Kimaali

La poésie est une insurrection (Pablo Neruda)

  • #Attentats de Paris : l’énigme des #armes de #Coulibaly - Page 1 | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/france/100915/attentats-de-paris-lenigme-des-armes-de-coulibaly

    C’est un trou noir dans l’enquête sur les attentats de Paris. Une information centrale qui s’est perdue. Selon des documents obtenus par Mediapart, les policiers chargés de l’enquête sur les attentats de Paris ont obtenu, dès le 14 janvier, l’identification de l’arsenal d’Amedy Coulibaly par les autorités slovaques. Mais ils n’en ont rien fait. Le renseignement slovaque qui incrimine un ancien militaire d’#extrême_droite lillois, Claude #Hermant, soupçonné de trafics d’armes démilitarisées dans le cadre d’une enquête ouverte à Lille, ne provoque aucune vérification des juges antiterroristes parisiens Laurence Le Vert, Nathalie Poux et Christophe Tessier.

    Cinq armes sont listées, avec leurs numéros de séries, appartenant à l’arsenal de Coulibaly. Figurent aussi le nom et l’adresse de l’acheteur, la société Seth Outdoor, sise à Haubourdin dans la métropole lilloise, et leurs dates d’achat, les 19 septembre et 15 novembre 2014. Aujourd’hui encore, questionné par Mediapart, le parquet de Paris a indiqué « qu’en l’état, il n’y a pas de lien entre le protagoniste du dossier lillois, Claude Hermant, et Coulibaly ». Malgré les éléments matériels qu’elle détient, la justice maintient la fiction d’une étanchéité entre le dossier de l’ancien militaire, par ailleurs animateur de l’extrême droite identitaire lilloise, et les attentats de Coulibaly.
    Amedy Coulibaly revendiquant ses attaques sur une vidéo posthume.Amedy Coulibaly revendiquant ses attaques sur une vidéo posthume. © DR

    L’enquête ouverte à Lille s’est pourtant brusquement accélérée, le 20 janvier, sans prendre en considération – au moins officiellement – les attentats de Paris. Claude Hermant a été placé en garde à vue, perquisitionné puis mis en examen le 23 janvier pour « trafic d’armes en bande organisée ». L’ancien militaire a mis en cause trois fonctionnaires – un des douanes et deux gendarmes – dont il a été l’informateur au moment des achats d’armes litigieux. L’un des gendarmes ayant soulevé le caractère secret de ses missions, les juges lillois Stanislas Sandraps et Richard Foltzer, ont saisi, le 10 avril 2015, le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve d’une demande de déclassification. Contre toute attente, dans un dossier aussi sensible, le ministre a choisi d’opposer le #secret_défense aux investigations.
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    Bernard Cazeneuve a demandé l’avis de la Commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN), le 1er juin, qui a émis le 18 juin un avis défavorable à la déclassification. C’est désormais un grand secret. Questionné par Mediapart, Bernard Cazeneuve a indiqué s’être conformé à l’avis de la CCSDN. « Rien dans cette demande des juges lillois ne faisait état de M. Coulibaly, a fait savoir le ministre. Nous n’avons donc par définition aucun élément qui nous permette de déterminer qu’il y a ou pas lien [entre les deux affaires – ndlr]. »

    Les mis en cause, Hermant, sa compagne et un proche, n’ont jamais été interrogés sur d’éventuels contacts, directs ou indirects, avec Amedy Coulibaly ou ses complices. Seule la presse locale s’est fait l’écho, début mai, d’une « hypothèse » puis d’une « piste sérieuse » reliant les deux affaires. L’ancien militaire a confirmé son négoce d’armes neutralisées, mais il a indiqué n’avoir jamais opéré de remise en état de ce matériel. L’entreprise Seth Outdoor, immatriculée au tribunal de commerce de Lille en février 2013, a pour objet « la vente à distance sur catalogue spécialisé » et « la location de matériel de paint ball ».

    Quel secret d’État peut donc justifier la décision de Bernard Cazeneuve, et l’avis de la CCSDN, de ne pas déclassifier les éléments recueillis par les juges parisiens ? La réponse est à trouver dans la mise en cause des gendarmes et d’un douanier, dont Claude Hermant a révélé être l’informateur, dûment répertoriés par leurs services. Le quotidien La Voix du Nord a dévoilé, courant mai, plusieurs courriels prouvant les échanges de l’ancien militaire avec deux gendarmes de la section de recherche (SR) de Villeneuve-d’Ascq. Des lieux de rendez-vous, des numéros d’immatriculation de voiture auraient été communiqués par Hermant aux fonctionnaires afin qu’ils remontent ces filières.
    Claude HermantClaude Hermant © DR

    Contacté par la PJ dès janvier, l’un des gendarmes mis en cause, l’adjudant-chef Laurent B., n’avait pas déféré à sa convocation. Il a finalement été entendu comme témoin en mai. Un douanier en contact avec Hermant, rattaché à l’antenne lilloise de la DNRED (Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières), a en revanche été mis en examen pour « acquisition et détention » d’une ou plusieurs armes de catégorie A – armes à feu de défense ou armes de guerre dont la détention est interdite sauf autorisation.

  • ...and then they came for the trans people. - Second Council House of Virgo –
    http://www.2ndcouncilhouse.co.uk/blog/2013/06/05/and-then-they-came-for-the-trans-people

    Operation Zeus in August last year marked the start of an ugly reminder of a European past that we thought we had long buried. Nearly 60 years after the end of the Second European War, migrants were round up from the streets of Greece and shoved unceremoniously into internment camps. In May, women working in the sex industry were pulled from the streets, forcibly tested for HIV, publically humilitated and imprisoned. In March, they rounded up drug users from the streets of Athens and put them too into camps. Last month in Thessaloniki they came for transgendered people.

    On the 30th of May, a new group of undesirables was identified. Trans gender people. For the last week, daily raids have been taking place in Thessaloniki, Greece’s second largest city. Under the pretense that of checking that the person is not involved in the sex industry trans people are being rounding up and arrested. Their details are taken and they are detained for several hours. On release they are warned that if they did not “return to normal” they would be arrested for public indecency.

    #LGBT #Grèce #répression #transphobie #en

  • La peine de prison : de la nécessité à… la futilité

    http://www.unidivers.fr/peine-de-prison-camus-koestler-tony-ferri-sanction-penalite

    Il a appartenu notamment à A. Camus de rappeler, dans les années 1950, le lien indéfectible et suranné, bien plus que réfléchi, qui unit habituellement la pénalité du moment à la notion d’une prétendue « nécessité » de son exécution :

    « On n’hésite pas au contraire à présenter la peine de mort comme une regrettable nécessité, qui légitime donc que l’on tue, puisque cela est nécessaire, et qu’on n’en parle point, puisque cela est regrettable » (voir A. Kœstler et A. Camus, Réflexions sur la peine capitale, Paris, Calmann-Lévy/Livre de Poche, 1957, p. 122). Et, plus loin : « Nous étouffons sous des paroles feutrées un supplice dont on ne saurait affirmer la légitimité avant de l’avoir examiné dans sa réalité. Loin de dire que la peine de mort est d’abord nécessaire et qu’il convient ensuite de n’en pas parler, il faut parler au contraire de ce qu’elle est réellement et dire alors si, telle qu’elle est, elle doit être considérée comme nécessaire » (Ibid., p. 123).

    Il est frappant de constater que l’on peut, dans ces paragraphes camusiens cités, remplacer l’expression de « peine de mort » par celle de « peine de prison » , sans causer aucun dommage au vieux principe de l’association repérée et susmentionnée de la pénalité, ici d’emprisonnement, à un mal nécessaire – association qui constitue, au fond, la base de l’existence et du prolongement des parcs pénitentiaires, et dont la portée est, du reste, infiniment plus politique ou idéologique que scientifique.

    #prison #abolition #peine_de_mort #Camus

  • #FN et discours social : de l’#ultralibéralisme des années 1980 au #populisme social d’aujourd’hui - La Horde
    http://lahorde.samizdat.net/?p=1885

    Après avoir incarné la mue plastique du Front national (qui serait, grâce à la blondeur et au charisme de sa nouvelle présidente, désormais « dédiabolisé » comme on dit dans les journaux), Marine Le Pen s’attaque à cette vieille lune du FN qui consiste à faire croire à son électorat populaire qu’il défend ses intérêts. Ainsi, la fille Le Pen promet une fois de plus de faire bouger les lignes à l’intérieur du parti de papa, alors que le FN, depuis sa création, se pose objectivement, en particulier lors des conflits sociaux, comme le plus farouche défenseur des intérêts capitalistes. Revoilà donc le « nouveau » virage social du parti nationaliste, qui serait le gage de son aptitude à répondre aux angoisses socio-économiques dont il se nourrit depuis sa création. Cette situation n’est en effet pas sans rappeler celle des années 1990, « l’âge d’or » du FN en terme d’organisation militante et de résultats électoraux, période durant laquelle le FN s’était essayé à apparaître (déjà !) comme « le parti des travailleurs »…

    Quand l’extrême droite tient un discours social, c’est forcément débarrassé de la notion de lutte des classes, et son projet repose toujours sur la réconciliation entre patrons et salariés, au nom de l’intérêt supérieur de la nation. Dans ce sens, sa référence est généralement le modèle de la corporation, à la fois en raison de son côté nostalgique (celui de l’époque pré-industrielle) et de l’ordre « naturel » qu’elle représenterait, au même titre que la famille ou la nation.

    #LePen #extrêmedroite #discours

  • Ramata Dieng : « L’image de la police est plus importante que la vie de mon frère ? »

    http://www.lecourrierdelatlas.com/444226032013France-Ramata-Dieng-L-image-de-la-police-est-plus-im

    Une mécanique implacable

    « Les médias classent ces affaires dans les faits divers mais ça dure depuis des décennies. Une mort causée par des violences policières, un non lieu, un couvre-feu... regardez ce qu’il s’est passé à Villiers [Moushin et Laramy, tués à Villiers-le-bel en 2007, ndlr] » confie Ramata Dieng.

    Cette dernière a également pu rapprocher son expérience de celles d’autres familles de victimes pour constater que la police exerçait ensuite des pressions, des intimidations : « Une personne donnait des prospectus dans notre quartier pour annoncer un rassemblement, les policiers ont jeté ses prospectus et l’ont embarquée. Un libraire avait mis une affichette sur sa devanture disant « Ici on meurt dans des fourgons de police », les policiers sont venus, ont arraché l’affichette et lui ont dit que ce qu’il faisait salissait l’image de la police. L’image de la police est plus importante que la vie de mon frère ? »

    #police #répression #ACAB #violences #médias

  • la soupe à l’herbe : La convergence.
    http://soupe-a-l-herbe.blogspot.fr/2013/03/la-convergence.html?spref=tw

    NB1 : Y’avait aussi ce twittos qui me demandait si c’était pas contreproductif d’aller désigner les problèmes sexistes pour notre lutte contre le patriarcat. Mon cerveau a fait un triple lutz. Ainsi donc il faudrait désincarner le patriarcat, comme les puissants le font avec le capitalisme (coucou Hollande et son ennemie la Finance), devenu une sorte d’entité supranaturelle. C’est aussi dangereux que parler de « monstres » pour des violeurs, tueurs, etc. C’est vouloir croire que l’humanité est bonne, vertueuse, et que tout ce qui est mauvais provient sûrement de l’au delà, et au passage ça permet aussi de ne pas lutter tous les jours contre ses manifestations concrètes et ses défenseurs. Comment ça chrétien ? je l’ai pas dit, vous y avez pensé tout seuls.

    NB2 : j’ai eu aussi cette méfiance vis à vis des groupes féministes non-mixtes, et j’ai eu la chance de discuter avec une nana venue me voir en festival, qui m’a expliqué simplement la nécessité de ces groupes : pour éviter, simplement, de retomber dans le vieux schéma classique, se faire saper la parole par des hommes, parce que d’un côté comme de l’autre, ces réflexes sont difficile à contrer.
    Les anarchistes n’inviteraient pas de patrons à leur réus syndicales, eh bah là c’est la même chose. Exactement comme on peut dire que tous les patrons ne sont pas pourris, on peut dire que tous les hommes ne sont pas oppresseurs, comme les blancs ne sont pas forcément racistes, mais pour autant, se rassembler entre représentants de classe opprimée parait tout à fait normal et légitime. Lire ce texte de Delphy à ce propos

    #feminisme par @tanxxx

  • Sur « la liberté d’expression »
    http://brasiersetcerisiers.wordpress.com/2013/02/02/sur-la-liberte-dexpression

    La défense de la « liberté d’expression » est une question qui traverse aujourd’hui les mouvements sociaux, les organisations politiques, les collectifs militants divers et variés. En effet, elle se retrouve au cœur d’affrontements à propos de l’attitude à adopter face à certains adversaires. Plus précisément, autours de cette question s’opposeront certain-es souhaitant ouvrir leurs espaces (toujours au nom de la « diversité d’opinions », du « pluralisme », de la « liberté d’expression ») à des courants que l’on qualifiera de conspirationnistes, confusionnistes, où même parfois tout simplement fascistes, et d’autre part des militants qui, dans un objectif antifasciste, souhaitent au contraire maintenir toute cette sphère à distance de leur propre réseaux et du mouvement social en général. Et surtout, ils s’opposent à l’idée « voltairienne » (remise au gout du jour par des théoriciens comme Noam Chomsky), qu’il faudrait se battre « pour la liberté d’expression de ses pires ennemis ».

    • La limite me semble pourtant assez évidente, surtout dans nos milieux : à force de s’excommunier, on finit par discuter tout seul. Le texte en question référence directement un billet d’un autre site, lequel billet parle d’un de ses articles, lequel s’étonne que…
      http://conspishorsdenosvies.noblogs.org/post/2012/03/10/oui-viktor-dedaj-du-grand-soir-est-un-antisemite

      Le pire est sans doute que ce texte ait été applaudi dans les commentaires du Grand Soir par des blogueurs influents de la blogosphère de gauche (quasiment tous référencés par le portail altermondialiste Rezo.net), qui n’y ont semble-t-il pas vu malice. Le tenancier des « Chroniques du Yéti » exprime, avec les mêmes comparaisons douteuses et les mêmes confusions, son « Accord complet avec Viktor Dedaj. Voici que les “enfants battus” de la Shoah, maltraitent à leur tour les enfants de leur voisinage. Terrifiant destin ! » Le journaliste Olivier Bonnet, tenancier du blog « Plume de presse » n’a relevé aucun antisémitisme non plus dans ce texte, se contentant d’y apporter cette précision : « De juillet 2006 (guerre du Liban) à décembre 2008/janvier 2009 : “Plomb durci” et carnage sur Gaza. » Emcee, tenancière du blog « Des bassines et du zèle » va plus loin et salue « un texte admirable qui n’a pas pris une ride ». Quant à l’actrice Saïda Churchill, épouse de Romain Bouteille et vulgarisatrice de Noam Chomsky, elle ne souhaite pas être en reste dans ce concert de louanges : « La même chose pour moi, s’il vous plaît ! » Ce texte a par ailleurs été repris sur le blog « Police, etc. » de la fliquette se voulant « de gauche » malgré le métier qu’elle exerce Bénédicte Desforges5, qui indique l’avoir elle-même repompé sur le blog de l’animateur de radio Philippe Sage.

      Comme il nous paraît impossible que tous ces gens ne sachent pas lire, on va supposer qu’ils se sont laissés aveugler par leur détestation – légitime – du sort fait par l’Etat d’Israël aux Palestiniens et par la petite phrase magique de Dedaj sur le-mot-qu’il-ne-faut-surtout-pas-prononcer-mais-qu’on-prononce-quand-même mais que, ayant pris connaissance de notre analyse, ils vont promptement soit revenir sur leurs déclarations de soutien, soit retirer ce texte de leurs sites respectifs, si ce n’est déjà fait.

      Et voilà. On croyait dénoncer Faurisson, et finalement on excommunie rezo.net et des gens qui y ont été référencés à un moment donné. Ça me semble l’illustration parfaite, par l’absurde, de la position de Chomsky.

    • Il ne s’agit même pas de réclamer leur censure, simplement s’ils se font censurer, on ne va pas se battre pour eux non plus. Tout comme on n’a pas à se battre pour la liberté d’expression de Laurence Parisot si l’Humanité refusait de lui ouvrir ses colonnes pour une tribune où elle fustigerait le « coût du travail ».

    • @baroug : ça s’appelle l’hypertexte. J’ai suivi un lien depuis le texte de Brasiers et Cerisiers, lien qui est clairement fourni en support à la démonstration évoquée ici (concernant la censure). Lequel site explique qu’il est lui-même « censuré » à cause d’un texte qu’il a écrit contre Le Grand Soir (lien interne au site). Et dans lequel rezo.net se retrouve in fine explicitement impliqué.

      Donc le texte référencé ici, via ses propres liens hypertexte, mène directement à un autre texte qui dénonce rezo.net et des gens qu’il a référencé ; dans une logique que je comprends bien comme de l’excommunication et de la censure (rezo.net se retrouvant tout de même associé très explicitement aux termes « négationnisme » et « antisémitisme ».

      Donc j’insiste, on assiste à la démonstration par l’absurde de la position de Chomsky : ne défendons pas la liberté d’expression, c’est facile il y a des affreux facilement identifiables ; sauf qu’en suivant un lien hypertexte dans ce texte, on découvre qu’on est nous-mêmes dans la liste des affreux antisémites et négationnistes.

    • Ah mais moi je réagissais pas à ta réponse, je sortais juste du texte une phrase qui me semblait juste. Pour le reste, je ne me sens pas d’attaque.

    • L’article ne dit pas « ne défendons pas la liberté d’expression », mais bien autre chose : à savoir qu’on constate sans arrêt que l’extrême droite couine qu’elle se fait censurer (cf. Le Pen allant sur toutes les télés pour se plaindre de la censure), et qu’on voit aussi plein de gens de gauche prendre leur défense au nom de la liberté d’expression alors même qu’ils ne défendent pas l’extrême gauche quand elle est elle-même victime de censure. On peut partager ou non ce constat, mais c’est un argument bien différent.

    • Deuxième argument où l’article me semble pertinent : l’envahissement, par des militants d’extrême droite, des trolls conspis, etc, des espaces créés par des militants de gauche. Cela aboutit à pourrir les discussions, à diviser les gens entre pro-"censure" et anti-"censure", et au final à dynamiter ces espaces — ce qui n’est pas forcément le but de chacun de ces trolls, mais est globalement nuisible.

      Ma réponse, apprise auprès d’@aris en 1995, serait de virer les nuisibles sans ménagement, en leur expliquant éventuellement qu’ils peuvent tout à fait s’éditer eux-mêmes sur leurs propres serveurs. Il y a une différence de taille entre protéger le droit de quiconque à s’exprimer sur Internet, d’une part, et, d’autre part, à leur en fournir les moyens en les accueillant dans nos espaces et en les laissant y agir à leur guise. (et par moyens je parle concrètement des serveurs et des sites, pas des logiciels comme #SPIP dont je me réjouis qu’il serve à tous)

    • On se retrouve dans une sorte de maccarthysme consensuel où il ne faut fréquenter que des gens qui eux-mêmes ne fréquentent que des gens qui ne font pas tousser le consensus mou qui m’a tout l’air d’être vachement sécrété par les classes dominantes, lesquelles ont, étrangement, lourdement tendance à monopoliser le crachoir pour leur profit, à distribuer allègrement les bons et les mauvais points et à hurler au loup dès qu’on émet des doutes sur la simple qualité des pseudoarguments si allègrement assénés.
      Ce qui ne serait pourtant pas trop grave si cette tendance n’avait fini par devenir une sorte de réflexe mental pavlovien du type : « t’es d’accord avec moi ou tu dégages », ce qui érige en censeur à peu près tout le monde et n’importe qui, transformant l’agora du web en une vaste fumisterie à excommunier tout ce qui n’est pas mainstream.

    • Voilà, @monolecte, c’est binaire : si tu ne donnes pas aux fafs toute la place qu’ils veulent chez toi, c’est que tu es mccarthyste du consensus mou du bienpensant politiquement correct pavlovien. Super.

    • Pas d’accord @monolecte ! Marre de supporter cette espèce de glue puante de #confusionnisme sur le net, comme ailleurs. Merde alors, on perd beaucoup d’énergie et de temps, qu’on pourrait utiliser autrement, pour veiller et dénoncer les ruses de l’extrème-droite qui voudrait bien se refaire une virginité, mais purée de crottes d’oiseaux, il est nécessaire de le faire !
      Il est nécessaire de refuser définitivement ses colporteurs ! De retracer les lignes à ne pas franchir, claires, précises. Des mecs comme Collon, cheval de Troie fasciste, qui mêlent les genres gauche/extrème-droite tout en masquant leur finalité destructrices sont particulièrement insupportables. Refuser de les distinguer pour les plus jeunes qui ne voient pas la différence est criminel ! Leur but est bien de prendre le pouvoir en mettant à bas toute pensée créatrice de gauche.
      Franchement, je doute que tu aies lu le texte en lien, car ce n’est pas possible que tu es cette réaction !

    • L’extrême droite n’existe que parce qu’on en parle. Et... il ne reste plus qu’à déterminer qui est le « on » pour savoir à quoi peut servir l’extrême droite.
      J’ignore pourquoi, comment, mais nous sommes en train de prendre conscience du faible pouvoir que nous avons, nous, là, à croire qu’Internet est un contre-pouvoir. Le pouvoir, il est toujours dans la télé, dans les journaux quotidiens. Il suffit de voir autour de soit, tous ces glands qui ne jurent que par le consumérisme. Ils existent ces gens, pour de vrai, et ils sont plus nombreux que nous ! Vraiment ! Partout ! Et ils ne croient que ce qui est dans le poste. Même ma femme trouve que je suis sectaire, juste parce que j’exprime des idées tranchées sur tel ou tel sujet et que j’insulte Jupadas à chaque fois que j’ai le malheur de le voir. Tout à l’heure, j’expliquais l’obscenité de cette émission hier soir qui tentait de nous faire pleurer sur ces pauvres riches qui ont dû faire leurs preuves dans la vie suite à un malheur... Ok, ils ont du malheur, mais il vaut mieux être une femme riche et perdre son mari à 35 ans, qu’être une smicarde et perdre son mari de la même façon... Bon, voilà, impossible de causer avec quiconque de ce genre de choses, parce que tout le monde s’en fout ! ! ! Ici, c’est survivance et consommation. Tiens, autre preuve. Les enseignes de hard discount... Faut voir le rayon « biscuits ». Que des saloperies avec pleins de chocolat crêmeux, de ceci cela... à base de toutes ces saloperies industrielles pour « que ça coûte moins cher et que ça se conserve ». Pourtant les pauvres, y pourraient la faire frugal, juste des petits beurres... pas cher et tout... mais... 1), les petits beurres sont chers parce que c’est le seul truc du rayon confectionné avec du vrai beurre, et en plus, 2) c’est trop simple, on veut jouir nous aussi, et bouffer des trucs compliqués parce que ça fait riche.

      A part ça, l’extrême droite... Agnès reste engluée dans l’attaque des « nous à Reflets » qui eux même restent englués dans leur visite à Auschwitz. Parfois, les grilles de lecture deviennent dogmatiques et perdent en pertinence... Je pense que cette attaque est une énième preuve que les gauchistes sont des cons qui ne savent que se prendre la tête entre eux... faute de mieux.

      Aussi, Hollande a bien raison de se montrer sectaire à l’égard de sa gauche. Le personnel politique se fout des idées, il est professionnalisé et répond donc positivement à tous les stimuli managérials : la carotte et le baton. On pouvait être étonné de le voir aussi intransigeant à l’égard du PC et du FdG ensuite... mais les faits lui ont donné raison. La majorité se contrefout de tout ce qui n’est pas adoubé par le 20h.

      Qui c’est qui croyait que le 20h allait disparaître déjà ?

    • L’extrême droite n’existe que parce qu’on en parle.

      Ah chouette, l’extrême droite va disparaitre parce qu’on ne va plus en parler. Et supprimer tous les crapauds empêcherai les séismes ?
      Pff, autant il faut savoir générer des points porteurs de valeurs collectives, et je tente d’éviter pour cela le cynisme, autant nommer et contrer l’extrème-droite me parait une nécessité et l’enjeu majeur des groupes qui se disent anarchistes ou de gauche et qui ont tendance a ne rien comprendre des organisations politiques et de leur façon d’agir !

      Au besoin, je donnerais des exemples, mais il parait qu’il ne faut pas en parler !

    • Je me laisse aller à la facilité, je le reconnais, par le cynisme. Pas la capacité à faire plus. Ceci dit, ce qui m’importait, c’était la considération autour du « on ». Dans quelle mesure est-il pertinent pour une publication de commander un sondage mensuel sur la popularité du FN si elle ne fait pas la même chose pour... disons... au hasard... le Front de Gauche... Après tout, des gens qui se sentent proches des écolos ou des gauchistes, il doit y en avoir. Peut-être même qu’il y en a plus que pour les idées du FN. Mais on n’en fera pas des sondages hebdomadaires.
      Et donc, si nous là, on fait comme les « on », aka « ceux qui nous informent par voie de sondages réguliers », on réagit comme les taureaux face au chiffon rouge, et on se tape la tête contre les murs en gémissant que l’extrême droite y faut lutter contre parce que l’extrême droite est méchante et que quand on a fréquenté Auschwitz, on sait où est le diable (coucoukitetoa :-) ).

      C’est toujours la même musique, comme ce fut le cas exténuant à partir de 2007 : chiffons rouges après chiffons rouges, on ne se retrouvait plus qu’à se positionner « contre ».

    • Quand la liberté d’expression devient liberté de pression. A la base, je prônais, mordicus, la première. Mais à force de perdre beaucoup d’énergie à réguler, à force de voir des sites se faire envahir à tel point qu’on ose plus y foutre les pieds de peur de se les prendre dans un tapis pas persan pour un sous, bah il faut trouver des solutions. Et cet entêtement qu’ont l’extrême droite, les pro-colonialistes et autres conspi à squatter des sites qui ne souhaitent pas les accueillir a un nom : le trollage. Une seule réponse : don’t feed the trolls. Alors oui je suis pour la liberté d’expression de mes ennemis... mais sur leurs sites. Et je retrouverai ainsi avec plaisir celles et ceux avec qui on pourra débattre, ne pas être d’accord mais sans avoir envie de vomir.

    • La liberté d’expression, c’est pour quand on exprime des idées et que l’on souhaite le débat, pas pour éructer et chercher la baston :

      Charte du Monolecte
      Pour commenter ici :
      – Pas d’attaques personnelles
      – Pas de hors-sujet (type troll)
      – Pas de comportements agressifs
      La diversité des opinions est la bienvenue tant qu’elle respecte ces 3 petites règles simples et faciles à comprendre et retenir.
      Et don’t feed the troll !

    • Pour ma part je n’arrive pas à comprendre comment on peut se sentir « envahis » par des trolls. Soit ce qu’ils disent est absurde et on balaie, soit c’est construit et on contre-argumente.
      L’argument du manque de temps me navre.
      Si on ne veut pas s’engager dans la bataille idéologique, effectivement on reste en circuit fermé entre nous bien au chaud, et vogue la galère...

      Moi qui aime bien le débat, je suis frustré, je n’arrive pas à en susciter, même les trolls ne viennent pas chez moi. Je ne sais si c’est parce que je suis illisible ou insipide, peu importe, dommage je suis plein d’énergie :-)
      Au service militaire, mon binôme était un jeune bourguignon embrigadé dans la mouvance catholique extrémiste St Nicolas du Chardonnay qui participait à des commandos anti-IVG et autres subtilités du genre.
      Ensuite pour mon premier boulot d’informaticien, mon collègue était adepte des bouquins d’Alain Soral, Houellebecq, Marc Edouard Nabe et autres joyeux lurons de la haine ordinaire et du nihilisme snob.
      Pour mon deuxième boulot, j’étais là avec un militant actif du bloc identitaire dont le look proche de l’archétype du skin ne devait rien au hasard.

      A chaque fois on avait en commun quelques réflexes face au mainstream, la presse, le système, le politiquement correct, on arrivait à discuter un peu avant de nous crisper sérieusement sur nos divergences. Mais je prenais quand même une certaine satisfaction à les mettre en face de leur propre haine et leurs fantasmes, et à les ébranler dans leur conviction..
      On ne peut rien quand ils sont en meute, mais échanger quand ils sont isolés n’est pas complètement inutile, moi je le vois comme nécessaire... Il y a quand même un humain derrière chaque troll...

    • (HS : lol, s’il mettait Nabe dans le même sac idéologique que Soral et Houellebecq — qui eux-mêmes n’ont aucun rapport —, c’est un bel exemple de confusionnisme et de peu de culture.)

      Sinon je suis d’accord avec @fil. Si c’est pour faire des vraies phrases, et qu’il n’y a pas envahissement (genre les autres ne peuvent plus parler des sujets de départ), on peut discuter avec tel ou tel personne « trollesque ». Mais si c’est pour se faire insulter et avoir des suites d’injonctions copier-coller, voire de phrases grammaticalement illisibles comme celles de notre poutinophile d’ici, alors je suis désolé mais c’est facile de se créer un blog quelque part ou d’en héberger un soi-même et répondre sur son endroit : il y a les liens hypertextes pour ça, si on veut pointer à quoi on répond sur un autre site.

      Il y a une différence entre dire que tous peuvent s’exprimer, et les inviter à discuter dans notre salon. On ne demande pas à fermer leurs blogs, que je sache. (Mais je suis conscient qu’il y a aussi un biais, car quelque soit notre bord, exprimer ses idées sur son petit blog que personne ne connaît a moins d’impact que d’aller discuter sur des sites connus existants. Ça vaut pour tout le monde.)

    • Ben oui, yen a plein des mauvais lecteurs... :)

      Et surtout des gens qui n’arrivent pas à comprendre que : « les ennemis de mes ennemis ne sont pas forcément mes amis. »
      Et que donc ce n’est pas parce qu’une personne a les mêmes griefs que toi sur tel ou tel point (Israël ou autre) que c’est à mettre tout dans le même panier.

      Mais bon, les fans conspiros aiment bien tout mélanger... c’est la Réconciliation de tous les Dissidents du Système tu vois (- rires -).

    • Je ne suis toujours pas convaincu par cet article (même si évidemment comme tout le monde je fais gaffe et je choisis les gens avec qui je travaille), essentiellement parce qu’il mélange tout et n’importe quoi ; et parce que j’en ai vu d’autres auparavant avec les mêmes démons.

      – On démarre sur Chomsky et l’affaire Faurisson, puis on se demande s’il faut « héberger les fachos », alors que Chomsky, que je sache, ne fréquente personne de réellement infréquentable sur Zmag et autres publications. Donc je ne comprends pas comment on peut opposer Chomsky à ce qui se dit par la suite. Sauf si on invente un débat totalement artificiel (Chomsky milite-t-il pour que ZNet héberge Faurisson ?).

      – Évidemment, ce genre de texte prétend assez rapidement décrire nos propres expériences, et on se projette tous avec nos propres choix, nos propres supports, ce qui permet à nouveau de tout mélanger : associations où l’on choisit tout de même avec qui on veut militer, manifestations publiques où la possibilité de choisir est déjà plus faible, sites Web d’un groupe identifié, site de débat d’idée et carrément réseaux sociaux. La question devient totalement farfelue si on se demandait s’il faut refuser de s’exprimer sur Twitter parce qu’on y trouve des flux parfaitement dégueulasses. Je pense qu’on est pourtant ici dans ce genre de glissement de la discussion.

      – Autre mélange des genres : on passe de l’antiimpérialisme à l’antisionisme aux actions sociales locales et inversement, comme si les questions qui se posent sont les mêmes. Ça revient à admettre que ceci est une question logique : ah ah, si je refuse d’aller militer avec Coppé sur les questions sociales en France, pourquoi j’accepterais de fréquenter des sympathisants du Hezbollah libanais (qui n’est pas non plus un mouvement politique libertaire très progressiste) dans les manifestations contre les crimes israéliens ?

      – De plus, ce texte s’inscrit dans une longue tradition pénible avec son name-dropping de l’affreux, sans trop de précisions, sur le ton de l’évidence, sauf qu’il est ensuite explicitement reproché aux personnes dénoncées non pas d’« être fascistes », mais de « fricoter avec les fascistes ». Je veux bien, mais du coup le name dropping permet de conchier, ici, Chouard, Bricmont et, en suivant un seul lien, Rezo.net et d’autres personnes qui y étaient référencées régulièrement.

      Ce faisant, si la logique d’excommunier publiquement les gens se base sur leurs fréquentations et non sur le fait qu’ils soient eux-mêmes fascistes, pourquoi encore citer ce négationniste de Chomsky ? Ce type était copain avec Serge Thion et a pétitionné en faveur de Faurisson. C’est pourtant la logique de ce texte (les gens que le texte cite nommément se voient, généralement, reprocher d’avoir fait des choses bien moins graves que ça), alors j’aimerais savoir s’il faut aussi qu’on cesse de citer Chomsky ?

      – Et tout cela dans une saine ambiance de dénonciation d’antisémites qui se déguiseraient en pseudo-antisionistes. Mais enfin c’est pas nouveau et c’est un sujet souvent très discutable, alors que c’est toujours présenté sur le ton de l’évidence. J’ai déjà indiqué que ce texte dénonce Chouard, Collon et Bricmont comme infréquentables, qu’en un seul lien ça dénonce par association Le Grand Soir, Rezo.net, Chroniques du Yéti, Viktor Dedaj, Olivier Bonnet, Emcee, Saïda Churchill, Romain Bouteille, Noam Chomsky, Bénédicte Desforges, Philippe Sage… et que tout le monde est encore en train de parler ici sur le ton de l’évidence de ce qu’il faut faire « en général » contre les fachos et les conspis. Quoi, on est bien d’accord, alors, tous ces gens sont infréquentables et ce qu’ils font est équivalent à soutenir Faurisson ?

      Mais j’en ai vu passer d’autres, croyez-moi. Finkelstein, je peux vous trouver des tonnes de textes expliquant qu’il est d’évidence antisémite. Ménargues est-il encore fréquentable ? Atzmon ne me passionne pas (Angry Arab le qualifie clairement d’antisémite, perso j’évite de le référencer), mais il est préfacé par Bricmont (hop, antisémite aussi) et, aux États-Unis, défendu par John Mearsheimer (antisémite évidemment). Edward S. Herman vient de publier un article intitulé « Beyond Chutzpah » (comme le pamphlet antisémite de Finkelstein ?). Ben non, l’évidence n’est dans ces cas qu’une mode ou, plus certainement, une option politique, et le name-dropping est dangereux (et dégueulasse).

      Sans trop de surprise, le texte référencé qui dénonce LGS, rezo.net et Saïda-Churchill-compagne-de-Romain-Bouteille suinte de foutaises gentiment sionistes. C’est un gros non-dit, dans ces discussions, tout de même, que d’accepter de se faire dicter des listes de gens infréquentables au motif qu’ils seraient de faux-antisionistes (mais de vrais-antisémites) par des gens qui ont des idées que, pour ma part, je juge obscènes sur le sujet.

      Vous n’imaginez pas le nombre de listes d’exclusion publique d’extrême-gauche que je vois passer dans lesquelles il est explictement reproché la fréquentation de sympathisants du Hamas ou du Hezbollah (ou d’autres partis palestiniens, syriens, libanais). Merci de fournir une liste des gens fréquentables par un authenthique militant d’extrême-gauche au Moyen-Orient.

      Bref, pour un contre-exemple évident (Faurisson), je vois passer quotidiennement des listes d’exclusions basées toujours sur les mêmes arguments, mais qui contiennent systématiquement des gens présentés comme à l’évidence antisémites et infréquentables, et c’est soit sur des accusations par association, soit sur une lecture très tendancieuse (de manière assez transparente : d’inspiration sioniste) de ce qu’ils écrivent.

      – Après, je ne suis pas plus naïf qu’un autre. Quand il commence à y avoir trop de signaux bizarres, des contacts pénibles, je fais attention et je limite les référencements. Je ne cherche pas à rencontrer certaines personnes et je refuse des invitations à certains groupes. Mais le côté « évident » des listes de noms qui circulent me fait chier, et les accusations par association sont très dangereuses. Quant aux accusations émises par des gens qui puent le sionisme mou, elles n’ont rigoureusement aucun intérêt ; l’idée même de discuter sur la base des imputations par les faussaires sionistes est clairement inacceptable.

      – Pour une raison qui m’échappe, l’imputation d’antisémitisme (souvent discutables ou polémique) est la seule qui semble justifier les listes de dénonciations qui circulent sur le Web gaucho. Pourtant il y a des tripotées d’autres raisons d’exclusion dans les milieux pro-palestiniens : un ou deux États, reconnaissance ou non d’Israël, quelles frontières, rapport à la violence, rapport aux régimes autoritaires, collaboration avec des militants israéliens, etc. Historiquement ce sont des thèmes très clivants dans ces milieux. C’est très sérieux et grave. Si tu veux que des gens refusent de se fréquenter et travaillent ensemble, tu abordes ces sujets frontalement. Tu verras les exclusions et les « ah non c’est vraiment pas possible de donner la parole à ces gens-là ». Tu dois certainement savoir que Chomsky est à la fois dénoncé sérieusement comme antisémite et comme crypto-sioniste.

      Sans compter évidemment les autres sujets clivants qui ont toujours bien planté tous les mouvements anti-impérialistes (Serbie, Libye, Syrie…). À chaque fois de belles occasions de voir surgir ces belles listes d’excommunications (pro-russes, pro-dictature…) plus ou moins teintées d’accusations de conspirationnisme, de complaisance avec les fascistes ou, allez, avec les antisémites.

      – Et je signale que je bloque dans mes propres flux les gens que je juge trop graves (le cas pathologique évoqué sur Seenthis est bloqué depuis belle lurette), comme je bloque aussi préventivement tous les abrutis sionistes que j’identifie (« la seule démocratie de la région, blah blah », hop bloqué).

      – Bref, on nage en pleine confusion parce que ce texte mélange totalement différents niveaux de réflexion (liberté d’expression, liberté académique, sites collectifs, réseaux sociaux, associations, manifestations publiques…), différents types de personnages, différents types d’endroits et de supports, et qu’il accumule les non-dits ou les raccourcis dangereux.

      C’est toujours le même piège quand on parle de « liberté d’expression » : partir des cas les plus graves et les plus avérés (Faurisson, des fois qu’on aurait un doute), pour ensuite faire de grandes théories. Alors que justement la difficulté est qu’on n’est que rarement dans l’évidence (même si accoler Bricmont à Faurisson dans le même texte, sur le ton de l’évidence, est un raccourci bien pratique). Le principe de « ligne rouge » qui sous-tend toujours ce genre de discussion est pénible dans la pratique : il y a rarement la même perception de la ligne rouge dans nos milieux, notamment en matière d’anti-impérialisme et d’antisionisme, et on a souvent tendance à se faire dicter la position de la ligne rouge par des gens qui sont déjà, pour moi, du mauvais côté de la ligne.

    • Juste une contextualisation rapide pour expliquer mon commentaire. Je parlais de mon expérience d’ex modératrice d’indymedia. Ces sites sont la proie de groupes, pas si nombreux, qui se livrent à une guerre de publications et commentaires entre eux, sorte de jeu à qui ne se fera pas modérer. Autour du conflit israelo-palestition, autour des fascistes rouges, autour de... que sais-je encore. Je n’y mets presque plus les pieds, et pourtant c’est un super outil...
      Voici un exemple de ce que provoque la même publication d’article sur indy nantes (pour paris c’est pire...) : https://nantes.indymedia.org/article/27075

    • @Simplicissimus
      <HS> : oups, ou plutôt hips.. Merci pour la correction... St Nicolas du Chardonnet, à votre santé m’ssieurs-dames, il faut dire que le manant en question venait d’une famille de viticulteurs de Nuits St Georges (et véridique : depuis plusieurs générations, l’ainé était officier militaire et reprenait de l’exploitation viticole à sa retraite, le second rentrait dans les ordres.... Coup de bol pour lui (?) il était l’aîné, et il était le premier à déroger à la règle en faisant un BTS d’oenologie après avoir foiré St Cyr..) </HS>

  • Le gouvernement plaide pour un contrôle accru des outils de surveillance
    http://www.numerama.com/magazine/25264-le-gouvernement-plaide-pour-un-controle-accru-des-outils-de-surveill

    Dans ses mesures dédiées au numérique, le gouvernement a défendu l’ajout dans la liste des technologies et des biens à double usage des outils numérique permettant une surveillance d’Internet. Selon Jean-Marc Ayrault, les 40 pays signataires de l’Arrangement de Wassenaar ont été notifiés des intentions françaises de contrôler plus fortement ces technologies.

    Les biens et les technologies à double usage désignent tout produit pouvant être utilisé à des fins civiles et militaires. L’exemple classique en la matière est l’énergie nucléaire, qui peut servir à la production d’électricité ou à fabriquer des bombes. La frontière entre les deux applications possibles est souvent mince, voire très floue. Les craintes occidentales à l’égard du programme nucléaire iranien en sont la preuve.

    Or dans le domaine des nouvelles technologies, il existe aussi des biens et des technologies ayant un double usage. C’est par exemple le cas de la technique de l’inspection profonde des paquets de données (DPI, pour deep packet inspection). Le DPI peut servir à analyser le trafic afin de répondre à des objectifs commerciaux, en observant les attentes des internautes afin d’y répondre plus efficacement.❞

    #Internet #surveillance #Ayrault

  • Vu de l’intérieur : un détenu nous montre son quotidien dans une prison pour sans-papiers | The Observers
    http://observers.france24.com/fr/content/20130301-vu-interieur-detenu-nous-montre-son-quotidien-une-priso

    Un détenu sans-papiers a réussi à nous faire parvenir des images de son centre de rétention à Corinthe, en Grèce. Photos à l’appui, il nous raconte le quotidien de centaines d’immigrés illégaux emprisonnés avec lui et dénonce des conditions de détention éprouvantes.

    Les arrestations d’immigrés clandestins se sont multipliées depuis le milieu de l’année 2012 en Grèce : en août, un coup de filet de la police, baptisé « Xenios Deus », avait permis d’arrêter 7 000 immigrants venant principalement d’Afrique et d’Asie en moins de 72 heures à Athènes.

    Amnesty International avait dénoncé à ce moment-là les conditions de détention des sans-papiers, certains clandestins restant même en prison après avoir purgé leur peine. Pourtant, les prisons grecques sont pleines à craquer, et le gouvernement a dû construire trente nouveaux centres de rétention à Athènes, certains sur des anciens sites militaires.❞

    #centrederétention #sanspapiers #prison #Grèce

  • Fichage des élèves : peut mieux faire
    http://www.politis.fr/Fichage-des-eleves-peut-mieux,20958.html

    Le gouvernement a supprimé les sanctions aux parents en cas d’absentéisme, mais un fichier de recension des élèves absents reste en vigueur.

    Il y a des jours où on aimerait vraiment que le gouvernement fasse montre d’un peu plus de cohérence. Le 31 janvier, les professionnels du social et de l’éducation se réjouissaient, à juste titre, de la publication au Journal officiel de l’article de loi abrogeant la « suspension des allocations familiales en cas d’absentéisme scolaire ». Une mesure contenue dans la loi dite Ciotti (2010) et la loi Prévention de la délinquance (LPD 2007), deux tests emblématiques de la politique de « prévention » façon Sarkozy. François Hollande, qui s’était engagé à annuler cette sanction inepte, a donc tenu sa promesse électorale....

    ...Les militants s’inquiètent cependant de l’oubli – volontaire ou non – des fichiers d’absentéisme que les maires sont tenus de constituer au nom d’une vaine prévention de la délinquance et de la récidive. En finir avec la logique répressive impliquerait de les supprimer et d’abroger l’ensemble des mesures coercitives de la LPD.

    On n’en est malheureusement pas encore là. Le fameux « secret partagé » obligeant les travailleurs sociaux, les professionnels de l’enfance en difficulté, de la protection judiciaire de la santé et de l’éducation à communiquer leurs informations sur les cas « difficiles » (enfants et parents) aux responsables de la sécurité (maire, police, justice) est toujours en vigueur. Il n’est nullement question de remise en cause de ce cortège de mesures répressives que les professionnels n’ont cessé de dénoncer depuis 2007.

    #LPD #Loi Ciotti #prévention_délinquance #fichage_social # #secret_partagé #Collectif_d'assistantes_sociales #Cosmo #anti_delation

  • 648 nouvelles caméras de surveillance à #Toulouse, principalement dans le métro - France 3 Midi-Pyrénées
    http://midi-pyrenees.france3.fr/2013/02/15/646-nouvelles-cameras-de-surveillance-toulouse-principalement-

    La commission des Libertés Publiques de la Ville de Toulouse, mise en place en novembre 2012 par le maire Pierre Cohen, vient d’indiquer dans un communiqué avoir donné un avis favorable à l’installation de 648 nouvelles caméras (principalement dans le réseau Tisséo) et demandé le retrait de 2 caméras installées dans le centre-ville jugées inefficaces.

    #SoSu #surveillance #vidéosurveillance

  • « Si je déclare mon accident du travail, je perds 250 euros ! » | Humanite
    http://www.humanite.fr/social-eco/si-je-declare-mon-accident-du-travail-je-perds-250-515414

    Spie Batignolles, poids lourd du BTP français, se vante d’avoir mis en place avant tout le monde une politique de « zéro accident du travail ». Ses chantiers affichent des taux deux fois inférieurs à la moyenne du secteur. En fait, tout est fait pour inciter les salariés accidentés à garder le silence, comme le prouvent des documents internes que nous publions.

    Avec publication, en pdf, d’une note interne de novembre 2011 attestant de la suppression des primes non seulement à celui qui aurait un accident du travail, mais aussi à tous les membres de l’équipe dans laquelle il travaille.

  • Reporterre.net - La police de M. Valls range les mouvements écologistes parmi les dangers publics‏
    http://www.reporterre.net/spip.php?article3855

    Les services de renseignement de la police ont reçu récemment comme instruction de suivre « au plus près » les entreprises en difficulté afin d’anticiper une éventuelle « radicalisation » de mouvements sociaux, selon une note de service.

    « Dans un contexte économique dégradé qui touche l’ensemble des territoires, il est important de suivre au plus près la situation des entreprises et filières fragilisées, ou susceptibles de le devenir », explique cette note du directeur central de la sécurité publique (DCSP), qui fixe les objectifs prioritaires de la sous-direction d’information générale (SDIG, ex-RG).

    Ce document, daté du 30 janvier et transmis aux différents directeurs départementaux de la sécurité publique (DDSP), souligne la nécessité « d’anticiper » les mobilisations, ainsi que « les risques d’incidents » ou d’éventuelles « menaces sur l’outil de production en cas de radicalisation d’un conflit ». Depuis plusieurs mois, le contexte social s’est détérioré en France, avec plusieurs annonces de suppressions de postes dans différents secteurs (PSA, Renault, Petroplus...).

    #contestation #répression #Valls #sécuritaire #police

  • In Conversation with Raoul Vaneigem | e-flux
    http://www.e-flux.com/journal/in-conversation-with-raoul-vaneigem

    Hans Ulrich Obrist : I just visited Edouard Glissant and Patrick Chamoiseau, who have written an appeal to Barack Obama. What would your appeal and/or advice be to Obama?

    Raoul Vaneigem: I refuse to cultivate any relationship whatsoever with people of power. I agree with the Zapatistas from Chiapas who want nothing to do with either the state or its masters, the multinational mafias. I call for civil disobedience so that local communities can form, coordinate, and begin self-producing natural power, a more natural form of farming, and public services that are finally liberated from the scams of government by the Left or the Right. On the other hand, I welcome the appeal by Chamoiseau, Glissant, and their friends for the creation of an existence in which the poetry of a life rediscovered will put an end to the deadly stranglehold of the commodity.

    HUO: Could we talk about your beginnings? How did your participation in situationism begin, and what was your fundamental contribution? At the outset of your relationship with the SI, there was the figure of Henri Lefebvre. What did he mean to you at the time? Why did you decide to send him poetic essays?

    RV: I would first like to clarify that situationism is an ideology that the situationists were unanimous in rejecting. The term “situationist” was ever only a token of identification. Its particularity kept us from being mistaken for the throngs of ideologues. I have nothing in common with the spectacular recuperation of a project that, in my case, has remained revolutionary throughout. My participation in a group that has now disappeared was an important moment in my personal evolution, an evolution I have personally pressed on with in the spirit of the situationist project at its most revolutionary. My own radicality absolves me from any label.

    #situationnistes #Vaneigem #anarchisme #spectacle

  • Quelques représentations genrées de l’autre sexe chez des enfants de six ans

    Depuis deux ans, le Planning Familial (#MFPF) intervient dans l’école et notamment dans une classe de Cours Préparatoire (CP) accueillant des enfants de six ans. Lors d’une des deux interventions, la situation suivante est proposée : « Imaginez que pendant votre sommeil, un magicien ou une magicienne vous transforme en garçon (respectivement fille). Le matin lorsque vous vous réveillez, quelle est votre réaction ? Qu’est-ce qui est mieux ou moins bien ? Qu’est-ce que vous pouvez faire que vous ne pouviez pas faire avant ? Qu’est-ce que vous ne pouvez plus faire ? ». Les élèves sont répartis en deux groupes non-mixtes avant un temps de synthèse collective qui permet notamment d’interroger certaines des affirmations énoncées lors de l’activité à la lumière de l’expérience de chacun(e).

    Le groupe des filles
    Lorsqu’on est une fille et qu’on se réveille garçon, les points négatifs sont :

    - J’ai moins de choix pour m’habiller (pas de jupes, de collants, de bracelets).
    – Je dois me battre et taper, les autres auront peur de moi et j’aurai moins d’amis.
    – Je devrai me raser.
    – Je ne pourrai plus avoir des jouets de fille.
    – Je ne pourrai plus m’entraîner à m’occuper d’enfants en jouant à la poupée.

    Lorsqu’on est une fille et qu’on se réveille garçon, les points positifs sont :

    - Je n’aurai pas de bébé dans le ventre, je serai tranquille, je n’irai pas à l’hôpital.
    – Je n’aurai pas de mari.
    – Je n’aurai pas besoin de me coiffer.
    – Je pourrai faire pipi debout.
    – Je courrai plus vite.
    – J’aurai un zizi.
    – Je pourrai avoir des jouets et des habits de garçon.
    – Je pourrai avoir les cheveux courts.

    Le groupe des garçons
    Lorsqu’on est un garçon et qu’on se réveille fille, les points négatifs sont :

    - Je devrai porter des jupes et on verra ma culotte.
    – J’aurai des seins et c’est trop gros.
    – J’aurai des seins et on va se moquer de moi.
    – J’aurai des bébés et après il faut s’en occuper.
    – Il faudra enlever ma culotte pour faire pipi.
    – Il faudra mettre du rouge à lèvres, du maquillage et toujours se coiffer les cheveux.
    – Je ne pourrai plus jouer au basket.
    – Il faudra se coucher plus tôt.
    – J’aurai moins de force.
    – J’aurai moins d’intelligence.
    – Je ferai moins de sport.
    – J’aurai plus peur.

    Lorsqu’on est un garçon et qu’on se réveille fille, les points positifs sont :

    - Je serai sage à l’école.
    – Je pourrai être amoureux de Théo.
    – Je pourrai faire des bisous à Thibault.
    – Je pourrai porter des bijoux.
    – Je pourrai faire de la cuisine.
    – Je pourrai faire des bisous.

    #éducation #sexisme #genre

    • Tellement édifiant qu’il faudrait l’encadrer dans toutes les lieux d’éducation (à hauteur d’adulte) ! Ça montre bien à quel point les enfants ont intégré les stéréotypes, malgré leurs désirs parfois contraires. Effrayant ce « j’aurai plus peur » !

      Et je me rends compte aussi avec quelle liberté j’ai personnellement pu piocher dans ces listes, faisant fi des règles sociales, pour me construire l’identité qui me convenait.

    • Il m’a fallu tellement de temps pour m’émanciper de ces clichés et j’y bosse toujours. Et chaque jour, je découvre de nouvelles limites sociales. Que je dois déconstruire. Un peu comme le : « mais tu fais du vélo toute seule ? », où il est rapidement apparu que les gens s’inquiétaient moins des voitures qui me rasent les mollets pour rigoler ou qui me klaxonnent pour m’encourager que du fait qu’une femme seule dans la campagne est forcément exposée, dans tous les sens du terme.

    • Incroyable que ces garçons associent qu’être une femme ce serait pouvoir (enfin ?) donner de l’affection,( faire des bisoux, aimer) cela suppose-t-il qu’être un homme c’est ne pas en donner ? Un « Les hommes ne pleurent pas » comme un « les hommes n’éprouvent rien » bien ancré, comme c’est triste.

  • La domination adulte - Les mots sont importants (lmsi.net)
    http://lmsi.net/La-domination-adulte

    Une domination sociale n’est jamais aussi efficace que lorsqu’elle nous apparaît comme « naturelle » et demeure en grande partie invisible. Les multiples rapports de domination qui structurent notre vie sociale sont visibles à des degrés divers : certains sont connus et reconnus (la domination masculine par exemple), d’autres ont été mis en évidence mais restent en partie cachés (on pourra citer la domination culturelle et symbolique). On sait aussi que mettre au jour un rapport de domination ne suffit en rien à le faire disparaître, mais c’est pourtant une étape nécessaire : il faut prendre conscience de quelque chose pour pouvoir commencer à lutter contre. Or il existe au moins un type de domination qui reste aujourd’hui presque totalement invisible, que nous côtoyons pourtant tous les jours, et pour lequel nous avons tous été à la fois dominé et dominant : il s’agit de la domination exercée par les adultes sur les enfants.

    • Ah là là, les ravages de Bourdieu.... La sociologie réduite à la dimension verticale de la domination.... Quand on pense à la richesse de la pensée de gauche avant les usurpateurs (Bourdieu, Foucault....), qui ont mis de grands mots et surtout de l’inconscient sur des phénomènes autrefois bien plus simples à comprendre, où l’économique était quand même, la plupart du temps, à la source de toutes les causalités... La domination des adultes sur les enfants est la dernière énorme connerie qui permet de jeter le bébé avec l’eau du bain. Comme si l’utopie devait absolument se réaliser maintenant et qu’éduquer des mômes pouvait éviter les contraintes. La centralité de l’"épanouissement" est une belle connerie. L’appauvrissement intellectuel exercé par cette « pensée »-là est sans limite, et nous conduit pas mal à ce que l’on connaît aujourd’hui... Un monde de consommateurs, pourtant critiqué autrefois, mais par des penseurs d’une autre trempe, Vance-Packard par exemple, et tant d’autres. Il faut vraiment oublier nos penseurs français....

    • Je n’entre vraiment plus dans le jeu du on/off intellectuel. Je suis moi-même une mère sévère parce que mon job est d’éduquer ma fille à entrer dans la société des humains, quoi que je puisse penser de cette société par ailleurs.
      Par contre, il se trouve que je me questionne aussi tout le temps par les modalités mêmes de mon éducation, par l’usage d’une forme de violence que je n’ai déjà vraiment jamais tolérée pour moi-même et qu’il me semble suspect de tolérer pour les autres.
      C’est juste un axe de pensée, le creusement d’une réflexion sur le sens de la relation que l’on établit avec ses proches et la manière dont on construit les liens. Si je balance un lien ici, c’est toujours pour alimenter mon débat interne et pas forcément parce que je souscris, tout ou en partie, aux idées développées par l’auteur.

      Je n’aime pas la chosification des gosses, la manière aussi dont d’autres parents se projettent dans leur progéniture pour transcender leurs propres échecs, les parents parfaits me gonflent, les agendas de ministre des mouflets me tétanisent et j’oscille en permanence entre la négociation bienveillante et le totalitarisme le plus arbitraire avec ma fille, pour des raisons que je m’efforce souvent de comprendre après coup.
      Je lutte contre des généralités réductrices quand j’en croise au fil des discussions, du genre : « je ne suis pas inquiet pour l’adolescence de mon fils, mais je ne supporte pas l’idée qu’un petit con va coucher avec ma fille ».

      Après, je ne goûte que modérément aux grilles de lecture uniquement tirées des trucmuches freudiens, nous sommes tous le fruit de multiples influences plus ou moins déclarées comme notre milieu, notre trajectoire, nos lectures et réflexions, nos expériences, nos échanges avec les autres, la normalisation à l’œuvre dans les médias (avec l’espèce de super coaching du monde par les M6 and co qui prétendent « éduquer » les masses à chaque geste et pensée de la vie quotidienne : comment acheter une maison, la décorer, faire la bouffe, élever ton gosse, niquer, etc., comme tout le monde !). Ce qui est certain, c’est qu’on si on ne prend jamais le temps de questionner nos certitudes, on finit forcément à vivre et à penser comme des porcs !

    • Tribune intéressante et troublante, même si elle peut donner l’impression que rien n’a été pensé depuis Libres enfants de Summerhill.
      Autant sur l’aspect « Comme si la société n’aidait pas déjà les hétérosexuel-les à avoir des enfants quand ils/elles ne le peuvent pas. Comme si, surtout, les enfants des familles hétérosexuelles étaient protégés de toute violence. Parce que, au moins aussi urgent que le débat sur l’homoparentalité, un vrai débat sur l’hétéroparentalité - ses normes, ses violences, ses tragédies - s’impose […] », j’adhère. Autant le développement de l’argumentation me laisse perplexe. L’auteur semble évacuer le fait que l’enfant est un individu en construction particulier contrairement aux autres dominés. Ce n’est pas un hasard, si l’auteur ne pousse pas le parallèle avec les autres dominations sur la question des luttes et des voies d’émancipation possibles, par exemple. De même, on vient bien les fondements et les objectifs des revendications d’égalité pour les autres dominés - les minorités ou les femmes (qui n’en sont pas une) -, autant ils paraissent moins évidents pour ce qui est des enfants. Et ce point qui indique aussi un peu les limites de l’analogie n’est pas développé non plus dans la tribune.

      Plus humoristiquement :

      [L’enfant] n’est jamais totalement maître de son temps et de ses activités car c’est en général toujours l’organisation et la volonté des adultes qui l’emportent (« on doit partir, tu joueras plus tard »).

      Hé, ce gars n’a pas d’enfants ! :)

      Sinon, ça me rappelle un livre sur des questions éducatives lu lorsque j’ai passé le concours d’instit’, qui résumait les principaux débats, dont celui de "l’enfant-citoyen". Ci dessous, ma prise de notes (à la hache donc) (je grasseye certains passages) :

      L’enfant peut-il être considéré comme un citoyen ? L’enfant possède des droits et jouit d’une existence juridique, attestés par la Convention des droits de l’enfant (adoptée par les Nations-Unies en 1989, ratifiée par la France en 1990), aboutissement d’une histoire des droits de l’enfant. Le débat porte sur le sens de ces droits : valeur réelle ou formulation de principe ?
      – Les droits de l’enfant sont une imposture. Il s’agit d’une déclaration de pure forme sans effets réels. En donnant des droits à l’enfant comme s’il était un adulte, la spécificité de l’enfance est paradoxalement niée. L’idée d’éducation, nécessité et droit, se fonde sur le fait que l’enfant n’a pas le même statut que l’adulte (censé être un individu libre, responsable et raisonnable). D’où cet autre paradoxe : « Le droit à l’éducation signifie que l’enfant a le droit de devenir un citoyen et, par conséquent, qu’il ne l’est pas encore ».
      – Les droits de l’enfant ne sont pas une imposture. Les droits de l’enfant ont le même caractère formel que les Droits de l’homme et du citoyen. Les droits de l’enfant ne nient pas l’enfance mais au contraire affirment l’existence d’enfants, être complets à défaut d’être achevés . De même, l’enfant peut être considéré comme un citoyen dès que le processus d’apprentissage est en cours : « refuser à l’enfant toute existence juridique sous le prétexte de son droit à l’éducation, c’est mal comprendre l’idée même d’un être en devenir : un être en devenir est en puissance ce qu’il deviendra ».

      En conclusion les auteurs s’interrogent sur les conditions d’émergence des droits de l’enfant dans leur sens juridique et sur les conséquences néfastes résultantes.
      Les auteurs observent que l’émergence des droits de l’enfant est la résultante d’une double logique : celle d’une « logique démocratique d’égalité » fondée sur la remise en cause de la hiérarchie des âges de la vie et de la crise de l’autorité (notamment parentale) ; et celle d’une idéalisation de la jeunesse, âge enviable, état idéal, et finalement norme sociale.
      L’enfant devient personnalité juridique parce que la réalité sociale est celle de l’enfant-roi (acteur de la société civile, consommateur, prescripteur, etc.). Il est certes important de défendre « cette exigence tant affirmée en éducation que l’enfant doit être écouté, respecté, en somme qu’il est un sujet humain » et qu’à ce titre il est dangereux de lui dénier tout droit. Néanmoins, il ne faut pas que l’enfant devienne l’otage d’une « inflation du droit » qui reviendrait à le responsabiliser trop tôt, déresponsabilisant du même coup les adultes, et à « oublier que l’enfant a peut-être d’abord le droit à l’innocence, à l’irresponsabilité, au jeu, à tout ce qui peut retarder sa vie d’adulte et de responsabilité de citoyen ».

      #enfants #domination #violence #droits #éducation

    • Lis Boudon, Raymond Boudon. L’anti-Bourdieu. Il est libéral, mais on peut le lire sans être libéral. Ça demande du boulot, de la lecture, c’est assez loin du cliché « dominant/dominé » (et encore, Bourdieu, ça n’était pas que ça, mais c’est tellement plus simple de ne retenir que ça), tu peux lire « Raison, bonnes raisons », par exemple. On en reparlera. Je me sens pisser, no problemo.

    • Boudon était mon prof en socio et on s’est bien pris la tête d’un point de vue conceptuel pendant l’année que j’ai passé avec lui, mais je dois lui reconnaître une certaine honnêteté intellectuelle ainsi que quelques bons apports qui ont été amoindris, effectivement, par la vague bourdieusienne. Sa vision de l’intériorisation des normes et des règles, en particulier, me semble effectivement plus pertinente que la formule de la « boîte noire » de son ennemi intime.
      J’ai toujours pensé qu’il était un peu le Salieri de la sociologie française.

    • Encore un argument qui me fait dire que l’analyse de l’auteur ne fonctionne que partiellement et que la domination adulte/enfant est spécifique : la capacité du corps social à reconnaître en tant que victime.
      Lors de violences ou crimes contre les Noirs ou de violences ou crimes (sexuels notamment) contre les femmes, dans un contexte de domination, les réactions de l’ensemble du corps social vont en porter la marque : difficulté à porter plainte, enquête peu zélée, jugement biaisé, sanction allégée, et regard compréhensif du corps social et des médias (« il a tué un Noir mais ça aurait pu être un cambrioleur », « il a violé une femme mais elle l’avait bien cherché »).
      Dans le cas d’un crime (y compris sexuel) sur un enfant, c’est exactement l’inverse : le corps social est vent debout contre "le(s) monstre(s)", l’enfant est aussi un des derniers tabous de nos sociétés.
      Donc le « statut inférieur accordé aux enfants » (et sa stigmatisation dans le langage, par exemple) n’a pas les mêmes conséquences sociales que pour les autres dominations : on n’entendra jamais dire d’un enfant mort sous les coups d’un proche ou victime d’un pédophile, qu’en définitive "il l’a bien cherché".

      (Sauf peut-être si l’enfant est une fille noire…)

    • Je me permets de réagir vu qu’en l’occurrence je suis l’auteur du texte. C’est d’ailleurs grâce à Seenthis que je découvre que LMSI vient de le republier.

      Un mot sur le texte en lui-même : je n’ai aucune compétence particulière sur les questions qu’il aborde, et le texte n’a évidemment aucune prétention à être complet ou même approfondi sur le sujet. En fait, c’est après avoir eu des enfants (oui, j’ai des enfants !) que j’ai réalisé leur état profondément « dominé », chose dont je n’avais pas conscience jusque-là (ça m’a fait un peu le même effet que quand j’ai découvert la « domination culturelle » en lisant la Distinction de Boudieu. Oui, j’ai un peu lu Bourdieu). L’idée du texte était seulement d’attirer l’attention sur ce rapport de domination et sur la position sociale globalement occupée par les enfants, sans autre prétention.

      Ce qui a pu m’étonner dans certaines réactions au texte, c’est que beaucoup portaient plus sur des projections que sur le contenu du texte lui-même. Certains y ont par exemple lu qu’il ne fallait rien imposer aux enfants, alors qu’il ne s’agit pas de cela : il s’agit de dire qu’on doit considérer les enfants à l’égal des adultes, notamment en ce qui concerne leurs besoins, l’expression de leurs sentiments, et qu’aujourd’hui ça n’est globalement pas le cas.

      L’idée du texte était de montrer que le rapport adulte/enfant est un rapport de domination au même titre que d’autres rapports de domination. Ça peut paraître banal pour certains, mais pour moi ça ne l’était pas il y a encore peu de temps, et je ne dois donc pas être le seul. Mais il ne s’agissait pas de dire (et je ne pense pas l’avoir écrit) que ce rapport de domination est identique aux autres (qui ne sont de toutes manières pas identiques entre eux) : il y a effectivement des différences et des spécificités. Mais il y a aussi pas mal de points communs.

      De même revendiquer l’égalité entre adultes et enfants ne revient pas à considérer qu’ils sont « identiques » ou que leurs besoins sont les mêmes ou s’expriment de la même manière. Enfants et adultes ont tous besoin d’être protégés des dangers extérieurs par exemple, mais ça ne signifie évidemment pas que les enfants n’ont pas besoin d’une vigilance spécifique.

      La question de l’enfant comme « être en construction » est intéressante. Si elle me semble vraie par certains aspects, je pense qu’elle est souvent dévoyée pour justifier des choses qui n’ont pas forcément lieu d’être. Je pense qu’on pourrait très tôt considérer l’enfant comme un citoyen à part entière, notamment pour les questions qui le concernent assez directement. Je pense que les pédagogies nouvelles ont pu montrer que c’était vrai dans le cas de la vie de classe, par exemple. Et je pense aussi que la perception des adultes comme « citoyens » à part entière, y compris parmi ceux considérés comme les plus « éclairés », pourrait être pas mal remise en question.

      Voilà pour une réaction rapide. Et juste pour finir, autant j’apprécie
      beaucoup les commentaires et critiques argumentés qui portent sur le fond, autant les rejets globaux se contentant de renvoyer vers des écoles de pensée me laissent perplexes.

    • Ce qui m’a intéressé dans ce texte, c’est que le fait de repenser nos relations avec les enfants en général et les nôtres en particulier pose la question éminemment cruciale de l’usage de la violence et de sa légitimation.
      Quand ma fille était très jeune et que la discussion était, de fait, assez limitée, il m’arrivait d’user de la force pour obtenir un résultat/conditionnement efficace et immédiat. Un peu sur le modèle du chat : un grand bruit au moment de l’acte que l’on souhaite empêcher marche assez bien, surtout quand l’urgence (les doigts qui vont dans la prise) évacue les autres moyens.
      Ensuite, il y a tout ce qui est de l’ordre du dressage, c’est à dire de tous ces moments où la volonté de l’enfant et celle de l’adulte s’oppose frontalement. L’usage de la violence, réelle (comme la fessée) ou symbolique (comme la punition, la confiscation ou l’engueulade) a pour objet d’imposer par la force la volonté de l’adulte. De ce point de vue-là, on est bien dans un rapport de domination, non ? Qu’on lui trouve des justifications ou non.

      Plus ma fille grandit et plus je tente d’obtenir ce que je veux par la discussion, l’adhésion volontaire (la fameuse intériorisation des règles et de leurs bienfaits supposés de Boudon, @grosse_fatigue) mais aussi, dans certains cas, par la menace ou la coercition. Mais cela me met mal à l’aise, surtout que j’ai une vieille tendance anarchiste pas bien digérée, que dans ma vie quotidienne, je tente toujours d’échapper aux hiérarchies, aux contraintes, aux rapports de force et aux dominations de toutes sortes... y compris celle que ma fille tente aussi de mettre en place (chantage affectif, ruses, omissions, contre-vérité, etc.)
      Du coup, élever un gosse est pour moi assez dissonant.

      Et de repenser les rapports avec les enfants sous l’angle de la domination est une approche intéressante qui permet justement d’éclairer certains comportements et de nous remettre en question.

    • La question « dominant/dominé » pollue l’ensemble des questions sur l’éducation (et les autres, mais bon). Les enfants sont égaux en droit avec les adultes, on est bien d’accord. Mais l’on confond - comme toujours avec les bourdieuseries - l’autorité et l’autoritarisme. L’autorité parentale, c’est la force de l’expérience, c’est ce qui permet aux enfants de devenir, parfois souvent, libres eux aussi. Donner des limites aux enfants, c’est les protéger. Leur raconter que Dieu existe, c’est de la domination. Mais personne n’en parle. La croyance au rôle central de l’épanouissement de l’enfant fait disparaître l’importance de l’exigence vis-à-vis du gamin, et de tout ce que l’on peut lui apporter d’immatériel.
      La plupart des gens que je connais me disent que j’ai obligé mes enfants à faire de la musique. J’assume. La plupart des gens que l’on n’a pas obligé à continuer à faire de la musique le regrettent. Les gens que l’on a obligé bêtement à faire de la musique n’en font plus (autoritarisme). Les gens que l’on a obligés dans la joie et l’intelligence continuent d’en faire. (Autorité). La musique est un bon exemple : on ne peut pas faire semblant. Et l’on ne peut pas s’y épanouir sans une P...... de volonté que les enfants n’ont pas sans quelqu’un derrière. Après, il y a un niveau d’exigence qui peut être peu ou prou intégré par le gamin, selon des tas de paramètres qui m’échappent encore. Mais ce que je sais, dans ce cas-là, c’est qu’avec mes gamins, on joue de la musique en famille (j’ai des preuves...), et que c’est un grand plaisir, même si ça râle souvent. Au bout du compte, inutile de parler de dominant/dominé. Il est évident qu’en tant que père, je « domine » mes enfants, et heureusement. Un enfant peut vite devenir un monstre s’il ne reçoit pas de limites. L’important, c’est la générosité absolue des parents (ou des profs), vers les enfants....

      Allez, je vais jouer un blues.

    • Vérifier de quelle manière on utilise le cadre dominant/dominé ne signifie pas démissionner de son job de parent et de s’en remettre à un certain laisser-faire joyeusement à la mode actuellement, y compris et surtout dans la sphère sociale. C’est une grille de lecture, mais pas la seule.
      En ce moment, je m’interroge beaucoup sur la question de l’intentionnalité. Quand j’use de mon autorité d’adulte ou de parent (encore un truc qui s’use surtout quand on ne l’utilise pas), je pense que ce qui importe, c’est la raison pour laquelle je le fais : parce que je veux que mon gosse me foute la paix ou parce que je veux qu’il apprenne quelque chose, par exemple ?
      Je refuse de faire entrer bonbons et sodas à la maison. Ce que fait mon conjoint. Mais forcément en contrebande plutôt que de manière massive si je coopérais. J’ai expliqué mes motivations à ma fille : la question du sucre-addiction lourde, l’impératif de santé à long terme. La nécessité d’éduquer son goût à une alimentation très variée (élargir la palette alimentaire !) et à des saveurs subtiles et non pas d’obtenir un shoot gustatif immédiat, tout de suite satisfaisant mais terriblement délétère à long terme. Bien sûr, le long terme, ça ne parle pas des masses à un gosse : il y a déjà une éternité entre maintenant et la fin de la semaine.
      Bref, pendant longtemps, malgré l’argumentation, j’étais plutôt en mode retranchée et dogmatique. Et puis, coup de bol, la fille adulte d’une amie est passée chez le dentiste. Elle n’a plus d’émail. Bouffé par un certain soda hégémonique dont elle s’est abreuvée exclusivement pendant son adolescence, sa mère dans le job du dealer. Histoire affreusement vraie qui a provoqué une sorte de déclic alimentaire chez la gosse. Elle vient de comprendre le fondement de nos règles alimentaires, elle mesure les conséquences à longs terme de la transgression. Bref, elle coopère.

      Cela dit, j’ai été ravie qu’elle laisse tomber le foot au bout d’un an (une activité ne peut être abandonnée pendant l’année).

    • Notez que je n’ai jamais écrit qu’il ne fallait pas donner de limites aux enfants. Phrase parfaitement absurde d’ailleurs, puisqu’il n’est pas possible de ne pas leur donner de limites. La question étant évidemment de savoir où on les pose et comment on les pose.

      Bien sûr qu’à certains moments une forme d’autoritarisme ou de violence est nécessaire : si mon enfant se met en danger ou s’il en frappe un autre par exemple, je ne vais pas rentrer dans une forme de négociation. J’interromps la situation de la manière que je peux et le dialogue viendra après. Mais il n’empêche qu’on accepte bien des fois des comportements vis-à-vis d’enfants qu’on n’accepterait pas vis-à-vis d’adultes. La situation des élèves dans certaines classes (charge de travail très élevée, compétition et évaluation permanentes, interdiction d’aller aux toilettes...), si elle se retrouvait dans certaines entreprises ou institutions, entraînerait des mouvements de grève et autres protestations bien légitimes. C’est notamment en cela que je pense que parler de rapport de domination se justifie.

      Quant à la question de l’autorité et de l’autoritarisme, c’est évidemment très délicat. Personnellement je passe mes journées à imposer des choses à mes enfants (d’aller à l’école, de se laver, de ne pas se coucher trop tard, etc.). Certaines sont sans doute légitimes, d’autres pourraient être remises en question (si je rentre le soir fatigué notamment, mon comportement de parent est loin d’être exemplaire).

      L’exemple de la musique est sans doute un bon exemple. Après je ne suis pas d’accord avec tout : les enfants sont parfaitement capables de faire preuve d’une putain de volonté quand ils en trouvent la motivation. Ils sont tout à fait à même de faire du sport ou de jouer à certains jeux par exemple, pendant très longtemps, même si les taches en question peuvent sembler tout à fait répétitives. Peut-être que dans l’idéal on pourrait trouver des formes d’apprentissage dans d’autres domaines qui pourraient davantage motiver les enfants à produire les efforts nécessaires pour certaines acquisitions. Quand je lis la description du fonctionnement de ce que Bernard Collot appelle des « écoles du troisième type », par exemple, ça fait réfléchir :

      http://b.collot.pagesperso-orange.fr/b.collot/index2.htm

      Évidemment au quotidien on n’est pas dans l’idéal et on fait de notre mieux avec le contexte qui nous est donné.

    • L’oppression à la quelle on expose nos enfants pour les aider à « réussir dans la vie », la mauvaise (in)conscience après les moments où on s’est « imposé », les réussites qui ne le sont pas en réalité, tout ça a des conséquences bizarres pour notre conscience, pour nos idées. Voici un exemple de ce phénomène, une des chansons à succès les plus importantes des années 80. Elle s’appelle Kinder an die Macht (Les enfants au pouvoir !). Herbert Grönemeyer, que vous connaissez peut-être comme acteur dans le rôle d’officier de sous-marin allemand dans le Film Das Boot , a réussi à faire chanter ces paroles idiotes à des stades entiers remplis de jeunes gens très bien.

      https://www.youtube.com/watch?v=mllS-X4HP1g


      http://de.wikipedia.org/wiki/Herbert_Gr%C3%B6nemeyer

      J’ai dit plus haut que les paroles de la chanson sont idiotes, alors il faut que je le prouve par des arguments, au moins un peu, pas de discours peudo-scientifique ici.

      Après avoir regardé la vidéo vous savez qu’il s’agit du genre de musique conçu afin que tout le monde se sente bien, c’est une sorte se sauce sucrée et collante qui réunit bien les esprits de fans qui ont dépensé 100 euros pour voir leur star.

      Die Armeen aus Gummibärchen
      Die Panzer aus Marzipan
      Kriege werden aufgegessen kindlich genial

      J’avoue qu’ici il est aussi question de goût personnel, mais je permets de supposer que l’image des enfants qui bouffent des chars en pâte d’amande pour terminer les guerres est pour le moins bizarre.

      Es gibt kein gut, es gibt kein böse
      Es gibt kein schwarz, es gibt kein weiß
      Es gibt Zahnlücken
      Statt zu unterdrücken
      Gibt’s Erdbeereis auf Lebenszeit
      Immer für ’ne Überraschung gut

      Dans cette strophe l’auteur prétend que les enfants ne font la différence entre ce qui est méchant ou gentil, parce qu’ils ne s’intéressent qu’á la glace aux fraises, et pour leurs les parents on mentionne à quel point ils sont mignons avec avec leur trous dans la denture.

      Gebt den Kindern das Kommando
      Sie berechnen nicht, was sie tun
      Die Welt gehört in Kinderhände
      Dem Trübsinn ein Ende
      Wir werden in Grund und Boden gelacht
      Kinder an die Macht

      On arrive á la conclusion. A cause de tous ces qualités positives il faut donner le pouvoir aux enfants. Ainsi le monde serait plus gai ; les petits gagneraient contre tous (ou leurs parents) simplement en riant.

      Sie sind die wahren Anarchisten
      Lieben das Chaos, räumen ab
      Kennen keine Rechte, keine Pflichten
      Ungebeugte Kraft, massenhaft
      Ungestümer Stolz

      Ensuite on nous rappelle les nombreux moments quand on a traité les morveux d’anarchistes parce qu’ils avaient encore réussi à laisser leur chambre dans un état chaotique. L’auteur prétent que ces enfants seraient fiers, plein de force et ne connaitraient ni droits ni devoirs.

      Gebt den Kindern das Kommando
      Sie berechnen nicht, was sie tun
      Die Welt gehört in Kinderhände
      Dem Trübsinn ein Ende
      Wir werden in Grund und Boden gelacht
      Kinder an die Macht

      Et rebelotte, il faut mettre les enfants au pouvoir et tout est bon.

      Sans le vouloir Herbert Grönemeyer décrit précisément l’état d’esprit des parents de gauche allemands dans les années 1980, aujourd’hui je remarque que la plupart aimerait bien se permettre une telle attitude mais a trop peur pour l’avenir de leur gosses pour ne pas être sévère.

      Et moi là dedans ? J’avoue qu’après le temps nécessaire pour digérer les nombreux échecs lors des tentatives d’imposér ma vision des choses aux gamins, je suis fier des « petits » parce qu’ils ont tous eu raison, parce que finalement j’ai appris que je peux leur faire confiance.

      J’évite ici de parler de conceptions politiques ou idéologiques parce que d’après mes observations il faut de l’amour, de la disponibilité d’esprit, un peu de temps, un peu d’argent et beaucoup de confiance pour faire des enfants heureux qui réussissent leur vie comme ils l’entendent.

      Apparamment en Autriche on est assez nostalgique pour apprécier la chanson encore aujourd’hui. La jeune chanteuse Christina Stürmer l’a interprétée récemment devant un public enthousiaste.
      https://www.youtube.com/watch?v=O70V4LARXOM

      Mais bon, tout ça est beaucoup mieux que les idée sur l’éducation dont nos parents et grand parents ont été les victimes.
      https://www.youtube.com/watch?v=D8bCuNiJ-NI


      Ce film est l’oeuvre d’exilés qui on précisément observé comment le fascisme est né.

    • Je confesse que j’impose lourdement les lego à la maison, plutôt que les playmobil. Sans autoritarisme aucun. Juste un peu d’autorité. Ouf. Et désormais, il en convient que j’ai eu totalement raison, pour son bien : « Les lego, c’est mieux que les playmobil, parce que quand on en a marre d’un modèle, on peut construire autre chose de différent avec. »

  • Graphic: Out of Africa – Did the Colonial Powers ever Really Leave? | Graphics | News | National Post
    http://news.nationalpost.com/2013/01/18/graphic-out-of-africa-did-the-colonial-powers-ever-really-leave

    The old colonial powers in Africa may no longer be the rulers, but they still exert influence and have strong economic and political links.

    #visualisation #afrique

  • Eux et nous (2) - La Machine en presque deux feuillets | le sous-commandant Marcos (CSPCL)
    http://cspcl.ouvaton.org/article.php3?id_article=922

    Bien sûr, elle produit aussi des marchandises, mais pas seulement. Tenez : supposons qu’on produise quelque chose de parfaitement inutile, dont personne n’a besoin, sans marché, donc. Eh bien non seulement cette merveille produit l’inutile, mais elle crée aussi le marché où cette inutilité se transforme en un article de première nécessité. Source : CSPCL

  • Prisons : les surveillants refusent une meilleure cantine pour les détenus | Rue89Lyon
    http://www.rue89lyon.fr/2012/04/02/prisons-surveillants-refusent-meilleure-cantine-pour-les-detenus

    La tendance à la privatisation des services carcéraux est une nouvelle fois mise en avant. Si l’Etat conserve ses fonctions régaliennes de direction, de surveillance et de greffes, les autres services, blanchisserie, restauration, transport et maintenance, n’échappent pas à la tendance des partenariats public-privé. Syndicats et militants associatifs trouvent ici un point d’accord.

    Pour Elsa Dujourdy de l’OIP, « le choix de la privatisation pose de sérieux problèmes. Avant, l’accueil des familles pour les parloirs était géré par le milieu associatif, ce qui n’avait pas de coût. Désormais c’est en gestion privée. Le lien social se restreint alors que les familles ont souvent besoin de conseils juridiques et de soutien. »

    #prison #cantines #oip #korber #robin_des_lois #ufap #fo #ppp #privatisation #nutella

  • Les sans-papiers aussi attendent toujours le changement - Immigration - Basta !
    http://www.bastamag.net/article2880.html

    Il aura fallu 73 jours de grève de la faim pour que la préfecture du Nord daigne promettre un « examen bienveillant » des dossiers de régularisation de 161 sans-papiers lillois. Décidée au début du mois de novembre, une fois épuisés les autres modes d’action, la grève de la faim réunissait encore une quarantaine de personnes le 10 janvier. Âgés de 20 à 50 ans, les personnes grévistes (hommes et femmes) sont algériennes, marocaines, thaïlandaises ou guinéennes. Certains ont jeûné pendant plus de deux mois.

    Expulsés d’une église au début du mois de décembre, les grévistes et leurs soutiens étaient installés depuis le 21 décembre sur le parvis de l’église Saint-Maurice, à Lille. Sous une tente, dans le froid, l’humidité et avec des conditions d’hygiène déplorables. Pour accentuer la pression, le gouvernement a été jusqu’à expulser deux Algériens en grève de la faim depuis 60 jours !

    #sanspapiers #expulsions #grèvedelafaim #immigration

  • Geek Politics
    http://geekpolitics.be
    #webdoc à la rencontre des #hackers militants

    A partir de vidéos, d’articles et d’entretiens, un monde méconnu se dévoile alors : tous les hackers ne sont pas de dangereux cybercriminels, mais revendiquent une éthique où se mêlent liberté individuelle, conscience technologique, méfiance envers l’Etat et les grandes entreprises. Parmi cette communauté de « bidouilleurs débrouillards », certains ont développé de célèbres logiciels en open source et participent à la mise en place de nouvelles formes de démocratie.

    via la check-list du Monde

  • Pourquoi punir ? Pourquoi faudrait-il punir ?
    http://tahin-party.org/baker.html

    Bien des philanthropes, depuis la création de la prison, luttent pour une amélioration du sort des détenus. C’est d’ailleurs la moindre des choses. On peut indéfiniment réformer et reformer ainsi la prison.

    On peut aussi vouloir son abolition, sa suppression pure et simple. Comme on a supprimé les tortures de l’arsenal pénal.

    Elle est un supplice, au même titre que la goutte d’eau sur le crâne et tous les supplices qui visent l’énervement.

    Elle repose sur l’idée qu’elle doit être dégradante et humiliante : au sens le plus littéral du terme, elle se veut une peine infamante.

    Les modernes, malgré les concessions au populisme d’aujourd’hui sur le « tout sécuritaire », s’accordent à la trouver archaïque. Mais on peut s’attendre à ce qu’elle soit remplacée par quelque chose de pire

    C’est pourquoi la question essentielle n’est pas celle du comment, mais du pourquoi.

    Pourquoi punir ? Pourquoi faudrait-il punir ?

    #prison #abolition #tahin_party #Baker #punir #jouer

  • Arrêt sur mirages | Allodoxia
    http://allodoxia.blog.lemonde.fr/2012/12/22/arret-sur-mirages

    LA CHRONIQUE DE SEBASTIEN BOHLER DU 16 NOVEMBRE 2012 sur @SI

    Sa chronique du 16 novembre dernier [1] est un bon exemple de ce qui est fait très régulièrement dans les médias depuis de nombreuses années. Cela consiste à affirmer ou à suggérer, sous couvert de vulgarisation, qu’ « on sait » maintenant, ou qu’il vient d’être « montré scientifiquement » qu’il existe des différences entre les sexes d’ordre psychologique ou comportemental qui sont dues à des prédispositions biologiques. Or mes recherches m’ont amenée à la conclusion que c’est tout simplement faux. Mais tenons-nous en ici à l’analyse de cette chronique. A la fin de celle-ci, Daniel Schneidermann dit à Sébastien Bohler : « vous avez intérêt à avoir des références solides, parce que ça va contester sec », et ce dernier répond : « oui, j’ai tout préparé, oui, oui, j’ai mis les liens », et les références de quatre études sont en effet en ligne sur le site d’Arrêt sur images (@si). On peut aussi y lire : « pour les sceptiques, toutes les études d’où Bohler tire ces constatations bouleversantes sont indiquées sous la vidéo ». Trois des quatre références citées n’étant pas en accès libre, la plupart des internautes n’auront pu vérifier par eux-mêmes si ces « constatations » en sont effectivement tirées. J’y ai pour ma part accès en tant que chercheuse et peux donc en parler.

    L’analyse des quatre références fournies par Sébastien Bohler et le décryptage méthodique de sa chronique permettent de mettre en évidence ce qui en fait un discours profondément trompeur et complètement fallacieux. Comme on va le voir, ce discours n’est qu’une suite de violations de plusieurs règles de l’éthique journalistique, et un concentré de divers types de distorsions :
    – qualification trompeuse des disciplines scientifiques invoquées,
    – affirmation fausse que tout ce qui est dit est étayé par les sources citées en référence,
    – présentation erronée des résultats des études citées,
    – déductions et généralisations abusives,
    – absence de différenciation entre les faits (rapportés dans les études scientifiques), l’analyse de ces faits (par leurs auteurs), et l’opinion personnelle (de Sébastien Bohler),
    – invisibilisation du débat scientifique, consistant à présenter le résultat d’une étude comme un fait établi, consensuel, alors qu’il est contredit par d’autres ou qu’il ne s’agit que d’une étude préliminaire,
    – invocation du résultat d’une étude qui a été complètement invalidé.

    #sexisme #science

  • Le féminisme selon les Femen, suite
    http://www.guardian.co.uk/world/2012/sep/22/femen-topless-warriors-global-feminism?INTCMP=SRCH

    (Dans un article qui date de septembre)

    We live with men’s domination and this [la nudité] is the only way to provoke them, the only way to get attention.

    Le militantisme fataliste : il fallait l’inventer.

    She added: "Classical feminism is like an old sick lady that doesn’t work any more. It’s stuck in the world of conferences and books.

    Ouais, à bas les vieilles femmes malades, vivent les grandes blondes jeunes et minces qui existent en montrant leurs seins.

    Et à bas les livres, c’est plein de lettres qui font mal à la tête.

    #Femen #féminisme (ça me fait mal de le mettre, ce tag-là)

    • Lauren, 18, Worcestershire

      “I have a permanent smile”
      Gorgeous Lauren has entered Page 3 Idol because she wants to have the career longevity of working as a Page 3 girl in the glamour model business.

      Ça me fait pas rêver. Ça me dépite. Il va falloir brûler les livres et passer à la nymphoplastie, oh merde. Mais femen c’est du femellisme non ?

    • Au risque de faire du mauvais esprit, je me félicite de suivre Beauté fatale. Le féminisme est totalement stimulant quand il est traité de cette façon.
      Et je ne dis pas ça juste parce que je suis un homme. Je le dis aussi parce que je suis un homme moderne !
      C’est consternant... mais qu’est-ce que c’est... stimulant ! Franchement... C’est génial comme détournement. Le féminisme par les blondes dépoilées, c’est top !
      J’ai lu récemment une réflexion sur le fait que notre... civilisation... ne valait guère plus que celle des romains à l’époque pré-médiévale... où les romains eux même n’avaient plus la force de défendre un système dévoyé et décadent.
      Les mots sont dévoyés, l’intelligence est méprisée, le corps est mutilé, l’intérêt général est conspué, notre société est décadente.
      Ne reste plus en fait qu’à prendre les choses du bon côté... et suivre Beauté fatale sur SeenThis. ;-)

    • J’aimerais avoir le temps de les voir en action, de lire un truc intelligent qu’écriraient les femens. Pour l’instant elles sont perçues comme un produit commercial ex-nihilo, une lessive lançée sur le marché du spectacle militant, et qui attend l’adhésion des consommateurs pour augmenter ses exigences… et montrer son vrai visage.

    • Ah non, je ne suis pas du tout d’accord... Je me méfie beaucoup de l’argument « mais elles ont pas mieux à foutre ? », grand classique des discours antiféministes - d’ailleurs, la représentation dans les médias, ou même l’égalité de salaires, on pourrait aussi te dire que c’est secondaire par rapport aux violences conjugales, au viol, etc.! Pourquoi choisir ou hiérarchiser ? On ne peut pas mener plusieurs combats ? La question du langage n’est pas du tout secondaire ! Dans le bouquin « Un siècle d’antiféminisme » on trouve ce passage sur la commission dirigée par Yvette Roudy sur la féminisation des noms de métier dans les années 80 :

      Les sarcasmes fusent de toute part contre « ces dames de la commission », taxées de « précieuses ridicules et frivoles » « pomponnées » qui se réunissent « à l’heure du thé » afin « d’enjuponner le vocabulaire » sous la conduite de la « chéfesse Yvette Roudy », « poudrée de frais ».

      (L’aboutissement logique de ce raisonnement étant que, pour la gauche radicale et couillue, par exemple, le féminisme dans son ensemble est frivole et dérisoire par rapport à la « question sociale ». En fait, c’est tout le féminisme qui discrédite le féminisme :P)

      Pour moi le débat sur « mademoiselle » était très pertinent, et si c’est passé comme une lettre à la poste, tant mieux, c’est toujours ça de pris ! En plus il a provoqué des réactions très intéressantes, par exemple avec la journaliste de « Elle » qui croyait qu’on allait interdire de l’appeler « mademoiselle » dans la rue : c’est très révélateur du fait qu’on n’accorde de valeur et d’existence sociales qu’aux femmes jeunes - le nombre de mes amies qui sautent de joie, autour de 35 ans, parce qu’on les a appelées « mademoiselle », comme si « madame » c’était une insulte ! Je réagissais aussi comme ça avant ce débat, et rien que pour cette raison je suis contente qu’il ait eu lieu...

    • Hihi, je suis bien contente que ça ait changé. La formule du « Mademoiselle ou Madame ? » sonnait « baisable ou pas baisable ? » tout comme parfois, à la question première du « tu as un mari ? » on répond qu’on est marié pour ne pas se faire emmerder. Donc, ne plus retrouver l’idée qu’on ait, pour exister, à lier son existence à un mec, au moins sur les formulaires administratifs, je trouve que c’est une avancée.