RastaPopoulos

Développeur non-durable.

  • 70s French Jazz Mix (Soul Jazz, Free Jazz, Spiritual Jazz, Ethno Jazz..)
    https://www.youtube.com/watch?v=o0Tq-2a6Y-8

    00:00 | Michel Sardaby - Welcome new warmth
    03:17 | Rhesus O - Éveil
    05:26 | Jef Gilson & Malagasy - Valiha Del
    10:07 | Baroque Jazz Trio - Orientasie
    13:24 | Edja Kungali - Jungle Dance
    19:25 | Jacques Thollot - Position stagnante de réaction stationnaire
    20:50 | Henri Texier - Le sage, le singe et les petits enfants
    25:14 | Jef Gilson, Malagasy - Hommage À Rakotozafy
    30:00 | Moving Gelatine Plates - Un Jour...
    31:16 | Jef Gilson, Malagasy - Buddah’s Vision
    37:09 | Christian Zÿsset - Thème N° 3 Medium Free-Jazz
    38:47 | Daniel Humair, Jean Luc Ponty, Phil Woods, Eddy Louiss - La Sorcellerie
    43:53 | Richard Raux, Hamsa - A Coltrane
    46:46 | Mahjun - Chez Planos
    52:50 | Henri Texier - Angèle
    54:14 | Brigitte Fontaine - Moi aussi
    56:45 | Intercommunal Free Dance Music Orchestra - 7 rue des Precheurs
    58:03 | Zao - Ataturc

    –҉ ҉-҉ ҉-҉-҉ ҉-҉ ҉-҉-҉ ҉-҉ ҉-҉-҉ ҉-҉ ҉-҉-҉ ҉-҉ ҉-҉-҉ ҉-҉

    Jazz in France during the 1970’s : "In France the fortunes of few genres were as closely linked to May ’68 as free jazz..

    #musique #jazz #France #années_70

  • Sezin Topçu, Catastrophes nucléaires et « normalisation » des zones contaminées, 2016
    https://sniadecki.wordpress.com/2024/03/02/topcu-normalisation

    La minimisation des impacts catastrophiques d’un accident nucléaire est en passe de devenir un grand classique de notre temps, et ce non seulement dans les pays où la présence d’installations nucléaires est importante, comme la France, ou dans les pays ayant déjà subi un accident, comme le Japon ou la Biélorussie, mais également dans les pays qui en sont dépourvus. Cette minimisation, qui semble s’imposer avec force, relève de la capacité de « résilience » des nucléaristes, c’est-à-dire des industriels, des Etats nucléaires, ainsi que de certaines instances de régulation, nationales comme internationales.

    […]

    Au delà des conséquences très graves sur la santé des populations, dont la démonstration ou la reconnaissance sont rendues difficiles en raison du temps de latence que nécessitent les maladies radio-induites pour se manifester, mais aussi du secret ou de la fabrique active d’ignorance qui souvent les entourent, un accident nucléaire signifie également le sacrifice de territoires tout entiers.

    I. Gérer l’ingérable.
    Naissance des « zones » comme outil managérial

    Des « zones d’exclusion » aux « zones d’évacuation »
    Le dispositif de zonage : une prise de risque à géométrie variable

    II. De Tchernobyl à Fukushima : des zones en mouvement

    Des zones évacuées aux terres à reconquérir
    Mesure de l’exposition humaine aux rayonnements ionisants produits par la radioactivité
    Le « casse-tête » des évacuations volontaires
    Les enjeux politiques et économiques de la normalisation des zones contaminées
    Des normes sanitaires anormales pour des zones à « normaliser »
    Les guides de « réhabilitation participative » : ou comment apprendre à vivre dans un monde contaminé

    III. Vers la disparition de « zones » dans l’après Fukushima ?

    De la gestion des dégâts matériels à l’administration de la psychologie sociale

    Conclusion

    #nucléaire #anti-nucléaire #critique_techno #catastrophe #accident_nucléaire #pollution #radioactivité #santé

  • Des forêts en vie

    La série documentaire (LSD) de France culture a diffusé le mercredi 6 mars 2024 un formidable opus dédié à l’évolution contemporaine des forêts françaises. Un éblouissement comparable à la découverte à partir de 1975 des trois volumes du Catalogue des ressources, adaptation française du Whole earth catalog, diffusée par la librairie Parallèle, rue Saint Honoré à Paris, fleuron de notre bibliothèque.

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/des-forets-en-vie-6125980

  • UN APPEL INTERNATIONAL - Amour, émeute et cuisine
    http://ecoeuretcuisine.canalblog.com/2024/03/un-appel-international.html

    UN APPEL INTERNATIONAL

    face à la guerre mondiale militarisée qui nous menace

    On sait depuis longtemps déjà que l’économie capitaliste est à la paix mondiale ce que le massacre de la Saint-Barthélémy fut à la Pax Dei catholique : une guerre du tous contre tous.

    Cette guerre, assez souvent du moins durant les heures de prospérité et de croissance économiques, se joue selon les « lois du marché », quoiqu’elle s’offre toujours assez régulièrement de régler ses comptes les moins diplomatiquement conciliables à la périphérie, où des escarmouches plus ou moins militaires ne cessent d’envoyer à la mort les plus miséreux des humains parmi le grand nombre des miséreux que le capitalisme engendre tous les jours.

    Du Yémen au Congo en allant de l’Ukraine à la Syrie - et nous en passons -, c’est bien toujours la siccité des différents centres vides de l’économie capitaliste globalisée qui s’exprime sur ses bords.

    C’est que le « marché » n’a en vérité d’autre loi que celle qui lui interdit d’en connaître aucune ; la croissance et le profit sont à ce prix. Et c’est justement ce profit et cette croissance qui ont maintenant atteint leur dernière limite : les contradictions propre au capitalisme, tant sociales qu’écologiques, devaient fatalement conduire à l’impossibilité de leur reproduction.

    Il n’est pas jusqu’aux êtres humains eux-mêmes qui ne soient à présent confrontés à la difficulté de perpétuer leur propre « espèce » ; les autres disparaissent déjà !

    Socialement, la baisse du taux de profit veut que le capitaliste accentue encore l’exploitation, autrement dit la spoliation, de la masse des prolétaires, lesquels à leur tour se voient contraint de consommer moins, et par là-même de limiter les profits du capitaliste. Écologiquement, la croissance indispensable à la perpétuation du capitalisme est cette puissance qui ne cesse de ravager le terrain même sans lequel elle ne saurait exister : le milieu « naturel », qui finit par se rendre invivable, et aussi bien inexploitable.

    Bref, le capitalisme est entré dans sa dernière phase...

    et la troisième guerre mondiale, qui avait commencé sitôt après la chute du mur de Berlin en 1989, non seulement sur le « marché » en tant que pseudo-fin de l’histoire, et victoire définitive du capitalisme sur un ennemi qui n’avait jamais été là, sinon comme capitalisme bureaucratique, mais bientôt une fois encore militairement à la périphérie – avec la guerre du Golfe en 1991, par exemple -, entre à présent dans une phase plus aiguë, et qui verra soit l’effondrement de la quasi entièreté du monde, soit un soulèvement révolutionnaire mondial.

    On sait qu’une théorie révolutionnaire suffisante et suffisamment répandue manque présentement à l’appel, mais ce n’est en vérité qu’affaire d’effacement produit à long terme par la propagande bourgeoise et ses contrefaçons multiples.

    Les marchands du monde n’ont pu fatalement produire qu’un monde de marchandises, où de la tomate à l’information presque tout s’est vu falsifié.

    La théorie révolutionnaire n’est pas inexistante, puisqu’elle existe au moins depuis Anacharsis Cloots, Pannekoek, Karl Marx et tant d’autres qui les ont suivi. La théorie révolutionnaire naît avec le premier prolétariat, elle naît du prolétariat, et le prolétariat est présentement partout ; mais plus que jamais, après tant d’années d’effacement et de mensonges, depuis l’école jusque dans les médias et depuis toutes les maisons blanches jusque dans les bureaux en management des GAFAM, les moyens pratiques et le nombre lui manquent : nous sommes passés du prolétariat conscient de la fin du XIXe siècle au prolétariat-zombie du XXIe siècle – et nous ne prétendons pas, ni ici ni ailleurs, grandir nos propres mérites : nous sommes nous-mêmes le produit de cette époque décomposée, et notre rôle ne peut qu’être relatif, relativement à ceci que nous ne disons rien de nouveau qui ne soit dû à l’actualisation du réel dans le mouvement réel de l’histoire. Nous ne disons donc rien de nouveau, nous le disons quelque peu différemment ; c’est l’urgence qui nous appelle :

    la troisième guerre mondiale n’attend plus, qui va précipiter l’humanité dans l’abîme !

    En se militarisant un peu plus chaque jour, la troisième guerre mondiale devient en effet visiblement aujourd’hui ce qu’elle était déjà essentiellement hier : un champ de ruine où tout le néant de l’accumulation marchande finit par montrer son vrai visage dans le désert que les bombardements laissent derrière eux : rien ne saurait le montrer mieux immédiatement que la destruction en cours de la bande de Gaza.

    Gaza, comme du reste le Yémen, et d’ores et déjà quelques autres lieux dont la multiplication dit ce qui vient, ne sont que les prémices du carnage total qui approche, lequel promet d’être pire que ses deux principaux précédents : la classe dominante capitaliste appellera ça, elle appelle déjà ça, une guerre de civilisation, quand il ne s’agit en réalité de rien d’autre que d’une guerre sociale absolue.

    La classe dominante bourgeoise a fait le choix du fascisme et du racisme à chaque fois qu’elle a été confronté aux crises du capitalisme, elle a fait le choix à chaque fois d’envoyer à la guerre les millions de prolétaires qu’elle exploitait déjà devant ça, elle a fait le choix de la destruction pour mieux exiger ensuite des prolétaires restants qu’ils reconstruisent à son profit ; elle fait présentement le choix, confrontée à la fin qui vient du capitalisme, non seulement du fascisme et du racisme, mais de la destruction totale et sans retour, sauf, espère-t-elle, d’elle-même : son haut degré d’inconscience et sa nullité intellectuelle concrète actuels parle pour elle ; le fétichisme marchand a fini par la rendre ignorante et folle : elle n’est plus même capable de réaliser qu’elle conduit ses propres enfants au désastre !

    L’Empire de la marchandise est l’empire de la schize infinie, qui a profité jusqu’ici à cette classe dominante, en tant surtout que cette schize cache le conflit réel dans la « société » sous de faux conflits plus ou moins spectaculaires qu’elle ne cesse de multiplier. C’est pourquoi jusqu’ici les humains réifiés n’y survivent plus guère autrement qu’en zombies égarés dans des décors qui leur sont étrangers, et séparés entre eux par des murs, des faux-semblants, des idéologies froides et des écrans. En sorte que nous pouvons dire que c’est toute l’immensité actuelle de cette séparation abstraite qui cherche maintenant à trouver son expression concrète, en tant qu’espace qui recueille la séparation, comme désert total, où même le prolétaire-zombie finira par ne plus pouvoir résider.

    La mort seule rôde encore après les bombes et la déforestation !

    Et nous n’avons plus même pour nous ce temps qu’évoquait jadis Balthazar Gracián, dont pouvaient jouir même celles et ceux qui n’avaient pas de demeure ; ici et maintenant lui aussi nous est compté : nous ne voulons pas de cette guerre, et nous savons ne pouvoir l’empêcher que par la révolution prolétarienne mondiale.

    L’échec des révolutions précédentes est regrettable, mais il est vain de le regretter.

    C’est pourquoi nous lançons ici cet appel* :

    PROLÉTAIRES DE TOUS LES PAYS, INSURGEZ-VOUS !

    À BAS LA MARCHANDISE !

    À BAS LA GUERRE !

    À BAS LE CAPITALISME !

    À BAS L’EMPIRE !

    VIVE LA LIBERTÉ L’ÉGALITÉ ET LA FRATERSORORITÉ !

    Autrement dit

    VIVE LA COMMUNE !

    Comité AEC

    Comité Néo-Invisible

    • Grave portnawak : il y a une énorme quantité de gens qui ne sont propriétaires de rien et d’autres qui sont propriétaires de maisons en merde passoires énergétiques trop chères à réhabiliter.

      Les gus ont juste écrit un article sur leur coterie habituelle qui oui, par la magie accumulatrice capitaliste bourgeoise, s’enrichit à chaque génération sur le dos de tous les autres.

    • On pourrait aussi écrire l’autre face de ces petits merdeux

      Au cours des 20 prochaines années, la majorité des jeunes n’aura pas les moyens de se loger sauf à avoir hérité. La politique libérale du logement stagnant au niveau zéro, elle revient essentiellement à modifier la loi pour louer des logements indécents et préfère protéger les propriétaires de AirBn ou les payer par la CAF pour augmenter artificiellement les loyers et ne rien construire.

  • D’acier et de béton - Agnès Stienne - Visionscarto
    https://www.visionscarto.net/d-acier-et-de-beton

    Ici poussait du blé, là des tournesols, ailleurs des patates, des framboises et des oignons. Des arbres fruitiers, des fossés, des haies sculptaient des paysages ruraux vivants, garants de la vitalité des campagnes. Les terres ont été rasées. Des routes tracées, des dalles de béton coulées, des tonnes de ferrailles dressées sur des milliers de m2. Des rampes d’accès numérotées à intervalles réguliers. Un trafic routier intensifié. Artificialisation des sols, destruction des paysages, anéantissement des écosystèmes, pollutions diverses, des impacts largement négatifs sans réels bénéfices pour les communautés locales. Place aux entrepôts logistiques.
    par Agnès Stienne

  • Gabriel Attal annonce une hausse spectaculaire du nombre de contrôles sur les demandeurs d’emploi


    Le premier ministre, Gabriel Attal, lors d’une visite de l’entreprise Numalliance, à Saint-Michel-sur-Meurthe (Vosges), le 1er mars 2024. SEBASTIEN BOZON / AFP

    Le premier ministre a mis en scène sa volonté de durcir les règles de l’assurance-chômage, vendredi, lors d’un déplacement dans les Vosges, exprimant sa volonté de transformer « notre modèle social » pour qu’il « incite toujours davantage au #travail ».
    Par Bertrand Bissuel (Eloyes, Epinal, Saint-Michel-sur-Meurthe (Vosges), envoyé spécial)

    Gabriel Attal a retenu – au moins – une leçon de la brève période au cours de laquelle il fut ministre de l’éducation nationale, juste avant son arrivée à Matignon : la pédagogie est un art de la répétition. Vendredi 1er mars, lors d’un déplacement dans les Vosges, le chef du gouvernement a, une fois de plus, exprimé la volonté de transformer « notre modèle social » pour qu’il « incite toujours davantage au travail ». Son propos a été particulièrement musclé : « Cela nécessitera des décisions difficiles », a-t-il prévenu, sans livrer plus d’indications, mais en faisant clairement référence à la piste, évoquée à plusieurs reprises par l’exécutif depuis la fin de 2023, d’un nouveau durcissement des règles de l’assurance-chômage.

    A travers cette visite, M. Attal entendait montrer combien il est « pour une France du travail ». Il a aussi manifesté toute son attention pour les classes moyennes, « qui gagnent un peu trop pour toucher des aides, mais certainement pas assez pour être à l’aise ». Un message pour les exhorter à ne pas céder, à trois mois des élections européennes, aux « sirènes » des extrêmes : le Rassemblement national n’a pas été nommé, mais M. Attal pensait, de toute évidence, à lui – en premier lieu.
    En un peu moins de quatre heures, il s’est rendu dans trois lieux différents, distants de plusieurs kilomètres : une agence de France Travail, ex-Pôle emploi, un centre de formation de chauffeurs-routiers et une entreprise fabriquant des machines, Numalliance. Une itinérance menée tambour battant en compagnie de deux ministres, Catherine Vautrin (travail, santé et solidarités) et Roland Lescure (industrie et énergie).

    « Nous ne lâcherons rien »

    Le locataire de Matignon en a profité pour confirmer son intention de poursuivre la refonte de notre Etat-providence, avec des formules cinglantes. Le « système », selon lui, a fonctionné, durant des décennies, sur une « hypocrisie », qui consistait à « acheter la paix sociale à coups d’aides sociales ». Cela a entretenu « le chômage de masse », l’enfermement dans « l’inactivité » et le « ressentiment ». Il faut « mettre un terme » à cette situation et changer de « paradigme », a martelé le premier ministre, en soulignant que les décisions prises depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017 s’inscrivaient déjà dans cette optique, notamment par le biais des réformes successives de l’#assurance-chômage qui ont durci les conditions d’indemnisation.
    Aujourd’hui, M. Attal veut aller encore plus loin, mais sans dire comment. Il s’est borné à annoncer une augmentation – spectaculaire – du nombre de #contrôles sur les demandeurs d’emploi : le but est d’en réaliser 1,5 million à la fin du quinquennat, soit environ trois fois plus qu’en 2023, tout en les ciblant sur les personnes susceptibles d’être embauchées dans les secteurs cherchant de la main-d’œuvre.

    Le chef du gouvernement réaffirme ainsi son attachement au « devoir de travailler », un principe inscrit dans le préambule de la Constitution de 1946, a-t-il rappelé, vendredi après-midi. Ce discours lui vaut d’être accusé de punir les chômeurs. Critique qu’il a réfutée, en faisant valoir qu’il se place dans une double logique d’obligations plus strictes mais aussi de droits améliorés.

    C’est au nom de cet argumentaire que M. Attal a confirmé l’extension, à partir du 1er mars, de la réforme du revenu de solidarité active. Elle prévoit de conditionner le versement de la prestation à la réalisation d’au moins quinze heures d’activité par semaine, moyennant un accompagnement renforcé de l’allocataire. Jusqu’à maintenant, la mesure était expérimentée par dix-huit conseils départementaux. Ils seront désormais quarante-sept, l’objectif étant de parvenir à une « généralisation » en 2025. « Nous ne lâcherons rien, tant que tous ceux qui peuvent revenir vers l’emploi perdureront dans le chômage », a-t-il lancé. Une pression qui, à l’en croire, s’exerce autant sur les individus que sur les pouvoirs publics.

    Son leitmotiv en faveur du « travailler plus » s’est accompagné de promesses pour « travailler mieux ». Dans son esprit, il s’agit d’abord de tirer vers le haut les rémunérations. Le premier ministre a, encore, mis en garde les représentants des branches professionnelles dont les conventions collectives contiennent des grilles salariales avec des coefficients sous le smic : s’ils ne corrigent pas ces anomalies, d’ici à juin, par le jeu de la négociation, « nous sommes prêts à toutes les options », a-t-il prétendu, en mentionnant le recours à la loi et « les sanctions ». Un « séminaire gouvernemental » sera, par ailleurs, organisé, à la mi-mars, pour réfléchir à « la question du travail », notamment à « la semaine en quatre jours ».

    https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/03/02/gabriel-attal-annonce-une-hausse-spectaculaire-du-nombre-de-controles-sur-le

    #chômeurs #précaires #RSA

  • Gilets Jaunes : « c’est le plus gros corpus d’expression citoyenne qu’on ait analysé en France et peut-être dans le monde », que sont devenus les cahiers de doléances ?
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/paris/gilets-jaunes-c-est-le-plus-gros-corpus-d-expression-ci

    (...)

    La mission du grand débat national a par la suite disparu et le gouvernement a demandé à l’entreprise chargée de traiter les cahiers de doléances de supprimer purement et simplement toutes les données récupérées jusqu’alors sur les ordinateurs. Des centaines de milliers de doléances perdues à jamais.

    • Marie Ranquet
      https://mastodon.zaclys.com/@Marie_Ranquet/112019267160958568

      Ce que je vois passer sur la soit-disant « destruction » des « cahiers de #doléance » (leur vrai petit nom est « cahiers citoyens ») de 2019 me rend furieuse à un point qu’on ne peut pas imaginer. 🤬

      Je suppose qu’il faut tout reprendre dans l’ordre. Je vais essayer 🧵

      1) Des données perdues à jamais ? c’est ce que certains articles alarmistes claironnent. Déjà rappelons que les cahiers papier sont archivés aux Archives départementales ; et que leur version numérisée est conservée aux Archives nationales.

      Ce qui déjà devrait rassurer un peu. Ce qui a « disparu à jamais », si je comprends bien, c’est la version qui avait été confiée à des prestataires informatiques.

      Et je ne sais pas, mais moi ça me rassure plutôt de savoir que les prestataires qui traitent des données à caractère personnel confiées par le secteur public aient l’obligation de les effacer une fois la prestation terminée 🙄 (à moins qu’on préfère qu’elles aillent nourrir l’IA ou soient vendues au plus offrant, ou stockées sur du cloud quelque part ?) #RGPD
      #CahiersCitoyens

      2) Des données inaccessibles ? on entend tout et n’importe quoi sur ça. Les informations sont accessibles dans les services publics d’archives qui les conservent : Archives départementales pour les cahiers originaux, Archives nationales pour la version numérisée.

      (...)

    • Marie Ranquet, le simple fait qu’un travail ait été commandé, réalisé, payé (avec nos impôts) mais jamais restitué par le prestataire, ni utilisé par le gouvernement (ou alors faut m’expliquer au regard des decisions prises depuis) ni rendu public est en soi un énorme problème.
      Que la matière brute existe encore, disséminée dans des dizaines d’endroits, soit, mais qui va la récupérer et l’analyser maintenant ? Est-ce à la portée d’un citoyen ? Faut-il attendre un thésard ou un Piquety de 2050 ?
      Comme la convention climat, tout cela est le vent que le gouvernement met dans sa comm pour donner l’illusion que le peuple a son mot à dire

  • ne comprend pas pourquoi TF1 ou M6 ne font pas appel à elle, parce qu’elle a plein d’idées de nouvelles téléréalités :

    -- Pétain Express : le jeu qui consiste à rallier le plus vite possible le régime de Vichy en autostop. Qui, parmi les binômes Éric et Marion, Marine et Jordan ou Emmanuel et Gabriel, touchera en premier la moustache du maréchal ?

    -- Les Aventuriers de Polenta : perdu·e·s au beau milieu d’un système économique délirant, des naufragé·e·s livré·e·s à elleux-mêmes doivent pédalent dans la semoule pour parvenir à se nourrir. À la fin, il en restera zéro !

    -- Qui veut épouser mon fisc ? : l’administration chargée de la collecte des impôts doit essayer de retrouver et séduire des membres du gouvernement et du patronat planqués en Suisse ou aux Bahamas.

    -- Secret Scorie : enfermées dans un ministère, de jeunes personnalités politiques présentées comme progressistes doivent cacher aux autres qu’en réalité elles sont déjà de vieilles réacs qui scolarisent même leurs mômes chez les fachos.

    Etc, etc. Vous voyez, si depuis quelques années les audiences de la télévision sont en berne (tiens, elles sont parties se planquer en Suisse, elles aussi ?) c’est uniquement parce que les programmateurices et les boîtes de production ne savent pas faire évoluer les concepts.

  • Le « décolonialisme militaire » comme legs colonial controversé.
    Un long texte, dense et pour tout dire un peu complexe pour des A1. Mais Jean-Pierre Olivier de Sardan est un anthropologue de grande renommée, un des meilleurs connaisseurs des Etats et sociétés d’Afrique de l’Ouest francophone (notamment Niger, Mali et Burkina Faso.

    https://aoc.media/analyse/2024/02/28/au-sahel-un-decolonialisme-militaire

    Au Sahel, un décolonialisme militaire

    Par Jean-Pierre Olivier de Sardan
    Anthropologue

    Alors que les juntes militaires du Burkina Faso, du Niger et du Mali se retirent de la Cedeao et que les nouveaux dirigeants semblent portés par un sentiment populaire de rejet de l’influence française, une analyse du paradigme « décolonial » et de ses différents usages révèlent une forme d’idéologie qui sert avant tout les intérêts des élites au pouvoir.

    En publiant ( il y a quelques jours sur ce même site ) un article très critique sur la politique catastrophique d’Emmanuel Macron au Sahel (en particulier à propos de la punition collective infligée aux populations locales), je n’avais évidemment pas pour objectif de conforter la stratégie des régimes militaires au pouvoir et d’exonérer leurs propres responsabilités dans la rupture avec la France. En général il faut être deux pour se fâcher de façon aussi radicale, et toute escalade implique les deux parties.

    Une analyse de la façon dont les officiers qui pilotent les gouvernements du Mali, du Burkina Faso et du Niger instrumentalisent et amplifient les ressentiments populaires à l’égard des anciens colonisateurs (leur « francophobie ») me semble donc nécessaire et complémentaire, d’autant plus que le fait de rendre la France (et à travers elle l’Occident) responsable de toutes les déceptions des indépendances, de tous les échecs des démocraties, de toutes les impasses du développement, rejoint de façon intéressante le pôle le plus radical d’un courant intellectuel devenu à la mode tant en Afrique que dans le monde, sous le label de « décolonialité » ou de « décolonialisme ». Je vais donc faire un détour préalable par cette école de pensée avant d’examiner sa connexion avec les discours des officiers au pouvoir et les acclamations de leurs supporters.

    Le paradigme décolonial et ses variantes

    Le paradigme décolonial a pris naissance en Amérique latine, chez des auteurs relevant plutôt de disciplines littéraires et herméneutiques. La colonisation à laquelle leur récit alternatif se réfère est celle de l’Amérique à partir de l’arrivée de Christophe Colomb à la fin du XVème siècle, marquée par la soumission et le massacre des peuples dits « indigènes ». Mais cette colonisation espagnole ou portugaise, qui fut aussi une colonisation de peuplement, a pris fin depuis bien longtemps, autrement dit les souvenirs politiques directs de sa domination, de son arbitraire, et de sa violence se sont largement estompés au profit tout au long des indépendances des histoires nationales latino-américaines (imprégnées d’un point de vue occidentalo-centriste et d’un oubli des histoires indigènes).

    Ce sont donc essentiellement les survivances intellectuelles de cette colonisation (sa « colonialité »), et, au-delà, les prétentions universalistes de l’Occident, son dédain pour les savoirs non occidentaux et, in fine, l’épistémologie rationaliste elle-même (d’où le néologisme d’« épistémicide » parfois employé contre celle-ci) qui sont pris pour cibles[1]. Aujourd’hui, ce courant décolonial est sorti d’Amérique latine, il a gagné les campus américains puis européens (et les diasporas africaines)[2]. Il s’est donc globalisé, en particulier dans les milieux intellectuels et universitaires, où il a souvent fusionné avec divers courants de pensée critiques et post-modernes (paradoxalement « occidentaux »), tels que les perspectives déconstructionnistes, les théories de la domination, le féminisme, la critique de la violence structurelle des États modernes et du bio-pouvoir, et les concepts de racialisation et d’intersectionnalité.

    Le paradigme décolonial est donc d’abord un courant intellectuel : c’est une décolonialité savante. Mais celle-ci est loin d’être homogène. On peut ainsi distinguer deux pôles : un pôle radical plus idéologique et un pôle souple plus empirique. Pour le pôle radical, les « épistémologies du Sud[3] » s’opposent frontalement à l’épistémologie occidentale, tout entière fondée sur une rationalité européenne des Lumières s’auto-proclamant universelle, alors que pourtant elle excluait et continue à exclure tout le reste de l’humanité, et en particulier les conceptions, valeurs, savoirs, coutumes ou visions du monde de la multitude des peuples autrefois colonisés[4].

    Le pôle radical procède par énoncés catégoriques et vastes agrégations identitaires, sans s’embarrasser de contre-exemples. Le pôle souple, lui-même très diversifié, est plus nuancé, discret, attentif aux complexités, ses auteurs reconnaissent que tout n’est pas à jeter dans le mouvement des Lumières, défendent la rationalité scientifique si elle prend en compte d’autres rationalités, et l’universalisme s’il n’est pas occidentalo-centré. Ils admettent les apports de la pensée philosophique ou sociologique européenne[5]. Ils sont aussi plus tournés vers l’enquête comme base d’investigation des survivances coloniales. Je ne traiterai pas ici des nombreux travaux qui développent cette décolonialité souple et empiriquement argumentée.

    Bien sûr il s’agit d’un continuum entre ces deux pôles, avec de nombreuses positions intermédiaires[6]. Il faut aussi mentionner le courant post-colonial, antérieur à son cousin décolonial, les divergences entre les deux, bien que souvent affirmées par le second (son pôle radical surtout) étant parfois peu discernables. Il se réfère plus directement aux survivances du colonialisme en Inde ou en Afrique. Nous avons ici choisi de l’inclure dans l’expression « décolonialisme savant[7] ».

    Le décolonialisme en Afrique et son double registre

    La rencontre du décolonialisme avec l’Afrique sub-saharienne est en effet une autre histoire, différente, spécifique. Tout d’abord la référence coloniale n’est pas en Afrique ce qu’elle signifie pour l’Amérique latine : l’occupation française par exemple est encore fort proche des temps actuels, et de ce fait ses répressions et son despotisme, en particulier sous la période dite de l’« indigénat », aboli seulement en 1945, restent encore très douloureux dans la mémoire collective.

    Les décennies qui ont suivi les indépendances, lesquelles ont été de fait « octroyées » plutôt que conquises dans le cas de l’AOF et de l’AEF (grâce il est vrai à la défaite française en Algérie et sans oublier le rôle du RDA, ou, au Cameroun, de l’UPC), ont été marquées de surcroît par une présence française relativement importante et souvent intrusive dans les pays dits « de son pré carré », ce qui a engendré les qualifications (non dénuées de fondement) de « néo-colonialisme » ou de « Françafrique » (associées à celle de « gendarme de l’Afrique » en référence aux nombreuses interventions militaires).

    Autrement dit, tant le colonialisme politique du 20ème siècle que son prolongement néo-colonial pendant deux ou trois décennies (et ses répliques ultérieures) restent aujourd’hui des éléments centraux des perceptions négatives de la France dans l’imaginaire collectif en Afrique, quand bien même le poids politique et économique réel de la France s’est peu à peu affaibli depuis une bonne vingtaine d’années. Il s’agit donc d’un décolonialisme populaire, à dominante politique, qui n’est pas une création du paradigme décolonial savant, et qui l’a d’ailleurs précédé.

    D’un autre côté, divers intellectuels africains, surtout dans un registre philosophique, ont revendiqué, eux aussi avant l’émergence des paradigmes postcolonial et décolonial, une décolonisation des esprits, à la suite de Cheikh Anta Diop, en particulier sous la forme d’une réhabilitation des sociétés traditionnelles (ou « pré-coloniales »), de leurs histoires, de leurs cosmologies, de leurs organisations politiques, de leurs cultures, de leurs langues.

    Pour le dire de façon abrupte, cette décolonisation intellectuelle entendait critiquer l’aliénation coloniale ou néo-coloniale, réhabiliter l’Afrique précoloniale, et rompre radicalement avec l’histoire de France et l’histoire de l’Occident égypto-gréco-latin enseignées dans les écoles coloniales comme étant l’Histoire tout court. Elle a rejoint désormais le paradigme décolonial savant, sous l’une ou l’autre de ses formes.

    Le courant décolonial en Afrique se situe donc dans deux registres intersécants : d’un côté un décolonialisme populaire, relevant de la sphère politique, qui fait référence à la colonisation récente et au néo-colonialisme qui a suivi. C’est une spécificité du décolonialisme africain. De l’autre côté un décolonialisme intellectuel, relevant de la sphère culturelle, qui converge avec les diverses variétés du paradigme décolonial savant.

    Mais décolonialisme populaire et décolonialisme savant en Afrique ont en commun une caractéristique fondamentale : tous deux constituent non seulement des ensembles argumentaires mais aussi, voire surtout, une cause militante, morale et affective : il s’agit de mettre fin aux humiliations profondes du passé comme du présent (esclavage, colonisation, néo-colonialisme, racisme, paternalisme, occidentalo-centrisme, rejet des migrants) et à cet effet il faut combattre deux ennemis emboités, la France d’une part (le colonisateur d’hier et sa présence excessive aujourd’hui encore) et l’Occident plus généralement (dont l’universalisme proclamé cache mal de nombreuses discriminations racistes et masque une prétention suprématiste injustifiée au monopole des connaissances, dont la France est par ailleurs un archétype).

    Ces deux registres ont été largement appropriés depuis des décennies au sein des classes moyennes urbaines africaines passées par le lycée et/ou l’université. Ce qu’on a appelé « la montée du sentiment anti-français » en Afrique n’est donc pas seulement un résultat de la propagande récente et insistante des militaires arrivés au pouvoir (et encore moins l’effet des réseaux russes, ni même des funestes erreurs de Macron), elle repose sur un socle ancien, dont trois composantes sont évidentes, et pour une grande part légitimes, à savoir : (a) les comptes non réglés de la colonisation, (b) les manœuvres coupables de la Françafrique, et (c) l’occidentalo-centrisme de la culture générale et des institutions de développement (ainsi que ce que j’avais appelé « l’impérialisme moral », qui y est souvent associé). Les frustrations et humiliations qui découlent de ces trois composantes sont en outre associées aux échecs de la démocratie (telle qu’elle a été pratiquée par les gouvernements africains), à la dénonciation d’élites corrompues, et à l’absence de perspectives sociales, économiques, professionnelles.

    Désir de revanche et besoin de réhabilitation sont donc depuis longtemps un binôme symbolique fort, présent dans de larges fractions des populations. Les signes les plus divers de ce désir de revanche et de ce besoin de réhabilitation abondent : les manifestations d’écoliers et d’étudiants depuis les indépendances ont très souvent pris pour cibles des symboles français (SCOA, Total, Orange) … ; les attentats du 11 septembre ont été largement applaudis en Afrique… ; la popularité aujourd’hui encore de Thomas Sankara tient pour beaucoup à ce qu’il était capable de dire « non » à la France et à l’Occident… On peut ajouter, entre mille autres exemples, le statut iconique et donc intouchable de Cheikh Anta Diop, l’étonnante popularité de Chavez dans les syndicats étudiants, le succès spectaculaire du film Black Panther, ou la croyance assez répandue que c’est un empereur du Mali qui a découvert l’Amérique avant Christophe Colomb.
    Un décolonialisme militaire

    Les positions très anti-françaises (mais aussi anti-occidentales, bien que moins intensément) qui ont été adoptées depuis deux ans par les putschistes sahéliens n’ont sans doute aucun lien direct avec le paradigme décolonial, mais elles s’appuient incontestablement sur le décolonialisme populaire, cette partie de l’opinion publique déjà largement acquise à ce qui apparait comme une cause juste, à forte légitimité multi-facettes, tout à la fois politique, idéologique, culturelle, morale. Les militaires, en surfant sur ce décolonialisme populaire, ont opéré un choix tactique habile, au moins à court terme.

    Leur « souverainisme » affichée, leur « néo-nationalisme » (dont le contenu semble se réduire le plus souvent au rejet de la France et des dirigeants africains considérés comme ses suppôts), leur « néo-panafricanisme » (limité en fait aux pays sahéliens sous régimes militaires) amplifient et dopent à leur tour le décolonialisme populaire : les réseaux sociaux parlent abondamment d’une « nouvelle indépendance » déclenchée grâce aux coups d’état, qui serait même la « vraie indépendance », reléguant celle de 1960 au rang d’accessoire de théâtre, et considérant de fait les régimes africains antérieurs, en particulier démocratiques, comme des créations de l’Occident et des agents de la France.

    Faire déguerpir l’armée française, interdire l’espace aérien du pays, renverser les alliances, refuser les visas, insulter l’ONU, quitter la CEDEAO, déroger aux règles régionales ou internationales, jeter à la poubelle les élections, réprimer les opposants comme étant des traîtres à la patrie, s’allier avec la Russie, toutes ces décisions apparaissent à une partie de l’opinion publique comme autant d’actes décoloniaux audacieux, éminents, grandioses. Oser faire publiquement et au nom de la nation ce que les « fausses démocraties » antérieures n’avaient jamais osé faire face à la France et à l’Occident, n’est-ce pas une revanche admirable, une réhabilitation magnifique, face à la poursuite masquée de la colonisation politique, et face à l’aliénation et la colonisation insidieuse des esprits ?

    La stratégie classique du « bouc émissaire » utilisée intensément par les militaires sahéliens est d’autant plus efficace que le bouc émissaire est l’ancien maître, une cible populaire de longue date, qui a fourni de bonnes raisons pour être détestée. Dans un récent entretien[8], le général Tiani, à la tête du Niger, parle plusieurs fois de la France actuelle en disant de façon sarcastique « Le Maître » : c’est sous-entendre que le Maître colonial serait toujours présent 60 années après l’indépendance, ce Maître auquel Alassane Ouattara, Patrice Talon, Bola Tinubu et Macky Sall (les cibles africaines préférées des capitaines, colonels et généraux sahéliens) obéiraient encore servilement, ce Maître avec lequel seuls les trois régimes militaires ont osé rompre.

    Le colonisateur d’hier est tenu comme responsable de tous les maux de l’Afrique, y inclus d’ailleurs l’insurrection jihadiste qu’on le soupçonne de favoriser en sous-main, ce qui permet de qualifier la France d’État terroriste. En outre, Tiani, dans ce même discours, évoque plusieurs fois les émirats, sultanats, royaumes et empires du Sahel, du Moyen-Âge au XIXe siècle, montrant ainsi son souci de réhabiliter un passé glorieux ignoré des Français et des Occidentaux.

    On a donc affaire avec les actuels régimes militaires à une forme exacerbée du décolonialisme populaire. Un décolonialisme militaire. Une formule de gouvernance inédite.
    Deux critiques fondamentales contre le paradigme décolonial et le décolonialisme militaire

    Mais ce décolonialisme militaire, comme le décolonialisme populaire qui le soutient et qu’il flatte, a quelques points communs avec le pôle radical du paradigme décolonial savant.

    Certes, la « dispute épistémologique » déclenchée par les savants décoloniaux radicaux (promoteurs d’une « épistémologie du Sud »), n’est pas en soi un débat qui passionne les foules, mais elle a néanmoins son équivalent populaire dans le rejet des savoirs européens au profit de la réhabilitation des savoirs africains, un thème très répandu dans les classes moyennes africaines. On peut en voir une forme plus intellectuelle chez les tenants d’une « philosophie africaine », et une forme extrémiste islamisée dans le rejet d’une école publique francophone devenue impopulaire pour beaucoup de parents (« Boko Haram » peut être traduit par « maudite soit l’école occidentale ! »).

    De façon générale, la critique des survivances coloniales intellectuelles par le décolonialisme savant et la dénonciation des stratégies néo-coloniales françaises par le décolonialisme populaire ont un fort « air de famille ». Certes il n’y a pas entre eux des relations de cause à effet, et ils se situent dans des registres différents, mais ils partagent tous deux un élément central : leur narratif est fondé sur un même dédain pour les données historiques qui ne vont pas dans le sens voulu, une même vision extrêmement idéologisée (et donc caricaturale) de l’histoire.

    Cet air de famille apparait clairement quand on s’intéresse aux critiques qui ont été émises à l’encontre du paradigme décolonial radical (savant) dans son rapport avec l’Afrique : elles valent tout autant pour le décolonialisme militaire, comme on va le voir. Je vais pour cela m’appuyer sur deux auteurs en particulier, Olufémi Taiwo et Elgass (El Hadj Souleymane Gassama[9]), qui « déconstruisent » les principaux arguments du paradigme décolonial radical (« déconstruction » étant un terme volontiers utilisé par la perspective décoloniale, il est en l’occurrence appliqué à celle-ci). Elgass fait d’ailleurs parfois le lien entre décolonialisme radical savant d’un côté et décolonialisme populaire et militaire de l’autre, par exemple avec cette phrase ironique : « [pour les décolonialistes] Les héros africains ne se mesurent pas nécessairement à leur impact positif sur la vie des Africains et leur bien-être mais ils sont jugés sur leur capacité à tenir tête à l’Occident » (Elgass, p. 48).

    Nous ne retiendrons ici que deux critiques, mais elles sont majeures. La première porte sur l’essentialisation de la colonisation et l’absence d’une perspective historique rigoureuse. La seconde, complémentaire et enchâssée dans la première, porte sur la négation de facto de l’agencéité des acteurs africains depuis l‘indépendance.

    Quand on parle de décoloniser, de quel type de colonisation s’agit-il, et à quel moment de la colonisation fait-on allusion ? Si l’on considère seulement la colonisation française au sens strict, la période de la conquête et ses massacres n’est pas la période de l’indigénat avec son despotisme du quotidien, qui n’est pas celle de la loi-cadre préparant les indépendances. La colonisation dans la santé à base de médecine militaire et de lutte contre les grandes endémies a peu de rapport avec les écoles primaires des villes pour former des « commis » locaux, et moins encore avec la chefferie administrative (clé de voute du système colonial). Mais surtout, que signifie « décoloniser » lorsqu’on parle de la période post-coloniale (dite souvent néo-coloniale, au moins pour ses premières décennies) ?

    On ne peut confondre occupation coloniale et influence néo-coloniale. Certes, l’une et l’autre sont condamnables, mais pas pour les mêmes raisons et pas avec les mêmes arguments. Qu’entend-on exactement par « néo-colonial » ? La poursuite de la colonisation sous une autre forme ? Une soumission (occasionnelle ? permanente ?) des régimes indépendants aux injonctions (lesquelles ?) des anciens colonisateurs ? La tentative (réussie ? parfois mise en échec ?) de la France de garder une influence (politique ? économique ? culturelle ? militaire ?) dans les pays autrefois par elle colonisés ? Les interventions militaires au profit de dirigeants amis ? Les déclarations déplorables des dirigeants français ?

    Certes, on peut légitimement contester que le jour de l’indépendance soit une rupture radicale, et parler plutôt d’une transition préparée par la puissance coloniale et s’étendant sur une décennie, depuis la loi-cadre Deferre en 1954, jusqu’au moment où plus aucun Français n’est encore à un poste directeur quelconque dans les administrations africaines (milieu ou fin des années 1960). Mais on ne peut négliger ce fait fondamental : l’indépendance a donné la clé de la maison aux élites africaines, même si les anciens colonisateurs ont par la suite usé et abusé trop souvent de leurs conseils, de leur influence, de leurs financements, et parfois de leurs menaces ou de leurs armes. « En Afrique la différence qualitative décisive entre le colonialisme et l’indépendance est que dans le premier cas la capacité des Africains de contrôler leurs propres destinées était bloquée, alors que dans le second ils pouvaient fabriquer leur propre histoire, même s’ils l’ont éventuellement mal fabriquée. Toute tentative d’affirmer l’existence d’une continuité sans fracture entre le colonialisme et le néocolonialisme est douteuse, et même complètement fausse. (…) L’action ou l’inaction de l’ex-colonisé est décisive dans le succès ou l’échec du néo-colonialisme. Car les véritables néo colonialistes ne sont autres que nous-mêmes les Africains » (Taiwo, pp. 44-45).

    Par exemple, la Françafrique néo-coloniale, bien plus faite de compromis, tractations et « arrangements » (certes fort critiquables) entre dirigeants africains et français que de diktats de ces derniers, était nettement différente dans le contenu comme dans la forme du modus operandum des gouverneurs et commandants de cercles coloniaux ; et c’est toujours à l’appel de dirigeants locaux menacés ou renversés que les Français sont (hélas) intervenus militairement.

    Inversement, parce qu’ils en avaient la volonté politique, Modibo Keita ou Sékou Touré (comme Kwame Nkrumah ou Julius Nyerere du côté anglophone) ont très tôt pu imposer leurs propres visions du pouvoir et leurs règles du jeu, en abandonnant par exemple le franc CFA ; et Houphouët Boigny, certes solide allié de la France, était loin d’en être le « valet », si l’on considère son habileté à les rallier à sa propre stratégie. Les élites africaines qui ont gouverné depuis 1960 avaient leurs propres objectifs, elles manœuvraient aussi les dirigeants des pays occidentaux (France inclus), pratiquaient la dissuasion du faible au fort, et jouaient à l’occasion de la rivalité entre les deux blocs pendant la guerre froide. Et rappelons-nous que ce sont les mouvements étudiants et syndicaux qui ont amené les conférences nationales et la chute des régimes militaires de première génération, et non pas la France ou le discours de La Baule de Mitterrand.

    Par la suite, la Françafrique de Foccart a décliné peu à peu (parfois reconvertie en une « Bollor-afrique » privée), et les politiques africaines de Hollande ou de Macron, bien qu’imprégnées à des degrés divers de paternalisme, de condescendance et de méconnaissance, et tenant évidemment compte des intérêts stratégiques français, ne peuvent plus sérieusement être placées sous ce label, même s’il en reste quelques traces désolantes. L’Agence française de développement n’a rien à voir avec l’administration coloniale, mais elle est aussi très différente de la coopération française des années 1980, et les stratégies géopolitiques imposées à ses dirigeants peuvent largement diverger des objectifs et des pratiques de ses agents sur le terrain.

    Quant à l’industrie du développement, son occidentalo-centrisme évident, son hyper-bureaucratisation, ses « modèles voyageurs » et projets « top-down[10] » ou l’arrogance dont font parfois preuve ses experts internationaux ne signifient pas pour autant qu’elle chausse les bottes de la colonisation. Il ne faut pas tout mélanger. Banques de développement, organisations des Nations-Unies, multiples agences bilatérales, ONG internationales petites et grandes, structures régionales : tous ces intervenants hétéroclites, qui ont entre eux de nombreux désaccords et des divergences notables, ne peuvent être regroupés sous une même accusation de néo-colonialisme.

    L’ouvrage L’empire qui ne voulait pas mourir[11] commet à cet égard une erreur typique de la perspective décoloniale : tout son argumentaire affirme que la colonisation française serait encore et toujours présente de la conquête à nos jours. Mue par le même rêve de domination, et le même mépris des Africains, elle n’aurait fait que changer d’habits, à l’image de la célèbre phrase du marquis de Lampedusa dans Le Guépard : « il faut que tout change pour que rien ne change ».

    Cette essentialisation de la colonisation perdurant 60 années après les indépendances, l’affirmation que rien n’a vraiment changé et l’oubli corrélatif de toute perspective historique, c’est-à-dire de toute périodisation, ne permettent pas de comprendre les phénomènes complexes et les dynamiques internes qui ont fait l’Afrique durant ces 60 années. C’est le propre des simplifications abusives (et des idéologies, de droite comme de gauche, du Nord comme du Sud) que de gommer les nuances, homogénéiser les hétérogénéités, aplatir les différences dans le temps et l’espace, refuser de prendre en compte les contre-exemples. « La réification du fait colonial est si forte qu’elle tend à enfermer toute l’histoire du continent dans ce temps unique, omettant l’extraordinaire diversité de cette chronologie, ses souverainetés propres, ses essences inviolées. Mais plus encore, elle somme toute la création d’être en réaction avec ce fait colonial, délaissant la nécessaire autoscopie » (Elgass, p. 209).

    Taiwo insiste aussi de façon convaincante sur la concaténation abusive entre colonisation, modernité, capitalisme ou christianisme. Reprocher au colonialisme les maux du néo-libéralisme ; dénoncer l’individualisme, la perte de valeurs familiales d’antan ou la consommation de masse comme autant de produits maudits de la colonisation ; associer à tout jamais le colon et le missionnaire, constituent des généralisations hâtives auxquelles Taiwo oppose de nombreux arguments empiriques.

    Loin d’être identique à la modernité et de constituer son seul véhicule[12], la colonisation a souvent bloqué celle-ci, par exemple en donnant un rôle décisif aux chefferies locales, qui ont toujours constitué une force sociale particulièrement conservatrice. De même la colonisation a sans doute freiné l’expansion du capitalisme en Afrique, au profit des monopoles coloniaux. Prenons enfin l’exemple du christianisme : même si les missions ont accompagné, suivi et approuvé la conquête militaire, le christianisme a néanmoins pénétré en Afrique bien avant la colonisation (cf. le royaume du Kongo au XVème siècle) il s’est transformé de multiples façons bien après (cf. églises évangéliques et pentecôtismes), et il a pris des formes originales sous la colonisation contre la volonté des colonisateurs (cf le Kimbanguisme au Congo ou le Harrisme en Côte d’Ivoire).

    La deuxième vague d’arguments qui met à mal le narratif décolonial (radical/savant comme populaire/militaire) et qui découle de la première porte sur la façon dont sont traités les acteurs africains : les deux seuls rôles qui leur sont attribués sont en effet ceux de victimes de la colonisation ou de marionnettes de celle-ci. Un des concepts centraux des sciences sociales contemporaines, agency, agentivité ou agencéité en français, développé par Anthony Giddens, passe totalement à la trappe. Il désigne pourtant des propriétés qui sont en principe attribuables à tout acteur social, aussi démuni, dominé ou vulnérable soit-il : être porteur de connaissances et de stratégies, être capable d’agir, dans les limites certes des contraintes et ressources qui l’environnent, mais toujours avec une marge de manœuvre. « Cette approche [le paradigme décolonial] nie ou en tout cas minimise l’agencéité des colonisés (…) Un grand nombre des pratiques créatives des ex-colonisés ne sont pas prises au sérieux par les fanatiques de la décolonisation. » (Taiwo, p. 24)

    Si 60 ans d’indépendance n’ont servi à rien, si la colonisation domine encore les sociétés politiques africaines et aliène leurs esprits et leurs mentalités, si seuls les actuels militaires sahéliens ont mis fin à cette dépendance honteuse, cela signifierait que les Africains seraient totalement dépourvus d’agencéité ! « Mettre la colonisation au centre de la vie des colonisés est historiquement suspect et a comme effet inattendu de rendre peu lisible, voire complètement invisible, l’autonomie de la vie des colonisés, en dépit de la colonisation » (Taiwo p. 206).

    Les critiques que nous venons d’évoquer ciblent surtout le paradigme décolonial radical, mais elles gardent toute leur pertinence face au décolonialisme militaire et à l’usage qu’il fait de son rapport à la colonisation. Quand Elgass rappelle qu’il est plus facile d’accuser l’autre que de balayer devant sa propre porte : « Penser contre soi, le préalable de l’introspection, le supplice du miroir, ces exigences intellectuelles élémentaires sont balayées par la fureur accusatrice » (p. 79), il cible aussi bien le décolonialisme militaire que le décolonialisme radical savant.

    Le décolonialisme comme idéologie

    On peut toutefois être sceptique sur la capacité des critiques du décolonialisme radical à convaincre les foules acclamant les militaires de ce que les proclamations souverainistes actuelles reposent sur des fondations historiquement et épistémologiquement bancales. Car le décolonialisme n’est pas seulement une configuration argumentative, c’est aussi, qu’il soit radical savant ou populaire, une idéologie, une croyance, et on ne convainc guère les croyants par des arguments. La face idéologique du décolonialisme, politique comme intellectuel, est intolérante aux débats et aux contestations argumentées. C’est ce qui d’ailleurs rend toutes les idéologies (scientifiques ou populaires) insubmersibles, résistantes à la raison, rétives aux preuves.

    Le décolonialisme en Afrique est un cas intéressant de mixage entre une idéologie scientifique (restreinte en général au monde des enseignants et chercheurs) et une idéologie politique populaire (circulant de façon large).

    Tout d’abord, le paradigme décolonial radical est une idéologie scientifique, parce que, côté scientifique, il entend ouvrir un nouveau champ de production de connaissances (débusquer partout les survivances coloniales, et jusqu’au sein de la rationalité universaliste occidentale) mais, côté idéologie, c’est au prix élevé d’une dichotomisation du monde, d’une maltraitance de l’histoire et d’une non prise en considération des nuances et des contre-exemples. L’émergence d’une idéologie scientifique ouvre certes à ses débuts des perspectives nouvelles et produit des effets d’innovation et de séduction intellectuelle, ceci d’autant plus quand elle actionne aussi des leviers militants et moraux. Mais peu à peu, et parfois assez vite, l’idéologie scientifique n’admet plus d’être contestée, elle tourne à la rhétorique et au dogme, elle ne produit plus de données originales et se contente de répéter ses propres mantras.

    Le décolonialisme est aussi en Afrique une idéologie politique populaire : capable de mobiliser les foules bien au-delà des cénacles culturels, il s’éloigne des sophistications intellectuelles et des subtilités langagières du paradigme décolonial, pour simplifier (parfois à l’extrême) les énoncés qu’il partage avec lui et dénoncer (bien plus fort que lui) tous ceux qui n’y adhèrent pas. Dès lors qu’il accède au pouvoir, son dogmatisme est plus implacable, plus redoutable. Mais surtout les idéologies politiques populaires se nourrissent de l’espoir de ceux qui croient en elles. Les populations du Sahel, face à l’enchevêtrement des crises qu’elles subissent[13], face au sentiment d’impasse profonde qu’elles ressentent, sont nécessairement sensibles aux marchands d’espoirs.

    Faire du Maître d’antan la seule cause des crises, l’accuser des pires complots contre le peuple (en étant conforté par les réactions totalement contre-productives de l’ancien colonisateur et de la CEDEAO), et en même temps libérer le pays de toutes ses chaînes par le simple fait d’obliger le Maître à décamper tout en l’humiliant, c’est une stratégie de vente d’espoir particulièrement efficace, qui promet des lendemains qui chantent gagés sur une évidence : le Mal a enfin été chassé.

    Et ensuite ?

    Le décolonialisme militaire a une grande différence avec le décolonialisme savant : il s’inscrit non pas dans des stratégies théoriques et professionnelles individuelles au sein du monde universitaire (donc un tout petit monde), mais dans une stratégie politique, qui plus est par des acteurs qui ont pris de force le pouvoir à la tête d’un État, et engagent l’avenir de millions de personnes. Une question se pose donc immédiatement : que se passera-t-il une fois le bouc émissaire éliminé du paysage national ? Quel projet politique y a-t-il derrière la dénonciation du néo-colonialisme, qui a permis aux militaires de légitimer leur coup d’état ?

    La critique des faillites des régimes démocratiques antérieurs est le second argumentaire mis en avant par les actuels détenteurs du pouvoir : mauvaise gestion, corruption, affairisme… Ces maux sont mis sur le compte de la démocratie, et la démocratie est mise sur le compte de l’Occident, ce qui est quelque peu exagéré et injuste dans les deux cas, car il s’agit plutôt du comportement des élites politiques nationales (quand bien même elles ont été courtisées, protégées et appuyées par la France ou l’Occident plus généralement).

    Le paradoxe est que la hiérarchie militaire fait bel et bien partie de ces élites. À nouveau, un peu d’histoire est nécessaire. Mettre fin à la mauvaise gestion, la corruption, et l’affairisme était déjà la rhétorique utilisée par la première vague de coups d’état militaires dans les années 1970-80. Elle a été ensuite utilisée par les conférences nationales qui ont amené la démocratie dans les années 90. Elle a été enfin été utilisée par les diverses oppositions sous les régimes démocratiques. Mais, depuis 60 ans, tous ceux qui, après avoir dénoncé la mauvaise gestion, la corruption, et l’affairisme, ont accédé au pouvoir (par coup d’état ou par élection toujours contestée) n’ont jamais fait mieux (et souvent ont fait pire) que leurs prédécesseurs. Il n’y a aucune raison de penser que cela soit différent aujourd’hui, d’autant plus que les armées sahéliennes sont depuis longtemps accusées avec des arguments solides d’être elles-mêmes des fiefs de mauvaise gestion, corruption, et affairisme.

    Le troisième argumentaire porte sur le reversement des alliances. Il reste cependant très sommaire : il s’agit de quitter l’orbite occidentale pour aller vers les BRICS. Mais cette réorientation géo-politique n’a pas attendu les récents coups d’état pour prendre forme, loin de là. La Chine est déjà devenue le principal partenaire de l’Afrique et le premier lieu d’accueil de ses étudiants. Les pays du Golfe persique sont depuis longtemps actifs dans les pays africains musulmans. La Turquie est de plus en plus présente. L’Inde arrive. Et bien sûr la Russie vend son matériel militaire et si affinité envoie ses soldats. Poursuivre cette réorientation n’a donc rien de nouveau.

    Les pays du Sahel sont confrontés à deux défis majeurs, dont leur avenir dépend. (1) Il faut gagner la guerre contre l’insurrection jihadiste. (2) Il faut élaborer et mettre en œuvre des politiques de développement économique qui créent massivement des emplois et qui permettent se sortir progressivement de la dépendance à l’aide extérieure (qu’elle soit occidentalo-centrée comme hier ou multipolaire comme aujourd’hui) … Ni le remplacement de civils élus par des militaires putschistes ni la rupture avec la France et avec la CEDEAO ne font avancer magiquement dans ces deux directions. Les militaires, qui semblent peu pressés de rendre le pouvoir, sont-ils en mesure de relever ces deux défis, et d’éviter la mauvaise gestion, la corruption, et l’affairisme qui ont plombé tous leurs prédécesseurs ?

    Dans chaque pays sahélien, beaucoup (les plus bruyants) espèrent, d’autres (qui se font discrets, répression oblige) sont très sceptiques. Mais les seules proclamations décoloniales ne peuvent en tout cas pas faire chanter les lendemains.

    Jean-Pierre Olivier de Sardan

    Anthropologue, directeur de recherche émérite au CNRS et directeur d’études à l’EHESS

  • LES NUITS LE JOUR : Aldous Huxley, prophète malgré lui
    Entretien de 1948 à partir de 44 min.
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-nuits-de-france-culture/les-nuits-le-jour-aldous-huxley-prophete-malgre-lui-1217538


    Un peu d’Aldous Huxley pour éclairer une semaine où les faux-semblants agricoles et militaires sont particulièrement tordus (extrait à partir de 53 min)

    Le besoin primordial de l’humanité, c’est une suffisance de nourriture. Mais c’est primordialement par des considérations de puissance que sont dictées à présent les politiques des gouvernements nationaux. Les minorités dirigeantes du monde s’arrangent invariablement pour avoir assez à manger, et même, à en juger par les descriptions écœurantes de récents banquets diplomatiques, plus qu’assez... En conséquence, ils ont tendance à considérer la nourriture comme une chose allant de soi, et à songer en premier lieu, et par moment presque exclusivement, à cette question : Qui tyrannisera qui ? Mais la grande majorité des hommes, des femmes et des enfants sur cette planète, ne sont pas en mesure de considérer la nourriture comme allant de soi. Leur premier souci, souvent exclusif, c’est le repas à venir. À la conférence de San Francisco les seuls problèmes discutés ont été des problèmes de puissances. Le problème fondamental de l’humanité, le problème de l’obtention d’une nourriture suffisante, a été confié aux soins d’une obscure commission internationale de l’agriculture. Si les hommes politiques étaient sincères dans leur désir de paix si bruyamment exprimé, ils feraient tout leur possible pour mettre à côté les problèmes absolument insolubles de puissance, en concentrant toute leur attention, au cours des conférences internationales et des discussions diplomatiques, sur le grand problème unique que chacun des membres de la race humaine est intéressé à résoudre ; le grand problème unique, qui n’exige pas de violence militaire pour sa solution, mais qui, pour le monde en général, est totalement insoluble tant qu’on continue à jouer au vieux jeu du militarisme et de la politique de force. La première question à l’ordre du jour de toutes les réunions de représentants des diverses nations devrait être : Comment tous les hommes femmes et enfants auraient-ils suffisamment à manger ?

  • Je me connecte subrepticement sur seenthis pour partager la triste nouvelle du décès de Rémi Gendarme-Cerquetti qui autrefois contribuait ici, réalisateur émérite, notamment de « Fils de Garches », petit bijou de documentaire. Désolé d’être le porteur de mauvaises nouvelles.

    Amicalement

  • Wikipédia et le nécronyme des personnes trans : l’insoutenable neutralité du point de vue ? ‣ Lizzie Crowdagger, écrivaine holistique
    https://crowdagger.fr/wikipedia-et-le-necronyme-des-personnes-trans-linsoutenable-neutralite-du

    Sur le bistro de Wikipé­dia, la dis­cus­sion autour d’une poten­tielle annonce publique des sondages et déci­sions de vote est ani­mée. « Ce qui se passe à l’intérieur de wikipé­dia n’a pas à en sor­tir », résume une contributrice.

    Une posi­tion qui sem­ble rel­a­tive­ment partagée. Pour­tant, Wikipé­dia n’est pas Las Vegas : la dis­cus­sion a lieu sur une page publique acces­si­ble à n’importe qui et qui con­cerne des sondages et des pris­es de déci­sion égale­ment acces­si­bles publiquement.

    Com­ment com­pren­dre cette con­tra­dic­tion entre volon­té de trans­parence et d’entre-soi ?

  • Quand la réalité surpasse la satire
    https://9v741.r.sp1-brevo.net/mk/mr/sh/SMJz09SDriOHWo3rRTdTXUfaGhvR/4NSk0O6VYVsu

    Quelque temps avant qu’une alliance d’États “libéraux” ne le musèle, Julian Assange avait donné une interview où il déclarait : “Presque chaque guerre qui a débuté au cours de ces cinquante dernières années a été le résultat de mensonges médiatisés. Les médias les auraient arrêtées s’ils avaient fait des recherches plutôt que de relayer la propagande gouvernementale. Ce qui signifie que, fondamentalement, les populations n’aiment pas les guerres, et que les premières doivent être manipulées pour accepter les secondes. Les populations n’acceptant pas aveuglement d’entrer en guerre, si nous avions un bon environnement médiatique, nous aurions un environnement pacifique. Notre ennemi numéro un est l’ignorance. C’est l’ennemi numéro un de tout un chacun : ne pas comprendre ce qu’il se passe réellement. Car c’est seulement quand on commence à comprendre qu’on peut prendre de bonnes décisions. La question est : qui promeut l’ignorance ? Les organisations qui, pour garder des secrets, déforment les informations. Et dans cette catégorie, on trouve les mauvais médias. Il y a bien sûr de très bons journalistes, et WikiLeaks travaille avec beaucoup d’entre eux, ainsi qu’avec de bonnes organisations médiatiques. Mais la majorité sont si mauvais et déforment tant la réalité du monde dans lequel nous vivons que le résultat est une continuité de guerres et de gouvernements corrompus. On doit donc se demander si le monde ne serait pas meilleur sans eux.”

    C’est évidemment une conclusion à laquelle était arrivé Kraus voilà un siècle, plus ou moins. Et il n’eut jamais de mots assez durs sur la responsabilité de la presse dans la manipulation par le discours et la corruption de la langue, signe de la corruption de la pensée et du sentiment.

    #Agone #Julian_Assange #Karl_Kraus #journalisme #manipulation #réalité

  • Comment la société française a appris à mépriser les « paysans » et leurs « #patois »

    Les manifestations récentes par lesquelles le monde agricole français a fait entendre ses protestations et ses revendications ont, une fois de plus, fait apparaître des différences profondes, voire des fractures, entre le monde rural et le monde urbain et plus encore entre des images valorisantes de l’urbanité et dévalorisantes de la ruralité.

    La France moderne a été construite depuis Paris, lieu de la puissance politique, en développant un sentiment de supériorité de la capitale sur « la province » (le singulier est significatif) et des villes (supposées modernes) sur les campagnes (supposées arriérées). Au lieu d’être fédérale, vu sa diversité, « la France est un pays dont l’unité a été construite à coups de cravache […] par l’autorité de l’État central », selon Jean Viard.

    Les normes sociales valorisées ont donc été celles, urbaines, de la ville-capitale érigée en phare de l’État hypercentralisé. On le voit, par exemple, dans le fait qu’en français le mot urbain a le double sens « de la ville » et « poli, courtois » et que le mot paysan a le double sens de « rural, agricole » et « rustre, grossier ». Ce mode de relation est clairement confirmé par une analyse sociolinguistique plus large, comme on va le voir ci-après. En effet, la sociolinguistique a pour but d’étudier principalement deux choses : les effets de l’organisation d’une société sur les langues qu’on y parle et ce que la place faite aux langues révèle de l’organisation de cette société.
    Paris, ses bourgeois et leur langue érigés en modèle

    C’est en effet la langue de la capitale qui a été imposée notamment à partir de la Révolution française à l’ensemble des populations progressivement rattachées à la France. Elle est considérée comme la langue « normale » en France. Et c’est le français des classes supérieures parisiennes qui a été prescrit comme modèle d’expression. Ainsi le grammairien Vaugelas définissait-il ce « bon français » en 1647 :

    « La façon de parler de la plus saine partie de la Cour […] Quand je dis la cour, j’y comprends les femmes comme les hommes, et plusieurs personnes de la ville où le prince réside. »

    La prétendue supériorité universelle du français, par opposition à toutes les autres langues et d’autant plus aux « patois régionaux », affirmée dès 1784 par le pamphlétaire Rivarol, est régulièrement reprise dans les discours étatiques jusqu’à aujourd’hui, par exemple par le président de la République lui-même lorsqu’il inaugure une cité qui cultive les mythes sur la langue française.

    Tout au long du XIXe siècle, la construction de la nation française passe par cette vision de la langue française, que l’école de la IIIe République (1870-1940) est chargée de mettre en œuvre de façon particulièrement offensive.

    En 1951, le phonéticien Pierre Fouché poursuit cette vision suprémaciste de la langue de Paris et de ses classes dominantes en établissant pour l’enseignement une norme de prononciation du français sur le modèle d’une « conversation soignée chez des Parisiens cultivés ».
    Les « patois pauvres et corrompus » des campagnes « provinciales »

    Quant aux autres langues de France, comme on les appelle depuis 1999, elles ont, à l’inverse, été disqualifiées par le nom de « patois » au départ méprisant, par l’association au seul monde rural et à une arriération prétendue. L’origine du mot « patois » est discutée, mais il est très probable qu’il vienne du verbe « patoiller » qui veut dire soit « marcher dans la boue, barboter, patauger », soit « gesticuler, parler en faisant des signes avec les mains ». Dans les deux cas, c’est un terme péjoratif à l’origine.

    Or, tout ceci est doublement faux : ces langues étaient aussi celles des villes (à Marseille par exemple le provençal était la langue générale jusque dans les années 1920) et d’intellectuels (Frédéric Mistral, licencié en droit, a reçu le prix Nobel de littérature pour son œuvre toute en provençal).

    Mais les préjugés sont fondés sur un aveuglement pour ne voir que ce que l’on veut voir. Ainsi, on lit dans l’Encyclopédie (1765) :

    « Patois : Langage corrompu tel qu’il se parle presque dans toutes les provinces : chacune a son patois ; ainsi nous avons le patois bourguignon, le patois normand, le patois champenois, le patois gascon, le patois provençal, etc. On ne parle la langue que dans la capitale. »

    Le Dictionnaire de Furetière (1690) précisait :

    « Langage corrompu et grossier tel que celui du menu peuple, des paysans, et des enfants qui ne savent pas encore bien prononcer. »

    À la création de la 1ere République française, ses responsables considéraient ainsi que dans les provinces on parlait « ces jargons barbares et ces idiomes grossiers » à « éradiquer » (Rapport Barrère, publié en 1794). Pourquoi ? Parce que « nous n’avons plus de provinces et nous avons encore environ trente patois qui en rappellent les noms » dont « deux idiomes très dégénérés » et parce que « l’homme des campagnes, peu accoutumé à généraliser ses idées, manquera toujours de termes abstraits » à cause de cette « inévitable pauvreté de langage, qui resserre l’esprit » disait le Rapport Grégoire (publié en 1794). Il ajoutait « les nègres de nos colonies, dont vous avez fait des hommes, ont une espèce d’idiome pauvre », ne mesurant pas le racisme linguistique de son propos.

    Le mépris des provinciaux, des ruraux et de leurs langues, alimentés par ces préjugés conjugués, a été sans borne. Il a culminé au XIXe siècle sous la forme d’un véritable racisme, dont celui contre les Bretons ou les Méridionaux, bien attesté.

    À l’époque l’étude scientifique des langues n’existait pas encore. La sociolinguistique, qui se développe à partir des années 1950-1970, a montré par la suite que toutes les langues sont égales (y compris celles dites « patois ») : aucune n’est supérieure ou inférieure à une autre en raison de ses caractéristiques proprement linguistiques. Ce sont les hiérarchisations sociales qui se reflètent en hiérarchisation des langues ou de leurs variétés locales ou sociales particulières.

    Hélas, comme on l’observe trop souvent et encore plus à l’époque des « fake news », les connaissances scientifiques ont du mal à remplacer les croyances répandues dans l’opinion publique. C’est d’autant plus le cas quand il s’agit de langues en France, pays où a été instaurée une véritable religion nationale de la langue française accompagnée d’une sorte d’excommunication des autres langues.

    En conséquence, cette conception est encore présente de nos jours. Le Trésor de la Langue française (CNRS) la décrit ainsi :

    « Patois : Parler essentiellement oral, pratiqué dans une localité ou un groupe de localités, principalement rurales. Système linguistique restreint fonctionnant en un point déterminé ou dans un espace géographique réduit, sans statut culturel et social stable […]. Langage obscur et inintelligible. Synonymes : baragouin, charabia, jargon. »

    Le « plouc » et son parler aussi méprisés l’un que l’autre

    Aujourd’hui encore, le stéréotype du « plouc » est fortement voire principalement constitué de caractéristiques linguistiques (“phrase, accent, prononciation, langue”), comme le montre l’étude de Corentin Roquebert, qui conclut :

    « On peut relever l’association forte entre des catégories et des objets plus ou moins valorisés socialement, ce qui favorise l’expression d’un jugement social positif ou négatif sur une population : le beauf comme personnage raciste et sexiste, le hipster branché et cool qui n’aime pas le mainstream, la prononciation et l’accent du plouc. »

    Les préjugés glottophobes contre des « patois » supposés employés (uniquement) par des « paysans » sont toujours là. Et même quand les « paysans » et autres « provinciaux » ont finalement adopté le français, bon gré mal gré, on continue à stigmatiser les traces de leurs “patois” dans leurs façons de parler français : mots locaux, expressions, tournures, et surtout accent…

    Le pseudo raisonnement, fondé sur des préjugés, est circulaire : les « patois » ne sont pas de vraies langues puisqu’ils sont parlés par des « paysans »/les « paysans » sont des rustres puisqu’ils parlent « patois ». Les deux stéréotypes négatifs projetés simultanément sur les « paysans » et sur les « patois » (ou les « accents » qu’il en reste), associés les uns aux autres, se renforcent réciproquement et produisent un mépris de classe renforcé.

    https://theconversation.com/comment-la-societe-francaise-a-appris-a-mepriser-les-paysans-et-leu

    #mépris #France #fracture #rural #urbain #villes #campagnes #ruralité #dévalorisation #province #ville-capitale #centralisme #sociolinguistique #langue #bon_français #patois_régionaux #langues_régionales #Rivarol #mythe #nation #Etat-nation #Pierre_Fouché #préjugés #aveuglement #racisme_linguistique #préjugés #racisme #hiérarchisation #plouc #accents #mépris_de_classe

    • Le rapport de domination, en France, entre la capitale et le reste du pays est un fait difficilement contestable. Comme l’indique ce texte, cela se voit notamment par l’obligation, dictée par le pouvoir central d’État, établi à Paris, d’adopter sur tout le territoire la même langue. Pour autant, cet héritage centralisateur ne me semble pas être la seule explication dans la construction d’une idéologie de classe méprisante à l’encontre du monde paysan.

      On pourrait croire, en lisant ce texte, que le pays se résumait à un clivage entre Paris et « la province », cette dernière étant assimilée au « monde paysan », or le pays a compté quand même nombres de grandes villes sur le territoire, qui ont constitué autant de métropoles locales dont l’importance dans le développement du capitalisme en France a été tout aussi déterminante que celle de Paris. Ce n’est pas pour rien qu’aujourd’hui, le concept politique de « métropole » fait vibrer nombre de représentants de la classe dominante en Europe, y compris en France (et en Île-de-France).

      Témoignage personnel anecdotique : une partie de ma famille est nantaise et j’ai été frappé de constater à quel point les expressions de mépris anti-paysan, quasi-raciste, revenaient dans les propos de mes oncles et tantes. Cela dépasse de loin ce que j’ai entendu, en comparaison, à Paris, en tous cas, pour cette génération-là.

  • Traverser la rue pour manger sainement
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/Traverser-la-rue-pour-manger-sainement

    Le premier des obstacles pour choisir une alimentation saine est le prix. En 2017, le quart des ménages les plus pauvres (1) consacre 18 % de son revenu à l’alimentation. C’est le second poste seulement, avec un point de plus que la part qu’y consacre la moyenne des ménages. Ce n’est peut-être pas assez pour certain·es en valeur absolue mais c’est déjà beaucoup en proportion, d’autant que d’autres dépenses sont, elles, incompressibles. Comme le logement, une dépense qui n’est pas choisie et qui est le premier poste du budget des 25 % les plus pauvres d’entre nous, qui exige jusqu’à 45 % de leur justement nommé « taux d’effort » (2). (J’ajoute qu’avec 6 € d’un abonnement Netflix mensuel, on peut s’acheter entre huit et dix pommes bio, soit environ un quartier de pomme par jour. Merci pour le conseil.)

    D’autres barrières sont les conditions matérielles d’accès à une nourriture saine : habiter suffisamment près d’un magasin bio ou d’une offre alimentaire variée, avoir une cuisine suffisamment grande pour traiter des légumes (3), posséder des feux et un four. Ce qui est tenu pour acquis dans certaines classes sociales ne l’est pas dans d’autres, je parle d’expérience, ayant été mal logée. De plus, les associations qui travaillent sur ces questions nous disent le manque de temps pour cuisiner qu’ont les travailleuses et travailleurs pauvres, les plaisirs plus immédiats du sucré et du gras quand on a par ailleurs des vies difficiles et stressantes, sans filet de sécurité, ou bien le fait que personne ne sait si vous avez sauté un repas alors que l’incapacité à effectuer certaines dépenses vous met en marge de la société, symboliquement et parfois même matériellement quand l’accès aux droits passe par une connexion Internet et que le moyen le plus simple et le moins cher de vous connecter est un smartphone.

    Malgré tout, l’aspiration à bien se nourrir existe, les produits bio (et locaux), les fruits et les légumes sont identifiés dans toutes les classes sociales comme une alimentation désirable, bonne pour la santé et pour le milieu naturel.

    #Aude_Vidal #alimentation #agriculture #santé #Macron

  • LÉON LANDINI
    PANTHÉONISATION : COMMENT MACRON A REFUSÉ D’INVITER LE DERNIER CAMARADE VIVANT DE MANOUCHIAN - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=-Z9ixgPo36M

    Il y a quelques semaines, Ibrahim Benaissa et Hamza Chennaf sont partis à la rencontre de Léon Landini. Cet ancien résistant et membre de la FTP MOI (Francs-tireurs et partisans, main-d’œuvre immigrée) n’a pas perdu de sa combativité, malgré ses 97 ans. Pour Blast, il revient sur son histoire où se croise Jean Moulin, Charles de Gaulle, ou encore le nouveau locataire du Panthéon, Missak Manouchian.