•  » Le marché, c’est le vol ?
    http://www.les-crises.fr/le-marche-cest-le-vol

    Pour l’expliquer, les auteurs se fondent sur une science en plein essor, l’économie corportementale, qui résulte des progrès de la psychologie et des neurosciences où les émotions et les biais sont pris en compte. Pour la macro-économie « mainstrean », nous sommes des « homo economicus » qui faisons des choix rationnels pour améliorer notre bien-être. Pour nos deux prix Nobel, il faut au contraire faire « la différence entre ce que les individus veulent vraiment (ce qui est bon pour eux) et ce qu’ils croient vouloir (ce qui est bon pour le singe perché sur leur épaule – le singe représente les « esprit animaux » que Shiller avait analysés dans un précédent ouvrage).

    En réalité, le fondement du marché réside dans « des histoires que les gens se racontent à eux-mêmes », une considération qui « rend tout à fait naturelle l’idée que ces histoires sont faciles à manipuler. Il suffit de changer l’attention des individus pour changer les décisions qu’ils prennent », affirment les auteurs.

    Le marketing, un des secteurs qui, dans les entreprises, captent une bonne part des investissements, ne fait que cela : « changer l’attention des individus ». On en trouvera des exemples, 25 exactement, expliqués sous forme didactique, dans le petit livre que vient de publier Nicolas Guéguen, professeur de psychologie sociale. Dans « Victimes du marketing ? » (2), il répond à des questions comme « Pourquoi acheter un produit en promotion vous donne-t-il l’impression d’être plus intelligent ? » ou encore « Pourquoi est-il si difficile de dire « non » une fois qu’on a déjà dit « oui » ? ». La lecture en est très instructive.

  • Nous sommes tous des hypocrites, par Pacôme Thiellement

    Je reproduis ici avec l’accord de l’auteur un texte publié sur un autre réseau social le 12 janvier 2015.

    C’est peut-être ça, ce que veut dire « Je suis Charlie ». Ca veut dire : nous sommes tous des hypocrites. Nous avons trouvé un événement qui nous permet d’expier plus de quarante ans d’écrasement politique, social, affectif, intellectuel des minorités pauvres d’origine étrangère, habitant en banlieue. Nous sommes des hypocrites parce que nous prétendons que les terroristes se sont attaqués à la liberté d’expression, en tirant à la kalachnikov sur l’équipe de Charlie Hebdo, alors qu’en réalité, ils se sont attaqués à des bourgeois donneurs de leçon pleins de bonne conscience, c’est-à-dire des hypocrites, c’est-à-dire nous. Et à chaque fois qu’une explosion terroriste aura lieu, quand bien même la victime serait votre mari, votre épouse, votre fils, votre mère, et quelque soit le degré de votre chagrin et de votre révolte, pensez que ces attentats ne sont pas aveugles. La personne qui est visée, pas de doute, c’est bien nous. C’est-à-dire le type qui a cautionné la merde dans laquelle on tient une immense partie du globe depuis quarante ans. Et qui continue à la cautionner. Le diable rit de nous voir déplorer les phénomènes dont nous avons produits les causes.

    A partir du moment où nous avons cru héroïque de cautionner les caricatures de Mahomet, nous avons signé notre arrêt de mort. Nous avons refusé d’admettre qu’en se foutant de la gueule du prophète, on humiliait les mecs d’ici qui y croyaient – c’est-à-dire essentiellement des pauvres, issus de l’immigration, sans débouchés, habitant dans des taudis de misère. Ce n’était pas leur croyance qu’il fallait attaquer, mais leurs conditions de vie. A partir de ce moment-là, seulement, nous aurions pu être, sinon crédibles, du moins audibles. Pendant des années, nous avons, d’un côté, tenus la population maghrébine issue de l’immigration dans la misère crasse, pendant que, de l’autre, avec l’excuse d’exporter la démocratie, nous avons attaqué l’Irak, la Libye, la Syrie dans l’espoir de récupérer leurs richesses, permettant à des bandes organisées d’y prospérer, de créer ces groupes armés dans le style de Al Quaïda ou de Daesch, et, in fine, de financer les exécutions terroristes que nous déplorons aujourd’hui. Et au milieu de ça, pour se détendre, qu’est-ce qu’on faisait ? On se foutait de la gueule de Mahomet. Il n’y avait pas besoin d’être bien malin pour se douter que, plus on allait continuer dans cette voie, plus on risquait de se faire tuer par un ou deux mecs qui s’organiseraient. Sur les millions qui, à tort ou à raison, se sentaient visés, il y en aurait forcément un ou deux qui craqueraient. Ils ont craqué. Ils sont allés « venger le prophète ». Mais en réalité, en « vengeant le prophète », ils nous ont surtout fait savoir que le monde qu’on leur proposait leur semblait bien pourri.

    Nous ne sommes pas tués par des vieux, des chefs, des gouvernements ou des états. Nous sommes tués par nos enfants. Nous sommes tués par la dernière génération d’enfants que produit le capitalisme occidental. Et certains de ces enfants ne se contentent pas, comme ceux des générations précédentes, de choisir entre nettoyer nos chiottes ou dealer notre coke. Certains de ces enfants ont décidé de nous rayer de la carte, nous : les connards qui chient à la gueule de leur pauvreté et de leurs croyances.

    Nous sommes morts, mais ce n’est rien par rapport à ceux qui viennent. C’est pour ceux qui viennent qu’il faut être tristes, surtout. Eux, nous les avons mis dans la prison du Temps : une époque qui sera de plus en plus étroitement surveillée et attaquée, un monde qui se partagera, comme l’Amérique de Bush, et pire que l’Amérique de Bush, entre terrorisme et opérations de police, entre des gosses qui se font tuer, et des flics qui déboulent après pour regarder le résultat. Alors oui, nous sommes tous Charlie, c’est-à-dire les victimes d’un storytelling dégueulasse, destiné à diviser les pauvres entre eux sous l’œil des ordures qui nous gouvernent ; nous sommes tous des somnambules dans le cauchemar néo-conservateur destiné à préserver les privilèges des plus riches et accroître la misère et la domesticité des pauvres. Nous sommes tous Charlie, c’est-à-dire les auteurs de cette parade sordide. Bienvenue dans un monde de plomb.

    • Nous sommes des hypocrites parce que nous prétendons que les terroristes se sont attaqués à la liberté d’expression, en tirant à la kalachnikov sur l’équipe de Charlie Hebdo, alors qu’en réalité, ils se sont attaqués à des bourgeois donneurs de leçon pleins de bonne conscience, c’est-à-dire des hypocrites, c’est-à-dire nous. Et à chaque fois qu’une explosion terroriste aura lieu, quand bien même la victime serait votre mari, votre épouse, votre fils, votre mère, et quelque soit le degré de votre chagrin et de votre révolte, pensez que ces attentats ne sont pas aveugles. C’est-à-dire le type qui a cautionné la merde dans laquelle on tient une immense partie du globe depuis quarante ans. Et qui continue à la cautionner. Le diable rit de nous voir déplorer les phénomènes dont nous avons produits les causes.
      Raison pour laquelle les principales victimes du terrorisme sont les peuples vivant sur les territoires où les groupes prospèrent, c’est-à-dire précisément les endroits où les « bourgeois donneurs de leçon pleins de bonne conscience » ne vivent pas. Qui se fait bombarder : les terroristes ou les pauvres personnes n’ayant pas réussir à fuir ? Qui se fait déchiqueter par les bombes ? Qui se fait enlever par des groupes armés ? Les terroristes manipulent les idées pour les rendre concordantes avec leur vision mortifère de la réalité. On ne peut pas fonder une quelconque ambition politique sur la mort de ses adversaires.
      A partir du moment où nous avons cru héroïque de cautionner les caricatures de Mahomet, nous avons signé notre arrêt de mort. Nous avons refusé d’admettre qu’en se foutant de la gueule du prophète, on humiliait les mecs d’ici qui y croyaient – c’est-à-dire essentiellement des pauvres, issus de l’immigration, sans débouchés, habitant dans des taudis de misère.

      J’imagine que vous êtes contre les caricatures de toutes les religions ? Doit-on interdire Molière, Voltaire, Nietzsche et tant d’autres ? Doit-on sacraliser la foi pour mieux admettre ce qu’elle sous-tend ? Pourquoi lutter contre le créationnisme si cela heurte la sensibilité ?
      Ce n’était pas leur croyance qu’il fallait attaquer, mais leurs conditions de vie.
      Ce n’est pas la croyance qui est attaquée, mais l’expression de celle-ci. Pourquoi opposer croyance et conditions de vie ? La pauvreté et la religiosité ont souvent partie liée, signe d’un certain fatalisme ou d’une échappatoire face à une vie morose. Et il y a une différence entre le respect nécessaire à la dignité d’un culte et la méfiance face à ses tentatives d’hégémonie, quel que soit ce culte.
      Pendant des années, nous avons, d’un côté, tenus la population maghrébine issue de l’immigration dans la misère crasse, pendant que, de l’autre, avec l’excuse d’exporter la démocratie, nous avons attaqué l’Irak, la Libye, la Syrie dans l’espoir de récupérer leurs richesses, permettant à des bandes organisées d’y prospérer, de créer ces groupes armés dans le style de Al Quaïda ou de Daesch, et, in fine, de financer les exécutions terroristes que nous déplorons aujourd’hui.
      Qui a tenu les populations étrangères dans une misère crasse ? Qui a fait venir ces gens en ne leur offrant que des perspectives bloquées ? Récupérer les richesses d’Irak et de Lybie ? Ah bon ? Vous croyez que sur des terrains de combat on peut tranquillement exploiter des ressources ? Cette théorie du complot est stupide : pourquoi aller dépenser des milliards de dollars dans une guerre en Irak pour récupérer du pétrole qu’on pourrait obtenir en graissant à moindre frais la patte d’un vulgaire dictateur ? Le développement du gaz de schiste quelques années plus tard rend par ailleurs complètement hors de propos cette analyse. Une guerre qui a fait exploser la dette des Etats-Unis pour quelques barils qui aujourd’hui ne valent quasiment plus rien ?
      On se foutait de la gueule de Mahomet. Il n’y avait pas besoin d’être bien malin pour se douter que, plus on allait continuer dans cette voie, plus on risquait de se faire tuer par un ou deux mecs qui s’organiseraient. Sur les millions qui, à tort ou à raison, se sentaient visés, il y en aurait forcément un ou deux qui craqueraient. Ils ont craqué. Ils sont allés « venger le prophète ». Mais en réalité, en « vengeant le prophète », ils nous ont surtout fait savoir que le monde qu’on leur proposait leur semblait bien pourri.
      Remplacez Mahomet par le Pape et imaginez un catho qui va tuer des gays pour venger Dieu face à la menace que représente le mariage homosexuel et le monde « bien pourri » qu’il représente…
      Nous ne sommes pas tués par des vieux, des chefs, des gouvernements ou des états. Nous sommes tués par nos enfants. Nous sommes tués par la dernière génération d’enfants que produit le capitalisme occidental. Et certains de ces enfants ne se contentent pas, comme ceux des générations précédentes, de choisir entre nettoyer nos chiottes ou dealer notre coke. Certains de ces enfants ont décidé de nous rayer de la carte, nous : les connards qui chient à la gueule de leur pauvreté et de leurs croyances.
      Et le meilleur moyen de se sortir de ce cercle vicieux c’est de tuer aveuglément des gens ? Se soumettre à une loi divine ? Il n’y a que sur Terre qu’on sort les gens de la pauvreté et de la crasse intellectuelle et sociale.
      Alors oui, nous sommes tous Charlie, c’est-à-dire les victimes d’un storytelling dégueulasse, destiné à diviser les pauvres entre eux sous l’œil des ordures qui nous gouvernent ; nous sommes tous des somnambules dans le cauchemar néo-conservateur destiné à préserver les privilèges des plus riches et accroître la misère et la domesticité des pauvres. Nous sommes tous Charlie, c’est-à-dire les auteurs de cette parade sordide. Bienvenue dans un monde de plomb.
      Vous participez vous-mêmes à ce que « storytelling dégueulasse » en rajoutant une couche supplémentaire à cette mascarade. Au fond, les terroristes auraient raison de nous tuer pour nous rappeler ô combien nous sommes méchants. C’est toujours plus simple d’être une victime qui accuse ; tellement plus dur d’être le coupable et le responsable. Le meilleur moyen de dire merde aux néo-conservateurs c’est justement de ne pas rentrer dans le piège idéologique qu’ils tendent entre les méchants toujours si heureux d’être des méchants et les gentils, 1000 fois enchantés d’avoir le bon rôle. C’est urgent, relisez « L’homme révolté » de Camus : « Il y a des crimes de passion et des crimes de logique. La frontière qui les sépare est incertaine. Mais le Code pénal les distingue, assez commodément, par la préméditation. Nous sommes au temps de la préméditation et du crime parfait. Nos criminels ne sont plus ces enfants désarmés qui invoquaient excuse amour. Ils sont adultes, au contraire, et leur alibi est irréfutable : c’est la philosophie qui peut servir à tout, même à changer les meurtriers en juges ».

    • Une chèvre pour @taggle ! Une chèvre pour @taggle ! Avec un beau postérieur et une vraie sodomie laïque et poilante et libre et fraaaaaançaise ! Viiite !

      Si j’étais doué dans le dessin scatologique et engagé, moi aussi j’aimerais qu’on publie mes dessins. Comme cela, je pourrais moi aussi dire combien c’est méchant de tuer des gens et combien c’est gentil d’apprendre aux gens qui s’expriment mal qu’ils s’expriment mal.
      @taggle, tu es gentil. Mais n’empêche que tu pourrais utiliser les outils fournis par SeenThis pour correctement effectuer des citations. Comme cela, on comprendrait mieux là où tu fais ton catéchisme et là où il y a du texte que tu ne comprends pas.

      #troll

    • @biggrizzly :

      tu pourrais utiliser les outils fournis par SeenThis pour correctement effectuer des citations. Comme cela, on comprendrait mieux là où tu fais ton catéchisme et là où il y a du texte que tu ne comprends pas.

      J’ai ri :)
      (et du coup j’ai pas lu le commentaire de taggle vu que sans les jolies citations ça fait un gros pavé infâme)

    • Ouais c’est vrai je reconnais ne pas avoir faire attention à ces contraintes de formes qui rendent illisibles ce que j’ai écrit. De toute façon je ne compte pas m’éterniser sur ce site donc je suis allé au plus vite.

      Il n’empêche. Face aux arguments ou à un début de discussion c’est toujours facile de mobiliser le scatologique, la sodomie, le prout et caca d’oie.

      Quant au catéchisme, en effet il est difficile d’admettre les contradictions qu’on est soi-même obligé de porter pour être cohérent. Au fond toute pensée est hypocrite.
      La gauche entretient avec la violence un rapport très étrange. Un homme qui bat sa femme est un affreux salopard méritant la peine de mort car sa faute est inexcusable. Un terroriste se défend contre les attaques qui sont menées contre lui indirectement, et son crime est donc logique.
      Je n’ose imaginer à quelle contradiction vous pourriez venir en défendant un terroriste qui bat sa femme.

    • @taggle : tu continues à dérailler. Sans doute l’émotion. Une caricature qui t’a troublé à n’en pas douter ! Le pipi-caca-prout, ça s’mérite ! Tiens, tu devrais demander à la Caisse des dépôts de mettre un de leurs nouveaux abonnements à Charlie à ton nom...

      Il est possible de modifier ses commentaires, il y a un lien « Modifier » en dessous du commentaire. Et quand on le modifie, on peut sélectionner des bouts de texte, et cliquer sur le lien « citation » (maj+tab) pour que le texte apparaisse ensuite convenablement. Faute d’émettre des idées qui se tiennent, fais en sorte qu’il soit agréable à regarder.

    • Moi j’ai jamais cautionné les caricatures de Mahomet. Ca m’a toujours mise très mal à l’aise.

      Cela n’a rien à voir de cracher sur les religions des dominés, de ceux qui sont massacrés en masse depuis 1990, la première guerre du Golf, et de cracher sur les religions des dominants , de ceux qui envoient les bombes depuis des avions high-tech.

      C’est aux gens de ces pays là de faire évoluer leurs propres rapports aux religieux, et à leur rythme, et selon leurs propres chemins.

      Il y a ici de multiples textes qui en parlent, qui essaient de nous donner les moyens de comprendre les sentiments et les émotions de ces populations exotiques, de nous mettre un tout petit peu à leur place.

      Sinon un texte qui date de 2013 critique sur Charlie-Hebdo, même après la période Philippe Val. Personnellement j’ai détesté la période Val donc je n’ai plus lu Charlie, je ne sais pas ce qu’il y avait dedans après cette époque. Il n’est pas question de chercher le moins du monde à amoindrir la condamnation ou à justifier les assassinats. Mais juste d’amoindrir l’hagiographie, qui n’est pas le respect.
      http://www.article11.info/?Charlie-Hebdo-pas-raciste-Si-vous

    • Ecoute @taggle, puisque tu confonds manifestement le fait de chercher des explications avec le fait de justifier/excuser un phénomène, je considère avoir gagné le droit t’ignorer.

      Je ne confonds pas le deux simplement je ne supporte pas les gens qui utilisent les morts pour défendre leur vision du monde.

      Qui est mort pendant cet attentat ? Frédéric Boisson, un agent d’entretien. Un pauvre mec qui a rien demandé à personne qui était là au mauvais endroit au mauvais moment et qui est mort d’une balle dans le fion tiré presque au hasard.
      Les trois flics morts. Des mecs qui gagnent pas lourds et qui font un boulot de merde en plus. Loin des bourgeois dominateur et néo-conservateurs.
      Les quatre juifs. Pareil, des mecs qui vont faire les courses et qui meurent comme ça parce qu’ils sont juifs.
      Quant aux mecs de "Charlie", peu importe qu’on les soutiennent. Perso j’aime l’humour irrévérencieux et caricatural mais je suis très conscient qu’ils sont allés trop loin parfois c’est-à-dire qu’ils ont dépassé l’humour pour devenir simplement diffamant. Donc je comprends qu’ils aient blessé des gens.

      Quant aux trois djihadistes force est de constater qu’ils ont raté leurs cibles. S’ils voulaient vraiment faire mouche fallait s’attaquer à ceux qui sont responsables : les néo-cons comme vous dites.

      Au fond le plus difficile c’est d’essayer d’intervenir dans le domaine politique sans utiliser la violence. Je suis aussi très conscient que faire la guerre pour la démocratie est stupide car elle ne mène à rien. Moi ce qui m’intéresse c’est les peuples pas leurs dirigeants. Qui a souffert le plus de la guerre en Afghanistan ? Les talibans ou les Afghans ? Qui souffre de la déliquescence de la Libye ? La réponse est évidente. On peut justifier n’importe quoi par la violence y compris la liberté et l’émancipation. Le colonialisme est aussi une hypocrisie totale, le fardeau de l’homme blanc tout comme l’axe du mal permet de justifier tous les excès et couvre bien des hypocrisies.
      La question qu’on peut se poser, à la lumière des révolutions arabes dont l’attentat à Charlie Hebdo est aussi un contrecoup selon moi, c’est qu’est-ce qui peut pousser un peuple à se mobiliser et à défendre certaines valeurs. Des millions de français sont sortis dans la rue. Pas pour réclamer la guerre (ça c’est leurs dirigeants qui le réclament) mais pour défendre des valeurs qui les soudent. Pourquoi les Afghans, les Irakiens, les Égyptiens ne sortent-ils pas dans la rue pour défendre la liberté ? Ils ne sont pas plus cons que nous, ni en retard de quoique soit, simplement ils ont des rapports au monde différents et que l’on peut aussi comprendre. Il ne s’agit pas d’intervenir pour leur octroyer une liberté qu’ils n’ont pas ; ni d’avoir un « double standard » en n’étant pas émus par les attentats terroristes qui ont lieu là-bas ou les privations qu’ils subissent. Simplement l’émancipation d’un peuple ne peut qu’être intérieur et elle est affaire de conviction et d’adhésion pas de violence, de terreur ou de domination. Et ça va dans les deux sens.

    • En écho, ce texte que m’a signalé @xavsch, qui n’est pas une réponse directe à Thiellement (puisqu’il date du 8 janvier) mais résonne néanmoins avec son propos, signé Bruce Bégout (et tout cela se passe toujours avec l’accord de l’auteur, bien sûr) :

      Il y a un autre amalgame tout aussi insupportable que l’identification des terroristes avec l’ensemble des musulmans, le « nous sommes tous responsables ». Il est étrange de voir comment certains sont, dans un premier temps, incapables de reconnaître la culpabilité et ses échelles, et s’accusent aussitôt en tant qu’occidentaux nantis et privilégiés. Au fond, disent-ils dans une confusion de pensée totale, « tout ça c’est de notre faute », et nous méritons ce qui nous arrive : la soumission de 2022, le terrorisme islamiste, la dégradation du climat, l’extinction des espèces. Ils se détestent tellement qu’ils voudraient qu’on périsse tous, de sorte que les terroristes leur apparaissent comme des médecins pratiquant l’euthanasie. Cette version postmoderne du fardeau de l’homme blanc est ridicule dans sa position nihiliste. Bien sûr que l’hypercapitalisme, l’inégalité mondiale de la répartition des richesses, l’hypocrisie des démocraties-libérales, la fabrique dans les ghettos de banlieue de la misère et de la haine, l’insignifiance abyssale de la pseudo-culture médiatique et consumériste n’aident pas à la formation d’un monde plus sain et plus juste et servent de terreau à l’émergence de ces mouvements radicaux. Mais, si nous sommes parfois complices de ces agissements, nous ne sommes pas que cela. Et Charlie-Hebdo, ce n’était pas cette hypocrisie et cette complicité avec le monde inique. A lire certains commentaires de ceux qui se veulent les grands esprits éclairés de derrière l’écran et cherchent à prendre de la distance avec cette émotion qu’ils trouvent naïve et ridicule (il y a quand même un temps pour pleurer non ?), on ne lit que l’autodétestation d’une société qui ne sait même plus ce en quoi elle croit. Ils sont incapables de faire la part des choses entre les nuisances, et mettent tout dans le même sac pour s’en prendre essentiellement à eux-mêmes dans une culpabilité diffuse et abjecte qui est le contraire de l’esprit critique. Alors, en conclusion, si vous pensez que c’est bien fait pour nous (quel est ce nous d’ailleurs ?), il y a des parapets d’immeuble et des ponts d’autoroutes à votre disposition. Les autres savent pourquoi ils se battent, et luttent contre deux fronts : Monsanto et Daech.

  • BNP-Paribas, une affaire de géométries variables, par Frédéric Lordon (Les blogs du Diplo)
    http://blog.mondediplo.net/2014-07-08-BNP-Paribas-une-affaire-de-geometries-variables

    S’il y a bien une leçon à tirer de l’affaire BNP-Paribas, ça n’est pas tant que les banquiers néolibéraux sont des fripouilles, aussi bien au sens du code pénal que de la nuisance sociale, c’est que la puissance publique, pourvu qu’elle le veuille, n’a ni à passer sous le tapis ni à céder à tous les ultimatums du capital.

    Lire Ibrahim Warde, « Les Etats-Unis mettent les banques à l’amende » dans le numéro de juillet 2014.
    http://www.monde-diplomatique.fr/2014/07/WARDE/50639

    • Ainsi lorsque « le marché » lui impose la sanction, fut-elle colossale, de sa propre incompétence, le capital ne moufte pas. Mais qu’on vienne lui arracher 0,1% de cotisation supplémentaire et il hurle à la mort. Car voilà le bas, le tout en bas, de la hiérarchie de l’acceptabilité des pertes, et en l’occurrence simplement des coûts : ceux qui sont imposés par l’Etat.

  • http://www.estherhonig.com/#!before--after-/cvkn

    Le très beau projet d’Esther Honig qui a envoyé cette photographie assez neutre d’elle-même à des retoucheurs photoshop dans le monde entier leur donnant pour seule consigne de la faire belle, et, ce faisant, elle met à jour la disparité des critères de beauté de par le monde.

    • Je serais plus catégorique qu’Agnès : ça ne démontre rien d’autre que le talent relatif de ces retoucheurs. Je ne vois pas du tout, en revanche, comment on peut y voir un rapport avec ce qu’elle écrit sur sa page :

      Photoshop allows us to achieve our unobtainable standards of beauty, but when we compare those standards on a global scale, achieving the ideal remains all the more illusive.

      – Les retoucheurs sont ici crowdsourcés à des tarifs allant de 5 dollars à 30 dollars. Ça me semble tout de même fondamental ici. Que ça démontre par l’exemple la possibilité d’exploiter son prochain, ça je veux bien (mais je doute de la qualité sociale du message, du coup). De l’autre côté de l’échelle, les gens qui retouchent les couvertures de Vogue ou retouchent les publicités des produits de beauté/mode, je ne sais pas combien ils prennent, mais je doute que ce soit 30 dollars.

      Imaginons qu’on crowdsource des graphistes via l’interwebz en leur disant : « pour 5 à 30 dollars, faites-moi votre plus belle affiche », je doute qu’on pourrait en tirer beaucoup de conclusions sur « les standards » graphiques du moment.

      – L’autre aspect qui me chagrine ici, c’est que si on veut évoquer le rapport de Photoshop avec les « standards de beauté », il faut tout de même suivre le processus standard de création de « belles » images de beauté. En l’occurrence : elle n’est pas du tout maquillée, elle n’est pas du tout coiffée, elle n’a aucune expression, elle n’a ni vêtements ni bijoux, il n’y a qu’un fond gris, et la lumière n’a rigoureusement aucune qualité particulière. En gros : c’est encore moins travaillé qu’une photo d’identité pour un passeport ou un CV (parce que les gens se coiffent, certains ce maquillent, pour une photo d’identité).

      Donc c’est excessivement artificiel de critiquer l’utilisation de Photoshop sur cette base, puisque ce n’est absolument jamais comme cela que la retouche est utilisée dans l’industrie de l’image. Personne n’irait prendre une photo d’identité, la retoucher comme un dingue, pour la metre en couverture de Vogue ; la seule chose qu’on a prouvé ici, c’est justement que ça ne marche pas.

    • @arno et @monolecte Je dois être sérieusement bouché à l’émeri pour ne pas capter, mais alors pas du tout, ce que vous reprochez, apparemment véhément, à ce travail, qu’au contraire je trouve extrêmement intéressant, non pour le seul panoramique global de l’idée de ce que l’on se fait d’à quoi une belle femme ressemble, ou, plus exactement doit ressembler, mais, surtout, pour cette image tierce, celle de l’écart qu’il y a entre un visage quasi nu (mais pas vilain) et l’outrance de la recherche de beauté qui ne cesse de l’enlaidir finalement.

      Quant à en déduire, si j’ai bien compris, qu’il y aurait discrimination entre les différents retoucheurs suivant qu’ils viennent de pays plus ou moins riches, je ne suis pas certain que cela soit causant, tant il me semble par exemple que la plus cradingue des retouches nous vienne apparemment du pays au plus fort PIB dans le Monde.

      En revanche Arno, je dois dire que je reste hermétiquement sourd à l’argument qu’il aurait fallu faire comme font les magazines de mode pour pouvoir comparer, je pense au contraire que de faire les choses on the cheap side permet, en laissant les coutures apparentes, de poser la question de l’image même de la mode, c’est-à-dire, en ce qui me concerne, une image purement décorative et jamais belle.

    • L’aspect « On the cheap side », je pense également que c’est très intéressant, comme en tout, de voir comment les gens s’approprient des codes culturels imposés. Mais en l’occurrence, elle parle bien du rôle de Photoshop dans nos standards de beauté, et je maintiens que ce n’est pas ça qu’elle démontre.

      Si tu veux voir comment les gens s’attribuent les codes de beauté les plus artificiels, tu vas à la sortie des mairies le jour des mariages, et tu auras énormément d’informations. La tenue de la mariée, son maquillage, sa coiffure, ses chaussures, comment le marié est habillé, comme les copines de la mariée sont habillées/maquillées/chaussées, etc. Là tu as de tout : des friqués et des fauchés, des beaux des moches, des gros des maigres, des vieux des jeunes… et tous dans leurs plus beaux atours. Je trouve ça généralement assez touchant et, pour le coup, bien plus important quant à la perception qu’ont les gens de ce qu’est « le beau », le bien habillé, le bien maquillé, etc., qu’une n-ième démonstration des photoshopages ratés.

    • Et je suis encore @arno à 100% sur les codes esthétiques des groupes de mariage (d’ailleurs, être autant d’accord avec @arno devient très inquiétant, pour moi !).
      L’autre jour, nous déambulions dans le jardin botanique de Bordeaux qui semble être devenu la destination hype pour y faire ses photos de mariage. Du coup, on a dû y croiser 3 ou 4 cortèges différents en moins d’une heure et c’était effectivement fascinant à observer.

    • je réédite mon post pour la troisième fois...
      en fait, cette expérience m’énerve. Il n’est que la confirmation de ce que nous, femmes, devons être, une sorte d’obligation à être « belle ».
      Et que les retoucheurs soient payés 5 ou 30 dollars n’y change rien.
      Je vois juste dans cette expérience qu’une injonction (et je parie ma petite culotte que se sont des mecs qui ont réalisé ces retouches/photos) à ce que nous devrions être en tant que femme...
      Voila, femmes de tous pays unissez vous pour ressemblez à ça !!! Et faites vous refaire le nez, les coudes ; les talons, le culs, le vagin...
      Et si je trouve cette expérience édifiante, ça n’empêche pas qu’elle « m’agace grave ».

      #nous_ne_sommes_que_des_objets
      #des_fois_y_a_des_trucs_qui_m_agace

  • Le Détesteur : « J’pense que j’me suis faite violer, mais j’pas sûre. »

    http://www.nightlife.ca/2014/06/24/le-detesteur-jpense-que-jme-suis-faite-violer-mais-jpas-sure?fb_action_ids

    Et outta the blue, langue dans la bouche. Surprise, elle relâche un rire de malaise, du genre : WTF avec ça ? — Grand et fort, il la prend et l’amène à sa chambre. Sans condom, il la pénètre. Raidement.

    « J’ai pas été capable de crier ou juste dire NON, j’ai figé. Fak là j’me sens responsable de c’qui vient de m’arriver ; j’me sens slut. Tsé, j’ai accepté de boire de l’alcool avec lui. »

    Accepter de prendre un verre, c’est pas un oui, ça. T’as consenti à rien ?, que j’lui demande. « Non. J’ai été moumoune et j’me suis laissée faire. Il voyait bin que j’participais pas, que j’aimais pas ça et qu’il fourrait une guenille. J’avais peur de lui, je savais pas quoi faire. En plus, j’allais devoir affronter son regard à l’école, demain matin. »

    Je la relance : TABARNACK. Mais il voyait pas que t’étais pas bien avec ça ?

    « Je sais pas, il me disait : "Pourquoi tu fais cette face-là ?" et je répondais qu’il était crissement intense. À quelques reprises, il me répétait : "Arrête de faire cette face-là, t’aimes ça !" Il m’a même fourrée dans le cul, sans préavis. Ce coup-là, j’ai eu la force de dire NON. Il a continué quand même. Pas longtemps, mais quand même. »

    Ok. Il t’a baisée sans consentement, sans flirt. Sans te consulter au sujet du port du condom ; il peut t’avoir mise enceinte et refilé des maladies. Et même si t’avais accepté d’le faire, à partir du moment que tu dis NON, le consentement ne tient plus et tout ce qui se passe par la suite peut être considéré comme une agression.

    « Il m’a baisée 4 fois de suite, j’avais jamais vu ça avant. Il m’a même lancé : "T’as pas dit non, donc c’est oui". »

    Quatre fois de suite sans même prendre conscience de ton incapacité à y prendre du plaisir. Je n’ai aucun doute, et je sais, ça fait pas de bien à entendre, mais tu t’es faite violer.

    #culture_du_viol

  • La Coupe est pleine ! (1)
    http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=3022

    C’est la samba de la FIFA ! Les Brésiliens vont-ils obéir à Michel Platini qui leur a demandé « d’attendre un mois avant de faire des éclats un peu sociaux » ? Le Mondial contre le social : voilà l’enjeu, ce que les uns redoutent, ce que les autres espèrent.

    Reportage à Rio de Janeiro : Daniel Mermet et Antoine Chao

  • La vérité mais pourquoi faire ?
    http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=3010

    Un entretien avec NOAM CHOMSKY

    En 1971, le scandale des « Pentagon Papers », les documents militaires secrets clandestinement transmis au New York Times, dévoilait soudain les mensonges du pouvoir concernant la guerre du Vietnam. Le lançeur d’alerte à l’époque s’appelait Daniel Ellsberg. Il fut aidé par un linguiste, un certain Noam Chomsky. C’est lui que nous retrouvons aujourd’hui pour une heure inédite enregistrée en octobre 2013.

    Entretien : Daniel Mermet (traduction : Giv Anquetil)

  • Front national : mêmes causes, mêmes effets... - Les blogs du Diplo
    http://blog.mondediplo.net/2012-05-02-Front-national-memes-causes-memes-effets

    La montée du FN n’est pas autre chose que le cumul en longue période de ces échecs répétés de la représentation, le produit endogène des alternances sans alternative qui pousse, assez logiquement, les électeurs à aller chercher autre chose, et même quoi que ce soit, au risque que ce soit n’importe quoi.

  • La situation économique au Venezuela | RussEurope
    http://russeurope.hypotheses.org/2001

    La situation économique du Venezuela est marquée par une série de provocations des forces de l’opposition qui cherchent à contester dans la rue le résultat des différents scrutins de 2013. Mais, ceci est aussi possible en raison d’une détérioration de la situation économique, sensible depuis le début de l’automne 2012.

  • Cigarette électronique : quand le moralisme nuit à la santé publique
    http://www.unige.ch/presse/static/revue-de-presse/articles/LeDevoir_290114.pdf

    Rien ne justifie les limitations imposées à la cigarette électro-
    nique, dit Jean-François Etter, professeur à l’Institut de santé
    globale de l’Université de Genève. Sinon une attitude mora-
    liste et l’arrogance de certains lobbies de santé publique.

  • Sexes, mensonges et vidéo : Baron-Cohen et le modèle norvégien | Allodoxia
    http://allodoxia.blog.lemonde.fr/2013/10/04/sexes-mensonges-et-video-baron-cohen

    La conviction qu’il existe des différences entre hommes et femmes induisant des rôles sociaux de sexe « naturels », et que cette vérité est déniée en raison du « politiquement correct » sévissant en Occident, était un ressort important du passage à l’acte meurtrier du masculiniste Norvégien Anders Breivik, « homme blanc en colère » s’il en est, dont les propos rejoignent remarquablement ceux d’Eia si on laisse de côté les aspects religieux et la morale sexuelle qui leur est associée [46]. Au cœur de ce fond idéologique porté par un Alain Soral ou un Eric Zemmour en France ne se trouvent à mon avis ni l’islamophobie, ni la xénophobie, ni l’homophobie, mais l’attachement viscéral à la « différence des sexes » (et accessoirement des « races ») comme repère(s) et structure(s) fondamentale(s) du monde social, et une peur panique de la « féminisation » (et du métissage) dont les phobies précitées ne sont souvent que des produits dérivés.

    • #sexisme #femmes #genre #essentialisme #inné #acquis #Norvège

      Si nous voulons éviter de suivre ce modèle norvégien-là, il me semble que la censure des propos sexistes, racistes et homophobes (toujours ponctuelle et illusoire sur le web) n’est définitivement pas la solution, alimentant au contraire la théorie du complot et le ressentiment de ceux qui sont persuadés que leurs croyances sont fondées. Que certains journalistes fassent un peu mieux leur travail et que les médias se donnent les moyens d’étendre la pratique du fact checking politique au fact checking scientifique sur ces sujets sensibles ne nuirait pas, en revanche.

  • Trilogie Du Clitoris / Sociologie - mezamashidokei
    http://mezamashidokei.tuxfamily.org/index.php?post/Trilogie-Du-Clitoris-/-Sociologie

    Selon Françoise Héritier, anthropologue, ethnologue et grande amie du regretté Albert Jacquard, les différences physiques entre femmes et hommes en termes de taille, de poids, de force, ne sont pas une donnée biologique originelle, mais la conséquence d’une sélection opérée durant 750 000 ans. Elle s’est notamment opérée par des interdits alimentaires imposés aux femmes lorsqu’elles étaient enceintes ou allaitaient. Par la suite, il est un fait qu’on a toujours privilégié les hommes grands et les femmes petites, renforçant au cours des siècles leurs écarts physiques.

  • La première guerre civile mondiale
    http://ploum.net/la-premiere-guerre-civile-mondiale

    Malgré la popularisation des outils tels que le smartphone ou Twitter, cette fracture ne s’est pas résorbée. Au contraire, elle n’a fait que s’empirer. L’ancienne génération n’a pas adopté la culture numérique. Elle s’est contentée de manipuler aveuglement les outils sans les comprendre, en une parodie désespérée du culte du cargo. Résultats : des musiciens qui insultent leurs propres fans, des journaux dont le site web, envahi de publicités, semble être une copie conforme de la version papier, des jeunes politiciens qui utilisent Facebook ou Twitter comme une machine à publier des communiqués de presse sans jamais tenter de communiquer avec leur électorat.

    (Voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Culte_du_cargo c’est.. étonnant..)

  • Les enfants ne savent pas se servir d’un ordinateur et vous devriez vous en inquiéter.
    http://nicolaslegland.wordpress.com/2013/08/15/les-enfants-ne-savent-pas-se-servir-dun-ordinateur

    La vérité est que les enfants ne savent pas utiliser d’ordinateur polyvalent, ni la plupart des adultes que je connais non-plus. Il y a bien un petit nombre de personnes, à l’école, que je considère techniquement compétents8. Ce sont grosso-modo des gens entre trente et cinquante ans, qui ont possédé un ordinateur personnel durant la majeure partie de leur vie d’adulte. Il y a bien sûr des exceptions parmi les enseignants comme parmi les élèves. Il y a toujours un ou deux enfants dans chaque promotion qui ont déjà commencé la programmation ou le développement Web ou qui peuvent démonter un ordinateur jusqu’à l’os, remplacer une carte mère et réinstaller un système d’exploitation. Il y a généralement quelques enseignants férus de technologie en dehors de cette tranche d’âge, souvent en mathématiques ou en sciences, qui sont seulement pris au dépourvu par les ordinateurs de l’école parce qu’ils n’ont pas les droits d’administrateur, mais ce sont des cas isolés.

    • Tout au long de leur vie, je l’ai fait à leur place.

      Mais le programme n’est pas le seul domaine dans lequel nous nous sommes plantés. Les infrastructures réseau des écoles du Royaume-Uni sont tout autant à blâmer. Nous avons imité les réseaux d’entreprise, en empêchant les enfants et les enseignants d’accéder aux paramètres du système, à la ligne de commande et en exigeant des droits d’administrateur pour faire quoi que ce soit. Ils sont assis devant un ordinateur polyvalent sans la capacité de faire de l’informatique générique. Ils ont accès à quelques applications et c’est tout.

      Nous devrions apprendre aux enfants à ne pas installer des logiciels malveillants, au lieu de verrouiller les machines de sorte que ce soit pratiquement impossible. Nous devrions enseigner aux enfants à rester en sécurité quand ils sont en ligne, plutôt que de filtrer leur Internet. Google et Facebook récompensent les enfants qui parviendraient à trouver et à exploiter des failles de sécurité dans leurs systèmes. À l’école, nous excluons les élèves qui auraient tenté de pirater nos systèmes. Est-ce juste ?

      #pédagogie ?

    • Un enfant lève la main. Il me dit qu’il a un virus sur son ordinateur. Je regarde son écran. Affichée dans son navigateur web, ce qui semble être une boite de dialogue d’avertissement de Windows XP l’averti que son ordinateur est infecté et lui propose un nettoyage gratuit et des outils de suppression. Il est sur un poste Windows 7. Je ferme l’onglet incriminé. Il ne sait pas se servir d’un ordinateur.

      Notre stagiaire, issu d’une école d’informatique (Epitech), fait ce genre de conneries. Il sait écrire des programmes, faire des sites web, mais il lui manque une « culture informatique » de base, comme à 90% de sa génération (- de 25 ans).

      Comme d’hab -> #education

    • Yep, je le reconnais, c’est le Rogue, bien chiant et longuet à nettoyer. C’est un pote (moins de 30 ans) qui m’a appelé l’hiver dernier parce que son ordi ramait à fond et qu’il avait des messages d’alerte de partout. Je me suis retrouvée devant un système Window Vista (arg), le truc pratiquement jamais utilisé pour ma part et c’est parti pour la pédagogie : installer et paramétrer le navigateur qui va bien, expliquer qu’on n’est pas au clicodrome international, qu’on doit lire les messages d’alerte en entier, que quand on ne sait pas, on pose la question à Google, qu’on n’ouvre les pièces jointes des mails qu’avec circonspection (Est-ce que je connais le gus qui me l’envoie ? Est-ce qu’il m’envoie des conneries ? Est-ce que c’est bien raisonnable de penser qu’il a voulu partager « grosnichons.exe » avec moi ? Est-ce que je ne ferais pas mieux de l’appeler pour être bien sûr — et prendre de ses nouvelles en passant — etc.).
      Tout ça en découvrant l’OS à la volée, en cherchant le nom du virus, les outils de nettoyage, etc.
      Bref, quelques bonnes heures quand même.

    • Je ne suis pas sure que cette possible incitation financière soit suffisante.

      Comme pour les dons financiers, les entreprises assujetties à l’impôt sur le revenu et à l’impôt sur les sociétés qui font des dons en nature peuvent bénéficier d’une réduction d’impôt à hauteur de 60 % des dons dans la limite de 0,5 % de leur chiffre d’affaires hors taxes. Et si l’entreprise prend le transport à sa charge, elle obtient également une réduction d’impôt de 60 % des frais de transport !

      Le gaspillage et la destruction de denrées saines ou d’objets en état de fonctionnement font partie du système capitaliste de production de valeurs. La logique économique est dépensière et suicidaire ! il faut payer pour participer à la grande messe consumériste et empêcher la gratuité pour justifier le prix élevé, donc détruire l’objet régulièrement pour en assurer la rareté.
      J’ai un ami qui a travaillé en usine à disposer soigneusement des pêches dans des cageots qui étaient enterrés ensuite sous l’oeil expert d’un huissier. Tout cela pour maintenir élevé le prix de la pêche. Mais les êtres humains vivent difficilement comme des machines et les ouvriers partaient, car quoi de plus déprimant et révoltant que de produire pour détruire derrière. Remarque, il suffit de spécialiser les métiers, de les isoler et de faire croire que chacun le fait bien en recevant un salaire qui lui permette d’acheter des pêches au prix fort.
      Mais en même temps, pour permettre à des entreprises de recycler leurs marchandises tout en maintenant le mythe consumériste qui leur permet de prospérer, il faut des associations qui acceptent de jouer le jeu.
      On distribuera donc leur carte de pauvres à ceux qui doivent effrayer le bourgeois et qui seront les seuls à franchir la porte pour manger gratuitement.

  • Piratage(s) | Magazine collectif sans ambition politique
    http://piratages.wordpress.com

    Le 9 août 2013, Geneviève Fioraso ministre de l’Enseignement supérieur déclare que « le débat sur le port du voile sur les bancs des facs françaises n’a donc pas lieu d’être ». Mais qui est Geneviève Fioraso ? A-t-elle une quelconque prétention à de hautes fonctions au sommet de l’État ? Certainement pas. Et dans la fabrique du consensus sur le port du voile, la figure de Manuel Valls, que l’on promet à un long avenir politique est bien plus important.