• L’explosion de l’intolérance au gluten provoquée par l’additif alimentaire le plus utilisé au monde ? Une étude toulousaine inquiète - ladepeche.fr
    https://www.ladepeche.fr/2024/04/17/ladditif-alimentaire-le-plus-utilise-au-monde-est-il-responsable-de-lexplo

    Le dioxyde de silice, un additif alimentaire baptisé E551, favoriserait selon une étude menée par des scientifiques toulousains de l’INRAE le développement de l’intolérance au gluten, connue sous le nom de maladie cœliaque lorsqu’elle est diagnostiquée.

    Il est présent dans les fromages fondus, le chocolat, certaines confiseries ou encore les préparations à base de céréales pour les bébés. Lui, c’est le E551, un additif alimentaire que l’on retrouve dans la composition de nombreux aliments transformés et dont on connaît la présence par une inscription en minuscule dans la composition des préparations qui sont alignées dans les rayons de nos supermarchés. Et dont l’absorption pourrait favoriser ce qu’on appelle la maladie cœliaque, la fameuse intolérance au gluten, qui entraîne des symptômes digestifs importants si le régime sans gluten n’est pas adopté. C’est en tout cas le résultat d’une étude menée par des chercheurs toulousains de l’INRAE, du laboratoire Toxalim qui planche sur les risques toxiques de contaminants présents dans l’alimentation, et publié récemment dans la revue spécialisée Environmental Health Perspectives.

    Il faut dire que l’équipe ENTeRisk – pour Endocrinologie & Toxicologie de la Barrière Intestinale – s’y connaît un peu en matière d’additifs alimentaires. Ils sont même spécialistes de tous ceux qui ne sont pas de nature organique. Ces dernières années, ils ont ainsi découvert que le dioxyde de Titane, baptisé E171, un colorant blanc utilisé notamment en pâtisserie et confiserie, contenait des nanoparticules de dioxyde de titane aux effets très nocifs. Ces dernières, présentes dans les premières selles de l’enfant ou encore dans le placenta, pouvaient générer un risque sanitaire. De quoi susciter une réaction des autorités qui ont décidé d’interdire en 2022 son utilisation au niveau européen. Il reste encore autorisé dans la composition des médicaments et des dentifrices, mais la récente publication de l’équipe toulousaine montrant que les nanoparticules qui composent cet additif peuvent aussi passer directement par les muqueuses de la bouche pourrait participer à signer la fin de son utilisation.

    En s’intéressant au E171, les chercheurs de l’équipe ENTeRisk ont aussi décidé de scruter de près son cousin, le fameux E551, le dioxyde de silicium. « C’est l’additif le plus fabriqué et le plus consommé au monde, il permet d’éviter les grumeaux et maintient une fluidité. Il est utilisé dans le process alimentaire et dans la conservation des aliments, comme le sucre, le thé, la poudre de cacao ou encore la farine, on le retrouve un peu partout, y compris dans l’alimentation animale. On le retrouve dans la composition d’au moins 2 800 aliments transformés dans le monde. Mais il est aussi utilisé comme auxiliaire technologique lors de la transformation alimentaire et, dans ce cas, n’apparaît pas dans la liste des ingrédients indiquée sur les emballages », rappelle Eric Houdeau, le directeur de recherche à Toxalim qui anime ce groupe de chercheurs.
    Appliquer le principe de précaution ?

    Avec Bruno Lamas, chercheur au sein de son équipe, ils ont voulu savoir quel impact cet additif avait sur le système immunitaire des humains, puisque chacun d’entre nous est exposé tout au long de la vie à cet additif via son alimentation, et ce dès la naissance.

    « Nous nous sommes aperçus que cet additif bloquait le processus physiologique de tolérance orale aux protéines alimentaires. Lorsque nous mangeons, il y a une réponse qui bloque les réactions immunitaires inflammatoires contre ces protéines. Ainsi, le système immunitaire les reconnaît comme inoffensives et les tolère en empêchant la mise en place d’un système de défense défavorable à notre alimentation, la base de la vie. Si ce processus ne se met pas naturellement en place, cela induit une réaction inflammatoire au niveau intestinal, ce qui est la première étape du déclenchement des réactions allergiques ou des maladies auto-immunes, comme la maladie cœliaque », détaille Eric Houdeau.

    Cette expérience a été menée en collaboration avec une équipe canadienne qui travaille sur des souris qui possèdent « le gène de susceptibilité à l’intolérance au gluten, comme 40 % de la population mondiale dont 1 % développera la maladie cœliaque », indique Bruno Lamas. « Quand on donne du gluten à ces souris, elles développent des symptômes d’intolérance à cette protéine. Mais quand on leur donne du gluten et l’additif E551, ces symptômes sont exacerbés et c’est dans ces situations-là que la maladie peut se développer », poursuit le chercheur toulousain.

    Aujourd’hui, les résultats de leur étude sont entre les mains des autorités sanitaires, que ce soit l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) ou encore L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Ces mêmes autorités qui ont décidé d’interdire il y a deux ans l’additif E171. Car, si, comme le répète Eric Houdeau, « la plupart des 350 additifs alimentaires présents en Europe ne sont pas toxiques à notre niveau d’exposition », mais quand les effets de l’un d’eux ont démontré leur nocivité pour la santé, le fameux principe de précaution devrait s’appliquer afin de laisser le temps d’approfondir les recherches scientifiques.

    • https://www.inrae.fr/actualites/ladditif-alimentaire-e551-favoriserait-mise-place-dune-maladie-coeliaque

      Le E551, plus communément connu sous le nom de dioxyde de silice, est une poudre constituée de nanoparticules (particules inférieures à 100 nm) utilisée comme additif antiagglomérant dans des aliments secs ou en poudre tels que les soupes, les épices, les préparations infantiles à base de céréales, les cafés solubles et produits chocolatés ou encore les pâtes alimentaires lyophilisées. On le retrouve ainsi dans la liste des ingrédients de plus de 2 600 produits alimentaires de par le monde1. Il empêche la formation de grumeaux, pour préserver le goût, la texture et la stabilité des aliments. Cet additif est également beaucoup employé comme auxiliaire technologique, il est indispensable dans les étapes de transformation des aliments. Dans ce cas il n’apparaît pas dans la liste des ingrédients constituant la recette, mais est tout de même présent dans le produit final. L’être humain est ainsi exposé de façon quotidienne et à faible dose au E551 via son alimentation.

      Liste sûrement non exhaustive des aliments industriels contenant du dioxyde de silice:

      Dans quels produits est-il utilisé ?

      Ce sont surtout dans les produits lyophilisés que l’on trouve du dioxyde de silicium.
      Principales fonctions

      C’est un antiagglomérant qui sous forme de séparateur permet aux aliments poudreux de garder leur fluidité et empêche d’autres produits de se coller. C’est également un stabilisant, un agent de viscosité dans les préparations en poudre en vrac. Son utilisation à des fins industrielles alimentaires est connue depuis des années.
      Où le trouve t-on ?

      Le dioxyde de silicium se trouve dans :

      • Les préparations infantiles à base de céréales ;

      • Les fromages en tranches, le fromage râpé, les fromages fondus ;

      • Les soupes et potages en sachet (le E551 évite les grumeaux à la reconstitution) ;

      • Les chips ;

      • Certaines confiseries (bonbons, dragées), les chewing-gums (sur certains, la poudre de talc apparaît) ;

      • Les édulcorants en poudre et en comprimés ;

      • Les sels et substituts de sel ;

      • Les produits alimentaires séchés en poudre ;

      • Les mélanges d’épices en poudre ;

      • Les vins et eaux-de-vie.

      Les produits peuvent contenir des quantités libres ou limitées en fonction des denrées alimentaires. Dans les spiritueux, il n’y a aucune obligation de le mentionner.

      https://www.passeportsante.net/nutrition/additifs-alimentaires?doc=dioxyde-silicium-faut-savoir-sur-cet-addit

  • La phototoxicité des éclairages domestiques sous-estimée · Inserm, La science pour la santé
    https://www.inserm.fr/actualite/la-phototoxicite-des-eclairages-domestiques-sous-estimee


    C’est ballot.

    Les travaux d’Alicia Torriglia suggèrent que la lumière verte serait également nocive, favorisant la survenue d’une réponse inflammatoire délétère. La teneur en vert de la lumière blanche induit une invasion de la rétine par des cellules pro-inflammatoires (des macrophages) huit fois plus importante que la lumière bleue. Résultat : le seuil de toxicité de la lumière blanche complète actuellement accepté chez le rat est surestimé d’un facteur 550. En outre, il est apparu dans cette étude que la lumière rouge, présente dans l’éclairage émis par les ampoules à incandescence mais largement absente dans les LED, est au contraire favorable : elle réduit la perte de photorécepteurs, les cellules sensitives de la rétine. C’est donc l’ensemble de la composition de la lumière blanche qu’il faut prendre en compte pour évaluer sa toxicité.

  • Vous avez suivi l’histoire avec la librairie #XZ ?
    C’est Mission Impossible IRL (ou le poisson d’avril le plus dingue de l’histoire des poissons d’avril)

    Rémy sur Mastodon

    Ça fait deux jours que je suis fasciné par ce qui se passe dans le monde de la sécurité informatique, autour de la backdoor XZ. Je vais essayer de vous l’expliquer, ça va être technique, mais c’est important.

    Pour Internet, c’est l’équivalent d’un gros astéroïde qui serait passé à 5000km de la Terre. Pas d’impact, pas de dégâts directs, mais on aurait pu tous y passer et personne ne l’a vu venir.

    Je vais chercher à vulgariser un maximum, tout en donnant des liens vers les sources directes, qui sont souvent très techniques et en anglais.

    Le fil complet :
    https://mamot.fr/@rusty@piaille.fr/112190942190403821

    #cybersecurité #hacking #InfoSec #backdoor #OpenSSH

  • RECHARGER ou JETER ? Fait-on vraiment le BON choix ? - YouTube

    https://www.youtube.com/watch?v=f1cDtPSvImM

    #piles_rechargeables

    De l’intérêt des piles rechargeables par rapport à des piles jetables.
    Certes bien plus chères, mais qui tiennent aussi mieux la charge…

    Ce youtubeur avait déjà fait d’assez copieux tests de piles jetables (qui d’ailleurs n’indiquent pas leur capacité sur l’emballage), qui montraient que le rapport capacité / prix était loin d’être cohérent ; les meilleurs piles n’étant, et de loin, pas les plus chères…

    https://www.youtube.com/watch?v=vnip8U7Eyj0

  • Usbek & Rica - Le Problème à trois corps : le roman de Liu Cixin parle-t-il vraiment de la vision chinoise du futur ?
    https://usbeketrica.com/fr/article/le-probleme-a-trois-corps-le-roman-de-liu-cixin-est-il-vraiment-adaptab

    Le Problème à trois corps, best-seller de l’auteur de science-fiction chinois Liu Cixin, a débarqué jeudi 21 mars sur Netflix. Une première saison en huit épisodes, pilotée par les showrunners de Game of Thrones. L’occasion de discuter avec le traducteur français de la trilogie, Gwennaël Gaffric, de SF chinoise.

  • Dominique Costagliola : « J’ai reçu des menaces, mais si c’était à refaire je le referais » – L’Express
    https://www.lexpress.fr/sciences-sante/sciences/dominique-costagliola-jai-recu-des-menaces-mais-si-cetait-a-refaire-je-le-r
    https://www.lexpress.fr/resizer/obcHjmEfxcRvs9jCE5IRAM1uqvc=/1200x630/filters:focal(2752x1480:2762x1490)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/lexpress/EY5RPSGIZNC2NA6UYDMDG2GUEY.jpg

    Avez-vous l’impression que votre combat en faveur de la rationalité et la méthode scientifique a porté ses fruits ? Accorde-t-on aujourd’hui plus d’importance à ces questions ?

    Je ne suis pas convaincue que l’on ait fait beaucoup de progrès, notamment parce que des comportements qui auraient dû être punis ne l’ont pas été. Il est sidérant qu’une enquête ait pu être lancée contre moi sans aucune base, alors que des chercheurs qui n’ont pas respecté les lois relatives aux études sur la personne humaine n’ont subi aucune conséquence d’aucun type.

    Qu’auriez-vous attendu ?

    Que l’on punisse ceux qui étaient punissables ! Quand des gens ne respectent pas la loi, il est logique qu’ils soient incriminés. Or il ne s’est rien passé. Je parle de scientifiques dont certains sont toujours en poste. C’est incompréhensible.

  • Alexandre Jaafari @coachouicoachv2 sur X 
    https://twitter.com/coachouicoachv2/status/1770445462455161254

    Soazig de la Moissonnière, photographe officielle de Macron, a publié ce matin ces deux clichés.

    Qu’est-ce que ça dit du rapport du président à la boxe ? Qu’est-ce qu’on peut penser des réactions des défenseurs et des critiques de la boxe qui vont suivre ?

    Un thread ⏬
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  • Je me connecte subrepticement sur seenthis pour partager la triste nouvelle du décès de Rémi Gendarme-Cerquetti qui autrefois contribuait ici, réalisateur émérite, notamment de « Fils de Garches », petit bijou de documentaire. Désolé d’être le porteur de mauvaises nouvelles.

    Amicalement

  • Cyberattaque, soyez vigilants ! |France Travail
    https://www.francetravail.fr/candidat/soyez-vigilants/cyberattaque-soyez-vigilants.html

    Suite à une cyberattaque dont France Travail et Cap emploi ont été victimes, des informations personnelles concernant les demandeurs d’emploi actuellement inscrits à France Travail, les personnes précédemment inscrites au cours des 20 dernières années ainsi que les personnes non inscrites sur la liste des demandeurs d’emploi mais ayant un espace candidat sur francetravail.fr sont susceptibles d’être divulguées et d’être exploitées de manière illégale.

    Compte tenu des investigations techniques menées, les données personnelles exposées sont les suivantes : nom et prénom, numéro de sécurité sociale, date de naissance, identifiant France Travail, adresses mail et postales et numéros de téléphone.

    (...)

  • Nouveau scandale autour d’un navire de transport de bétail en Afrique du Sud lemarin.ouest-france

    Un navire de transport d’animaux vivants a été bloqué au Cap pendant deux jours avec à son bord plusieurs milliers de bovins parmi lesquels de nombreux animaux malades ou blessés.

    Le navire avait à son bord 19 000 bovins lors de son escale en Afrique du Sud.

    En provenance du Brésil, l’ Al Kuwait a été retenu deux jours au Cap où il a fait escale le 19 février. À son bord près de 20 000 bovins qui, selon les services vétérinaires locaux montés à bord, survivaient dans des conditions sanitaires exécrables. Avec des animaux blessés et enlisés dans leurs litières et leurs excréments, dont une part a dû être euthanasiée à bord. C’est d’ailleurs l’odeur pestilentielle du navire qui a conduit les autorités du port à contrôler le navire.

    Le navire a pu reprendre la mer
    Le bétailler de 190 mètres de long, propriété du groupe koweïtien Livestock transport and trading et battant pavillon de ce même État du golfe Persique, a cependant été autorisé à reprendre la mer pour rejoindre sa destination initiale, Umm Qasr en Irak. Au grand dam de plusieurs associations environnementales : “ Selon les déclarations du capitaine, les boxes seront nettoyés en mer. Ce qui veut dire que des milliers de tonnes de déchets et des cadavres d’animaux seront rejetés dans l’océan Indien au large de l’Afrique du Sud ou du Mozambique ”, dénonce ainsi Robin des bois.

    Le transport d’animaux vivants est un des chevaux de bataille de l’association française qui a d’ailleurs publié, en collaboration avec deux autres associations, un rapport sur le sujet en 2021 et doit en publier un second en mars prochain.

    Bien que peu nombreux - autour de 150 dans le monde - les navires de transport de bétail font régulièrement parler d’eux. Cela a encore été le cas début février avec deux navires, les Bahijah et Jawan, https://lemarin.ouest-france.fr/shipping/fin-du-calvaire-pour-les-16-000-tetes-de-betail-bloquees-plus-d accusés de négligence envers les animaux. Le trafic est en effet très sensible https://lemarin.ouest-france.fr/shipping/a-la-une-le-transport-maritime-danimaux-vivants-sous-pression-1 et fait l’objet de nombreuses pressions de la part des associations environnementalistes.

    #bovins #transports #déchets #pollution #koweit #méditerannée #Afrique

    Source : https://lemarin.ouest-france.fr/shipping/nouveau-scandale-autour-dun-navire-de-transport-de-betail-en-af

  • Près de 11 000 emplois supprimés à l’Education nationale
    https://www.cafepedagogique.net/2024/02/22/pres-de-11-000-emplois-supprimes-a-leducation-nationale

    Le décret annulant 10 milliards de dépenses est paru ce matin au Journal officiel. Contrairement à ce qui a été annoncé, les ministères ne sont pas traités à égalité. L’Education nationale rend 692 millions, essentiellement des emplois. Ce sont 2620 postes d’enseignants qui disparaissent dans le 1er degré public, 1740 dans le second degré public et 1760 postes dans le privé. Enfin l’équivalent de 4600 postes d’AED et AESH sont annulés. Il appartient maintenant à Nicole Belloubet et aux recteurs d’appliquer cette saignée dans les écoles et les établissements. Ces annulations de crédit rendent indispensable le report des réformes Attal.

    On en oublierait presque que :

    si les 12 millions d’élèves scolarisés en France dans les écoles, collèges et lycées du privé et du public étaient équipés d’un uniforme – pourrait être estimé à 360 millions d’euros.

    https://www.capital.fr/entreprises-marches/tenue-unique-a-l-ecole-ce-que-pourrait-rapporter-ce-nouveau-marche-1478382

    Le budget consacré au SNU passera de 140 à 160 millions d’euros, précise-t-on au ministère de l’Education.

    https://www.liberation.fr/societe/education/moins-de-profs-et-plus-de-snu-le-budget-2024-marque-les-priorites-du-gouv

  • Une brève histoire de l’évolution des recommandations algorithmiques

    –> Il y a d’abord la première génération de la recommandation, celle des recommandations sommaires qui associent un produit à un autre.
    Sur les réseaux sociaux, la logique consiste à s’abonner aux gens qui nous intéressent pour être notifié de ce qu’ils ont publiés. C’est ce que l’on peut appeler l’âge de la souscription et le modèle des recommandations simples (2000-2010).

    –> Dans le modèle en réseau qui lui succède, la propagation d’un message ne dépend plus seulement des personnes auxquelles vous êtes abonnées, mais est amplifiée ou rétrogradée par les effets de réseaux. Plus un message est relayé, plus il est amplifié. Ce sont les réactions des autres qui structurent la recommandation. Les contenus sont scorés selon l’intérêt des utilisateurs et la viralité. C’est l’âge du réseau et du modèle des propagations (2010-2016).

    –> Avec la montée en puissance du machine learning, les recommandations se complexifient et prennent en compte de + en + de critères. La recommandation se base sur la similarité : on vous recommande ce qui a plu à des gens qui vous sont similaires parce qu’ils ont les mêmes comportements que vous sur les réseaux. C’est l’âge algorithmique et le modèle de la similarité (2016-2021) qui rendra les grandes plateformes de la recommandation incontournables.

    –> Mais, la recherche d’un engagement optimal ou idéal s’effondre. Confrontées à leurs effets (l’assaut du capitole en est le symbole), les plateformes dégradent volontairement la performance de certaines recommandations, comme l’information ou les hyperliens. Elles assument être à la recherche de leur rentabilité, et se mettent à amplifier leur modèle commercial, notamment la publicité, jusqu’à s’y noyer. C’est ce que l’on peut appeler l’âge du cynisme, des distorsions de marché et de l’emballement du modèle commercial (depuis 2021…).

    Un âge du cynisme dans lequel, faute de régulation pertinente, nous risquons d’être coincés un moment ! J’en parle plus longuement par ici : https://hubertguillaud.wordpress.com/2024/02/20/une-breve-histoire-de-levolution-des-recommandations-algor
    #algorithmes #recommandation

  • Aux apatrides du web merdique - Par Thibault Prévost | Arrêt sur images
    https://www.arretsurimages.net/chroniques/clic-gauche/aux-apatrides-du-web-merdique

    Quinze ans après sa naissance, le Web 2.0, celui des réseaux sociaux, des applis et de la disruption, est en train d’agoniser, sans qu’on sache encore réellement ce qui lui succédera. En cause : l’emmerdification, ou la lente dégradation du capitalisme de plateforme.

  • point sur la situation du mouvement des agriculteurs

    Le mouvement est encore largement dominé par le syndicat majoritaire FNSEA qui a pris le train en marche, les protestations ayant démarré spontanément et pas forcément sous une bannière syndicale. Si cette domination est possible, c’est que les dominés partagent avec ses dominants les mêmes principes de vision du monde. D’un côté l’agriculture a reposé sur un modèle d’organisation familiale et entrepreneuriale, et c’est là aussi la représentation que les non-agriculteurs ont de l’agriculture, expliquant le soutien de la population au mouvement : une agriculture familiale et nourricière, organisée autour de la ferme où habite l’agriculteur au milieu des champs qu’il cultive avec ses tracteurs. C’est ce modèle qui est défendu par les agriculteurs qui manifestent.

    Cependant, les revendications syndicales et plus largement l’ethos professionnel des agriculteurs familiaux-indépendants ont conduit mécaniquement à sa propre disparition. Ce que les agriculteurs d’aujourd’hui subissent - la menace de disparaître par absence de rentabilité - les fermes d’hier aujourd’hui disparues l’ont subi de la même façon depuis 1945. On peut juger les revendications de la FNSEA bêtement productiviste, et même carrément viriliste : oui à la compétition économique pourvu qu’on en soit les gagnants. Et quand on échoue dans cette compétition, c’est que c’est qu’elle est « déloyale ». On revendique une sorte de « souveraineté » dans le choix de continuer à produire en France certaines denrées, ce serait donc ok pour fermer les frontières... mais seulement dans un seule sens. Le libre échange oui mais seulement quand ça arrange.

    En face, on entend un autre son de cloche émanant de la Confédération paysanne tentant de recentrer le débat sur les revenus et les prix, et souhaitant remettre en cause le « libre-échange », c’est-à-dire en fait les échanges marchands entre le territoire national et l’extérieur. Cela suppose que c’est ok pour une concurrence libre à l’intérieur du territoire national, celle qui a justement conduit à la diminution du nombre d’agriculteurs à l’après-guerre (ceux qui n’ont pas pris le train en marche de la mécanisation, des engrais, de l’endettement bancaire).

    Autre problème : les rendements agricoles étant bouleversés et incertains du fait de l’instabilité climatique, on peut anticiper que bien des régions dans le monde ne pourront pas se nourrir d’elles-mêmes via les territoires qui l’entourent immédiatement. Certains territoires vont produire plus tendanciellement, du fait du réchauffement climatique, d’autres moins. La difficulté à anticiper cela conjuguée à des déséquilibres de productions entre territoires devrait inciter à imaginer que les produits agricoles doivent continuer à circuler entre territoires et parcourir de grandes distances. Le problème est que cette « solidarité » entre territoires et régions du monde éloignées n’est amenée que par la bande, comme effet de bord des échanges marchands et des intérêts géopolitiques. C’est selon des intérêts économiques et politiques bien compris que les gens sont nourris sur cette planète, et non par des activités simplement nourricières.

    Dès lors, on peut se demander comment on peut relever les revenus des agriculteurs autrement qu’en abaissant leurs charges, selon une pure logique concurrentielle marchande. Les fameuses « normes » sensées introduire d’autres critères que la rentabilité pour décider quoi produire sont forcément difficiles à tenir dans la durée. Les « normes » qui sont tenables sont celles qui accroissent la rentabilité et éliminent les fermes les moins performantes. Les normes difficiles à imposer sont celles qui pour être tenables devraient être installées pour tous les concurrents, à l’échelle mondiale. Ce qui est impossible. La situation est donc inextricable, puisqu’il s’agit de faire une chose et son contraire. Maintenir la nature marchande de l’activité agricole, tout en lui ajoutant d’autres critères qui handicapent sa rentabilité, donc qui menace l’existence même de la production alimentaire ! Alors que la production et ses intrants dépend des échanges internationaux (matières premières, machines et matériels, etc), il sera compliqué de fermer l’importation pour telle production sans qu’en retour il y ait une sanction qui fera monter les prix d’un intrant dont on ne peut se passer, et qui n’est pas produit sur place.

    Autre difficulté : quand bien même les agriculteurs verraient leurs revenus augmenter, cela signifie que les non-agriculteurs - dont beaucoup vivent de l’aide alimentaire - auraient eux aussi besoin d’avoir plus d’argent, pour acheter des denrées plus chères, surtout si elles ont demandé plus de travail pour aboutir à une qualité supérieure ou des « services » environnementaux jugés bénéfiques pour tout le monde.

    On touche ici le problème de fond qui est qu’il faudrait donner de l’argent à tout le monde pour faire durer un système marchand à bout de souffle, puisque les producteurs ont besoin de subvention pour produire et les consommateurs d’argent supplémentaire -non issu du travail- pour consommer, sans compter la partie de la l’alimentation qui est donnée par l’aide alimentaire (et de basse qualité car sous-produit de l’industrie agro-alimentaire). Combien de temps encore à discuter et se prendre la tête pour maintenir les apparences d’un système marchand harmonieux ?

    A cela, la proposition de sécurité sociale alimentaire entend répondre. Mais d’une part elle est encore peu audible politiquement. D’autre part, elle est complexe à expliquer et à mettre en œuvre dans un horizon politique peu favorable à la création de mécanismes de solidarité supplémentaires basée sur l’économie (en l’occurrence basée sur des cotisations sociales supplémentaires). Le climat politique est en effet celui de raidissements identitaires, on le sait bien, mais sur le plan économique cela se traduit aussi par un détricotage de l’Etat social, les gouvernements de droite et d’extrême-droite préférant générer des augmentations de salaire par ce biais, plutôt que défendant des augmentations de cotisations sociales (salaires indirects).

    La suite du mouvement dépendra des opportunités qui se présenteront de se désolidariser des discours syndicaux par trop simplistes ou simplement corporatistes. Le problème des agriculteurs ne peut pas être résolu sans résoudre le problème des non-agriculteurs. A la fois ces problèmes sont pleinement exprimés quand ils le sont dans un langage économique - et il faut donc regarder cette réalité en face et globalement. De l’autre, leur résolution ne pourra pas se faire sur un plan économique.

    Le concept de « concurrence déloyale » par exemple est une notion reprise partout qui doit être interrogée, tant elle suppose une vision hallucinée d’une économie où la concurrence pourrait être maîtrisée, acceptable et désirable dans ses résultats concrets. Ce concept suppose que l’on peut conserver une organisation sociale identique dans ses fondements, et qu’en bricolant quelques paramètres on arrive à corriger les lourdes tendances pourtant observées : le moins-disant dans la production marchande est la norme, produire de façon dégueulasse et dans la souffrance est la norme, car tous les autres critères passeront toujours en dernier. Mais cette production est quand même acceptable socialement car elle est « bon marché » et en cela elle rend le service que l’on attend fondamentalement d’elle. Pour sortir de l’aporie de la production marchande injustement bon marché, il faut sortir de l’économie.

    Autres billets liés à ce sujet :
    https://seenthis.net/messages/1022015
    https://seenthis.net/messages/1008371

    #agriculture

  • Antibiotiques : une nouvelle classe de molécules dénichée par l’intelligence artificielle
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2024/01/02/antibiotiques-une-nouvelle-classe-de-molecules-denichee-par-l-intelligence-a

    L’intérêt de cette recherche, qui a fait l’objet d’une publication, le 20 décembre, dans Nature, réside avant tout dans la méthode utilisée, plus que dans les #molécules identifiées. Ce n’est pas un hasard si Felix Wong, premier signataire de l’article, est physicien et mathématicien, pas microbiologiste. La recherche biomédicale recourt déjà à l’#IA, mais, ici, c’est le mode d’apprentissage profond imaginé qui est innovant.
    Les chercheurs ont d’abord déterminé les activités #antibiotiques de 39 312 composés, des sous-structures chimiques de molécules déjà connues, ainsi que leurs profils de cytotoxicité sur des cellules humaines. Des réseaux de neurones ont ainsi été entraînés à identifier les structures chimiques associées à une activité antimicrobienne. Ils ont ensuite été utilisés pour passer au crible plus de 12 millions de composés et prédire leur activité antibiotique et leur cytotoxicité.

    Finalement, 283 composés ont été sélectionnés pour être testés empiriquement contre le staphylocoque doré. Des tests sur des souris ont permis d’identifier une classe de structure qui s’est avérée antimicrobienne à l’égard d’un staphylocoque résistant à la méthicilline et d’entérocoques résistants à la vancomycine, deux antibiotiques classiques. Le mot est lâché, ce serait la voie pour une nouvelle « classe » d’antibiotiques. Cela fait plusieurs décennies que les antibiotiques arrivant sur le marché ne sont que des versions améliorées ou au spectre élargi de familles existantes.

    « Un résultat spectaculaire »
    Didier Mazel, responsable de l’unité Plasticité du génome bactérien à l’Institut Pasteur, salue, dans cette étude, un « résultat spectaculaire ». « Ils ont démasqué une famille de molécules qui n’étaient pas connues pour leur activité antimicrobienne, cela valide leur modèle », ajoute le généticien. Si le recours à l’IA a déjà permis, par exemple, d’obtenir de nouvelles structures de protéines ayant un possible intérêt biologique, la puissance de calcul à laquelle l’équipe américaine a eu accès a permis de franchir une étape.
    Les travaux de Felix Wong s’inscrivent dans le projet Antibiotics-AI du MIT, piloté par James Collins, professeur d’ingénierie médicale et de sciences au célèbre institut du Massachusetts. L’objectif est de découvrir, d’ici à sept ans, de nouvelles classes d’antibiotiques contre sept types de bactéries mortelles, affirme le MIT dans un communiqué.
    Pour le microbiologiste Etienne Ruppé, professeur de bactériologie à l’université Paris Cité, il faut relativiser l’efficacité des molécules trouvées ici. Il relève « des concentrations minimales inhibitrices sur le staphylocoque de l’ordre de 2 milligrammes par litre, ce qui est élevé » et pose la question de l’application à l’homme. Et de regretter que cette première étude se soit concentrée sur les staphylocoques. « Aujourd’hui, ce sont les bacilles Gram négatif qui posent le plus de problèmes et sont responsables de morts dans le monde entier », insiste-t-il.

    Pour autant, Etienne Ruppé salue la qualité des données avec lesquelles a été entraînée l’IA, ce qui a permis cette « preuve de concept intéressante ». Ce modèle devrait permettre, selon lui, d’avoir « un ticket d’entrée moins important, afin d’identifier plus rapidement les candidats potentiels pour de futurs antibiotiques ».

    Infectiologue à l’hôpital Bichat (AP-HP), Nathan Peiffer-Smadja, reconnaît que les antibiotiques sont devenus les « parents pauvres de la recherche dans l’industrie pharmaceutique ». Mais il met en garde contre le Graal que certains placent dans la découverte de nouvelles classes d’antibiotiques. « Les bactéries évoluent plus vite que l’humain, et la résistance à une nouvelle classe arrivera aussi rapidement », prévient le spécialiste qui souligne la menace que l’antibiorésistance fait peser, à terme, sur des pans entiers de la médecine. « Si demain on ne sait plus traiter les complications infectieuses, on ne pourra plus faire de greffe d’organe ni de chimiothérapie agressive », insiste le docteur Peiffer-Smadja, pour qui l’enjeu est de mieux se servir des antibiotiques existants, en réduisant par exemple la durée de traitement, avant d’en découvrir de nouveaux.

  • Les scientifiques préviennent de nombreuses boucles de rétroactions climatiques dangereuses | Terra Projects
    https://www.laterredufutur.com/accueil/les-scientifiques-previennent-de-nombreuses-boucles-de-retroactions-

    Un nouveau rapport rédigé par une équipe internationale de chercheurs, dont des scientifiques de l’Université de l’État de l’Oregon (OSU), met en garde contre de nombreuses boucles de rétroaction climatique à risque et la nécessité d’agir tant au niveau de la recherche que des politiques. Publié dans la revue One Earth le 17 février 2023, le rapport indique qu’en raison notamment de l’amplification des rétroactions climatiques, « une réduction très rapide des émissions sera nécessaire pour limiter le réchauffement futur. »

    Des chercheurs des États-Unis et d’Europe ont répertorié et décrit 41 boucles de rétroaction climatique qui ont des implications majeures sur les perspectives du changement climatique. Les boucles de rétroaction climatique sont des processus qui peuvent soit amplifier soit diminuer les effets de nos émissions de gaz à effet de serre, initiant une réaction en chaîne cyclique qui se répète sans cesse. Il existe de nombreuses rétroactions amplificatrices importantes qui accentuent le réchauffement. Au total, les chercheurs ont identifié 27 rétroactions amplificatrices, 7 rétroactions amortissantes et 7 rétroactions incertaines.

    Source : https://phys.org/news/2023-02-scientists-dangerous-feedback-loops-climate.html

    D’autres articles en rapport avec les boucles de rétroaction climatiques (les liens figurent sur la page précédente) :

    https://scientistswarning.forestry.oregonstate.edu/climate_feedbacks

    https://scientistswarning.forestry.oregonstate.edu/climate_feedbacks_references

    https://bigthink.com/the-present/the-environmental-costs-of-war

    #boucles_de_rétroaction #feedback_loops #climat

  • Alexis Potschke : « J’ai lu le message du ministre et j’ai peur »
    https://www.cafepedagogique.net/2023/12/12/alexis-potschke-jai-lu-le-message-du-ministre-et-jai-peur

    J’ai lu le message du ministre tout à l’heure, et j’ai peur maintenant, très peur de ce qui vient : ça faisait longtemps que je n’avais pas eu peur comme ça.

    Il y a un passage qui m’a plongé dans une angoisse terrible. Tenez, c’est ce morceau-là :

    « À compter de la rentrée prochaine, les élèves de 6ème et de 5ème seront donc désormais répartis en 3 groupes de niveaux pour leurs enseignements de français et de mathématiques. »

    Ça n’a l’air de rien, comme ça, et quiconque ne sait pas vraiment ce qu’est une classe pourrait même hausser des épaules, trouver cela normal, se dire que j’en rajoute, passer outre. Ah ! ces profs, ils se plaignent tout le temps !

    C’est malgré tout la mise à mort d’une certaine vision de l’enfance. C’est la fin de l’idée des classes hétérogènes ou chacun peut apprendre à chacun et de chacun, où les élèves en réussite peuvent venir en aide aux élèves en difficulté, et où les élèves en difficulté peuvent prendre confiance en eux, s’appuyer sur leurs pairs ; se sentir un peu, de temps en temps, membre d’un groupe qui n’est ni bon ni mauvais, juste un groupe ; savourer leurs prises de parole réussies, travailler ensemble : apprendre des autres et leur apprendre des choses.

    C’est la fin d’un même postulat d’éducabilité. Tous les élèves sont égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres ! À dix ans, le rouage se met en marche : les uns à droite, les autres à gauche, le bénéfice du doute pour le ventre mou, tout ça, ça se rangera plus tard. Hop ! On classe, on trie ! Mais ce qu’il faut bien avoir à l’esprit, c’est que c’est pour le pire. Que ça ne marche pas.

    Imaginez-vous, dix ans fraîchement révolus, faire votre entrée au collège. Le couperet est tombé quelques semaines plus tôt, vous ne le saviez peut-être même pas, mais : vous êtes un élève en difficulté. Alors voilà : vos camarades seront des élèves en difficulté. Votre enseignant vous fera des cours pour élèves en difficulté. Vous aurez un emploi du temps d’élève en difficulté. Vous avez dix ans, votre avenir a déjà un nom.

    Autour de vous, aussi : essentiellement des garçons. À cet âge, les groupes de niveaux sont aussi, malheureusement, des groupes de genre.

    Vous ne pourrez pas profiter des remarques brillantes de vos camarades, travailler avec eux, apprendre d’eux : non, ce n’est pas la place qui vous a été assignée. Vous êtes en difficulté. Vous aurez toujours l’impression que vos enseignants vous parlent plus lentement qu’aux autres, et de la suspicion en lisant les appréciations sur votre bulletin.

    Le groupe classe, c’est fini. Bienvenue dans le sépulcre des ambitions. Mais que voulez-vous ? C’est ainsi que fonctionne la fabrique des élites. On vous laissera prendre la forme qu’on attend de vous. Vous n’apprendrez que ce qu’on a décidé de vous apprendre – à vous, parce que vous êtes : en d-i-f-f-i-c-u-l-t-é. Tant pis pour le reste !

    #école #élèves #éducation #groupes_de_niveau #ségrégation

    • On arrive au tri classiste et à la ségrégation mise en place déjà au lycée il y a 10 ans. Ça n’était pas clairement écrit, mais j’ai vu celleux qui avaient une bourse relégués dans des classes différenciées, avec des profs et un programme différent et surtout un discours de la direction à leur égard de type « Ah mais non, tu ne peux pas aller dans cette classe, iels ont beaucoup plus d’assurance que toi. » Et j’aurai aimé vous montrer une photo des classes, de ceux avec l’assurance de leur avenir et celleux qui n’en avaient pas, la différence de leurs fringues, leur façon altière de se tenir, de se sentir bien dans leur peau, de s’échanger leur réseau. Les soldats et leurs maitres.

    • Le groupe le plus performant sera affublé du doux nom de « castor » et avec le second groupe, appelés « les chasseurs », ils formeront l’Arc RIP aux Blicains. Quant aux élèves du troisième (et dernier) groupe dénommé « les sauvageons », ils se verront imposer un SNU à vie avec lever du drapeau en pyjama rayé tous les matins jusqu’au bout de leur vie. Par contre, les ceusses qui appartiennent à l’élite castorienne seront eux exemptés de service national universel et, promus aux mérites de leurs géniteurs, ils pourront aller directement pantoufler dans des cabinets de conseil après avoir obtenu leur bac avec mention.

      #école-caserne #saloperies #privilèges_de_classe #classes_ghettos #Gabriel_Attal #consanguinité #endogamie

    • Plus sérieusement, ceci est la conséquence fatale (dans le sens où ça devait arriver un jour) d’un délitement de l’institution #éducation_nationale initié par Sarkozy et finalisé par Blanquer : effectifs pléthoriques dans les classes. Des missions toujours plus nombreuses assignées aux personnels soumis à un feu roulant d’injonctions contradictoires. Résultats : les enseignants se barrent. Le recrutement se tarit. Les relations entre familles et l’institution deviennent de plus en plus conflictuelles. La hiérarchie (du sommet de la pyramide au plus médiocre sous-fifre) va essayer de dissimuler la poussière sous le tapis avec l’idéologie patriotico-laïcarde mais l’illusion fait rapidement long feu.
      Ce processus fait partie d’un dispositif idéologique qui a fait ses preuves dans les pays anglo-saxons, le fameux « starving the beast ».
      A mon avis, les familles « castoriennes » n’hésiteront pas un seul instant et scolariseront leurs progénitures dans le privé, cette attitude étant déjà une tendance lourde. Quant aux deux autres groupes de niveau, ils s’affronteront sur les bancs de l’école publique, les uns zélateurs impénitents de l’idéologie libertarienne, les autres au mieux regarderont par la fenêtre pour faire passer le temps, au pire mettront le feu aux établissements. On fera croire aux familles « chasseurs » que leurs enfants sont l’avenir de la nation et on les enjoindra de faire régner l’ordre raie-pue-blicain au sein de leurs établissements (en dénonçant par exemple les comportements idéologiquement déviants des familles sauvageo-wokistes.
      L’école a toujours été une interface d’une grande porosité entre la société et le pouvoir. Ça ne fait que se confirmer.
      Mon messages aux (ex) collègues qui y croiraient encore : courage, fuyez ou résistez !

    • Un copain de 40 ans, y-a 10 ans : « mais les budgets n’ont jamais été aussi élevés, faut arrêter de vouloir faire grève ou de dire qu’on n’a pas les moyens ». Les budgets à l’époque augmentaient pour prendre en compte l’augmentation du nombre d’élèves si mes souvenirs sont bons. Mais les profs n’étaient pas remplacés, et le pli était donné. 10 ans plus tard, plus personne ne veut devenir prof.

    • Les élèves du groupe « chasseurs » issus en majorité des familles de la classe moyenne déclassée auront bientôt un joli uniforme et s’ils se tiennent sages, ils pourront effectuer leur SNU aux Antilles (ou tout autre DOM-TOM).
      NB : ces familles « chasseurs » auront plébiscité le RN aux présidentielles de 2027.

    • Les jeunes parents, très écolos et socio-conscientisés qui approchent de la 40aine ont vite mis leurs discours sous le boisseau quand il s’est agit de scolariser leur précieuse progéniture là où les prolos autrement glorifiés n’ont pas d’autres choix que de laisser la leur et les « pédagogies alternatives » ont été là bonne excuse toute trouvée et toute offerte, en vrai, pour justifier leur cavalcade vers le privé, bien moins couteuse, socialement que les stratégies anciennes de contournement de la carte scolaire.

    • Ayant bossé (sur un poste adapté) à Angers avec la crème des pédagos dans « l’ingénierie éducative », les collègues ne se cachaient même pas de scolariser leurs rejetons dans le privé catho, parce que bon, hein, le collège (public) de secteur avait « clairement pas le niveau » ... Bel euphémisme en tout cas.

    • « Les groupes de niveau viennent percuter la motivation et l’estime de soi, et donc la réussite scolaire »
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/12/17/les-groupes-de-niveau-viennent-percuter-la-motivation-et-l-estime-de-soi-et-

      Les économistes Yann Algan [HEC] et Elise Huillery [Dauphine] estiment, dans un entretien au « Monde », que, pour faire face à l’hétérogénéité des niveaux, il faudrait investir davantage dans la formation des enseignants et dans les compétences sociales et comportementales des élèves.

      .... à partir des évaluations de 6e de 2021, 50 % des élèves de classes sociales défavorisées se retrouveraient dans le groupe des élèves faibles contre seulement 13 % des élèves de classes sociales très favorisées. Les inégalités de genre seraient également marquées : le groupe des élèves forts en français compterait 57 % de filles et celui des forts en maths 56 % de garçons.

      https://archive.is/DwC84

      #PISA #économie #pédagogie_verticale #hétérogénéité #coopération

      "un choc d’ignorance"
      https://seenthis.net/messages/1032763

  • LES AUTORITAIRES (partie 1) : les premières enquêtes
    https://www.youtube.com/watch?v=2__Dd_KXuuU

    0:00 Introduction
    5:40 Comprendre l’indicible
    13:27 L’enquête de surface
    15:32 L’échelle de l’antisémitisme
    28:13 L’échelle d’ethnocentrisme
    36:17 L’échelle de conservatisme politico-économique
    43:30 Crédits de fin
    44:40 Prochainement, dans la 2e partie

    Quand on parle d’autoritarisme, on pense spontanément à une forme de gouvernance, on s’imagine les dérives autoritaires d’un chef, d’un gouvernement, d’une institution, etc.
    Or, cet angle nous fait parfois omettre d’autres perspectives, notamment la question de l’autoritarisme chez les individus lambda, non pas sous une perspective exclusivement idéologique, mais via un angle psycho-sociologique. Et c’est précisément à cet angle que nous allons ici nous intéresser.

    Cette vidéo est la première partie d’une série consacrée aux études portant sur la personnalité autoritaire. Dans cette partie, nous nous concentrons sur les premières enquêtes, sur les études d’Adorno et de ses collègues, initiées dans les années 40 alors que la Seconde Guerre Mondiale faisait encore rage. Nous allons y préciser leur première phase qui demeure sur le terrain des opinions, les chercheurs voulant délimiter les attitudes associées à l’autoritarisme, ce qui leur permettra d’élaborer trois échelles de mesure : une échelle de l’antisémitisme, une échelle de l’ethnocentrisme et une échelle de conservatisme politico-économique.

  • Petite journée de merde. Ça faisait longtemps. Et c’est peanuts par rapport aux restes du monde.

    Mais quand même.

    Ça commence avec le gars de l’interphone qui ne vient pas du tout au RDV. Nous, on est au garde-à-vous dans l’appart’ bien ventilé, donc bien congelés, avec le chat qui gueule derrière une porte fermée. La matinée.
    À midi, le gestionnaire appelle pour savoir si on peut remettre ça.

    C’est cool, j’ai perdu la matinée, je peux pourrir l’après-midi, mais après la visio, merci.
    Le gars nous avait juste oubliés.
    Normal : je suis la meuf qui n’est jamais servie au bar ni au resto. Sauf pour l’addition. T’inquiète, là, je ne suis plus invisible, d’un coup.

    Ensuite, le gus annonce qu’il ne peut pas mettre 2 noms sur l’interphone.
    On est juste en 2023, gros. Il y a la collocation et les familles recomposées, mais on ne peut mettre qu’un nom par appart. Et puis, ce n’est pas comme si je n’avais pas été là pour la visite technique et comme si je n’avais pas bien précisé le cahier des charges : à savoir que la moitié des familles de l’immeuble ont de 2 à 3 noms de famille par appart.
    « Si, si, c’est possible, pas de problème, évidemment que c’est prévu ! ».

    C’est parce que je suis une meuf qu’on oublie les choses que je demande ou c’est la nouvelle normalité de promettre n’importe quoi et d’envoyer chier une fois le devis signé ?
    Je ne sais pas, je demande.

    L’Afghan ferme son petit resto ouvert il y a deux ans. C’était bon et soigné et même pas cher. Fallait pas. Ça va faire plaisir au fachistan local qui inonde la PQR de lamentations sur les « kebabs » qui envahissent les villes à la place de la bonne cuisine françaiaiaiaise.
    La dernière fois qu’on a tenté la bonne cuisine françaiaiaiaise, à la place d’un steak tartare, on a eu du minerai de viande en mousse rose aromatisée mais quand même facturé au prix du steak du matin coupé au couteau. Gastronomie classée au patrimoine de l’UNESCO… quelle pantalonnade ! Donc, oui, je pleure l’Afghan et sa famille qui ont tenté de faire proprement le job dans un pays de baltringues fachisantes.

    Et je pleure la petite chatte de la résidence qui chasse les rongeurs, qui prend le soleil sur le balcon de ma fille et qu’on a même retrouvée une paire de fois sur son oreiller, parce qu’on est bien classés dans le guide du chat intergalactique . Elle a traversé la rue une fois de trop et cette fois, ça devait être un de ces cons de fast and furious dont le gros des loisirs consiste à faire crisser ses pneus dans une ville qui dort.

    Pendant ce temps-là, c’est toujours la fin du monde, mais ça fait chier quand même.