• Le long manteau de l’Amérique

    Extrait tiré d’un livre admirable de Anatol Lieven, journaliste et historien britannique, co-directeur de la Carnegie Endowment for International Peace à Washington, intitulé « Le nouveau nationalisme américain »

    Pour bien comprendre les tenants et aboutissants du nationalisme américain actuel, qui plonge ses racines dans le passé et dans d’anciens modes de croyance et de comportement, alimentés par la peur et les frustrations.

    Folio documents 30

    Le nouveau nationalisme américain

    "

    (...)Pour ce qui concerne la masse du peuple américain, cet empire (américain), même indirect, demeure un empire qui refuse de se reconnaître comme tel ; en présentant aux électeurs ses projets impériaux, l’administration Bush, après le 11 Septembre, a pris soin de leur donner un habillage différent, et les a justifiés d’une part comme relevant d’une stratégie bienveillante de propagation des valeurs américaines de démocratie et de liberté ; d’autre part, comme essentiels à la défense non pas d’un empire américain, mais de la nation elle-même.

    Car bon nombre d’Américains ne sont pas seulement intensément nationalistes, mais belliqueux lorsqu’il s’agit de répondre à tout ce qu’ils perçoivent comme une attaque ou une offense envers les États-Unis : « Ne me marche pas dessus ! », avertissait le serpent figurant sur le drapeau des insurgés pendant la guerre d’Indépendance. Cette attitude a été parfaitement résumée par John Wayne, icône du nationalisme américain, lorsque, incarnant pour son ultime rôle, dans Le Dernier des géants, un tireur d’élite atteint d’un cancer, il déclare : « On ne me traitera pas injustement, on ne m’insultera pas, personne ne portera la main sur moi. Je ne fais pas ça aux autres, et je leur demande d’en faire autant’. »

    Dans la mesure où ils expriment la fierté, le sens de l’honneur et la capacité d’assumer sa propre défense, ce sont des mots sympathiques, voire admirables. Mais il n’est pas inutile, dans ce contexte, de se rappeler une vieille expression du xviiè siècle, « laisser traîner son manteau », qui signifiait provoquer délibérément une querelle : en laissant traîner son manteau par terre, on pouvait s’attendre à ce que quelqu’un d’autre marchât dessus, et l’on aurait alors une bonne raison de le provoquer en duel. On pourrait dire que les
    impérialistes américains ont une certaine tendance à laisser traîner un peu partout dans le monde le manteau de l’Amérique, sans même que la plupart des Américains s’en aperçoivent, lesquels réagiront, lorsque le manteau sera effectivement piétiné, avec la fureur nationaliste escomptée, dans la grande tradition du « Ne me marche pas dessus ».

    Si l’on ajoute à cela un solipsisme aux dimensions nationales, l’ignorance du monde extérieur qui caractérise le public américain, ainsi que ses préjugés contre l’Islam, on comprend mieux comment la « guerre contre le terrorisme a pu s’étendre, de façon catastrophique, depuis ses cibles originelles - et légitimes - que sont Al-Qaida et le régime des Talibans, jusqu’à l’Irak baasiste, aux groupes anti-israéliens de Palestine et du Liban, et se portera vraisemblablement, dans l’avenir, contre d’autres pays et d’autres forces encore. Et c’est dans cette réserve de nationalisme aigri qu’on a également puisé pour présenter un vaste éventail de négociations ou de conventions internationales, depuis le Tribunal pénal international jusqu’aux restrictions des émissions de gaz à effet de serre comme offensantes ou contrevenant à la souveraineté nationale.(...)

  • La répression contre Julian Assange : une attaque contre la liberté et une farce journalistique. par John PILGER

    http://www.legrandsoir.info/la-repression-contre-julian-assange-une-attaque-contre-la-liberte-et-u

    ❝La répression contre Julian Assange : une attaque contre la liberté et une farce journalistique.
    John PILGER

    La menace du gouvernement britannique d’envahir l’ambassade équatorienne à Londres pour s’emparer de Julian Assange est d’une importance historique. David Cameron, ancien chargé des relations publiques d’un magnat de la télévision et marchand d’armes auprès des monarchies du Golfe, est bien placé pour déshonorer les conventions internationales qui ont protégé des Britanniques qui s’étaient retrouvés au milieu d’un soulèvement. Tout comme l’invasion de l’Irak par Tony Blair a directement mené aux attentats terroristes de Londres le 7 juillet 2005, Cameron et le Ministre des Affaires étrangères William Hague ont mis en péril la sécurité des représentants britanniques à travers le monde.

    En menaçant de violer une loi prévue pour expulser des assassins d’une ambassade étrangère, tout en diffamant un homme innocent qualifié de « criminel présumé », Hague a fait de la Grande-Bretagne la risée du monde entier, même si cette information a été largement censurée dans la presse britannique. Les mêmes journaux et télévisions courageux qui ont soutenu le rôle britannique dans les crimes sanglants historiques, depuis le génocide en Indonésie jusqu’aux invasions de l’Irak et de l’Afghanistan, et aujourd’hui une attaque contre « le bilan des droits de l’homme » de l’Equateur dont le véritable crime a été de tenir tête aux voyous de Londres et de Washington.

    Comme si les joyeuses festivités des Jeux Olympiques s’étaient transformées en l’espace d’une nuit en un étalage de férocité colonialiste. Observez l’officier de l’armée britannique devenu reporter de la BBC, Mark Urban, « interviewant » l’ancien apologiste de Blair à Washington, Sir Christopher Meyer en train de beugler devant l’ambassade équatorienne, et regardez les tous les deux exploser d’une indignation réactionnaire contre l’insociable Assange et l’inflexible Rafael Correa pour avoir exposé le système de pouvoir rapace de l’Occident. Un affront similaire est encore tout frais dans les pages du Guardian, qui a conseillé à Hagues d’être « patient » et qu’un assaut contre l’ambassade provoquerait plus de problèmes qu’il n’en résoudrait. Assange n’est pas un réfugié politique, a déclaré the Guardian, parce que « ni la Suède ni la Grande-Bretagne ne déporterait quelqu’un qui risque la torture ou la mort ».

    L’irresponsabilité de cette déclaration est parfaitement dans la lignée du rôle perfide joué par the Guardian dans tout l’affaire Assange. Le journal sait parfaitement que les documents révélés par Wikileaks montrent que la Suède a constamment cédé aux pressions des États-Unis en matière de droits civiques. En décembre 201, le gouvernement suédois a brutalement révoqué le statut de réfugié politique de deux Égyptiens, Ahmed Agiza et Mohammedel-Zari, qui ont été remis à un escadron de la CIA à l’aéroport de Stockholm et « remis » à l’Égypte où ils ont été torturés. Une enquête par le médiateur de la justice suédois a conclu que le gouvernement avait « gravement violé » les droits humains de ces deux hommes. Dans un câble de l’ambassade US de 2009 obtenu par Wikileaks, intitulé « Wikileaks jette la neutralité dans les poubelles de l’histoire », la réputation tant vantée de la neutralité de l’élite suédoise se révèle une arnaque. Un autre câble US révèle que « l’étendue de la coopération [de l’armée et des services de renseignement suédois avec l’OTAN] n’est pas très connue » et devait être tenue secrète « sous peine de provoquer des critiques envers le gouvernement ».

    Le ministre suédois des Affaires étrangères, Carl Bildt, a joué un rôle notoire dans le Comité pour la Libération de l’Irak de George W. Bush et entretient des relations étroites avec l’extrême-droite du Parti Républicain. Selon l’ancien procureur en chef suédois, Sven-Erik Alhem, la décision suédoise de demander l’extradition d’Assange sur accusation de « délit sexuel » est « déraisonnable et peu professionnel, ainsi qu’injuste et disproportionnée. » S’étant porté volontaire lui-même pour être interrogé, Assange a été autorisé à quitter la Suède pour Londres où là encore il s’est proposé pour être interrogé. Au mois de mai, lors d’un dernier appel contre l’extradition, la Cour Suprême britannique a rajouté dans la farce en faisant référence à des « charges » qui n’existent pas.

    Le tout a été accompagné d’une campagne virulente contre la personne d’Assange. Une bonne partie de cette campagne est venue du Guardian qui, tel un amoureux éconduit, s’est retourné contre son ancien informateur assiégé, après avoir énormément profité des révélations de Wikileaks. Un livre du Guardian a fait l’objet d’un contrat lucratif à Hollywood et ni Assange ni Wikileaks ne toucheront un centime. Les auteurs, David Leigh et Luke Harding, insultent gratuitement Assange en le qualifiant de « caractère fêlé » et d’« insensible ». Ils ont révélé aussi le mot de passe secret qui avait été confié au journal et qui était censé protéger le fichier informatique qui contenait les câbles US. Le 20 août, Harding se trouvait devant l’ambassade équatorienne, jubilant sur son blog que « Scotland Yard pourrait bien avoir le dernier mot ». Quelle ironie, mais en même temps assez logique, que de constater que l’éditorial du Guardian, qui assène le dernier coup en date contre Assange, s’inspire de la presse (à scandale – NdT) de Murdoch en surenchérissant de manière prévisible dans la bigoterie. Au temps pour Leveson, le Hackgate et tous les discours sur le journalisme respectable et indépendant et qui n’auront duré qu’un temps.

    Ce sont les assaillants d’Assange qui révèlent toute l’étendue de la persécution dont il fait l’objet. Accusé d’aucun crime, il n’est donc pas un fugitif de la justice. Les pièces versées au dossier, dont les textos envoyés par les femmes impliquées, démontrent à toute personne douée d’un minimum de raison toute l’absurdité des accusations de viol – accusations qui ont pratiquement été totalement écartées par la procureure en chef de Stockholm, Eva Finne, avant que n’intervienne un politicien, Claes Borgström. Au cours des auditions préliminaires de Bradley Manning, un enquêteur de l’armée US a confirmé que le FBI ciblait secrètement « les fondateurs, propriétaires ou dirigeants de Wikileaks » pour espionnage.

    Il y a quatre ans, un document du Pentagon qui est passé pratiquement inaperçu, et révélé par Wikileaks, décrivait comment Wikileaks et Assange allaient être détruits par une campagne de calomnies et un procès intenté pour « crime ». Le 18 août, le (quotidien australien) Syndey Morning Herald a révélé, grâce à des documents officiels obtenus dans le cadre de la loi sur la liberté d’information, que le gouvernement australien a régulièrement reçu la confirmation que les Etats-Unis menaient une persécution « sans précédent » contre Assange mais n’a formulé aucune objection.

    Parmi les motifs invoqués par l’Equateur pour accorder l’asile à Assange, se trouve celui d’avoir été abandonné « par l’état dont il est citoyen ». En 2010, une enquête de la Police Fédérale Australienne a conclu qu’Assange et Wikileaks n’avaient commis aucun délit. Sa persécution est une attaque contre nous tous et contre la liberté.

    John Pilger

    http://www.johnpilger.com/articles/the-pursuit-of-julian-ass...

    Traduction « s’il avait été Russe, on l’appellerait "le célèbre dissident" » par VD avec probablement les fautes et coquilles habituelles

  • Le terrifiant scandale des enfants prisonniers en Israël et Cisjordanie

    http://blogs.mediapart.fr/blog/stephanie-marthely-allard/300612/le-terrifiant-scandale-des-enfants-prisonniers-en-israel-

    Le terrifiant scandale des enfants prisonniers en Israël et Cisjordanie
    30 juin 2012 Par Stéphanie Marthely-Allard

    Le ministère des Affaires étrangères britannique vient de publier un rapport explosif de 46 pages intitulé "Enfants en détention militaire"sur la manière dont lsraël maltraite les enfants palestiniens. Ce rapport fait suite à une enquête menée par une délégation de 9 avocats britanniques mandatés par le très sérieux « Foreign & Commonwealth Office », le bureau des Affaires Etrangères et du Commonwealth britanique. En réponse aux accusations portées par ce terrible document, le porte-parole de l’ambassade d’lsrael à Londres, Amir Ofek, a déclaré que « C’est la faute de l’Autorité palestinienne qui n’est pas capable d’empêcher ces enfants de commettre des délits, ce qui nous oblige à agir de la sorte »...

    La délégation dirigée par Sir Stephen Sedley, ancien juge à la Cour d’Appel s’est rendue en Israël et en Cisjordanie du 10 au 17 septembre 2011. L’ancien juge rapporte que « tous les enfants palestiniens sont traités comme des terroristes potentiels » et qu’lsraël viole sans cesse la Convention des Nations Unies sur les Droits de l’Enfant" qui interdit les traitement cruels, inhumains et dégradants.

    Durant 42 ans, les enfants palestiniens ont été emprisonné avec les adultes et ce n’est qu’en 2009 qu’apparait la « Military Juvenile Court ». Quant aux améliorations prétendument apportées par lsraël « elles sont plus rhétoriques que réelles », ont estimé les rapporteurs.

    En effet, dès 12 ans, on trouve des enfants avec chaînes en fer aux pieds, yeux bandés, mains ligotés dans le dos ... Ils sont tirés de leurs lits en pleine nuit et jetés dans des véhicules militaires où ils ont maintenus à plat ventre. Le rapport parle de véritables « tortures » et raconte comment ces enfants subissent également l’isolement dans des cellules de prison, sans presque pouvoir voir leurs parents. « En détention, ils sont privés de sommeil, et maltraités verbalement et physiquement, contraints de signer des aveux qu’ils ne peuvent même pas lire », rapportent les 9 avocats britanniques. Et de rajouter : « Quelle ne fut pas notre choc d’assister à une audition préliminaire dans un tribunal militaire israélien, où un très jeune enfant fut amené revêtu d’un uniforme marron et enchaîné aux pieds », raconte Me Greg Davies.

    Le gouvernement britannique a souligné qu’lsraël va devoir changer ces méthodes. « Nous sommes préoccupés depuis un moment par ce problème et c’est pourquoi nous avons commandé et financé un rapport indépendant », a fait savoir le porte-parole du gouvernement. La société civile britannique est depuis longtemps mobilisée sur le sujet, le gouvernement ne pouvant faire autrement que reconnaître cet état de fait par ce rapport. Mais, il est plus que probable que ce document ne soit suivi qu’aucune avancée significative, comme cela a été le cas pour l’ensemble des autres rapports de part le monde traitant de ce terrible sujet.

    Le rapport pointe entre autre, la différence de traitement et de règles concernant les enfants selon qu’ils soient israéliens ou palestiniens :

    – Les enfants israéliens doivent avoir accès à un avocat dans les 48 H et ne peuvent pas être emprisonnés avant l’âge de 14 ans. Les parents peuvent les accompagner durant l’audition par les forces de l’ordre et la justice, il est possible de partiellement enregistrer les auditions et les enfants doivent être présenté à un juge dans un délai de 12 à 24h. Ils peuvent être incarcérés sans inculpation pendant 40 jours. La période maximale entre l’arrestation et le jugement final est de 6 mois. Les faits reprochés à ces enfants sont très graves.

    – Pour les enfants palestiniens, ils peuvent être incarcérés dès l’âge de 12 ans et détenus 90 jours sans avocat. Durant leurs auditions par la police ou l’armée, aucun enregistrement audi-vidéo n’est possible, ni accompagnement des parents, ils ont jusqu’à 8 jours pour être présenté à un juge. Ils peuvent être incarcérés sans inculpation pendant 188 jours. La période maximale entre l’arrestation et le jugement final est de 24 mois. Les faits reprochés sont très arbitraires.

    Il est estimé qu’entre 500 et 700 enfants palestiniens sont emprisonnés chaque année en Cisjordanie. Rien qu’en mai 2012, il était recensé pas moins de 234 enfants prisonniers en Israël (Sources Israeli Prison Service (IPS) et Israeli Army Temporary Detention Facilities). Ils ont droit à 45 mn de visite de leurs proches parents tous les 15 jours. Un permis de visite peut être obtenu dans un délai allant de 2 semaines à 2 mois. Les juges militaires israëliens estiment que le risque de récidive est peu important et qu’au contraire, ce traitement leur donne « Une bonne chance de mettre le mineur en dehors de toute mauvaise influence. » ...

    Cette information doit être relayée un maximum afin que le monde entier sache quels traitements inhumains les enfants palestiniens subissent de la part de l’état israélien.

    Quand aux adultes, c’est aussi barbare, un rapport vient de sortir sur le sujet et estime que 100% des prisonniers israéliens incarcérés dans les prisons israéliennes subissent des maltraitances psychologiques, physiques et des tortures entre les mains des soldats israéliens. Amnesty International vient d’appeler Israël à libérer ou à juger de manière impartiale tous les Palestiniens emprisonnés sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux dans le cadre de la procédure dite de « détention administrative » qui permet de maintenir derrière les barreaux des suspects sans jugement pendant des périodes de six mois renouvelables.

    Que fait la communauté internationale ? Rien de rien, si ce n’est de la poudre aux yeux merdiatiques, laissant Israël organiser un véritable apartheid.

    Amis israéliens avez-vous oublié ce que vous avez subi durant la seconde guerre mondiale pour être aussi cruels aujourd’hui avec le peuple palestinien ? Malgré la toute nouvelle « Miss survivante de l’Holocauste » que vous venez d’élire, il semblerait que vous ayez oublié cela pour ne garder que des images d’horribles cartes postales que vous brandissez à chaque fois que l’on vous met face à vos responsabilités ... Débarassez-vous des fascistes qui vous gouvernent depuis trop longtemps, libérez vous de ce fanatisme religieux qui risque de mener le monde entier à sa perte.

    Stéphanie Marthely - Plume Citoyenne

  • Droits de l’Homme et hypocrisie : Amnesty International comme agence de propagande du ministère des affaires étrangères américain… « Resistance71 Blog

    https://resistance71.wordpress.com/2012/08/31/droits-de-lhomme-et-hypocrisie-amnesty-international-comme-a

    Souvent considérée à tort par beaucoup comme étant la quintessence sur la question des droits de l’Homme dans le monde, cela pourra choquer certains d’apprendre qu’Amnesty International n’est en fait qu’un des plus grands obstacles à la véritable cause et défense des droits de l’Homme sur cette planète. Dans un de ses plus récents rapport en 2012 (2012 annual report (page 4, .pdf), Amnesty répète un de ses plus grands mensonges, qu’elle a l’habitude de marteler :

    “Amnesty International est financée essentiellement par ses membres et dons publics. Aucun financement n’est recherché ou accepté de la part de gouvernements pour enquêter et faire campagne contre les abus des droits de l’Homme. Amnesty International est indépendante de tout gouvernement, idéologie politique, intérêt économique ou religieux.”

    Ceci est catégoriquement faux.

    Amnesty International est en fait non seulement financée et gérée par des gouvernements, mais aussi par de très gros intérêts corporatifs, elle n’est pas seulement impliquée dans des intérêts politiques et économiques, mais elle est en fait un outil essentiel utilisé pour perpétuer et satisfaire ces intérêts particuliers.

    […]

  • Copyright Madness du 25 au 31 août : Mauvaise semaine pour le domaine public | : : S.I.Lex : :

    http://scinfolex.wordpress.com/2012/09/02/copyright-madness-du-25-au-31-aout-mauvaise-semaine-pour-le-dom

    « I have a dream »

    Une incroyable découverte a été faite récemment. Un enregistrement sonore inédit de Martin Luther King a été retrouvé. Mais puisque nous sommes dans la chronique du Copyright Madness, vous imaginez que cela cache quelque chose. Vous avez raison.

    La bande sonore devrait faire l’objet d’une transaction commerciale. Un certain Keya Morgan, spécialiste en artefacts, souhaite vendre la bobine à un musée. Après tout, M.L King est mort en 1968 et la personne qui l’a interviewé est encore en vivante. Par conséquent, l’enregistrement n’est pas libre de droit. Pourquoi se priver d’une petite plus-value ?

    En y regardant de plus près, M.L.King fait l’objet de dérives assez incroyables. En effet, vous ne pouvez pas réciter trop de phrases du célèbre discours "I have a dream."

    Ce discours a été prononcé en public dans un contexte qui a marqué l’histoire politique et sociale des Etats-Unis. Bien que les discours publics puissent s’apparenter à une exception au droit d’auteur, celui de M.L.King n’appartient pas au domaine public. Le discours ayant été diffusé à la TV par CBS, et M.L.King ayant revendiqué son droit en tant qu’auteur, il est donc soumis au droit d’auteur. De ce fait, les héritiers peuvent réclamer une redevance pour la diffusion et la reproduction sonore ou vidéo du discours.

    Rendez-vous donc en 2038 dans le domaine public !

  • Pussy Riot et Amnesty International : Le déclin de la protestation politique (Counterpunch) par Diana JOHNSTONE

    http://www.legrandsoir.info/pussy-riot-et-amnesty-international-le-declin-de-la-protestation-polit

    31 août 2012

    Pussy Riot et Amnesty International : Le déclin de la protestation politique (Counterpunch)

    Il était une fois une organisation appelée Amnesty International qui se consacrait à la défense des prisonniers de conscience partout dans le monde. Son action était guidée par deux principes qui ont contribué à son succès : la neutralité et la discrétion. Dans le contexte de la Guerre Froide, Amnesty International à ses débuts prenait soin d’équilibrer ses campagnes en faveur des prisonniers entre les trois régions idéologiques : l’Occident capitaliste, l’Est communiste et les pays en voie de développement du Sud. Les campagnes étaient discrètes, évitant les polémiques idéologiques et se concentrant sur les conditions physiques et juridiques des prisonniers. Leur objectif n’était pas de se servir des prisonniers comme d’une excuse pour s’épancher contre un gouvernement « ennemi », mais de convaincre les gouvernements de cesser toute persécution contre des dissidents non-violents. L’organisation réussit à exercer une influence civilisatrice universelle.

    Depuis la fin de la Guerre Froide, le travail d’Amnesty International est devenue plus compliquée et plus difficile. A ses débuts, la plupart des « prisonniers de conscience » étaient détenus dans le bloc soviétique ou les dictatures satellites des Etats-Unis en Amérique latine, ce qui facilitait la symétrie sans contrarier indûment la superpuissance US. Mais particulièrement depuis la réaction de l’administration Bush aux attentats du 11 septembre 2001, les Etats-Unis sont de plus en plus devenus le principal geôlier du monde. Ce qui a eu pour effet de soumettre l’organisation, d’essence anglo-américaine, à des pressions contradictoires. Tout en protestant contre des violations flagrantes telles que Guantanamo et la détention abusive de Bradley Manning, elle semble être sous la pression de devoir « équilibrer » ces critiques ponctuelles par une avalanche de critiques envers des gouvernements destinés à subir un changement de régime par les Etats-Unis. Dans le cas de « révolutions colorées » appuyées par les Etats-Unis, des organisations de droits de l’homme telles que Amnesty International et Human Rights Watch sont enrôlées non pas pour défendre des prisonniers politiques précis mais plutôt pour dénoncer les violations en général qui seront plus ou moins bien fondées. Les Etats-Unis ont réussi de prendre de plus en plus le contrôle d’Amnesty International pour servir leurs propres campagnes de politique internationale.

    Une étape important de cette prise de contrôle s’est produite en janvier dernier, lorsque la fonctionnaire talentueuse du Département d’Etat Suzanne Nossel fut nommée directrice exécutive d’Amnesty International USA. Comme ancienne Assistante Adjointe au Secrétaire d’Etat pour les Organisations Internationales, Mme Nossel a participé à la rédaction de la résolution du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU sur la Libye. Cette résolution, basée sur des rapports exagérément alarmistes, avait servi de justification à la résolution de l’ONU menant à la une campagne de bombardements de l’OTAN qui renversa le régime de Khadafi. Créditée d’avoir inventée l’expression « pouvoir intelligent » (smart power(*)), reprise par Hillary Clinton comme devise de sa politique, Mme Nelson s’est acquise une notoriété internationale dans la défense des droits des lesbiennes, homosexuels, bisexuels et transsexuels, positionnant ainsi les Etats-Unis comme avant-garde des droits humains contre les nombreuses sociétés traditionnelles dans le monde, particulièrement celles dotées d’un régime que le « pouvoir intelligent » des Etats-Unis cherche à gêner, isoler ou même renverser.

    […]

  • Le serment de Toto - CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales

    http://cqfd-journal.org/Le-serment-de-Toto

    Le serment de Toto

    paru dans CQFD n°101 (juin 2012), rubrique Médias, par François Maliet
    mis en ligne le 27/08/2012 - commentaires

    Le dernier film de Bernard-Henri Lévy (BHL) traite un peu de la Libye et – paraît-il – beaucoup de lui-moi-je. Malgré une campagne médiatique agressive, même les salles obscures fuient ce tout-à-l’ego. Nous ne saurons donc pas si l’œuvre élude certaines questions, comme celle que posent les relations entre le président soudanais – recherché pour génocide – et le Tripoli nouveau.

    En 2009, l’acteur Albert Dupontel avait envoyé paître en direct le journaliste de France 3 qui l’interviewait sans avoir vu son film. Alors, à CQFD, nous étions prêts à grever nos maigres émoluments pour voir Le Serment de Tobrouk, film retraçant les péripéties libyennes, de février à octobre 2011, du philosophe militaire par qui l’intervention de l’Otan est arrivée. Le bombardement promotionnel a été si intensif que l’on mourrait d’envie de guerroyer une heure quarante-six durant en compagnie de ce Davy Crockett germanopratin et sa toque en peau de raton laveur [1]. Toute la presse en a parlé : Le Monde du 26 mai et du 6 juin (BHL étant membre du conseil de surveillance du quotidien, il aurait été maladroit de ne pas), Libé du 25 mai (le quotidien étant partenaire du film, il aurait été maladroit de ne pas), Le Figaro du 25 mai, Les Inrocks du 7 juin, Le Point du 7 juin (BHL tenant son bloc-notes dans cet hebdo, il aurait été maladroit de ne pas)… Le 25 mai, dans Le Nouvel Obs, Laurent Joffrin a même osé évoquer – Laurent Joffrin ose tout – « un film d’action efficace, un thriller philosophique et stratégique ». À cette omniprésence dans la presse écrite, il faut ajouter de longs tunnels publicitaires sur TF1, France 2, France 3, i-télé, Europe 1, Canal Plus, BFM-TV, Arte (BHL étant président du Conseil de surveillance de la chaîne, il aurait été maladroit de ne pas)… N’en jetez plus, nous y allons. Sauf que… Ha. Non. Impossible. Le Serment de Tobrouk n’est pas distribué à Marseille [2] , comme dans d’autres grandes villes françaises.

    Dommage. Nous ne saurons si ce monument de narcissisme omet d’évoquer, par exemple, la relation de franche camaraderie qui lie le président du Conseil national de transition (CNT) libyen, Moustapha Abdeljalil – ancien ministre de la Justice de Kadhafi –, et Omar El-Béchir, le assez peu avenant président du Soudan voisin. « Le peuple soudanais a apporté un soutien, humanitaire mais aussi en armes, qui est parvenu à tous les révolutionnaires libyens à Misrata, dans les montagnes de l’Ouest, à Zawiyah et dans toutes les régions de la Libye », aurait déclaré El-Béchir. Afin de le remercier pour cet élan de solidarité démocratique, Moustapha Abdeljalil a reçu le président soudanais à Tripoli en janvier dernier, lui promettant d’investir dans l’agriculture et l’immobilier de son pays. Simple relation de bon voisinage ? À ceci près que, entre 2003 et 2008, le conflit au Darfour a fait 300 000 morts dans l’est du Soudan selon l’ONU. Et que Omar El-Béchir est recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour crime de guerre, crime contre l’humanité et, excusez du peu, génocide. Moi-je le philosophe, qui par le passé a beaucoup glosé sur le Darfour, n’a a priori rien à redire quand le criminel de guerre présumé Omar papote affaires avec son pote Moustapha.

    Au journaliste du Figaro qui l’interrogeait sur l’aspect peu démocratique d’une guerre décidée à deux, avec Nicolas Sarkozy, BHL a eu cette – hallucinante – réponse : « Il y a des situations d’urgence. Il y a des moments où, comme disait Walter Benjamin, il faut appuyer, très fort, et très vite, sur les freins d’une histoire devenue folle. Et là, c’est malheureux à dire, mais on n’a plus le temps de la bonne et belle délibération démocratique [3]. »

    Si notre flamboyant philosophe est aussi soucieux de la justice internationale qu’il l’est de « la bonne et belle délibération démocratique » – qu’il s’évertue pourtant à exporter à grands coups de Rafale –, Omar El-Béchir peut sans problème venir boire un caoua au Café du Flore. BHL apportera les croissants.

    Notes

    [1] Vous dites ? Ce sont ses vrais cheveux ? Ho, pardon.

    [2] La rédaction de CQFD, mensuel (inter)national, est basée à Marseille.

    [3] « Bernard-Henri Lévy : “En Libye, Sarkozy s’est conduit avec grandeur” », Le Figaro, 24 mai 2012.

  • Syrie : La guerre secrète : LE PETIT BLANQUISTE
    http://lepetitblanquiste.hautetfort.com/archive/2012/08/24/syrie-les-services-speciaux-a-l-oeuvre.html

    Syrie : La guerre secrète

    syrie

    Dans l’indifférence générale, le 23 novembre 2011, Le Canard enchaîné révélait que des agents de la DGSE interféraient dans les évènements de Syrie afin de déstabiliser le régime de Bachar Al Assad.

    Un mois plus tard, le député François Loncle interrogeait le gouvernement sur le rôle exact joué par le service action de la DGSE et le Commandement des opérations spéciales (COS) dépêchés en Turquie et au Liban. Mutisme du gouvernement et de la presse. [1]

    Il faut donc attendre le 6 août dernier pour qu’un grand quotidien national confirme que le service action de la DGSE menait des opérations de formation et de soutien aux groupes terroristes au plan des transmissions et de l’artillerie (mortiers, missiles antichars et canons de 105 mm). [2]

    Bien sûr, la DGSE n’est pas la seule à organiser la subversion contre la Syrie.

    La CIA opère également dans le sud de la Turquie où elle est impliquée dans l’acheminement d’armes aux terroristes opérant en Syrie, armes financées par la Turquie, l’Arabie saoudite et le Qatar. [3]

    syrieQuant au BND - le service secret allemand - on vient d’apprendre qu’il usait d’une frégate-espion actuellement positionnée dans l’Est de la Méditerranée. [4]

    Le matériel électromagnétique très perfectionné dont est doté le navire lui permet de détecter tous les mouvements des troupes sur le sol syrien. Les données ainsi recueillies sont transmises aux services américains et britanniques qui, eux-mêmes, les ventilent aux terroristes.

    Les services britanniques procèdent à la même collecte et à la même diffusion de renseignements mais à partir d’une station implantée à Chypre.

    syrie

    Frégate allemande d’espionnage

    Cette guerre secrète menée contre la Syrie, en plus de contrevenir aux lois internationales, est responsable de la prolongation du conflit et du bain de sang qui en résulte.

    ●●●

    [1] François Loncle est député de l’Eure (PS) et membre de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.

    [2] Le Parisien, 6/08/2012, Richard Labévière, http://www.leparisien.fr/crise-egypte/l-option-diplomatiq...

    [3] Le Figaro, 21/06/2012, La CIA aiderait l’opposition syrienne depuis la Turquie, http://www.lefigaro.fr/international/2012/06/21/01003-201...

    [4] Le Figaro, 22/08/2012, La navire espion Oker fait des vagues en Allemagne, http://www.lefigaro.fr/international/2012/08/22/01003-201...

    JPD

  • Un article de Robert Fisk
    "L’armée rebelle ? C’est une bande d’étrangers..."

    Robert Fisk est un vrai journaliste indépendant. Il sait se garder à distance de l’appareil politico-médiatique et des parties en conflit sans négliger les vraies victimes. Ce qu’il décrit ici contredit ce que la "grande" presse raconte depuis un mois sur la "bataille d’Alep". On comprend que les journalistes toxiques de Libération, Le Monde, France 24, etc, - qui présentent les "rebelles" de l’ASL en libérateurs, en révolutionnaires, en démocrates - mentent et manipulent les faits. Ainsi, contrairement aux pseudos reporters, "embarqués" dans les véhicules de l’ASL qui présentent les "rebelles" - et autres mercenaires qui croient se battre en Palestine et non pas en Syrie - comme des "libérateurs", des "révolutionnaires démocrates", Fisk a lui l’honnêteté de dire qui ils sont : de dangereux bandits. (Silvia Cattori)
    25 août 2012

    Une armée victorieuse ? Il y avait des douilles partout dans les ruelles de pierres anciennes, des fenêtres criblées de balles et des marques de projectiles sur tout le côté de la mosquée Sharaf, où un homme armé tirait depuis le minaret. Un tireur d’élite continuait à tirer à seulement 150 mètres de là – c’est tout ce qui reste des quelques cent rebelles qui avaient presque, mais pas tout à fait, encerclé la citadelle d’Alep, vieille de 4000 ans.

    « Vous ne le croirez pas », criait tout excité le major Somar. « Un de nos prisonniers l’a dit : Je ne m’étais pas rendu compte que la Palestine était si belle que ça ! Il pensait qu’il était venu ici en Palestine pour combattre les Israéliens ! »

    Si j’y crois ? Certainement, les combattants qui se sont engagés dans les rues adorables à l’ouest de la citadelle étaient, selon toutes les informations, un groupe hétéroclite. Leurs graffitis « Nous sommes les Brigades de 1980 » - l’année au cours de laquelle une première révolte des Frères Musulmans avait menacé le pouvoir du père du président Syrien Bachar al-Assad, Hafez – étaient encore affichés sur les murs des hôtes syro-arméniens et des boutiques. Un général de 51 ans m’a tendu une des grenades artisanales qui jonchaient le sol de la mosquée Sharaf : une mèche souple qui sort du haut d’un morceau de shrapnel, enveloppé dans du plastique blanc et couvert par un ruban adhésif noir.

    A l’intérieur de la mosquée, des balles, des boîtes de fromage vides, des mégots de cigarettes et des piles de tapis de prière que les rebelles avaient utilisés comme couchage. La bataille a duré au moins 24 heures. Un projectile a fissuré la pierre tombale de style bosniaque de la tombe d’un imam musulman, un turban en pierre finement sculpté sur le dessus. Les archives de la mosquée – des listes de fidèles, des Corans et des documents financiers – étaient répandus par terre dans une pièce qui avait été à l’évidence le dernier bastion occupé par plusieurs hommes. Il y avait un peu de sang. Entre 10 et 15 des défenseurs – tous Syriens – se sont rendus après avoir accepté une offre de clémence s’ils déposaient les armes. La nature de cette miséricorde ne nous a bien sûr pas été précisée.

    Les soldats syriens étaient contents, mais il reconnaissaient partager une immense tristesse pour l’histoire d’une ville dont le cœur même, un site du patrimoine mondial, a été ravagé par des roquettes et des obus. Les officiers hochaient la tête quand ils nous ont conduits dans les remparts de l’immense citadelle. « Il y a une vingtaine de jours, les terroristes ont tenté de la prendre à nos soldats qui la défendaient », déclare le Major Somar. « Ils avaient rempli d’explosifs les bonbonnes de gaz – 300 kilos - et les avaient fait exploser au niveau de la première porte au-dessus du fossé. »

    Hélas, c’est vrai. L’énorme porte médiévale en bois et en fer, ornée de ses gonds et de ses étais - un ouvrage qui était resté intact pendant 700 ans – a été littéralement anéanti. J’ai grimpé sur le bois carbonisé et des blocs de pierre marqués de fines inscriptions coraniques. Des centaines de marques de projectiles mouchetaient les pierres de la porte intérieure. Plus bas, j’ai trouvé un char T-72 dont la tourelle avait été touchée par la balle d’un tireur d’élite qui était toujours logée dans le métal, le blindage brisé par une grenade. « J’étais à l’intérieur à ce moment là, » explique son pilote. « Bang - ! Mais mon tank fonctionnait encore ! »

    Voici donc la version officielle de la bataille pour la partie orientale de la vieille ville d’Alep et des affrontements qui ont duré jusqu’à hier après-midi dans les ruelles étroites aux murs de pierre blanchis, et où chaque tir rebelle était suivi d’une longue rafale de mitrailleuse des soldats du Major Somar. Quand l’armée a pu prendre en tenaille les hommes armés, 30 rebelles – ou membres de « l’Armée syrienne libre » ou « combattants étrangers » – ont été tués et un nombre indéterminé blessés. Selon le supérieur du major Somar, un général nommé Saber, les forces gouvernementales syriennes n’ont eu que huit blessés. J’ai pu rencontrer trois d’entre eux, dont l’un est un officier de 51 ans, qui a refusé d’être envoyé à l’hôpital.

    Une bonne partie de l’armement des rebelles a été évacué par les hommes des renseignements militaires avant notre arrivée : il est dit qui y figuraient trois fusils de précision au standard OTAN, un mortier, huit pistolets mitrailleurs autrichiens et une quantité de Kalashnikovs qui on pu être volées à l’armée gouvernementale par des déserteurs. Mais c’est le choc de découvrir de telles batailles rangées dans ce site du patrimoine mondial ; ce qui est bien plus terrible que les armes utilisées par l’un ou l’autre camp. Marcher sur de la pierre et du verre brisé avec les soldats syriens kilomètre après kilomètre, dans la vieille ville avec ses mosquées et ses musées – le magnifique minaret de la mosquée omeyyade se dresse au milieu du champ de bataille de la veille – est une source de tristesse infinie.

    Beaucoup des soldats qui avaient été encouragés à parler avec moi, même quand ils étaient agenouillés au bout de rues étroites avec des balles qui ricochaient contre les murs, ont fait part de leur étonnement de voir qu’il ait fallu autant de « combattants étrangers » à Alep. « Alep a cinq millions d’habitants, » m’a dit l’un d’entre eux. « Si l’ennemi est si certain de gagner la bataille, il n’y a sûrement pas besoin d’amener ces étrangers pour qu’ils y participent ; ils perdront. »

    Le major Somar, qui parle un excellent anglais, n’a que trop bien compris compris la dimension politique. « Notre frontière avec la Turquie est un gros problème, » reconnaît-il. « Il faudrait fermer la frontière. La fermeture de la frontière doit être coordonnée par les deux gouvernements. Mais le gouvernement turc est du côté de l’ennemi. Erdogan est contre la Syrie ». Je l’ai bien sûr questionné sur sa religion, une question à la fois innocente et empoisonnée. Somar, dont le père est général et la mère enseignante, et qui entretient son anglais avec les romans de Dan Brown, a esquivé en souplesse la réponse. « Ce n’est pas où vous êtes né ou quelle est votre religion, » dit-il. « C’est ce qu’il y a dans votre esprit. L’islam vient de cette terre, les Chrétiens viennent de cette terre, les Juifs viennent de cette terre. C’est pourquoi il est de notre devoir de protéger cette terre. »

    Plusieurs soldats croyaient que les rebelles essayent de convertir les Chrétiens d’Alep, « des gens paisibles, » précisaient-ils à leur sujet. Il y aune histoire qui a tourné en boucle la veille au sujet d’un commerçant Chrétien qui avait été forcé de porter un habit musulman et d’annoncer lui-même sa conversion devant une caméra vidéo.

    Dans les villes, en temps de guerre, on trouve des soldats loquaces. Un des hommes qui ont repris la porte de la citadelle est Abul Fidar, connu pour avoir marché entre Alep, Palmyre et Damas pendant 10 jours pour faire entendre la nécessité de la paix, inutile de dire que le président l’avait accueilli chaleureusement à son arrivée à Damas. Et puis il y avait le sergent Mahmoud Daoud, originaire de Hama, qui a combattu à Hama même, à Homs, à Jbel Zawi et à Idlib. « Je veux être interviewé par un journaliste, » avait-il annoncé et bien sûr il a eu ce qu’il voulait. « Nous sommes tristes pour les civils d’ici, » dit-il. « Ils étaient en paix auparavant. Nous donnons notre parole de soldats que nous veillerons à ce qu’ils retournent à une vie normale, même si nous devons perdre la vie. » Il ne mentionne pas tous les civils tués par les bombes de l’armée ou par les « shabiha », ni ces milliers de personnes torturées dans ce pays. Dawood a une fiancée appelée Hannan qui étudie le français à Lattaquié, son père est enseignant : il dit qu’il veut « servir sa patrie ».

    Mais on ne peut s’empêcher de penser que l’objectif premier d’hommes comme le sergent Daoud – et de tous ses compagnons d’armes ici – n’était certainement pas de libérer Alep mais de libérer le plateau du Golan occupé, juste à côté de la terre que les « djihadistes » pensaient apparemment être en train de « libérer » la veille – jusqu’à ce qu’ils découvrent qu’Alep n’était pas Jérusalem.

    Robert Fisk
    The Independent (UK), 23 août 2012.

    URL : http://www.silviacattori.net/article3579.html

    Traduit de l’anglais par Djazaïri (23.08.2012) :
    http://mounadil.wordpress.com/2012/08/23/non-alep-nest-pas-jerusalem

    Texte original en anglais (23.08.2012) :
    http://www.independent.co.uk/opinion/commentators/fisk/robert-fisk-rebel-army-theyre-a-gang-of-foreigners-8073717.html

  • TLAXCALA

    http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=8053

    La Realpolitik brouille la ligne rouge US sur la Syrie


    Pepe Escobar

    Traduit par MecanoBlog
    Edité par Fausto Giudice فاوستو جيوديشي

    Les armes de destruction massive (ADM) sont de retour. C’est comme si nous n’avions jamais quitté les jours glorieux de George « Dubya » Bush. Non, ils n’ont pas trouvé l’inexistante planque de Saddam sur eBay. Il s’agit bien de celle de Bachar al-Assad. Et ce n’est pas que les armes de destruction massive soient un prétexte à une invasion et une occupation, mais les ADM servent de motif pour livrer ce que l’administration Obama définit par le doux euphémisme d’ « activité militaire cinétique* ».

    Le tout est d’autant plus suspect que Damas avait signalé qu’il n’utilisera jamais d’armes chimiques contre les « rebelles ». Voici ce que le président Barack Obama a déclaré : « cela constituerait une ligne rouge pour nous [si] nous commencions à voir des quantités d’armes chimiques circuler ou être utilisées. » [1]

    Alors maintenant, même quelques containers de gaz moutarde en position légèrement instable dans dépôt peuvent constituer un casus belli. Mais est-ce si clair ? Obama a a dit que c’était « une » ligne rouge – ce qui implique qu’il peut y en avoir d’autres (cachées) non spécifiées.

    Obama a également souligné les « craintes » de Washington qu’en Syrie les armes de destruction massive « tombent entre les mains des mauvaises personnes. » Etant donné que la CIA est dans la manœuvre – aux côtés des piliers que sont l’Arabie saoudite et le Qatar au sein du Conseil de coopération du Golfe (CCG) – afin de militariser la myriade de gangs que constitue l’Armée Syrienne Pas Exactement Libre (ASL), dont des centaines de djihadistes salafistes -, il s’agit d’une confession frappante qu’en fait, ce sont les « mauvaises personnes ». Ergo, les « bonnes personnes » sont le régime Assad.

    Était-ce un message codé d’Obama à la Turquie – signifiant : si vous envahissez le nord-ouest de la Syrie, devenu pratiquement une zone autonome kurde, vous devrez le faire tout seul, sans l’OTAN et sans le Pentagone ? Était-ce un message adressé aux « mauvaises personnes », alias les « rebelles », que, à part les manigances à l’efficacité douteuse de la CIA, vous devrez vous débrouiller seuls ?

    Ces deux possibilités ont été avancées sur le site web de Moon of Alabama. [2]

    Pourtant, l’administration Obama a peut-être fini par comprendre que la possibilité d’un après-Assad en Syrie dirigée par les Frères Musulmans syriens (FM) – infiniment plus cruels et sectaires que la version égyptienne – ne serait pas exactement un pari judicieux.

    La Maison Blanche et le Département d’Etat sont furibonds de la purge à la tête du Conseil suprême des Forces armées par le président égyptien Mohammed Morsi et de ses voyages diplomatiques à venir – que le ciel nous en préserve – à Pékin et au sommet du Mouvement des Non-Alignés (MNA) à Téhéran. Si les Frères Musulmans en Egypte peuvent réussirce genre de prouesses, imaginez en Syrie, qui n’était même pas dans la sphère d’influence de Washington.

    Alors pourquoi ne pas laisser le tout traîner vers une libanisation – ou plutôt une somalisation – scénario qui abattrait les quilles de l’armée syrienne et affaiblirait le gouvernement central de Damas, éclipsant ainsi sa « menace » au cas où le duo belliciste Bibi-Barak en Israël lançait une attaque sur l’Iran ?

    Carlos Latuff

    Etoffez votre démocratie par des bombes

    Voyons comment la situation se présente. Les Trois (dis)Grâces – Hillary Clinton, Susan Rice et Samantha Power – et leur doctrine R2P (« responsabilité de protéger ») a été appliquée « avec succès » en Libye, et a lamentablement échoué en Syrie.

    Il n’y aura pas de « zone d’exclusion aérienne » – dans les faits une déclaration de guerre. Il n’y aura pas de bombardement « humanitaire », il a été bloqué au Conseil de sécurité de l’ONU pas moins de trois fois par la Russie et la Chine.

    De plus, l’hystérique « guerre contre les terro » vieille de dix ans s’est avérée être une escroquerie intergalactique ; la CIA, aux côtés de la Maison des Saoud et du Qatar, est de nouveau côte-à-côte avec une palette de djihadistes salafistes du genre Al-Qaïda qui combattent allègrement une république arabe laïque.

    La question clé de la Syrie est comment la Russie et la Chine perçoivent la ligne rouge d’Obama.

    Voici la réponse russe [3]. Sa ligne directrice est que les USA doivent respecter les « règles du droit international », et non pas celles de « la démocratie par les bombes », et que seul le Conseil de sécurité a le pouvoir d’autoriser une attaque contre la Syrie. Une fois de plus, la Russie et la Chine, trois fois déjà, ont dit non à la guerre.

    Voici la réponse chinoise [4]. Une réponse qui n’est pas parvenue par la voie diplomatique, comme le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, mais par un éditorial de l’agence de presse Xinhua, qui dans le contexte chinois signifie la version officielle de Pékin. Le titre est plutôt explicite : « Par sa mise en garde sur le « ligne rouge », Obama cherche un nouveau prétexte pour une intervention en Syrie. »

    Et l’agence écrit textuellement – résumant la politique étrangère US selon Pékin : « Il n’est pas difficile de constater que, sous le couvert de l’humanitaire, les USA ont toujours essayé d’écraser les gouvernements qu’ils considèrent comme une menace pour leurs soi-disant intérêts nationaux et afin de les remplacer par des sympathisants de Washington. »

    Tous les acteurs clés ici –USA, Russie et Chine – savent que Damas ne commettra pas la folie d’utiliser (ou de faire « circuler ») des armes chimiques. Donc, pas étonnant que Moscou et Pékin suspectent fortement que cette astuce de « ligne rouge » ne soit qu’une nouvelle manœuvre de diversion d’Obama, du genre « Leading from behind » ("diriger en coulisses") en Libye (une foutaise : en fait, l’attaque sur la Libye a été démarrée par AfriCom, puis a été transférée à l’OTAN).

    Comme l’Asia Times Online n’a cessé de le rapporter depuis plus d’un an, une fois de plus la situation dans son ensemble est claire : il s’agit d’un combat titanesque entre l’OTAN-CCG d’une part et les membres des BRICS , la Russie et la Chine, d’autre part. L’enjeu n’est rien de moins que la primauté du droit international, qui n’a cessé d’être violé depuis au moins la pulvérisation de l’agent Orange sur tout le Vietnam, en passant par l’invasion de l’Irak par « Dubya » Bush en 2003, pour toucher le fond du gouffre avec le « bombardement humanitaire » de la Libye. Sans parler d’Israël qui menace tous les jours de bombarder l’Iran – comme s’il s’agissait d’une visite à un traiteur casher.

    Bon, on peut toujours rêver du jour où un monde multipolaire donnera un carton rose (avis de licenciement) aux traceurs de lignes rouges.

    Notes

    1. Obama Threatens Force Against Syria, New York Times, 20 août 2012

    2. http://www.moonofalabama.org/2012/08/obama-to-assad-do-whatever-you-need-to-do.html, Moon of Alabama, 21 août 2012.

    3. Russia warns West on Syria after Obama threats, Reuters, 21 août 2012.

    4. Obama’s “red line” warnings merely aimed to seek new pretext for Syria intervention, 22 août 2012.

    Merci à Tlaxcala
    Source : http://www.atimes.com/atimes/Middle_East/NH24Ak03.html
    Date de parution de l’article original : 24/08/2012

    Libellés : Syrie | ADM | USA | Obama | Intervention militaire | Russie | Chine

  • Les tranchées des idées valent plus que les tranchées en pierre

    http://www.radiohc.cu/fr/speciaux/commentaires/5468-les-tranchees-des-idees-valent-plus-que-les-tranchees-en-pierre.html

    Les tranchées des idées valent plus que les tranchées en pierre
    postauthoriconPar Michele Claverie | PDF | Imprimer | Envoyer

    Par Pedro Martinez Pirez

    Ceux qui ont sous-estimé la décision du gouvernement équatorien d’accorder l’asile politique au journaliste australien Julian Assange ont sûrement eu une très mauvaise fin de semaine. L’Amérique Latine a confirmé son soutien à la souveraineté du gouvernement de Rafael Correa.

    En effet, les pays membres de l’ALBA, l’Alliance Bolivarienne pour l’Amérique Latine qui rassemble une vingtaine de pays latino-américains et caribéens, ont exprimé samedi leur soutien au gouvernement équatorien et leur opposition aux menaces d’irruption dans l’ambassade de l’Equateur à Londres lancées par le Royaume-Uni.

    Dimanche, c’était le tour de l’UNASUR, l’Union des Nations Sud-américaines qui rassemble entre autres les grandes économies de cette partie du continent, à savoir le Brésil, l’Argentine et le Venezuela.

    L’arrogance britannique et le silence complice de Washington se sont heurtés à la réunion ministérielle de l’ALBA réalisée à Guayaquil, une réunion qui a démontré que le gouvernement équatorien n’est pas seul. Du point de vue du droit international, l’Equateur a tout son droit d’accorder l’asile au fondateur de Wikkileaks et les gouvernements de la Suède, du Royaume-Uni et des Etats-Unis auxquels la diplomatie équatorienne a demandé la contribution pour éclaircir les accusations formulées contre Julian Assange, sont restés sans arguments.

    Les 12 pays membres de l’UNASUR ont également exprimé leur solidarité avec le gouvernement du président Rafael Correa et ils ont condamné, de même que l’ALBA, les menaces de violation du siège diplomatique équatorien à Londres.

    L’UNASUR a confirmé le droit souverain des Etats à accorder l’asile politique, l’actualité des principes consacrés par la convention de Vienne sur le droit international, le respect de la souveraineté et l’observation des conventions. Ces 12 pays se sont opposés à la menace du recours à la force.

    Faisant clairement allusion aux menaces proférées par des responsables des autorités britanniques, l’UNASUR a souligné qu’en vertu des normes du droit international, aucun gouvernement ne peut invoquer le droit interne pour ne pas tenir une obligation à caractère international.

    Ces deux réunions, celles de l’ALBA et celle de l’UNASUR, ont donné une véritable leçon à l’empire britannique, largement repoussé en Amérique Latine à cause de sa soif de domination coloniale sur les Iles Malouines, dont la souveraineté est réclamée par l’Argentine.

    Le soutien solide dont bénéficie l’Equateur en Amérique Latine, les arguments présentés par la diplomatie équatorienne et l’appui populaire offert à l’asile accordé à Julian Assange placent Londres et Washington dans une situation difficile face à l’opinion publique mondiale. Ces événements viennent confirmer une belle phrase de José Marti, notre héros national : « Les tranchées des idées valent plus que les tranchées en pierre »

  • Wikileaks et la liberté d’expression : Michael MOORE et Oliver STONE s’engagent

    http://blogs.mediapart.fr/edition/ecran-de-veille/article/240812/wikileaks-et-la-liberte-dexpression-michael-moore-et-oli

    24 Août 2012 Par Marc Tertre

    Les deux cinéatres ont fait connaitre leur opinion dans un article publié sur le site web du New York time

    Vous trouverez ci dessous la traduction de cet article par mes soins

    WikiLeaks and Free Speech By MICHAEL MOORE and OLIVER STONE

    Wikileaks et liberté d’expression

    Nous avons passé notre carrière en tant que cinéastes souvent confrontés au fait que les médias aux États-Unis omettent souvent d’informer les Américains sur les actions plus contestables de notre propre gouvernement. Par conséquent, nous avons été profondément reconnaissants pour le travail de devoilement de WikiLeaks, et saluons la décision de l’Équateur d’accorder l’asile diplomatique à son fondateur, Julian Assange, qui vit maintenant à l’ambassade équatorienne à Londres.

    L’Equateur a agi en conformité avec les principes fondateurs du droit international et des droits de l’homme. En effet, rien ne pouvait plus démontrer le bien-fondé de l’action de l’Equateur que la menace du gouvernement britannique de violer un principe sacro-saint des relations diplomatiques et d’envahir l’ambassade affin d’arrêter M. Assange.

    Depuis la création de WikiLeaks, il a révélé le « Assassiner Collateral", des images qui montrent le meurtre apparemment aveugle de civils à Bagdad par un hélicoptère Apache des États-Unis ; des détails sur le vrai visage de la guerre en Irak et en Afghanistan… […] (traduction nulle ici)

    On pouvait s’y attendre, la réponse de ceux qui préfèrent que les Américains restent dans l’obscurité a été féroce. Les deux principaux candidats à la prochaine présidentielle, démocrates comme républicains, ont ainsi traité M. Assange de « terroriste high-tech." Et la sénatrice Dianne Feinstein, la Démocrate de Californie qui dirige le « Senate Select Committee on Intelligence » la commission sénatoriale sur les services de renseignement, a demandé qu’il soit poursuivi en vertu de la Loi sur l’espionnage. La plupart des Américains, les Britanniques et les Suédois ne savent pas que la Suède n’a formellement accusé M. Assange d’aucun crime. Au contraire, il a émis un mandat d’arrêt contre lui pour l’interroger sur des allégations d’agression sexuelle en 2010.

    Toutes les allégations doivent être examinées minutieusement avant que M. Assange ne se déplace dans un pays qui pouvait le mettre hors de portée de la justice suédoise. Mais ce sont les gouvernements britannique et suédois qui se dressent sur la voie d’une enquête, et non M. Assange.

    Les autorités suédoises ont voyagé à l’étranger pour mener des interrogatoires en cas de besoin, et le fondateur de WikiLeaks a fait clairement savoir sa volonté d’être interrogé à Londres. En outre, le gouvernement équatorien a fait une offre directe à la Suède pour permettre à M. Assange d’avoir une entrevue dans le cadre de l’enquéte dans l’ambassade de l’Equateur. Dans les deux cas, la Suède a refusé.

    M. Assange s’est également engagé à se rendre en Suède immédiatement en échange d’une promesse du gouvernement suédois qu’il ne l’extrade pas aux Etats-Unis. Les autorités suédoises n’ont manifesté aucun intérêt dans l’exploration de cette proposition, et le ministre des Affaires étrangères Carl Bildt a récemment déclaré à un conseiller juridique de M. Assange et WikiLeaks que la Suède ne pourrait pas prendre un tel engagement. Le gouvernement britannique aurait également ce droit d’empêcher l’extradition de M. Assange vers les États-Unis en provenance de Suède, et a également refusé de mettre en gage qu’il utiliserait ce pouvoir. Toutes les tentatives de l’Equateur afin de faciliter cet arrangement avec les deux gouvernements ont été rejetées.

    Dans l’ensemble, les actions des gouvernements britannique et suédois donnent à penser que leur véritable programme est d’obtenir le départ de M. Assange vers la Suède. En raison des différences entre la réglementation anglaise et suédoise et d’autres considérations annexes, il aurait probablement pu être plus facilement extradé à partir de là aux États-Unis pour faire face à des accusations d’ores et déjà préparées par le gouvernement américain. M. Assange a toutes les raisons de craindre une telle décision. Le ministère de la Justice des USA a récemment confirmé qu’elle continuait à enquêter sur WikiLeaks, et divulgué que "l’enquête américaine sur la conduite criminelle possible par M. Assange est en cours depuis plus d’un an". WikiLeaks a lui-même publié des e-mails de Stratfor, une société privée de renseignement, qui stipulent qu’un grand jury a déjà préparé l’acte d’accusation secret de M. Assange. De nombreux exemple montrent que la Suède cède systématiquement aux pressions des Etats-Unis. En 2001, le gouvernement suédois a ainsi livré deux demandeurs d’asiles Egyptiens à la CIA, qui les recherchait. Celle-ci les a ensuite livré au régime de Moubarak, qui les à soumis a des actes de torture et de barbarie *

    Si M. Assange est extradé vers les États-Unis, les conséquences se feront sentir pendant des années à travers le monde. M. Assange n’est pas un citoyen américain, et aucun de ses actions n’ont eu lieu sur le sol américain. Si les Etats-Unis peuvent poursuivre un journaliste, dans ces circonstances, les gouvernements de la Russie ou de la Chine pourraient, dans la même logique, exiger que les journalistes étrangers partout sur la terre puissent être extradés pour avoir violé leurs lois. La possibilité d’acceptation d’un tel précédent devrait concerner tout le monde que l’on soit admirateurs de WikiLeaks ou pas.

    Nous exhortons le peuple de Grande-Bretagne et la Suède à exiger que leurs gouvernements réponde à certaines questions fondamentales : Pourquoi les autorités suédoises refusent d’interroger M. Assange à Londres ? Et pourquoi ne peut ni promesse du gouvernement que M. Assange ne sera pas extradé vers les États-Unis ? Les citoyens de la Grande-Bretagne et la Suède ont une occasion rare de prendre position pour la liberté d’expression au nom de l’ensemble du globe.

    Michael Moore et Oliver Stone❞

  • Julian Assange demande la fin de la chasse aux sorcières des Etats-Unis
    http://www.wsws.org/fr/articles/2012/aou2012/assa-a24.shtml

    Par Mike Head
    24 août 2012

    L’éditeur de WikiLeaks Julian Assange s’est exprimé depuis un balcon de l’ambassade d’Equateur à Londres hier, dénonçant la persécution américaine contre lui et WikiLeaks, et exposant les manœuvres du gouvernement britannique pour entrer de force dans l’ambassade la semaine dernière pendant que l’Equateur se préparait à lui accorder l’asile diplomatique.

    Dans une autre tentative d’intimidation de la part du gouvernement britannique, 200 policiers ont formé un cordon dans les rues entourant l’ambassade, et occupé les abords du bâtiment, pendant qu’Assange s’adressait aux centaines de partisans et d’envoyés des médias.

    Assange a déclaré que durant la nuit de mercredi dernier, il avait entendu la police « prendre d’assaut » le bâtiment en passant par l’issue de secours, mais la présence de ses partisans à l’extérieur avait empêché son arrestation. « Si le Royaume-Uni n’a pas piétiné les termes de la Convention de Genève sur les relations consulaires, c’est parce que le monde veillait. » a-t-il dit.

    Le gouvernement britannique de coalition entre libéraux et conservateurs avait menacé de retirer l’accréditation de l’ambassade équatorienne et d’envoyer la police s’emparer d’Assange, en violation manifeste de la Convention de Vienne de 1961 sur les relations consulaires, laquelle impose de traiter les locaux des ambassades comme s’ils étaient des territoires étrangers.

    Le gouvernement britannique a refusé de commenter la déclaration d’Assange, il ne nie donc pas que la police soit entrée dans le bâtiment. Le gouvernement ne cache pas ses plans d’expédier de force le fondateur de WikiLeaks vers la Suède, au prétexte de l’interroger sur des accusations d’atteintes sexuelles montées de toutes pièces, ce qui faciliterait son transfert vers les États-Unis pour y être jugé pour espionnage.

    Il est de plus en plus évident que le gouvernement Obama et ses alliés, dont les gouvernements de Grande-Bretagne, de Suède et d’Australie – le pays dont Assange est citoyen – sont déterminés à piétiner le droit international, et les droits démocratiques fondamentaux, pour incarcérer Assange et faire fermer WikiLeaks. Le seul "crime" d’Assange est d’avoir publié des centaines de milliers de documents exposants les crimes de guerre américains en Afghanistan et en Irak, ainsi que les machinations réactionnaires des puissances impérialistes.

    Assange a averti que tant que WikiLeaks serait menacé, « la liberté d’expression et la santé de toutes nos sociétés le seraient aussi. » Il a indiqué que le gouvernement américain risque de « s’élancer dans le précipice, nous entraînant tous dans un monde dangereux et oppressant dans lequel les journalistes se taisent par peur de poursuites judiciaires et les citoyens doivent murmurer en cachette. »

    Il a déclaré que les États-Unis « doivent renoncer à leur chasse aux sorcières contre WikiLeaks, » « dissoudre l’enquête du FBI, » « jurer qu’ils ne chercheront pas à poursuivre notre équipe et nos partisans » et « faire serment devant le monde qu’ils ne poursuivront pas des journalistes pour avoir braqué les projecteurs sur les crimes secrets des puissants. »

    Le fondateur de WikiLeaks a également demandé la libération de Bradley Manning. Ce soldat de l’armée américaine, accusé d’avoir divulgué des documents compromettants de l’armée américaine à WikiLeaks est détenu et maltraité depuis plus de 850 jours dans une tentative évidente de le forcer à témoigner contre WikiLeaks. Cela pourrait permettre ensuite d’accuser Assange de « conspiration pour commettre un acte d’espionnage. »

    Assange a déclaré que Manning « reste dans une prison militaire à Fort Leavensworth au Kansas, et que selon les Nations Unies il a enduré des mois de tortures durant sa détention à Quantico en Virginie, et n’a toujours pas été jugé – après deux ans de prison. » Assange a ajouté : « Si Bradley Manning a vraiment fait ce dont il est accusé, c’est un héros, un exemple pour nous tous et l’un des plus importants prisonniers politiques du monde. »

    Sur tous ces points, Assange en a appelé au président américain Barack Obama pour qu’il « fasse ce qui est nécessaire. » Mais le gouvernement d’Obama a aussitôt dit clairement qu’il n’a aucune intention de mettre fin à ses opérations contre Assange, en déclarant qu’il ne reconnaissait pas l’asile diplomatique.

    Le gouvernement équatorien s’est appuyé sur un accord de 1954 de l’Organisation des Etats d’Amérique (OEA) qui permet d’accorder l’asile diplomatique dans les ambassades aux « personnes poursuivies pour des raisons politiques. » Le ministère des Affaires étrangères américain a dit que les États-Unis « ne sont pas parties à la Convention de 1954 de l’OEA sur l’asile diplomatique et ne reconnaissent pas le concept d’asile diplomatique comme faisant partie du droit international. »

    Plus tôt, le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague avait également déclaré : « Le Royaume-Uni ne reconnaît pas le principe de l’asile diplomatique. » Ces déclarations soulignent l’absence totale de principes des États-Unis et de leurs partenaires.

    Si les États-Unis ont refusé de signer la convention de 1954, ils ont souvent utilisé leurs ambassades pour protéger des individus choisis pour leurs propres fins politiques. Il y a tout juste trois mois, en mai, l’activiste des droits de l’Homme chinois Chen Guangcheng s’est réfugié à l’ambassade américaine de Pékin après avoir échappé à une assignation à résidence et a rapidement obtenu l’asile aux États-Unis.

    Par ailleurs, la Maison blanche a voté contre l’organisation d’une réunion d’urgence de l’OEA à Washington ce vendredi qui discutera des objections de l’Équateur face aux menaces britanniques contre son ambassade. Seuls le Canada ainsi que Trinidad et Tobago se sont joints aux États-Unis pour s’opposer à cette résolution qui est passée par 23 voix contre 3.Les ministres des Affaires étrangères de l’Union des nations d’Amérique du Sud ont également exprimé leur « solidarité » avec l’Équateur et incité les parties « À poursuivre le dialogue à la recherche d’une solution mutuellement acceptable. »

    Dans un discours à la nation ce week-end, le président équatorien Raffael Correa a dénoncé comme « intolérable et explicite » la menace anglaise de prendre d’assaut l’ambassade à Londres. Il a déclaré que son pays avait décidé d’accorder l’asile à Assange après n’avoir pas réussi à obtenir de garanties de la part de l’Angleterre et de la Suède que le fondateur de WikiLeaks ne serait pas extradé vers un pays tiers, « car cela mettrait la vie et la liberté de M. Assange en péril. »

    Lorsque le ministre des Affaires étrangères d’Équateur, Ricardo Patino, a annoncé la semaine dernière la décision d’asile, il a révélé que son gouvernement avait également demandé spécifiquement au gouvernement américain (1) s’il y avait une quelconque procédure existante ou en projet contre Assange et/ou WikiLeaks, (2) quelles seraient les peines maximales applicables, et (3) s’il était prévu de demander l’extradition d’Assange vers les États-Unis. Le gouvernement d’Obama a refusé de fournir la moindre information sur l’affaire Assange.

    La Suède a également refusé une offre de l’Équateur d’autoriser les procureurs suédois à interroger Assange à l’ambassade, en personne ou par vidéoconférence. Ce fait révèle les efforts des médias en Grande-Bretagne et partout dans le monde pour ternir le nom d’Assange en le présentant comme un égoïste qui ne chercherait qu’à échapper aux accusations de délit sexuel de la Suède.

    Le fait est qu’Assange a régulièrement proposé d’être interrogé en Grande-Bretagne. De plus, aucune accusation n’a jamais été déposée contre lui. Ces allégations ont été concoctées par la police suédoise et le parquet à la fin de 2010 après que deux femmes ont eu des relations consenties avec lui (lire en anglais : Australian TV program exposes Assange frame-up).

    Il ne fait pas de doute que le moment du coup monté suédois ait été calculé politiquement. Il est intervenu juste après que le gouvernement d’Obama a orchestré la réunion d’un Jury d’accusation (Grand jury) secret pour examiner les accusations possibles contre Assange, dont « conspiration pour communiquer ou transmettre des informations sur la défense nationale » et « conspiration pour commettre un acte d’espionnage. »

    (Article original anglais paru le 20 août 2012)❞

  • Pourquoi le Venezuela se retire de la Commission interaméricaine des droits de l’homme

    http://www.mondialisation.ca/index.php?context=viewArticle&code=LAM20120823&articleId=32469

    par Salim Lamrani

    Mondialisation.ca, Le 23 aout 2012
    Opera Mundi

    Le 28 juillet 2012, le président Hugo Chávez a fait part sa décision de se retirer de la Commission interaméricaine des droits de l’homme, suite au jugement condamnant le Venezuela pour mauvais traitement à l’égard d’un détenu sanctionné pour terrorisme et désormais en fuite aux Etats-Unis. Caracas dénonce un verdict politique.

    Le 24 juillet 2012, la Cour interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) a rendu publique sa décision condamnant l’Etat vénézuélien « d’être internationalement responsable de la violation du droit à l’intégrité personnelle et de traitements inhumains et dégradants à l’encontre de Monsieur Raúl José Díaz Peña ». L’instance a jugé que la « détention [de ce dernier] aurait été illégale et arbitraire et qu’il aurait été soumis à un régime de détention préventive qui aurait dépassé les limites établies dans la loi pénale, en invoquant une présomption de risque de fuite ». La CIDH a également condamné l’Etat vénézuélien à verser 15 000 dollars à Díaz Peña[1].

    Qui est Raúl José Díaz Peña ?

    Raúl José Díaz Peña est un fugitif vénézuélien lourdement condamné par la justice pour terrorisme et réfugié aux Etats-Unis. En 2003, le Venezuela vivait une situation de polarisation politique extrême suite au coup d’Etat avorté d’avril 2002 contre le président démocratiquement élu Hugo Chávez et le sabotage pétrolier qui avait coûté la somme de 10 milliards de dollars à l’économie vénézuélienne. Tous deux avaient été organisés par l’opposition avec le soutien explicite des Etats-Unis qui avait reconnu la junte putschiste dirigée par Pedro Carmona Estanga, alors président du syndicat patronal Fedecámaras regroupant les intérêts économiques privés du pays, et actuellement réfugié en Colombie.

    Le 25 février 2003, une faction radicale de l’opposition composée de Felipe Rodríguez, José Colina Pulido, Germán Varela López, Silvio Mérida et Raúl José Díaz Peña, décidée à renverser Hugo Chávez, a fait exploser plusieurs bombes au Consulat général de la République de Colombie et à l’Ambassade d’Espagne. L’objectif était d’accuser les partisans du président vénézuélien des attentats terroristes, lesquels auraient agi en représailles à la décision de Bogota et de Madrid de reconnaitre l’éphémère junte putschiste d’avril 2002[2].

    Néanmoins, le plan échoua car Díaz Peña et ses complices furent arrêtés le même jour par les autorités du pays. Suite à son procès, le 29 avril 2008, il a été condamné en première instance à 9 ans et 4 mois de prison pour terrorisme par la justice vénézuélienne. En mai 2010, un juge a décidé d’octroyer un régime de semi-liberté à Díaz Peña en lui permettant de passer les weekends en famille et d’exercer une activité professionnelle. En septembre 2010, Díaz Peña a pris la fuite et s’est réfugié aux Etats-Unis[3].

    La CIDH, une juridiction indépendante ?

    Organe juridique de l’Organisation des Etats américains, entité sous forte influence des Etats-Unis – à tel point que l’ensemble des pays d’Amérique latine et de la Caraïbe ont décidé de créer la Communauté des Etats latino-américains et caribéens (CELAC) en décembre 2011, afin de s’émanciper de l’ombre tutélaire de Washington et de son fidèle allié canadien –, la CIDH est soupçonnée de partialité à l’égard des gouvernements de gauche en Amérique latine.❞

    […]

  • ☠ Bluetouff’s blog - La super hyper giga haute autorité pseudo indépendante des intertubes… c’est maintenant

    http://bluetouff.com/2012/08/22/la-super-hyper-giga-haute-autorite-pseudo-independante-des-intertubes-ces

    Une véritable catastrophe pour Internet semble être en route. Matignon aurait demandé à Arnaud Montebourg, Aurélie Filippetti et Fleur Pellerin d’étudier les modalités d’un rapprochement entre le CSA et l’ARCEP, et probablement l’HADOPI également même s’il n’en est pas encore explicitement fait mention. Dans son communiqué, le Premier Ministre s’exprime en ces termes :

    « Face à la convergence des infrastructures numériques, des services et des contenus qu’elles acheminent, des réseaux et des services fixes et mobiles, et des terminaux à l’usage du public, il est aujourd’hui essentiel de s’interroger sur l’efficacité des modes de régulation des communications électroniques et de l’audiovisuel, à l’heure où les contenus audiovisuels sont de plus en plus diffusés par l’internet fixe et mobile. En particulier, la diffusion des programmes audiovisuels acheminés par voie hertzienne est assortie d’une régulation des contenus destinée notamment à en assurer la qualité et la diversité, alors que les contenus diffusés via internet font l’objet d’une régulation plus limitée et parfois inadaptée« .❞ […]

  • Une solution raisonnable, simple et logique qui devrait satisfaire la justice… Alors pourquoi la GB et la Suède ne l’acceptent-elles pas ? Poser la question c’est y répondre : il est parfaitement clair que l’extradition d’Assange vers la Suède a d’autres buts que celui de l’entendre sur une affaire de pseudo-viol complètement bancale pour laquelle Assange n’est par ailleurs aujourd’hui même pas inculpé ).

    Julian Assange et l’imbroglio diplomatique

    http://www.lesechos.fr/economie-politique/presse-etrangere/0202225989818-julian-assange-et-l-imbroglio-diplomatique-354969.php

    Par Les Echos | 23/08 | 07:00

    "Discuter mais pas sous la menace, c’est le message du président équatorien, Rafael Correa, qui a demandé au Royaume-Uni de renoncer à une arrestation de Julian Assange, réfugié à l’intérieur de l’ambassade d’Equateur à Londres. « Quelqu’un peut-il sérieusement croire que le gouvernement britannique aurait menacé de rompre le statut diplomatique de l’ambassade s’il ne s’agissait que de l’histoire d’un homme qui doit être interrogé sur des accusations de viol ? », ironise « The Guardian ». Si, lundi, le département d’Etat américain démentait toute « chasse aux sorcières » menée par Washington, le quotidien rappelle que l’affaire du « cablegate » est pourtant à l’origine du casse-tête juridique international dont le cyber-activiste est le protagoniste. « L’idée qu’une menace d’extradition vers les Etats-Unis ne soit qu’un fantasme paranoïaque de WikiLeaks est absurde », estime le journal. En 2010, le « New York Times » rapportait que le département de la Justice des Etats-Unis oeuvrait pour aboutir à l’inculpation de Julian Assange pour « conspiration ». « Un grand jury en Virginie mène une enquête pour espionnage », rapporte aujourd’hui « The Guardian ». Un imbroglio diplomatique qui pose une question : « Comment rendre justice aux femmes qui l’accusent d’agressions sexuelles et de viol tout en protégeant Assange d’une extradition punitive qui le conduirait potentiellement dans une cellule américaine pour des dizaines d’années ? » En accordant l’asile au fondateur de WikiLeaks, le président Correa déplorait que la Suède n’ait fourni aucune garantie contre une extradition vers les Etats-Unis.

    « La solution est évidente. C’est celle que l’Equateur propose et auquel Londres et Stockholm résistent », écrit le journal, qui estime que, si le Royaume-Uni et la Suède s’engagent à bloquer les procédures d’extradition du hacker australien pour toutes infractions relatives à WikiLeaks, alors justice pourra être rendue. « Julian Assange ne devrait pourtant pas s’attendre à quitter l’ambassade de sitôt », conclut le journal, rappelant la loyauté des deux pays envers la puissance américaine.❞"

  • La sombre tragédie des bombes « silencieuses » de l’Irak | MecanoBlog

    http://mecanoblog.wordpress.com/2012/08/22/la-sombre-tragedie-des-bombes-silencieuses-de-lirak

    par Ramzy Baroud pour Asia Times Online

    Quelque part dans ma maison j’ai une série d’albums photo dont je m’en rapproche rarement. Je crains que le flot de souvenirs cruels remonte à la surface en regardant les innombrables photos que j’ai prises lors d’un voyage en Irak. La plupart des photos sont celles d’enfants ayant développé des formes rares de cancer à la suite de l’exposition à l’uranium appauvri (UA), utilisé dans la guerre menée contre l’Irak, il ya plus de deux décennies.

    J’ai visité un hôpital qui était attachée à l’université d’Al-Mustansiriya à Bagdad. L’odeur qui emplissait ses couloirs n’était pas l’odeur de l’antisepsie inhérente à l’hôpital, mais celle de la mort. Au moment de l’accablant siège, l’hôpital manquait même de matériel de base, d’anesthésie et médicaments. Les enfants assis regardaient fixement leurs visiteurs. Certains gémissaient dans des douleurs inconcevables. Les parents vacillaient entre l’espoir et la futilité de l’espoir, et au temps de prière, ils durent prier.

    Un jeune médecin livre un diagnostic sans appel : « Jamais aucun enfant qui arrive dans ce lieu ne le quitte vraiment en vie. » Le jeune reporter, que j’étais à l’époque, pris diligemment note de ses paroles avant de poser plus de questions. Je n’ai pas bien saisir que la mort est l’étape finale.

    Quelques années plus tard, la désolation de l’Irak continue. Le 16 août, 90 personnes ont été tuées et d’autres blessés dans des attaques à travers tout le pays. Les médias ont rapporté le bain de sang (près de 200 tués en ce seul mois), mais sans plus de contexte. Est-ce qu’on veut croire que la violence en Irak a transcendé tous les niveaux de la raison ? Que les Irakiens se font sauter tout simplement parce que c’est leur destinée de vivre dans la crainte perpétuelle et la misère ?❞ […]

  • http://www.legrandsoir.info/le-fascisme-reviendra-sous-couvert-d-antifascisme-ou-de-charlie-hebdo-

    Réflexions sur les limites de la liberté d’expression sur Internet
    Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.

    Viktor DEDAJ

    Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi tranquillement proférée.

    Cet article est erroné sur le fond (on s’en doute) et dans plusieurs détails.

    Depuis, par le truchement d’amis communs et via des contacts directs (mails, coups de téléphones) avec le directeur de publication de Charlie Hebdo (Charb) et l’auteur de l’article (Eric Simon), nous avons tenté d’obtenir, non pas un « droit de réponse », mais un simple correctif, afin qu’une meute sans morale qui s’acharne sur LGS depuis le mois de mars 2011 ne puisse se prévaloir de Charlie Hebdo pour poursuivre sa cabale diffamatoire accompagnée d’actions pour nous empêcher de participer à des salons du livre ou de donner des conférences, sous peine de « coups de manche de pioche.

    Après 15 jours de réflexion, un discret entrefilet (22 août, p. 3) de Charlie Hebdo qualifie l’accusation infamante de simple mise « en cause » qui « n’était pas une attaque » contre les deux administrateurs du GS, mais une simple « mise en garde contre la porosité qui existe trop souvent entre les sites fachos et les sites de gauche ».

    Bref, l’accusation de rouge-brunisme n’est pas retirée, les informations erronées de l’article d’Eric Simon sont validées et l’adjudant auto-chargé de la revue de détail invite LGS à faire « le ménage ». Cette corvée étant « parfois difficile » nous bénéficierons du renfort (non sollicité) d’une escouade. En effet, nous avons appris par ailleurs que M. Propre (Eric Simon) a monté à Charlie Hebdo une équipe (diplômée es-plumeaux et balayettes) renforcée d’éléments extérieurs « en France et à l’étranger » (sic) pour continuer à débusquer la poussière sous les tapis du GS.

    C’est d’autant plus inutile que, dans un mail à un des administrateurs diffamés, Eric Simon ne voit plus en LGS un site rouge-brun : « Pour le moment, j’en reste au confusionnisme. », dit-il, contredisant (en privé) ses écrits ( publics).

    Dans ce contexte de « confusionnisme » avéré de Charlie Hebdo, il nous est malheureusement impossible de différer plus longtemps notre propre mise au point.

    L’article que vous allez lire est le premier d’une série qui vise, non pas à entretenir une querelle de cour de récréation, mais (au-delà même de Charlie Hebdo) :

    – à poser des questions de fond, relatives au droit à publier sur Internet des analyses sur l’impérialisme,

    – à défendre notre liberté d’expression qui ne peut, n’en déplaise aux modernes Torquemada, être plus limitée pour nous que pour l’ensemble des autres médias et en premier lieu que celle des incultes politiques qui nous dénigrent.

    Au passage, nos assaillants apprendront que nous ne comptons pas nous cantonner dans une posture de défense, mais que nous sommes fondés à jeter un oeil dans leurs poubelles.

  • retour sur un article datant de 10 mois de John Pilger

    http://www.legrandsoir.info/se-payer-assange-et-calomnier-une-revolution.html

    10 octobre 2011
    « Se payer » Assange et calomnier une révolution

    John PILGER

    La Haute Cour de Londres décidera bientôt si Julian Assange devra être extradé vers la Suède pour répondre d’une accusation de crime sexuel. A l’audition d’appel qui s’est tenue au mois de Juillet, Ben Emmerson, avocat de la défense, a qualifié toute cette saga de « folie ». Le procureur suédois avait annulé le mandat d’arrêt initial, en précisant qu’il n’y avait pas d’affaire. Les deux femmes impliquées ont avoué leur consentement. Sur de telles bases, aucun crime n’aurait été commis en Grande-Bretagne.

    Cependant, ce n’est pas le système judiciaire suédois qui représente « un grave danger » pour Assange, disent ses avocats, mais un mesure judiciaire connue sous le nom de « Temporary Surrender » (remise ou délivrance temporaire – NdT) qui permettrait de l’envoyer depuis la Suède vers les Etats-Unis, secrètement et rapidement. Le fondateur et rédacteur de Wikileaks, qui a publié la plus grande fuite de documents officiels de toute l’histoire, offrant ainsi un aperçu unique sur les guerres rapaces et les mensonges racontés par les gouvernements, se retrouvera probablement dans un trou infâme assez similaire au cachot de « torture » où se trouve actuellement le soldat Bradley Manning, accusé d’être un lanceur d’alerte. Manning n’a pas encore été jugé, encore moins condamné. Et pourtant, le 21 avril, le Président Barack Obama l’a déclaré coupable par un dédaigneux « il a violé la loi ».

    C’est cette justice kafkaïenne qui attend Assange, que la Suède décide ou non de l’inculper. Au mois de décembre dernier, le quotidien The Independent a révélé que les Etats-Unis et la Suède avaient déjà entamé les pourparlers pour son extradition. Dans le même temps, un grand jury secret - une relique du 18ème siècle qui a été abandonnée depuis longtemps en Grande-Bretagne – s’est réunie en secret tout près de Washington, dans un coin de la Virginie qui héberge le siège de la CIA et de la plupart des services de sécurité des Etats-Unis (ce qui signifie que les membres du jury sont employés ou dépendent des services en question - NdT). Le grand jury, m’a confié un éminent expert en droit, a été arrangé et rappelle ces jurys dans les états du Sud qui étaient composés exclusivement de blancs et qui condamnaient systématiquement les noirs. On dit que l’inculpation sous scellé est déjà prête. Sous la constitution des Etats-Unis, qui garantit la liberté d’expression, Assange serait protégé. Dans la course à la présidence, Obama, lui-même un avocat en droit constitutionnel, a dit « les lanceurs d’alerte font partie d’une démocratie saine et doivent être protégés des représailles ». Mais tout a changé depuis qu’il a poursuivi la « guerre contre le terrorisme » de George W. Bush. Selon la chaîne NBC, le problème pour son administration pour « se payer » Assange et écraser Wikileaks est que les enquêteurs de l’armée n’ont découvert aucune collusion ou contact entre lui et Manning. Il n’y a pas de crime, il faut donc en concocter une, probablement quelque chose en rapport avec l’absurde accusation du Vice-président Joe Biden qui a qualifié Assange de « terroriste hi-tech ».

    Même si Assange gagne son appel devant la Haute Cour à Londres, il risque une extradition directe vers les Etats-Unis. Dans le passé, les officiels US ont déjà émis des mandats d’extradition à la conclusion d’une affaire en cours. Comme son appareil militaire prédateur, l’appareil judiciaire des Etats-Unis ne reconnaît que peu de frontières. Comme les souffrances de Bradley Manning le démontrent, tout comme la récente exécution de Troy Davis et les prisonniers oubliés de Guantanamo, une majeure partie du système judiciaire US est corrompu, pour ne pas dire sans foi ni loi.

    Dans une lettre adressée au gouvernement australien, le plus célèbre avocat des droits de l’homme, Gareth Peirce, qui défend Assange, a écrit : « Eu égard à l’étendue des débats publics souvent basés sur des postulats totalement faux... il est très difficile de réussir à préserver toute présomption d’innocence. M. Assange a désormais au-dessus de sa tête non pas une mais deux épées de Damoclès, celle d’une extradition éventuelle vers deux juridictions différentes pour deux accusations dont aucune ne constitue un crime dans son pays, et celle d’un risque d’atteinte à son intégrité physique dans une ambiance très politisée. »

    Ces faits, ainsi que l’éventualité d’un grotesque déni de justice, ont été noyés par la campagne bruyante contre le fondateur de Wikileaks. Des attaques personnelles, mesquines, perfides et inhumaines ont été lancées contre un homme qui n’a pas encore été inculpé et qui a pourtant été arrêté, isolé et placé en résidence surveillée – des conditions qui n’ont même pas été appliquées récemment à un homme qui risque l’extradition pour le meurtre de sa femme.

    Des livres ont été publiés, des contrats pour des films signés et des carrières médiatiques lancées sur la présomption qu’il représente une cible facile et qu’il est trop pauvre pour riposter devant la justice. Des gens ont gagné de l’argent, souvent beaucoup d’argent, alors que Wikileaks lutte pour se survie. Le 16 juin, l’éditeur de Conongate Books, Jamie Byng, lorsqu’Assange lui a demandé si la rumeur de la publication d’une autobiographie non-autorisée était fondée, lui a répondu, « Non, absolument pas. Ce n’est pas le cas... Julian, ne vous en faites pas. Mon désir le plus profond est de publier un grand livre avec lequel vous serez satisfait. » Le 22 septembre, Canongate a publié ce qu’elle a appelé « l’autobiographie non autorisée » d’Assange sans la permission ni la connaissance de l’auteur. Il s’agissait du premier jet d’un manuscrit incomplet et non corrigé. « Ils pensaient que j’allais en prison, ce qui les aurait contrariés, » m’a-t-il dit. « C’est comme si j’étais devenu un bien de consommation et une cible pour le premier opportuniste venu. »

    Le rédacteur en chef du Guardian, Alan Rusbridger, a qualifié les révélations de Wikileaks d’ « un des plus grandes scoops journalistiques de ces 30 dernières années ». En fait, il s’agit là pour lui d’une opération d’auto-promotion pour justifier l’augmentation prix de vente du Guardian. Mais le scoop appartient à Assange, pas au Guardian. Comparez l’attitude du journal envers Assange avec leur soutien ouvert au journaliste menacé de poursuites pour violation de la loi Officiel Secrets Act pour avoir révélé le Hackergate. Des éditoriaux et des premières pages ont relayé des messages émouvants de solidarité y compris avec le Sunday Times de Murdoch. Le 29 septembre, Carl Bernstein fut amené par avion à Londres pour comparer tout cela avec sa propre triomphe du Watergate. Hélas, l’icône n’a vraiment prononcé le discours attendu. « Il est important de ne pas être injuste avec Murdoch, » a-t-il dit, parce qu’ « il est le patron de médias le plus visionnaire de notre époque » qui a « diffusé les Simpsons » et ainsi « montré qu’il comprenait le consommateur d’information ».

    Le contraste de traitement avec un véritable pionnier d’une révolution dans le journalisme, qui a osé s’en prendre aux Etats-Unis pour montrer comment fonctionnent les grandes puissances, est révélateur. L’hostilité du Guardian est distillé aux lecteurs qui éprouvent des difficultés à interpréter le phénomène de Wikileaks et d’avoir des préjudices envers son fondateur. David Leigh, le chef des « enquêtes » au Guardian, a déclaré à des étudiants en journalisme à City University qu’Assange était « un monstre de Frankenstein » qui « ne se lavait pas souvent » et qu’il était « plutôt dérangé ». Lorsqu’un étudiant interloqué lui a demande pourquoi il disait ça, Leigh a répondu « Parce qu’il ne comprend pas les critères du journalisme conventionnel. Lui et ses proches ont un mépris profond pour ce qu’ils appellent les grands médias (mainstream media) ». Selon Leigh, ces « critères » étaient illustrés par Bill Keller lorsque ce dernier, en tant que rédacteur du New York Times, a co-publié les révélations de Wikileaks avec le Guardian. Keller, a dit Leigh, était « un journaliste très consciencieux » qui avait affaire à « une sorte de pirate informatique crasseux de Melbourne ».

    Au mois de novembre dernier, un Keller « très consciencieux » s’est vanté à la BBC d’avoir remis tous les documents de Wikileaks à la Maison Blanche pour que le gouvernement puisse les approuver et les censurer. Au moment des préparatifs de la guerre contre l’Irak, le New York Times a publié une série d’articles désormais célèbres et inspirés par la CIA et affirmant l’existence des armes de destruction massive. Voilà les « critères » qui ont rendu tant de gens cyniques envers les soi-disant grands médias.

    Leigh est allé jusqu’à moquer le risque de voir Assange, une fois extradé vers les Etats-Unis, porter « un survêtement orange ». C’étaient des choses « que lui et son avocat répètent pour alimenter sa paranoïa ». Une « paranoïa » partagée par le Cour Européenne des Droits de l’Homme qui a gelé les extraditions pour raisons de « sécurité nationale » de la Grande-Bretagne vers les Etats-Unis car les extradés risquent d’être mis en isolement extrême pendant de longues périodes, ce qui constitue une forme de torture et un traitement inhumain.

    J’ai demandé à Leigh pourquoi lui et le Guardian sont systématiquement hostiles envers Assange depuis qu’ils que leurs chemins se sont séparés. Il a répondu, « Là où vous voyez, de façon tendancieuse, une attitude hostile, d’autres pourraient voir tout simplement de l’objectivité bien informée. »

    Il est difficile de trouver de l’objectivité bien informée dans le livre du Guardian sur Assange, chèrement vendu à Hollywood, où Assange est décrit sans raison comme « un fêlé » et « impitoyable ». Dans le livre, Leigh révéla le mot de passe secret qu’Assange avait communiqué au journal. Ce mot de passe était censé protéger un fichier informatique contenant les câbles des ambassades US et sa divulgation a déclenché un enchainement d’évènements qui ont provoqué la publication en ligne de la totalité des documents. Le Guardian nie « absolument » toute responsabilité dans cette publication. Pour quelle raison alors ont-ils divulgué le mot de passe ?

    Les révélations du Hackgate du Guardian constituent un tour de force journalistique ; l’empire Murdoch pourrait se désintégrer à la suite. Mais, avec ou sans Murdoch, un consensus médiatique, de la BBC au (tabloïd) The Sun, se perpétue au sein d’une classe politique corrompue et va-t-en guerre. Le crime d’Assange est d’avoir menacé ce consensus entre ceux qui fixent les « critères » en matière d’information et des idées politiques et dont l’autorité en tant que commissaires politiques est remise en cause par la révolution de l’Internet.

    L’ancien journaliste du Guardian et lauréat Jonathan Cook a une expérience dans les deux mondes. « Les médias, du moins ceux censés être de gauche, » écrit-il, « devraient se réjouir devant cette révolution... Mais la plupart tentent de la récupérer, la dompter ou la subvertir pour discréditer et ridiculiser les hérauts d’une nouvelle ère... Une partie (de la campagne contre Assange) reflète clairement un conflit de personnalités et d’égos, mais on dirait aussi que la querelle trouve sa source dans un combat idéologique plus profond qui touche au contrôle de l’information dans un avenir proche, contrôle que les gardiens actuels veulent préserver. »

    John Pilger

    http://www.johnpilger.com/articles/the-getting-of-assange-an...

  • http://www.legrandsoir.info/affaire-wikileaks-assange.html

    ❝20 août 2012
    Affaire Wikileaks / Assange

    COMAGUER

    Julien Assange, citoyen australien créateur de Wikileaks, est poursuivi par la justice suédoise. Il a en effet été accusé par deux citoyennes suédoises d’avoir eu avec elles des rapports sexuels non protégés et la justice suédoise veut l’interroger à ce sujet avant d’éventuellement l’inculper. Mais il redoute de se rendre en Suède pour subir ces interrogatoires car il craint que la Suède ne le livre aux Etats-Unis (il y a des précédents) où il serait là poursuivi pour trahison en raisons de la divulgation de nombreuses dépêches diplomatiques qu’il a piraté sur les sites officiels du Département d’Etat. Il risquerait alors la peine de mort.

    Après un long séjour au Royaume Uni, il a senti le filet se resserrer autour de lui et a trouvé refuge à l’ambassade d’Equateur à Londres le 19 Juin 2012.

    Pour répondre à une demande d’extradition de la Suède, le gouvernement britannique a annoncé officiellement qu’il était prêt à investir les locaux de cette ambassade pour se saisir de lui.

    Cette annonce est une provocation honteuse puisqu’elle veut dire que Cameron, prétextant qu’il ne peut qu’honorer une demande d’extradition émanant d’un pays ami, est prêt à violer délibérément la Convention de Vienne sur l’immunité diplomatique qui interdit à l’Etat hôte de pénétrer dans les locaux des ambassades étrangères.

    La Convention de Vienne est l’accord international le plus signé qui existe. Elle n’a jamais été violée même aux pires moments de la guerre froide.

    Le 16 Aout le gouvernement équatorien a accordé l’asile politique à Julien Assange. Il l’a fait après avoir d’abord proposé à la justice suédoise de venir interroger Julien Assange dans les locaux de l’ambassade, proposition refusée, après avoir ensuite demandé au gouvernement suédois de ne pas extrader Julien Assange aux Etats-Unis s’il se rendait en Suède pour les interrogatoires , pas de réponse.

    Pour donner une idée du niveau d’hystérie atteint aux Etats-Unis contre Julien Assange , notons par exemple que Sarah Palin, l’ex-candidate à la Vice Présidence en 2008 appelle l’armée des Etats-Unis à donner l’assaut à l’ambassade d’Equateur à Londres.

    Mais pour se rendre en Equateur, Julien Assange doit sortir de l’ambassade pour rejoindre un aéroport. Sera-t-il kidnappé pendant le trajet, ce qui est contraire à tous les usages diplomatiques ? Le doute n’est guère permis puisque le gouvernement britannique a réagi à la décision équatorienne en annonçant qu’il ne laisserait pas Julien Assange quitter le sol du Royaume Uni.

    Quand il s’est opposé à l’extradition de Pinochet dont les crimes étaient avérés et sans commune mesure avec celui dont est simplement soupçonné Julien Assange en Suède sur la base de la plainte d’une citoyenne suédoise d’origine cubaine connue pour ses liens avec les organisations anticastristes la Grande Bretagne a fait peu de cas des demandes d’extradition du dictateur qui lui étaient adressées : deux poids deux mesures : d’un côté un dictateur fasciste installé par un coup d’état des Etats-Unis, de l’autre un simple citoyen qui leur déplait ! Dans les deux cas une marionnette qui exécute : la Grande-Bretagne.
    Le masque olympique de fraternité et de consensus arboré par gouvernement du Royaume Uni jusqu’au 10 Aout est tombé brutalement et découvre la figure grimaçante et obscène de l’impérialisme le plus ringard.

    En prenant ces positions et en se mettant au ban de la communauté des Etats, Cameron vient de perdre toute crédibilité dans une affaire d’une toute autre importance pour son pays, il vient tout simplement de perdre les Malouines.

    En effet l’Equateur qui a longuement muri sa position et qui défend Julien Assange au nom de la liberté d’expression est en train de mobiliser derrière lui la plupart des gouvernements d’Amérique Latine à commencer par ceux de l’ALBA (Cuba, Bolivie, Nicaragua , Venezuela, Dominique ,Barbade, Antigua) puis tous ceux de l’UNASUR et se prépare à saisir l’Organisation des Etats américains et le Conseil de Sécurité de l’ONU. Il s’agit donc d’un véritable lever de boucliers de l’Amérique Latine face au refus du gouvernement britannique de laisser Julien Assange bénéficier du droit d’asile politique qui vient de lui être reconnu par un pays souverain.

    Or cette énorme gaffe diplomatique, digne d’un impérialisme vieillissant incapable de ne pas répéter les gestes de brute dont sa jeunesse a été si coutumière, gaffe dénoncée par plusieurs anciens diplomates britanniques de haut rang, intervient au moment où l’Argentine vient de déposer entre les mains de l’Office des Nations Unies compétent un dossier visant à obtenir la reconnaissance internationale de l’appartenance des Malouines aux eux territoriales argentines en vertu du principe de l’extension du plateau continental reconnu par la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer.

    Voici l’affaire Assange soudain devenue un signe mondialement visible du crépuscule de l’impérialisme anglo-saxon que son mépris du droit international va condamner à une réprobation quasi universelle.

    COMAGUER
    http://comaguer.over-blog.com

  • http://www.numerama.com/magazine/23443-depuis-son-balcon-assange-met-en-demeure-les-etats-unis.html

    Depuis son balcon, Assange met en demeure les Etats-Unis
    Guillaume Champeau - publié le Dimanche 19 Août 2012 à 16h12 -

    S’adressant à la foule nombreuse venue l’écouter, le fondateur de Wikileaks Julian Assange a pris un ton déterminé, dimanche après-midi, depuis le balcon de l’ambassade d’Equateur où il a obtenu le statut d’exilé diplomatique. Ferme, Assange a voulu défendre son action et surtout enjoindre les Etats-Unis de garantir l’immunité pour Wikileaks et ses sources d’information.

    Confiné dans l’enceinte de l’ambassade de l’Equateur à Londres, Julian Assange s’est adressé à la foule dimanche après-midi, devant un balcon protégé par le statut diplomatique de l’ambassade. « Je suis ici parce que je ne peux pas être plus près de vous », a-t-il commencé, avant de remercier tour à tour ses soutiens, le président équatorien Rafael Correa et son gouvernement , le peuple équatorien, et les pays d’Amérique Latine qui ont décidé de provoquer une réunion d’urgence de l’Organisation des Etats américains pour élaborer une réponse commune aux menaces britanniques, vendredi à Washington (contre l’avis des USA et du Canada).

    « Nous allons être de nouveau réunis bientôt », a-t-il aussi promis à sa famille, dont les enfants « ont été privés du droit d’être avec leur père ».

    Sans un mot sur les accusations de délits sexuels pour lesquelles il doit être extradé en Suède, mais peut-être sous forme de négociations implicites, Julian Assange a alors mis en demeure les Etats-Unis de choisir son camp. « Nous devons saisir cet instant pour définir le choix qui se présente au gouvernement des Etats-Unis d’Amérique. Va-t-il réaffirmer les valeurs sur lesquels il s’est fondé, et les retrouver ? Ou va-il sauter dans le précipice, nous entraînant tous dans un monde dangereux et oppressant, dans lequel les journalistes gardent le silence sous la crainte des procès, et dans lequel les citoyens chuchotent dans l’ombre ? »

    « Je demande au Président Obama de faire la chose juste. Les Etats-Unis doivent renoncer à la chasse aux sorcières contre Wikileaks ».

    Il demande aux Etats-Unis de garantir l’immunité contre tous les membres de Wikileaks et ses soutiens. Ils « doivent s’engager devant le monde entier à ne pas poursuivre des journalistes pour avoir fait la lumière sur les crimes secrets des puissants (...). La guerre de l’administration américaine contre les lanceurs d’alerte doit s’arrêter ».

    Très offensif, voulant montrer qu’il n’a rien perdu de sa détermination, Julian Assange demande aux Etats-Unis de libérer Bradley Manning, le soldat accusé par l’armée d’américaine d’avoir communiqué à Wikileaks une série de documents, dont une vidéo montrant des civils tués par erreur à Badgad, depuis un hélicoptère. « Si Bradley Manning a réellement fait ce dont on l’accuse, c’est un héros, un exemple pour nous tous ».

    « Bradley Manning doit être libéré », enjoint-il, rappelant que le soldat a déjà passé 815 jours en prison sans avoir eu encore la possibilité de présenter sa défense devant un tribunal.

    Enfin, Julian Assange rappelle les condamnations récentes de l’activiste Nabeel Rajab à Barhein, et des Pussy Riots en Russie.

    « Il y a une unité dans la répression. Il doit y avoir une unité et une détermination absolue dans la réponse », a-t-il conclu.

  • http://www.legrandsoir.info/agitprop-occidentale-sur-la-syrie-un-art-ou-rien-n-est-laisse-au-hasar

    Agitprop occidentale sur la Syrie, un art où rien n’est laissé au hasard
    Bahar Kimyongur

    Il faut le reconnaître : en affaires intérieures comme en géopolitique, nos médias, nos intellectuels et nos stratèges mainstream manient à merveille l’art pour ne pas dire l’arme de la rhétorique inversée. A vouloir en découdre à tous prix avec le gouvernement de Damas d’une part et purger l’espace public des voix critiques et dissidentes sur le conflit syrien d’autre part, ils n’ont pas peur de verser dans l’idéologie, la propagande et le militantisme dignes des troupes de théâtre soviétiques d’agitprop. On trouvera bien sous leur plume une touche autocritique de ci de là pour se donner des airs pluralistes et libertaires. Mais consciemment ou pas, ils nous resservent la vieille soupe habituelle dans leur gamelle de soldats du système. Coup de projo sur la guerre des mots menée par nos « experts » embedded en Syrie. Sans blindé et sans camouflage.

    […]

  • Wikileaks : l’ambassade équatorienne menacée par la police britannique
    http://www.numerama.com/magazine/23420-wikileaks-l-ambassade-equatorienne-menacee-par-la-police-britannique

    Ce jeudi matin se déroule une opération policière aux abords de l’ambassade de l’Equateur à Londres. Si rien n’est encore sûr, les autorités britanniques pourraient avoir mis en oeuvre leurs menaces d’entrer à l’intérieur de l’ambassade pour y récupérer Julian Assange, en violation totale des traités internationaux. L’état sud-américain avait déjà prévenu hier de rétorsions diplomatiques en cas d’exécution des menaces.

    Mise à jour : lire également nos explications sur les conditions juridiques de l’intervention de la police britannique :

    http://www.numerama.com/magazine/23423-julian-assange-et-l-ambassade-d-equateur-menaces-ce-que-dit-la-loi.h

    L’an dernier, l’Equateur avait publiquement proposé à Julian Assange de lui offrir l’asile politique, ce que le fondateur de Wikileaks a fini par demander officiellement il y a quelques semaines. Pour éviter d’être condamné pour une sombre affaire de relation sexuelle non protégée dont il est accusé, Assange s’est réfugié dans l’ambassade de l’Equateur à Londres, et y réside désormais 24 heures sur 24.

    Ce jeudi, le petit pays sud-américain doit annoncer s’il accepte ou non la demande de Julian Assange. Mais au cas où la réponse serait positive, Londres ne veut pas laisser Assange se réfugier dans un pays où il bénéficiera d’une immunité de fait, et exerce une pression inédite sur l’Equateur.

    Mercredi en conférence de presse, le ministre équatorien des affaires étrangères Ricardo Patino a accusé les autorités de Grande-Bretagne de le menacer de pénétrer dans l’ambassade de l’Equateur à Londres, pour venir récupérer Julian Assange. Une telle intervention est formellement prohibée par les conventions internationales qui garantissent aux Etats la souveraineté la plus totale à l’intérieur de leurs ambassades

    Pour Ricardo Patino, une intervention serait « inacceptable, à la fois du point de vue politique et juridique », et serait perçue par l’Equateur comme un acte « inamical, hostile et intolérable ». Il rappelle que la Convention de Vienne et la Charte des Nations Unies « prohibent expressément tout usage de la force et de la menace par un état ». Il a prévenu que le gouvernement équatorien allait demander une réunion des ministres des affaires de l’Union des Nations Sud-Américaines (UNASUR), ainsi qu’une réunion extra-ordinaire de l’Organsation des Etats Américains (OEA).

    « Nous ne sommes pas une colonie Britannique », a tenu a rappelé Ricardo Patino. « Le temps des colonies c’est fini ».

    Dans un communiqué officiel publié sur le site de l’ambassade, un porte-parole de l’Equateur se dit « profondément choqué ». « Plutôt que de menace de violence l’Ambassade Equatorienne, le Gouvernement Britannique devrait utiliser son énergie à trouver une résolution pacifique à cette situation, ce que nous cherchons à obtenir », conclut le communiqué sud-américain.

    Ce jeudi, Wikileaks affirme sur Twitter que « la police britannique est sans aucun doute à l’intérieur de l’ambassade de l’Equateur ». Il semble qu’effectivement, la police londonienne s’est bien rendue à l’ambassade jeudi, mais il n’est pas encore certain qu’elle soit bien entrée à l’intérieur des murs, en violation du droit international. Les bâtiments abritent également des appartements privés.

    A suivre.

  • Demande d’asile pour Assange : l’Equateur va faire connaître sa décision

    http://www.leparisien.fr/flash-actualite-monde/demande-d-asile-pour-assange-l-equateur-va-faire-connaitre-sa-decision-15

    L’Equateur annoncera jeudi à 12h00 GMT sa décision concernant la demande d’asile politique faite par le fondateur de Wikileaks Julian Assange, a déclaré mercredi le ministre équatorien des Affaires étrangères, Ricardo Patino, lors d’une conférence de presse au ministère à Quito.
    L’Equateur « a pris une décision » dans le cas de Julian Assange « et l’annoncera demain (jeudi) à 07h00 du matin (12h00 GMT) dans ce même endroit », a indiqué M.
    Patino.
    Le ministre a estimé que l’ambassade d’Equateur à Londres, où M. Assange est réfugié depuis le 19 juin, pourrait être prise d’assaut si l’Australien n’est pas remis aux Britanniques en vue de son extradition vers la Suède, où la justice veut le juger pour viol et agression sexuelle.
    « Ils pourraient prendre d’assaut notre ambassade si l’Equateur ne livre pas Julian Assange », a déclaré M. Patino.
    Selon le chef de la diplomatie équatorienne, « la position qu’a adoptée le gouvernement de Grande-Bretagne est inadmissible, tant du point de vue politique que du point de vue juridique ».
    « Une entrée non autorisée dans l’ambassade d’Equateur serait une violation flagrante de la Convention de Genève » sur les missions diplomatique, a déclaré M. Patino.
    Avant sa conférence de presse, M. Patino a eu une réunion avec le président équatorien Rafael Correa, au cours de laquelle il a remis un rapport sur la demande d’asile politique du fondateur de Wikileaks.
    La justice britannique a donné son feu vert à l’extradition de M. Assange vers la Suède.
    Le Foreign Office a répété mercredi que la Grande-Bretagne était « déterminée » à extrader Julian Assange vers la Suède.