• Le Piège identitaire - Mon blog sur l’écologie politique
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/Le-Piege-identitaire

    un ouvrage critique des tendances de la gauche à servir les besoins de reconnaissance des minorités tout en abandonnant toute prétention à lutter contre l’organisation socio-économique qui permet l’exploitation des travailleurs et travailleuses. Résumé comme ça, le livre semble rejoindre le lot de ces nombreuses imprécations moqueuses et convenues contre les « racialisateurs », les féministes post-modernes ou les poses de la bourgeoisie de gauche dans l’espace public. Mais l’exercice est bien plus subtil et cette publication, traduite et légèrement adaptée au contexte français de 2022 par Patrick Marcolini (1), est une réussite. Car il ne s’agit pas pour l’auteur de déclarer la nullité des demandes des groupes sociaux minorisés (femmes, personnes non blanches, LGBT, etc.) mais de les articuler à une critique sociale plus large et vigoureuse, celle d’un capitalisme en roue libre, qui ne rencontre plus guère d’opposition dans les sociétés européennes.

    […]

    Mais, contrairement à la vieille gauche avec ses fronts tellement secondaires qu’ils sont à vrai dire sommés de disparaître, Bernabé refuse de jouer la lutte des classes contre les luttes pour la reconnaissance, tant le symbolique et le matériel sont imbriqués : il est « difficile de séparer les questions de représentation et de redistribution, parce que les discriminations fondées sur le genre, la couleur de peau, l’orientation sexuelle sont fréquemment liées à l’exploitation économique » et à des violences bien matérielles. Parmi les activistes de la « diversité », il en crédite certain·es qui réussissent cette articulation (c’est possible, je citais ici quelques chantiers féministes qui ont pris à bras le corps ces questions), sans perdre trop de temps à conspuer les autres. Car dans l’impasse actuelle, il n’identifie pas seulement l’impuissance de la gauche à remettre en cause un ordre économique toujours plus dur et inégalitaire. Il s’inquiète surtout d’une montée du fascisme qui profite de chaque posture aux accents moralisateurs et bienveillante envers les minorités pour faire polémique et se poser en défense de la majorité opprimée ou en seule critique libre du « système » : « Le pire est que la plupart des gens ne perçoivent pas cette instrumentalisation hypocrite de la diversité. Ils y voient juste de la discrimination positive, ce qui finit par se retourner contre les groupes minoritaires eux-mêmes ». Tout en donnant à l’extrême droite une image subversive. Le peuple de gauche, coincé dans l’ornière néolibérale, ne semble avoir pour seule alternative que l’indignation.

    #recension #identité #social #politique #Daniel_Bernabé #Aude_Vidal

  • What Star Wars: Squadrons can teach us about reviving classic genres
    https://www.gamedeveloper.com/gdc2022/what-star-wars-squadrons-can-teach-us-about-reviving-classic-genres

    Expanding outward, Frazier explained that the UI team engineering the cockpit controls worked with Lucasfilm Limited to both mirror depictions of the different consoles as seen in the films, and make sure they were readable for gameplay. “We were pretending Incom, making X-Wings, or Sienar Systems, making TIE Fighters,” he said. “We also pretended to be Industrial Light and Magic working in 1977.”

    That meant using cathodes, metal plates, and material that all looked like they were stored in the back of a Van Nuys warehouse in the late ’70s to answer questions that the fictional Star Wars engineers might be asking. Frazier called out that the computer screens in the different ships (even ones that weren’t around for the first film) particularly embodied this philosophy. 

    If you play Squadrons in the highest resolution in VR, you can lean in and see the individual dots creating images in the interface. Similar details were applied elsewhere. Peer closely enough where the canopy and hull meet and you’ll see scuffs in the paint that line up roughly with where a pilot would be repeatedly grabbing the hull to pull themselves in and out of the ship.

    #jeu_vidéo #jeux_vidéo #star_wars #jeu_vidéo_star_wars_squadrons #postmortem #gdc_2022 #game_developers_conference_2022 #jeu_vidéo_star_wars_tie_fighter #jeu_vidéo_star_wars_x-wing #ian_frazier #ihm #interface_utilisateur #ux #culture #vr #réalité_virtuelle #ea_motive

  • La célèbre Nagakin Capsule Tower de Tokyo, joyau du patrimoine architectural des années 1970, va être démolie
    https://www.francetvinfo.fr/culture/arts-expos/architecture/la-celebre-nagakin-capsule-tower-de-tokyo-joyau-du-patrimoine-architect

    Cette tour japonaise composée d’appartements-capsules inaugurée en 1972 va disparaître. Les propriétaires espèrent en sauver quelques éléments.

  • Daisugi, the 600-Year-Old Japanese Technique of Growing Trees Out of Other Trees, Creating Perfectly Straight Lumber | Open Culture
    https://www.openculture.com/2020/10/daisugi.html

    We’ve all admired the elegance of Japan’s traditional styles of architecture. Their development required the kind of dedicated craftsmanship that takes generations to cultivate — but also, more practically speaking, no small amount of wood. By the 15th century, Japan already faced a shortage of seedlings, as well as land on which to properly cultivate the trees in the first place. Necessity being the mother of invention, this led to the creation of an ingenious solution: daisugi, the growing of additional trees, in effect, out of existing trees — creating, in other words, a kind of giant bonsai.

    “Written as 台杉 and literally meaning platform cedar, the technique resulted in a tree that resembled an open palm with multiple trees growing out if it, perfectly vertical,” writes Spoon and Tamago’s Johnny Waldman. “Done right, the technique can prevent deforestation and result in perfectly round and straight timber known as taruki, which are used in the roofs of Japanese teahouses.”

  • [infokiosques.net] - Tout ce qui fume n’est pas feu
    https://infokiosques.net/spip.php?article1913

    Écrit en pleine "crise" du covid19, ce texte aborde la question du complotisme et du rapport que nos milieux (anti-autoritaires/libertaires/autonomes) entretiennent avec ce système de pensée.

    Sommaire :
    1. Confusionnisme, complotisme et conspirationnisme, tentative de définitions
    2. Quelques théories conspirationnistes qui ont influencé l’Histoire
    3. Deux grands récits conspirationnistes mainstream actuels : QAnon et le « grand remplacement »
    4. New-Age, « santé alternative », fascisme, clics et fric
    5. Face aux complotismes, refuser le rôle de procureur ?
    6. Ne pas laisser de place au complotisme dans nos luttes et nos milieux
    Pour poursuivre, quelques ressources…

    #gauche #émancipation #complotisme #confusionnisme #covid #new_age

    • À propos de l’accusation de mépris de classe, d’une part il apparaît difficile d’affirmer que les complotistes seraient si largement des prolétaires. Les CSP+ ne sont pas en reste lorsqu’il s’agit de diffuser des théories complotistes comme le montrent les exemples cités au fil du texte [15]. Les propagandistes savent très bien quels discours ilselles produisent, quels actes ilselles encouragent. D’autre part, le mépris de classe se place justement dans le fait de croire qu’il n’y a parmi les conspis que des classes populaires et laborieuses sans repère politique et saisissant tout ce qui est à leur portée pour critiquer et attaquer les pouvoirs. En sorte, un retour à l’idée d’un lumpenproletariat intrinsèquement contre-révolutionnaire. Cela participe à dépolitiser leurs actions. Je pense qu’au contraire, bien que la dépolitisation et le manque de culture politique jouent dans leur succès, certainement qu’une bonne part de leurs adeptes savent à quoi ilselles adhèrent. J’ai du mal à imaginer qu’en 2021 on puisse sans le vouloir valider des discours racistes, antisémites, LGBTIphobe, etc. Pourtant c’est ce qui arrive à certaines personnes [16]. Notre rôle devrait alors être, au lieu d’avoir une sorte de complaisance avec ces théories et ceux qui y adhèrent, de lutter encore et toujours pour défendre et diffuser nos idées, ce qui demande de ne pas reprendre la rhétorique et les expressions diffusées par les complotistes mais au contraire de repolitiser le réel et nos discours.

      […]

      Pour autant, et comme on l’a vu auparavant le complotisme est un mode de pensée politique à part entière. Rejeter ce terme parce que nos ennemi⋅es l’utilisent c’est ajouter à la confusion en nous privant d’un mot pour décrire et comprendre un courant politique contemporain actif. De plus il est bien malheureux d’utiliser comme dans « Au procès des complotistes, nous ne soutiendrons pas les procureurs » la technique rhétorique consistant à s’auto-assigner pour empêcher les critiques : « ah mais si je dis ça on va dire que je suis complotiste ! » Technique qui se trouve être justement utilisée jusqu’à plus soif par les complotistes et au passage, par l’extrême-droite : « on ne peut plus rien dire ! On va dire que je suis un fasciste si je dis ça ! Ce n’est pas être raciste de dire ça ! ». Rien d’étonnant si l’on voit les liens existants entre complotismes et extrêmes-droites.

  • Covid - Omicron : 25 millions d’habitants confinés en deux temps à partir de lundi pour stopper l’épidémie à Shanghai - lindependant.fr
    https://www.lindependant.fr/2022/03/27/covid-omicron-25-millions-dhabitants-confines-en-deux-temps-a-partir-de

    Les autorités sanitaires chinoises ont signalé ce dimanche 27 mars plus de 4 500 nouveaux cas, un chiffre en baisse mais toujours largement au-dessus de la moyenne des nouvelles infections quotidiennes, rarement à plus de deux chiffres par jour au cours des deux dernières années.

    Je ne sais pas trop comment il faut prendre les données #covid transmises par les autorités de la RPC mais une chose est sûre : c’est que, là-bas, ils prennent très au sérieux la possible survenue d’une vague de contaminations.

    Pendant ce temps-là, ici, dans notre petit microcosme hexagonal :

    https://www.santepubliquefrance.fr/dossiers/coronavirus-covid-19/coronavirus-chiffres-cles-et-evolution-de-la-covid-19-en-france-

  • 🚜 PRODUCTIVISME : L’AIR EST TOXIQUE DANS L’OUEST
    https://nantes-revoltee.com/%F0%9F%9A%9C-productivisme-lair-est-toxique-dans-louest

    Chaque printemps la #Bretagne, première région agricole de France, et les Pays de la Loire subissent de grosses vagues de #pollution à l’ammoniac. Les #particules_fines sont responsables d’au moins 2000 morts prématurées chaque année en Bretagne. Toutes causes confondues, la pollution de l’air provoquerait près de 100000 morts prématurées par an en France. Plus que le Covid, dans une grande indifférence.

    https://seenthis.net/messages/919387
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/enquete-pollution-de-l-air-la-bretagne-malade-de-l-ammo

  • Grâce à Paro le robot phoque, les malades d’Alzheimer prennent moins de médicaments à l’Ehpad d’Étampes - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/essonne-91/grace-a-paro-le-robot-phoque-les-malades-dalzheimer-prennent-moins-de-med
    https://www.leparisien.fr/resizer/D7A9otlvlk7xO0zNktanMA-NViI=/1200x675/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/leparisien/MYDVJ36BSVAFZL2TOBMHJLBGLE.jpg

    Les deux Ehpad du centre hospitalier Sud-Essonne, à Étampes et Dourdan, disposent chacun d’un robot émotionnel pour apaiser les patients, et ainsi éviter le recours à un traitement médicamenteux. Cette grosse peluche bourrée de capteurs, qui a l’apparence d’un phoque, réagit à la voix et au toucher.

    Le livre de Cécile Dolbeau-Bandin montre l’ensemble des aspects de l’introduction d’un robot Paro dans un centre de soin Alzheimer. Notamment l’effet sur le personnel, les limites et précautions d’usage (que les patients sachent qu’il s’agit d’un robot...).


    Un robot contre Alzheimer. Approche sociologique de l’usage du robot Paro dans un service de gériatrie
    Cécile Dolbeau-Bandin
    avec une préface de Serge Tisseron
    13,5 x 21 cm. - 168 p. - Collection Interventions
    Version imprimée - 18 € - ISBN 978-2-37662-033-4
    Version epub - 9 € - ISBN 978-2-37662-036-5
    https://cfeditions.com/paro

    #Paro #Alzheimer #Robots #Cécile_Dolbeau-Bandin

  • Stop au gaz russe ? par Anselm Jappe
    http://www.palim-psao.fr/2022/03/stop-au-gaz-russe-par-anselm-jappe.html

    Il pourrait se trouver dans la demande d’un arrêt immédiat, complet et définitif de l’achat du gaz et du pétrole russe, mais également de toute autre ressource, et globalement de l’arrêt de toute forme de rapport commercial (exportation et importation) avec la Russie. Démanteler les oléoducs en Occident (North Stream) pour montrer qu’on ne reviendra pas en arrière. Une telle sanction – qui est peut-être la seule que Poutine n’a pas prise en compte – pourrait vraiment l’obliger à se retirer.

    Bien sûr, cela pourrait coûter cher aux économies occidentales, aux « entreprises », aux « consommateurs », aux « emplois », au « pouvoir d’achat ». Les occidentaux préfèrent alors mettre les armes entre les mains des autres pour les envoyer à la mort – « armiamoci e partite » dit-on ironiquement en italien (“armons-nous et partez”), plutôt que de mettre un pull plus épais à la maison ou de prendre le tram au lieu de la voiture.

    […]

    Évidemment, un tel choix, pour ne pas frapper unilatéralement ceux qui sont déjà pauvres, devrait s’accompagner de mesures drastiques de redistribution : des impôts très lourds pour les grandes entreprises, les grandes fortunes, les hauts salaires et retraites. Ceci ne constituerait pas encore une sortie de la société marchande, mais serait déjà une belle avancée.

    Il suffit de voir la rage que suscite la proposition du stop au gaz parmi les politiques de gauche (Mélenchon), de centre et de droite (Marine Le Pen qui dit que les sanctions ne doivent pas frapper le pouvoir d’achat des français ! Même la droite ne veut plus aller en guerre si cela coûte trop cher...), de voir que des entreprises comme Total la récusent, que le ministre allemand de l’économie décline, comme toujours, toute limitation de la vitesse sur les autoroutes – pour comprendre que cette voie mérite d’être tentée. Non comme « sacrifice nécessaire », mais comme l’occasion d’opérer une transformation, une désaccoutumance que l’on aurait dû initier bien plus tôt : se sevrer de la « drogue énergie ».

    #guerre #Russie #énergie #pétrole #gaz #pacifisme #décroissance #capitalisme #anticapitalisme #stop_au_gaz #Anselm_Jappe

  • Une pilule contraceptive masculine efficace à 99 % sur les souris

    https://www.nouvelobs.com/societe/20220324.OBS56128/une-pilule-contraceptive-masculine-efficace-a-99-sur-les-souris.html

    Administré oralement aux souris mâles pendant quatre semaines, YCT529 a drastiquement réduit la production de spermatozoïdes et a été efficace à 99 % pour prévenir les grossesses, sans que ne soient observés d’effets secondaires. Et six semaines après l’arrêt de l’ingestion de YCT529, les souris pouvaient à nouveau procréer.

    L’équipe, financée par les Instituts américains pour la santé (NIH) et l’organisation à but non lucratif Male Contraceptive Initiative, travaille avec l’entreprise YourChoice Therapeutics pour commencer des essais cliniques dans la deuxième moitié de 2022, a précisé la professeure Gunda Georg.

    #contraception #pilule #contraception_masculine #enfin ?

  • covid long : c’est officiel, merci Véran, merci TousAntiCovid !

    Le Covid long handicape les Français
    [TAC | ven. 25 mars 2022 | 08:17]

    Les symptômes persistants après une infection au Covid-19, ou “Covid long”, peuvent survenir jusqu’à trois mois après l’infection et durer des mois.

    En France, “plusieurs dizaines de milliers, peut-être 60 à 70 000” personnes souffrent d’un Covid long, a indiqué le ministre des Solidarités et de la Santé lors d’une interview le 16 mars. Les symptômes les plus fréquents sont l’épuisement, les troubles du goût et de l’odorat, l’essoufflement, les douleurs thoraciques, les troubles de la mémoire ou de l’attention.

    Le plus souvent, le patient souffre de plusieurs symptômes associés, qui peuvent fluctuer ou récidiver, ce qui est très perturbant pour les patients comme pour les médecins. Face à ce phénomène, un parcours de soin spécifique peut être conseillé et “95 % des demandes de reconnaissance en affection longue durée” pour un Covid long “sont acceptées par l’Assurance Maladie”, a détaillé Olivier Véran.

    (source : Assurance Maladie)

  • Pourquoi s’opposer à la création de Mon Espace Santé ?
    https://www.laquadrature.net/2022/03/25/pourquoi-sopposer-a-la-creation-de-mon-espace-sante

    Expérimenté depuis le mois d’août 2021 dans trois départements de Métropole, le service Mon Espace Santé (qui prend la suite du Dossier Médical Partagé) a été généralisé à l’ensemble de la population depuis février 2022.…

    #Données_personnelles

    • Mon Espace Santé est un service manipulant des données sensibles qui est déployé à l’ensemble de la population française. Or, sa conception et son déploiement ne sont clairement pas au niveau des services les plus respectueux en matière de protection de la vie privée.

      Selon le Ségur du numérique en santé, son ambition est de « généraliser le partage fluide et sécurisé de données de santé entre professionnels et usagers pour mieux soigner et accompagner. »

      Mais pour cela, les besoins en terme de consentement et de gestion des données des usagères devraient être au cœur d’une expérience utilisatrice respectueuse, fiable et réaliste, ce qui à notre sens n’est pas le cas avec Mon Espace Santé. Sans oublier que ce service s’inscrit dans un processus de numérisation des services publics qui, trop souvent, ne tient pas compte des difficultés d’accès et d’utilisation d’Internet par de nombreuses personnes.

      Pour ces raisons, nous ne pouvons que remercier les nombreuses associations qui ont déjà alerté sur ce sujet et, comme elles, vous proposer des guides pour demander la suppression de votre espace santé.

      https://smg-pratiques.info/IMG/pdf/tuto_smg_refuser_mes.pdf

    • Tutoriel : comment s’opposer à l’activation de Mon Espace Santé - SMG, Syndicat de la Médecine Générale
      https://smg-pratiques.info/tutoriel-comment-s-opposer-a-l-activation-de-mon-espace-sante

      Pour faciliter votre droit d’opposition, nous mettons en ligne un tutoriel permettant de savoir, étape par étape, comment s’opposer à l’activation de Mon Espace Santé.

      Et je continue de détester fortement l’utilisation de la première personne du singulier pour s’adresser aux internautes. Ce type de communication renforce la puérilisation des administrés et la bascule du service public en business plan (Mon panier/Mon Espace Santé). C’est d’autant plus faux, qu’il n’y a justement plus rien qui m’appartienne, et ce n’est pas MON espace santé mais bien l’espace d’appropriation de nos données médicales par Microsoft et Consorts.

    • Vous savez ce qu’il en est pour les enfants ?

      Je lis ça sur le site d’ameli :
      "Les enfants peuvent aussi bénéficier des avantages de Mon espace santé. Pour activer leur profil, le parent auquel est rattaché l’enfant auprès de la caisse d’assurance maladie (CPAM) doit se connecter à monespacesante.fr avec le code provisoire envoyé pour son enfant. Le profil de l’enfant sera ensuite visible depuis le compte du parent qui a réalisé la démarche."
      https://www.ameli.fr/hauts-de-seine/assure/sante/mon-espace-sante

      Mais ça me fait me poser quelques questions et peut être que l’un de vous aurait la/les réponse(s) :

      Comment l’enfant reçoit le code provisoire s’il n’a pas d’email ? Est ce que c’est l’un des parents ou les 2 parents qu’ils vont le recevoir ?
      Si personne n’a reçu de code, est ce que l’espace santé est quand même créé ?

      Si le(s) parent(s) s’oppose(nt) à son(leur) espace santé, est ce que l’opposition se réalise par défaut également pour les enfants ?
      Sinon quels sont les recours pour s’opposer à l’espace santé de ses enfants ? (bon là je viens de voir que l’on peut s’opposer par téléphone...Donc j’imagine que c’est possible de cette manière...)

      (j’ai posé ces questions il y a plusieurs semaines aux services d’ameli mais ma demande est toujours en traitement... :( )

    • non non c’est séparé, mais c’est le parent rattaché qui reçoit, enfin moi je l’ai reçu en tout cas

      ce qui est bizarre c’est que j’ai d’abord annulé mon compte comme on peut le faire, et du coup au passage j’ai vu qu’il y avait le compte de mon fis aussi, et donc je l’ai déjà désactivé directement, mais avant de recevoir un email disant que son compte existe… et là la semaine dernière j’ai reçu un email pour lui disant que si je fais rien son compte va s’activer dans X jours, alors que je l’avais normalement déjà désactivé en avance juste après le mien…

  • Accord surprise sur le transfert des données personnelles entre l’Europe et les Etats-Unis | Les Echos
    https://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/accord-surprise-sur-le-transfert-des-donnees-personnelles-entre-leurope-et-

    (...) Lors d’une déclaration commune consacrée au renforcement du partenariat entre les Etats-Unis et l’Europe, le président américain, Joe Biden, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ont annoncé être parvenus à un accord sur un nouveau cadre pour le transfert des données personnelles entre les deux puissances économiques.

    (...) cet accord pourrait mettre fin à près de deux ans d’insécurité juridique pour les multinationales des deux continents, et notamment Google, Facebook et Microsoft. La date du 16 juillet 2020, l’invalidation du Privacy Shield via un arrêt de la Cour de Justice de l’Union européenne baptisé « Schrems II », est restée dans les mémoires. Les entreprises n’avaient alors plus de base légale pour exporter vers les Etats-Unis des données personnelles relatives à des consommateurs européens (...)

    (...)

    Dans leur arrêt, les juges suprêmes européens justifiaient l’invalidation du Privacy Shield en expliquant que la surveillance opérée par les agences de renseignement américaines aux Etats-Unis était insuffisamment encadrée pour être conforme aux exigences du règlement européen sur la protection des données.

    (...)

    « Il est regrettable que les Etats-Unis et l’Europe n’aient pas profité de la situation pour parvenir à un accord de non-espionnage, avec des garanties de base entre démocraties partageant les mêmes idées », a fustigé Max Schrems dans un communiqué.

    (...)

    En privé, à la CNIL, on doutait beaucoup ces derniers mois sur la légalité d’un nouvel accord en l’absence d’évolution du droit américain.

  • « Les ouvriers n’ont pas disparu ; mais au lieu de fabriquer des objets, ils les déplacent », Juan Sebastian Carbonell

    Le sociologue pourfend les mythes de la fin du salariat et du remplacement des travailleurs par les machines, montrant la continuité entre capitalisme « à l’ancienne » et « nouvelle économie » du numérique.
    Juan Sebastian Carbonell est chercheur en sociologie du travail à l’ENS Paris-Saclay, où il participe à un projet du Groupe d’études et de recherche permanent sur l’industrie et les salariés de l’automobile (Gerpisa), réseau international interdisciplinaire de recherche sur l’industrie automobile, constitué au début des années 1990 à l’initiative de l’économiste Robert Boyer, du sociologue Michel Freyssenet et de l’historien Patrick Fridenson.
    Sa thèse, réalisée entre 2012 et 2018 sous la direction de Stéphane Beaud et Henri Eckert, portait sur les « accords de compétitivité » signés entre patrons et syndicats du secteur automobile à la suite de la crise de 2008, portant sur l’organisation du travail, les rémunérations et le maintien de l’emploi. Il vient de publier un essai, Le Futur du travail (éd. Amsterdam, 192 pages, 12 euros).

    Comment passe-t-on d’une thèse de sociologie à un essai aussi ambitieux, où vous décrivez les évolutions contemporaines du travail, et proposez les moyens de remédier à ses travers ?

    Ce que j’ai pu observer au cours de mes enquêtes dans le monde du travail, ce que me disaient les ouvriers, les syndicalistes, les manageurs, les directeurs d’usine, mais aussi ce que dit la recherche en sociologie ne correspondait pas à ce que je pouvais lire par ailleurs dans les médias, dans le débat public, ou dans de nombreux essais qui ont eu un grand retentissement, comme La Fin du travail de Jeremy Rifkin (La Découverte, 1995), ou Le Deuxième Age de la machine d’Andrew McAfee et Erik Brynjolfsson (Odile Jacob, 2014). J’ai donc voulu diffuser auprès du grand public les résultats de la recherche scientifique sur le sujet, qui sont loin de confirmer la fin du salariat ou le remplacement technologique.

    Enfin, si la pandémie de Covid-19 a en effet révélé les transformations du travail, ce n’est pas, comme on le répète à satiété, dans le sens d’une plus grande autonomie conquise grâce au travail à distance. Je crains au contraire que le futur du travail, loin du « monde d’après » fantasmé que l’on nous promet, ne ressemble étrangement au travail du « monde d’avant »…

    Il est pourtant difficile de nier que le déploiement des technologies numériques ait un effet sur le travail…

    Bien sûr, mais cet effet est complexe et contradictoire. Je distingue dans mon livre quatre conséquences de ce déploiement. La première est effectivement le « remplacement » du travailleur par une machine ou un algorithme qui reproduit sa tâche et se substitue donc à son poste de travail. Mais les trois autres conséquences sont tout aussi importantes.

    La deuxième est la redistribution du travail, lorsque l’introduction de la technologie permet d’affecter le travailleur remplacé à d’autres tâches. Cela peut aller dans le sens d’une déqualification – « il faut que n’importe qui puisse faire n’importe quoi », comme le dit un technicien d’usine interrogé – mais aussi d’une requalification, lorsque le travailleur remplacé est formé à l’utilisation de la technologie – par exemple dans les usines les postes de « conducteur d’installation industrielle » –, ou que des postes sont créés dans les industries technologiques elles-mêmes.

    La troisième est l’intensification du travail : la technologie ne permet pas toujours, comme on pourrait le croire, une simplification des tâches, mais au contraire les complexifie et les accélère.
    La quatrième est l’accroissement du contrôle managérial sur le processus de travail, que les technologies rendent plus transparent, plus mesurable et donc plus facilement soumis à la surveillance hiérarchique.

    Finalement, à l’échelle macroéconomique, les technologies détruisent-elles plus d’emplois qu’elles n’en transforment ou en créent ?

    On peut le mesurer au niveau de chaque entreprise, ou plutôt de chaque établissement. Mais la réponse sera différente en fonction du secteur d’activité. Automatiser une activité de série, comme l’automobile, où il est possible de remplacer les tâches répétitives des humains par celles effectuées grâce à des machines, n’a pas les mêmes conséquences sur l’emploi que dans une industrie de flux, comme le raffinage ou la chimie, où l’automatisation n’enlève rien à la nécessité d’effectuer des tâches complexes nécessitant de nouvelles compétences.

    La fameuse diminution du nombre d’emplois industriels en France n’est pas uniquement due à l’automatisation, mais aussi à la désindustrialisation et aux choix managériaux des directions d’entreprise en faveur du lean management, c’est-à-dire la réduction systématique du nombre de postes à production égale, ou encore aux restructurations et aux délocalisations. Les 200 000 emplois de l’industrie automobile française, sur les 400 000 qui existaient il y a dix ans, n’ont pas disparu : ils existent toujours, mais en Roumanie, au Maroc ou en Slovaquie.

    On se désole de l’effondrement des effectifs ouvriers dans l’automobile, mais pourquoi n’y comptabilise-t-on pas les ouvriers des usines de batterie, qui ne sont pas répertoriés dans le même secteur par la statistique ? Bref, les emplois ouvriers ne disparaissent pas, ils se transforment. Malheureusement, pas forcément en bien. La polarisation du débat sur la quantité d’emplois nous fait oublier de considérer la question de leur qualité.

    Vous faites allusion à la précarisation croissante, à l’ubérisation, qui rogne peu à peu le statut du salariat ?

    C’est ici que l’observation du travail réel donne sans doute le résultat le plus contre-intuitif, car tout le monde peut connaître ou observer cette montée du précariat. Or, les chiffres ne confirment pas du tout cette impression de fin du salariat, ou de remplacement du statut de salarié par l’emploi précaire. Entre 2007 et 2017, malgré dix ans de crise économique, la part de l’emploi en contrat à durée indéterminée dans l’emploi total est restée à peu près stable en France, passant de 86,4 % à 84,6 %. Il n’y a pas eu d’explosion de la précarité.

    De même, la durée moyenne de l’ancienneté dans l’entreprise, malgré les plans sociaux, les restructurations, les licenciements, est restée à peu près la même. Elle a même augmenté durant les périodes de crise, pour une raison bien simple : on ne cherche pas un autre emploi quand la conjoncture est mauvaise. Et c’est exactement l’inverse quand elle s’améliore : ce qu’on présente aujourd’hui comme le phénomène inédit de la « grande démission » est simplement le signe que la conjoncture s’améliore, permettant comme à chaque fois dans une telle période une plus grande mobilité sur le marché de l’emploi.

    Mais cela ne veut bien sûr pas dire que la précarité n’existe pas ! Seulement, elle est extrêmement concentrée sur des catégories précises : les jeunes, les femmes, les immigrés, dont la durée d’accès à l’emploi stable s’est considérablement allongée. Ce sont eux les précaires, pas l’ensemble des travailleurs.

    Le véritable problème du salariat n’est pas la précarisation, mais les transformations du salariat lui-même, attaqué en son cœur pour tous les travailleurs. Ce que l’on observe aujourd’hui dans la réalité du travail, c’est l’accroissement des horaires flexibles et atypiques (la nuit, le week-end), la multiplication des heures supplémentaires, et la stagnation voire le recul des rémunérations, avec l’accroissement de la part variable liée aux résultats de l’entreprise ou du travailleur lui-même. En cela, oui, la situation des salariés s’est détériorée.

    Ces mutations ne s’incarnent-elles pas dans la situation de ce qu’on appelle les « nouveaux prolétaires du numérique », qui travaillent pour les GAFA et les plates-formes comme Uber, Deliveroo, etc. ?

    Il faut relativiser ce qui serait une « radicale nouveauté » du travail de ces personnes. Tout d’abord, elles ne sont pas si nombreuses : les plates-formes n’emploieraient en France, selon l’OCDE, que 1 % à 6 % de la population active – la fourchette est large car une même personne pouvant travailler pour plusieurs d’entre elles, il y a un nombre indéterminé de doubles comptes. Et surtout, leur modèle économique est extrêmement fragile, car il repose essentiellement sur la docilité de ces travailleurs ; or leurs luttes pour de meilleures rémunérations et conditions de travail, ou la simple application du droit, sont de plus en plus fréquentes. Car ces travailleurs ne sont finalement pas si éloignés du salarié classique.

    Le numérique a en fait créé de très nombreux emplois d’ouvriers dans la logistique. Les entrepôts sont la continuation des usines du XXe siècle en matière d’organisation et de nature des tâches effectuées. Il s’agit de vastes concentrations de travailleurs manuels en un lieu unique ; mais au lieu de fabriquer des objets, ils les déplacent. Le secteur de la #logistique emploie aujourd’hui en France 800 000 ouvriers (hors camionneurs), à comparer aux 190 000 salariés de l’automobile.

    Mais s’agit-il pour autant d’une nouvelle « classe ouvrière », partageant une culture, une identité commune ?

    La notion de classe ne se résume pas en effet à l’affectation à un type de travail donné. Mais l’historien britannique Edward Palmer Thompson [1924-1993] a montré que ce n’est pas l’appartenance de classe qui produit une culture, des luttes sociales et une « conscience de classe », mais les luttes qui produisent cette culture et cette conscience. Il y a donc une continuité manifeste entre le capitalisme « à l’ancienne » et la prétendue « nouvelle économie » du numérique : les salariés des entrepôts d’Amazon, les « partenaires » d’Uber ou de Deliveroo, et même les microtravailleurs d’Amazon Mechanical Turk, de Facebook ou de Google, payés quelques centimes par clic et dispersés partout dans le monde, luttent aujourd’hui pour améliorer leur rémunération et leurs conditions de travail, comme le faisaient les ouvriers de l’automobile au XXe siècle. Même s’ils ne sont pas en CDI.

    Dans votre livre, vous critiquez les propositions visant précisément à améliorer, face aux employeurs, la position des travailleurs précaires – comme le revenu de base – ou celle des salariés en général – comme la cogestion. Pourquoi ?

    Le revenu universel est selon moi une « solution » individualiste, qui fait passer le travailleur de la dépendance de l’employeur à celle de l’Etat. Il affaiblirait la capacité de lutte collective, qui seule permet d’obtenir de meilleures rémunérations et conditions de travail. C’est le collectif de travail qui a le potentiel politique subversif capable d’imposer un rapport de force dans la relation de subordination qu’est, de toute manière, le salariat. Quant à la cogestion, elle couronnerait le type de lutte que les syndicats ou la social-démocratie ont menée au siècle dernier, mais cela ne donnerait pas d’aussi bons résultats que par le passé dans le monde actuel.
    Aujourd’hui, il s’agit d’émanciper les travailleurs du travail tel qu’il leur est imposé, et je soutiens pour cela une proposition positive, qui pourrait fédérer le mouvement social : la réduction pour tous du temps de travail à 32 heures. Il faut libérer la vie du travail, augmenter le temps dérobé à l’emprise des employeurs.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/03/22/juan-sebastian-carbonell-les-ouvriers-n-ont-pas-disparu-mais-au-lieu-de-fabr

    #travail #sociologie

  • Au Texas, la plus grande usine à #bitcoins des Etats-Unis consommera l’équivalent d’un demi-réacteur nucléaire

    Avec ses 38 300 ordinateurs tournant à plein régime, l’usine de Whinstone, sortie de terre début 2020, « bat » la cybermonnaie.

    Enfin, il a été possible de pénétrer dans le Saint des Saints : sur vingt rangées, et près de 300 mètres de long, dans un bruit assourdissant, 23 000 ordinateurs tournent à plein régime. Tous les mêmes, tous avec le même programme, branchés les uns aux autres, avec deux ventilateurs chacun. L’effet masse est tel que les ordinateurs provoquent un courant d’air, qui arrive frais de l’extérieur à travers des alvéoles et est expulsé chaud dans une salle de refroidissement et s’échappe par le toit.

    Nous voici chez Whinstone, dans la plus grande usine de minage de bitcoins des Etats-Unis, à Rockdale, petite cité rurale au cœur du Texas, entre Houston et Austin. Le minage, c’est le travail qui consiste à faire tourner l’immense système de transaction décentralisé des bitcoins. En rémunération, les mineurs obtiennent des bitcoins gratuits, ce qui fait leur fortune : 16 bitcoins par jour au mois de février, avec un total de 38 300 ordinateurs. Au total, l’entreprise a accumulé 5 783 jetons, soit un pactole d’environ 230 millions de dollars (208 millions d’euros), avec un cours du bitcoin de 40 000 dollars.

    L’artisan de cette usine sortie de terre début 2020, c’est Chad Harris, le PDG de Whinstone, qui fait faire le tour du propriétaire. Il y a sept hangars comme celui que nous visitons, dont trois en construction. Dans l’un d’entre eux, un système expérimental : les ordinateurs ont été plongés par milliers dans une huile spéciale, ce qui réduit leur réchauffement et augmente leur efficacité. Curieux contraste que de voir ces ordinateurs plongés dans du liquide tourner silencieusement. Cela ne les empêche pas de consommer de l’énergie. A terme, Whinstone va passer d’une capacité électrique de 300 mégawatts à 700 mégawatts, presque autant qu’un demi-réacteur atomique. « Ce n’est pas une centrale nucléaire, mais c’est beaucoup d’énergie », concède Chad Harris. En cette période de réchauffement climatique, tout le monde s’en moque au Texas. Le gaz est là, abondant, qui sert à produire l’électricité, et Chad Harris transforme l’énergie en bitcoins.

    Son parcours ressemble à celui des entrepreneurs aventuriers américains, où la vérité semble plus belle que toute légende. Chad Harris vendait des sapins de Noël prédécorés à La Nouvelle-Orléans, en Louisiane, mais, dans ses affaires, il s’est fâché avec sa banque, qui lui a gelé ses comptes en 2014. « Je n’ai jamais manqué un paiement. Je n’ai pas aimé qu’on me bloque mes comptes », nous explique-t-il dans un préfabriqué surnommé « la Maison Banche », qui lui sert de bureau. Il appelle son fils, un adolescent fan de bitcoins, et les voilà qui se lancent dans l’aventure du minage de bitcoins, des cryptodevises censées échapper à l’emprise de toute autorité. Ils commencent leur entreprise à La Nouvelle-Orléans, mais l’affaire ne décolle pas. Pas assez d’énergie, trop d’impôts, trop de bureaucratie en Louisiane. Il lorgne alors le Texas voisin et découvre, mi-2019, dans la presse, la mésaventure d’un concurrent.

    Il s’agit du chinois Bitdeer, qui a cherché à s’installer à Rockdale sur une ancienne usine d’aluminium d’Alcoa. Celle-ci a longtemps été la plus grande usine au monde, alimentée en bauxite par une voie de chemin de fer privée venant du golfe du Mexique et qui tournait grâce à une centrale électrique au lignite, du charbon ultra-polluant présent dans la région. Tout cela s’est arrêté, mais le site a un avantage majeur : un échangeur d’électricité, qui servait naguère à exporter le surplus de la centrale au lignite. Il suffit de l’utiliser dans l’autre sens pour pomper l’électricité produite à profusion au Texas par le gaz, le solaire et l’éolien.

    « Ils prennent le surplus d’électricité, sinon personne ne l’utilise et elle disparaît. Cela ne dégrade rien du tout. » John King, maire de Rockdale
    Las, à cette époque, Bitdeer a dû reporter ses projets en raison de la chute du bitcoin, et les autorités locales, qui espéraient un investissement, sont fort marries. Cette mésaventure donne l’idée à Chad Harris de s’installer sur le site pour y faire la même chose. En six mois, une première tranche de minage de bitcoins est mise en place, qui entre en fonction en mai 2020. Aujourd’hui, Whinstone et Bitdeer, deux géants des bitcoins, font tourner leurs ordinateurs à 500 mètres de distance

    On se trouve dans une situation paradoxale : Alcoa avait fermé son usine, car l’électricité était trop chère. Whinstone et Bitdeer ont ouvert les leurs, car elle était bon marché. L’avantage de Whinstone, c’est qu’il a pu sécuriser des contrats en raison de sa capacité à éteindre en une minute ses ordinateurs. Prudemment, il avait coupé les siens quand la grande vague de froid de février 2021 est arrivée et a fait s’effondrer tout le réseau électrique texan. Cette précaution a permis aux mineurs de bitcoins de ne pas être montrés du doigt.

    « Les mineurs sont une pression sur le réseau, pas une aide »

    Au contraire, ils sont vantés pour leur rôle dans l’équilibrage du réseau texan. Ils absorbent l’énergie lorsqu’elle a des prix négatifs, en période de surproduction. « Ils prennent le surplus d’électricité, sinon personne ne l’utilise et elle disparaît. Cela ne dégrade rien du tout », assure le maire de Rockdale, John King, qui fait tourner dans son garage deux ordinateurs pour miner lui aussi des bitcoins. « D’ici cinq ans, je m’attends à voir un paysage radicalement différent, et l’exploitation de bitcoins jouera un rôle important dans l’équilibrage et le renforcement du réseau », a déclaré le sénateur républicain du Texas Ted Cruz.

    La réalité est que les bitcoins augmentent la consommation d’énergie. « Les mineurs sont une pression sur le réseau, pas une aide », a répliqué sur CNBC Ben Hertz-Shargel, consultant de Wood Mackenzie, spécialiste de la transition énergétique. Mais les Etats-Unis sont devenus le nouvel eldorado des mineurs de bitcoins depuis que la Chine les a chassés de l’empire du Milieu, en mai 2021, en raison des centrales à charbon polluantes qu’ils faisaient tourner. En septembre 2019, la Chine représentait les trois quarts du minage de bitcoins dans le monde, selon l’université britannique de Cambridge ; la part des Américains était, elle, de 4 %. Celle-ci s’était envolée à 35 % dès l’été 2021, devant le Kazakhstan (18 %), la Russie (11 %) et le Canada (10 %).

    L’installation de Whinstone fonctionne à l’aide de l’électricité fournie par la centrale électrique Oncor, située à proximité. Près de Rockdale, au Texas, le 9 mars 2022. MATTHEW BUSCH POUR « LE MONDE »
    Toutefois, la guerre en Ukraine pourrait saper la rentabilité de l’industrie si elle provoque une envolée durable des coûts de l’électricité. « Cela finira par toucher le plus durement les mineurs les moins efficaces, a déclaré à l’agence Bloomberg Josh Olszewicz, responsable de la recherche chez Valkyrie Funds, une société d’investissement dans les actifs numériques. Si le coût de l’électricité continue d’augmenter, cela les empêcherait d’exploiter avec autant de rentabilité. »
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/03/22/au-texas-la-plus-grande-usine-a-bitcoins-des-etats-unis-consommera-l-equival

  • « Vouloir produire plus au nom de l’indépendance agricole, c’est comme vouloir mettre plus d’automobiles sur les routes au nom des économies d’énergie »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/03/19/vouloir-produire-plus-au-nom-de-l-independance-agricole-c-est-comme-vouloir-

    #paywall 😒

    Chronique. Lorsque les cours sont au plancher, il faut produire le plus possible pour éviter la ruine ; lorsqu’ils s’envolent, il faut produire le plus possible pour rafler la mise. La guerre en Ukraine n’est pas perdue pour tout le monde et ce ne sont pas les vendeurs de bicyclettes qui en tirent, ces jours-ci, le meilleur profit.

    Depuis le début du conflit, les lobbys agro-industriels ont poussé leurs arguments avec un succès éclatant. Jusqu’à remettre en cause, en France au moins, la stratégie « Farm to Fork » (« de la ferme à la fourchette »), le volet agricole du Pacte vert de la Commission européenne. Le président candidat Emmanuel Macron l’a annoncé jeudi 17 mars : le projet de verdissement de l’agriculture européenne sera « adapté » à l’aune de la crise. Le ministre de l’agriculture, Julien Denormandie, ayant déjà annoncé la fin des jachères en France, on peut s’attendre à ce que cette adaptation s’apparente à une volonté de démantèlement en bonne et due forme.

    • Réduction des pesticides et des engrais de synthèse, sortie progressive de l’élevage industriel, augmentation des surfaces cultivées en agriculture biologique : tout cela nous mènerait à une « décroissance » incompatible avec la crise ukrainienne. « Nous demandons à pouvoir produire plus », a exigé Christiane Lambert, présidente de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), le 3 mars sur Franceinfo. « L’Europe ne peut en aucun cas se permettre de produire moins », a obtempéré, deux semaines plus tard, M. Macron.
      Emballement inédit des cours
      Cela semble tomber sous le sens. Plus d’un quart des exportations mondiales de blé venant de Russie et d’Ukraine, il paraît à première vue criminel de ne pas chercher à produire plus, d’être non autonome et de ne pas nourrir le monde affamé, en particulier les pays du Sud, dont l’approvisionnement en blé dépend de l’hémisphère Nord. Ce narratif plein d’humanité a le mérite d’être facile à comprendre. Mais, hélas !, il est faux.

      Un obstacle majeur à l’approvisionnement des pays du Sud en céréales est, outre les quantités disponibles, leurs prix. Or ceux-ci sont fixés par les marchés. Ces dernières semaines, l’emballement des cours des matières premières agricoles a été inédit et il a, jusqu’à présent, eu bien plus à voir avec l’affolement et/ou la spéculation qu’avec de réelles pénuries. Ce qui motive l’agro-industrie à produire plus – c’est-à-dire les cours élevés – est donc exactement ce qui entrave l’accès des plus pauvres à la nourriture.

      Une petite augmentation de la production européenne (sans doute pas plus de quelques pourcents) pourrait-elle faire baisser substantiellement ces cours ? C’est peu probable. Les marchés agricoles sont si financiarisés que les fluctuations des cours reflètent de moins en moins la disponibilité et/ou la qualité réelles des ressources. En outre, nul ne sait comment fonctionnent ces marchés dans une situation où la folie d’un seul homme détermine le sort de plus d’un quart de la production de blé mondiale.

      Pour garantir la sécurité alimentaire, les aides aux plus pauvres sont sans doute plus efficaces qu’une augmentation marginale de la production européenne – obtenue au prix d’une dégradation encore accrue du climat et de la biodiversité.

      Tour de bonneteau

      Quant à la supplique des milieux agro-industriels pour plus d’indépendance alimentaire, elle relève du tour de bonneteau. Car l’agriculture conventionnelle ne fonctionne que sous perfusion d’hydrocarbures, dont il n’a échappé à personne qu’ils sont peu abondants en Europe. Les pesticides de synthèse ? Des dérivés de la pétrochimie. Les engrais azotés (dont la Russie est le premier exportateur mondial et la France le premier importateur européen) ? Ils sont produits grâce au gaz naturel et leur prix a plus que triplé en un an. Dans le système actuel, vouloir produire plus au nom de l’indépendance agricole, c’est donc un peu comme vouloir mettre plus d’automobiles sur les routes au nom des économies d’énergie.

      Que faire, alors ? « Il faut écouter les scientifiques », demandait Mme Lambert, le 28 février sur Public Sénat. Cela tombe bien : près de 200 agronomes, agroéconomistes et agroécologues européens ont pris fortement position, vendredi 18 mars, dans un texte demandant aux décideurs de « ne pas abandonner les pratiques agricoles durables pour augmenter la production de céréales ».

      « Les efforts politiques visant à faire abandonner les objectifs de durabilité de la stratégie “Farm to Fork” (…) ne nous protègent pas de la crise actuelle, expliquent les signataires, ils l’aggravent plutôt et la rendent permanente. » Pour ces chercheurs, trois grands leviers peuvent être actionnés face à la crise actuelle. D’abord, réduire la consommation de viande et de laitages, ce qui permettrait de produire et d’exporter bien plus de céréales de consommation humaine (plus de 60 % des terres arables européennes sont dévolues à l’alimentation des animaux). Ensuite « verdir » les modes de production pour réduire la dépendance aux engrais de synthèse et aux pesticides. Enfin, réduire le gaspillage systémique (le blé gaspillé dans l’Union européenne représente environ la moitié des exportations ukrainiennes).

      Tout cela est-il possible ? L’agronome et économiste Xavier Poux, et le politiste Pierre-Marie Aubert l’ont montré dans un ouvrage copieux (Demain, une Europe agroécologique. Se nourrir sans pesticides, faire revivre la biodiversité, avec Marielle Court, Actes Sud, 320 pages, 22 euros), qui dessine avec précision le scénario de transformation de nos systèmes productifs vers une agriculture indépendante, non toxique et durable. Quant à savoir si une telle mutation est réaliste, la crise actuelle nous pose la question symétrique : n’est-ce pas plutôt le maintien du statu quo qui manque de réalisme ?

    • J’ai entendu cette interview atroce de C.Lambert FNSEA qui disait devoir demander à l’Europe la #fin_des_jachères. Mais le principe des #jachères est un principe ancien, qui est protégé justement par l’Europe pour des raisons écologiques parce que cela permet de laisser reposer la terre pour ne pas l’épuiser. Mais le ministre de l’agriculture n’en a cure, J.Denormandie ne semble même pas évoquer le fait qu’il va falloir demander ce droit à l’Europe … c’est acté semble-t-il. La guerre est un tapis rouge (sang) pour la FNSEA.

  • Vers la sobriété numérique - François ZANINOTTO - Forum PHP 2021

    https://www.youtube.com/watch?v=bBaXxMFMGbA

    Les activités numériques représentent 4% des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial. Qui est responsable de ces émissions ? Pour la plupart, vous et moi - les développeurs. C’est à nous de mesurer et réduire les émissions de CO2 de nos sites webs et applications mobiles.

    Sauf que c’est super dur et que personne ne sait vraiment comment faire.

    Cette conférence vous aidera à mieux comprendre les enjeux de la sobriété numérique, et à vous donner des conseils pratiques pour embarquer dans cette nouvelle discipline, qui devient partie intégrante de notre métier.

    #sobriété_numérique #mesure #recherche #greenframe

    https://greenframe.io

    • 40min en quelques lignes :

      Ce qui consomme le plus dans l’ordre :
      – l’écran des visiteurs plutôt que leur CPU
      – le client et le réseau plutôt que le serveur

      Les trucs possibles à faire dans l’ordre :
      – ne pas coder, ne pas ajouter de fonctionnalités est le plus efficace
      – quand on transfert certains traitements du client vers le serveur et qu’on met en cache, ça diminue
      – si on code, ça doit être compatible avec des vieilles machines pour ne pas pousser à changer de matériel souvent car c’est ça qui consomme le plus, la fabrication des machines
      – si on code, il faut suivre les indicateurs de webperf car la rapidité induit un temps moins long dans l’appli donc devant l’écran
      – mettre tout ça sur un hébergement plus vert que les autres