grommeleur

Wrong’Em Boyo

  • Anger across Italy as killing of student highlights country’s femicide rate
    https://www.theguardian.com/world/2023/nov/25/anger-across-italy-as-killing-of-student-highlights-countrys-femicide-r

    Anger and outrage have erupted across Italy following the killing of a university student, allegedly at the hands of her ex-boyfriend, casting a spotlight on violence against women in a country where on average one woman is killed every three days.

    Through both social media and interviews, Elena Cecchettin has linked her sister’s killing to the normalisation of toxic male behaviour, characterising those who commit femicides as the “children” of patriarchy and rape culture.

    She urged men to call out their friends and colleagues at the first signs of sexual violence, whether it’s catcalls or controlling behaviour of their partners. “No man is good if he does nothing to dismantle the society that privileges them so much,” she wrote this week in the newspaper Corriere della Sera.

    She also appeared to push back against the government’s request for schools to hold a minute of silence for her sister, calling instead for widespread sexual and emotional education and the financing of anti-violence centres.

    “For Giulia don’t hold a moment of silence, for Giulia burn everything,” she wrote. “Femicide is a state murder because the state does not protect us. Femicide is not a crime of passion, it is a crime of power.”

    #féminicide

  • Guerre de l’eau en Ile-de-France : l’hiver du patriarche

    Le processus de renouvellement et d’attribution à un opérateur privé du plus grand marché européen de distribution d’eau, évalué à 4,3 milliards d’euros sur une durée de 12 ans, tourne au chemin de croix pour le syndicat présidé depuis 1983 par André Santini, ancien ministre et maire d’Issy-les-Moulineaux (92), et dont Veolia est concessionnaire sans discontinuer depuis 1923.

    Lire la suite :

    https://blog.mondediplo.net/guerre-de-l-eau-en-ile-de-france-l-hiver-du

  • Aux marges coloniales de l’art contemporain
    https://laviedesidees.fr/Larissa-Buchholz-The-global-rules-of-art

    Une riche enquête éclaire la façon dont les artistes non-occidentaux trouvent place dans l’élite mondialisée de l’art contemporain. La valeur de leurs œuvres se construit dans leur interprétation et réappropriation par les intermédiaires qui les promeuvent à l’aide de leurs puissants réseaux. À propos de : Larissa Buchholz, The global rules of art. The emergence and Divisions of a cultural world economy, Princeton University Press

    #Économie #Arts #colonialisme #art_contemporain
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/202311_artcolonial.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20231124_artcolonial.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20231124_artcolonial.pdf

  • ENQUÊTE. Les étonnantes subventions allouées aux chasseurs au nom de la biodiversité
    https://www.francetvinfo.fr/france/chasse/enquete-les-etonnantes-subventions-allouees-aux-chasseurs-au-nom-de-la-

    Initier des écoliers à manier un couteau, distribuer des nichoirs en plastique, rembourser des déplacements en plein confinement... Selon la cellule investigation de Radio France et le magazine « Capital », des subventions reçues par des fédérations de chasseurs au nom de la biodiversité posent question.

  • Soumission chimique par un proche : les signes qui doivent alerter
    https://www.bfmtv.com/sante/soumission-chimique-par-un-proche-les-signes-qui-doivent-alerter_AN-202305220

    Pour la docteure Ghada Hatem-Ganzer, fondatrice de la Maison des Femmes 93, il faut que le corps médical, soit en capacité de penser à la soumission chimique « chaque fois que les symptômes de nos patients nous semblent incompréhensibles, que ce soit de la fatigue, des pertes de mémoire, des difficultés à dormir ».

    https://sante.unistra.fr/soumission-chimique

    La soumission chimique est définie* comme l’administration à des fins criminelles (viols) ou délictuelles (violences, vols) de substances psychoactives à l’insu de la victime ou sous la menace.
    Une consommation volontaire n’est pas considérée comme une soumission chimique. “L’administration” peut recouvrir divers procédés tels qu’ingestion, inhalation, inoculation.
    *Définition de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM)

    #soumission_chimique

  • Greenwasher numérique : un métier d’avenir et sans risque
    https://www.librealire.org/greenwasher-numerique-un-metier-d-avenir-et-sans-risque

    La sobriété, un secteur en plein croissance

    Les métiers de la sobriété, tout le monde en parle, partout, tout le temps, en ce moment, que ce soit en matière de numérique ou pas. C’est un secteur en pleine croissance, donc, si vous voulez éviter la décroissance, ce n’est pas mal de vous orienter vers ce domaine-là parce que vous allez trouver des subventions assez facilement, vous allez être sollicité par les entreprises, bon ! C’est un secteur qui ne connaît pas la crise, au contraire !
    La source du graphique c’est l’Ademe, ce sont les budgets distribués par l’Ademe [Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie] au fil des dernières années, ça n’arrête pas d’augmenter [1]. Il n’y a pas que du consulting là-dedans, il y a aussi beaucoup de partenariats, il y a des aides diverses à des installations d’énergie, mon but n’est pas de faire la pub de l’action de l’Ademe ici, à tel point que – on me l’a filé dans l’oreillette – même si vous faites des centrales au charbon, vous pouvez recevoir des crédits au titre de l’écologie aujourd’hui, en Indonésie en tout cas, c’est assez intéressant.

    • Dans le téléphone des gamins, j’ai découvert que j’étais enregistré à l’entrée « Le vieux » (je pense que c’est surtout parce que je leur ai dit que j’appelais mes propres parents « les vieux » depuis que je suis ado, et ça les avait un peu choqués puis amusés).

      Sur la longueur d’avance, grosse déception quand je lui ai dit qu’évidemment que je savais ce que ça veut dire, « daron », et même que ce serait plutôt de l’argot de mes propres grand-parents. (Le vieil argot et les expressions idiomatiques, ça reste une valeur sûre pour garder une longueur d’avance, nous les vieux, sur tous ces jeunes péteux. J’y dis « Tu vas de faire appeler Arthur », et la gamine en est restée comme deux ronds de flan.)

    • huhu, ma progéniture a pris les devants, à 6 ans elle a exigé un dictionnaire d’argot pour son anniversaire.

      Si tu veux scotcher les enfants, leur parler en vieux français littéraire, avec du subjonctif imparfait dedans et un vocabulaire riche et choisi pour sa rareté, non seulement c’est drôle mais de suite ça réveille le cerveau :)

    • Daron, daronne. Parents (père et mère) : Mes dabs : Mon vieux dab (le féminin dabesse est rare.)

      François Caradec et Jean-Bernard Pouy. Dictionnaire du français argotique et populaire. Nouvelle édition enrichie. Paris, Larousse, 2009. https://seenthis.net/messages/799412

      Faire chier (l’argot de Raymond Queneau)
      Dans son roman sans doute le plus célèbre, Zazie dans le métro (1959), Raymond Queneau use largement (et librement) non seulement de créations orthographiques, souvent homophoniques (Doukipudonktan ?, les coudocors…), mais aussi de son gout pour l’argot naturel, le parler populaire, la langue verte :
      • Alors ? Pourquoi tu veux l’être, institutrice ?
      • Pour faire chier les mômes, répondit Zazie. Ceux qu’auront mon âge dans dix ans, dans vingt ans, dans cinquante ans, dans cent ans, dans mille ans, toujours des gosses à emmerder.
      • Eh bien, dit Gabriel.
      • Je serai vache comme tout avec elles. Je leur ferai lécher le parquet. Je leur ferai manger l’éponge du tableau noir. Je leur enfoncerai le compas dans le derrière. Je leur botterai les fesses. Parce que je porterai des bottes. En hiver. Hautes comme ça (geste). Avec des grands éperons pour leur larder la chair du derche.
      • Tu sais, dit Gabriel avec calme, d’après ce que disent les journaux, c’est pas du tout dans ce sens-là que s’oriente l’éducation moderne. C’est même tout le contraire. On va vers la douceur, la compréhension, la gentillesse. N’est-ce-pas, Marcelline, qu’on dit ça dans le journal ?
      • Oui, répondit doucement Marcelline. Mais toi, Zazie, est-ce qu’on ta brutalisée à l’école ?
      • Il aurait pas fallu voir.
      • D’ailleurs, dit Gabriel, dans vingt ans, y aura plus d’institutrices : elles seront remplacées par le cinéma, la tévé, l’électronique, des trucs comme ça. C’était aussi écrit dans le journal l’autre jour. N’est-ce pas, Marcelline ?
      • Oui, répondit doucement Marcelline.
      Zazie envisagea cet avenir un instant.
      • Alors, déclara-t-elle, je serai astronaute.
      • Voilà, dit Gabriel approbativement. Voilà, faut être de son temps.
      • Oui, continua Zazie, je serai astronaute pour aller faire chier les Martiens.
      © Gallimard, 1959.

  • Bon, d’accord, le nouveau taré argentin a l’air sévèrement taré. Mais est-ce quelqu’un aurait des articles avec un peu de fond qui analysent pourquoi ce nouvel étron bolsonaro-trumpiste est parvenu à se faire élire ? (Culture-war réactionnaire ? Nullité du camp d’en face ? Gauche qui aurait abandonné les pauvres ? Classes moyennes barbarisées ?)

    • Notamment cette partie je pense :
      "Le discours de M. Milei touche surtout les jeunes, particulièrement exposés aux réseaux sociaux et aux conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire. « Jamais, depuis la fin de la dictature, la droite radicale n’a eu une résonance aussi puissante auprès des jeunes », constate Ariel Goldstein, chercheur au Conseil national de la recherche scientifique et technique (Conicet) à Buenos Aires. Selon un sondage du cabinet de conseil Synopis (9), la moitié des militants de M. Milei, majoritairement des hommes issus des classes moyenne et populaire urbaines, ont moins de 29 ans. Pendant la pandémie, « l’État est devenu leur ennemi », explique Sergio Morresi, politiste de l’université nationale du Littoral. « À leurs yeux, le discours progressiste selon lequel l’État est celui qui prend soin de nous, nous protège, nous aide, n’a pas de sens. Leur seule expérience est celle d’un État qui ne fonctionne pas. »"

    • taux de participation de 76 %

      Ils veulent apparemment le changement, quel qu’il soit.

      De mon côté, suivi de loin, je me souviens :
      – accusations de corruption contre les dirigeants de gauche
      – arrivée au pouvoir de la droite corrompue, marasme économique
      – retour d’une certaine gauche, mais sans retour à la normale
      – tensions sur la monnaie, historique lourd de ce point de vue, marchés internationaux peu amicaux
      – inflation incontrôlable

    • une salve de « vive la liberté, bordel ! », son slogan préféré, crié d’une voix rocailleuse de rockeur.

      « On peut s’attendre à un scénario de grande conflictualité sociale », estime Lara Goyburu, politiste à l’université de Buenos Aires, avec la probable mobilisation des syndicats et des organisations sociales. A moins, ajoute-t-elle, que Javier Milei n’opte pour la répression afin d’imposer ses réformes.
      Le président élu ne dispose pas de majorité au Congrès, ni de gouverneur provincial ou de maire appartenant à sa coalition : les doutes sur sa capacité à gouverner restent entiers. « Cela peut provoquer une paralysie institutionnelle. Car même en comptant sur les députés d’une partie de la droite, il n’aura pas de majorité qualifiée, observe la politiste. Aussi, il ne pourra peut-être pas retirer l’avortement légal ou dollariser l’économie, mais il va pouvoir couper de nombreuses dépenses publiques en gouvernant par décret. »

      dans Le Monde
      https://archive.ph/YfWEQ

      edit vu l’ampleur de la #pauvreté et le taux d’#inflation, on voit mal comme un ministre de l’économie aurait pu contrer ce sale type

      #Argentine

    • à propos de Milei un seen de @deun, " extrême droite et misère de position"
      https://seenthis.net/messages/1019616

      cite DES INSURRECTIONS SANS LUMIÈRES
      https://lundi.am/Des-insurrections-sans-lumieres

      à quoi ont ajouter la parution aujourd’hui de
      QUI EST JAVIER MILEI LE NOUVEAU PRÉSIDENT ARGENTIN LIBERTARIEN ? (D’après Pablo Stefanoni, La rébellion est-elle passée à droite ?)
      https://lundi.am/Qui-est-Javier-Milei-le-nouveau-president-argentin-libertarien

      une ode punk a icelui

      https://www.youtube.com/watch?v=6-g2OjuuNCs

      « Allez vous faire foutre, salauds d’empresaurios[empresario (entrepreneur) et dinosaurio (dinosaure) ] / Allez vous faire foutre, sodomites du capital / On en a marre des ordures keynésiennes / Le moment libéral est arrivé / Nous avons un leader, et c’est un référent majeur / Qui arrive toujours à incommoder l’État / Javier Milei, notre futur président / Javier Milei le dernier des punks / Toujours mobilisé contre la pression fiscale / Toujours mobilisé contre l’étatisme prédateur / Luttant pour une Argentine libertarienne / Et pour la liberté du peuple travailleur. »

      un résumé vidéo du Monde via @sandburg
      https://www.lemonde.fr/comprendre-en-3-minutes/article/2023/11/19/qu-est-ce-que-la-figure-de-javier-milei-nous-dit-des-crises-que-traverse-l-a

      #extrême_droite #paléolibertarianisme #libertariens

    • Argentine : Javier Milei n’est ni Trump ni Bolsonaro, il est pire,
      Ludovic Lamant
      https://www.mediapart.fr/journal/international/201123/argentine-javier-milei-n-est-ni-trump-ni-bolsonaro-il-est-pire

      L’Argentin Javier Milei est le dernier avatar d’un mouvement de fond des droites extrêmes « anti-système » qui s’épanouissent dans les failles et insuffisances des démocraties actuelles. Mais les rapprochements avec Donald Trump ou Jair Bolsonaro échouent à saisir la spécificité du phénomène.
      Le « saut dans le vide » tant redouté par les gauches argentines s’est produit : le #libertarien Javier Milei a été élu dimanche 19 novembre, avec un score sans appel et bien supérieur à ce qu’annonçaient des instituts de sondage décidément très peu fiables pour prendre le pouls du malaise qui traverse ce pays.
      Milei a devancé de plus de onze points son adversaire péroniste, le ministre de l’économie sortant, Sergio Massa, rassemblant pas moins de 14,5 millions de voix (sur 36 millions d’inscrit·es) . Sa formation, La liberté avance, s’est imposée dans 21 des 24 provinces du pays. Il a profité d’un report massif des voix des candidat·es arrivé·es en troisième et quatrième places au premier tour.

      Sans surprise, Donald Trump est l’un des premiers à avoir félicité sur X le vainqueur : « Je suis très fier de toi. Tu transformeras ton pays et lui redonneras de nouveau sa grandeur ! » Lors du premier tour, le 22 octobre, le fils de l’ancien président brésilien Jair Bolsonaro, Eduardo Bolsonaro, député à Brasilia, avait fait le déplacement à Buenos Aires pour soutenir Milei : « Javier incarne l’espoir que les choses changent », avait-il dit, alors qu’il arborait ce jour-là une pince à cravate en forme de pistolet devenue virale sur les réseaux.
      Dès le mois d’août dernier, à l’approche des primaires dont Milei était déjà sorti vainqueur, Jair Bolsonaro en personne s’était fendu d’une vidéo de soutien : « [Milei et moi] partageons beaucoup de choses en commun. [...] Nous défendons la famille, la #propriété_privée, le #libre_marché, la liberté d’expression, le droit à se défendre. »

      Le énième avatar d’une « internationale national-populiste » ?

      Le triomphe de l’outsider Milei s’inscrit dans ce mouvement de montée en puissance des #droites les plus extrêmes, engagées dans une #guerre_culturelle contre les gauches progressistes. Milei tempête contre « la caste » comme Trump l’a fait contre « l’establishment » de Washington. Milei s’est fait connaître en tant qu’expert des plateaux de télévision à partir de 2015, comme Trump est passé par la télé-réalité dans les années 2000 pour accroître sa notoriété.
      En plus de leur style agressif, extravagant et télégénique, les trois – avec Jair Bolsonaro – tonnent contre « le communisme » et/ou « le socialisme » et défendent - sur des registres à peine différents - le droit de chaque citoyen à porter une arme pour se défendre. Trump, Milei ou encore Boris Johnson du temps du Brexit se sont nourris d’une explosion des inégalités dans leur pays, capitalisant sur le mal-être d’une classe moyenne appauvrie.

      « Des petits commerçants, des indépendants, qui gagnent peu, sont très remontés contre le #péronisme, et voient qu’ils gagnent quasiment la même chose que des chômeurs qui bénéficient de plans sociaux, expliquait à Mediapart le sociologue Gabriel Vommaro, du centre de recherche argentin Conicet et de l’EHESS à Paris. C’est une vieille histoire en sociologie politique, qui se répète : celle du jeune Blanc aux États-Unis, ou du Brexiter en Angleterre. »
      Interrogé par le site en espagnol de CNN, le patron de la version argentine du Monde diplomatique, José Natanson, identifie un autre point commun : tous ont profité, avant leur victoire, d’une « sous-estimation » : « Il y a l’idée qu’ici, cela ne peut pas arriver, qu’un personnage pareil ne peut pas devenir président de l’Argentine, du Brésil, de l’Uruguay... Jusqu’à ce que cela arrive. »
      Mais le jeu des échos et comparaisons s’arrête là, au sein de cette « internationale national-populiste ». Les raccourcis qui présentent Milei comme un « Trump argentin » ne suffisent pas à comprendre ce qui se joue à Buenos Aires. L’ascension de Milei s’inscrit d’abord dans un contexte de dégradation du système politique argentin. Et beaucoup de ses caractéristiques sont très spécifiques.

      Un homme sans parti

      Aux États-Unis, Donald Trump s’est imposé aux primaires du parti républicain. Au Royaume-Uni, les partisans du Brexit ont pris d’assaut le parti conservateur (Tories). À Buenos Aires, Milei a construit son ascension sans ancrage national. Son pseudo-parti, La liberté avance, a enchaîné les mauvais scores aux différentes élections régionales qui ont ponctué l’année 2023, preuve que cette entité peine à exister si Milei ne se présente pas.
      Cela signifie d’abord que Milei a les mains libres pour fixer sa ligne radicale, en toute indépendance, avec quelques personnes clés de son entourage. À commencer par son énigmatique sœur cadette, Karina, qu’il surnomme, au masculin, « El jefe » (le chef), ou encore « Le messie », et qui fut la stratège en chef de sa campagne victorieuse.
      Revers de la médaille : à ce stade, son parti est loin de détenir les clés de la Chambre des député·es. Milei ne détiendra que 38 élu·es à la chambre basse (contre trois sur le mandat précédent). La majorité absolue est à 129. Il devra donc convaincre des député·es de la droite plus traditionnelle, par exemple au sein du PRO de Patricia Bullrich et Mauricio Macri.
      D’où les analyses de certains observateurs, qui font déjà de l’ancien président #Mauricio_Macri (2015-2019), le premier à avoir soutenu Milei durant l’entre-deux-tours, le « parrain » de la présidence Milei à venir.

      Une ascension éclair

      Au Chili, le candidat néo-pinochetiste José Antonio Kast, qui a failli l’emporter face à Gabriel Boric en 2021, est élu pour la première fois député en 2002. Au Salvador, Nayib Bukele, devenu l’une des figures les plus inquiétantes de l’extrême droite au pouvoir dans les Amériques après son élection à la présidence en 2019, a démarré sa carrière politique en 2012, depuis la gauche.
      Là encore, Milei tranche avec ce type de parcours. Il a été élu député national pour la première fois en décembre 2021. L’ascension éclair de ce novice en politique, dénué a priori de toute capacité de négociation politique, s’explique en grande partie par un contexte très local : le bilan calamiteux de la présidence péroniste d’Alberto Fernández depuis 2019. En particulier sur le front économique : une inflation de 648 % sur la période, des dévaluations du peso à répétition, et un taux de pauvreté en hausse, à 40,1 % de la population (18,5 millions d’Argentin·es).

      Un candidat « mono-thématique »

      Milei a longtemps été le candidat d’une seule proposition, la dollarisation de l’économie argentine face à l’inflation galopante (et son pendant, la fermeture de la Banque centrale), qu’il a martelée sur les plateaux télé. « Trump parlait d’économie mais de beaucoup d’autres choses, notamment d’international. Milei est davantage mono-thématique : il critique la caste et parle d’économie », relève le sociologue Gabriel Vommaro.
      Carlos Pagni, l’éditorialiste du quotidien La Nación l’explique autrement à Mediapart : « Milei n’est pas Bolsonaro, il serait plutôt comme la fusion de Bolsonaro et [Paulo] Guedes dans la même personne », en référence au conseiller économique ultralibéral de la présidence Bolsonaro.
      Si l’attention des médias, surtout à l’étranger, s’est fixée sur la personne extravagante de Milei, le triomphe électoral de dimanche est bien le fruit d’un binôme. Son choix de s’entourer de Victoria Villaruel comme candidate à la vice-présidence, a été un coup de maître.
      Il lui a permis de se faire entendre sur d’autres sujets que l’économie (critique des féminismes, opposition au droit à l’#avortement, dénonciation de la politique mémorielle sur la dictature menée par les Kirchner, etc.). Villaruel a permis à Milei à se relier à cette internationale ultra-conservatrice, de Giorgia Meloni en Italie à Santiago Abascal en Espagne, pour laquelle le libertarien n’avait jusqu’alors montré que peu d’intérêt.

      Un programme encore plus extrême

      Milei se dit « libéral libertarien » ou encore « anarcho-capitaliste ». Au-delà du vertige des étiquettes, son programme semble aller encore plus loin que ceux de Bolsonaro, Trump ou Kast. L’économiste portègne veut tout à la fois supprimer les ministères de l’environnement et de l’éducation, privatiser les médias publics et les compagnies énergétiques. « Tout ce qui peut se retrouver aux mains du secteur privé, sera remis aux mains du secteur privé », a-t-il déclaré lundi 20 novembre, lors de son premier entretien post-élection.
      Il veut encore libéraliser les ventes d’organes, faciliter le port d’armes et abroger le #droit_à_l’avortement. Il est revenu en fin de campagne sur ses promesses de privatiser l’école et l’éducation, reconnaissant lundi qu’il s’agit d’une compétence des provinces... Victoria Villaruel a de son côté encore électrisé la fin de campagne en promettant de fermer le musée ouvert depuis 2015 dans l’un des principaux centres de torture de la dictature argentine (1976-1983) à Buenos Aires, l’ESMA.
      À ce stade, celles et ceux qui pariaient sur un assouplissement de Milei une fois élu, contraint à des compromis avec des partis traditionnels pour former des majorités au sein de la Chambre, comme l’anticipait durant la campagne Guillermo Francos, annoncé comme son futur ministre de l’intérieur, en sont pour leurs frais. L’économiste de 53 ans, qui préfère « la mafia à l’État », a prévenu dès dimanche soir : « Il n’y a pas de place pour le gradualisme, la tiédeur ou les demi-mesures. »

      Un autre rapport à la religion ?

      Donald Trump et surtout Jair Bolsonaro ont pu compter sur le soutien des évangéliques. Milei confère lui aussi une place centrale au religieux, mais cela s’est surtout traduit, durant sa campagne, par une série de vives critiques à l’encontre du pape argentin François, accusé par des pans de la droite d’être trop progressiste (et de soutenir la campagne des péronistes). Bousculé sur le sujet par Sergio Massa durant le premier débat télévisé début octobre, Milei avait dû faire en partie marche arrière.
      Surtout, Milei assume une forme de mysticisme, qui transparaît dans les entretiens qu’il a donnés sur un registre plus personnel. Lorsqu’il était un peu moins connu, Milei a par exemple expliqué que la Banque centrale était « le malin », et que le socialisme avait été inventé par « le diable ». Son biographe, le journaliste Juan Luis González, auteur d’El Loco (Le fou, Planeta, 2023), décrit un « leader messianique », qui compare ses actions à des passages des textes sacrés, mais se compare aussi lui-même à des figures de la Bible, comme Moïse.
      Milei est persuadé que Dieu, non seulement existe et qu’il est libertarien, mais aussi qu’il lui est arrivé d’échanger avec lui. Il a déjà expliqué très sérieusement qu’il parlait à Dieu à travers son chien, Conan, mort en 2017, et dont il avait fait réaliser, peu de temps avant sa mort, six clones aux États-Unis.
      L’économiste reprend aussi souvent à son compte une citation de l’Ancien Testament, devenue très populaire sur les réseaux : « À la guerre, la victoire ne dépend pas du nombre de soldats, mais des forces du ciel. » L’un de ses autres slogans durant les meetings – « Je suis venu pour réveiller les lions », en référence à ses électeurs –, porte aussi cette couleur messianique, dont on peine à savoir, à ce stade, comment elle jouera sur sa manière de présider l’Argentine.

      #messianisme (de bazar)

    • #Milei_fou_furieux Après le #narco_capitalisme, l’#anarcho_capitalisme (en tant que dernier avatar du #capitalisme_de_désastre)

      L’économiste reprend aussi souvent à son compte une citation de l’Ancien Testament, devenue très populaire sur les réseaux : « À la guerre, la victoire ne dépend pas du nombre de soldats, mais des forces du ciel. » L’un de ses autres slogans durant les meetings – « Je suis venu pour réveiller les lions », en référence à ses électeurs –, porte aussi cette couleur messianique, dont on peine à savoir, à ce stade, comment elle jouera sur sa manière de présider l’Argentine.

      Pour ce dernier point, c’est pourtant assez facile à imaginer ...

    • En Argentine, la naissance du fascisme religieux de marché
      https://legrandcontinent.eu/fr/2023/08/21/en-argentine-la-naissance-du-fascisme-religieux-de-marche

      On pourrait nommer « fascisme religieux de marché » ou « autoritarisme technocratique » le type de régime que les libertariens et les nationalistes conservateurs entendent fonder en Argentine. Une pareille formule a déjà existé dans l’histoire de l’Amérique latine : dans le Chili de Pinochet, dans l’Argentine de Videla, dans le Pérou de Fujimori et dans le Brésil de Bolsonaro. Elle combine des réformes néolibérales avec l’autoritarisme politique, qui s’est exprimé dans les régimes dictatoriaux des années 1970 en Amérique latine et au Brésil ces dernières années. Une différence avec le phénomène Bolsonaro pourrait être que ce dernier bénéficiait d’un fort soutien de la part des militaires et des évangélistes, ce qui ne serait pas si évident à réaliser pour Milei.

      " La victoire de Milei aux primaires montre qu’une partie importante de la société considère que la voie de la recomposition sociale par le biais d’une proposition conflictuelle et autoritaire est plus appropriée. "
      Ariel Goldstein

      Le libéralisme de Milei et la démocratie libérale ne sont pas compatibles. Aucune société démocratique ne peut supporter ces réformes d’ajustement sans autoritarisme. Ce qui est intéressant, c’est la façon dont son langage combine les appels religieux avec la doctrine économique néolibérale. Il utilise des versets bibliques pour justifier ses positions économiques de réduction des dépenses publiques, telles que « tu gagneras ton pain à la sueur de ton front » (Genèse 3 : 19).

      Une phrase revient souvent dans La révolution libérale, un documentaire de Santiago Oría qui défend l’héritage de Milei, ainsi que dans sa campagne : « la guerre la victoire ne va pas aux plus nombreux, car c’est du Ciel que vient la force » (Maccabées 3 : 19).

      Milei est l’instrument de la revanche d’une partie de la société contre une classe politique perçue comme inutile, parasitaire et uniquement tournée vers ses propres intérêts. L’adhésion à un leader désigné comme celui qui punira un ennemi explique la montée en puissance de Milei, comme tous les phénomènes de droite radicale16.

      « Ceux qui jettent des pierres, je vais les mettre en prison et s’ils encerclent la Casa Rosada, ils devront me sortir mort » a-t-il déclaré lors de l’une de ses dernières apparitions télévisées. Milei mise ainsi sur une violence rédemptrice qui le montre, dans cette vision guerrière et religieuse, comme le grand illuminé. Il semble, en ce sens, avoir un profil plus fondamentaliste que Trump et Bolsonaro, qui dérive peut-être du fait qu’il a moins d’expérience politique que ces derniers.

      Ce que nous vivons est une nouvelle destruction de la composante rationaliste du libéralisme par un autoritarisme et un fondamentalisme religieux qui se l’approprient. Il appartient à la gauche, aux sociaux-démocrates, aux progressistes et aux libéraux de s’unir pour défendre cet ensemble d’idées et de valeurs afin de préserver la démocratie. En effet, le processus de normalisation, sous Milei, a été extraordinairement rapide. Aucun cordon sanitaire n’a été formé comme en Europe.

      Milei semble avoir un profil plus fondamentaliste que Trump et Bolsonaro, en raison de sa moindre expérience politique.

      Il a une vision fanatique de la réalité dans laquelle il fait une distinction entre les personnes « pures » et « impures ». Par exemple, cette réflexion adressée à la dirigeante de l’opposition, Elisa Carrió : « Chacun est gouverné par la morale et l’éthique, les gris disparaissent et les tièdes deviennent de parfaits complices des criminels (ils ne diffèrent que par les formes) ». Dans ce type de réflexion, il défend une croisade morale contre les « impurs », qui est évidemment dangereuse pour la pérennité du système démocratique. Dans cette vision complotiste, ceux qui ne sont pas d’accord avec lui sont transformés en ennemis qui représentent un danger pour son existence.

    • L’ouragan Milei. Les sept clés de l’élection argentine
      https://www.contretemps.eu/argentine-milei-libertarien-extreme-droite-macri

      Cette victoire d‘un économiste qui se définit comme « anarcho-capitaliste » – et qui appartient plus précisément au courant « paléolibertarien » analysé notamment par Pablo Stefanoni – ouvre en tout cas un scénario inédit et imprévisible. Comment comprendre ce basculement politique qui a porté au pouvoir un homme sans expérience politique ni véritable mouvement structuré derrière lui, mais appartenant à une nouvelle extrême droite globale ?

    • « La victoire de Javier Milei en Argentine s’inscrit dans un contexte mondial de consolidation des droites radicales », Olivier Compagnon, Historien, David Copello, Politiste
      https://archive.ph/p1Uu3

      Une fois que l’on s’est accoutumé au spectacle de foules saccageant le Capitole à Washington, comme cela s’est produit le 6 janvier 2021, ou le palais du Planalto à Brasilia, le 8 janvier 2023, on se formalise moins qu’un nouveau venu, étranger à la scène politique il y a encore trois ans, fasse campagne, tronçonneuse à la main et insultes aux lèvres, en promettant de libéraliser le port d’armes et le commerce d’organes.
      La victoire de Milei s’inscrit donc dans un contexte régional – mais aussi global – de consolidation de droites radicales qui ne cherchent plus à masquer les aspects les plus extrêmes de leur programme, mais les mettent en scène pour en faire des produits d’appel. (...) l’essentiel réside désormais dans l’hubris, la démesure, la provocation, voire la bouffonnerie.

      Ces droites ont des phobies communes, du nord au sud de l’Amérique et de part et d’autre de l’Atlantique – l’avortement, la « théorie du genre » [terme employé pour marquer un rejet des études de genre], les communautés LGBTQIA+, le « marxisme culturel » [une théorie conspirationniste mettant en cause les élites intellectuelles], les migrants, etc. Elles désignent à la vindicte populaire leurs nouveaux ennemis de l’intérieur, qui se sont substitués aux communistes depuis la fin de la guerre froide. Se présentant sous les atours de la nouveauté, leur discours de rejet de la « caste » politique ne s’en accommode pas moins du recyclage de barons de la politique locale, changeant d’étiquettes partisanes au gré des occasions, ou de vieilles gloires des années passées.

      (...) Seize années de kirchnérisme (2003-2015 et 2019-2023), entrecoupées par le mandat du libéral Mauricio Macri (qui n’a pas hésité une seconde avant d’apporter son soutien à Milei), n’ont pas permis de réenchanter durablement le politique, de stabiliser une économie minée par la dette et les crises cycliques ni de mettre en place des politiques de redistribution pérennes.
      Epuisés par l’un des confinements les plus stricts du monde au plus fort de la pandémie de Covid-19, asphyxiés par une inflation qui pourrait atteindre, selon la Banque centrale du pays, plus de 180 % fin 2023, lassés des scandales de corruption, les Argentins ont voté en majorité pour une altérité radicale, bien que celle-ci ne présage pas vraiment de jours meilleurs.
      Le suffrage des plus jeunes, particulièrement prononcé en faveur de Milei, attire l’attention. Celles et ceux qui, nés en 2007, ont voté pour la première fois lors de ces élections n’ont connu, leur vie durant, que des taux d’inflation et des indices de pauvreté supérieurs à 20 %. Face à la misère, la relativisation des crimes passés de la dictature par Milei et sa vice-présidente, Victoria Villarruel, ainsi que leur dénigrement du travail de mémoire ne suscitent guère que l’indifférence.

    • Bon, je ne vois pas beaucoup de réponses à ta question dans les commentaires, donc en voici une réponse largement pompé de cet article :
      https://www.humanite.fr/monde/argentine/argentine-javier-milei-la-victoire-du-fmi

      1ere raison : le fond de crise

      C’est bien la droite de Mauricio Macri, président de 2015 à 2019, qui a créé les conditions de l’arrivée de Milei à la Casa Rosada (maison rose), avec l’aide de l’organisme financier siégeant à Washington.

      En doublant le poids de la dette publique extérieure (69 % du PIB) et en signant, fin 2018, le prêt le plus important jamais accordé par le FMI à un pays (56 milliards de dollars), le gouvernement Macri s’est plié aux recettes du FMI et a plongé l’économie dans une spirale récessionniste. En effet, la stratégie de « l’austérité expansionniste » promue par le programme de réajustement du FMI n’a en rien fonctionné.

      Ce que prédisaient déjà à l’époque nombre de détracteurs de l’accord. « Si le gouvernement s’en tient aux objectifs de ce programme, des millions d’Argentins connaîtront des souffrances et des difficultés accrues à mesure que le chômage et la pauvreté augmenteront avec la récession », prévenaient, fin 2018, les économistes Mark Weisbrot et Lara Merling.

      Ainsi, avec son couteau placé sous la gorge de la banque centrale argentine, le FMI n’a fait qu’accentuer ses difficultés macroéconomiques. Fuite de capitaux, dépréciation du peso, hausse du poids des devises étrangères dans la dette, croissance du déficit de la balance courante…

      L’« assainissement budgétaire » et le resserrement monétaire, appliqué à la lettre par le gouvernement de droite, ont piégé le pays dans le bourbier d’une dette ingérable, alimentée par une spirale inflationniste et dépréciative au coût humain catastrophique.

      Au terme du mandat de Macri, la pauvreté a augmenté de 50 % et l’inflation atteint les 54 %. Seuls vrais gagnants de ce désastre économique : les fonds vautours états-uniens, véritables charognards des marchés financiers, n’hésitant pas à traîner le pays devant les tribunaux américains pour empocher des milliards de dollars, après avoir racheté pour une bouchée de pain des parts de la dette extérieure de Buenos Aires.

      2eme raison : une gauche pas à la hauteur

      Fin 2019, la gauche péroniste reprend les rênes du pays. Mais, dans ces conditions, il est bien difficile pour le président Alberto Fernandez (centre gauche) de redresser la barre. Avec son ministre de l’Économie, Sergio Massa, il hérite d’une situation exécrable et la renégociation d’une partie du prêt du FMI, ramené à « seulement » 44 milliards, n’y changera rien, bien au contraire.

      Contrairement à Néstor Kirchner (2003-2007) et à Cristina Fernandez de Kirchner (2007-1015), qui avaient réussi à relever le pays après la terrible crise de 1998-2002 qui avait poussé 65 % des Argentins en dessous du seuil de pauvreté, lui est pieds et poings liés par un FMI qui se retrouve en position de force, accentuée par un défaut de paiement dès mai 2020.

      Le Fonds continue ainsi d’imposer des coupes à la hache dans les dépenses publiques et sociales. Le contexte mondial ne joue pas en la faveur de l’Argentine, avec d’abord les conséquences économiques de la pandémie de Covid, puis une sécheresse exceptionnelle qui a diminué de 20 % les recettes du secteur des exportations agro-industrielles, pilier de l’économie nationale.

      4,9 milliards d’euros d’« aide » ont été de nouveau débloqués, en avril dernier. En échange de ces crédits, le FMI impose baisse du déficit budgétaire et politique de contrôle des dépenses, avec, par exemple, une suspension des subventions sur l’énergie. « Ce sont des usuriers, ils nous asphyxient avec les intérêts de l’argent qu’ils nous ont prêté », dénoncera plus tard le président Fernandez, conspuant des positions aussi inflexibles qu’« idéologiques ». Le pays est alors traversé par des mouvements sociaux contre l’austérité et l’inflation qui conspuent autant le FMI et sa dette « illégitime » que le gouvernement qui met en place ses exigences.

      Finalement, avec des taux d’inflation frôlant tous les records, les classes populaires subissent une précarisation accélérée et le bilan des années Fernandez est – forcément – mauvais. C’est dans ce contexte que surgit Javier Milei. Quoi de plus simple pour lui que de s’en prendre à l’« establishment », de surfer sur le mécontentement populaire et, au final, de remporter la mise, avec le soutien de la droite qui lui aura préparé le terrain.

      3eme raison : le soutien de la droite traditionnelle entre les 2 tours

      Avec des mesures d’austérité que la gauche n’a pas été en mesure de résilier, la droite a en effet ouvert la porte à l’arrivée de l’extrême droite, ce qui s’est d’ailleurs confirmé après le premier tour. En effet, entre le maintien au pouvoir du centre gauche et l’arrivée d’un néofasciste, celle-ci n’a pas longtemps hésité à se prononcer en faveur de Milei.

      Après sa qualification pour le second tour, celui-ci a en effet reçu le soutien de Patricia Bullrich (22 % au premier tour), candidate malheureuse de la droite traditionnelle, ainsi que de l’ancien président Mauricio Macri en personne.

      4eme raison, en finir avec le Péronisme

      Particularité de ce tribun facho : Il avait en face de lui les héritiers du péronisme, (donc de la dictature, des escadrons de la mort, etc.) . Il ne pouvait donc pas se réclamer du soutien de l’armée comme Bolonaro. Voilà pourquoi son camp a communiqué sur son pseudo « anarchisme de droite » (avec plein de guillemets, hein ? parce que l’anarchie, ça ne peut pas être de droite). Parce qu’il a connoté dans sa campagne, le dépassement de toute forme d’autoritarisme (c’est un comble, mais ça a fonctionné).

      C’est bien résumé ici :
      https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/peron-peronismo-argentine-election-politique-javier-milei

  • [Occitanie] La stratégie aéroportuaire dans le viseur de la chambre régionale des comptes
    https://gazette-du-midi.fr/au-sommaire/collectivites/la-strategie-aeroportuaire-dans-le-viseur-de-la-chambre-regionale-de

    Enquête. Outre Toulouse et Montpellier, la région Occitanie compte sept aéroports qui accueillent 1,9 million de passagers par an via les vols low cost. Un trafic qui coûte cher aux finances publiques : de l’ordre de 30 M€ par an. À l’heure de la transition écologique, ce modèle est de moins en moins soutenable. C’est ce que rappelle la chambre régionale des comptes.

  • « Sanglier. Géographies d’un animal politique » de R. Mathevet et R. Bondon. – Émilie Dardenne – X
    https://twitter.com/dardenne_emilie/status/1725867862059802935

    J’ai lu avec beaucoup de plaisir et d’intérêt "Sanglier. Géographies d’un animal politique" de R. Mathevet et R. Bondon.

    Je partage quelques points saillants et extraits de ce livre qui propose une géographie du point de vue sanglier.

    Qu’avons-nous fait aux sangliers ? Et que nous font-ils ? D’après les auteurs, les sangliers ont été « cynégétiquement appropriés », c’est-à-dire que nous les appréhendons par la pratique de la chasse et pour la pérennité de cette dernière.

    Les auteurs ont choisi de se mettre à hauteur de sanglier en explorant d’une part, ce qu’il vit depuis son corps en mouvement, ce qui peut composer le quotidien de l’un d’entre eux dans un environnement désormais "trop humain" ; d’autre part, en observant le monde à travers les yeux des sangliers, tout en gardant des yeux humains, et ainsi en se demandant comment un sanglier explore son territoire, interagit avec ses congénères, communique et fait ses choix. Les auteurs essaient de ne pas séparer deux versants qui le sont bien souvent, entre une approche individualisée, proche des éthiques animales, et une approche collective, écosystémique, proche des éthiques environnementales.

    Les sangliers font des dégâts, ils ne dévient pas leur course lorsqu’un véhicule les rencontre. Mais que vivent-ils vraiment ? Comment existent-ils dans ces paysages si totalement anthropisés ? Il n’est pas facile de répondre à ces questions tant le discours sur les sangliers est façonné par les chasseurs, vétérinaires, épidémiologistes, gestionnaires d’espaces protégés, personnalités politiques. Les auteurs s’emploient, pour leur part, à regarder les sangliers, et à les dire autrement. Ils constituent donc une géographie du point de vue sanglier.

    L’espèce, jugée proliférante, ne pourrait, selon les chasseurs, gestionnaires d’espaces protégés, etc, être contrôlée autrement que par la chasse. Toutefois, les raisons de l’accroissement des sangliers laissent songeur et l’argumentaire cynégétique, peine à convaincre.

    Pourquoi ? Parce que les chasseurs nourrissent très souvent d’une main… Et régulent de l’autre ! Bien que l’agrainage soit encadré par la loi et seulement autorisé sous certaines conditions, il reste, dans les faits, une technique très répandue et étonnamment mal documentée. On atteint, comme bien souvent dans les relations anthropozoologiques, un paradoxe dont l’espèce humaine est responsable. Ici, les chasseurs, historiquement responsables, se retrouvent aussi les principaux gestionnaires d’une espèce qu’ils ont contribué à faire proliférer.

    Aujourd’hui, seulement 1,6 % de la population française pratique la chasse, contre 4,3 % en 1984. Plus urbains et plus âgés, les chasseurs résident de moins en moins sur leurs lieux de chasse. Ils sont plus souvent retraités, inactifs, cadres moyens ou supérieurs.

    « Pour beaucoup d’observateurs critiques, les solutions les plus évidentes consisteraient à revenir au plus près de conditions identifiées comme naturelles : ne plus nourrir, ni abreuver les animaux, ne plus réaliser de lâchers, encore moins d’effectuer des croisements entre les espèces sauvages et domestiques. »

    « la politisation du sanglier permet d’en faire un enjeu public, au-delà des instances du monde cynégétique. Cela donne aussi la possibilité d’envisager les dimensions éthiques, sociales, éthologiques de l’espèce, autant d’éléments souvent éclipsés par le discours biologique, technique, gestionnaire et, surtout, cynégétique. »

    « Le sanglier... est un animal dont l’altérité s’est dissoute, dont l’identité s’est réduite à une dimension cynégétique, laquelle a fait de l’assistance et de la violence de la battue des horizons indépassables. Politiser autrement les animaux est plus simple qu’il n’y paraît

    Lorsqu’on parle du sanglier comme une composante de la biodiversité et non plus comme un gibier ou nuisible, on crée du désordre dans l’ordre cynégétique établi. Lorsqu’on narre le parcours d’un individu, on dérange le discours porté par la biologie de la conservation. »

    Les auteurs concluent de façon critique, sur l’idée que le modèle économique dominant, qui ne cesse de fragiliser et de menacer les milieux que nous habitons et partageons, ne pourra être contré qu’en comprenant mieux les rapports humains/non-humains, de manière zoopolitique, et en considérant un faisceau de dominations que subissent conjointement les êtres humains, les autres animaux et la nature.

  • (4) Prof. Fabrizio Bucella sur X : « Une fausse information circule : la méchante UE de Bruxelles (où j’habite, fichtre !) s’apprêterait à interdire les boîtes en bois pour le bon vieux camembert qu’on adore. L’astuce est que le camembert avec une appellation d’origine protégée n’est pas concerné (camembert de… https://t.co/uc80CNxfBl » / X
    https://twitter.com/FabrizioBucella/status/1725533769463971947

    Une fausse information circule : la méchante UE de Bruxelles (où j’habite, fichtre !) s’apprêterait à interdire les boîtes en bois pour le bon vieux camembert qu’on adore.

    L’astuce est que le camembert avec une appellation d’origine protégée n’est pas concerné (camembert de Normandie AOP).

    Il semble que l’agence à l’origine du pataquès bosse pour... Lactalis, géant industriel et numéro uno de la pâte fromagère en plastique.

    #Lactalis ? Mais pourquoi diable Lactalis ?

    Because, because... son camembert « Président », serti dans une belle boîte en bois, ne bénéficie pas de l’appellation d’origine protégée. Il serait donc exclu de la boîte en bois.

    Le client verrait donc mieux la différence entre le camembert de Normandie AOP gage de qualité et le camembert industriel gage de rien du tout.

    Salukes

    Source : Le Monde.

    PS- Les deux principales différences entre le camembert tout court et le camembert de Normandie AOP sont les suivantes :

    (i) le camembert de Normandie AOP utilise le lait de vaches normandes versus du lait pasteurisé pour les industriels ;

    (ii) il faut cinq louches de caillé espacées d’environ 50 minutes versus procédé mécanique. Il faut approximativement 5 heures pour mouler un vrai camembert de Normandie AOP. Les fromages moulés à la louche à la main (enfin à la louche mais tenue par une vraie main) présentent une pâte aérée et onctueuse et une surface de croûte irrégulière.

    #camembert #boite #boitenbois #ue #bruxelles #lactalis #aop #normandie #profbucella #science #factchecking #lasciencepeuttout #lemonde @lemondefr

  • Merdalors : à chaque fois que ça cause du parti « Renaissance » ou du parti « Reconquête », je suis obligé de googler pour savoir si on cause des macronistes ou des zemmouroïdes. J’arrive pas à mémoriser, c’est trop subtile pour mes vieux neurones.

  • Life on the streets of Los Angeles – in pictures
    https://www.theguardian.com/culture/gallery/2023/nov/15/life-on-the-streets-of-los-angeles-in-pictures

    The photographer and campaigner Suitcase Joe is known for his raw depiction of life on Skid Row. His new book, Grey Flowers, takes an unflinching but empathic look at working-class, unhoused and marginalised people in the city

    #photographie
    #solitude


    Naked and Alone in Skid Row
    A pregnant woman walks naked and alone through the heart of Skid Row, clutching a blanket. When asked if she needed some clothes and warned of the attention she might bringing to herself, she replied: ‘What can they do to me now that they haven’t already done?’

  • La police nationale utilise illégalement un logiciel israélien de reconnaissance faciale
    https://disclose.ngo/fr/article/la-police-nationale-utilise-illegalement-un-logiciel-israelien-de-reconnai

    En 2015, les forces de l’ordre ont acquis, en secret, un logiciel d’analyse d’images de vidéosurveillance de la société israélienne Briefcam. Depuis huit ans, le ministère de l’intérieur dissimule le recours à cet outil qui permet l’emploi de la reconnaissance faciale. Lire l’article

  • Conseil de Paris : en réponse immédiate à l’intervention irréprochable de Laurent Sorel, élu LFI, Anne Hildago balance : « Je suis tellement fière et heureuse de ne pas compter la LFI dans ma majorité, tellement heureuse. » Applaudissement, et apparemment il n’est même plus besoin de dire ce qu’elle a trouvé insupportable dans le discours de ce monsieur.
    https://video.twimg.com/amplify_video/1724387335788273664/vid/avc1/1280x720/WnO7RAY7LrwGgeu5.mp4

    • Me semble qu’elle le dit, ce qu’elle a trouvé insupportable : il est LFI.

      Après, p’tet elle aime pas non plus son accent des Isles, ou le ton déterminé qu’il met. En tout cas, elle réussit à lui couper la parole sur les 3 dernières secondes de son temps de parole, alors qu’il était pile dans le timing, c’est très aimable de sa part à l’Anne. Et elle se permet de le tacler et TG pov con sans aucun respect pour le protocole habituel du passage de parole neutre, sans droit de réponse, bravo la cowgirl.

  • We’re sorry we created the Torment Nexus
    https://www.antipope.org/charlie/blog-static/2023/11/dont-create-the-torment-nexus.html

    In 2021, writer and game designer Alex Blechman inadvertently created a meme:

    Sci-Fi Author: “In my book I invented the Torment Nexus as a cautionary tale.”

    Tech Company: “At long last, we have created the Torment Nexus from classic sci-fi novel Don’t Create The Torment Nexus!”

    Hi. I’m Charlie Stross, and I tell lies for money. That is, I’m a science fiction writer: I have about thirty novels in print, translated into a dozen languages, I’ve won a few awards, and I’ve been around long enough that my wikipedia page is a mess of mangled edits.

    And rather than giving the usual cheerleader talk making predictions about technology and society, I’d like to explain why I—and other SF authors—are terrible guides to the future. Which wouldn’t matter, except a whole bunch of billionaires are in the headlines right now because they pay too much attention to people like me. Because we invented the Torment Nexus as a cautionary tale and they took it at face value and decided to implement it for real.

  • Je souhaite m’équiper d’un ordi sous Linux d’occasion, avec possibilité de connection à un écran externe. Vu ceci, quelqu’un·e à un avis ? Un meilleur plan ? Merci

    Dell Latitude E5470 - Ubuntu / Linux
    Pc portable reconditionné
    Intel Core i5-6200U 2.3GHz / 16Go RAM DDR4 / 240Go SSD / 14" HD - LED / HDMI / WiFi / Ubuntu - Linux

    https://www.tradediscount.com/ordinateur-portable-reconditionne-dell-latitude-e5470-intel-core-i5-6