• Petits gâteaux apéro au cumin
    Procéder comme pour une pâte brisée, mettre un peu moins de beurre (et pas trop d’eau) mais ajouter de la feta émiettée et une poignée de graines de cumin. Pétrir, former une boule.
    Laisser la pâte reposer au moins 2 heures. L’étaler finement sur un papier sulfurisé, découper en rectangles et mettre au four préchauffé à 180° pendant 15 mn. Les potes en raffolent.
    #miam

  • Cédric Herrou - Être heureux en luttant pour des utopies pragmatiques
    https://polemixetlavoixoff.com/cedric-herrou-etre-heureux-en-luttant-pour-des-utopies-pragmatiq

    Plusieurs fois arrêté, poursuivi en justice pour cette sorte de « délit de solidarité » (?), Cédric Herrou va être à l’origine d’un important changement de la constitution française : Notre devise proclame : Liberté. Egalité… Fraternité. Or, si la Loi s’occupait de liberté et d’égalité, elle ne disait par contre pas grand chose sur la fraternité. Durée : 1h. Source : Polémix et la voix off

    https://audio.polemixetlavoixoff.com/CedricHerou.mp3

  • Hopepunk, Optimism, Purity, and Futures of Hard Work, by Ada Palmer
    https://beforewegoblog.com/purity-and-futures-of-hard-work-by-ada-palmer

    In Hopepunk, people—often ordinary people, including minor characters—take a stand, resist, work together, follow through and help each other, and in the end, while some characters make bad choices, enough make good choices to leave a positive sense of the capacity of humans to choose good. Put another way, hopepunk presents an image of human beings where, in a prisoner’s dilemma situation, not everyone but enough people actually do choose the thing that helps everyone to make it possible to make the world a better place. So many stories teach us that, when crisis hits the fan, it won’t take long for biker gangs bedecked with human skulls to rampage through the devastated streets, and very few depict how studies show people really behave in crisis, banding together to supply pop-up pantries and mutual aid.

    #science-fiction #hopepunk

  • #Environnement : Comment les #microplastiques s’infiltrent dans les #aliments que vous mangez - BBC News Afrique
    https://www.bbc.com/afrique/monde-64197280

    Les boues d’épuration sont le sous-produit qui subsiste après l’épuration des eaux usées municipales. Comme elles sont coûteuses à éliminer et riches en nutriments, les boues sont couramment utilisées comme engrais organiques aux États-Unis et en Europe. Dans cette dernière, cela est dû en partie aux directives de l’UE qui encouragent une économie circulaire des déchets. On estime que 8 à 10 millions de tonnes de boues d’épuration sont produites chaque année en Europe, dont environ 40 % épandues sur les terres agricoles.

    En raison de cette pratique, les terres agricoles européennes pourraient constituer le plus grand réservoir mondial de microplastiques, selon une étude réalisée par des chercheurs de l’université de Cardiff. Cela signifie qu’entre 31 000 et 42 000 tonnes de microplastiques, soit 86 000 à 710 000 milliards de particules microplastiques, contaminent chaque année les terres agricoles européennes.

    […]

    Un rapport de l’Agence britannique pour l’environnement, révélé par la suite par le groupe de campagne environnementale Greenpeace, a révélé que les déchets d’égouts destinés aux terres agricoles anglaises étaient contaminés par des polluants, notamment des dioxines et des hydrocarbures aromatiques polycycliques, à des « niveaux pouvant présenter un risque pour la santé humaine ».

    Une expérience menée en 2020 par Mary Beth Kirkham, agronome à l’université du Kansas, a révélé que le plastique sert de vecteur à l’absorption par les plantes de produits chimiques toxiques tels que le cadmium. « Dans les plantes où le cadmium était présent dans le sol avec le plastique, les feuilles de blé avaient beaucoup plus de cadmium que dans les plantes qui ont poussé sans plastique dans le sol », avait alors déclaré Kirkham.

    Les recherches montrent également que les microplastiques peuvent retarder la croissance des vers de terre et leur faire perdre du poids. Les raisons de cette perte de poids ne sont pas entièrement comprises, mais une théorie veut que les microplastiques puissent obstruer le tube digestif des vers de terre, limitant leur capacité à absorber les nutriments et limitant ainsi leur croissance. Selon les chercheurs, cela a également un impact négatif sur l’environnement au sens large, car les vers de terre jouent un rôle essentiel dans le maintien de la santé des sols. Leur activité de fouissement aère le sol, empêche l’érosion, améliore le drainage de l’eau et recycle les nutriments.

    Les particules de plastique peuvent également contaminer directement les cultures alimentaires. Une étude réalisée en 2020 a révélé la présence de microplastiques et de nanoplastiques dans les fruits et légumes vendus par les supermarchés et dans les produits vendus par les vendeurs locaux à Catane, en Sicile (Italie). Les pommes étaient les fruits les plus contaminés, et les carottes présentaient les niveaux les plus élevés de microplastiques parmi les légumes échantillonnés.

    • Ma voisine m’a gentiment offert une boite de rochers ferrero pour Noël, il faut que j’arrive à lui dire qu’une fois les 12 sucreries évaporées l’énorme boite en plastique transparente incassable qui les contenait va partir polluer rivières, champs, terre et air. Je n’arrive pas à comprendre que soient interdits les sacs plastiques quand dans le même temps les emballages plastiques continuent de pulluler. Et ça me chamboule d’avoir refusé toute ma vie de bosser pour la pétro chimie, le nucléaire, l’armée la pub ou les banques, d’avoir bouffé misère pour mes idées et de ne pas pouvoir refuser ce cadeau empoisonné au risque de vexer une vieille dame gentille.

      #ferrero_pollueur
      #nanoplastiques

    • j’entendais dans la radio France Inter l’autre fois le patron d’une fondation scientifique écoterroriste qui ausculte les mers du globe en bateaux dire que la pollution au plastique des océans et de l’air au dessus, ils comprenaient pas bien comment ça pouvait être aussi massif, jusqu’à récemment encore ; et puis ils ont remonté le flux. En fait, ça vient des terres émergées, dont agricoles, pourries par les humains depuis plus de 50 ans ; la pluie emporte le plastoc dans les rivières, qui vont dans les fleuves, qui vont dans la mer. Bingo !

      déjà en 2020 sur France Q. : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/de-cause-a-effets-le-magazine-de-l-environnement/des-fleuves-a-l-ocean-itineraire-d-un-plastique-ravageur-7634967

      avec lien sur la fondation Tara (écoterroristes des mers) : https://oceans.taraexpeditions.org

      quelques chiffres sur le plastoc - ❤️ since 1950 : https://seenthis.net/messages/986864

    • L’usure des pneus contribuerait aussi pour une part très importante à cette pollution. Combien million (milliard ?) de tonne de caoutchouc se sont répandus en poussière dans les fossés bordant les routes ? Fossés qui aboutissent tous dans un cour d’eau.

  • Ulrike Meinhof (1934-1976), comme sous un masque
    Samedi 14 janvier 2023 – France-Culture
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/toute-une-vie/ulrike-meinhof-1934-1976-comme-sous-un-masque-5268091

    Journaliste vedette de l’Allemagne des années soixante-dix, Ulrike Meinhof quitte son habit d’intellectuelle pour s’engager dans la lutte armée au sein de la Fraction Armée Rouge ou « groupe Baader-Meinhof ».

    En 1970, Ulrike Meinhof a trente-six ans. C’est une journaliste et documentariste respectée : on croise son visage sur les plateaux de télévision, on entend sa voix à la radio. Depuis sa jeunesse, elle milite dans les milieux pacifistes et communistes, contre le réarmement de l’Allemagne et l’impérialisme américain. Ses chroniques dans le journal konkret sont discutées à travers le pays. La journaliste y aborde des sujets de politiques internationale, comme la guerre du Vietnam, mais aussi de politique intérieure, de la condition des travailleurs immigrés aux tendances antidémocratiques de la jeune République fédérale.

    Mon rôle dans ce monde ne correspond que très partiellement à mon être et à mes désirs, car il revendique mes idées comme les idées d’un guignol, m’obligeant ainsi à dire en souriant des choses qui ont pour moi, pour nous tous, une importance mortelle, de les dire en grimaçant, comme sous un masque. Journal intime d’Ulrike Meinhof. (...)

  • Notation des allocataires : fébrile, la CAF s’enferme dans l’opacité – La Quadrature du Net
    https://www.laquadrature.net/2022/12/23/notation-des-allocataires-febrile-la-caf-senferme-dans-lopacite


    Extrait du code source de l’algorithme de notation transmis par la CAF.

    Alors que la contestation monte (voir https://basta.media/caf, https://www.defenseurdesdroits.fr/sites/default/files/atoms/files/836200110_ddd_algorithmes_access.pdf, https://www.voxpublic.org/Pour-une-reforme-des-pratiques-numeriques-des-Caisses-d-allocations-famil ou Comment un robot de la CAF provoque des dettes automatisées au détriment de ses allocataires https://dubasque.org/comment-la-caf-a-cree-un-robot-qui-cree-des-dettes-aux-allocataires) concernant son algorithme de notation des allocataires à des fins de contrôle social, la CAF choisit de se réfugier dans l’opacité tout en adaptant, maladroitement, sa politique de communication. Suite à son refus de communiquer le code source de son algorithme, nous avons saisi la Commission d’Accès aux Documents Administratifs (#CADA).

    Comme nous l’expliquions ici, la CAF utilise depuis 2012 un algorithme de profilage attribuant à chaque allocataire une note ou « score de risque ». Construite à partir des centaines de données dont la CAF dispose sur chaque allocataire, cette note est ensuite utilisée pour sélectionner celles et ceux qui seront contrôlé·es.

    Cet algorithme symbolise l’étendue des dérives de l’utilisation des outils numériques au service de politiques de contrôle social portées par des logiques policières de suspicion généralisée, de tri et d’évaluation continue de chacun de nos faits et gestes.

    Ici, comme c’est généralement le cas par ailleurs, ce tri cible les plus précaires. Les rares informations disponibles à ce sujet laissent apparaître que parmi les critères dégradant la note d’un·e allocataire, et augmentant ses chances d’être contrôlé·e, on trouve pêle-mêle : le fait de disposer de faibles revenus, d’habiter dans un quartier défavorisé, d’être une mère célibataire ou encore d’être né·e hors de France.

    https://seenthis.net/messages/982845

    #CAF #algorithme #allocataires #contrôle_social

  • Trains | Grise Bouille
    https://grisebouille.net/trains

    Sauf que bien sûr, au moment où je me dis que je vais passer un week-end chez mes parents, je regarde un mois avant pour réserver… tous les trains sont complets. Un mois avant. Alors oui, c’était un « long » week-end avec un jour férié. M’enfin si les trains ne sont pas capables d’absorber le surplus inévitable (et attendu) de voyageuses et voyageurs en période de longs week-end ou de vacances, à quel moment on peut imaginer une seule seconde qu’ils constituent une alternative crédible à la bagnole individuelle ? Et puis merde, c’était pas complet 2 jours avant, mais UN MOIS avant : ça fait combien de gens laissés sur le carreau, à votre avis ?

    Le Figaro doit être content : taux de remplissage à 100 %, tout va pour le mieux. Moi je pense au contraire que, en pratique, un train, ça devrait jamais être complet. Ça devrait être plein à 95 % dans les cas extrêmes, et à moitié vide en général. Oui, c’est pas optimal. Ça devrait pas l’être. Comme les lits dans les hôpitaux, quelque part : l’optimisation, elle se fait toujours au détriment des gens. Parce que si prendre le train implique une espèce de compétition à qui prendra ses places le premier, si on se dit que seuls les X premiers pourcents de gens qui voyagent pourront le prendre (quelle que soit la valeur de X) et que les autres devront se débrouiller autrement : la voiture restera le moyen de transport le plus simple. Ou même l’avion, parfois, un comble.

    Et quand c’est sans réservation, on arrive aussi à flinguer un service agréable sur l’autel de la rentabilité : j’y reviens, mais j’ai connu l’ouverture de la ligne TGV Est aux premières loges. J’étais étudiant à l’époque, et je faisais un aller-retour Bar-le-Duc/Nancy chaque semaine. Au départ, c’était les trains Corail de la ligne Paris-Strasbourg qui faisaient ces deux arrêts. Longs, spacieux, confortables.

    Segmentation oblige, lorsque le TGV est arrivé, ce sont des TER qui ont pris le relais sur les trajets courts comme le mien. Je me souviens assez clairement du premier jour de ce changement. Un dimanche soir en gare de Bar-le-Duc, le quai comme d’habitude blindé d’étudiant⋅es attendant leur train pour rejoindre Nancy… Ce qui n’était pas un problème lorsque les immenses trains Corail assuraient la liaison. Sauf que là, sous nos yeux effarés, c’est un minuscule TER tout pourri de deux wagons qui arrive en gare. Cohue, train bondé, voyage de 1h15 (contre 1h00 auparavant) debout serrés comme dans un métro parisien aux heures de pointes. Le Figaro a dû avoir un petit orgasme en l’apprenant. Heureusement, le problème s’est résolu petit à petit, les TER ont fini par s’agrandir. Mais le simple fait que ce soit arrivé montre la déconnexion totale entre les politiques de transport et la réalité des besoins.

  • (1) L’album mystérieux de Dr Dre | Lost in California | ARTE - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=MplC39ZQUE4

    Larry, un Français vivant à Los Angeles part sur les traces de Dr Dre à la suite d’une promesse intenable faite à sa copine : lui apporter pour une fête l’album inédit Detox qu’il affirme détenir. Larry a quatre jours pour trouver un disque qui n’est jamais sorti. A travers cette quête, il nous fait découvrir Los Angeles et la culture Gangsta Rap

    cc @rastapopoulos le truc commence trop bien.

  • Avortement : Paul Milliez, le témoin courageux qui a bouleversé le procès de Bobigny en 1972
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/11/08/avortement-la-courageuse-conversion-du-docteur-paul-milliez-au-proces-de-bob

    Un article extraordinaire sur une personne (une belle personne) que je ne connaissais pas. J’ai toujours été fasciné par les gens qui gardaient une droiture de leurs idées devant la pression de leur propre groupe social. Et je m’interroge depuis longtemps sur les qualités propres de ceux que l’on a appelé dans les années 1970 les « gaullistes de gauche ». Souvent bien plus de gauche avec leur droiture et leur dévouement que la gauche officielle.
    En tout cas, l’article est d’une grande beauté, d’une force de conviction qui tire les larmes.
    C’est d’autant plus important que ce que l’on croyait acquis concernant le droit des femmes est aujourd’hui largement remis en cause dans le monde entier. Il faudra que des gens honnêtes basculent de nouveau dans le camp de la liberté pour que l’on puisse revenir sur cette tendance mortifère.
    Chapeau bas Monsieur Milliez.

    Récit
    Il y a cinquante ans, le procès de Bobigny ouvrait la voie à la dépénalisation de l’avortement en France. L’avocate Gisèle Halimi y obtint la clémence pour des femmes mises en cause grâce à l’engagement de ce professeur de médecine. Un acte de courage qui allait contre ses convictions catholiques.
    Cet article peut être écouté dans l’application « La Matinale du Monde »

    C’est l’un des héros méconnus du procès de Bobigny. L’un de ses « grands témoins » dont la déposition, le 8 novembre 1972, a eu un impact considérable et fait – peut-être – basculer l’opinion du tribunal vers un jugement historique de clémence à l’égard de quatre femmes mises en cause dans un avortement. « Un humaniste d’exception », dira l’avocate Gisèle Halimi, qui savait ce qu’il en avait coûté à ce professeur de médecine, catholique fervent, profondément hostile à l’avortement, de venir témoigner dans ce procès destiné à torpiller la loi de 1920 interdisant l’interruption de grossesse. « Un chevalier, se souvient Bernard Kouchner, impérial et fraternel, sincère et terriblement humain. Il savait qu’il paierait très cher son engagement à Bobigny. Mais comme toujours, il a choisi le courage. Et nous autres, jeunes médecins, nous lui vouions une admiration sans bornes. » Robert Badinter en garde lui aussi un souvenir vibrant : « Milliez ! dit-il. Cet homme sans peur, toujours au service des justes causes ! C’était un chrétien de gauche qui savait combien l’humanité est à la fois souffrante et souffrance. Je le ressens comme frère d’esprit. »

    C’est le professeur Jacques Monod qui avait conseillé à Me Halimi de contacter Paul Milliez. Révolté par l’histoire de Marie-Claire Chevalier, violée à 16 ans et dénoncée par son violeur à la police pour s’être fait avorter, le Prix Nobel de physiologie et de médecine avait en effet décidé de soutenir l’avocate dans sa volonté d’entreprendre, à partir de cette affaire, « le grand procès de l’avortement ». Un procès qui n’aurait pas comme seul but de défendre les inculpées (la jeune fille, sa mère et trois « complices » de l’avortement), mais viserait à secouer la société tout entière, provoquer des débats, ébranler les consciences, briser le tabou de l’avortement et dénoncer la législation en vigueur. Un procès qui obligerait les pouvoirs publics à regarder en face un phénomène qui concernait chaque année près d’un million de Françaises et faisait de nombreuses victimes. Un procès qui pointerait l’hypocrisie d’un système dans lequel les plus riches s’en sortaient sans problème, au prix de voyages à l’étranger ou de séjours en clinique privée, tandis que les plus pauvres, soumises aux « faiseuses d’anges », risquaient leur vie et affrontaient les tourments de la justice. Bref, il fallait un procès politique. Le mot ne faisait pas peur à Gisèle Halimi. Le droit était son instrument, l’insoumission sa marque de fabrique, et son métier d’avocate un levier pour changer le monde.

    La règle de base d’un procès politique était claire : il fallait dépasser les faits eux-mêmes, passer par-dessus la tête des juges pour s’adresser à l’opinion publique et la prendre à témoin. La législation était injuste, dépassée, inapplicable, inappliquée : Il fallait la changer. En conséquence, les accusées ne devaient pas nier les faits, ne pas demander pardon, ne pas réclamer l’indulgence. D’accusées, elles se feraient accusatrices de la loi et de tout un système. Et autour d’elles, de « grands témoins », hommes et femmes à la stature morale irréprochable, interviendraient pour resituer le sujet sur différents plans : médical, scientifique, sociologique, politique, philosophique. L’audience deviendrait tribune. Gisèle Halimi avait conçu un plan de bataille.
    Simone de Beauvoir bien sûr

    Dans sa manche, il y avait bien sûr plusieurs de ses amies féministes, adhérentes de l’association Choisir, et signataires un an plus tôt du « Manifeste des 343 » paru dans Le Nouvel Observateur, où elles déclaraient publiquement avoir eu recours à l’avortement : Simone de Beauvoir bien sûr, statue du commandeur ; la journaliste Claude Servan-Schreiber ; et puis les actrices Delphine Seyrig et Françoise Fabian, volontaires pour raconter leur propre avortement. Il y avait aussi des politiques : Michel Rocard, fondateur du Parti socialiste unifié, et le gaulliste de gauche Louis Vallon. Des scientifiques devaient jouer un rôle majeur : le biologiste Jean Rostand, les deux Prix Nobel de médecine Jacques Monod et François Jacob. Et puis Simone Iff, la présidente du Planning familial. Mais il manquait « une grande conscience », proche de l’Eglise catholique, dont l’influence était encore majeure dans la France des années 1970. C’était bien sûr une gageure, tant l’Eglise et l’épiscopat n’avaient cessé de répéter leur opposition radicale à l’avortement. Mais l’avocate s’est mis en tête de rallier le professeur Milliez, doyen de la faculté de médecine Broussais-Hôtel-Dieu, résistant de la première heure, connu pour son sens de l’éthique et ses engagements humanitaires, mais aussi pour sa foi chrétienne qui lui avait fait, un temps, songer à la prêtrise. Ce serait, si l’on ose dire, sa plus belle prise.
    Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Droit à l’avortement : « J’avais en moi une rage, une force sauvage, je voulais me sauver », explique Gisèle Halimi

    Alors un soir de la fin de l’été 1972, elle sonne au domicile du professeur Milliez, dans le 8e arrondissement de Paris. Il la reçoit avec courtoisie, regard fiévreux, silhouette de cathédrale. Elle lui explique l’affaire « Marie-Claire Chevalier », ce cas flagrant d’injustice, de maltraitance, de discrimination sociale. Elle raconte la détresse de la mère, une femme remarquable d’honnêteté et de dignité, employée de la RATP, qui élève seule ses trois filles qu’un père a abandonnées sans prendre le temps de les reconnaître. Elle parle de la solidarité qui, dans ce milieu si modeste, a conduit des collègues du métro à chercher « une adresse » pour soulager la lycéenne qui refusait à tout prix cette grossesse contrainte. Elle évoque l’avortement raté et le chèque sans provision déposé par la mère angoissée à l’entrée d’une clinique privée chargée de rattraper les dégâts causés par l’avorteuse et sauver la vie de Marie-Claire. Elle décrit enfin la descente des policiers, au petit matin, dans l’appartement HLM des Chevalier, pour embarquer la mère et la fille dénoncées par le violeur…

    Paul Milliez, alors âgé de 60 ans, écoute avec gravité, ses longues mains croisées sous le menton. Mais il tient à être clair vis-à-vis de l’avocate : il est viscéralement contre l’avortement, crime absolu, crime odieux. Il le dit. Il le martèle. Elle l’entend et se lève. « Dans ces conditions, je ne peux pas vous demander de venir témoigner… » Elle saisit son cartable, attrape son manteau et se dirige déjà vers la porte. Le professeur est debout, comme désemparé. « Je pourrais écrire une lettre au tribunal… », dit-il, presque à lui-même. Son visage, racontera l’avocate, trahit une lutte intérieure. Une tension entre ses convictions religieuses, sa détestation de l’injustice et sa compassion naturelle pour les femmes en détresse. Au moment où elle ouvre la porte et se dirige vers l’ascenseur, il la rattrape : « Restez ! Cette affaire est injuste, insupportable. Je ne peux l’ignorer. Je ne peux pas me dérober. J’irai témoigner à Bobigny. »
    Le tourment, la détermination et la révolte

    La fille aînée de Paul Milliez assiste par hasard à la scène. Jeune médecin de 34 ans, mère de famille, Françoise Guize-Milliez est passée ce soir-là embrasser ses parents, qui sont ses voisins. Elle connaît bien son père. Elle lit sur son visage. Il saisit à la fois le tourment, la détermination et la révolte. Elle se doute qu’il s’agit d’un moment crucial. « C’était à la fois spectaculaire et émouvant, se souvient-elle. Mon père ne s’engageait jamais légèrement. Il se doutait que sa décision était de nature à bouleverser sa vie. Mais je pense qu’il ne savait pas à quel point. »

    Le médecin invite l’avocate à revenir dans son bureau. Elle le regarde, étonnée et reconnaissante, mais ne veut pas qu’il y ait entre eux le moindre malentendu. « Professeur, je vous demanderai publiquement à la barre : “Si Marie-Claire était venue vous consulter, qu’auriez-vous fait ?” » Il la fixe dans les yeux : « Je l’aurais avortée. » Elle insiste : « Je vous demanderai aussi : “Si votre fille, à 17 ans, était venue vous dire qu’elle était enceinte.” » Il ne baisse pas le regard : « J’aurais essayé de la convaincre de mener sa grossesse à terme. Si elle avait refusé, je l’aurais fait avorter. » C’est ainsi, dira Gisèle Halimi, que « Paul Milliez est devenu mon témoin capital ». Elle savait qu’en dépit de multiples pressions il ne se dégonflerait pas.
    Le 22 novembre 1972, à l’issue du procès de Bobigny, Gisèle Halimi (à gauche), avocate de la jeune Marie-Claire Chevalier (au 1er plan) accompagnée de sa mère (derrière elle), parle aux journalistes. Le verdict de ce procès, à savoir la relaxe de la jeune fille et de 3 autres femmes qui se sont fait avorter, est l’acte déclencheur du processus qui conduit au droit à l’avortement en 1974 en France.
    Le 22 novembre 1972, à l’issue du procès de Bobigny, Gisèle Halimi (à gauche), avocate de la jeune Marie-Claire Chevalier (au 1er plan) accompagnée de sa mère (derrière elle), parle aux journalistes. Le verdict de ce procès, à savoir la relaxe de la jeune fille et de 3 autres femmes qui se sont fait avorter, est l’acte déclencheur du processus qui conduit au droit à l’avortement en 1974 en France. KEYSTONE-FRANCE / KEYSTONE-FRANCE

    Le jour J, ce 8 novembre 1972, il est donc là. A Bobigny. Les abords du tribunal correctionnel ont été pris d’assaut par des groupes de militantes du Mouvement de libération des femmes et de Choisir qui manifestent bruyamment leur soutien aux quatre accusées, galvanisées par la relaxe de Marie-Claire, obtenue trois semaines plus tôt au tribunal pour enfants. Une victoire éclatante pour Gisèle Halimi qui sait cependant que la bataille la plus importante reste à livrer. Car ce jour, c’est la mère de Marie-Claire et ses trois complices qui vont être jugées. Et la compassion dont avait fait preuve le premier tribunal ne sera plus à l’ordre du jour.

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    « Mon devoir était d’aider cette femme »

    Le professeur Milliez est appelé, après Michel Rocard, à la barre des témoins. Et d’emblée, sans même qu’on lui pose la question, il affirme, d’une voix ferme, qu’il aurait aidé Mme Chevalier, si elle était venue le consulter, et qu’il aurait fait son « devoir », comme il l’a toujours fait lorsqu’il s’est trouvé confronté à « des cas dramatiques » similaires. Il va même plus loin en confiant avoir personnellement réalisé un avortement, à l’âge de 19 ans, alors qu’il était externe à l’hôpital Ambroise-Paré de Boulogne. La femme – une mère de quatre enfants abandonnée par son mari – était arrivée exsangue à l’hôpital après une tentative d’avortement ratée.

    « Cela n’est pas faire acte d’avortement, c’est réparer les conséquences », avance le président du tribunal. Non, rétorque Milliez. « Si je n’étais pas intervenu, sa grossesse se serait poursuivie. Je ne peux pas vous dire que j’ai fait cela sans troubles de conscience. J’étais alors catholique pratiquant. Mais j’ai considéré que mon devoir était d’aider cette femme dans la situation difficile où elle se trouvait. » Dans un livre d’entretiens écrit avec Igor Barrère en 1980 (Médecin de la liberté, Seuil), le professeur reviendra sur le cas de cette ouvrière désespérée qui avait introduit des queues de persil dans son vagin, espérant atteindre l’utérus, mais n’avait nullement enrayé sa grossesse. « Si vous ne l’avortez pas, savez-vous ce qu’elle va faire ?, lui avait dit alors son infirmière. Elle n’a plus qu’à aller se jeter dans la Seine. Enceinte, elle va perdre son emploi, n’aura aucun moyen de subsistance, ne pourra plus nourrir ses quatre petits… » La situation avait paru insoluble au jeune externe qui l’avait donc avortée.
    Lire aussi Gisèle Halimi, défenseuse passionnée de la cause des femmes, est morte

    « Depuis, continue le professeur à la barre des témoins, j’ai favorisé un certain nombre d’avortements, pas seulement thérapeutiques mais aussi sociaux. » Cela concerne notamment les filles violées qu’il choisit d’aider systématiquement (comme les nombreuses victimes d’inceste, « des gamines enceintes de leur père », précisera-t-il plus tard à Igor Barrère). Mais aussi d’autres femmes en situation de détresse financière. Car l’injustice sociale le révulse. « Il n’est pas d’exemple qu’une Française riche ne puisse se faire avorter, soit très simplement en France, soit à l’étranger. On a toujours assez d’argent dans ces cas-là pour un avortement fait dans de bonnes conditions. Les femmes pauvres, je ne les voyais qu’une fois qu’elles avaient fait leur tentative d’avortement. Mais quelle tentative et dans quelles conditions ! J’ai vu mourir des dizaines de femmes après des avortements clandestins. » Et le médecin de raconter, avec colère, la situation avant-guerre d’une de ces ouvrières de chez Renault « qui donnait deux mois de salaire à un médecin marron pour faire commencer l’avortement que je terminais douloureusement, à l’hôpital, sans anesthésie, parce que mon patron chirurgien, bien que socialiste très mondain, jugeait qu’il fallait que la femme s’en souvienne ».
    Conseils aux avorteurs

    Le président lui demande alors ce qu’il pense des avorteuses professionnelles. Paul Milliez répond qu’il désapprouve celles qui en tirent profit mais que les médecins français devraient comprendre qu’ils ont précisément là « un devoir à remplir ». Et il va plus loin dans la confidence : lui, médecin « foncièrement hostile » par principe à l’avortement, a prodigué pendant des années ses conseils aux avorteurs. « Comme je voyais mourir à Broussais des femmes avortées par des gens qui n’étaient pas qualifiés, j’ai bien été obligé de faire de l’enseignement ! J’ai répété à mes infirmiers, à mes étudiants, pendant des mois, qu’on n’avait pas le droit de faire un avortement sans faire de la pénicilline parce qu’une femme qui est avortée sans antiseptique a de grands risques de faire un accident. » Faire preuve de pragmatisme, affronter la réalité, tendre la main aux femmes… et se résoudre à l’avortement « quand il n’y a pas d’autre possibilité ».

    La solution, dit-il, est indiscutablement la contraception. « Il faut permettre aux femmes qui ne veulent pas d’enfants de ne pas attendre d’enfants. C’est à la femme de choisir. Ce n’est pas à nous d’imposer nos conceptions d’hommes, et d’hommes riches. » Quant à la loi de 1920, « inique », « mal faite », elle devrait d’urgence être changée. « Il faut que les femmes puissent avoir recours à la contraception et que, dans certains cas, elles puissent se faire avorter. Voilà la position du chrétien que je suis. »

    Le professeur était donc allé bien au-delà de ce que pouvait espérer l’avocate. Elle posera pourtant les questions qu’elle lui avait annoncées le soir de leur première entrevue. Et aux deux, il répondra positivement, avouant toutefois son déplaisir à comparaître dans ce procès – « Ne croyez pas, Me Halimi, que cette déposition ne me coûte pas, elle me coûte lourdement » – en même temps qu’un sentiment de devoir à l’égard de Marie-Claire. « Si ma femme avait été veuve, sans argent, avec des enfants, je suis sûr qu’elle aurait pris la même attitude que Mme Chevalier. Elle aurait fait avorter sa fille de 16 ans et elle aurait eu raison. »
    Blâme public au professeur

    Voilà. Un grand catho élevé chez les jésuites, père de six enfants, avait exposé la caducité d’une législation répressive totalement déconnectée de la réalité. Il avait confié ses tourments et scrupules en décrivant avec justesse l’hypocrisie d’un système mortifère. Une déferlante allait s’abattre sur sa tête.

    D’abord, il fut convoqué par le ministre de la santé, Jean Foyer, en présence du président du conseil national de l’ordre des médecins. Le ministre, lui-même très catholique, tenait à lui exprimer sa désapprobation à l’égard des propos tenus à Bobigny. Milliez s’est cabré : comment accepter l’injustice ? Comment se satisfaire d’une situation dans laquelle les femmes pauvres restent démunies et traquées, quand les femmes riches peuvent avorter sans risques dans des pays voisins ? « Ce n’est pas une raison pour que le vice des riches devienne le vice des pauvres », rétorqua Jean Foyer. Dès le lendemain, le conseil de l’ordre des médecins infligeait un blâme public au professeur qui en fut stupéfait – aucune procédure habituelle n’avait été respectée – et atteint.
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    « Il ne regrettait rien, bien sûr, affirme sa fille Françoise. Il avait agi en son âme et conscience. Et nous, sa famille, adhérions à son éthique et le soutenions avec admiration. Oui, j’avais ressenti un certain choc en entendant qu’il aurait fait avorter sa propre fille si elle avait connu la détresse d’une grossesse non voulue. C’était… si étonnant cet aveu dans un tribunal ! Si personnel ! Mais justement. Cela prouvait son amour et sa profonde sincérité. »

    Jacques Milliez, son fils, né en 1943, avait passé l’oral de l’internat de médecine en 1967 en planchant sur la question : « Complications des avortements criminels ». Un sujet auquel il avait lui aussi été confronté, très tôt, en voyant débarquer aux urgences de l’hôpital des femmes sauvagement avortées. Lui-même, gynécologue, dit avoir pratiqué des avortements clandestins, dans les années 1970, lors de ses nuits et week-ends de garde, en liaison avec le Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception. « Tous les copains le faisaient, dit-il. Notre obsession était moins la liberté des femmes à disposer de leur corps que l’urgence de réduire la mortalité maternelle et les séquelles abominables d’avortements clandestins. »
    Réaction outrée des bourgeois

    Des discussions avec son père ? Non, il ne s’en souvient pas. Il avait quitté le nid familial et plongé avec fougue dans son métier. Mais des répercussions de Bobigny, oui ! De la hargne de grands patrons jaloux et hypocrites qui envoyaient leurs maîtresses avorter en Suisse mais reprochaient à Milliez sa compassion pour les femmes pauvres. De la réaction outrée des milieux bourgeois, ultraconservateurs et bien-pensants, qui tournèrent le dos à Milliez, forcément influencé, selon eux, par ses amis communistes (depuis la Résistance) et gauchistes. Et de la rancœur d’une partie de l’Eglise qui ne pardonnait pas au professeur son éloignement du dogme et cette phrase, prononcée dans un entretien au Monde, trois semaines après Bobigny : « Je ne vois pas pourquoi nous, catholiques, imposerions notre morale à l’ensemble des Français. »
    Lire aussi un entretien avec Paul Milliez (1972) : Article réservé à nos abonnés « Je ne vois pas pourquoi nous, catholiques, imposerions notre morale à l’ensemble des Français », déclare le professeur Paul Milliez

    « Un jour où je remontais les Champs-Elysées pour aller au cinéma avec mon mari, se rappelle Françoise Guize-Milliez, la manchette d’un journal populaire affichée sur un kiosque m’a horrifiée : “Le professeur Milliez avoue avoir fait 1 000 avortements.” C’était dingue. Tout et n’importe quoi était décidément colporté. Ma grand-mère, qui vivait alors dans une pension de famille à Neuilly, retrouvait sous sa porte des messages accusant son fils d’être un assassin. Cela a plongé mon père dans un grand désarroi. » En 1973, l’Académie de médecine lui refusa une place à laquelle il pouvait naturellement prétendre. En 1974, il reçut un nouveau blâme du conseil de l’ordre sous un prétexte fallacieux, suscitant la réaction indignée de médecins anciens résistants qui dénoncèrent « une machination » destinée à faire taire ou abattre « un médecin de réputation mondiale, homme de cœur, de progrès et de courage ».

    Pendant ce temps, des Françaises de tous âges et de toutes conditions, alertées par le tumulte autour de Bobigny, se tournaient vers le professeur pour avoir de l’aide. Des centaines de lettres lui parvinrent à l’hôpital Broussais ou à son domicile, qui étaient autant d’appels au secours. Il répondait comme il pouvait, conseillait, rassurait. Il adressait telle patiente enceinte à un gynécologue de ses connaissances, fixait en urgence un rendez-vous à telle autre qu’il pressentait en grand danger. Ces lettres qu’il a remises un jour à Gisèle Halimi, conscient de leur intérêt historique, et qui sont, pour certaines, publiées sur le site de Choisir, dressent le tableau d’une époque où l’éducation sexuelle et la contraception n’existaient pas, ou peu ; où les femmes pauvres souffraient d’un grand isolement et d’un manque quasi total d’information ; et où l’annonce d’une grossesse non désirée suscitait panique et désespoir.

    22 novembre 1972

    Monsieur,

    Je m’excuse de vous déranger, mais peut-être êtes-vous mon salut, mon seul refuge, de vous dépend ma vie. Voici : je suis enceinte et ne veux absolument pas de cet enfant, en ayant déjà cinq et un mari malade du cœur. J’ai fait tout ce que je pouvais pour faire une fausse couche mais rien n’y fait. J’ai donc pris une assurance-vie et ainsi, je pourrai me suicider sans laisser mon mari et mes enfants dans le besoin du moins dans l’immédiat car n’étant pas riche, je n’ai pu prendre une assurance-vie de plus de 3 200 000, j’écris en anciens francs. Mais ce qui m’ennuie le plus dans ce projet, c’est mon petit garçon de 3 ans. Il est toujours derrière moi et dès qu’il ne me voit plus, il m’appelle et me cherche partout (…) Aussi, je vous demanderai si vous pouvez quelque chose pour moi SVP, ou si vous ne pouvez pas, ce que je comprends très bien à cause de la loi, pouvez-vous me donner l’adresse et le montant d’une clinique en Angleterre SVP. Je vous en prie, Professeur, essayez. Seulement je vous demanderais de me répondre vite SVP, car la 24e semaine se termine le 10 décembre. (…)

    Réponse du professeur

    Madame,

    Venez me voir le plus rapidement possible, dès samedi matin 2 décembre, si ma lettre vous arrive à temps. Avec mes sentiments dévoués.

    26 novembre 1972

    Docteur,

    J’ai 21 ans et je suis enceinte de cinq mois et demi, je travaille dans la ferme avec mes parents. Je viens vous demander de me faire avorter, je ne voudrais pas avoir des inconvénients avec ma santé plus tard. (…) S’il vous plaît, merci de me dire le nombre de jours d’hospitalisation et le prix que je dois verser. Ou alors s’il y a un médicament à prendre pour provoquer une fausse couche. (…)

    Réponse du professeur

    Mademoiselle,

    Il n’est pas question, à cinq mois et demi, de vous faire avorter. Ce serait folie. On risquerait de vous tuer et de tuer un enfant vivant. Réfléchissez à ce crime. Je suis naturellement prêt à vous voir dans mon bureau à l’hôpital Broussais. Avec mes sentiments dévoués.

    29 novembre 1972

    Docteur,

    Je viens par ce petit mot vous faire part de mon problème. Voilà, je suis enceinte de trois semaines. J’ai déjà trois garçons et je n’ai que 25 ans. Je ne voudrais pas le garder, car trois, j’estime que j’en ai assez. Mon mari ne le sait pas. Je viens voir si vous pourriez pas m’avorter. Dites-moi combien vous prenez, car, vous savez, je ne suis pas bien riche. (…)

    Réponse du professeur

    Madame,

    Je ne suis pas un avorteur, et je n’ai pas coutume de faire payer des malades qui sont dans une situation modeste. Il faut vous adresser à (…).

    Recevez, Madame, l’expression de mes respectueux hommages

    8 mars 1973

    Professeur,

    Je vous écris car j’ai lu un de vos articles dans Détective sur l’avortement et je suis de ce cas-là. Je suis fille mère, j’ai déjà deux petites filles de 4 et 2 ans. Je ne veux pas du troisième que je porte. Je suis enceinte de deux mois et demi. Professeur, pouvez-vous faire quelque chose pour moi ? Car je suis bien embêtée, je travaille en usine, mais je n’arrive pas assez à gagner ma vie pour moi et mes deux gosses. Pouvez-vous me répondre, Professeur, ou me donner un RDV ? Pouvez-vous me le faire passer ? (…)

    Réponse du professeur

    Mademoiselle,

    Il faut que je vous voie le plus vite possible. Venez le samedi matin 17 mars à 8 h 45 à mon bureau de l’hôpital Broussais. Avec mes sentiments dévoués.

    En décembre 1974, Paul Milliez fut victime d’un accident opératoire qui le plongea dans le coma. Soigné avec ferveur par ses élèves, il revint à lui mais dut lutter plusieurs années pour retrouver l’usage total de son corps, ce qui ne l’empêcha pas de continuer ses consultations à Broussais, de poursuivre ses recherches en demeurant l’un des plus grands spécialistes de l’hypertension artérielle, d’être appelé en consultation auprès de nombreux chefs d’Etat étrangers, de dénoncer aux côtés des étudiants et des infirmières la misère des hôpitaux, de défendre « la fonction sociale du médecin-citoyen » et de mener une multitude de combats dans de nombreux pays du monde, fidèle notamment à la Palestine et au Liban. Quand il s’est éteint, en 1994, à l’âge de 82 ans, Le Monde publia un long article d’hommage intitulé « Le courage du croisé ». C’est l’image qu’en gardait Gisèle Halimi, à jamais reconnaissante à ce médecin ardent de son intervention décisive à Bobigny.

    Annick Cojean

    #Paul_Milliez #Avortement #Procès_Bobigny

    • Budget 2023 : un deuxième 49-3... qui signe le retour des contrats de Cahors ! | Maire-Info, quotidien d’information destiné aux élus locaux
      https://www.maire-info.com/budget-de-l%27etat/budget-2023-un-deuxieme-49-3...-qui-signe-le-retour-des-contrats-de-caho

      De façon totalement inattendue, l’exécutif vient de réintroduire, hier, les très décriés contrats de Cahors dans le projet de loi de finances pour 2023, après avoir dégainé le 49-3. Au même moment, le Sénat vidait de leur substance les nouveaux « contrats de confiance » voulus par l’exécutif dans le cadre de la loi de programmation budgétaire. Une situation ubuesque.

      Le secteur local devrait donc bien participer à l’effort de redressement des comptes publics via un tout nouveau dispositif de contractualisation. C’est la surprise au goût amer, pour les collectivités, concoctée par la Première ministre après avoir dégainé une nouvelle fois, hier, l’article 49-3 de la Constitution, mettant fin au débat de la partie « dépenses » du projet de loi de finances (PLF) pour 2023.

    • le très gauchiste Maire-Info, organe de l’AMF, cite – longuement – Mathilde Panot…

      Mission « collectivités » : un débat reporté puis empêché
      Les collectivités locales n’auront donc finalement pas eu droit à la discussion qu’elles attendaient, en séance. Celle-ci s’annonçant explosive, le gouvernement, privé de majorité absolue, risquait de s’exposer à de nouvelles déconvenues lors des votes.

      Symbole des tensions au sein de l’Assemblée, les élus « insoumis » ont d’ailleurs décidé de quitter l’hémicycle au moment où Élisabeth Borne démarrait son allocution, la cheffe de file de LFI, Mathilde Panot, critiquant « la voix autoritaire continue » de la part d’un « gouvernement de récidivistes ». « On arrête les débats juste avant celui sur les collectivités locales. Ils ont fait exprès pour qu’on ne puisse pas en discuter, alors que les communes sont étranglées par les prix de l’énergie et de l’alimentaire », a-t-elle fustigé.

      « Nous aurions gagné des millions, voire des milliards » au profit de communes, a encore assuré la députée du Val-de-Marne.

      Pourtant, la deuxième partie du projet de loi de finances (PLF) pour 2023 devait commencer par la question des collectivités la semaine dernière. Au lieu de cela, c’est la mission «  justice » qui avait pris sa place et l’examen de la mission dédiée aux « relations avec les collectivités » avait finalement été reporté au 4 novembre sur une demande de l’exécutif… qui « avait besoin de plus de temps », selon l’entourage de Franck Riester, ministre chargé des Relations avec le Parlement.

      Un temps qui a, semble-t-il, été mis à profit pour peaufiner une toute nouvelle mouture de la contractualisation visant les collectivités. Ni vraiment des contrats de confiance, ni vraiment des contrats de Cahors, mais cette fois un mélange des deux.

      500 collectivités concernées
      C’est via l’article 40 quater et l’amendement n°3236, qui n’était pas encore publié ce matin, que le gouvernement a donc réintroduit ce mécanisme balayé lors de l’examen du projet de loi de programmation budgétaire.

      Ce nouveau dispositif de limitation des dépenses des collectivités est ainsi un savant mélange entre les nouveaux contrats de confiance et les anciens contrats de Cahors. Pour faire simple, il table sur la trajectoire budgétaire fixée par les premiers, tout en reprenant le système de sanctions des seconds.

      Qui serait ainsi concerné ? Environ 500 collectivités. Parmi lesquelles les régions, les départements ainsi que « les communes, les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre et les établissements publics territoriaux dont les dépenses réelles de fonctionnement constatées dans le compte de gestion du budget principal au titre de l’année 2021 sont supérieures à 40 millions d’euros ».

      La trajectoire budgétaire est celle qui avait été défini par les « contrats de confiance », le PLF pour l’année 2023, la fixant sur cinq ans : l’an prochain, les dépenses ne devraient ainsi pas augmenter de plus 3,8 %, puis de 2,5 % en 2024, de 1,6 % en 2025 et de 1,3 % en 2026 et 2027. Ce qui correspond à une évolution « à un rythme inférieur de 0,5 point au taux d’inflation » durant les cinq prochaines années.

      Dans le cas où cette évolution serait supérieure, « des accords de retour à la trajectoire » seraient conclus « à l’issue d’un dialogue » entre le représentant de l’État et les collectivités concernées.

      Retour aux sanctions des contrats de Cahors
      Pour ce qui est de l’application de l’objectif annuel d’évolution des dépenses, celui-ci pourrait être modulé à la hausse ou à la baisse sur trois ans selon trois critères (démographique, efforts antérieurs et revenu moyen par habitant) qui pourront donner lieu à un bonus ou à un malus de 0,15 %, comme dans les contrats de Cahors.

      S’agissant du volet sanctions, ce sont là aussi ces derniers contrats qui feraient référence. Ainsi, pour les collectivités qui ne respecteraient pas leurs engagements – si la différence entre le niveau de dépenses de fonctionnement et l’objectif constaté est « positive » (c’est-à-dire si la collectivité a augmenté ses dépenses davantage que ce qui était défini dans le contrat) – , une « reprise financière dont le montant est égal à 75 % de l’écart constaté » serait appliquée. Celle-ci ne pourrait toutefois excéder 2 % des recettes réelles de fonctionnement du budget principal.

      Pour mémoire, dans la version « contrats de confiance », il était prévu que les collectivités qui ne respecteraient pas leurs engagements se voient privées « d’accès à toute dotation de l’État (Dsil, DETR, fonds vert…) ». Puis, si la situation perdurait, elles auraient pu être frappées de reprises financières avant de devoir mener, « avec le représentant de l’État », une « analyse des structures de la dépense de fonctionnement (…), puis un travail pour un retour à une trajectoire financière de maîtrise des dépenses de fonctionnement ».

      On peut s’étonner du retour des dispositions des contrats de Cahors en cela que le rapporteur du budget, Jean-René Cazeneuve (Renaissance), n’a cessé de défendre, durant l’examen du projet de budget, la méthode des contrats de confiance qui n’avait « absolument rien à voir » avec les contrats de Cahors, assurant qu’elle était « même orthogonale ».

      Sans compter les affirmations à répétition du ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, au début de l’été qui avait assuré qu’on n’y reprendrait plus le gouvernement : « Il va de soi que l’idée de penser que l’on va faire dans ce quinquennat la même chose que ce que l’on a fait dans le précédent, avec un contrat de Cahors, des objectifs, etc., n’existe pas. Je le dis de manière très claire », avait-il notamment déclaré en juillet dernier.

      Visiblement indigné, David Lisnard, le président de l’AMF, a réagi ce matin sur twitter à cette situation : « Le gouvernement a en catimini ajouté au PLF (par 49-3) un dispositif inacceptable de contrôle étatique des dépenses des collectivités, pourtant écarté de la LPFP au Parlement ». Pour le maire de Cannes, il s’agit non seulement « d’une atteinte grave au principe de libre administration des collectivités territoriales », mais également d’un sérieux coup de canif dans la relation « de dialogue et à la confiance que l’AMF et le gouvernement étaient en train de bâtir en ce début de quinquennat ».

    • Là, c’est la tout aussi gauchiste Gazette des Communes en juin :
      (surtout pour le choix de l’illustration…)

      Quels scénarii après les contrats de Cahors ?
      https://www.lagazettedescommunes.com/810034/quels-scenarii-apres-les-contrats-de-cahors

      Si le nouveau ministre des Collectivités écarte le retour aux contrats de Cahors compte tenu du niveau actuel d’inflation, il ne dit rien du mécanisme à mettre en œuvre pour faire participer les collectivités au redressement des comptes publics. Petit exercice d’imagination…

    • et ici, long entretien avec le ministre délégué chargé des Comptes publics, le 26/09/22, avec, beaucoup de matière…
      (dont quelques unes explosives lorsque le gouvernement se propose de toucher (!) à la fiscalité locale)

      Gabriel Attal : « Après les contrats de Cahors, place aux pactes de confiance »
      https://www.lagazettedescommunes.com/826725/gabriel-attal-apres-les-pactes-de-cahors-place-aux-pactes-de-c

      Le ministre délégué chargé des Comptes publics présente en exclusivité pour la Gazette des communes les mesures majeures concernant les collectivités du projet de loi de finances pour 2023, présenté ce matin en conseil des ministres. Le secteur local devra bien participer à l’effort de redressements des comptes publics via des pactes de confiance.

    • Jamais ils se prennent une petite claque à motion de censure dans les dents, sur la dizaine de 49-3 qu’ils vont dégainer ?

      Pour l’instant, LR sont vraiment pas joueurs et cautionnent gentiment la destruction de la patrie ; un de ces 4 ils vont avoir trop honte, non ?

  • Se chauffer : les erreurs à éviter (on se chauffe mal !​) — [Chat Sceptique]

    https://www.youtube.com/watch?v=LtOH31LY-KU

    Bambou craint d’avoir froid cet hiver. Heureusement pour elle, la science a trouvé comment se réchauffer sans dépenser des fortunes !

    Le projet slowheat : https://www.slowheat.org

    Toi aussi, apprends à vivre sobrement :)
    tldr : chauffe ton corps, pas ta maison.

    Mais donc #SlowHeat iels font quelques recherches tout de même sur le sujet et vont publier un guide prochainement, si je comprends bien leurs actus.

    – s’adapter au froid et se couvrir (la base)
    – chauffer les corps directement plutôt que l’air ou les murs, avec des petits radiants, des couvertures chauffantes, etc...
    – privilégier des matériaux peu effusifs (bois, tissus, isolant...), là où tu es en contact plutôt que l’inverse (carrelage, cuir, simili-cuir, plastique ...)

    Quelques articles du site SlowHeat :
    – Choisir une couverture chauffante :  https://www.slowheat.org/post/choisir-une-couverture-chauffante
    – Avoir chaud en télétravaillant :  https://www.slowheat.org/post/avoir-chaud-en-t%C3%A9l%C3%A9travaillant (par exemple tapis chauffant pour les mains, et/ou couverture chauffante et/ou petit radiant 300w max...

    Etc. etc.
    Vive les couettes et les bouillottes.

    Oui, je sais là il fait encore 25°C un 30 octobre… mais on va faire comme si ça n’allait pas durer comme ça éternellement

    #chaleur #électricité #isolation

  • Louis Derrac - Comment les GAFAM gagnent-ils leurs milliards ?
    https://louisderrac.com/2022/10/29/comment-les-gafam-gagnent-ils-leurs-milliards

    Une visualisation extrêmement claire de l’origine des revenus des cinq GAFAM. Cela illustre bien qu’au-delà de l’acronyme qu’ils partagent, leurs modèles économiques, et donc leurs politiques, sont très différents. Utile en intervention pédagogique donc !

    #GAFAM #RéseauxSociaux #EMI #Infographie #Economie

  • Hello la foule,

    J’ai passé quelques heures à tenter de monter une instance Pixelfed en docker... un petit peu comme j’avais essayé pour SeenThis. Et comme pour SeenThis, j’ai terminé en installant une machine virtuelle, et donc, l’instance fonctionne... en beta. Mon idée, c’est de simplifier la publication d’images pour ceux qui voudraient, par exemple, les joindre dans leurs posts SeenThis. Par exemple. Mon idée, c’est aussi d’avoir un autre lieu pour publier certaines photos que je publiais sur Facebook. Des photos sans grand intérêt mais des photos que j’aime bien partager.

    Est-ce que ça intéresse certains ? Si oui, l’instance ne permet pas d’inscription libre. Mais je peux créer votre compte avec le login et l’email de SeenThis par exemple. A moins que vous connaissiez mon email, ou que vous me fassiez un DM sur Twitter ou Mastodon.

    Si les essais lors de cette beta se passent bien, peut-être bien que je pérenniserais la chose et qu’elle sera même peut-être ouverte pour inscription libre. Sinon, on effacera tout.

  • LIVING MEMORY
    Lila Lee-Morrison on Kids and the surplus of the image
    https://www.artforum.com/print/202209/lila-lee-morrison-on-kids-and-the-surplus-of-the-image-89462

    But while Clark’s photography falls within the genre of documentary in all these respects, the “truth” his images communicate is personal and deeply subjective. There is a tenderness toward the individuals he captures, no matter how brutal the content of their actions. These images and their aestheticization of the rawness of youth culture became central to the ’90s trend of “heroin chic.” Clark has said that he was addicted to heroin until 1998. As an addict, he was also an enabler of other people’s habits, including those of the teenage skateboarders he befriended and who worked on the film. As is not uncommon in the blur of addiction, he tried to get some individuals clean and sober while being unable to get clean and sober himself. Driven by his long-standing impulse to counteract the socially conservative denial of the experiences of young people, he wound up myopically projecting his concerns with addiction and teenage male sexuality onto the film’s subjects. In doing so, Clark identified with those subjects and, as he did in his photographs, created a world in which adults have no part to play except as voyeurs and adolescents make their own rules. With its polychrome palette, Kids departs dramatically from Clark’s previous black-and-white aesthetic, while the grim ambience of his still photography gives way to urban splendor and emotive close-ups. But the throughline is sustained. Here, as in his earlier work, the self-destructive and violent tendencies of his subjects form a narrative of trauma that is his own.tes her belief that Justin would still be alive if the movie had never been made.

    On the other hand, there is Clark’s focus on teenage boys as vectors of violence, sexual violence in particular. If the film were really honest, it would have been titled Boys. The narrative is driven by the motivation of the protagonist, Telly (played by Fitzpatrick), to “fuck virgins”; he calls himself the “virgin surgeon.” This plot was so ridiculous and contrary to reality that most of us just laughed at it at the time. It so obviously came from the mind of an adult. Every boy I knew was interested in experienced, if not older, sexual partners, not virgins. The “virgin surgeon” plot device underscored a narrative central to Clark’s own artistic vision, namely the destruction of innocence .

    ping @tintin
    #larry_clark #heroin_chic #addiction #jeunes #cinema

    • I DON’T REALLY TALK ABOUT KIDS. I had a very small part in the film, though it absorbed my whole life for a summer and more. I failed the audition for a part that was written for me. It was as one of the girls who makes out with another girl in a pool. Once I was actually standing in front of Harmony, Larry, and the casting director in the production offices in a building on the corner of Broadway and Houston, I felt a dissonance with my role in the script and the way girls’ roles in general were written. My speech, my behavior, my physical presence—my self—was something I couldn’t perform. I forgot all my lines. Afterward, I was awash with a sense of failure. I had failed at being myself. At seventeen, I found that feeling pretty familiar. I felt as awkward simulating a sex act as I did with the real thing. In the end, Carisa Glucksman and Michelle Lockwood played the girls in the pool.

      #chosification #réification #objectification #résistance (à)

  • We Were Once Kids - Trailer
    https://www.dailymotion.com/video/x8b9ke5

    The cult film ‘Kids’ was a scandalous succes in 1995. But the semi-documentary about young, sex-crazed skaters in New York had big consequences for the cast, who finally speak out 25 years later.

    In 1995, everyone was talking about ‘Kids’. Larry Clarke’s semi-documentary about a group of young skaters in New York was an international scandal and a massive success, nominated for the Palme d’Or at Cannes and causing a furore for its transgressive portrayal of teenage sex, violence and drugs. 25 years later, the cast tell their own version of the story, and it’s not pretty. ‘We Were Once Kids’ is a tale of solidarity, delusion and exploitation. The young people were cast on the street for a film where few in the audience could tell reality from fiction. And once the film hit, it was too late to draw the lines.
    https://cphdox.dk/film/we-were-once-kids

    #larry_clark #heroin_chic #addiction #jeunes #cinema

    • W e Were Once Kids addresses the still tender and painful heart of the 1995 film’s aftermath, the deaths of Pierce and Hunter, who could be understood as best embodying the ethos portrayed in Kids. It conveys the difficulties that both of them, like other cast members, faced after the movie had been released: struggling with addiction and alcoholism while facing the challenge of maintaining authenticity after being made into an image, and navigating what must have felt like a make-believe world.

      https://www.artforum.com/print/202209/lila-lee-morrison-on-kids-and-the-surplus-of-the-image-89462

    • tiens c’est Disney qui a distribué Kids :
      https://www.nytimes.com/1995/05/24/style/IHT-kids-grabs-spotlight-at-cannes.html

      Ce qui a permis à Clark d’assurer que personne ne s’est vraiment drogué sur le tournage, et que tout les kids du film sont plus vieux que ce qu’ils ont l’air à l’écran.

      The director claimed that the kids on screen were older than they looked, and that none were doing drugs.He even got in a pitch for Disney, the distributor.

      J’ai tout de même littéralement adoré Whassup rockers à l’époque. Faudrait que je le revois.

      Ce qui est dingue c’est d’avoir aimé à ce point la vision de Clark sur les gamins. ça me fait beaucoup (re)penser à cette citation de Dworkin :

      « Parce que la plupart des adultes mentent aux enfants la plupart du temps, l’adulte pédophilique semble honnête, quelqu’un qui dit la vérité, le seul adulte justement, prêt à découvrir le monde et à ne pas mentir. »

      Un exemple :

      “Larry doesn’t do kids the way other people do,” said Fitzpatrick. “Larry knew early on that to make a film like this he needed to be on the inside of this sort of counterculture.” So at 50 years old Clark taught himself how to skateboard and hung around Washington Square Park everyday getting to know the kids. In Fitzpatrick’s opinion, that time commitment was absolutely necessary, because “teenagers don’t trust adults”, and it was the only way Clark could convince the skaters to take part in his film. “He knew that to get respect from these kids he would have to give them respect,” said Fitzpatrick. “Larry gave them respect and they trusted him to tell their story.”

      https://www.theguardian.com/film/2015/jun/22/harmony-korine-kids-20th-anniversary

    • Peu ont montré avec autant de réalisme le quotidien d’une certaine jeunesse
      Dans une interview pour le Guardian, Larry Clark a dit que le plus beau compliment qu’il n’ait jamais reçu venait d’un garçon qui a défini Kids en ces termes : ’’Ce n’était pas comme un film. C’était comme dans la vraie vie.’’

    • Tiens ils ont parlé du doc dans el pais :

      https://english.elpais.com/culture/2022-07-14/kids-the-indie-movie-sensation-with-a-darker-side.html

      In 2021, #Hamilton_harris – one of the boys featured in the film – participated in a documentary titled We were once kids, directed by Eddie Martin. Harris pursued this project after becoming alarmed when he discovered that a large part of the movie’s viewership mistakenly believed that they were watching a documentary.

      “My feelings towards the movie started to change after seeing the global reaction it got,” he told Variety. At the same time, he felt that the creators outside the group – Korine and director Larry Clark – failed to capture the strong sense of community that the teenagers had created. While the film reduced the existence of its protagonists to a devastating nihilism, the truth is that those kids – who used skateboarding as an outlet – had formed a family. They were protecting each other, escaping from homes where drug usage and violence were common. Carefree sex was not at the center of their lives: in fact, many of the protagonists were virgins.

      (...)

      The problematic part came with the female roles. When the women in the gang read the script, they refused to participate. It did not reflect the relationship of camaraderie that united them: it was simply a festival of sex and drugs, a film “about rape and misogyny” says Priscilla Forsyth, who ended up participating in a minor role with only one sentence for posterity (“I’ve fucked and I love to fuck”). On the other hand, the boys could be of non-normative beauty, but the girls chosen to star in the film included 15-year-old Rosario Dawson – whom Korine discovered in a social housing project where she lived with her grandmother – and Chlöe Sevigny, a New York club regular who, after being featured in two fashion editorials and a Sonic Youth video, had become the city’s great underground sensation.

      (...)

      The director of We were once kids does not point to a culprit, but hints that many powerful people made a fortune while the protagonists were exposed to the world with their allegedly amoral lifestyle.

    • On parlait de cette divergence, en 2015, dans le guardian :

      https://www.theguardian.com/film/2015/aug/19/kids-film-larry-clark-skateboarding-culture-new-york-east-coast-supreme

      High says the added storyline was a distortion: “The true story [of Kids] is about a bunch of kids who grew up with literally nothing,” she says. “We might have been from different areas and different races but we came from the same income bracket of broke. We learned how to take care of each other at a time that was one of the rougher periods in New York City’s history.

      “The film portrays segregation between girls and guys, which wasn’t reality. The main point [of the film] – the whole virgin-fucking, misogynistic thing – was not necessarily how we lived our lives.”

      (...)

      To Harris, the group was ahead of its time in a country mired in racism and recession. Intuitively post-racial in a colour-conscious society, the crew formed its own world around skateboarding despite being tethered to a socioeconomic bracket that deemed it invisible

      .

      Le sujet du film aurait pu être ça :

      “In the early 90s we were dealing with crack, the Aids epidemic, racism and all kinds of social injustices. We were totally aware of the social dynamic in the world around us. We were constantly trying to change that, and foster that change as an example,” he said

      En terme de révolution, une toute autre paire de manche...

    • (déso je spam un peu)

      Cette #ruse, de faire passer sa vision des choses pour des #preuves.

      https://www.theguardian.com/fashion/fashion-blog/2014/jun/25/larry-clark-t-shirts-dressing-young-teenagers

      Still, he rejects claims that his previous work is either exploitative or luridly voyeuristic: "I would go to these parties and see fucking, gangbanging and drugs. To me it’s historical evidence. I can only shoot what I see.

      “Back then it was a secret world but you know what? Kids was based on reality. That’s what these kids on the street tell me, they say: ’Larry that’s how it is.’ Personally, I feel there’s the argument that if it’s not documented, how would we know it’s going on at all?”

  • Comment nous dirigeants ont créé la hausse des prix de l’électricité
    https://www.frustrationmagazine.fr/prix-electricite

    La hausse des prix de l’électricité en France est décrite par nos dirigeants comme un dommage collatéral de la guerre en Ukraine. Moins bien se chauffer et payer ses factures plus cher, ce serait même de la solidarité envers les Ukrainiens, comme l’affirmait l’acteur Jean-Pierre Rouve qui déclarait que pour agir dans ce conflit du […]

  • Fiche pratique Covid-19 – Autodéfense sanitaire – Syndicat des Travailleurs et Travailleuses du Jeu Vidéo
    https://www.stjv.fr/2022/01/covid-19-autodefense-sanitaire

    La pandémie de Covid-19 dure depuis plus de 2 ans, et nous ne sommes toujours pas près d’en sortir. Les informations officielles étant souvent inexistantes, parfois trompeuses ou même carrément mensongères, et toujours difficile à trouver, nous vous proposons ce guide qui cherche à centraliser les infos, résumer la situation et expliquer comment nous protéger collectivement.

    On a fait de notre mieux pour collecter et synthétiser les infos, mais n’oubliez pas que nous ne sommes pas des professionnel‧les de santé. Ce guide ne remplace pas la consultation des services de santé.

    Si ce guide contient des erreurs, n’hésitez pas à nous le signaler à contact@stjv.fr

    #toctoc #Covid-19 #autodéfense_sanitaire

    • cette « fiche pratique » d’intérêt public est fort bien réalisée. elle me parait tout à fait complète. je vous invite à la faire circuler dans vos entours. la conclusion :

      Les causes politiques de la pandémie

      Enfin, n’oublions pas que la situation actuelle est le résultat de décisions politiques récentes mais aussi très anciennes, au niveau français mais aussi international. Lutter contre l’épidémie à long terme sera fait aussi, et surtout, sur ce terrain.

      En favorisant et incitant à la détérioration de l’environnement (changement climatique, déforestation, élevage intensif, destruction des habitats naturels…), l’économie capitaliste est une responsable directe de l’émergence de nombreuses épidémies, dont les coronavirus. Tout laisse à penser que cela va s’intensifier dans le futur proche si rien n’est fait au niveau écologique.

      En France, le fiasco de la pénurie de masques en 2020 est la conséquence directe de la gestion politique des 15 dernières années. Pour se couvrir et nier sa responsabilité, le gouvernement avait alors menti à l’échelle du pays en niant l’utilité des masques, ce qui nous a privé d’un précieux outil pour contrer l’épidémie, avant de faire volte-face et d’imposer son port comme si de rien n’était, ce qui a nourri les discours anti-masque. Il fait actuellement la même avec les masques FFP2 : pendant que tout les milieux médicaux et scientifiques s’accordent sur sa nécessité, le gouvernement ment en prétendant qu’il n’est pas nécessaire.

      Depuis le début de la pandémie, le ministre de l’éducation nationale, le réactionnaire Jean-Michel Blanquer, continue de maintenir les écoles ouvertes et de nier la réalité. Alors que même le gouvernement pointait l’école comme lieu principal de diffusion du variant omicron, la rentrée des classes 2022 a été maintenue avec un « protocole » allégé au lieu d’être renforcé. On constate maintenant une flambée incontrôlée des contaminations notamment en milieu scolaire, ce qui augmente d’autant plus la pression sur les hôpitaux, stocks et centres de tests.

      La stratégie du « tout vaccin » mise en place en France peut s’expliquer en partie par la volonté des dirigeants et possédants de garder ouvertes les entreprises coûte que coûte. En pariant sur l’immunité collective, les capitalistes espèrent continuer à exploiter les travailleurs et travailleuses coûte que coûte. Cette politique présentée comme individualiste est mensongère, réduit son efficacité, alimente les discours antivax, et sert d’excuse à l’Élysée pour continuer à toujours plus diviser la société. « Nous sommes tous dans le même bateau » est un argument faux et manipulateur. Il a été démontré que de grandes inégalités existent face au Covid-19. D’ailleurs, les très riches ne se sont jamais aussi bien portés.

      L’apparition de nouveaux variants est une conséquence logique de la circulation massive du virus. Il faut s’attendre à ce que cela continue tant qu’une couverture vaccinale mondiale ne sera pas atteinte. Mais les pays riches, dont la France, s’opposent à la levée des brevets sur les vaccins, ce qui en empêche l’accès aux pays pauvres, notamment d’Afrique, et nous empêche de pouvoir espérer « sortir » de cette épidémie.

      #prévention #santé #syndicalisme #écologie

  • 160 milliards d’aides publiques par an : un « pognon de dingue » po... | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/111022/160-milliards-d-aides-publiques-par-un-pognon-de-dingue-pour-les-entrepris

    160 milliards d’aides publiques par an : un « pognon de dingue » pour les entreprises

    Des chercheurs lillois chiffrent à au moins 157 milliards d’euros par an les aides publiques à destination des entreprises, ce qui en fait le premier poste du budget de l’État.

    Les résultats de leur recherche : les aides publiques aux entreprises s’élèveraient au minimum à 157 milliards d’euros en 2019, soit près d’un tiers du budget de l’État (31 %) et plus de deux fois le budget de l’Éducation nationale ! Ce montant est du même ordre que celui annoncé par Gérald Darmanin en 2018, et aussi que celui publié par France Stratégie dans un rapport datant de 2020 qui estimait à 139 milliards d’euros par an minimum les aides à la production des entreprises en France. Fort de ces différentes évaluations, on commence donc à y voir un peu plus clair.

    Un capitalisme sous perfusion. Mesure, théories et effets macroéconomiques des aides publiques aux entreprises françaises
    http://www.ires.fr/index.php/etudes-recherches-ouvrages/etudes-des-organisations-syndicales/item/6572-un-capitalisme-sous-perfusion-mesure-theories-et-effets-macroeconomiques-d

  • Cloud de Défiance
    https://www.codesouverain.fr/cloud-de-defiance

    par Tarik Krim

    Coulisses et manœuvres pour installer les GAFAM au cœur de l’État. Il y a un an, le 14 juillet 2021 je publiait « Lettre à ceux qui veulent faire tourner la France sur l’ordinateur de quelqu’un d’autre »

    #Cloud #Souveraineté_numérique

  • #Covid_long : qu’en savent les scientifiques aujourd’hui ?
    https://theconversation.com/covid-long-quen-savent-les-scientifiques-aujourdhui-179817

    Contaminées par le coronavirus SARS-CoV-2, certaines personnes sont victimes d’affection post-Covid-19, communément dénommée par les patients « Covid long », qui se caractérise par la persistance, des mois voire des années durant, de divers symptômes invalidants. Cette affection peut concerner des patients ayant fait une forme initiale légère comme une forme sévère, voire toucher aussi des personnes qui n’ont présenté initialement aucun symptôme.

    En raison du nombre important de patients qui ont été infectés dans le monde par ce coronavirus, le Covid long constitue un problème de santé publique émergent, et un enjeu majeur pour les autorités de santé.

    À l’heure actuelle, trois causes principales possiblement impliquées dans le Covid long font l’objet de recherches intensives : la persistance du coronavirus SARS-CoV-2 dans l’organisme des patients, le maintien d’un état inflammatoire après l’infection et la formation de microcaillots.

    Deux ans et demi après le début de la pandémie, voici ce que les scientifiques qui étudient ces différentes pistes ont appris.

    #post-covid

    • Le 8 Septembre 2022, a été lancée « The Long Covid Research Initiative ». Forte d’une première dotation de 15 millions de dollars émanant de fonds privés, cette initiative de recherche mondiale, impliquant des scientifiques et cliniciens d’institutions prestigieuses ambitionne notamment d’éclaircir le rôle de la persistance virale, en identifiant les réservoirs du virus, en décryptant les mécanismes du Covid long et en menant des essais thérapeutiques.

      https://lc19.org/introducing-lcri

  • L’#université qui vient. Un nouveau régime de #sélection scolaire

    La crise sanitaire et sa gestion au sein des universités françaises ont révélé et renforcé un nouveau régime de #sélection_scolaire. Jamais la France et son #système_scolaire n’ont autant diplômé et pourtant jamais les savoirs n’ont été aussi inégalement transmis. D’un côté, les #études_universitaires se sont banalisées parmi les enfants issus des #classes_populaires, en premier lieu les jeunes femmes. De l’autre, les dispositifs adoptés pour lutter contre l’#échec en licence ont échoué, au point de laisser de nombreux étudiants seuls face à leurs #difficultés_scolaires.
    Comment conduire 50 % d’une classe d’âge au niveau de la licence quand le budget par étudiant chute depuis 15 ans à l’université ? Le #néolibéralisme scolaire n’envisage que la sélection, la hausse des #frais_d’inscription, la #concurrence entre établissements et la #professionnalisation des formations. Face à la détérioration des #conditions_d’enseignement, la suppression de #Parcoursup ne suffit pas.
    Cet ouvrage replace la transmission des #savoirs_universitaires au cœur du débat ; il montre l’urgence et la nécessité de lutter contre la différenciation des filières scolaires, à commencer par l’instauration d’un baccalauréat de culture commune, à la fois littéraire, scientifique et technologique.

    https://www.raisonsdagir-editions.org/catalogue/luniversite-qui-vient
    #livre #ESR #enseignement_supérieur #France

    ping @_kg_