, la destruction d’un site regroupant des menhirs et petits monolithes à Carnac (Morbihan) a reçu un écho médiatique et politique hors du commun. Une affaire chargée de symboles, qui ont fini par évacuer totalement sa complexité.

      L’occasion politique était trop belle. Il l’a saisie. Mercredi, profitant d’une séance de dédicaces calée à Pluneret, dans le Morbihan, Éric Zemmour a fait un saut jusqu’à Carnac, pour s’y montrer dans une courte vidéo sur le site où des menhirs et des monolithes ont été détruits par des travaux de construction. « Ici, un élu n’a pas hésité à sacrifier cette trace d’un passé fort lointain pour tout détruire et pour mettre à la place un magasin de bricolage. C’est un peu à l’image de l’époque : on détruit le passé et on bricole par-dessus ».

      L’exercice, lapidaire et sans nuance, dit aussi quelque chose de l’époque. Cette affaire – qui pose de vraies questions par ailleurs – convoquait trop de totems et de grands symboles pour ne pas devenir une polémique nationale à peu de frais.

      Une histoire qui coche toutes les cases
      Histoire, patrimoine, mais aussi environnement, artificialisation des sols, consommation et matérialisme, l’histoire cochait toutes les cases. À gauche, les réactions politiques ont aussi été nombreuses. Comme la députée écologiste Sandrine Rousseau sur le réseau social Twitter : « Détruire des menhirs multimillénaires pour un magasin, quelle meilleure illustration de notre folie ? ». Même argumentaire pour le journaliste Hugo Clément.

      Peu importe si le débat – qui ne pourra jamais être totalement tranché, et c’est le principal problème – reste entier sur la valeur archéologique de ce site et de ces petits menhirs et monolithes. Peu importe que la bourde – car ç’en est une et elle fait tache dans la perspective d’un classement de ces mégalithes au patrimoine mondial de l’Unesco – ne soit pas intentionnelle et qu’aucun protagoniste de ce dossier n’ait évidemment souhaité ce scénario.

      Pour ne rien arranger, plusieurs médias et comptes très suivis sur les réseaux sociaux ont diffusé des photos et vidéos des alignements de menhirs tels que le grand public les imagine ou les connaît. Un choix qui a alimenté un peu plus la machine à fantasmes et à surréaction. Selon la plateforme de veille Tagaday, 328 articles, sons et reportages ont évoqué le sujet depuis le 6 juin, date de publication du sujet dans Ouest-France.

      Le résultat : une déferlante d’approximations, de haine, et de commentaires orduriers sur les réseaux sociaux. Olivier Lepick, maire (Horizons) de Carnac – que nous n’avons pas réussi à joindre – a fini par saluer ironiquement sur Facebook « tous ceux qui ont sali, jugé, exécuté, accusé » et « ceux qui ont agressé mon épouse et mes enfants sur les réseaux sociaux », au moment de s’appuyer sur un communiqué de la Drac qui minimise les dégâts. L’extrême droite, elle, a décidé de pas lâcher l’affaire. Reconquête appelle à une manifestation à Carnac ce vendredi.

    • Menhirs de Carnac : « On n’a pas détruit la Joconde » [Vidéo] - Carnac – actualités et informations locales en direct | Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/morbihan/carnac-56340/menhirs-de-carnac-on-na-pas-detruit-la-joconde-video-6365174.php

      Ce genre d’affaires arrive 10 fois par an.

      Au minimum, sa légitimité et sa crédibilité à la tête de Paysages de mégalithes ne devrait pas s’en relever. Mais il est vrai qu’aujourd’hui, il n’y a plus grand chose qui perturbe nos élites. Et de taper sur les gens qui sont assis devant leur clavier

    • Menhirs détruits à Carnac. Reconquête en petit comité devant la mairie
      https://www.ouest-france.fr/culture/patrimoine/menhirs-detruits-a-carnac-reconquete-en-petit-comite-devant-la-mairie-d


      Ce vendredi 9 juin 2023, 22 adhérents du parti Reconquête étaient rassemblés devant la mairie de Carnac (Morbihan). Deux d’entre eux ont été reçus mais sont « mécontents » du manque de réponses à leurs questions.
      OUEST-FRANCE

      Ce vendredi 9 juin 2023, le parti d’Eric Zemmour, Reconquête appelait à un rassemblement devant la mairie de Carnac (Morbihan), au sujet du dossier sensible de la destruction d’un site de menhirs. 22 adhérents étaient présents.

      Depuis mercredi 7 juin 2023, la destruction d’un site de menhirs à Carnac (Morbihan), où est aménagé un magasin de bricolage, reçoit un gigantesque écho médiatique. Les réactions politiques s’enchaînent, qu’il s’agisse des Républicains ou du Rassemblement national qui demandent notamment une enquête sur les responsabilités de chacun. Le Parti breton fait de même, signifiant que « l’État doit transférer les compétences patrimoniales à la région. »

      Ce vendredi 9 juin, à l’appel de l’instance départementale, vingt-deux adhérents de Reconquête (sur 1 622 à jour de cotisation dans le Morbihan), se sont rassemblées devant la mairie carnacoise.

      « Nous repartons bredouilles »
      Le responsable régional, Franck Chevrel du parti d’Eric Zemmour, laissant aux journalistes « l’appréciation » de l’ampleur du mouvement, décidé du jour au lendemain, après que leur leader publie une vidéo sur place, sur le site de Montauban, fustigeant de façon lapidaire l’action municipale.

      Souhaitant des réponses, deux personnes de Reconquête ont été reçues en mairie par la cheffe de cabinet et l’adjoint Loïc Houdoy, où a été rappelé le process d’instruction des permis de construire. « Nous repartons bredouilles, estime, mécontent, Franck Chevrel. S’il est reconnu que quelque chose dysfonctionne, personne n’est capable de nous expliquer à qui revient la responsabilité des faits. Comment faire pour que cela ne se reproduise pas ? Pas de réponse non plus. »

      rappel (cf. plus haut) : Reconquête a tout intérêt à déligitimer un probable adversaire d’une prochaine élection.

    • Menhirs détruits : le maire de Carnac affirme avoir reçu des menaces et être sous protection policière
      https://www.francetvinfo.fr/france/bretagne/morbihan/menhirs-detruits-a-carnac-le-maire-de-la-ville-affirme-etre-sous-la-pro

      La gendarmerie effectue des rondes régulières aux abords de son domicile, comme pour le maire de Saint-Brevin-les-Pins après l’incendie à son domicile, explique Olivier Lepick à l’agence de presse.

      Je conçois que ce soit difficile à vivre, mais il y a des comparaisons qu’il pourrait éviter. Yannick Morez n’a pas bénéficié d’une protection policière malgré les alertes qu’il a transmises.

    • À Carnac, la destruction des menhirs et « un tsunami de haine » invités du conseil - Actualité de la Bretagne en direct - L’information de votre région en continu | Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/bretagne/a-carnac-la-destruction-des-menhirs-et-un-tsunami-de-haine-invites-du-c


      Olivier Lepick, maire de Carnac, a fait allusion à la polémique concernant la destruction des menhirs. Il déplore le déferlement de haine dont sa famille est victime depuis plusieurs jours.
      Le Télégramme / Mooréa Lahalle

      Olivier Lepick, le maire de Carnac, a rapidement coupé court à la « polémique » autour de la destruction des menhirs, lors du conseil municipal de ce vendredi 9 juin, devant une question de l’opposition. « Monsieur Pierre Léon Luneau (élu de l’opposition), je ne répondrai pas à votre question sur le sujet, car le délai des 48 heures n’a pas été respecté et je précise que je ne répondrai à aucune autre question sur le sujet ».

      " La haine s’exprime massivement "
      Le maire a poursuivi : " Mon épouse dort dans une maison surveillée par la gendarmerie. On va attendre le prochain conseil avant d’avoir un débat. Mais pas aujourd’hui, car la situation est compliquée ". Olivier Lepick a évoqué un " tsunami de haine " adressé à son épouse et à ses filles. " On peut débattre de tout, a-t-il poursuivi, on peut faire des erreurs, ce qui n’est pas le cas de nos servies dans cette affaire, ce sera attesté plus tard. Mais tant que la poussière n’est pas retombée et que la haine s’exprime massivement, même si ce n’est pas moi qu’elle dérange… Quand on a des patrouilles de gendarmerie, des gens qui vous menacent de mettre le feu chez vous, qu’on vous dit qu’on a trouvé votre adresse… On en parlera donc la prochaine fois, même si l’idéal eût été d’en parler ce soir. "

      " La situation n’est pas simple "
      Et de conclure, à l’adresse de l’élu d’opposition Pierre-Léon Juneau : " La situation n’est pas simple. Vous n’avez peut-être ni femme ni enfant, mais pour mon épouse, qui reçoit des insultes et des menaces, ce n’est pas évident. On en parlera quand la situation sera plus simple. "

      Reconquête 56 à Carnac
      Le même jour, le parti d’Éric Zemmour, Reconquête, avait donné rendez-vous à Carnac pour demander en mairie des explications sur la destruction des menhirs du chemin de Montauban. Une démarche menée par le représentant breton de Reconquête, Franck Chevrel, entouré de 22 personnes ayant répondu à son appel. Deux représentants du rassemblement ont été reçus en mairie par la cheffe de cabinet du maire et un adjoint. Un rendez-vous duquel ils estimaient être repartis " bredouille ".

      deux remarques :
      • le délai de 48h (pour l’inscription à l’ordre du jour) ne s’applique pas vraiment pour les #questions_diverses qui ont un statut un peu particulier, voire pas vraiment de statut et qui ne doivent porter que sur des questions " mineures ".
      Régime juridique des questions diverses
      https://www.senat.fr/questions/base/2015/qSEQ150114439.html
      (08/01/2015)
      • les conseils municipaux du 9 juin étaient particuliers car ils étaient convoqués à la demande du préfet pour l’élection des délégués aux élections sénatoriales. La préfecture recommande vivement qu’il n’y ait pas d’autres points à l’ordre du jour.

    • Menhirs détruits : « Je ne vais pas me laisser intimider par les tribunaux digitaux de la haine », affirme le maire de Carnac après avoir reçu des menaces de mort
      https://www.francetvinfo.fr/culture/patrimoine/archeologie/menhirs-detruits-je-ne-vais-pas-me-laisser-intimider-par-les-tribunaux-

      […]
      Qu’est-ce qui s’est passé réellement ? 
      On est dans une zone commerciale et artisanale, à trois kilomètres des alignements, ce ne sont pas 39 menhirs mais quatre pierres qui pouvaient éventuellement être des menhirs, qui ont été effectivement, et c’est très malheureux, détruites.

    • Je ne sais pas si les parcelles concernées par le PC de 2022 sont les mêmes que celles de 2015, mais si c’est le cas, le maire prend un gros risque en affirmant des contrevérités manifestes.
      EDIT : au vu des éléments du cadastre, il semblerait qu’il ait raison

      p. 26 du rapport de diagnostic de l’INRAP de 2015
      https://www.sitesetmonuments.org/IMG/pdf/rapport_inrap_2015_diagnostic_chemin_de_montauban.pdf

      EDIT : de fait, en consultant le PLU de la ville et en comparant avec le schéma, la zone construite est localisée dans les parcelles AI 9, 10, 11 et 157. Les trois premières sont celles du coin Nord-Est du périmètre soumis à diagnostic, la 157 est celle située immédiatement à l’Est, non diagnostiquée (mais évoquée dans le billet qui a mis le feu aux poudres).
      La tranchée n° 8 située dans la parcelle a effectivement été infructueuse.


      (extrait du billet de Ch. Obeltz)

    • À Erdeven, la rencontre autour des mégalithes est annulée | Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/morbihan/erdeven-56410/a-erdeven-la-rencontre-autour-des-megalithes-est-annulee-6372453.php
      https://media.letelegramme.fr/api/v1/images/view/6489b91168d06648e5306687/web_golden_xxl/6489b91168d06648e5306687.1

      Ce jeudi 15 juin avait été annoncée une rencontre autour du patrimoine mégalithique d’Erdeven dans le cadre de la candidature des sites mégalithiques de l’arc Sud Morbihan au patrimoine mondial de l’Unesco. Mais compte tenu du contexte suite aux événements de Carnac, Paysage de Mégalithes préfère annuler cette réunion publique qui était organisée en partenariat avec la mairie. Aucune date de report éventuel n’est indiquée à ce jour.

      La première, sans doute pas la dernière…

      (full disclosure : jeudi prochain, je dois participer à une autre réunion de Paysages de mégalithes, à Carnac. ¡veremos !…)

    • Menhirs de Carnac détruits. Le Parquet de Lorient ouvre une enquête suite à la plainte d’une association
      https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/morbihan/vannes/menhirs-de-carnac-detruits-le-parquet-de-lorient-ouvre-

      Le procureur de Lorient a ouvert une enquête contre X suite à la plainte déposée par l’association Koun Breizh qui dénonce la « destruction volontaire de patrimoine archéologique ». Elle a été confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie de Lorient.

      L’affaire de la destruction de menhirs à Carnac sur le chantier de construction d’un magasin de bricolage, n’a pas fini de faire parler d’elle.

      Selon l’AFP, le parquet de Lorient vient, en effet, d’ouvrir une enquête contre X, après la plainte déposée par l’association Koun Breizh. Celle-ci dénonce « une destruction volontaire de patrimoine archéologique ».

      "Violation de la prescription de fouille du site mégalithique"
      L’association Sites & Monuments, qui défend le patrimoine, s’est associée à l’association Koun Breizh pour demander "la création d’une mission d’inspection relative à la violation de la prescription de fouille du site mégalithique du « chemin de Montauban » à Carnac".

      Ces deux structures expliquent, dans un communiqué de presse commun, que le préfet du Morbihan et la mairie de Carnac, ont délivré un permis de construire en dépit d’un arrêté du préfet de Région, datant du 31 juillet 2015, qui " prescrivait une fouille préventive avant tout aménagement de la parcelle en raison de la présence de monolithes dressés « qui pourraient tout à fait correspondre aux vestiges d’un ouvrage mégalithique de type alignement » ".

      Les associations précisent qu’elles condamnent fermement les menaces dont le maire de Carnac a été victime mais « estiment que toute la lumière doit être faite pour identifier les failles qui ont conduit à la destruction des monolithes et établir les responsabilités de chacun. »

    • Manifestation à Carnac samedi 17 juin contre la destruction des menhirs | Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/morbihan/auray-56400/manifestation-a-carnac-samedi-17-juin-contre-la-destruction-des-menhirs

      Le parti indépendantiste breton Douar ha frankiz appelle à un rassemblement devant la mairie de Carnac à 14 heures, samedi 17 juin, pour protester contre la destruction de menhirs, objet de polémique depuis une semaine.

      La polémique autour de l’affaire des menhirs de Carnac ne désenfle pas. Le parti indépendantiste breton Douar ha frankiz (« Terre et liberté » en français), appelle à se rassembler samedi 17 juin à 14 heures devant la mairie de Carnac « pour exprimer notre colère face au saccage de notre patrimoine par les autorités qui sont censées le protéger, et pour dire : plus jamais ça ! ».

      Le parti « libertaire et écologiste », qui dénonce les ravages de « la bétonisation et [du] profit à tout prix », appelle à manifester alors que la mairie de Carnac est sous le feu de la critique depuis une semaine pour avoir autorisé la construction d’un magasin de bricolage sur un site archéologique qui hébergeait des menhirs. L’affaire, montée en épingle par différentes personnalités politiques, a provoqué l’ire des réseaux sociaux jusqu’à la profération de menaces à l’encontre du maire de la ville, Olivier Lepick.

    • Menhirs détruits à Carnac : le dessous des cartes d’un vrai scandale
      https://www.lefigaro.fr/vox/culture/menhirs-detruits-a-carnac-le-dessous-des-cartes-d-un-vrai-scandale-20230616

      FIGAROVOX/TRIBUNE - Julien Lacaze, président de Sites & Monuments, une association engagée pour la protection de l’environnement, revient en détail sur l’affaire des menhirs détruits à Carnac (Morbihan). Si nombre d’élus et de médias prétendent que le dossier, sur le fond, ne vaudrait rien, les faits montrent l’inverse, explique-t-il.

      Julien Lacaze est président de Sites & Monuments, association nationale reconnue d’utilité publique agréée pour la protection de l’environnement

      Menhirs passés au broyeur pour établir un magasin de bricolage, gradins disgracieux aménagés au ras des célèbres Alignements, cortège de 500 potelets en plastique disposés le long du site, projet d’antenne-relais gigantesque… La course au classement Patrimoine mondial de l’Unesco - dont le dossier de candidature définitif doit être remis fin septembre 2023 au ministère de la Culture - enivre les élus locaux, anticipant des retombées économiques sans souci de cohérence avec les servitudes qu’implique cette reconnaissance internationale pour les monuments préhistoriques les plus anciens d’Europe (7000 ans).

      Parmi cette série d’aménagements disgracieux - soulignés dans un article mis en ligne par notre association le 2 juin-, la construction d’un Mr Bricolage, occasionnant la destruction de menhirs, suscita un emballement médiatique dont il existe peu…

      #paywall :-(

    • le même, sur le site de l’association :

      Carnac : minimiser ou réagir - Sites & Monuments
      https://www.sitesetmonuments.org/carnac-minimiser-ou-reagir


      Carnac, site du « Chemin de Montauban », mégalithe B7 de la file 2 (probablement déplacé) - Aujourd’hui détruit.


      Carnac, site du « Chemin de Montauban », mégalithe B2 de la file 1 (probablement en place) - Aujourd’hui détruit.

      Menhirs passés au broyeur pour établir un magasin de bricolage, gradins disgracieux aménagés au ras des célèbres Alignements, cortège de 500 potelets en plastique disposés le long du site, projet d’antenne-relais gigantesque… La course au classement Patrimoine mondial de l’Unesco - dont le dossier de candidature définitif doit être remis fin septembre 2023 au ministère de la Culture - enivre les élus locaux.

      Parmi cette série d’aménagements disgracieux - soulignés dans un article mis en ligne par notre association le 2 juin -, la construction d’une grande surface de bricolage, occasionnant la destruction de menhirs, suscita un emballement médiatique dont il existe peu de précédents en archéologie. La politique s’empara ensuite du dossier, d’Éric Zemmour à Sandrine Rousseau. Cet excès de médiatisation en suscita un plus grave, celui de l’absence de condamnation des destructions par le ministère de la Culture, aubaine pour les aménageurs et pour certains élus placés sur la sellette.


      Carnac, site du "Chemin de Montauban", file n°2 de mégalithes probablement déplacés (aujourd’hui détruite).

      Le maire de Carnac, président de l’association « Paysages de Mégalithes », portant le dossier de candidature UNESCO, a ainsi délivré en août 2022 un permis de construire pour l’installation d’un magasin « Mr Bricolage ». Le site concerné, situé aux abords d’une zone artisanale, n’en demeurait pas moins préservé, avec une source et une zone dense de taillis. Il figurait depuis 2017, pour sa richesse archéologique, sur la liste des sites proposés au classement au Patrimoine Mondial communiquée au ministère de la Culture. Il y a été maintenu jusqu’à aujourd’hui, malgré la réduction ultérieure du nombre des sites proposés.

      Cet alignement inédit de petits menhirs du « Chemin de Montauban » (culminant tout de même à un mètre pour les plus grands), implanté sur une parcelle dénommée « Men Guen Bihan » (les petites pierres banches), appartenait sans doute aux plus anciens monuments de la commune de Carnac. En effet, les mégalithes tout proches de la « ZAC de Montauban », associés à des structures de combustion, ont été datés en 2010 par le Carbone 14 entre 5480 - 5320 avant J.-C., leur conférant le statut de plus anciens menhirs de l’ouest de la France ! Les monolithes détruits appartenaient ainsi probablement au Mésolithique, époque des chasseurs-cueilleurs, les mégalithes dressés étant ordinairement apparus au Néolithique, époque des agriculteurs-éleveurs. D’où l’enjeu archéologique particulier dans cette zone.

      Un grand hangar de sept mètres de haut prend la place des menhirs passés au broyeur par l’aménageur, sous l’œil médusé d’archéologues de passage. Le site détruit n’est pourtant qu’à un kilomètre des Alignements de Carnac (Kermario) et du célèbre tumulus Saint-Michel où un matériel archéologique superbe (haches polies en jade alpin et colliers en variscite andalouse) a été découvert !

      En réponse aux approximations de certains médias, illustrant les mégalithes détruits par des photos de menhirs de plusieurs mètres de haut, les « fake news » de l’administration et des élus se sont multipliées. Ainsi, les critiques proviendraient du « blog » d’un « archéologue amateur » (en réalité site d’une association reconnue d’utilité public consultant les meilleurs spécialistes) ; le permis serait conforme au Plan local d’Urbanisme (ce que personne ne conteste) ; il ne s’agirait pas de mégalithes, mais de simples murets ; seuls quatre monolithes pourraient prétendre au statut de menhir, etc…

      Nos informations provenaient pourtant d’un rapport officiel de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP), établi à la demande de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC dépendant du préfet de Région), au terme d’une procédure régie par le code du patrimoine. Mais encore fallait-il se donner la peine de lire les cinquante pages de ce rapport - mis en ligne sur notre site internet le 7 juin - commandité après la délivrance d’un premier permis (en définitive retiré).

      Ainsi, un diagnostic archéologique a été prescrit le 22 décembre 2014 par arrêté du préfet de Région en raison de la localisation du chantier, « non seulement au sein d’un contexte archéologique dense […], mais à proximité et dans le prolongement du site de la ZAC de Montauban » dont nous avons dit l’intérêt. Un diagnostic archéologique n’est pas une fouille, mais consiste à en évaluer la nécessité. Ainsi, seulement 6% du terrain a été sommairement exploré en l’espace de trois jours par les archéologues. Le rapport de diagnostic qui en résulte - seule étude dont nous disposons aujourd’hui sur le site détruit - concluait à la nécessité de poursuivre l’exploration par une fouille en bonne et due forme.

      Le rapport fait ainsi état de l’identification de deux files sécantes de mégalithes, précisant qu’ils n’existent pas à l’état natif sur le site et ont dont nécessairement été transportés. La première file était composée de 24 blocs, dont 12 encore dressés. L’INRAP indique que, « sur au moins quatre d’entre eux, les sommets présentent des stigmates d’érosion liée à la météorisation » (traces orientées caractéristiques laissés sur les menhirs du Néolithique par sept millénaires d’intempéries), avant de conclure, « qu’à moins d’un hasard qui aurait conduit les bâtisseurs du muret à intégrer et repositionner dans le même sens d’anciens mégalithes, tout porte à croire que les blocs de la file 1 correspondent bien à un alignement en place, qui a, dans un second temps servi d’ancrage à une limite de parcelle » (comme cela a souvent été observé dans la région). En revanche, la seconde file de 14 blocs a, « de toute évidence, été déplacée ». Les archéologues précisent qu’« une étude fine des surfaces des blocs permettrait sans doute de reconnaitre leur position primaires si toutefois ils correspondent bien à d’anciennes stèles d’un monument mégalithique démantelé » et recommandent de « ne pas négliger » ces monolithes, « apparemment en position secondaire », qui, « même déplacés, sont porteurs d’information ».

      Et le rapport de conclure que « c’est donc un minimum de trente-huit monolithes qui sont identifiés sur le site, mais il en existe sans doute d’autres dans la partie non débroussaillée de la file principale et dans les parcelles situées à l’est de la file 2 ». Bref, « seule une fouille permettrait de certifier l’origine néolithique de cet ensemble, qui pourrait, au final, s’inscrire en bonne place dans la cartographie des monuments mégalithiques locaux ». Les archéologues entendaient également réfléchir aux liens éventuels des vestiges avec la source présente sur le site, contexte ayant permis, en d’autres lieux, la découverte de haches en jade.

      L’INRAP anticipait même la conservation des mégalithes découverts : « À l’issue d’une éventuelle opération archéologique, se poserait la question du devenir des stèles dans le cadre du projet d’aménagement. Intégration du monument dans le projet, déplacement du "site" pour une restitution aux abords du projet, dépôts des stèles dans un autre lieu... »

      A la suite de ce rapport, le préfet de Région prescrivit des fouilles par un arrêté du 31 juillet 2015, ce qui n’a lieu que dans 20% des cas de diagnostics.

      C’est pourquoi l’appréciation finale du communiqué de la DRAC du 7 juin 2023 est pour le moins contestable : « Du fait du caractère encore incertain et dans tous les cas non majeur des vestiges tels que révélés par le diagnostic, l’atteinte à un site ayant une valeur archéologique n’est pas établie ». En outre, pas un mot pour condamner la violation de son arrêté de prescription de fouilles, destruction illicite d’un site archéologique pourtant punissable de sept ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende. Quelle aubaine pour les actionnaires de la « SCI des menhirs » et de la « SAS bricodolmen » (cela ne s’invente pas), bénéficiaires du permis de construire ! Mais quelle tristesse pour les défenseurs du patrimoine, accusés d’être des désinformateurs, et pour l’archéologie, ainsi bafouée !

      La directrice régionale des affaires culturelles de Bretagne, interviewée par Ouest France le 9 juin, après avoir affirmé « qu’on parle de quatre blocs de pierre dans une zone qui est en train de devenir une zone commerciale », travestissant ainsi le diagnostic qui lui avait été remis, nous apprit cependant que « l’arrêté de prescription de fouille a été envoyé en 2015 au propriétaire du terrain et à la mairie », avant de poursuivre : « Huit ans plus tard, on constate que les fouilles n’ont pas été faites par le propriétaire [qui devait les financer], malgré la prescription. » La directrice ajoute même : « On peut considérer qu’il s’agit d’une faute ou d’un oubli, ce n’est pas à nous de nous prononcer sur ce terrain-là ».

      Mais pourquoi la DRAC n’a-t-elle pas fait exécuter son arrêté de fouille ? Car notre terrain - pourtant situé « dans un secteur sensible, au sein d’un environnement archéologique dense » (arrêté de la DRAC prescrivant le diagnostic de décembre 2014) - n’a pas été inclus dans la Zone de présomption de prescription archéologique (ZPPA) arrêtée par cette même direction régionale le 16 avril 2015 ! Le second permis de construire ne lui a donc pas été transmis automatiquement...
      Cependant, comment le maire, le préfet du Morbihan et le propriétaire - qui avaient tous reçu notification en 2015 de l’arrêté de prescription de fouilles d’un site inscrit sur la Carte archéologique nationale - ont-ils pu, le premier délivrer, le second contrôler la légalité et le troisième exécuter le permis d’août 2022 sans en avertir à la DRAC, comme le prévoit pourtant le code du patrimoine, l’arrêté du 16 avril 2015 et le permis lui-même ?

      On s’étonne aussi de l’absence totale de réaction de l’association « Paysages de Mégalithes », qui porte le dossier de classement à l’UNESCO incluant le site détruit, et dont le maire de Carnac est président.

      Bref, les acteurs de ce dossier semblent bien négligeants, d’où leur intérêt commun à minimiser l’importance du site détruit.

      Désormais, que faire, puisque les destructions sont consommées ? Le ministère de la Culture a, tout d’abord, le devoir de comprendre, en diligentant une mission d’inspection, mais aussi de défendre ses prescriptions de fouille en saisissant le Procureur de la République. Il n’est pas admissible d’entendre l’Etat justifier les destructions intervenues au motif que son diagnostic - pourtant positif - n’aurait pas mis en évidence un « site majeur » ! Après de telles déclarations, tournant le dos au code du patrimoine, comment faire respecter nos sites archéologiques ?

      Nos administrations s’honoreraient en outre à remédier aux aménagements particulièrement disgracieux, mais heureusement réversibles, pointés dans notre article du 2 juin :

      • Supprimer les 506 potelets routiers installés sans consultation de l’Architecte des Bâtiments de France sur la RD 196, le long des Alignements du Menec. Ces improbables files en plastique blanc sont un pied de nez aux menhirs qui les jouxtent ;
      • Reprendre la conception des 650 m2 de gradins horizontaux mis en place en 2022 par le Centre des Monuments Nationaux (CMN) au Menec, qui luttent avec la verticalité des menhirs et dont l’effet est prégnant dans le paysage ;
      • Renoncer au projet d’implantation à Kerogile d’une antenne-relais de 52 m de haut aux abords de dix sites mégalithiques de la zone UNESCO, dont trois classés Monument historique ;
      • Renoncer à l’extension d’un supermarché à 550 m du Menec ou à un parking jouxtant son cromlech (cercle de menhirs).

      Car le futur classement au titre du Patrimoine Mondial n’est pas un simple label, il nous oblige !

      Julien Lacaze, président de Sites & Monuments - SPPEF
      Christian Obeltz, correspondant du Laboratoire de Recherche Archéologie et Architecture de l’Université de Nantes ; membre du programme collectif de recherche « Corpus des signes gravés néolithiques »

    • Bal tragique à Carnac - 39 menhirs sous le tapis ! - la CGT Culture
      https://www.cgt-culture.fr/bal-tragique-a-carnac-39-menhirs-sous-le-tapis-21587

      A Carnac, l’aménagement d’un magasin de l’enseigne Monsieur Bricolage a détruit un site mis au jour par l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (Inrap) dans le cadre d’une opération de diagnostic archéologique. Ce site méritait pourtant de figurer « en bonne place dans la cartographie des monuments mégalithiques locaux ».

  • Adieu Jacques Rozier

    Jacques Rozier. Régler leur compte aux normes - Dérives autour du cinéma
    http://derives.tv/regler-leur-compte-aux-normes

    Entretien avec Jacques Rozier par Luce Vigo, 1986

    Une nécro :
    Le cinéaste Jacques Rozier, figure de la Nouvelle Vague, est mort
    https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2023/06/03/le-cineaste-jacques-rozier-figure-de-la-nouvelle-vague-est-mort_6176067_3382

    Jacques Rozier, mort ce vendredi 2 juin, à l’âge de 96 ans, n’aura offert finalement au cinéma que cinq longs-métrages (Adieu Philippine, Du Côté d’Orouët, Les Naufragés de l’île de la Tortue, Maine Océan, Fifi Martingale) et une poignée de courts
    https://justpaste.it/aqvt1

    #cinéma

  • Transmission de la Covid19 : le rôle central des enfants et des écoles confirmé
    https://www.vidal.fr/actualites/30183-transmission-de-la-covid-19-le-role-central-des-enfants-et-des-ecoles-co

    Des données épidémiologiques obtenues en 2022 lors de la vague massive d’infections à Omicron en Nouvelle-Zélande révèlent que, en huit mois, les deux tiers des enfants et adolescents âgés de 5 à 19 ans ont été infectés, la plus forte incidence dans ce pays, suivie de près par celle observée chez les enseignants (40 % des personnes infectées).

    Ces chiffres ont été obtenus dans un contexte particulier, lors de l’ouverture du pays après deux années d’isolement. Ils sont à comparer avec celui que la plupart des pays, dont la France, ont connu en 2020 et 2021.

    Ceci confirme que, pour l’infection à SARS-CoV-2 à l’instar d’autres viroses respiratoires (grippe saisonnière, bronchiolite ou rougeole), les enfants et les établissements scolaires jouent un rôle central dans la transmission communautaire. Comme pour la grippe saisonnière, la logique voudrait que les autorités sanitaires recommandent désormais la vaccination de tous les enfants, dans une optique de protection de leur entourage vulnérable.

    (...) en huit mois, deux tiers de la population infantile et adolescente ont été infectés par Omicron !

    SARS-CoV-2, un virus respiratoire finalement assez classique

    [...]

    De plus, en 2022, une étude américaine [15] a montré que, dans un contexte où l’incidence du SARS-CoV-2 était supérieure dans les écoles à celle des communautés environnantes, le port du masque par les élèves était rapidement capable de renverser ce ratio, montrant ainsi le poids des infections infantiles dans la transmission.

    euh, alors ça ! on nous aurait menti !

    #covid-19 #enfants #écoles #vaccin #RdR

  • Origin Stories: Plantations, Computers, and Industrial Control
    https://logicmag.io/supa-dupa-skies/origin-stories-plantations-computers-and-industrial-control
    https://images.ctfassets.net/e529ilab8frl/5bIaeR1Inlk5WHbyIrsm3d/8714bc0fe842ccb848a4de9989c2da15/12023550816_c21d70fff8_k.jpg?w=1200&fm=jpg&fl=progressive

    The blueprint for modern digital computing was codesigned by Charles Babbage, a vocal champion for the concerns of the emerging industrial capitalist class who condemned organized workers and viewed democracy and capitalism as incompatible. Histories of Babbage diverge sharply in their emphasis. His influential theories on how “enterprising capitalists” could best subjugate workers are well documented in conventional labor scholarship. However, these are oddly absent from many mainstream accounts of his foundational contributions to digital computing, which he made with mathematician Ada Lovelace in the nineteenth century.1 Reading these histories together, we find that Babbage’s proto-Taylorist ideas on how to discipline workers are inextricably connected to the calculating engines he spent his life attempting to build.

    • Bien qu’ils soient programmables, les calculateurs de Babbage ne sont pas des ordinateurs. Pas du fait de leur technologie archaïque (mécanique au lieu d’électronique) mais parce que les machines de Babbage ne peuvent pas accéder au domaine du calculable formalisé par Turing et qui définit plus fondamentalement ce qui constitue les machines que nous mettons en œuvre depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les conséquences du parcours du calculable au sens de Turing sont bien plus déterminantes que les rêves de contrôle que Babbage voulait inscrire dans ses machines. (ça ne veut pas dire que Turing serait le grand organisateur des nuisances du monde numérique, pas plus que Babbage).
      Pour percevoir (et critiquer) le caractère déterminant des ordinateurs (et leur spécificité vis-à-vis de toutes les lignés de calculateurs dont ils se détachent radicalement), il faut aussi partir d’une analyse radicale du capitalisme qui ne se réduit pas à des phénomènes dérivés tels que l’exploitation ou la division du travail et son contrôle. Ces phénomènes existent bien et les luttes qui s’y confrontent sont indispensables, mais ils ne sont que les conséquences d’un noyau plus fondamental qui reste impensé dans les approches critiques STS du numérique.

  • Bouts de bois
    Des objets aux forêts
    Agnès Stienne

    En librairie à partir du 17 mai #voilà_voilà (quelle émotion, je te dis pas).

    Autour de nous, des objets en bois. Futiles. Précieux.
    De quels arbres ont-ils la fibre, de quelles forêts sont-ils l’essence ? Forêts jardinées ou plantations monospécifiques ? Des cagettes en peuplier, des palettes en pin maritime, des traverses en chêne, du lamellé-collé en hêtre.
    Des bouchons en liège, des contrebasses, des barriques, du bois-énergie et du carton ondulé.
    Ce récit sensible trace son chemin par-delà les procédés industriels et les pratiques de la sylviculture en interrogeant notre rapport intime à l’arbre et à nos espaces forestiers. De la région du Grand-Est aux Landes de Gascogne en passant par la forêt de Bercé, le Morvan et la Sologne, nous parcourons des massifs dont les essences, arrivées là nullement par hasard, servent à l’industrie du bois.
    Ici, des savoir-faire vertueux s’opposent à des logiques du tout-jetable.
    Cet essai libre et multiforme, à la fois érudit, poétique et illustré – agrémenté de cartes géographiques réelles ou imaginaires, de croquis aquarellés et de photographies de compositions végétales –, nous invite à nous saisir d’un matériau modeste et populaire, à voir en lui l’arbre qu’il a été, et puis à faire un peu de science, un peu d’histoire, pas mal d’écologie et quelques pas de côté.

    Version papier : 23.00 €
    Version numérique : 16.99 €


    https://www.editionsladecouverte.fr/bouts_de_bois-9782355222078

  • The EU Suppressed a 300-Page Study That Found Piracy Doesn’t Harm Sales
    https://gizmodo.com/the-eu-suppressed-a-300-page-study-that-found-piracy-do-1818629537

    The European Commission paid €360,000 (about $428,000) for a study on how piracy impacts the sales of copyrighted music, books, video games, and movies. But the EU never shared the report—possibly because it determined that there is no evidence that piracy is a major problem.

  • Kumpania, Lise Foisneau – Vivre et résister en pays gadjo – Éditions Wildproject
    https://wildproject.org/livres/kumpania

    Les Roms de Provence sont un collectif fugitif. Circulant en France depuis 1870, ils ne sont pas libres de choisir les lieux où ils vivent. En les classant comme « gens du voyage », l’administration les oblige à habiter sur des « aires d’accueil » souvent situées aux abords de zones industrielles polluées. Malgré leur assignation à ces espaces contrôlés, à chaque halte, les Roms font naître un monde politique singulier, celui de la kumpania.

    À travers une ethnographie en caravane sur les routes de France, l’anthropologue Lise Foisneau décrit au plus près la vie de ces compagnies. Elle raconte leur attachement aux lieux, les traumas invisibles de la guerre, la transmission de la mémoire, le règlement des conflits, l’attention aux enfants, la chine, les séparations et les retrouvailles. Mais aussi la traque policière et administrative, l’ouverture des « places », et la quête d’endroits où s’arrêter.

    En dépit des persécutions du 20e siècle et de la privatisation croissante de l’espace public, les Roms de Provence ne cessent depuis 150 ans de reconfigurer leurs mondes. Kumpania en décrit la chair et la vivacité.

    #Roms #anthropologie #ethnologie #Lise_Foisneau #livre

  • Comment rouler à vélo sur des lignes de chemin de fer abandonnées - rtbf.be
    https://www.rtbf.be/article/comment-rouler-a-velo-sur-des-lignes-de-chemin-de-fer-abandonnees-11184525

    En Californie, un youtubeur américain a réussi à mettre au point un étonnant dispositif pour rouler à vélo sur des voies ferroviaires désaffectées. Le concept, qui permet d’évoluer à vélo aussi bien sur la route que sur des rails, n’est pas anodin. L’utilisation de voies de chemin de fer qui ne servent plus pour le train est un véritable enjeu, et ce à travers le monde.

    Un Youtubeur américain a réussi à parcourir près de 200 km sur son vélo électrique le long de vieilles voies ferrées abandonnées. Pour pouvoir rouler sur les rails, il a développé un système ingénieux de stabilisateurs. Il comprend un guide à l’avant, chargé de maintenir le vélo sur son rail, et un bras de support à l’arrière, qui lui permet de prendre appui sur le rail parallèle extérieur. Une fois sortis des voies ferrées, ces deux stabilisateurs se rétractent, ce qui en fait un véhicule parfaitement hybride, capable de rouler aussi bien sur la route que sur des rails.

    https://www.youtube.com/watch?v=rYSCWUJBoMk&t=17s

  • Noires souffrances

    Le village de #Keyenberg n’est plus que son propre fantôme. La faute à l’exploitation de la #lignite, pourtant stoppée de justesse par les habitant·es. Reportage aux confins de la #mine de #Garzweiler_II.

    Dehors, la grisaille et les maisons en brique rouge à l’abandon invitent au répit. Mais, entre les murs de la ferme centenaire que l’on distingue du bout de la rue, l’angoisse s’est trouvée une place de choix. Ce matin-là, Norbert a le cœur lourd. « Je me suis réveillé brusquement à 5 heures et je me suis demandé : qu’est-ce qu’on doit faire ? Est-ce qu’on devrait partir et tout vendre ? Ou rester ? » Il soupire. Cet habitant viscéralement attaché à son village devenu fantôme de Keyenberg a l’esprit qui se brouille quand l’avenir se pose.

    Aujourd’hui vidé de la majorité de ses habitants, Keyenberg est l’un des cinq villages miraculés de la gigantesque trouée noire voisine, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, dans l’ouest de l’Allemagne. La mine de lignite – un #charbon de faible qualité – de Garzweiler II a déjà avalé 11 400 hectares en quarante ans. Voués à être dévorés par les crocs des excavatrices géantes de la multinationale allemande #RWE, comme quinze villages avant eux, ils ont été sauvés grâce à la lutte acharnée depuis 2016 de dizaines d’habitant·es et d’activistes du climat réuni·es, notamment, au sein du collectif #Alle_Dörfer_bleiben (« Tous les villages restent »). Celui-ci a obtenu que la nouvelle coalition du gouvernement fédéral officialise à l’automne 2022 le sauvetage des cinq villages dans le cadre de la sortie du pays du charbon en 2030.

    La destruction de #Lützerath, village symbole de la lutte contre le réchauffement climatique et de l’exploitation du charbon, n’a pu, elle, être évitée. Le bourg a été rasé en janvier malgré le combat long de deux ans de la #ZAD et une manifestation ayant réuni 35 000 personnes. L’Allemagne a en parallèle décidé de relancer vingt-sept centrales à charbon en raison de la crise énergétique liée notamment à la guerre en Ukraine.

    Déjà expulsés une fois

    Depuis 1983, l’entreprise RWE, longtemps l’une des plus grandes émettrices de CO2 en Europe, a exproprié des dizaines de milliers de propriétaires pour alimenter en énergie le pays. Norbert et les siens étaient les suivants sur la liste. « Mon père et mon grand-père s’étaient installés ici il y a une soixantaine d’années car ils pensaient, comme leur avait dit l’entreprise, qu’il n’y avait pas de charbon ici, à 20 km de leur village de Königshofen qui, déjà, allait être avalé par la mine », raconte Norbert. Aujourd’hui, l’immense crevasse de 200 mètres de profondeur toque au portail de son jardin, à moins de 400 mètres. Elle s’est arrêtée là.

    Depuis 2016, début des #expropriations à Keyenberg, #Oberwestrich, #Unterwestrich, #Kuckum et #Berverath, qui font tous partie de la commune d’#Erkelenz, les maisons se sont vidées les unes après les autres pour aller se reconstruire dans les nouveaux lotissements sans âme à 7 kilomètres de là. Date butoir initiale (avant le revirement) : 2023. « Sur ceux qui ne voulaient pas partir, RWE exerçait une pression constante avec des courriers réguliers du type : ‘Vous savez que 50% de vos voisins seront partis l’année prochaine ? Puis 60%, 70%…’ et là je sentais la pression monter. Qu’est-ce que je fais ? » se souvient Norbert, assis dans sa cuisine récemment rénovée.

    « Ne le dites à personne »

    Cet homme jovial a mené la lutte avec Alle Dörfer bleiben. Lui et sa famille sont restés, avec environ 80 voisin·es. Sur les 1500 habitant·es des cinq villages, il en subsiste à peine 200. Mais si les rues se sont vidées, les murs des maisons, eux, se sont emplis de souffrance. Un peu partout, les mêmes histoires se font écho. Comme l’arrivée discrète de RWE bien en amont, « envoyant ses employés dans les manifestations » ou finançant des événements locaux. « Déjà, à ce moment-là, il y avait ceux dans le village qui disaient ‘oh, ils ne sont pas si mauvais en fait, on va prendre l’argent’ et les autres qui disaient ‘c’est le diable, ne leur parlez pas’. Soudain, des voisins ou des amis de toujours, des membres d’une même famille ne se sont plus parlé », déplore Norbert.

    Dans ces terres agricoles et conservatrices, la plupart des gens, souvent âgés, ont toujours habité là depuis plusieurs générations. « Ils n’ont jamais acheté ou vendu une maison, ne connaissent pas la valeur de la leur, alors que pour RWE, c’est une tâche quotidienne. » Selon les habitant·es rencontré·es, une clause de confidentialité a été signée, chose que dément l’entreprise qui évoque « une grande transparence dans les paiements d’indemnisation ». « Ils nous ont dit : on vous donne 3000 m² – le terrain de la famille de Norbert est de 8000 m² – c’est notre dernière offre, personne n’obtiendra un tel terrain, mais vous ne devez le dire à personne », raconte celui que RWE a conduit en justice face à son refus de vendre son terrain, après, notamment, que « l’entreprise a installé illégalement une pompe hydraulique et des pipelines dans mon champs ».

    « Chacun demandait au voisin : ‘Et vous, vous avez reçu combien ? Comment vous avez fait pour négocier ?’ Mais personne ne pouvait parler. C’était terrible ! » raconte, sur le pas de sa porte, Yann Mülders, un trentenaire qui habite avec sa sœur, son neveu, sa mère et sa grand-mère à l’entrée du village depuis vingt-deux ans. « Ils ont semé la zizanie pour que tout le monde cède et s’en aille », croit savoir ce bonhomme placide, attristé de constater « que la vie est morte ici ».
    Bisbilles et tristesse à Neu Keyenberg

    Mais le nouveau village n’est pas épargné. Outre la bataille pour les meilleurs terrains, l’argent a créé divisions et envies. « Ici, il y a de nombreuses histoires de jalousies, de voisins qui comparent leurs situations et la taille de leurs maisons », raconte, affligé, Julius, 26 ans, « déplacé » du charbon dans le nouveau Keyenberg où les maisons en travaux se bousculent.

    Pour beaucoup, bien que conscient·es depuis trente ans de leur expropriation prochaine, le déracinement a été dévastateur. Pour les plus âgé·es, surtout. « Ma grand-mère, qui avait 85 ans, est décédée l’année dernière, un an après notre déménagement qu’elle a très mal vécu, elle était très triste de devoir quitter sa maison », raconte, ému, André. Une bâtisse qui avait vu passer quatre générations.

    Ingo a lui aussi terriblement souffert de l’expropriation (lire ci-dessous). Habitant de toujours de Keyenberg, il a perdu ses deux parents successivement, avant la date butoir. Avant de mourir, son père a dit : « Je ne veux plus déménager. »

    « L’expropriation a brisé le cœur de nombreuses personnes, et certaines sont mortes à cause de ça », témoigne René Wagner, journaliste déplacé qui tente de recréer une communauté villageoise dans la nouvelle localité. « Il y a même des gens qui veulent que leur ancienne maison soit détruite, car pour eux le pire serait que quelqu’un habite chez eux », raconte Christopher, président du collectif Alle Dörfer bleiben. Les histoires tragiques se bousculent.

    Plusieurs personnes rencontrées évoquent aussi des #suicides dans les anciens villages. « Ce sont des histoires cachées, beaucoup de gens le savent, mais n’en parlent pas », dit, comme d’autres, Julius. « Si je n’habitais pas ici, je ne pourrais pas croire tout ce qui y est arrivé », disent d’une seule voix Norbert et André, respectivement habitant de l’ancien et du nouveau Keyenberg.

    https://lecourrier.ch/2023/04/20/noires-souffrances

    #extractivisme #Allemagne #expulsions

  • Will We Call Them Terrorists ? - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2023/04/05/magazine/how-to-blow-up-a-pipeline-terrorism-climate-change.html

    The film “How to Blow Up a Pipeline,” directed by Daniel Goldhaber, was loosely adapted from a 2021 manifesto of the same name by the Swedish political theorist Andreas Malm. The book’s argument is simple: If the climate movement is serious about reducing fossil-fuel emissions at the necessary speed and scale, Malm contends, it will have to make room for strategies long dismissed as too extreme, including the illegal destruction of fossil-fuel infrastructure. Just a few years ago, this argument would only have appeared in organs of mainstream opinion so it could be condemned. Instead, the book received respectful coverage from outlets around the world. Now, surprisingly, it is a movie, one with prominent distribution and a cast featuring familiar faces from prestige TV.

    #film (so-called) #écoterrorisme (pas vu)

  • Sainte-Soline : après les blessures, la peur de l’#hôpital | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/060423/sainte-soline-apres-les-blessures-la-peur-de-l-hopital

    De nombreuses personnes blessées à Sainte-Soline lors de la manifestation contre les mégabassines le 25 mars ont fui les hôpitaux les plus proches par peur de se faire arrêter ou ficher par la police. Le procureur de la République a fait saisir les noms des blessés graves ainsi que les vêtements d’un manifestant hospitalisé.
    Jade Lindgaard
    6 avril 2023

    Deux nouvelles plaintes ont été déposées par des personnes blessées dans la manifestation contre la mégabassine de Sainte-Soline (Deux-Sèvres) du 25 mars, a annoncé mardi 4 avril le procureur de la République à Rennes. 

    Un homme grièvement blessé au pied par l’explosion d’une grenade porte plainte contre X pour des « violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente », aggravée par la circonstance d’avoir été « commise par une personne dépositaire de l’autorité publique avec usage ou menace d’une arme ». L’autre procédure, que Mediapart n’a pas pu consulter, concerne une femme de 19 ans souffrant d’un polytraumatisme facial très important et de blessures aux jambes. Son interruption temporaire de travail (ITT) a été provisoirement estimée à cent jours, indiquant un diagnostic médical lourd.
    Dix jours après le rassemblement, le bilan du nombre de blessé·es est toujours contradictoire entre les autorités et le gouvernement. La préfecture décompte seulement sept prises en charge médicales parmi les manifestant·es – dont deux journalistes, dans son rapport faisant office de bilan. Alors que les Soulèvements de la Terre annoncent environ 200 blessé·es. Au total, 47 gendarmes ont subi des dommages physiques, selon le procureur de la République de Niort, dont au moins 18 souffrent de traumatisme sonore – sans doute lié aux innombrables grenades ayant explosé autour d’eux. 

    Une liste fournie par l’organisation de la manifestation à partir des informations réunies par les medics, ces militant·es prodiguant des soins, révèle une grande diversité de blessures : des brûlures sur les membres, des plaies profondes ou superficielles, des éclats de grenades, des hématomes, acouphènes, douleurs gastriques, crises de panique, des fractures. Certaines semblent sérieuses : « trauma cervical et crânien. Trouble neuro ? », « plaie mollet profonde taille d’un œuf », « volumineux hématome œil droit et plaie pommette », « plaie profonde et délabrante avant-bras droit », « éclat d’obus grenade, plaie 3-4 cm, ronde avec nécrose et perte substance fesse droite », « surdité oreille gauche », « plaie œil éclats de verre », « plaie par arrachement de nez », « trauma crânien + signes d’engagement cérébral ». Les cas d’environ 150 personnes y sont résumés, à côté de la cause supposée de leurs maux : « grenade », « probable tir LBD », « impacts LBD + grenade », « éclatement très proche d’une grenade assourdissante ». 

    S’y ajoutent « plusieurs dizaines d’acouphènes », avec perte d’audition dans certains cas, plus d’une trentaine d’appels de détresse psy et des dizaines de plaies superficielles et brûlures. Où sont passées toutes ces personnes ? Pourquoi ne les a-t-on pas retrouvées dans les hôpitaux de la région ? 
    « Par peur de la répression, on a fait en sorte qu’un maximum de blessés ne passent pas par l’hôpital, explique A., ambulancière militante lors du rassemblement. On leur explique les risques et les bénéfices à être hospitalisés s’ils sont vus comme des “casseurs” » : interpellation, garde à vue ou soins de moins bonne qualité, selon elle.
    En octobre 2022, lors d’une précédente manifestation à Sainte-Soline, elle a vu une personne blessée à la tête, avec le plancher orbital fracturé, en cours d’évacuation par les pompiers, se faire interpeller par des gendarmes qui sont montés à bord du camion. « Ce n’est pas nouveau, pendant les mobilisations contre la loi Travail et les “gilets jaunes”, la police est venue chercher des gens à l’hôpital. Je trouve ça ignoble d’arrêter une personne qui souffre. » Plusieurs personnes ont été placées en garde à vue pour être auditionnées lors du précédent rassemblement contre les bassines, mais une seule est actuellement poursuivie. 

    Le 25 mars, « la plupart des personnes qu’elle a transportées ou soignées ont exprimé leur inquiétude à l’idée d’aller à l’hôpital le plus proche », ajoute la medic, qui précise que les transferts vers l’hôpital de Niort, jugé hostile aux manifestant·es, avaient d’emblée été exclus. Des blessé·es ont préféré faire plusieurs heures de route vers d’autres établissements.
    C’est le cas de Julien*, 25 ans, blessé au pied par une grenade GM2L, à la fois lacrymogène et explosive, selon lui : « Je l’ai vue me tomber sur le pied. » Cela fait environ une heure que les manifestantes et manifestants sont entrés dans le champ entourant la bassine de Sainte-Soline. « Les gens commençaient à refluer, de dos à la police, et je venais de retrouver des amis. On discutait en repartant. Et ma chaussure a volé en éclats. » Des personnes le portent, des medics le prennent en charge mais ne parviennent pas à retirer sa chaussure. Il perd plusieurs fois connaissance et attend plus d’une heure au bord du chemin où ont été réuni·es d’autres blessé·es, jusqu’à ce qu’un habitant le ramène au campement, avec deux autres blessés au pied. « Et là, c’était la guerre : des personnes sur des brancards, du sang, des gens qui crient. Il y avait de vrais médecins et infirmiers. Une phrase m’a marqué : “Prends un seul gant, on n’en a pas assez.” »
     
    Même si demain je perds une main, je me fais exfiltrer et je ne vais pas à l’hôpital de Niort.
    Camille, manifestant à Sainte-Soline le 25 mars 2023.

    Une fois les plus gros éclats retirés de son pied et une injection de morphine faite, le soignant lui dit qu’il doit aller à l’hôpital dans les prochaines heures. « Je ne voulais pas la double peine de l’hôpital et de la garde à vue. Après discussion avec ma petite équipe, on décide de rentrer et que j’irai à l’hôpital vers chez nous. » À 400 kilomètres de là. Ce choix de « s’exfiltrer » n’était « pas agréable ». « Je savais que je partais pour cinq heures très inconfortables. Il y a un seuil de douleur colossale. Mais je ne regrette pas. Pour éviter le fichage, c’était la meilleur décision. » Sur la route du retour, surgit la crainte d’un contrôle policier. « J’ai mis un manteau sur mes jambes, comme si j’avais froid. » Comme dans un film, comme « après un braquage » et « qu’il faut chercher un vétérinaire pour retirer une bastos ». Dix jours après, il dit que « c’est taré en France de faire 400 kilomètres pour se faire soigner et éviter les flics ». Finalement opéré, il s’en sort bien : les tendons du pied n’ont pas été touchés, il pourra marcher. 
    « Pour moi, même si je suis blessé, je vais attendre d’être de retour dans ma ville pour me soigner », affirme Faouzy*, un jeune manifestant de Sainte-Soline, quelques jours après. Même point de vue pour Camille*, qui lui aussi était en première ligne : « Même si demain je perds une main, je me fais exfiltrer et je ne vais pas à l’hôpital de Niort. À moins d’une urgence vitale, à part si je suis en train de crever, je ne vais pas à l’hôpital le plus proche. » 
    Un organisateur du rassemblement se souvient d’avoir vu une jeune fille blessée à la fesse pleurer car elle ne voulait pas aller à l’hôpital. A. se souvient qu’elle avait perdu son entourage et se trouvait seule. Des personnes se sont finalement portées volontaires pour la conduire chez elle. 
    Camille*, 30 ans, en formation pour devenir agriculteur, a reçu un projectile à l’arrière du genou alors qu’il tournait le dos aux gendarmes. Résultat : « une plaie superficielle de la taille d’une balle de tennis, et un bleu de 10 centimètres en dessous du genou à 10 centimètres au-dessus ». Pris en charge par des medics pendant les affrontements, il ne s’est pas rendu à l’hôpital. « On m’a conseillé d’y aller mais je me suis dit que ce n’était pas suffisant comme blessure. Le soir, au camp, ma plaie a été désinfectée. » Et maintenant ? « J’ai boîté pendant cinq jours. Là, ça fait dix, ça ne cicatrice pas et ça fait de nouveau mal quand je désinfecte. » Les images de Sainte-Soline le hantent-il depuis ? « J’ai subi des violences quand j’étais jeune. Ça ne me fait pas grand-chose. Je n’y ai pas spécialement pensé. » 

    Marc*, 28 ans, en formation paysanne, a eu les tympans abîmés par des grenades qui ont explosé « pas loin » de son oreille. « J’ai eu tout de suite un acouphène. On n’entend plus rien pendant plusieurs secondes. » Au bout d’un moment en première ligne de la manif face aux gendarmes, malgré ses protections, il n’en pouvait plus : « Ça pétait trop autour de moi. J’ai eu un élan : “Il faut partir sinon tu peux mourir.” »
    Il ne s’est pas rendu aux urgences sur le moment car il a « eu le sentiment qu’il y avait tellement de blessés graves que [s]a blessure ne l’était pas tant ». Depuis il a « une douleur un peu tout le temps présente » au niveau du tympan de ses deux oreilles : « Je le sens plus si je suis fatigué. » Il a pris rendez-vous chez un médecin, aucun ORL n’étant disponible dans l’immédiat. « Je vis en campagne. Pour trouver un spécialiste, c’est compliqué. »
    Dix jours après, l’impact émotionnel se fait toujours sentir. « J’espère que je n’aurai jamais à revivre ça. J’ai ressenti beaucoup de colère et des sentiments négatifs. » Selon un chercheur présent dans la manif, qui travaillait comme psychologue clinicien auparavant, beaucoup de militant·es présentent des symptômes de stress post-traumatique. Un groupe psy a été monté pour que les manifestantes et manifestants sachent qui appeler en confiance. Dix jours après la manifestation, une trentaine d’appels de détresse ont été reçus, selon les Soulèvements. 
    D’après les militant·es, entre 20 et 30 personnes ont dû être hospitalisées, dont un bon nombre sont entrées à l’hôpital sous X, c’est-à-dire sans donner leur identité. Ce chiffre correspond à celui donné par le Samu de Niort : 27 blessé·es ont été répertorié·es dans le système d’information hospitalier SI-VIC, déclenché lors d’événements graves, qui renseigne sur l’identité des patients et patientes, et sur leur prise en charge. SI-VIC est interconnecté avec l’outil des pompiers Sinus, sous l’autorité du ministère de l’intérieur. En 2019, Le Canard enchaîné avait révélé que les hôpitaux parisiens avaient fiché des personnes blessées pendant les manifestations des « gilets jaunes », et répertorié leurs blessures.
    Mais l’information était encore insuffisante pour le procureur de la République de Niort, Julien Wattebled, qui a réquisitionné auprès de plusieurs hôpitaux la liste des blessés graves. La section de recherche de la gendarmerie de Poitiers est chargée de mener les investigations visant à déterminer l’état de santé des blessés, les circonstances dans lesquelles les blessures sont intervenues et l’intervention des secours. Certaines personnes s’étant présentées spontanément dans des centres hospitaliers d’autres départements, le parquet a également demandé des recherches « pour vérifier si un lien peut être établi avec les manifestations du week-end »
    Un officier de police judiciaire a demandé à la cadre de la clinique, de garde à ce moment-là, de lui remettre les vêtements du patient.
    Est-ce une façon d’enquêter sur les blessé·es en vue de les poursuivre ? Sollicité par Mediapart, Julien Wattebled répond qu’« au regard du décalage très important entre le nombre de blessés pris en charge par le Sdis [les pompiers – ndlr] et le Samu, et le nombre de blessés avancé par les organisateurs, [il a] lancé des investigations pour obtenir des données objectives et consolidées, et établir le bilan des personnes blessées à Sainte-Soline »

    Mais ne s’agit-il que de compter les victimes ? Le 27 mars, deux jours après la manifestation, un blessé hospitalisé à Poitiers a fait l’objet d’une réquisition dans sa chambre d’hôpital. Un officier de police judiciaire a demandé à la cadre de la clinique, de garde à ce moment-là, de lui remettre les vêtements du patient. « Cette personne a pris ses affaires et les a apportées dans une pièce où se trouvait la #police, qui les a triées, a pris ce qu’elle voulait et photographié le reste », décrit son avocate Chloé Chalot, qui se trouvait sur place. Elle se déclare « scandalisée par la démarche de la section de recherche de Poitiers, dont la première réaction face à une personne risquant de perdre l’usage de son pied et sous le choc est de faire immédiatement procéder à une perquisition dans sa chambre d’hôpital, sans aucune précision ou explication »
    Pour le parquet de Niort, « c’est une saisie classique d’éléments de preuve dans le cadre des enquêtes ouvertes, y compris en recherche des causes des blessures graves ». Sollicités sur la compatibilité de ces réquisitions avec le respect du secret médical et de la qualité des soins, ni le #CHU de Niort ni celui de Poitiers n’ont répondu à nos questions.

  • Guerre en Ukraine : cartographie inédite des attaques de l’armée russe contre les civils
    https://disclose.ngo/fr/article/guerre-ukraine-cartographie-inedite-des-attaques-russes-contre-les-civils

    Depuis un an, les soldats de Vladimir Poutine terrorisent la population civile ukrainienne. Exécutions arbitraires, tortures, viols, mais aussi attaques contre des écoles, des hôpitaux ou des infrastructures énergétiques… Disclose a recensé et cartographié près de 6 000 événements susceptibles d’être qualifiés de crimes de guerre par la Cour pénale internationale. Lire l’article

  • Dans la tech, 77 % des femmes se sentent sous-payées selon une étude | Les Echos Start
    https://start.lesechos.fr/travailler-mieux/salaires/dans-la-tech-77-des-femmes-se-sentent-sous-payees-selon-une-etude-191

    Au niveau européen, l’écart salarial non ajusté entre les genres - c’est-à-dire fourni sans correction des différences nationales en matière de caractéristiques individuelles des femmes et hommes salariés - est de 19 %. Dans le détail, c’est la France qui s’en sort le mieux (15 %) contre 26 % au Royaume-Uni et 22 % en Allemagne. En revanche, la France n’emploie que 39 % de femmes dans les start-up tech contre 44 % chez les Britanniques et 43 % chez les Allemands.

    Autre donnée marquante : on compte seulement 11 % de femmes dans les équipes de développement contre 82 % dans les métiers de l’assistanat. Par ailleurs, les femmes ne représentant que 17 % des postes dans les comités de direction.
    Le stress de la négociation

    Outre le niveau de rémunération et la faible représentation des femmes, 36 % des répondantes se disent extrêmement stressées à la seule idée de négocier leur salaire, par crainte de « se sous-estimer ou de se surestimer ». En témoigne l’une d’entre elles restée anonyme : « Ce n’est pas le fait d’avoir à négocier qui me stresse le plus. Mais de devoir se battre pour obtenir un salaire approprié. »

    La transparence des salaires sur les offres d’emploi constitue également un obstacle à franchir. 83 % des femmes interrogées estiment que l’indication du salaire sur les offres devrait être une priorité. Car la transparence est un vecteur d’égalité.

    #femmes #tech #informatique #inégalités_salariales

  • The Open Letter to Stop ‘Dangerous’ AI Race Is a Huge Mess | Chloe Xiang
    https://www.vice.com/en/article/qjvppm/the-open-letter-to-stop-dangerous-ai-race-is-a-huge-mess

    The letter was penned by the Future of Life Institute, a nonprofit organization with the stated mission to “reduce global catastrophic and existential risk from powerful technologies.” It is also host to some of the biggest proponents of longtermism, a kind of secular religion boosted by many members of the Silicon Valley tech elite since it preaches seeking massive wealth to direct towards problems facing humans in the far future. One notable recent adherent to this idea is disgraced FTX CEO Sam Bankman-Fried. Source: Motherboard

    • Gary Marcus a signé la lettre, il est très loin de la « AI Hype », et a un point de vue beaucoup plus pondéré.

      I am not afraid of robots. I am afraid of people.
      https://garymarcus.substack.com/p/i-am-not-afraid-of-robots-i-am-afraid

      For now, all the technolibertarians are probably cackling; if they had wanted to sabotage the “develop AI with care” crowd, they couldn’t have found a better way to divide and conquer.

      In truth, over 50,000 people signed the letter, including a lot of people who have nothing to do with the long term risk movement that the FLI itself is associated with. These include, for example, Yoshua Bengio (the most cited AI researcher in recent years), Stuart Russell (a well-known AI researcher at Berkeley), Pattie Maes (a prominent AI researcher at MIT), John Hopfield (a physicist whose original work on machine learning has been massively influential), Victoria Krakovna (a leading researcher at DeepMind working on how to get machines to do what we want them to do), and Grady Booch (a pioneering software architect who has been speaking out about the unreliability of current techniques as an approach to software engineering).

      But a few loud voices have overshadowed the 50,000 who have signed.

    • Un aspect qui me chagrine un peu, c’est que même chez Gary Marcus, ça se focalise sur des travers que seraient des utilisations frauduleuses de l’IA : désinformation et fishing essentiellement. (Et tout le monde nous fait un peu chier avec ces histoires de désinformation, comme si Trump, QAnon, les climatosceptiques et les covidiots, les gouvernements qui mentent, avaient besoin de la moindre IA pour générer et rendre « crédibles » leurs foutaises délirantes.)

      Pourtant il y a toutes les utilisations qui sont soit déjà légales, soit prochainement légales, et qui sont totalement épouvantables : « aide » à la justice (lui est noir et pauvre, il ira en prison parce que l’IA super-finaude a trouvé qu’il avait une tête à récidiver), « aide » aux contrôles des aides sociales (elle selon l’IA, elle a un profil à picoler sont argent de la CAAF, alors on va lui couper les vivres), pourquoi pas l’orientation des gamins avec des algorithmes qui font flipper tout le monde (je sais, Parcoursup est loin de l’IA, mais je n’ai aucun doute que c’est la prochaine étape), aide aux flics (celui-là, l’IA a décidé de te me le ficher S illico, vu qu’il est abonné au flux RSS de rezo.net et qu’il lit Bastamag…), automatisation complète de la médecine (au lieu d’une aide au diagnostic, on remplacera carrément le médecin avec une IA), etc.

      Automatisation des accès aux droits (immigration, solidarités, logement, éducation…), et incompétence organisées des personnels. Et renforcement de ce principe d’autorité (« le logiciel se trompe moins que les humains ») que déjà beaucoup de personnels ne sont plus en position de prendre la responsabilité d’aller à l’encontre d’une décision prise par un algorithme.

    • Ouais enfin quand tu t’impliques dans un débat, tu es censé te renseigner un peu sur ce qui s’est passé avant dans le champs.

    • Il faut que tu soies plus explicite.

      Ça fait un moment que je suis Gary Marcus, parce qu’il est justement opposé à la « AI Hype », qu’il a déjà publié plusieurs textes expliquant qu’il ne croit pas à l’avénement intelligence générale avec les outils actuels (ce n’est pas un gourou qui annonce la singularité grâce à Bitcoin et ChatGPT, ni un adepte du longtermisme). Et que dans le même temps, il avait déjà publié des textes de méfiance envers les outils actuels, avant de signer l’appel en question (dont il reconnaît explicitement des limites et des problèmes dans le texte qu’il a publié cette nuit – et il y évoque explicitement le texte de Timnit Gebru que tu as posté ci-dessus).

    • Je suppose que « se renseigner » fait référence au paragraphe 6.2 du document On the Dangers of Stochastic Parrots : Can Language Models Be Too Big ? (mars 2021)
      https://dl.acm.org/doi/pdf/10.1145/3442188.3445922

      6.2 Risks and Harms
      The ersatz fluency and coherence of LMs raises several risks, precisely because humans are prepared to interpret strings belonging to languages they speak as meaningful and corresponding to the communicative intent of some individual or group of individuals who have accountability for what is said. We now turn to examples, laying out the potential follow-on harms.

      Là où Gary Marcus a tendance à insister sur des usages plus volontairement nuisibles (« bad actors ») :
      https://www.theatlantic.com/technology/archive/2023/03/ai-chatbots-large-language-model-misinformation/673376

      Et quand ça passe au grand public, ça devient particulièrement éthéré. L’édito d’Ezra Klein dans le NY Times (il y a 15 jours) a peut-être influencé l’émergence de l’appel, et c’est très très flou sur les risques liés à l’AI (grosso modo : « c’est tellement puissant qu’on ne comprend pas vraiment », pas loin de la Hype AI) :
      https://www.nytimes.com/2023/03/12/opinion/chatbots-artificial-intelligence-future-weirdness.html%20https://www.nytimes.com/2023/03/12/opinion/chatbots-artificial-intelligence-future-weirdness.html

    • Je ne sais pas comment faire plus explicite. Une pétition sur l’IA cosignée par Melon Musk et pas par M. Mitchell ou T. Gebru, quand tu connais un tout petit peu le domaine, tu devrais juste te méfier avant d’engager ton nom. Mais bon… you do you, comme on dit.

  • Bicycle – Bartosz Ciechanowski
    https://ciechanow.ski/bicycle

    There is something delightful about riding a bicycle. Once mastered, the simple action of pedaling to move forward and turning the handlebars to steer makes bike riding an effortless activity. In the demonstration below, you can guide the rider with the slider, and you can also drag the view around to change the camera angle: