• Le non-recours aux soins de santé
    http://www.laviedesidees.fr/Le-non-recours-aux-soins-de-sante.html

    La notion de non-recours éclaire les limites de la Couverture Maladie Universelle (CMU) créée pour améliorer l’accès aux soins des plus démunis. Une réflexion sur un droit fondamental qui connaît des difficultés de mise en œuvre dans la société française.

    Essais & débats

    / #assurance_maladie, #sécurité_sociale, #protection_sociale

    #Essais_&_débats

  • En dehors du stade : l’inscription des supporters « ultras » dans l’espace #urbain - Métropolitiques
    http://www.metropolitiques.eu/En-dehors-du-stade-l-inscription.html

    Se revendiquant d’un mouvement apparu dans les années 1960 dans les stades italiens et présent en France depuis le milieu des années 1980, les supporters « ultras » sont membres de groupes constitués, pour la plupart, en association de loi 1901. Les plus actifs sont majoritairement des hommes jeunes (de 15 à 35 ans) issus de la classe moyenne. Chaque groupe ultra possède un nom et des emblèmes qui lui sont propres. Contrairement aux associations traditionnelles de supporters, ils revendiquent fortement leur autonomie par rapport au club. Leur fonctionnement repose sur une structure hiérarchisée et des activités organisées : la principale d’entre elles est l’animation de la tribune à l’aide de chants, de gestuelles (agiter et lever les bras, sauter, se prendre par les épaules), mais aussi de tambours, de drapeaux, d’étendards, de banderoles, souvent mobilisés dans le cadre de tifos [1]. Par ailleurs, les principaux groupes ultras rédigent un « fanzine » [2] et produisent du « matos » [3] qu’ils vendent lors des matchs. Ces activités sont préparées au local du groupe, au sein duquel les membres actifs se retrouvent quotidiennement. L’ensemble des groupes ultras français partagent ainsi une même culture, des valeurs et une organisation communes. Ils occupent les tribunes populaires des stades, presque toujours situées derrière les buts [4] (Bromberger 1995 ; Mignon 1998 ; Hourcade 1998).

    #territoire #ville

  • Les #slumdog non-millionnaires

    En Inde, le développement des mégapoles focalise l’attention et tend à masquer l’existence de petites et moyennes villes. Ces dernières, très nombreuses, ont peu bénéficié des réformes entreprises depuis les années 1990 et nécessitent d’être mieux prises en compte pour sortir de la pauvreté.


    http://www.metropolitiques.eu/Les-slumdog-non-millionnaires.html
    #urban_matters #cartographie #visualisation

  • « Cessez de vous plaindre. Longue vie à ce nouvel et brave gouvernement israélien »
    http://www.pourlapalestine.be/index.php?option=com_content&view=article&id=1980%3A-cessez-de-vous-

    "Ils ne parleront pas avec arrogance et ils ne dégoiseront pas de slogans creux. Ni sur la paix, ni sur les droits de l’homme ; ni sur deux États, ni sur les négociations ; ni non plus sur les lois internationales, la justice ou l’égalité. C’est la vérité qui sera assénée à la face des Israéliens et du monde"

    Un article de Guideon Levy, journaliste israélien, publié dans Haaretz et traduit par Plate-forme Charleroi #palestine(Permalink)

    #israël

  • « Charlie Hebdo » : Zineb El Rhazoui « scandalisée » de sa mise à pied

    http://abonnes.lemonde.fr/actualite-medias/article/2015/05/14/charlie-hebdo-zineb-el-rhazoui-scandalisee-de-sa-mise-a-pied_4633851

    En fait, il faudrait que ces journaux n’aient pas de directeur, surtout quand ils ont une conception très XIXe du pouvoir

    #maitre_des_forges

    Zineb El Rhazoui, journaliste membre de la rédaction de Charlie Hebdo, a reçu, mercredi 13 mai, un courrier de la direction la convoquant à un entretien préalable à un licenciement pour faute grave, a appris Le Monde. Elle est d’ici là mise à pied. Contactée, la direction refuse de commenter « une procédure en cours et interne », mais insiste sur le fait qu’il ne s’agit que d’une convocation à un entretien, pas d’un licenciement effectif. La décision intervient dans un contexte de tensions entre la direction et la rédaction.

  • Tina Fey et Patricia Arquette fêtent la date de #péremption sexuelle des #actrices - Actualité Série - EcranLarge.com
    http://www.ecranlarge.com/series/news/939063-tina-fey-et-patricia-arquette-fetent-la-date-de-peremption-sexuel
    https://www.youtube.com/watch?v=XPpsI8mWKmg

    L’histoire commence avec Amy Schumer, une nouvelle fois dans son propre rôle, qui croise au détour de sa promenade les trois actrices américaines, en plein brunch. La raison ? « On célèbre le dernier jour baisable de Julia ». Un rituel inévitable dans la vie de toutes les actrices, lorsqu’elles ne peuvent plus être décemment considérées comme des #objets de #désir par l’industrie.

    @mona

  • Élevage 2.0
    http://gc.revues.org/2939
    Jean Gardin

    À partir de l’exemple de l’identification électronique des ovins et des caprins rendue obligatoire en France en 2010, cet article décrit une étape de l’imposition dans l’élevage des normes techniques de la traçabilité issues du monde de la production industrielle. La généralisation des procédures de traçabilité y est décrite, du point de vue des éleveurs qui y sont opposés, comme un facteur de dépossession de leur métier. Mais, du fait des caractères propres aux échanges informatisés, cette traçabilité est également décrite comme une étape importante dans le développement d’une abstraction : la valeur informationnelle. Cette notion de valeur informationnelle est proposée pour rendre compte d’une forme de valeur marchande particulièrement déconnectée des valeurs d’usages produites par les éleveurs sous forme de produits lactés ou carnés.

    #élevage #animaux #information

  • « La #race n’existe pas, mais elle tue »
    http://www.vacarme.org/article2736.html

    Chantier « Sales races » : http://www.vacarme.org/rubrique467.html

    La race n’existe pas mais elle tue. Dans un chantier sur la sale race Vacarme se saisit des mots, malaxe le stigmate et bataille sur les concepts. Si le terme de racisme est apparu récemment, comme l’évoque Matthieu Renault dans sa contre-généalogie de la race, le risque serait d’en étendre l’usage. Et pourtant la lutte des races fait retour aujourd’hui. Houria Bouteldja la défend tandis que Sophie Wahnich revient sur l’opposition dynamique entre universel et minoritaire.

  • La #loi_Macron impose en catimini l’enfouissement des déchets nucléaires
    http://www.reporterre.net/La-loi-Macron-impose-en-catimini-l

    Une première tentative avait déjà eu lieu en juin 2014 dans la loi de transition énergétique puis une deuxième en novembre dans la préparation de la loi Macron. Elles avaient échoué, avec retrait des textes de loi. Mais voici de nouveau revenue la définition de la « réversibilité », condition indispensable au lancement du projet de Cigéo : l’enjeu est de lancer la construction du centre d’enfouissement sans passer par la case législative telle qu’elle était jusque-là instituée par le calendrier (cf « brouiller la procédure pour éviter le débat parlementaire » in : Déchets nucléaires : le gouvernement essaye encore de tricher).

    Si la (ré-)introduction de cette disposition dans la loi Macron finit par ne plus être une « surprise », elle se fait chaque fois un peu plus par effraction. Cette fois, c’est à cinq heures du matin, dans la nuit de vendredi à samedi, après l’examen de 220 amendements tout au long de la journée et de la nuit, que les sénateurs ont adopté le fameux amendement.

    L’amendement 115 avait été déposé par le sénateur UMP de la Meuse, Gérard Longuet, qui se félicitait de la « priorité » accordée par le gouvernement permettant d’accélérer la procédure d’examen et de débat : « Ma satisfaction n’a d’égal que ma honte de passer devant d’autres collègues à cette heure avancée de la nuit ! (sourires) », peut-on lire sur le verbatim édifiant de la séance parlementaire.

    #déchets_nucléaires #enfouissement #socialistes #nucléaire

  • Comment Paris a repris le contrôle de son service public de l’eau
    http://www.bastamag.net/Comment-Paris-a-repris-le-controle-de-son-service-public-de-l-eau

    Un service public de l’eau plus démocratique, plus innovant, plus attentif aux enjeux sociaux et environnementaux, et moins coûteux pour le consommateur. Tel est le bilan de la remunicipalisation de l’eau par la ville de Paris, un service délégué jusqu’en 2010 aux entreprises Suez et Veolia. Comment cette reprise en main a-t-elle été possible ? Quelles leçons en tirer ? Entretien avec Anne Le Strat, adjointe au maire de Paris et ancienne présidente d’Eau de Paris, cheville ouvrière de cette (...)

    #Décrypter

    / #Île-de-France, #Multinationales, #Accès_à_l'eau, #Services_publics, A la une

  • Donc #facebook a décidé que mon compte personnel n’était pas normal et qu’il fallait le transformer en page. Et du coup tous les messages que j’ai posté dans des groupes, et pire tous les fils de discussions que j’ai initié (et auxquels ont participé plein d’autres personnes) ne sont plus disponibles. Et j’ai dû contacter facebook et donner une copie de mes papiers d’identité. Et ils m’ont quand même dit d’aller me faire voir.

    #réseaux_sociaux #3615mavie #résilience

  • Philippe Val, uZine, les copains et moi : Sébastien Fontenelle : Philippe Val, de Charlie Hebdo à Sarkozy
    http://www.editionslibertalia.com/meme-pas-drole

    On l’aura deviné : Val n’aime pas tellement Internet. Il n’aime pas beaucoup, non plus, et par voie de conséquence, les internautes.

    Cela remonte, d’après Mona Chollet, au – triste – jour de janvier 2001 où il est tombé, après que son ordinateur venait « d’être raccordé au réseau* », sur un article du site Uzine – aujourd’hui disparu – qui décortiquait « sans pitié » sa « mauvaise foi ». Découvrant l’ampleur de l’offense, Val est entré « dans une rage folle », explique encore Mona Chollet – un peu comme si la liberté d’expression, pour essentielle qu’elle soit au bon fonctionnement de la démocratie, ne devait tout de même pas être employée à critiquer la prose d’un éditocrate qui se présente volontiers comme l’un de ses plus intransigeants défenseurs.

    Quinze jours plus tard, Val offre au monde – qui n’en peut mais –, sous la forme d’un éditorial d’anthologie, un puissant manifeste d’où ressort que les internautes sont, eux aussi, des ennemis de la démocratie, car en effet, « à part ceux qui » n’utilisent Internet « que pour bander, gagner en Bourse et échanger du courrier électronique », demande-t-il, « qui est prêt à dépenser de l’argent à fonds perdus pour avoir son petit site personnel ? »

    uZine n’est pas disparu, mon billet qui avait mis Val « dans une rage folle » est toujours là :
    http://www.uzine.net/article407.html

  • Le dispositif anti-Snowden de la Loi Renseignement
    http://www.numerama.com/magazine/32816-le-dispositif-anti-snowden-de-la-loi-renseignement.html

    « la procédure à suivre pour les agents qui seraient tentés de jouer les lanceurs d’alertes et de prévenir les citoyens que les services de police et l’espionnage outrepassent les objectifs et les moyens de surveillance prévus par la loi » : la loi sur le renseignement à tout prévu, y compris comment brider les éventuelles dénonciations de ses abus...

    #vie_privée #Frenchiot_Act #agent #lanceur_d'alerte #snowden #censure

  • Les victoires de la grève à Radio France
    http://www.fluxetfixe.org/Les-victoires-de-la-greve-a-Radio

    Nombreuses initiatives depuis vingt-cinq jours... C’est marrant quand même le pouvoir d’une grève sur les consciences : quoiqu’on en pense, quel que soit le niveau de désarroi des uns et des autres après tant d’agitation, ça force l’interrogation, ça pousse à l’organisation, bref tout le contraire de ce qu’écrivait Le Monde dans son éditorial du 2 avril dernier : « Radio France est en grève pour que rien ne change à Radio France. Fascinant désir d’immobilisme, pour ne pas dire de conservatisme. »

    #Radio_France #grèveRF (#shameless_autopromo)

  • Eau : crise humanitaire au #Proche-Orient, par @marclaime
    http://blog.mondediplo.net/2015-04-09-Eau-crise-humanitaire-au-Proche-Orient

    Pendant que de violents affrontements continuent de déchirer la Syrie et l’Irak, des millions de personnes déplacées pâtissent toujours des conflits au Liban, en Israël et dans les territoires palestiniens occupés. Les ressources hydriques et les systèmes vieillissants d’alimentation en #eau approchent du point de rupture, selon un rapport du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) rendu public le 25 mars 2015, ce qui augure d’une crise humanitaire sans précédent dans toute la région.

  • Les faux profils prolifèrent sur les #réseaux_sociaux - Le Figaro
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/115747789291

    Le Figaro s’inquiète de la multiplication des faux profils sur les réseaux sociaux. En 2014, 11,2% des profils de Facebook seraient des faux profils, 8,5% chez Twitter et 10% chez Instagram, qu’ils proviennent de robots ou qu’ils soient le fruit d’une usurpation d’identité. Mais pourquoi donc robots et personnes se créent de faux profils ? Dans un article à paraître dans la revue Communication, les sociologues Fred Pailler et Antonio Casilli nous expliquent pourquoi les fakes, ces usagers qui se présentent sous de faux noms, un pseudonyme ou qui se font passer pour quelqu’un d’autres, se multiplient. Pour les chercheurs, la raison est à chercher du côté des crises régulières autour des politiques d’identification des usagers, notamment via les plateformes qui cherchent à imposer l’usage de vrais noms. La (...)

    #sociologie

  • « Oui, les musulmans sont en accord avec la République »
    https://lejournal.cnrs.fr/print/718 31.03.2015, par Nadia Marzouki

    La plupart des médias et des politiques continuent de diffuser l’image de musulmans tiraillés entre leur supposée identité religieuse et leur adhésion aux valeurs de la République. La chercheuse Nadia Marzouki nous explique pourquoi cette vision n’est pas fondée.
    Parmi les nombreuses interrogations suscitées par les attentats de janvier, la question de la prétendue incompatibilité de l’islam avec la laïcité est, une fois de plus, apparue au premier plan. Face à la énième réitération de ce débat dans les champs médiatique et politique, on sent une certaine lassitude, voire du découragement, chez les chercheurs spécialistes de l’islam en France. Car cela fait au moins depuis les années 1990 que les enquêtes de sciences sociales ont fait apparaître la non-pertinence de questions du type « peut-on réformer l’islam ? » ou « l’islam est-il compatible avec… ? ». Ce que montrent tous ces travaux, c’est que la question de la sécularisation n’a de sens que lorsqu’elle est posée au niveau des pratiques concrètes et que, de ce point de vue, la majorité des musulmans français s’accommodent très bien des règles de la laïcité. Plutôt que demander si l’islam est compatible avec la laïcité ou comment le réformer, il convient aujourd’hui de se demander pourquoi le fait accompli de la sécularisation des musulmans français est toujours en question.

    Le débat public repose encore largement sur une conception caricaturale du rapport que les musulmans entretiendraient au dogme, à la norme et à l’autorité. Dès lors que l’on envisage la subjectivité musulmane comme intégralement déterminée par son obéissance à un corpus théologique, à une autorité religieuse ou a une communauté d’origine, l’obsession actuelle des journalistes et responsables politiques pour la question de la réforme de la théologie et de l’éducation des imams se comprend mieux. Pourtant, les enquêtes de sciences sociales n’ont cessé de montrer comment la migration a produit non pas un repli identitaire et communautaire, mais une déconnexion importante entre la quête de religiosité et la culture dite d’origine1. Dans son livre sur les imams en France2, le sociologue Romain Sèze parle de « bricolage » et de « braconnage » pour décrire le rapport des imams et de leurs fidèles à la norme religieuse. Les imams jouent un rôle essentiel dans la déconnexion entre religion et culture d’origine, en rejetant un grand nombre de pratiques comme relevant de la « tradition » et en appelant à une contextualisation des principes du droit islamique. Beaucoup d’entre eux recourent au raisonnement par analogie (al-qiyās) afin de redéfinir certaines normes. Loin du fantasme de l’islam rigoriste et communautaire, Romain Sèze décrit la religion qu’enseignent les imams comme un islam « fragile ».

    L’enquête de Christine Rodier 3 sur les pratiques de consommation halal menée auprès d’une population habitant en Moselle depuis les années 1970 et originaire du sud du Haut Atlas marocain montre également en quoi aborder l’application d’une règle religieuse dans la seule perspective de la soumission est erroné. La sociologue fait apparaître toute la part d’individualisme, d’inventivité et de réflexivité qui caractérise l’appropriation de cette prescription. Elle déplore le simplisme des oppositions binaires entre le halal et la laïcité ou la modernité. L’adoption de cette pratique, loin d’être un indice de communautarisation ou de rejet de la laïcité, reflète l’individualisation importante de la religiosité. À la différence des premières générations de musulmans, chez les jeunes générations de pratiquants, le halal est devenu un « concept éthique à la base d’une hygiène de vie qui va au-delà de la simple prescription alimentaire 4 ».
     

    Il y a une forte part d’individualisme et d’inventivité dans la consommation halal des jeunes générations.
    Ceux que Christine Rodier décrit comme des « mangeurs consommateurs » se distinguent de leurs aînés en ce qu’ils « désirent manger des plats dits français auxquels ils s’identifient (comme la plupart des jeunes de cette classe d’âge), étant eux-mêmes nés sur sol français ». À côté de cette figure du « consommateur », Christine Rodier évoque également celles du mangeur « revendicatif », qui trouve que ses parents ne sont pas assez pieux, et celle de l’« ascète », qui souhaite afficher une identité spécifique. Mais, dans les trois cas, manger halal découle d’un choix libre et individuel. Cette pratique révèle un rapport réflexif aux prescriptions et aux normes religieuses « en faveur d’une éthique sollicitant davantage l’engagement personnel et la recherche d’une ascèse 5 ».

    On pourrait multiplier les exemples de travaux de sciences sociales qui font apparaître, à partir de cas différents, ce même processus d’individualisation de la religiosité et d’intégration inventive au contexte laïc républicain. Ainsi de la recherche du sociologue Elyamine Settoul 6 sur l’intégration des Français musulmans dans l’armée française, ou des travaux en cours de Warda Hadjab sur les relations amoureuses entre jeunes musulmans français. Ces derniers parviennent à conjuguer des normes issues de la tradition que veulent leur transmettre les parents et une expérimentation subjective de la vie séculière européenne. L’image de l’islam comme « problème » ou source de conflit est doublement invalidée. D’une part, parce que la majorité des conflits qui naissent de la rencontre de ces normes sont résolus au sein de la famille, de l’environnement amical, de la mosquée, des espaces associatifs, des réseaux sociaux. D’autre part, parce que, pour nombre de ces jeunes, l’appropriation de la norme religieuse est précisément une ressource qui les aide à s’affirmer contre une pression familiale. C’est ainsi qu’ils parviennent à justifier le mariage avec une personne d’une autre origine, voire d’une autre religion, contre l’avis des parents, au nom des valeurs « islamiques » de l’amour ou de la famille.

    Quant aux formes d’expression religieuses les plus piétistes, systématiquement présentées dans les médias sous l’angle de l’oppression de la femme musulmane, elles ne peuvent pas non plus être comprises dans la seule perspective binaire de l’opposition au féminisme ou au sécularisme. Le travail de Claire Donnet sur les pratiques de femmes qui cultivent une forme de piété intégraliste – respect strict des temps de prières, du halal, port du voile… – montre que la recherche de cette féminité pieuse a en réalité deux enjeux : critiquer la conception libérale du féminisme, mais aussi déconstruire les normes machistes et patriarcales au sein de leur propre environnement. Autrement dit, ces femmes mettent en avant leur respect des «  fondamentaux » de l’islam pour pouvoir en parallèle s’affirmer et réaliser différents objectifs : travailler, étudier, prendre la parole…

    Certaines femmes utilisent leur respect des fondamentaux de l’islam pour s’affirmer dans le travail, les études...
    Étudiant la démarche des participantes au site Web islamique féminin Hijab and the City, Claire Donnet affirme que « ces blogueuses, au croisement de multiples rapports de domination, se réapproprient les représentations essentialisées de la femme et s’en servent stratégiquement pour changer leur condition au sein de leur groupe confessionnel. Elles s’insèrent dans l’ordre normatif préexistant pour le changer 7 » Les travaux très riches sur le féminisme islamique font apparaître la même ambivalence face au sécularisme libéral, qui est rejeté en tant qu’il est associé à une forme d’impérialisme culturel, mais dont l’idée centrale – les droits individuels – est acceptée et réappropriée.

    L’affaire du jugement « SAS contre France » 8 est de ce point de vue éclairante. Pour protester contre la loi interdisant le port de la burqa dans l’espace public, une requérante française a saisi la Cour européenne des droits de l’homme de Strasbourg en mettant en avant un argumentaire tout à fait cohérent avec le registre libéral de la défense des droits des individus. Son argument ne consistait en effet pas à se plaindre de l’impossibilité pour elle de vivre enfermée dans sa « communauté » musulmane, mais à dénoncer l’incompatibilité de la loi de 2009 avec des articles précis de la Convention, notamment avec l’article 9 qui défend la liberté religieuse des individus.

    Qu’ils optent pour une stratégie de transformation du religieux en éthique en réinterprétant des normes strictes en valeurs ouvertes, ou au contraire qu’ils défendent une conception plus fondamentaliste du religieux en voulant détacher l’activité pieuse de l’influence des folklores culturels des pays « d’origine », dans les deux cas les musulmans acceptent, voire renforcent, l’idée fondamentale du sécularisme, celle de la séparation entre l’espace du religieux et celui du politique. Paradoxalement, alors que la plupart des musulmans français insistent pour qu’on fasse la distinction entre l’islam comme religion et ce qui relève des traditions ou de la culture d’origine, le débat public et politique repose largement sur l’idée selon laquelle le seul islam acceptable, c’est l’islam folklorisé des instituts de « cultures d’islam » et des festivals de musique soufie, ou l’islam athéisé promu par les intellectuels d’origine musulmane non croyants et non pratiquants.

    Ce malaise à l’égard de la religion comme telle, dès lors qu’elle n’est pas neutralisée en « fait religieux historique » ou en culture folklorique, est contradictoire avec les injonctions à rejeter la communautarisation. Alors que la question de l’institutionnalisation de l’islam revient au centre du débat public, il faut rappeler que l’institutionnalisation étatique, de tradition gallicane, n’implique pas la sécularisation, au contraire. Il paraît plus important et plus urgent de créer les conditions pour que se poursuive le processus en cours d’individualisation et de pluralisation des pratiques de l’islam en France, et de cesser d’assigner les musulmans à une « communauté » d’identité ou de culture, qui devrait pouvoir être unifiée et représentée. Loin des fantasmes de l’islam conquérant et communautaire, il est temps pour les médias et les responsables politiques de voir les musulmans français tels qu’ils sont et tels que les décrivent les chercheurs depuis plusieurs décennies…

     

    Notes
    1.L’Islam mondialisé, Olivier Roy, Le Seuil, 2001.
    2.Être imam en France, Romain Sèze, Éditions du Cerf, 2013.
    3.La Question halal. Sociologie d’une consommation controversée, Christine Rodier, PUF, 2014.
    4. « Manger Halal, pour diversifier ses pratiques alimentaires », Christine Rodier, Le Monde, 20 mars 2012.
    5.Ibid.
    6. « Présence musulmane croissante dans l’armée », Elyamine Settoul, Le Monde, 26 mars 2012.
    7. « Hijab et City et la construction d’une féminité pieuse », Claire Donnet, Actes de colloque, coll. « Fira-HAL-SHS », janvier 2012, pp. 1-9.
    8. Arrêt de Strasbourg, affaire « SAS contre France », 1er juillet 2014.❞

  • Pour le philosophe Jacques Rancière, certains intellectuels dits “républicains” ont fait depuis quelques années le lit du Front national. Il montre comment les valeurs universalistes ont été dévoyées au profit d’un discours xénophobe.

    Il y a trois mois, la France défilait au nom de la liberté d’expression et du vivre-ensemble. Les dernières élections départementales ont été marquées par une nouvelle poussée du Front national. Comment analysez-vous la succession rapide de ces deux événements, qui paraissent contradictoires ?

    Il n’est pas sûr qu’il y ait contradiction. Tout le monde, bien sûr, est d’accord pour condamner les attentats de janvier et se féliciter de la réaction populaire qui a suivi. Mais l’unanimité demandée autour de la « liberté d’expression » a entretenu une confusion. En effet, la liberté d’expression est un principe qui régit les rapports entre les individus et l’Etat en interdisant à ce dernier d’empêcher l’expression des opinions qui lui sont contraires. Or, ce qui a été bafoué le 7 janvier à « Charlie », c’est un tout autre principe : le principe qu’on ne tire pas sur quelqu’un parce qu’on n’aime pas ce qu’il dit, le principe qui règle la manière dont individus et groupes vivent ensemble et apprennent à se respecter mutuellement.

    Mais on ne s’est pas intéressé à cette dimension et on a choisi de se polariser sur le principe de la liberté d’expression. Ce faisant, on a ajouté un nouveau chapitre à la campagne qui, depuis des années, utilise les grandes valeurs universelles pour mieux disqualifier une partie de la population, en opposant les « bons Français », partisans de la République, de la laïcité ou de la liberté d’expression, aux immigrés, forcément communautaristes, islamistes, intolérants, sexistes et arriérés. On invoque souvent l’universalisme comme principe de vie en commun. Mais justement l’universalisme a été confisqué et manipulé. Transformé en signe distinctif d’un groupe, il sert à mettre en accusation une communauté précise, notamment à travers les campagnes frénétiques contre le voile. C’est ce dévoiement que le 11 janvier n’a pas pu mettre à distance. Les défilés ont réuni sans distinction ceux qui défendaient les principes d’une vie en commun et ceux qui exprimaient leurs sentiments xénophobes.

    Voulez-vous dire que ceux qui défendent le modèle républicain laïque contribuent, malgré eux, à dégager le terrain au Front national ?

    On nous dit que le Front national s’est « dédiabolisé ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Qu’il a mis de côté les gens trop ouvertement racistes ? Oui. Mais surtout que la différence même entre les idées du FN et les idées considérées comme respectables et appartenant à l’héritage républicain s’est évaporée. Depuis une vingtaine d’années, c’est de certains intellectuels, de la gauche dite « républicaine », que sont venus les arguments au service de la xénophobie ou du racisme. Le Front national n’a plus besoin de dire que les immigrés nous volent notre travail ou que ce sont des petits voyous. Il lui suffit de proclamer qu’ils ne sont pas laïques, qu’ils ne partagent pas nos valeurs, qu’ils sont communautaristes …

    Les grandes valeurs universalistes – laïcité, règles communes pour tout le monde, égalité homme-femme – sont devenues l’instrument d’une distinction entre « nous », qui adhérons à ces valeurs, et « eux », qui n’y adhèrent pas. Le FN peut économiser ses arguments xénophobes : ils lui sont fournis par les « républicains » sous les apparences les plus honorables.

    Si l’on vous suit, c’est le sens même de la laïcité qui aurait été perverti. Qu’est-ce que la laïcité représente pour vous ?

    Au XIX e, la laïcité a été pour les républicains l’outil politique permettant de libérer l’école de l’emprise que l’Eglise catholique faisait peser sur elle, en particulier depuis la loi Falloux, adoptée en 1850. La notion de laïcité désigne ainsi l’ensemble des mesures spécifiques prises pour détruire cette emprise. Or, à partir des années 1980, on a choisi d’en faire un grand principe universel. La laïcité avait été conçue pour régler les relations de l’Etat avec l’Eglise catholique.

    La grande manipulation a été de la transformer en une règle à laquelle tous les particuliers doivent obéir. Ce n’est plus à l’Etat d’être laïque, c’est aux individus. Et comment va-t-on repérer qu’une personne déroge au principe de laïcité ? A ce qu’elle porte sur la tête … Quand j’étais enfant, le jour des communions solennelles, nous allions à l’école retrouver nos copains qui n’étaient pas catholiques, en portant nos brassards de communiants et en leur distribuant des images. Personne ne pensait que cela mettait en danger la laïcité. L’enjeu de la laïcité, alors, c’était le financement : à école publique, fonds publics ; à école privée, fonds privés. Cette laïcité centrée sur les rapports entre école publique et école privée a été enterrée au profit d’une laïcité qui prétend régenter le comportement des individus et qui est utilisée pour stigmatiser une partie de la population à travers l’apparence physique de ses membres. Certains ont poussé le délire jusqu’à réclamer une loi interdisant le port du voile en présence d’un enfant.

    Mais d’où viendrait cette volonté de stigmatiser ?

    Il y a des causes diverses, certaines liées à la question palestinienne et aux formes d’intolérance réciproque qu’elle nourrit ici. Mais il y a aussi le « grand ressentiment de gauche », né des grands espoirs des années 1960-1970 puis de la liquidation de ces espoirs par le parti dit « socialiste » lorsqu’il est arrivé au pouvoir. Tous les idéaux républicains, socialistes, révolutionnaires, progressistes ont été retournés contre eux-mêmes. Ils sont devenus le contraire de ce qu’ils étaient censés être : non plus des armes de combat pour l’égalité, mais des armes de discrimination, de méfiance et de mépris à l’égard d’un peuple posé comme abruti ou arriéré. Faute de pouvoir combattre l’accroissement des inégalités, on les légitime en disqualifiant ceux qui en subissent les effets.

    Pensons à la façon dont la critique marxiste a été retournée pour alimenter une dénonciation de l’individu démocratique et du consommateur despotique – une dénonciation qui vise ceux qui ont le moins à consommer … Le retournement de l’universalisme républicain en une pensée réactionnaire, stigmatisant les plus pauvres, relève de la même logique.

    N’est-il pas légitime de combattre le port du voile, dans lequel il n’est pas évident de voir un geste d’émancipation féminine ?

    La question est de savoir si l’école publique a pour mission d’émanciper les femmes. Dans ce cas, ne devrait-elle pas également émanciper les travailleurs et tous les dominés de la société française ? Il existe toutes sortes de sujétions – sociale, sexuelle, raciale. Le principe d’une idéologie réactive, c’est de cibler une forme particulière de soumission pour mieux confirmer les autres. Les mêmes qui dénonçaient le féminisme comme « communautaire » se sont ensuite découverts féministes pour justifier les lois anti-voile. Le statut des femmes dans le monde musulman est sûrement problématique, mais c’est d’abord aux intéressées de dégager ce qui est pour elles oppressif. Et, en général, c’est aux gens qui subissent l’oppression de lutter contre la soumission. On ne libère pas les gens par substitution.

    Revenons au Front national. Vous avez souvent critiqué l’idée que le « peuple » serait raciste par nature. Pour vous, les immigrés sont moins victimes d’un racisme « d’en bas » que d’un racisme « d’en haut » : les contrôles au faciès de la police, la relégation dans des quartiers périphériques, la difficulté à trouver un logement ou un emploi lorsqu’on porte un nom d’origine étrangère. Mais, quand 25 % des électeurs donnent leur suffrage à un parti qui veut geler la construction des mosquées, n’est-ce pas le signe que, malgré tout, des pulsions xénophobes travaillent la population française ?

    D’abord, ces poussées xénophobes dépassent largement l’électorat de l’extrême droite.

    Où est la différence entre un maire FN qui débaptise la rue du 19-Mars-1962 [Robert Ménard, à Béziers, NDLR], des élus UMP qui demandent qu’on enseigne les aspects positifs de la colonisation, Nicolas Sarkozy qui s’oppose aux menus sans porc dans les cantines scolaires ou des intellectuels dits « républicains » qui veulent exclure les jeunes filles voilées de l’université ? Par ailleurs, il est trop simple de réduire le vote FN à l’expression d’idées racistes ou xénophobes. Avant d’être un moyen d’expression de sentiments populaires, le Front national est un effet structurel de la vie politique française telle qu’elle a été organisée par la constitution de la V e République. En permettant à une petite minorité de gouverner au nom de la population, ce régime ouvre mécaniquement un espace au groupe politique capable de déclarer : « Nous, nous sommes en dehors de ce jeu-là. » Le Front national s’est installé à cette place après la décomposition du communisme et du gauchisme. Quant aux « sentiments profonds » des masses, qui les mesure ? Je note seulement qu’il n’y a pas en France l’équivalent de Pegida, le mouvement allemand xénophobe. Et je ne crois pas au rapprochement, souvent fait, avec les années 1930. Je ne vois rien de comparable dans la France actuelle aux grandes milices d’extrême droite de l’entre-deux-guerres.

    A vous écouter, il n’y aurait nul besoin de lutter contre le Front national …

    Il faut lutter contre le système qui produit le Front national et donc aussi contre la tactique qui utilise la dénonciation du FN pour masquer la droitisation galopante des élites gouvernementales et de la classe intellectuelle.

    L’hypothèse de son arrivée au pouvoir ne vous inquiète-t-elle pas ?

    Dès lors que j’analyse le Front national comme le fruit du déséquilibre propre de notre logique institutionnelle, mon hypothèse est plutôt celle d’une intégration au sein du système. Il existe déjà beaucoup de similitudes entre le FN et les forces présentes dans le système.

    Si le FN venait au pouvoir, cela aurait des effets très concrets pour les plus faibles de la société française, c’est-à-dire les immigrés …

    Oui, probablement. Mais je vois mal le FN organiser de grands départs massifs, de centaines de milliers ou de millions de personnes, pour les renvoyer « chez elles ». Le Front national, ce n’est pas les petits Blancs contre les immigrés. Son électorat s’étend dans tous les secteurs de la société, y compris chez les immigrés. Alors, bien sûr, il pourrait y avoir des actions symboliques, mais je ne crois pas qu’un gouvernement UMP-FN serait très différent d’un gouvernement UMP.

    A l’approche du premier tour, Manuel Valls a reproché aux intellectuels français leur « endormissement » : « Où sont les intellectuels, où sont les grandes consciences de ce pays, les hommes et les femmes de culture qui doivent, eux aussi, monter au créneau, où est la gauche ? » a-t-il lancé. Vous êtes-vous senti concerné ?

    « Où est la gauche ? » demandent les socialistes. La réponse est simple : elle est là où ils l’ont conduite, c’est-à-dire au néant. Le rôle historique du Parti socialiste a été de tuer la gauche. Mission accomplie. Manuel Valls se demande ce que font les intellectuels … Franchement, je ne vois pas très bien ce que des gens comme lui peuvent avoir à leur reprocher. On dénonce leur silence, mais la vérité, c’est que, depuis des décennies, certains intellectuels ont énormément parlé. Ils ont été starisés, sacralisés. Ils ont largement contribué aux campagnes haineuses sur le voile et la laïcité. Ils n’ont été que trop bavards. J’ajouterai que faire appel aux intellectuels, c’est faire appel à des gens assez crétins pour jouer le rôle de porte-parole de l’intelligence. Car on ne peut accepter un tel rôle, bien sûr, qu’en s’opposant à un peuple présenté comme composé d’abrutis et d’arriérés. Ce qui revient à perpétuer l’opposition entre ceux « qui savent » et ceux « qui ne savent pas », qu’il faudrait précisément briser si l’on veut lutter contre la société du mépris dont le Front national n’est qu’une expression particulière.

    Il existe pourtant des intellectuels – dont vous-même – qui combattent cette droitisation de la pensée française. Vous ne croyez pas à la force de la parole de l’intellectuel ?

    Il ne faut pas attendre de quelques individualités qu’elles débloquent la situation. Le déblocage ne pourra venir que de mouvements démocratiques de masse, qui ne soient pas légitimés par la possession d’un privilège intellectuel.

    Dans votre travail philosophique, vous montrez que, depuis Platon, la pensée politique occidentale a tendance à séparer les individus « qui savent » et ceux « qui ne savent pas ». D’un côté, il y aurait la classe éduquée, raisonnable, compétente et qui a pour vocation de gouverner ; de l’autre, la classe populaire, ignorante, victime de ses pulsions, dont le destin est d’être gouvernée. Est-ce que cette grille d’analyse s’applique à la situation actuelle ?

    Longtemps, les gouvernants ont justifié leur pouvoir en se parant de vertus réputées propres à la classe éclairée, comme la prudence, la modération, la sagesse … Les gouvernements actuels se prévalent d’une science, l’économie, dont ils ne feraient qu’appliquer des lois déclarées objectives et inéluctables – lois qui sont miraculeusement en accord avec les intérêts des classes dominantes. Or on a vu les désastres économiques et le chaos géopolitique produits depuis quarante ans par les détenteurs de la vieille sagesse des gouvernants et de la nouvelle science économique. La démonstration de l’incompétence des gens supposés compétents suscite simplement le mépris des gouvernés à l’égard des gouvernants qui les méprisent. La manifestation positive d’une compétence démocratique des supposés incompétents est tout autre chose.

    http://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20150403.OBS6427/jacques-ranciere-les-ideaux-republicains-sont-devenus-des-armes-

  • Des manifestations contre l’#austérité réprimées dans la #violence au #Québec | L’Humanité
    http://www.humanite.fr/des-manifestations-contre-lausterite-reprimees-dans-la-violence-au-quebec-5

    Une répression policière inédite
    La semaine dernière à Québec, lors de la première manifestation de lancement du mouvement le 24 mars au soir devant le Parlement, la Police a procédé à des arrestations de masse (pas moins de 274 étudiants ont été encerclé plusieurs heures durant et ils ont reçu chacun une amende de 220$) A peine les étudiants avaient « pris la rue » que les policiers se sont jetés sur quelques uns, les rouant de coups de matraques. 

    Pour justifier leur violence, la Police avance l’argument de l’illégalité de la manifestation.

    Ils utilisent ainsi soit l’article 500.1 du Code de la Sécurité Routière sur l’entrave à la circulation, puisque les étudiants marchent sur la route, soit l’article municipal 19.2 du Règlement sur la paix et le bon ordre de la Ville de Québec. C’est cet article qui pose problème, car il a été voté en juin 2012, juste après le « printemps 2012 » pour décourager toute manifestation de rue.

    Il déclare illégal une manifestation qui ne fournira pas à l’avance son itinéraire à la Police.
     
     On peut d’abord se demander pourquoi les manifestants ne fournissent pas tout simplement leur itinéraire aux forces de l’ordre, afin de ne pas bloquer la circulation... Mais lorsque l’on voit la façon dont la Police « encadre » les manifestants, on peut comprendre qu’ils ne veulent pas qu’elle intervienne dans leurs rassemblements. 
     
    Des atteintes aux libertés fondamentales
    Les étudiants voient dans cet article une entrave à leur liberté fondamentale d’exprimer leur mécontentement dans la rue. Ils le répètent, la rue demeure le lieu par excellence de l’expression citoyenne, hors des médias et du droit de vote.

    #Canada

    • Le gvt québécois est aussi peu démocratique que son homologue français pour recopier les mêmes « #illégalités » et les mêmes procédés.
      Il est si facile de faire de faire des lois injustes pour légitimer la #violence_d'Etat.

      Ils utilisent ainsi soit l’article 500.1 du Code de la Sécurité Routière sur l’entrave à la circulation, puisque les étudiants marchent sur la route, soit l’article municipal 19.2 du Règlement sur la paix et le bon ordre de la Ville de Québec. C’est cet article qui pose problème, car il a été voté en juin 2012, juste après le « printemps 2012 » pour décourager toute manifestation de rue.
      Il déclare illégal une manifestation qui ne fournira pas à l’avance son itinéraire à la Police.

      Avec des relents de « Je suis …… »

      Une page Facebook a même été créée en soutien au policier qui a tiré sur la jeune fille blessée à la bouche …
      Elle a finalement été supprimé lundi pour propos fascistes et d’incitation à la haine. La page s’appelait « Je suis 3143 », du matricule du policier qui a fait feu.

  • L’obsession du chiffre - Les mots sont importants (lmsi.net)
    http://lmsi.net/L-obsession-du-chiffre

    « De qui se moque-t-on ? » interrogent Jean-François Mignot et Céline Goffette dans un article recensant les thèmes des « unes » de Charlie-Hebdo entre 2005 et 2015. Excellente question, qu’on peut autant poser aux membres de la rédaction de l’hebdomadaire qu’aux auteur·es de la tribune, publiée par Le Monde, affirmant que « Charlie-Hebdo n’est pas obsédé par l’islam ». C’est ce retour critique que proposent Damien Boone et Lucile Ruault, docteur et doctorante (et chercheur·es d’emploi) en sociologie politique. Leurs réflexions, publiées elles aussi dans Le Monde initialement, mais sous une forme plus courte et un titre qui ne leur convenait pas, sont ici proposées dans leur intégralité, suivies d’un post-scriptum revenant sur leur publication dans Le Monde, et leur réception.

  • En images : la nouvelle #jungle de #Calais

    Près de 2 000 migrants vivent aujourd’hui à Calais. Ils stationnent dans la ville en attente d’un passage en Grande-Bretagne, un pays situé hors de l’espace Schengen dont ils rêvent de forcer les frontières, cachés dans un ferry ou un camion.

    Alors que la survie de ces migrants repose sur le travail associatif mené à Calais depuis 1999, le gouvernement français a décidé à l’automne dernier d’offrir quelques services dans un centre en périphérie de la ville. Le centre Jules-Ferry ouvre progressivement ses portes, le jour seulement. Pour la nuit, les migrants sont désormais priés de s’installer sur la lande voisine. Dix-huit hectares sans eau, sans sanitaires, dans des abris de fortune. Ainsi va la vie calaisienne des Afghans, Soudanais ou Erythréens…

    http://www.lemonde.fr/societe/visuel/2015/04/03/en-images-la-nouvelle-jungle-de-calais_4608768_3224.html

    #migration #asile #réfugiés #photographie
    cc @albertocampiphoto

  • « Comment échapper au poison des millions ? », par le collectif de « #Charlie_Hebdo »
    http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2015/03/31/pour-la-refondation-de-charlie-hebdo_4607026_3236.html

    En bloquant, comme nos camarades du Canard enchaîné, sous votre regard et par la volonté de tous les membres de Charlie, ces incroyables réserves financières qui doivent ne servir qu’à garantir la pérennité du titre à dix, vingt ou trente ans, en en affectant les fruits à la consolidation du titre, à l’apuration de ses dettes, à son développement et à sa nécessaire modernisation.

    (...) nous assistons aujourd’hui à des prises de décision importantes pour le journal, souvent le fait d’avocats, dont les tenants et les aboutissants restent opaques. Nous entendons qu’une nouvelle formule se prépare, dont nous sommes exclus.

    Nous ignorons tout de la fondation qui est en train d’être créée et souhaitons qu’elle soit l’émanation d’un projet mûrement réfléchi par l’ensemble du journal. Nous refusons que le journal, devenu une proie tentante, fasse l’objet de manipulations politiques et/ou financières, nous refusons qu’une poignée d’individus en prenne le contrôle, total ou partiel, dans le mépris absolu de ceux qui le fabriquent et de ceux qui le soutiennent.

  • Un entretien avec la géographe Martine Drozdz publié dans Urbanités ! Entre impact de la globalisation et déconstruction de la ville néolibérale, elle nous explique les ressorts politiques et économiques de la régénération urbaine par projet à Londres, et la mobilisation citoyenne qu’elle a pu susciter.
    http://www.revue-urbanites.fr/entretien-reparer-des-marches-defaillants-et-apres-la-regeneration-u


    @martinedrozdz
    #régénérationurbaine #Londres #globalisation #villenéolibérale #mobilisation #marchés #politiqueurbaine

  • Les réseaux sociaux vous « protègent » des corps des femmes réelles | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/99765/censure-reseaux-sociaux

    « Quand est-ce que la société acceptera le corps des femmes ? », demande Jessica Valenti, chroniqueuse pour The Guardian. Son article fait suite à la décision d’Instagram de retirer de sa plateforme, par deux fois, le 25 mars, « un cliché montrant une jeune femme allongée sur un lit, pantalon et drap tachés de sang », comme le décrivait l’Obs.

    ...

    « Le message ne pourrait être plus clair : les images sexxxxxxy sont appropriées, mais les images de corps féminins faisant des choses naturelles ne le sont pas. Ou, pour le dire plus grossièrement : seulement des images de femmes que les hommes pourraient vouloir se taper, s’il vous plaît. »

    #internet #femme