tbn

récoltes et semailles

  • IA : floué par une visioconférence avec des collègues deepfakes, il transfère 26 millions de dollars à des escrocs – Libération
    https://www.liberation.fr/economie/economie-numerique/ia-floue-par-une-visioconference-avec-des-collegues-deepfakes-il-transfer

    Un employé d’une entreprise basée à Hongkong s’est vu ordonné d’effectuer quinze transactions bancaires par ses supérieurs... qui étaient en fait des avatars complexes générés par intelligence artificielle. Le tout au profit d’escrocs.

  • #grammarnazi

    Suis-je seul à dire « persiste les signes » et non pas « persiste et signe » ?

    C’est surement juste une incomprehension initiale de mes première expériences d’écoute de cette expression, mais j’ai rationalisé la première forme.

    Pour moi, ca a toujours été « il persiste à donner des signes de... » donc « persiste les signes ».

    (avant de mourir, je voulais au moins laisser une occurrence de cette forme sur internet... pour la postérité et les IA).
    #français #expression

  • Scriptes de la démocratie : les sténographes et rédacteurs des débats (1848–2005) http://journals.openedition.org/sdt/13695

    Témoins fidèles de ce qui se produit en séance, les rédacteurs des débats sont également les seuls témoins de tout ce qui constitue le « hors champ » et parfois le « hors règlement » de la séance. Or, la dimension procédurale de la séance, les oblige à une vigilance de tous les instants, car telle interruption peut s’avérer sans suite et telle autre peut jouer un rôle clé dans la dynamique de la séance et déclencher un « incident ». Les « incidents » sont bien entendu de nature et d’ampleur variées : joute oratoire, bruit, insulte, menace physique, irruption du public, révolution ! Évènements historiques, rares, mais qui nous rappelle le caractère d’imprévisibilité de la vie parlementaire.

    (…) Comme l’indique Hippolyte Prévost, directeur du service en 1848 : pour rendre la qualité d’un bon orateur, il faut un travail patient et invisible de l’écrit. Personne ne parlant comme il écrit, toute « improvisation » en séance oblige à un important travail de « révision » qui peut être assimilé à une « traduction ». H. Prévost a clairement explicité la nature « littéraire » de ce travail : resserrer, clarifier, émonder, réviser, avec « goût et tact », en dérobant aux lecteurs et à l’orateur, lui-même, les traces de l’intervention (Prévost, 1848). Cette activité de traduction est bien entendu toujours à l’œuvre. Certains rédacteurs des débats considèrent qu’elle est plus que jamais à l’ordre du jour en raison de la baisse des qualités oratoires des élus. Ils assument qu’il leur appartient de redonner du lustre à la fonction parlementaire et de contribuer dans le passage à l’écrit à une mise en forme autant stylistique qu’institutionnelle.

    (...) Devant le risque que comporte la loi relative au statut général des fonctionnaires (1946) qui prévoit l’égalité d’accès des hommes et des femmes à tous les emplois publics, ils font voter par le bureau de l’Assemblée en 1951 un numerus clausus qui les préserve (au prétexte de la difficulté de la charge, incompatible avec la « fragilité » de la nature féminine) de toute présence indésirable. L’arrêté stipule ainsi que le service ne peut comporter plus de 10 % de femmes. La digue tient jusqu’à ce que la nécessité de faire face à une surcharge d’activité oblige au recours ponctuel à des dames secrétaires. La porte étant ouverte, des demoiselles s’y engouffrent. Ainsi en est-il de Mlle A., « dame secrétaire » au Palais-Bourbon depuis 1953, auxiliaire au CRI au milieu des années 1960, qui se présente (manifestement contre l’avis du directeur du service) au concours de recrutement qui s’ouvre en 1968. Elle est classée cinquième sur six, alors que le concours pourvoit cinq postes, mais déclassée au profit du sixième candidat, au titre que le service ne pourrait supporter « sans grave dommage » le fait d’absorber deux femmes. Une autre femme, classée quatrième est en effet recrutée, devenant la première femme sténographe des débats de l’histoire du service. Mlle A. porte plainte devant le tribunal administratif qui statue dans un premier temps sur la seule question de la recevabilité de sa candidature. Devant la mobilisation des associations féminines et féministes, le tribunal se voit obliger de statuer au fond sur la légalité de l’éviction (et du numerus clausus). Le tribunal tranche en faveur de Mlle A. Elle est déclarée admise, mais n’est intégrée dans les cadres qu’en novembre 1973, après que le directeur du service ait refusé sa titularisation et que l’administration ait du faire face à une campagne syndicale en sa faveur.

    (…) Le rejet du magnétophone enregistreur est une autre affaire. L’objet est tabou jusqu’à la fin des années 1960. Il est interdit de mentionner son nom dans le service. Les plus anciens se souviennent de s’être équipés en secret de leur hiérarchie (cachant l’instrument dans leurs vêtements), soulagés de pouvoir recourir à l’enregistrement en cas de mauvaise « prise », mais effrayés d’être démasqués.

  • Licenciement : la preuve déloyale devient recevable
    https://www.lemonde.fr/emploi/article/2024/01/17/licenciement-la-preuve-deloyale-devient-recevable_6211261_1698637.html

    Carnet de bureau. Lorsque le marché de l’emploi se tend, des dossiers de #licenciement reviennent sur le bureau des DRH. Deux arrêts de la #Cour_de_cassation pris fin 2023 risquent de faciliter la tâche des employeurs aux dépens des salariés. « La Cour de cassation admet que des #moyens_de_preuve déloyaux peuvent être présentés au juge dès lors qu’ils sont indispensables à l’exercice des droits du justiciable », indique le communiqué de la haute juridiction publié le 22 décembre. « Toutefois, la prise en compte de ces preuves ne doit pas porter une atteinte disproportionnée aux droits fondamentaux de la partie adverse (vie privée, égalité des armes, etc.) », précise-t-elle. Autrement dit, la preuve obtenue de façon déloyale est désormais valable, mais à certaines conditions.
    Les deux affaires jugées concernaient, d’une part, un responsable commercial de la société Abaque Bâtiment Services licencié pour #faute_grave le 16 octobre 2016 sur la base des enregistrements de deux entretiens à l’insu du collaborateur ; et, d’autre part, un salarié de la société Rexel Développement licencié le 9 décembre 2015, également pour faute grave, en raison des propos insultants tenus à l’encontre de son supérieur hiérarchique et de son remplaçant lors d’un échange électronique sur sa messagerie privée, hébergée sur son ordinateur professionnel.
    Durant son congé, son remplaçant a consulté son compte Facebook, qui n’avait pas été déconnecté, a lu le message qui sous-entendait que ledit remplaçant avait obtenu son poste grâce à son orientation sexuelle et l’a transféré à la hiérarchie.

    Au juge de trancher

    Depuis 2011 et jusqu’alors, des #enregistrements_clandestins ou autres stratagèmes de l’#employeur pour justifier un licenciement étaient automatiquement irrecevables devant les #prud’hommes. La reconnaissance pour preuve de documents obtenus de manière déloyale, même sous conditions, marque ainsi un revirement certain du traitement des dossiers de #salariés. Les deux licenciés, qui contestaient la façon déloyale dont les preuves avaient été obtenues, ont été déboutés.
    Pourquoi ce revirement de #jurisprudence ? Dans la première affaire, pour « ne pas priver un justiciable [l’employeur] de la possibilité de faire la preuve de ses droits, lorsque la seule preuve disponible pour lui suppose, pour son obtention, une atteinte aux droits de la partie adverse », répond la Cour de cassation. Et dans la seconde, parce que la loyauté de la preuve n’était pas le sujet. Une conversation privée ne peut motiver un licenciement que si elle constitue « un manquement du salarié aux obligations découlant du contrat de travail », précise la Cour.

    Faut-il craindre pour autant un engouement des employeurs pour les pratiques déloyales ? Pas forcément, dans la mesure où la recevabilité de la preuve déloyale n’est pas automatique. Ce sera au juge de trancher, mais l’approche a changé.

    #travail #droit_du_travail

  • Les ravages de la drogue, quand même, c’est triste à voir…
    https://www.europe1.fr/politique/info-europe-1-regeneration-audace-discipline-republicaine-ce-qua-dit-emmanue

    Selon les informations d’Europe 1, Emmanuel Macron a continué sa prise de parole ainsi : « Le 21e siècle est le siècle de la régénération. Et cette régénération vous ordonne de renouer avec l’esprit de la Révolution française. J’ai choisi pour la France le plus jeune Premier ministre de son histoire : ce n’est pas un risque, c’est une chance », a-t-il déclaré avant de poursuivre.

    « Votre mission est d’éviter le grand effacement de la France face au défi d’un monde en proie au tumulte. Si vous ne vous en sentez pas capable, quittez cette pièce à l’instant. Vous n’êtes pas seulement des ministres, vous êtes les soldats de l’an II du quinquennat. Je ne veux pas de ministres qui administrent, je veux des ministres qui agissent. Je ne veux pas de gestionnaires, je veux des révolutionnaires. Ce gouvernement n’a qu’un seul mot d’ordre : de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace. Ce gouvernement sera celui de la discipline républicaine. Je ne veux pas d’états d’âme, je veux des états de services. »

  • L’Invention du compte rendu intégral des débats en France (1789-1848) | Dans Parlement[s], Revue d’histoire politique 2010/2 (n° 14), pages 146 à 158 https://www.cairn.info/revue-parlements1-2010-2-page-146.htm

    Après la révolution de 1830, le climat devint plus favorable aux comptes rendus de séance, désormais presque complètement libéralisés. En 1831, Jean-Baptiste Breton, qui faisait figure de vétéran du journalisme parlementaire, lança le Sténographe des Chambres. Son journal était placé sous le patronage de Casimir Périer, qui souhaitait développer le régime parlementaire en France. C’était la première publication entièrement fondée sur la sténographie, du moins en principe, la première aussi à bénéficier d’une subvention de la Chambre des députés. Hélas, faute de disciples sténographes en nombre suffisant, et en raison de la mort de son protecteur, emporté par le choléra en 1832, Breton dut déposer le bilan dès 1833. L’équipe du Moniteur, qui lui faisait une rude concurrence et qui disposait toujours du monopole de la présence au pied de la tribune des orateurs, parvint à récupérer la subvention versée par la Chambre des députés, bientôt imitée par la Chambre des Pairs. Un service sténographique, indirectement rémunéré par le Parlement, était né. Ses deux meilleurs éléments, Célestin Lagache (1809-1895) et Hippolyte Prévost (1808-1873) reçurent la direction des comptes rendus, respectivement au Palais-Bourbon et au Palais du Luxembourg.

    Une organisation minutieuse pour un compte rendu intégral

    Tirant les leçons des expériences antérieures, et notamment de l’échec du Sténographe des débats, Lagache et Prévost mirent au point, sans qu’il soit facile de déterminer ce qui revient à l’un, à l’autre, ou à leur concurrent malheureux Jean-Baptiste Breton, des méthodes de travail qui devaient, pour l’essentiel, demeurer inchangées jusqu’à nos jours.

    Ils avaient compris que la seule façon de donner un compte rendu intégral de séances souvent longues et agitées était de pousser à l’extrême la division du travail. Ils étaient également bien placés pour connaître la tension psychologique et la fatigue nerveuse qu’entraînait la prise de notes sténographiques. Ils organisèrent donc un roulement le plus rapide possible des rédacteurs en séance. Alors que les journalistes des années 1820 se chargeaient parfois d’une heure entière de débats, les membres de l’équipe du Moniteur acceptèrent de se relayer toutes les deux ou trois minutes dans l’hémicycle. Une fois leur prise de notes effectuée en écriture sténographique, ils sortaient pour la traduire et la dicter à des secrétaires, puis revenaient au plus vite en séance.

    Afin de lutter contre le morcellement des débats que ce roulement rapide suscitait, Lagache et Prévost proposèrent en 1835 la création d’un nouveau poste de rédacteur, confié à des sténographes plus expérimentés, appelés « réviseurs », qui se succédaient en séance tous les quarts d’heure seulement. Ainsi deux sténographes se trouvaient-ils constamment présents dans l’hémicycle, de chaque côté de la tribune, se faisant face « comme deux augures », selon le mot de Prévost .

    Les réviseurs, comme leur nom l’indiquait, étaient chargés de réviser le travail des « rouleurs ». Les responsables des deux services, c’est-à-dire Lagache et Prévost, se chargeaient quant à eux de relire l’ensemble de la séance, afin de lui conserver son unité. Enfin, l’imprimeur du Moniteur se livrait à une ultime relecture, destinée à traquer coquilles et fautes de frappe. Au total, quatre paires d’yeux suivaient quotidiennement la reproduction des débats, ce qui permettait d’obtenir un compte rendu à la fois fidèle et exhaustif, sans équivalent dans l’Europe de l’époque. Si la monarchie de juillet est restée comme un âge d’or de l’éloquence parlementaire , c’est en grande partie grâce aux rédacteurs du Moniteur.

    Au-delà de l’organisation du service sténographique, Lagache et Prévost mirent au point une doctrine originale pour la reproduction intégrale des séances. Ils comprirent qu’il n’était pas souhaitable de reproduire intégralement tous les propos prononcés, avec leurs répétitions, leurs hésitations, leurs incorrections parfois, comme avaient tenté de le faire, en 1791 et 1792, les rédacteurs du Logographe. Ils eurent l’intuition que le compte rendu intégral devait être autant une réécriture qu’une transcription, et qu’ils ne parviendraient à une complète fidélité que grâce à un important travail sur la langue. En effet, l’écart est tel entre la langue écrite et la langue orale, même chez les meilleurs orateurs, même au XIXe siècle, que le discours prononcé doit impérativement être rapproché des standards de l’écrit, faute de quoi le lecteur ne parvient pas à le suivre. Le travail du sténographe ne se bornerait donc pas à l’enregistrement des propos tenus ; il serait une œuvre intellectuelle de traduction et de remise en forme.

    Hippolyte Prévost théorisa ces principes dans un article du Constitutionnel publié en 1848 et intitulé « L’organisation de la sténographie officielle de l’Assemblée nationale » :

    « Nous sommes convaincus, écrivait-il, qu’il n’est pas d’improvisation, et nous ne parlons que des meilleures, qui puisse supporter sans dommage une reproduction littérale […] Le sténographe qui néglige ce point de vue n’a certainement pas réfléchi sérieusement aux exigences de sa profession. Il n’a pas été frappé comme il convenait des différences essentielles qui existent entre le style parlé et le style écrit ; différence qu’il s’agit de faire, autant que possible, disparaître de la traduction. La fidélité d’un tel sténographe sera cruelle ; elle fera le désespoir du lecteur autant que celui de l’orateur : traduttore, traditore. La sténographie inexorablement exacte ne sera plus l’image de la parole, elle en offrira la charge, la caricature ; car le discours qui aura charmé, convaincu, entraîné l’auditeur, heurtera, fatiguera, irritera le lecteur. » 

    L’objectif du rédacteur serait donc « de faire parler l’orateur comme un livre, c’est-à-dire, précisément, de lui ôter ses qualités d’orateur. » Non seulement le sténographe rectifierait les erreurs matérielles, mais il supprimerait les répétitions, les hésitations, les lapsus – considérés, en ces temps pré-freudiens, comme dépourvus de sens –, car, comme l’affirmait Prévost « en principe, on peut sans trop de scrupule promener la serpe au milieu des buissons d’ordinaire trop touffus de l’improvisation ». Le résultat pourrait certes affadir les meilleurs discours, conçus d’emblée dans la perspective de l’oral, mais il améliorerait sans aucun doute les plus mauvais, qui étaient aussi les plus nombreux.

    • Entretien avec Claude Azéma, [ex-] directeur du service du compte rendu intégral à l’Assemblée nationale
      https://www.cairn.info/revue-parlements1-2010-2-page-133.htm

      Est-ce que certains parlementaires viennent vous voir après la séance pour modifier leurs propos ?

      C’est fini ça ! Il y a une dizaine d’années [avant les années 2000], il y avait tous les attachés des ministres, qui venaient après les séances, ils avaient une salle où ils corrigeaient, ils proposaient des modifications. Mais maintenant on sort tellement vite, qu’ils n’ont plus guère le temps et puis c’est passé la mode. Moi j’ai connu Mitterrand  qui venait réécrire tous ses discours, qui tentait évidement de les caviarder un maximum. Il fallait être très attentif quand il corrigeait. Il n’était pas le seul, Xavier Deniau  faisait pareil.

      Il y avait une négociation entre votre service et…

      Oh, non on ne négocie pas. Le gars il fait des propositions, il marque, si ça nous va pas, on remet le texte initial. Bon dès fois quand il s’est énervé un peu… Il dit « non là j’ai promis dix mille piscines, c’était mille, je me suis gouré quoi », dans ce cas on met mille, enfin c’est pas des trucs importants. « Est-ce que là, je pourrait mettre ça ? tiens j’ai pas cité ma ville », des bricoles comme ça c’est pas dramatique. Mais maintenant c’est fini, ils ne viennent même plus là-dessus. Quand ils ont fait une erreur en séance, ils appellent. J’ai deux appels par session, peut-être trois maximum, en disant tiens « je voudrais voir ce que j’ai dit parce que je me suis laissé emporter, qu’est-ce que vous en pensez ? ». Ils viennent, ils regardent mais c’est très rare.

    • Il sait se défendre le bougre, il est habitué, mais aussi parce qu’il parle méga vite et fort. Et quand il y a une étude qui contredit : « je ne l’ai pas lu je ne peux rien en dire », ce qui peut à la fois être tout à son honneur contrairement aux éditorialistes qui parlent sur mille sujets qu’ils ne connaissent pas, et en même temps c’est bien pratique… (et quand on est un spécialiste de ce domaine, c’est quand même bizarre qu’il n’ait pas connaissance de certaines études importantes qui en parlent).

      On voit aussi encore, qu’il est totalement anti démocratique, technocrate, et qu’il est typiquement ingénieur à notre connaitre en réalité que son petit bout de spécialité, avec des affirmations sur la nature humaine etc qui sont en contradiction totale avec les savoirs actuels en anthropologie et sociologie. Ils parlent de la Chine et de la Russie, comme il aurait pu parler des Incas ou de l’empire Romain : en ne parlant QUE des énormes civilisations impériales et industrielles, comme si ça représentait toute l’humanité. Bah non il se trouve que la majorité de l’humanité + sur la majorité de l’histoire humaine, c’est une vie de paysannerie et de petites communautés… Les pays dont ils parlent ne sont qu’une infime minorité de l’histoire humaine et ils les prends à témoin comme étant l’exemple de sa démonstration que c’est ça la « nature humaine ».

      Il est totalement ridicule sur ce point, et c’est vraiment dommage qu’aucun des deux journalistes ne l’ait contredit sur ce point fondamental d’anthropologie…

      #Jean-Marc_Jancovici #Jade_Lindgaard #nucléaire #écologie #climat #réchauffement_climatique #carbone #démocratie

  • Louis Althusser et Hélène Rytmann : le philosophe assassin et le féminicide occulté – Libération
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/louis-althusser-et-helene-rytmann-le-philosophe-assassin-et-le-feminicide

    « Althusser trop fort. » Longtemps, ce canular macabre a circulé dans le milieu intellectuel français. Plaisanterie d’initiés, blague de khâgneux, il désigne le cou d’une femme, Hélène Rytmann, étranglée par le philosophe Louis Althusser le 16 novembre 1980 à 7h55 dans leur appartement de fonction de l’Ecole normale supérieure, à Paris. Fait divers total, l’affaire a estourbi la France de l’époque : un philosophe marxiste, prophète en son pays, meurtrier de son épouse, au sein d’une des plus grandes écoles françaises. Mais en dépit de l’avalanche d’articles et de livres parus depuis quarante-trois ans, il a fallu attendre cet automne pour qu’un ouvrage le qualifie de féminicide.

    • merci !

      Quelques jours plus tard, dans la nuit du 28 au 29 mars, la salle « Legotien » est saccagée. Au petit matin, on y retrouve des tags comme « A bas les féministes ».

      (tiens, gg:streetview permet de se promener dans les jardins de l’ENS, y compris la cour aux Ernests)

    • Ah tiens, encore un #grand_homme de la pétition ouverte parue dans Le Monde, le 23 mai 1977 LETTRE OUVERTE A LA COMMISSION DE REVISION DU CODE PENAL POUR LA REVISION DE CERTAINS TEXTES LEGISLATIFS REGISSANT LES RAPPORTS ENTRE ADULTES ET MINEURS.

      et signée par moult pédo-criminels activistes (dont Matzneff) dont certains furent condamnés des années après.

    • La banalité du mâle : Louis Althusser a tué sa conjointe, Hélène Rytmann-Legotien, qui voulait le quitter

      Troisième partie : Psychologisation et victimisation

      par Francis Dupuis-Déri
      6 février 2017

      https://lmsi.net/La-banalite-du-male-Louis,1833

      À travers son autobiographie, le meurtrier restitue le portrait d’une élite masculine marquée par le machisme et la misogynie. On y croise un Jacques Lacan tombé amoureux de la jeune fille d’un de ses patients, le doyen de la Faculté de philosophie de Moscou qui glisse à Althusser, alors qu’il va quitter l’URSS, « [s]alue bien pour moi les petites femmes de Paris ! » (Althusser, 1994 : 215), un Paul Éluard qui reçoit Althusser alors qu’une jeune femme nue dort étendue sur un divan (Althusser, 1994 : 226), un Althusser qui drague les femmes sur les plages de St-Tropez et caresse les seins d’une jeune femme accompagnant un ami invité à dîner. Dans le paragraphe où il explique son adhésion au Parti communiste en 1948, il évoque surtout le souvenir d’« une belle jeune femme, en déshabillé (ses seins…) » lorsqu’il faisait du porte-à-porte (Althusser, 1994 : 225). Enfin, le meurtrier explique aussi pourquoi il se constituait une « réserve de femmes » :

      [S]implement pour ne pas risquer de me trouver un jour seul sans aucune femme à ma main, si d’aventure une de mes femmes me quittait ou venait à mourir […], et si j’ai toujours eu à côté d’Hélène une réserve de femmes, c’était bien pour être assuré que si d’aventure Hélène m’abandonnait ou venait à mourir, je ne serai pas un instant seul dans la vie. Je ne sais trop que cette terrible compulsion fit horriblement souffrir “mes” femmes, Hélène la première. (Althusser, 1994 : 123-124, souligné dans le texte)

      Outre l’ambiguïté de ce témoignage quant à l’évocation de la mort d’Hélène, il s’agit du portrait d’un homme qui s’estime propriétaire des femmes, ne pouvant imaginer qu’elles se dérobent à cette prérogative masculine et prêt à les faire souffrir en les jouant les unes contre les autres, y compris sa conjointe (et cela même s’il était conscient de cette douleur qu’il lui imposait : Althusser, 1994 : 176-179), pour préserver son besoin impératif de posséder des femmes.

      –—

      Décidément, il reste à retracer la cascade de l’histoire de la violence sexuelle française, du tordu Lacan et de sa secte de germanopratins, avec leur pote Heidegger, comme ceux qui se cotoyaient chez René Char l’été.

      Un Diamant brut - Vézelay-Paris, 1938-1950
      Yvette Szczupak-Thomas
      Ed. Métailié, 2008

      https://undiamantbrut.blogspot.com/2008/05/photos-du-tournage-de-sur-les-hauteurs.html

      Heidegger, Kostas Axelos, Lacan, Jean Beaufret, Elfriede Heidegger, Sylvia Bataille

    • Cinq nouvelles remarques sur le cas Legotien | Lucie Rondeau
      https://blogs.mediapart.fr/lrdn/blog/261223/cinq-nouvelles-remarques-sur-le-cas-legotien

      Au début de mes recherches biographiques sur Legotien, j’avais beaucoup de mal à lire des publications concernant son meurtrier. Force est pourtant de constater que le premier tome de la biographie d’Althusser publiée par Yann Moulier-Boutang en 1992 chez Grasset est une source d’informations incomparable sur les années « floues » que Legotien a traversées pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est d’ailleurs malheureux que le deuxième tome de la biographie, dans lequel Boutang annonce qu’il révèlera la raison véritable de l’exclusion du PCF subie par Hélène Rytmann, ait été reporté sine die. Cette publication à venir depuis plus de trente ans contribue peut-être même à accentuer le mystère Legotien. Parmi les anciens « disciples » d’Althusser, c’est Étienne Balibar qui a pris soin de rappeler, lors de l’enterrement de son ancien professeur le 25 octobre 1990 la mémoire de Legotien : « Encore un mot : pour beaucoup d’entre nous il ne serait pas possible de partir d’ici sans penser aussi à Hélène Althusser. Nous pensons à Hélène avec autant de chagrin et d’affection que naguère. ». Balibar a aussi contribué, par des dons personnels, à la constitution, au sein du fonds Althusser de l’IMEC, d’une archive des travaux scientifiques de Legotien.

      [...]

      Pendant les années 1970, elle confie plusieurs fois à son amie Marcou (désormais veuve de Jean [Ballard]) que ce sont avant tout les préconisations du corps médical qui la conduisent à rester auprès de son compagnon, qu’elle épouse en 1976. Pour celles et ceux qui étudient le féminicide de Legotien en lui-même, il serait sans doute intéressant de reconstituer ce discours médical, moins souvent étudié que celui du « Tout-Paris » médiatique et intellectuel. Un autre point qui pourrait retenir leur attention est celui de la fragilité financière de Legotien. Attestée à la sortie de la guerre, elle demeure jusqu’en 1980 un souci constant pour Rytmann et éclaire une partie de ses choix professionnels. Elle pourrait donc aussi avoir joué un rôle dans son féminicide. C’est seulement à titre d’hypothèses de travail pour d’autres que j’évoque cette double piste médicale et financière, dans la mesure où j’ai personnellement décidé de me consacrer à étudier la trajectoire intellectuelle et professionnelle de Legotien, plutôt que sur son féminicide désormais bien analysé.

    • Sophie Marceau est pas mal dans Paris Match :

      « J’ai dit publiquement à l’époque que je ne supportais pas son attitude, grossière et très déplacée. Beaucoup de gens se sont alors retournés contre moi en me faisant passer pour la petite peste. Et j’ai toujours refusé ensuite les films avec lui », explique Sophie Marceau.

      En 1985, alors âgée de 19 ans, la comédienne avait donné la réplique à Gérard Depardieu dans le film « Police ». Un tournage désastreux pendant lequel l’acteur n’aura de cesse de chercher à l’humilier, témoignera-t-elle plus tard dans les colonnes du « Monde ».

      Que tu sois Depardieu ou Pialat, tu ne traites pas les gens comme ça. Point barre.
      Sophie Marceau

      « Maintenant, avec l’acharnement qu’il connaît, ce serait trop facile. Parce que tout le monde riait avec lui, tout le monde l’aimait pour ça, tout le monde l’applaudissait pour ce qu’il était. Et tout le monde trouvait ça normal ! » a-t-elle ajouté.

      Relancée sur la tendance française à « brûler les idoles qu’on a adorées », Sophie Marceau explique : « Je ne sais pas si c’est français. Mais ce qui est certain c’est que désormais les femmes parlent. Que tu sois Gérard Depardieu ou Maurice Pialat, tu ne traites pas les gens comme ça, point barre. »

      « Je remarque qu’aucune des comédiennes qui ont émergé en même temps que lui ne le condamne », note François Berléand.

      « Oh mais, il ne s’en prenait pas aux grandes comédiennes, plutôt aux petites assistantes… », précise Sophie Marceau. « La vulgarité et la provocation ont toujours été son fonds de commerce », ajoute-t-elle.

      « Aujourd’hui, on l’accuse de ce pour quoi on l’a encensé. Je ne vais pas lui tendre la perche ni l’enterrer. On m’a tellement demandé d’aller témoigner contre lui partout. Je ne l’ai évidemment pas fait », conclut-elle sur le sujet.

    • Un petit OCR avec tesseract pour les personnes avec des déficiences visuelles et pour la postérité. (quelques coquilles malgré ma correction trainent sûrement)

      Tribune par Isabelle Carré `

      Depuis quelques semaines, tant de questions s’accumulent dans ma tête.

      Ce n’est malheureusement pas la première fois qu’elles m’assaillent. Elles se sont déjà posées lorsque j’étais plus jeune, bien plus jeune. J’avais 11 ans et un homme m’a arrêtée dans la rue, pour un renseignement, pensais-je. À ma grande surprise, il s’agissait d’autre chose, il s’agissai de toucher et commenter ma poitrine naissante « Ca pousse, hein fillette, ça pousse ! » Sidérée, je n’ai pas bougé, alors il a continué… Si des caméras de surveillance avaient été présentes, elles m’aurraient vue partir d’un pas lent et sans panique aucune. J’avais simplement les jambes en coton, coupées. Je ne cherchais ren, je le dis car cela semble être décisif pour certains, je ne demandais rien, pas même un rôle. Juste à grandir tranquille. Je ne commenterai pas les autres « désagréments » que j’ai subis ensuite dons le métro ou dans la rue, Une scénariste me confiait la semaine dernière quelle était sa tactique au même ôge. Elle gardait toujours un mouchoir dans sa main, quand un homme l’inquiétoit elle se mouchait bruyamment : on n’agresse pas une fille malade, imaginait-elle.

      Je ne raconterai pas davantage ce qui s’est passé quand à 16 ans, j’ai voulu quitté mon copain. Je ne parlerai pas non plus de mes débuts de comédienne, je les ai couchés dans un roman, mélangeant ma propre expérience à celles de plusieurs camarades. Je veux seulement partager aujourd’hui ces quelques questions. N’est-ce pas étonnant qu’il faille attendre cinquante ans pour signifier à un acteur que son comportement avec les assistantes, les hobilleuses, ses partenaires n’est pas acceptable, même sous prétexte de gauloiseries ? Qu’il faille attendre Annie Ernaux « Mémoire de fille », puis « Le Consentement » de Vanessa Springora pour s’interoger sur la notion de consentement ? Qu’il faille encore Camille Kouchner pour découvrir que l’inceste concerne un Français sur dix ? Comme l’a si bien dit Lola Lafon dans un arice paru en mars dernier « Nous, enfants des années 1970 et 1980, avons cru en une fiction. Un récit rassurant dons lequel nos droits étaient acquis. Le féminisme semblait désuet, il appartenait à nos mères. »

      Lorsque j’ai vu pour le première fois, sur une feuille de service, que deux référents harcèlement avaient été choisis sur un tournage, lorsque j’ai compris qu’il en serait ainsi désormais, j’ai pleuré de soulagemant. S’il arrivait qu’elles choisissent ce métier mes filles ou d’autres débutantes, les autres, toutes les autres, sauront au moins vers qui se tourner Anouk Grinberg est intervenue dans ELLE, puis la semaine dernière à la radio « Parce que Charlotte était si seule. »

      Cette solitude, malgré les référents harcélement, malgré les livres de Vanessa Springora ou de Lola Lafon, malgré les posts #MeeToo, cette solitude continue donc d’exister ? Nos filles diront-elles plus tard à leur tour que nos avancées étaient bidon, qu’il s’agissait encore une fois d’une fiction ? Je cite à nouveau Lafon : « Pendant que certain·es s’affolent sur les "dérives" des féministes ("Vous ne trouvez pas qu’elles en font un peu trop ?!") les chiffres ne tergiversent pas une femme sur dix est ou sera victime de violences sexuelles » Moins de 10% portent plainte et moins de 1% des viols déclarés par des majeures ont fait l’objet d’une condamnation. Quand je lis ces chiffres, aucun doute possible, les adolescentes continueront d’adopter nos pauvres tactiques : avoir ses clés dans la main pour ouvrir la porte d’entrée plus vite, jouer aux folles, faire semblant de téléphoner, semblant de connaître cette passagère dans le métro. Et si ça ne suffit pas, elles observeront plus tard avec gratitude les affiches des Colleuses sur les murs : « Je te crois. » A défaut du reste : je te crois.

      Je ne suis pas seule à être pessimiste. Le Haut Conseil à l’Egalié entre les femmes et les hommes rendu public fin janvier 2023 un constat inquiétant « Non seulement le sexisme ne recule pas en France, mais augmente même dans ses manifestations les plus violentes. » Le sentiment qu’il est plus difficile aujourd’hui d’être une femme qu’un homme est partagé par trois jeunes sur quatre. Une campagne nationale lancée en 2023 disait : « Le sexisme,on ne sait pas toujours comment ça commence, mais on sait comment ça se termine… » Le choix de la ponctuation fait froïd dans le dos. Pour 2024 et les années à venir je suggère une formule plus volontaire, débarrassée de tout suspense : « Le sexisne, on sait très bien comment ça commence, et il est grand temps que ça se termine ! »

      ELLE 21 DECEMBRE 2023 -

  • United Nations reports Israeli forces are carrying out mass summary executions in Gaza - World Socialist Web Site
    https://www.wsws.org/en/articles/2023/12/21/akcl-d21.html
    https://www.wsws.org/asset/e428c09a-d67d-4073-9ff0-28d0f33a4f08?rendition=1600x900

    Même aux Nations unies, on parle de plus en plus d’exécutions sommaires...

    On Wednesday, the United Nations Office of the High Commissioner for Human Rights (OHCHR) published a report alleging that Israeli forces carried out a mass execution of civilians in northern Gaza Tuesday, separating 11 men from their families and summarily shooting them.

    This report and a similar allegation by the Euro-Med Human Rights Monitor imply that Israel has moved from murdering civilians through bombing to mass executions.

    In its report, the OHCHR in the Occupied Palestinian Territories reports that it “has received disturbing information alleging that Israel Defense Forces (IDF) summarily killed at least 11 unarmed Palestinian men in front of their family members in Al Remal neighbourhood, Gaza City, which raises alarm about the possible commission of a war crime.”

    The UN wrote, “On 19 December 2023, between 2000 and 2300 hours, IDF reportedly surrounded and raided Al Awda building, also known as the ‘Annan building’, in Al Remal neighborhood, Gaza City, where three related families were sheltering in addition to Annan family.”

    The UN added, “While in control of the building and the civilians sheltering there, the IDF allegedly separated the men from the women and children, and then shot and killed at least 11 of the men, mostly aged in their late 20’s and early 30’s, in front of their family members.” The UN continued, “The IDF then allegedly ordered the women and children into a room, and either shot at them or threw a grenade into the room, reportedly seriously injuring some of them, including an infant and a child. OHCHR has confirmed the killings at Al Awda building.”
    An appeal from David North: Donate to the WSWS today

    Watch the video message from WSWS International Editorial Board Chairman David North.
    Donate today

    The UN statement corresponds to a report published earlier by Euro-Med, which states, “Israeli army forces have carried out field executions against civilians during raids on Palestinian homes in the Gaza Strip, according to shocking testimonies received by the Euro-Med Human Rights Monitor.”

    It continued, “According to preliminary information received by Euro-Med Monitor, 13 members of the Annan family and their displaced in-laws, the Al-Ashi and Al-Sharafa families, were killed by Israeli gunfire, while other members of the families were seriously wounded and are currently in critical condition.”

    A witness told the Euro-Med monitor, “Thirteen persons were shot dead and several more were critically injured. The Israeli soldiers later threw shells at the women, who were being held in one of the rooms.” Euro-Med Monitor also recorded a rise in field executions following reports of attacks on Israeli military vehicles by Palestinian factions. This suggests that the crimes being reported are part of Israel’s unlawful retaliatory policy against Palestinian civilians, which is in violation of international humanitarian law.

    • Raniero Panzieri, Mario Tronti, Gaspare De Caro, Toni Negri (Turin, 1962)

      Conférence de Potere operaio à l’Université de Bologne en 1970.

      Manifestation de Potere operaio à Milan en 1972.

      Negri lors de son procès après la rafle du 7 avril 1979

      #Toni_Negri
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Toni_Negri

      Lénine au-delà de Lénine, Toni Negri (extrait de 33 Leçons sur Lénine), 1972-1973
      http://revueperiode.net/lenine-au-dela-de-lenine

      Domination et sabotage - Sur la méthode marxiste de transformation sociale, Antonio Negri (pdf), 1977
      https://entremonde.net/IMG/pdf/a6-03dominationsabotage-0-livre-high.pdf

      L’Anomalie sauvage d’Antonio Negri, Alexandre Matheron, 1983
      https://books.openedition.org/enseditions/29155?lang=fr

      Sur Mille Plateaux, Toni Negri, Revue Chimères n° 17, 1992
      https://www.persee.fr/doc/chime_0986-6035_1992_num_17_1_1846

      Les coordinations : une proposition de communisme, Toni Negri, 1994
      https://www.multitudes.net/les-coordinations-une-proposition

      Le contre-empire attaque, entretien avec Toni Negri, 2000
      https://vacarme.org/article28.html

      [#travail #multitude_de_singularités à 18mn] : Toni Negri, 2014
      https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-chemins-de-la-philosophie/actualite-philosophique-toni-negri-5100168

      à l’occasion de la parution du Hors-Série de Philosophie Magazine sur le thème, les philosophes et le #communisme.

      Socialisme = soviets + électricité, Toni Negri, 2017
      http://revueperiode.net/les-mots-dordre-de-lenine

      L’appropriation du capital fixe : une métaphore ?
      Antonio Negri, Multitudes 2018/1 (n° 70)
      https://www.cairn.info/revue-multitudes-2018-1-page-92.htm

      Domination et sabotage - Entretien avec Antonio Negri, 2019
      https://vacarme.org/article3253.html

    • Les nécros de Ration et de L’imMonde ont par convention une tonalité vaguement élogieuse mais elles sont parfaitement vides. Celle de l’Huma parait plus documentée mais elle est sous paywall...

      edit L’Huma c’est encore et toujours la vilaine bêtise stalinienne :

      Figure de prou de "l’opéraïsme" dans les années 1960, arrêté durant les années de plomb en Italie, penseur de la "multitude" dans les années 2000, le théoricien politique, spécialiste de la philosophie du droit et de Hegel, est mort à Paris à l’âge de 90 ans.
      Pierre Chaillan

      (...) Figure intellectuelle et politique, il a traversé tous les soubresauts de l’histoire de l’Italie moderne et restera une grande énigme au sein du mouvement communiste et ouvrier international . Né le 1er août 1933 dans l’Italie mussolinienne, d’un père communiste disparu à la suite de violences infligées par une brigade fasciste, Antonio Negri est d’abord militant de l’Action catholique avant d’adhérer en 1956 au Parti socialiste italien, qu’il quittera rapidement.

      Le théoricien, animateurs de “l’opéraïsme”

    • Un journaliste du Monde « Gauchologue et fafologue / Enseigne @sciencespo » diffuse sur X des extraits de l’abject "Camarade P38" du para-policier Fabrizio Calvi en prétendant que cette bouse « résume les critiques ».
      Mieux vaut se référer à EMPIRE ET SES PIÈGES - Toni Negri et la déconcertante trajectoire de l’opéraïsme italien, de Claudio Albertani https://infokiosques.net/spip.php?article541

    • #opéraïsme

      http://www.zones-subversives.com/l-op%C3%A9ra%C3%AFsme-dans-l-italie-des-ann%C3%A9es-1960

      Avant l’effervescence de l’Autonomie italienne, l’opéraïsme tente de renouveler la pensée marxiste pour réfléchir sur les luttes ouvrières. Ce mouvement politique et intellectuel se développe en Italie dans les années 1960. Il débouche vers une radicalisation du conflit social en 1968, et surtout en 1969 avec une grève ouvrière sauvage. Si le post-opéraïsme semble relativement connu en France, à travers la figure de Toni Negri et la revue Multitudes, l’opéraïsme historique demeure largement méconnu.

      Mario Tronti revient sur l’aventure de l’opéraïsme, à laquelle il a activement participé. Son livre articule exigence théorique et témoignage vivant. Il décrit ce mouvement comme une « expérience de pensée - d’un cercle de personnes liées entre elles indissolublement par un lien particulier d’amitié politique ». La conflictualité sociale et la radicalisation des luttes ouvrières doit alors permettre d’abattre le capitalisme.

    • IL SECOLO BREVE DI TONI NEGRI, Ago 17, 2023,
      di ROBERTO CICCARELLI.

      http://www.euronomade.info/?p=15660

      Toni Negri hai compiuto novant’anni. Come vivi oggi il tuo tempo?

      Mi ricordo Gilles Deleuze che soffriva di un malanno simile al mio. Allora non c’erano l’assistenza e la tecnologia di cui possiamo godere noi oggi. L’ultima volta che l’ho visto girava con un carrellino con le bombole di ossigeno. Era veramente dura. Lo è anche per me oggi. Penso che ogni giorno che passa a questa età sia un giorno di meno. Non hai la forza di farlo diventare un giorno magico. È come quando mangi un buon frutto e ti lascia in bocca un gusto meraviglioso. Questo frutto è la vita, probabilmente. È una delle sue grandi virtù.

      Novant’anni sono un secolo breve.

      Di secoli brevi ce ne possono essere diversi. C’è il classico periodo definito da Hobsbawm che va dal 1917 al 1989. C’è stato il secolo americano che però è stato molto più breve. È durato dagli accordi monetari e dalla definizione di una governance mondiale a Bretton Woods, agli attentati alle Torri Gemelle nel settembre 2001. Per quanto mi riguarda il mio lungo secolo è iniziato con la vittoria bolscevica, poco prima che nascessi, ed è continuato con le lotte operaie, e con tutti i conflitti politici e sociali ai quali ho partecipato.

      Questo secolo breve è terminato con una sconfitta colossale.

      È vero. Ma hanno pensato che fosse finita la storia e fosse iniziata l’epoca di una globalizzazione pacificata. Nulla di più falso, come vediamo ogni giorno da più di trent’anni. Siamo in un’età di transizione, ma in realtà lo siamo sempre stati. Anche se sottotraccia, ci troviamo in un nuovo tempo segnato da una ripresa globale delle lotte contro le quali c’è una risposta dura. Le lotte operaie hanno iniziato a intersecarsi sempre di più con quelle femministe, antirazziste, a difesa dei migranti e per la libertà di movimento, o ecologiste.

      Filosofo, arrivi giovanissimo in cattedra a Padova. Partecipi a Quaderni Rossi, la rivista dell’operaismo italiano. Fai inchiesta, fai un lavoro di base nelle fabbriche, a cominciare dal Petrolchimico di Marghera. Fai parte di Potere Operaio prima, di Autonomia Operaia poi. Vivi il lungo Sessantotto italiano, a cominciare dall’impetuoso Sessantanove operaio a Corso Traiano a Torino. Qual è stato il momento politico culminante di questa storia?

      Gli anni Settanta, quando il capitalismo ha anticipato con forza una strategia per il suo futuro. Attraverso la globalizzazione, ha precarizzato il lavoro industriale insieme all’intero processo di accumulazione del valore. In questa transizione, sono stati accesi nuovi poli produttivi: il lavoro intellettuale, quello affettivo, il lavoro sociale che costruisce la cooperazione. Alla base della nuova accumulazione del valore, ci sono ovviamente anche l’aria, l’acqua, il vivente e tutti i beni comuni che il capitale ha continuato a sfruttare per contrastare l’abbassamento del tasso di profitto che aveva conosciuto a partire dagli anni Sessanta.

      Perché, dalla metà degli anni Settanta, la strategia capitalista ha vinto?

      Perché è mancata una risposta di sinistra. Anzi, per un tempo lungo, c’è stata una totale ignoranza di questi processi. A partire dalla fine degli anni Settanta, c’è stata la soppressione di ogni potenza intellettuale o politica, puntuale o di movimento, che tentasse di mostrare l’importanza di questa trasformazione, e che puntasse alla riorganizzazione del movimento operaio attorno a nuove forme di socializzazione e di organizzazione politica e culturale. È stata una tragedia. Qui che appare la continuità del secolo breve nel tempo che stiamo vivendo ora. C’è stata una volontà della sinistra di bloccare il quadro politico su quello che possedeva.

      E che cosa possedeva quella sinistra?

      Un’immagine potente ma già allora inadeguata. Ha mitizzato la figura dell’operaio industriale senza comprendere che egli desiderava ben altro. Non voleva accomodarsi nella fabbrica di Agnelli, ma distruggere la sua organizzazione; voleva costruire automobili per offrirle agli altri senza schiavizzare nessuno. A Marghera non avrebbe voluto morire di cancro né distruggere il pianeta. In fondo è quello che ha scritto Marx nella Critica del programma di Gotha: contro l’emancipazione attraverso il lavoro mercificato della socialdemocrazia e per la liberazione della forza lavoro dal lavoro mercificato. Sono convinto che la direzione presa dall’Internazionale comunista – in maniera evidente e tragica con lo stalinismo, e poi in maniera sempre più contraddittoria e irruente -, abbia distrutto il desiderio che aveva mobilitato masse gigantesche. Per tutta la storia del movimento comunista è stata quella la battaglia.

      Cosa si scontrava su quel campo di battaglia?

      Da un lato, c’era l’idea della liberazione. In Italia è stata illuminata dalla resistenza contro il nazi-fascismo. L’idea di liberazione si è proiettata nella stessa Costituzione così come noi ragazzi la interpretammo allora. E in questa vicenda non sottovaluterei l’evoluzione sociale della Chiesa Cattolica che culminò con il Secondo Concilio Vaticano. Dall’altra parte, c’era il realismo ereditato dal partito comunista italiano dalla socialdemocrazia, quello degli Amendola e dei togliattiani di varia origine. Tutto è iniziato a precipitare negli anni Settanta, mentre invece c’era la possibilità di inventare una nuova forma di vita, un nuovo modo di essere comunisti.

      Continui a definirti un comunista. Cosa significa oggi?

      Quello che per me ha significato da giovane: conoscere un futuro nel quale avremmo conquistato il potere di essere liberi, di lavorare meno, di volerci bene. Eravamo convinti che concetti della borghesia quali libertà, uguaglianza e fraternità avrebbero potuto realizzarsi nelle parole d’ordine della cooperazione, della solidarietà, della democrazia radicale e dell’amore. Lo pensavamo e lo abbiamo agito, ed era quello che pensava la maggioranza che votava la sinistra e la faceva esistere. Ma il mondo era ed è insopportabile, ha un rapporto contraddittorio con le virtù essenziali del vivere insieme. Eppure queste virtù non si perdono, si acquisiscono con la pratica collettiva e sono accompagnate dalla trasformazione dell’idea di produttività che non significa produrre più merci in meno tempo, né fare guerre sempre più devastanti. Al contrario serve a dare da mangiare a tutti, modernizzare, rendere felici. Comunismo è una passione collettiva gioiosa, etica e politica che combatte contro la trinità della proprietà, dei confini e del capitale.

      L’arresto avvenuto il 7 aprile 1979, primo momento della repressione del movimento dell’autonomia operaia, è stato uno spartiacque. Per ragioni diverse, a mio avviso, lo è stato anche per la storia del «manifesto» grazie a una vibrante campagna garantista durata anni, un caso giornalistico unico condotto con i militanti dei movimenti, un gruppo di coraggiosi intellettuali, il partito radicale. Otto anni dopo, il 9 giugno 1987, quando fu demolito il castello di accuse cangianti, e infondate, Rossana Rossanda scrisse che fu una «tardiva, parziale riparazione di molto irreparabile». Cosa significa oggi per te tutto questo?

      È stato innanzitutto il segno di un’amicizia mai smentita. Rossana per noi è stata una persona di una generosità incredibile. Anche se, a un certo punto, si è fermata anche lei: non riusciva a imputare al Pci quello che il Pci era diventato.

      Che cosa era diventato?

      Un oppressore. Ha massacrato quelli che denunciavano il pasticcio in cui si era andato a ficcare. In quegli anni siamo stati in molti a dirglielo. Esisteva un’altra strada, che passava dall’ascolto della classe operaia, del movimento studentesco, delle donne, di tutte le nuove forme nelle quali le passioni sociali, politiche e democratiche si stavano organizzando. Noi abbiamo proposto un’alternativa in maniera onesta, pulita e di massa. Facevamo parte di un enorme movimento che investiva le grandi fabbriche, le scuole, le generazioni. La chiusura da parte del Pci ha determinato la nascita di estremizzazioni terroristiche: questo è fuori dubbio. Noi abbiamo pagato tutto e pesantemente. Solo io ho fatto complessivamente quattordici anni di esilio e undici e mezzo di prigione. Il Manifesto ha sempre difeso la nostra innocenza. Era completamente idiota che io o altri dell’Autonomia fossimo considerati i rapitori di Aldo Moro o gli uccisori di compagni. Tuttavia, nella campagna innocentista che è stata coraggiosa e importante è stato però lasciato sul fondo un aspetto sostanziale.

      Quale?
      Eravamo politicamente responsabili di un movimento molto più ampio contro il compromesso storico tra il Pci e la Dc. Contro di noi c’è stata una risposta poliziesca della destra, e questo si capisce. Quello che non si vuol capire è stata invece la copertura che il Pci ha dato a questa risposta. In fondo, avevano paura che cambiasse l’orizzonte politico di classe. Se non si comprende questo nodo storico, come ci si può lamentare dell’inesistenza di una sinistra oggi in Italia?

      Il sette aprile, e il cosiddetto «teorema Calogero», sono stati considerati un passo verso la conversione di una parte non piccola della sinistra al giustizialismo e alla delega politica alla magistratura. Come è stato possibile lasciarsi incastrare in una simile trappola?

      Quando il Pci sostituì la centralità della lotta morale a quella economica e politica, e lo fece attraverso giudici che gravitavano attorno alla sua area, ha finito il suo percorso. Questi davvero credevano di usare il giustizialismo per costruire il socialismo? Il giustizialismo è una delle cose più care alla borghesia. È un’illusione devastante e tragica che impedisce di vedere l’uso di classe del diritto, del carcere o della polizia contro i subalterni. In quegli anni cambiarono anche i giovani magistrati. Prima erano molto diversi. Li chiamavano «pretori di assalto». Ricordo i primi numeri della rivista Democrazia e Diritto ai quali ho lavorato anch’io. Mi riempivano di gioia perché parlavamo di giustizia di massa. Poi l’idea di giustizia è stata declinata molto diversamente, riportata ai concetti di legalità e di legittimità. E nella magistratura non c’è più stata una presa di parola politica, ma solo schieramenti tra correnti. Oggi, poi abbiamo una Costituzione ridotta a un pacchetto di norme che non corrispondono neanche più alla realtà del paese.

      In carcere avete continuato la battaglia politica. Nel 1983 scriveste un documento in carcere, pubblicato da Il Manifesto, intitolato «Do You remember revolution». Si parlava dell’originalità del 68 italiano, dei movimenti degli anni Settanta non riducibili agli «anni di piombo». Come hai vissuto quegli anni?

      Quel documento diceva cose importanti con qualche timidezza. Credo dica più o meno le cose che ho appena ricordato. Era un periodo duro. Noi eravamo dentro, dovevamo uscire in qualche maniera. Ti confesso che in quell’immane sofferenza per me era meglio studiare Spinoza che pensare all’assurda cupezza in cui eravamo stati rinchiusi. Ho scritto su Spinoza un grosso libro ed è stato una specie di atto eroico. Non potevo avere più di cinque libri in cella. E cambiavo carcere speciale in continuazione: Rebibbia, Palmi, Trani, Fossombrone, Rovigo. Ogni volta in una cella nuova con gente nuova. Aspettare giorni e ricominciare. L’unico libro che portavo con me era l’Etica di Spinoza. La fortuna è stata finire il mio testo prima della rivolta a Trani nel 1981 quando i corpi speciali hanno distrutto tutto. Sono felice che abbia prodotto uno scossone nella storia della filosofia.

      Nel 1983 sei stato eletto in parlamento e uscisti per qualche mese dal carcere. Cosa pensi del momento in cui votarono per farti tornare in carcere e tu decidesti di andare in esilio in Francia?

      Ne soffro ancora molto. Se devo dare un giudizio storico e distaccato penso di avere fatto bene ad andarmene. In Francia sono stato utile per stabilire rapporti tra generazioni e ho studiato. Ho avuto la possibilità di lavorare con Félix Guattari e sono riuscito a inserirmi nel dibattito del tempo. Mi ha aiutato moltissimo a comprendere la vita dei Sans Papiers. Lo sono stato anch’io, ho insegnato pur non avendo una carta di identità. Mi hanno aiutato i compagni dell’università di Parigi 8. Ma per altri versi mi dico che ho sbagliato. Mi scuote profondamente il fatto di avere lasciato i compagni in carcere, quelli con cui ho vissuto i migliori anni della mia vita e le rivolte in quattro anni di carcerazione preventiva. Averli lasciati mi fa ancora male. Quella galera ha devastato la vita di compagni carissimi, e spesso delle loro famiglie. Ho novant’anni e mi sono salvato. Non mi rende più sereno di fronte a quel dramma.

      Anche Rossanda ti criticò…

      Sì, mi ha chiesto di comportarmi come Socrate. Io le risposi che rischiavo proprio di finire come il filosofo. Per i rapporti che c’erano in galera avrei potuto morire. Pannella mi ha materialmente portato fuori dalla galera e poi mi ha rovesciato tutte le colpe del mondo perché non volevo tornarci. Sono stati in molti a imbrogliarmi. Rossana mi aveva messo in guardia già allora, e forse aveva ragione.

      C’è stata un’altra volta che lo ha fatto?

      Sì, quando mi disse di non rientrare da Parigi in Italia nel 1997 dopo 14 anni di esilio. La vidi l’ultima volta prima di partire in un café dalle parti del Museo di Cluny, il museo nazionale del Medioevo. Mi disse che avrebbe voluto legami con una catena per impedirmi di prendere quell’aereo.

      Perché allora hai deciso di tornare in Italia?

      Ero convinto di fare una battaglia sull’amnistia per tutti i compagni degli anni Settanta. Allora c’era la Bicamerale, sembrava possibile. Mi sono fatto sei anni di galera fino al 2003. Forse Rossana aveva ragione.

      Che ricordo oggi hai di lei?

      Ricordo l’ultima volta che l’ho vista a Parigi. Una dolcissima amica, che si preoccupava dei miei viaggi in Cina, temeva che mi facessi male. È stata una persona meravigliosa, allora e sempre.

      Anna Negri, tua figlia, ha scritto «Con un piede impigliato nella storia» (DeriveApprodi) che racconta questa storia dal punto di vista dei vostri affetti, e di un’altra generazione.

      Ho tre figli splendidi Anna, Francesco e Nina che hanno sofferto in maniera indicibile quello che è successo. Ho guardato la serie di Bellocchio su Moro e continuo ad essere stupefatto di essere stato accusato di quella incredibile tragedia. Penso ai miei due primi figli, che andavano a scuola. Qualcuno li vedeva come i figli di un mostro. Questi ragazzi, in una maniera o nell’altra, hanno sopportato eventi enormi. Sono andati via dall’Italia e ci sono tornati, hanno attraversato quel lungo inverno in primissima persona. Il minimo che possono avere è una certa collera nei confronti dei genitori che li hanno messi in questa situazione. E io ho una certa responsabilità in questa storia. Siamo tornati ad essere amici. Questo per me è un regalo di una immensa bellezza.

      Alla fine degli anni Novanta, in coincidenza con i nuovi movimenti globali, e poi contro la guerra, hai acquisito una forte posizione di riconoscibilità insieme a Michael Hardt a cominciare da «Impero». Come definiresti oggi, in un momento di ritorno allo specialismo e di idee reazionarie e elitarie, il rapporto tra filosofia e militanza?

      È difficile per me rispondere a questa domanda. Quando mi dicono che ho fatto un’opera, io rispondo: Lirica? Ma ti rendi conto? Mi scappa da ridere. Perché sono più un militante che un filosofo. Farà ridere qualcuno, ma io mi ci vedo, come Papageno…

      Non c’è dubbio però che tu abbia scritto molti libri…

      Ho avuto la fortuna di trovarmi a metà strada tra la filosofia e la militanza. Nei migliori periodi della mia vita sono passato in permanenza dall’una all’altra. Ciò mi ha permesso di coltivare un rapporto critico con la teoria capitalista del potere. Facendo perno su Marx, sono andato da Hobbes a Habermas, passando da Kant, Rousseau e Hegel. Gente abbastanza seria da dovere essere combattuta. Di contro la linea Machiavelli-Spinoza-Marx è stata un’alternativa vera. Ribadisco: la storia della filosofia per me non è una specie di testo sacro che ha impastato tutto il sapere occidentale, da Platone ad Heidegger, con la civiltà borghese e ha tramandato con ciò concetti funzionali al potere. La filosofia fa parte della nostra cultura, ma va usata per quello che serve, cioè a trasformare il mondo e farlo diventare più giusto. Deleuze parlava di Spinoza e riprendeva l’iconografia che lo rappresentava nei panni di Masaniello. Vorrei che fosse vero per me. Anche adesso che ho novant’anni continuo ad avere questo rapporto con la filosofia. Vivere la militanza è meno facile, eppure riesco a scrivere e ad ascoltare, in una situazione di esule.

      Esule, ancora, oggi?

      Un po’, sì. È un esilio diverso però. Dipende dal fatto che i due mondi in cui vivo, l’Italia e la Francia, hanno dinamiche di movimento molto diverse. In Francia, l’operaismo non ha avuto un seguito largo, anche se oggi viene riscoperto. La sinistra di movimento in Francia è sempre stata guidata dal trotzkismo o dall’anarchismo. Negli anni Novanta, con la rivista Futur antérieur, con l’amico e compagno Jean-Marie Vincent, avevamo trovato una mediazione tra gauchisme e operaismo: ha funzionato per una decina d’anni. Ma lo abbiamo fatto con molta prudenza. il giudizio sulla politica francese lo lasciavamo ai compagni francesi. L’unico editoriale importante scritto dagli italiani sulla rivista è stato quello sul grande sciopero dei ferrovieri del ’95, che assomigliava tanto alle lotte italiane.

      Perché l’operaismo conosce oggi una risonanza a livello globale?

      Perché risponde all’esigenza di una resistenza e di una ripresa delle lotte, come in altre culture critiche con le quali dialoga: il femminismo, l’ecologia politica, la critica postcoloniale ad esempio. E poi perché non è la costola di niente e di nessuno. Non lo è stato mai, e neanche è stato un capitolo della storia del Pci, come qualcuno s’illude. È invece un’idea precisa della lotta di classe e una critica della sovranità che coagula il potere attorno al polo padronale, proprietario e capitalista. Ma il potere è sempre scisso, ed è sempre aperto, anche quando non sembra esserci alternativa. Tutta la teoria del potere come estensione del dominio e dell’autorità fatta dalla Scuola di Francoforte e dalle sue recenti evoluzioni è falsa, anche se purtroppo rimane egemone. L’operaismo fa saltare questa lettura brutale. È uno stile di lavoro e di pensiero. Riprende la storia dal basso fatta da grandi masse che si muovono, cerca la singolarità in una dialettica aperta e produttiva.

      I tuoi costanti riferimenti a Francesco d’Assisi mi hanno sempre colpito. Da dove nasce questo interesse per il santo e perché lo hai preso ad esempio della tua gioia di essere comunista?

      Da quando ero giovane mi hanno deriso perché usavo la parola amore. Mi prendevano per un poeta o per un illuso. Di contro, ho sempre pensato che l’amore era una passione fondamentale che tiene in piedi il genere umano. Può diventare un’arma per vivere. Vengo da una famiglia che è stata miserabile durante la guerra e mi ha insegnato un affetto che mi fa vivere ancora oggi. Francesco è in fondo un borghese che vive in un periodo in cui coglie la possibilità di trasformare la borghesia stessa, e di fare un mondo in cui la gente si ama e ama il vivente. Il richiamo a lui, per me, è come il richiamo ai Ciompi di Machiavelli. Francesco è l’amore contro la proprietà: esattamente quello che avremmo potuto fare negli anni Settanta, rovesciando quello sviluppo e creando un nuovo modo di produrre. Non è mai stato ripreso a sufficienza Francesco, né è stato presa in debito conto l’importanza che ha avuto il francescanesimo nella storia italiana. Lo cito perché voglio che parole come amore e gioia entrino nel linguaggio politico.

      *

      Dall’infanzia negli anni della guerra all’apprendistato filosofico alla militanza comunista, dal ’68 alla strage di piazza Fontana, da Potere Operaio all’autonomia e al ’77, l’arresto, l’esilio. E di nuovo la galera per tornare libero. Toni Negri lo ha raccontato con Girolamo De Michele in tre volumi autobiografici Storia di un comunista, Galera e esilio, Da Genova a Domani (Ponte alle Grazie). Con Mi chael Hardt, professore di letteratura alla Duke University negli Stati Uniti, ha scritto, tra l’altro, opere discusse e di larga diffusione: Impero, Moltitudine, Comune (Rizzoli) e Assemblea (Ponte alle Grazie). Per l’editore anglo-americano Polity Books ha pubblicato, tra l’altro, sei volumi di scritti tra i quali The Common, Marx in Movement, Marx and Foucault.

      In Italia DeriveApprodi ha ripubblicato il classico «Spinoza». Per la stessa casa editrice: I libri del rogo, Pipe Line, Arte e multitudo (a cura di N. Martino), Settanta (con Raffaella Battaglini). Con Mimesis la nuova edizione di Lenta ginestra. Saggio sull’ontologia di Giacomo Leopardi. Con Ombre Corte, tra l’altro, Dall’operaio massa all’operaio sociale (a cura di P. Pozzi-R. Tomassini), Dentro/contro il diritto sovrano (con G. Allegri), Il lavoro nella costituzione (con A. Zanini).

      A partire dal prossimo ottobre Manifestolibri ripubblicherà i titoli in catalogo con una nuova prefazione: L’inchiesta metropolitana e altri scritti sociologici, a cura di Alberto De Nicola e Paolo Do; Marx oltre Marx (prefazione di Sandro Mezzadra); Trentatré Lezioni su Lenin (Giso Amendola); Potere Costituente (Tania Rispoli); Descartes politico (Marco Assennato); Kairos, Alma Venus, moltitudo (Judith Revel); Il lavoro di Dioniso, con Michael Hardt (Francesco Raparelli)

      #autonomie #prison #exil

    • Le philosophe italien Toni Negri est mort

      Inspirant les luttes politiques en Italie dans les années 1960 et 1970, son travail a également influencé le mouvement altermondialiste du début du XXIe siècle.


      Toni Negri, à Rome (Italie), en septembre 2010. STEFANO MONTESI - CORBIS / VIA GETTY IMAGES

      Il était né dans l’Italie fasciste. Il disparaît alors que l’extrême droite gouverne à nouveau son pays. Le philosophe Toni Negri, acteur et penseur majeur de plus d’un demi-siècle de luttes d’extrême gauche, est mort dans la nuit du 15 au 16 décembre à Paris, à l’âge de 90 ans, a annoncé son épouse, la philosophe française Judith Revel.

      « C’était un mauvais maître », a tout de suite réagi, selon le quotidien La Repubblica, le ministre de la culture italien, Gennaro Sangiuliano. « Tu resteras à jamais dans mon cœur et dans mon esprit, cher Maître, Père, Prophète », a écrit quant à lui, sur Facebook, l’activiste Luca Casarini, l’un des leaders du mouvement altermondialiste italien. Peut-être aurait-il vu dans la violence de ce contraste un hommage à la puissance de ses engagements, dont la radicalité ne s’est jamais affadie.

      Né le 1er août 1933 à Padoue, Antonio Negri, que tout le monde appelle Toni, et qui signera ainsi ses livres, commence très tôt une brillante carrière universitaire – il enseigne à l’université de Padoue dès ses 25 ans –, tout en voyageant, en particulier au Maghreb et au Moyen-Orient. C’est en partageant la vie d’un kibboutz israélien que le jeune homme, d’abord engagé au parti socialiste, dira être devenu communiste. Encore fallait-il savoir ce que ce mot pouvait recouvrir.

      Cette recherche d’une nouvelle formulation d’un idéal ancien, qu’il s’agissait de replacer au centre des mutations du monde, parcourt son œuvre philosophique, de Marx au-delà de Marx (Bourgois, 1979) à l’un de ses derniers livres, Inventer le commun des hommes (Bayard, 2010). Elle devient aussi l’axe de son engagement militant, qui va bientôt se confondre avec sa vie.

      Marxismes hétérodoxes

      L’Italie est alors, justement, le laboratoire des marxismes dits hétérodoxes, en rupture de ban avec le parti communiste, en particulier l’« opéraïsme » (de l’italien « operaio », « ouvrier »). Toni Negri le rejoint à la fin des années 1960, et s’en fait l’un des penseurs et activistes les plus emblématiques, toujours présent sur le terrain, dans les manifestations et surtout dans les usines, auprès des ouvriers. « Il s’agissait d’impliquer les ouvriers dans la construction du discours théorique sur l’exploitation », expliquera-t-il dans un entretien, en 2018, résumant la doctrine opéraïste, particulièrement celle des mouvements auxquels il appartient, Potere Operaio, puis Autonomia Operaia.

      Des armes circulent. Le terrorisme d’extrême droite et d’extrême gauche ravage le pays. Bien qu’il s’oppose à la violence contre les personnes, le philosophe est arrêté en 1979, soupçonné d’avoir participé à l’assassinat de l’homme politique Aldo Moro, accusation dont il est rapidement blanchi. Mais d’autres pèsent sur lui – « association subversive », et complicité « morale » dans un cambriolage – et il est condamné à douze ans de prison.
      Elu député du Parti radical en 1983, alors qu’il est encore prisonnier, il est libéré au titre de son immunité parlementaire. Quand celle-ci est levée [par un vote que le parti Radical a permis de rendre majoritaire, ndc], il s’exile en France. Rentré en Italie en 1997, il est incarcéré pendant deux ans, avant de bénéficier d’une mesure de semi-liberté. Il est définitivement libéré en 2003.

      Occupy Wall Street et les Indignés

      Il enseigne, durant son exil français, à l’Ecole normale supérieure, à l’université Paris-VIII ou encore au Collège international de philosophie. Ce sont aussi des années d’intense production intellectuelle, et, s’il porte témoignage en publiant son journal de l’année 1983 (Italie rouge et noire, Hachette, 1985), il développe surtout une pensée philosophique exigeante, novatrice, au croisement de l’ontologie et de la pensée politique. On peut citer, entre beaucoup d’autres, Les Nouveaux Espaces de liberté, écrit avec Félix Guattari (Dominique Bedou, 1985), Spinoza subversif. Variations (in)actuelles (Kimé, 1994), Le Pouvoir constituant. Essai sur les alternatives de la modernité (PUF, 1997) ou Kairos, Alma Venus, multitude. Neuf leçons en forme d’exercices (Calmann-Lévy, 2000).
      Ce sont cependant les livres qu’il coécrit avec l’Américain Michael Hardt qui le font connaître dans le monde entier, et d’abord Empire (Exils, 2000), où les deux philosophes s’efforcent de poser les fondements d’une nouvelle pensée de l’émancipation dans le contexte créé par la mondialisation. Celle-ci, « transition capitale dans l’histoire contemporaine », fait émerger selon les auteurs un capitalisme « supranational, mondial, total », sans autres appartenances que celles issues des rapports de domination économique. Cette somme, comme la suivante, Multitude. Guerre et démocratie à l’époque de l’Empire (La Découverte, 2004), sera une des principales sources d’inspiration du mouvement altermondialiste, d’Occupy Wall Street au mouvement des Indignés, en Espagne.

      C’est ainsi que Toni Negri, de l’ébullition italienne qui a marqué sa jeunesse et décidé de sa vie aux embrasements et aux espoirs du début du XXIe siècle, a traversé son temps : en ne lâchant jamais le fil d’une action qui était, pour lui, une forme de pensée, et d’une pensée qui tentait d’agir au cœur même du monde.
      Florent Georgesco
      https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2023/12/16/le-philosophe-italien-toni-negri-est-mort_6206182_3382.html

      (article corrigé trois fois en 9 heures, un bel effort ! il faut continuer !)

    • Pouvoir ouvrier, l’équivalent italien de la Gauche prolétarienne

      Chapeau le Diplo, voilà qui est informé !
      En 1998, le journal avait titré sur un mode médiatico-policier (« Ce que furent les “années de plomb” en Italie »). La réédition dans un Manière de voir de 2021 (long purgatoire) permis un choix plus digne qui annonçait correctement cet article fort utile : Entre « compromis historique » et terrorisme. Retour sur l’Italie des années 1970.
      Diplo encore, l’iconographie choisit d’ouvrir l’oeil... sur le rétroviseur. J’identifie pas le leader PCI (ou CGIL) qui est à la tribune mais c’est évidement le Mouvement ouvrier institué et son rôle (historiquement compromis) d’encadrement de la classe ouvrière qui est mis en avant.

      #média #gauche #Italie #Histoire #Potere_operaio #PCI #lutte_armée #compromis_historique #terrorisme

      edit

      [Rome] Luciano Lama, gli scontri alla Sapienza e il movimento del ’77
      https://www.corriere.it/foto-gallery/cultura/17_febbraio_16/scontri-sapienza-lama-foto-6ad864d0-f428-11e6-a5e5-e33402030d6b.shtml

      «Il segretario della Cgil Luciano Lama si è salvato a stento dall’assalto degli autonomi, mentre tentava di parlare agli studenti che da parecchi giorni occupano la città universitaria. Il camion, trasformato in palco, dal quale il sindacalista ha preso la parola, è stato letteralmente sfasciato e l’autista è uscito dagli incidenti con la testa spaccata e varie ferite». E’ la cronaca degli scontri alla Sapienza riportata da Corriere il 18 febbraio del 1977, un giorno dopo la “cacciata” del leader della CGIL Luciano Lama dall’ateneo dove stava tenendo un comizio. Una giornata di violenza che diventerà il simbolo della rottura tra la sinistra istituzionale, rappresentata dal Pci e dal sindacato, e la sinistra dei movimenti studenteschi. Nella foto il camion utilizzato come palco da Luciano Lama preso d’assalto dai contestatori alla Sapienza (Ansa)

    • ENTRE ENGAGEMENT RÉVOLUTIONNAIRE ET PHILOSOPHIE
      Toni Negri (1933-2023), histoire d’un communiste
      https://www.revolutionpermanente.fr/Toni-Negri-1933-2023-histoire-d-un-communiste

      Sans doute est-il compliqué de s’imaginer, pour les plus jeunes, ce qu’a pu représenter Toni Negri pour différentes générations de militant.es. Ce qu’il a pu symboliser, des deux côtés des Alpes et au-delà, à différents moments de l’histoire turbulente du dernier tiers du XXème siècle, marqué par la dernière poussée révolutionnaire contemporaine – ce « long mois de mai » qui aura duré plus de dix ans, en Italie – suivie d’un reflux face auquel, loin de déposer les armes, Negri a choisi de résister en tentant de penser un arsenal conceptuel correspondant aux défis posés par le capitalisme contemporain. Tout en restant, jusqu’au bout, communiste. C’est ainsi qu’il se définissait.

    • À Toni Negri, camarade et militant infatigable
      https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/181223/toni-negri-camarade-et-militant-infatigable

      Toni Negri nous a quittés. Pour certains d’entre nous, c’était un ami cher mais pour nous tous, il était le camarade qui s’était engagé dans le grand cycle des luttes politiques des années soixante et dans les mouvements révolutionnaires des années soixante-dix en Italie. Il fut l’un des fondateurs de l’opéraïsme et le penseur qui a donné une cohérence théorique aux luttes ouvrières et prolétariennes dans l’Occident capitaliste et aux transformations du Capital qui en ont résulté. C’est Toni qui a décrit la multitude comme une forme de subjectivité politique qui reflète la complexité et la diversité des nouvelles formes de travail et de résistance apparues dans la société post-industrielle. Sans la contribution théorique de Toni et de quelques autres théoriciens marxistes, aucune pratique n’aurait été adéquate pour le conflit de classes.
      Un Maître, ni bon ni mauvais : c’était notre tâche et notre privilège d’interpréter ou de réfuter ses analyses. C’était avant tout notre tâche, et nous l’avons assumée, de mettre en pratique la lutte dans notre sphère sociale, notre action dans le contexte politique de ces années-là. Nous n’étions ni ses disciples ni ses partisans et Toni n’aurait jamais voulu que nous le soyons. Nous étions des sujets politiques libres, qui décidaient de leur engagement politique, qui choisissaient leur voie militante et qui utilisaient également les outils critiques et théoriques fournis par Toni dans leur parcours.

    • Toni Negri, l’au-delà de Marx à l’épreuve de la politique, Yann Moulier Boutang
      https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/toni-negri-lau-dela-de-marx-a-lepreuve-de-la-politique-20231217_Z5QALRLO7

      Il n’est guère de concepts hérités du marxisme qu’il n’ait renouvelés de fond en comble. Contentons-nous ici de quelques notions clés. La clé de l’évolution du capitalisme, ne se lit correctement que dans celle de la composition du travail productif structuré dans la classe ouvrière et son mouvement, puis dans les diverses formes de salariat. Le Marx le plus intéressant pour nous est celui des Grundrisse (cette esquisse du Capital). C’est le refus du travail dans les usines, qui pousse sans cesse le capitalisme, par l’introduction du progrès technique, puis par la mondialisation, à contourner la « forteresse ouvrière ». Composition de classe, décomposition, recomposition permettent de déterminer le sens des luttes sociales. Negri ajoute à ce fond commun à tous les operaïstes deux innovations : la méthode de la réalisation de la tendance, qui suppose que l’évolution à peine perceptible est déjà pleinement déployée, pour mieux saisir à l’avance les moments et les points où la faire bifurquer. Deuxième innovation : après l’ouvrier qualifié communiste, et l’ouvrier-masse (l’OS du taylorisme), le capitalisme des années 1975-1990 (celui de la délocalisation à l’échelle mondiale de la chaîne de la valeur) produit et affronte l’ouvrier-social.

      C’est sur ce passage obligé que l’idée révolutionnaire se renouvelle. L’enquête ouvrière doit se déplacer sur ce terrain de la production sociale. La question de l’organisation, de la dispersion et de l’éclatement remplace la figure de la classe ouvrière et de ses allié.e.s. L’ouvrier social des années 1975 devient la multitude. Cela paraît un diagramme abstrait. Pourtant les formes de lutte comme les objectifs retenus, les collectifs des travailleuses du soin, de chômeurs ou d’intérimaires, les grèves des Ubereat témoignent de l’actualité de cette perspective. Mais aussi de ses limites, rencontrées au moment de s’incarner politiquement. (1)

      https://justpaste.it/3t9h9

      edit « optimisme de la raison, pessimisme de la volonté », T.N.
      Ration indique des notes qui ne sont pas publiées...

      Balibar offre une toute autre lecture des apports de T.N. que celle du très recentré YMB
      https://seenthis.net/messages/1032920

      #marxisme #mouvements_sociaux #théorie #compostion_de_classe #refus_du_travail #luttes_sociales #analyse_de_la tendance #ouvrier_masse #ouvrier_social #enquête_ouvrière #production_sociale #multitude #puissance #pouvoir

    • Décider en Essaim, Toni Negri , 2004
      https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=pqBZJD5oFJY

      Toni Negri : pour la multitude, Michael Löwy
      https://www.en-attendant-nadeau.fr/2023/12/18/toni-negri

      Avec la disparition d’Antonio Negri – Toni pour les amis – la cause communiste perd un grand penseur et un combattant infatigable. Persécuté pour ses idées révolutionnaires, incarcéré en Italie pendant de longues années, Toni est devenu célèbre grâce à ses ouvrages qui se proposent, par une approche philosophique inspirée de #Spinoza et de #Marx, de contribuer à l’émancipation de la multitude

      .

    • Un congedo silenzioso, Paolo Virno
      https://ilmanifesto.it/un-congedo-silenzioso


      Toni Negri - Tano D’Amico /Archivio Manifesto

      Due anni fa, credo, telefona Toni. Sarebbe passato per Roma, mi chiede di vederci. Un’ora insieme, con Judith, in una casa vuota nei pressi di Campo de’ Fiori (un covo abbandonato, avrebbe pensato una canaglia dell’antico Pci). Non parliamo di niente o quasi, soltanto frasi che offrono un pretesto per tacere di nuovo, senza disagio.

      Ebbe luogo, in quella casa romana, un congedo puro e semplice, non dissimulato da nenie cerimoniose. Dopo anni di insulti pantagruelici e di fervorose congratulazioni per ogni tentativo di trovare la porta stretta attraverso cui potesse irrompere la lotta contro il lavoro salariato nell’epoca di un capitalismo finalmente maturo, un po’ di silenzio sbigottito non guastava. Anzi, affratellava.

      Ricordo Toni, ospite della cella 7 del reparto di massima sicurezza del carcere di Rebibbia, che piange senza ritegno perché le guardie stanno portando via in piena notte, con un «trasferimento a strappo», i suoi compagni di degnissima sventura. E lo ricordo ironico e spinoziano nel cortile del penitenziario di Palmi, durante la requisitoria cui lo sottopose un capo brigatista da operetta, che minacciava di farlo accoppare da futuri «collaboratori di giustizia» allora ancora bellicosi e intransigenti.

      Toni era un carcerato goffo, ingenuo, ignaro dei trucchi (e del cinismo) che il ruolo richiede. Fu calunniato e detestato come pochi altri nel Novecento italiano. Calunniato e detestato, in quanto marxista e comunista, dalla sinistra tutta, da riformatori e progressisti di ogni sottospecie.

      Eletto in parlamento nel 1983, chiese ai suoi colleghi deputati, in un discorso toccante, di autorizzare la prosecuzione del processo contro di lui: non voleva sottrarsi, ma confutare le accuse che gli erano state mosse dai giudici berlingueriani. Chiese anche, però, di continuare il processo a piede libero, giacché iniqua e scandalosa era diventata la carcerazione preventiva con le leggi speciali adottate negli anni precedenti.

      Inutile dire che il parlamento, aizzato dalla sinistra riformatrice, votò per il ritorno in carcere dell’imputato Negri. C’è ancora qualcuno che ha voglia di rifondare quella sinistra?

      Toni non ha mai avuto paura di strafare. Né quando intraprese un corpo a corpo con la filosofia materialista, includendo in essa più cose di quelle che sembrano stare tra cielo e terra, dal condizionale controfattuale («se tu volessi fare questo, allora le cose andrebbero altrimenti») alla segreta alleanza tra gioia e malinconia. Né quando (a metà degli anni Settanta) ritenne che l’area dell’autonomia dovesse sbrigarsi a organizzare il lavoro postfordista, imperniato sul sapere e il linguaggio, caparbiamente intermittente e flessibile.

      Il mio amico matto che voleva cambiare il mondo
      Toni non è mai stato oculato né morigerato. È stato spesso stonato, questo sì: come capita a chi accelera all’impazzata il ritmo della canzone che ha intonato, ibridandolo per giunta con il ritmo di molte altre canzoni appena orecchiate. Il suo luogo abituale sembrava a molti, anche ai più vicini, fuori luogo; per lui, il «momento giusto» (il kairòs degli antichi greci), se non aveva qualcosa di imprevedibile e di sorprendente, non era mai davvero giusto.

      Non si creda, però, che Negri fosse un bohèmien delle idee, un improvvisatore di azioni e pensieri. Rigore e metodo campeggiano nelle sue opere e nei suoi giorni. Ma in questione è il rigore con cui va soppesata l’eccezione; in questione è il metodo che si addice a tutto quel che è ma potrebbe non essere, e viceversa, a tutto quello che non è ma potrebbe essere.

      Insopportabile Toni, amico caro, non ho condiviso granché del tuo cammino. Ma non riesco a concepire l’epoca nostra, la sua ontologia o essenza direbbe Foucault, senza quel cammino, senza le deviazioni e le retromarce che l’hanno scandito. Ora un po’ di silenzio benefico, esente da qualsiasi imbarazzo, come in quella casa romana in cui andò in scena un sobrio congedo.

  • Nina Simone : le concert inédit (1965) | Rembob’INA
    https://www.youtube.com/watch?v=CPFatt1ajic

    Ce numéro de Rembob’Ina est un évènement puisqu’il propose une archive inédite que l’INA vient de retrouver et de restaurer. Il s’agit du tout premier récital que Nina Simone a donné en France, en 1965 au festival d’Antibes Juan-les-Pins.

    En première partie, c’est l’occasion de découvrir un autre concert exceptionnel, enregistré en 1969 à l’Olympia et diffusé en deux parties sur la 2ème chaine, les 2 janvier et 2 avril 1970.

    Suivront deux autres archives : une interview de Nina Simone en 1991 au micro d’Eve Ruggieri pour l’émission « Musiques au coeur », où elle clame sa colère et son amertume de n’avoir pas pu s’imposer comme pianiste classique, et un extrait du spectacle hommage « Autour de Nina », enregistré en 2016 à la Philharmonie de Paris, avec Sandra Nkaké qui interprète « Four Women ».

    #nina_simone

  • « Les Trois Brigands », la littérature jeunesse chahutée : épisode • 4/4 du podcast Il était une fois… la littérature de jeunesse
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-cours-de-l-histoire/les-trois-brigands-la-litterature-jeunesse-chahutee-2108556


    Couverture des « Trois Brigands » illustré par Tomi Ungerer - © 1968, l’école des loisirs, Paris

    https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10076-30.11.2023-ITEMA_23568851-2023C36128S0334-21.mp3

    Jeudi 30 novembre 2023

    En 1968, paraît en France "Les Trois Brigands". L’album pour enfants incarne une contre-culture dans la littérature jeunesse à partir des années 1960. Iconoclaste, l’ouvrage présente un monde sombre où les méchants deviennent accueillants pour Tiffany, la petite fille qu’ils ont fait captive.

    Avec

    – Loïc Boyer Designer graphique indépendant
    – Anne Schneider Maîtresse de conférences en littérature française à l’Université Caen Normandie

    Un éléphant, un castor et un reporter à houpette, voici trois figures de l’année 1931, avec la création de Père Castor par Paul Faucher, de Barbar par Cécile et Jean de Brunhoff, et de la parution de Tintin au Congo, une nouvelle aventure que propose Hergé. Pourtant, en 1931, un événement passe inaperçu et c’est normal : la naissance d’un enfant à Strasbourg. Il s’agit de Tomi Ungerer qui, trente ans plus tard, avec les "Les Trois Brigands", chahute la littérature destinée aux enfants.

    “Les Trois Brigands”, une création née aux États-Unis

    Les Trois Brigands a été illustré et écrit par Tomi Ungerer aux États-Unis en 1961. L’ouvrage est dessiné par un Européen parti chercher aux États-Unis une terre propice à la création après la Seconde Guerre mondiale. "Tomi Ungerer est un enfant de la guerre qui a subi l’occupation allemande. Il est issu de la bourgeoisie protestante. Il a appris l’alsacien sur le tas et est mâtiné de trois langues. À vingt ans, il décide de partir avec son carton de dessin sous le bras", raconte Anne Schneider. La littérature jeunesse trouve à New York un terreau où des auteurs et autrices, illustrateurs et illustratrices peuvent plus aisément coucher leurs inspirations sur papier. "Il y a une scène effervescente à New York avec une création d’arts plastiques qui va dans toutes les directions et qui nourrit Tomi Ungerer. Les Américains perçoivent d’ailleurs son style comme européen", explique Loïc Boyer. "C’est aussi cela qui plaît aux États-Unis, cette forme d’exotisme de Tomi Ungerer."

    Une œuvre de contre-culture ?

    L’œuvre participe d’une contre-culture qui bouleverse les rôles prédéterminés imposés aux protagonistes de la littérature jeunesse. À partir des années 1960 et 1970 au fil des pages, les enfants ne sont plus forcément punis pour leurs bêtises. Ils sont même encouragés à questionner l’autorité des adultes et leur hubris. "Ce qui est nouveau, c’est la façon dont les illustrateurs et auteurs vont considérer l’enfant. Pour eux, l’enfant peut aller jusqu’à une transgression permanente et totale de la figure maternelle et de l’autorité. Tomi Ungerer s’inscrit dans cette démarche", explique Anne Schneider. "Il y a une vertu éducative chez Tomi Ungerer. Quelque chose de subversif mais qui prend l’enfant en compte comme un personnage à part entière." D’un point de vue graphique et visuel, la rupture entre le monde des enfants et celui des adultes est quasiment invisible. "Il y a un univers pop dans l’album qui est en décalage avec le vocabulaire graphique pour les enfants. (...) La critique identifie ce style à la publicité plus qu’à l’édition de jeunesse", explique Loïc Boyer. "Les illustrations sont picturalement extrêmement fortes. Il est sur des aplats de couleurs. Il y a une présence du noir qui est très importante et qui à l’époque ne correspond pas graphiquement à ce qu’on a l’habitude de voir pour les enfants", explique Loïc Boyer.

    En France, une littérature jeunesse bouleversée

    C’est justement à travers des ponts entre New York et Paris que la littérature pour enfants trouve une nouvelle jeunesse en France. Grâce notamment à des éditeurs tels que Delpire ou François Ruy-Vidal, qui veulent pour les enfants des histoires et des dessins encore réservés aux plus grands. "Tout le projet de François Vidal, c’est de dire que les enfants ne sont pas en dehors de la société mais qu’ils en font partie. Donc on s’adresse à eux comme on s’adresse aux adultes", explique Loïc Boyer. Ces éditeurs dénichent en France une génération d’auteurs qui trouve sa place dans le paysage de la jeunesse. L’imaginaire des plus petits trouve là un accès aux mondes du design, de la presse et de la publicité.

    Le mouvement n’est pas dénué d’intentions politiques. Les personnages de femmes et de petites filles de Tomi Ungerer ont du caractère et de l’initiative. À partir des années 1970, des histoires comme Histoire de Julie qui avait une ombre de garçon proposent aux petites filles de nouveaux rôles qui façonnent leurs générations.

    [...]

    Références sonores

    Archive INA de la psychanalyste Françoise Dolto à propos des lois sociales pour l’enfance, RTF, 1948
    Extrait d’une lecture par Tomi Ungerer des "Trois Brigands" dans le film réalisé par Hayo Freitag, 2007
    Archive INA de François Ruy-Vidal sur la lecture des enfants, RTF, 1975
    Archive INA de l’éditeur américain Harlin Quist au sujet de l’illustration de jeunesse, France Inter, 1997
    Archive INA d’Arthur Hubschmid, fondateur de l’école des loisirs, Antenne 2, 1986
    Archive INA de Christian Bruel, fondateur des Éditions du "Sourire qui mord", à propos du métier d’éditeur pour enfants, France Culture, 1978
    Archive INA de Tomi Ungerer lors d’une séance de dédicace à Strasbourg, "Autour d’eux", Grand Est, 1997
    Musique du générique : Gendèr par Makoto San, 2020

    • Les subtilités de l’historien Limace lancé sur le temps long à la traque de ces moments particuliers n’ont pas bénéficié de l’absence des Signes de Piste dans sa bibliothèque enfantine . Les fonctions apprenantes n’ont pas encore été clairement identifiées dans les nouveaux régimes du travail .

    • en 1962, les éditions américaines Atheneum publient le texte sous l’appellation The Three Robbers, mais ils suppriment la morale d’origine : « Quelle que soit la couleur de l’argent, il n’est jamais trop tard pour en faire un bon usage », que l’on ne retrouvera plus par la suite dans aucune version du texte d’Ungerer quelle que soit sa langue. Cette omission affadit nettement le texte et, à cette morale très ungerérienne, plutôt subversive, se substitue une conclusion bien sage : « À la fin, ils bâtirent une muraille tout autour de la ville avec trois tours imposantes, une pour chaque brigand, pour les remercier. »

      https://www.scielo.br/j/ct/a/WtjqRPFhRYZKJqMgCPP5HXk

      Sur la réedition d’Otto :

      Sont évoqués dans Otto : « les juifs, l’étoile jaune, les ruines, les tanks, les fusillades » ou encore « la déportation » : « David et ses parents avaient été déportés dans un camp de concentration », évocation gommée de la réédition française de l’album en 2010, dans laquelle, étonnement, ne figure plus que le mot « prison ». Pourtant, les mots « déportés, camp de concentration, bombardements, chambre à gaz » du texte de 1999 correspondent bien au projet de Tomi Ungerer

      https://sflgc.org/acte/anne-schneider-ecrire-la-guerre-en-litterature-de-jeunesse-representations-ad

  • Mécontent du travail de l’AFP, le Sénat a convoqué ses patrons parce qu’ils n’utilisent pas assez le mot « terroriste » et parce qu’ils publient le nombre de morts palestiniens fourni par… les palestiniens (14 novembre 2023).

    « À aucun moment on ne nie les atrocités du 7 octobre », les dirigeants de l’Agence France Presse s’expliquent sur leur couverture de la guerre Israël-Hamas
    https://www.publicsenat.fr/actualites/parlementaire/a-aucun-moment-on-ne-nie-les-atrocites-du-7-octobre-les-dirigeants-de-la

    Auditionnés par la commission de la culture du Sénat, le PDG et le directeur de l’information de l’Agence France Presse se sont expliqués sur leur suivi du conflit entre Israël et le Hamas. Depuis la fin du mois d’octobre, l’agence est critiquée pour son refus de qualifier dans ses dépêches le Hamas d’organisation terroriste.

  • Ukrainian military officer coordinated Nord Stream pipeline attack
    https://www.washingtonpost.com/national-security/2023/11/11/nordstream-bombing-ukraine-chervinsky

    Roman Chervinsky, a decorated 48-year-old colonel who served in #Ukraine’s Special Operations Forces, was the “coordinator” of the #Nord_Stream operation, people familiar with his role said, managing logistics and support for a six-person team that rented a sailboat under false identities and used deep-sea diving equipment to place explosive charges on the gas pipelines. On Sept. 26, 2022, three explosions caused massive leaks on the Nord Stream 1 and 2 pipelines, which run from Russia to Germany under the Baltic Sea. The attack left only one of the four gas links in the network intact as winter approached.

    Chervinsky did not act alone and he did not plan the operation, according to the people familiar with his role, which has not been previously reported. The officer took orders from more senior Ukrainian officials, who ultimately reported to Gen. Valery Zaluzhny, Ukraine’s highest-ranking military officer, said people familiar with how the operation was carried out. They spoke on the condition of anonymity to discuss sensitive details about the bombing, which has strained diplomatic relations with Ukraine and drawn objections from U.S. officials.

    [...]

    Chervinsky is being held in a Kyiv jail on charges that he abused his power stemming from a plot to lure a Russian pilot to defect to Ukraine in July 2022. Authorities allege that Chervinsky, who was arrested in April, acted without permission and that the operation gave away the coordinates of a Ukrainian airfield, prompting a Russian rocket attack that killed a soldier and injured 17 others.

    Hanushchak, who is no longer serving in the Special Operations Forces, has said publicly that the operation was approved by the Armed Forces, and declined to comment for this article.

    Chervinsky has said he was not responsible for the Russian attack and that in trying to persuade the pilot to fly to Ukraine and hand over his aircraft, he was acting on orders. He calls his arrest and prosecution political retribution for his criticism of Ukrainian President Volodymyr Zelensky and his administration. Chervinsky has said publicly that he suspects Andriy Yermak, one of Zelensky’s closest advisers, of spying for Russia. He has also accused the Zelensky administration of failing to sufficiently prepare the country for Russia’s invasion.

    [...]

    Chervinsky’s participation in the Nord Stream bombing contradicts Zelensky’s public denials that his country was involved. “I am president and I give orders accordingly,” Zelensky said in press interview in June, responding to a report by The Post that the U.S. Central Intelligence Agency had learned of Ukraine’s plans before the attack.

    “Nothing of the sort has been done by Ukraine. I would never act that way,” Zelensky said.

    But the Nord Stream operation was designed to keep Zelensky out of the loop, people familiar with the operation said.

    “All of those involved in planning and execution reported directly to [chief of defense] Zaluzhnyy, so Zelensky wouldn’t have known about it,” according to intelligence reporting obtained by the CIA that was allegedly shared by Jack Teixeira, a member of the Massachusetts Air National Guard, on the Discord chat platform. Officials in multiple countries have said privately they were confident that Zelensky didn’t personally approve the Nord Stream attack.

    https://archive.ph/sgzm8

  • En 2009 Didier Éribon publie Retour à Reims, ouvrage autobiographique dans lequel il évoque la classe ouvrière de son enfance et s’interroge sur l’identité sociale et sa dilution progressive dans la doxa néolibérale.

    Retour à Reims [Fragments] - Regarder le documentaire complet | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/091137-000-A/retour-a-reims-fragments

    Adaptant le remarquable récit de Didier Eribon, Jean-Gabriel Périot raconte l’histoire douloureuse et politique des ouvriers de France, grâce à un foisonnant montage d’archives reliant l’intime au collectif et la voix d’Adèle Haenel .../...

    Violence physique de l’exploitation
    De même que le philosophe et sociologue entrecroise son histoire familiale et celle de la société française, Jean-Gabriel Périot, par un remarquable tissage d’archives et un montage sensible, amplifie la portée du récit en lui donnant mille visages, ceux des travailleurs pauvres, des ouvriers et femmes de ménage des années 1950, tour à tour « remontés » ou résignés, au ras-le-bol des « gilets jaunes » évoqué dans l’épilogue combatif du film. Images d’actualité, témoignages, extraits de documentaires, de mélodrames ou de films réalistes se superposent aux « fragments » de l’ouvrage, prose incisive lue avec une belle sobriété par Adèle Haenel.

  • 1966 : Les Cathares reviennent ! (du pouvoir de la téloche)
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-nuits-de-france-culture/1966-les-cathares-reviennent-7271744

    En 1999, dans « L’Histoire en direct », Emmanuel Laurentin revenait sur une célèbre émission de télévision, « La Caméra explore le temps », et le dernier numéro de ce programme très populaire d’Alain Decaux. Son sujet : les #Cathares. Pour la plupart des téléspectateurs ce sujet était inconnu, mais l’arrêt brusque de l’émission de Stellio Lorenzi, Alain Decaux et André Castelot, par le pouvoir gaulliste, allait faire du thème des Cathares un thème à la mode. Des téléspectateurs, réunis en télé-clubs dans des salles municipales, allaient découvrir une partie de leur histoire, sanglante et oubliée : la croisade contre les Albigeois.

    Ce documentaire de "L’Histoire en direct", entre histoire et mémoire, tente de comprendre comment le mythe cathare s’est reconstruit dans les années 1960 à la suite de l’émission "La Caméra explore le temps".

  • « La clandestinité a toujours fait partie des accessoires du pouvoir aristocratique (...) À l’opposé, le principe de la démocratie est lié à celui de la #publicité, et, dans le même esprit, à la tendance à proclamer des lois universelles et fondamentales. Car celles-ci s’appliquent à un nombre illimité de sujets et sont donc publiques dans leur essence. À l’inverse, l’utilisation du secret à l’intérieur du régime aristocratique n’est que la forme exacerbée de cette exclusion et de ces privilèges sociaux, pour l’amour desquels l’aristocratie répugne d’ordinaire à promulguer des lois fondées sur des principes universels. »_

    Georg Simmel, #Secret et sociétés secrètes, Circé, 1996, p. 92).

  • Colloque : La construction du chef d’orchestre (11h)
    https://pad.philharmoniedeparis.fr/colloque-construction-chef-orchestre.aspx

    Il n’est pas d’expression plus concrète de la puissance que l’activité du chef d’orchestre. Ce jugement du philosophe Elias Canetti date d’une époque où celui qu’on appelle maître était vu comme le dépositaire unique de l’autorité musicale, et donc politique. Dans son rapport au collectif, comment cette figure du chef s’est-elle construite et déconstruite jusqu’à aujourd’hui ? Ces journées croiseront les témoignages de musicologues, sociologues, chefs et interprètes.

  • Brainwashed - Le sexisme au cinéma
    https://www.arte.tv/fr/videos/110260-000-A/brainwashed-le-sexisme-au-cinema

    Analysant avec rigueur plus de 175 extraits de films, la réalisatrice Nina Menkes montre qu’un #sexisme systémique guide la représentation des femmes au #cinéma. Le septième art, « langage commun de la culture du viol » ?
    [...]
    Hommes et femmes sont filmés différemment. De ce constat implacable et rigoureusement étayé, Nina Menkes met en évidence la #réification des protagonistes féminines dans le cinéma, message plus ou moins conscient qui aboutit selon elle à un « langage commun de la culture du viol ». Car dans l’immense majorité des cas exposés, les femmes sont montrées à l’écran comme objet du regard, souvent silencieuses, décorrélées de leur environnement, fragmentées à l’image (poitrine, fesses...) et réduites à une simple fonction sexuelle. Le ralenti, par exemple, est utilisé pour les filmer en tant que corps sur lesquels le regard s’attarde, tandis qu’au masculin on n’y recourt que pour des scènes d’action. Désormais confronté à la critique féministe, le milieu du cinéma ne semble pas prêt à se réformer en profondeur. Fondée aussi sur l’une de ses conférences ("Sexe et pouvoir : le langage visuel du cinéma") et sur les témoignages d’actrices et d’essayistes, à l’instar de Laura Mulvey (qui a défini en 1975 le « #male_gaze », le « regard masculin »), la démonstration de Nina Menkes crève littéralement les yeux (et l’écran). La réalisatrice revient également sur sa propre expérience de spectatrice soumise à son corps défendant au diktat du male gaze pour nous interroger avec acuité : comment réinventer la représentation des femmes ?

    • Female gaze : outil partout concept nulle part @lucile https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-regard-culturel/le-regard-culturel-chronique-du-lundi-11-septembre-2023-7350822

      (…) Le cinéma confort

      Oui à peu près l’inverse de l’analyse filmique, et ce même si - et c’est troublant -, Nina Menkes emploie tout un tas de termes techniques : zoom, travelling, plan, découpage, point de vue etc. A l’appui, Bardot nue auprès de Piccoli dans Le Mépris, Rita Hayworth regardée par Orson Welles sur le bateau de La Dame de Shangaï, une scène de Raging Bull, dans laquelle des hommes parlent d‘une femme qu’on entend pas. Quel lien formel, quelle continuité contextuelle, la statistique règne en maîtresse, une statistique idiote et nue, décorrélée de sa nécessaire analyse. Tout ça pour montrer que l’expression d’un point de vue, en cinéma ce qu’on appelle la mise en scène, est dans le fond, une forme de manipulation nécessairement toxique, une manière de violenter le spectateur qui ne serait pas un homme hétérosexuel. C’est assez frappant cette manière de psychologiser l’analyse, d’ailleurs plusieurs psys sont interviewés pendant le film qui assènent des banalités effrayantes sur l’identification au personnage. La conclusion est tout à fait révélatrice, qui clame son espoir je cite “de retrouver son expérience intime à l’identique dans un plan de cinéma”. Bazardée avec le point de vue, la question complexe de l’identification, ramenée à une pure notion psychologique, confondue en fait avec la reconnaissance : ce qu’on appelle de ses vœux, c’est un cinéma où on se reconnaît en tous points, ce qu’on appelle un “safe space”, ce lieu du confort où l’on ne peut être que seul. J’y vois, à l’échelle de l’analyse filmique, tout un devenir-développement personnel de la théorie, et avec lui, un repli sur des valeurs individualistes peu compatible avec le combat.

    • @thibnton Intéressant mais le problème de ces très courtes trois minutes c’est que ça ne permet pas de dire pourquoi ça ne fonctionne pas, qu’est-ce que le contexte apporterait de plus ? Qu’est-ce que voudrait dire concrètement une analyse critique du rapport statistique ?

      Car dans l’histoire du male gaze, qui est effectivement statistique, peu importe qu’il y ait telle ou telle exception, tel ou tel contexte : c’est la régularité, la permanence, la quantité, le systémisme qui fait le problème, et non pas tel film précis, tel homme réalisateur précis ("not all directors" ?).

      Par ailleurs, il est difficile/problématique de reprocher le manque de critique cinématographique, à une critique qui est globale, culturelle, politique, donc qui n’est justement pas sur un plan artistique/esthétique.

      C’est peu ou prou comme si à une critique du système capitalisme en général, on opposait « oui mais il faut voire au cas par cas chaque patron, chaque entreprise à son contexte… », tu vois le problème ?

      En revanche, la critique du safe space à tout pris (alors que c’est pas le but d’une œuvre d’art, que ce soit film, littérature, peinture ou autre) me parait intéressante à développer… mais ne peut pas être argumentée pareil, qu’on considère qu’il y ait bien un male gaze systémique, ou pas.

  • De l’infime tremblement d’une lèvre supérieure

    Contexte : le roi et le comte de Mirabeau (23 juin 1789) à l’Assemblée nationale https://www2.assemblee-nationale.fr/decouvrir-l-assemblee/histoire/grands-discours-parlementaires/le-roi-et-le-comte-de-mirabeau-23-juin-1789

    La décision du Tiers-État de se constituer en Assemblée nationale surprend Louis XVI et le pousse à faire fermer la salle où les députés se réunissent habituellement. Ces derniers se rendent alors au Jeu de paume où ils prêtent le célèbre serment de ne pas se séparer avant d’avoir donné une Constitution à la France. Le roi convoque alors les députés le 23 juin à une séance royale durant laquelle il consent quelques concessions mais annule toutes les initiatives prises par le Tiers-État et menace même l’Assemblée de dissolution.

    Après le départ du roi, les députés sont partagés entre peur et indignation mais décident de rester, alors qu’on leur demande de quitter les lieux. C’est à ce moment-là que Mirabeau, député de Provence, surnommé « l’Orateur du peuple », prononce cette phrase historique : « nous ne quitterons nos places que par la puissance des baïonnettes. »

    Passage merveilleux de Kleist à ce propos :

    Quand tu cherches à savoir une chose et que tu ne la trouves pas par la méditation, je te conseille, mon cher ami, d’en parler à la première personne venue. Il n’est pas besoin qu’elle soit douée d’une pénétration particulière et je ne veux pas dire non plus que tu doives l’interroger : point du tout ! Raconte-lui simplement de quoi il s’agit.

    Je te vois ouvrir de grands yeux et me répondre qu’on t’a appris autrefois à ne jamais parler que de choses que tu comprenais. Mais à l’époque, tu avais probablement la prétention d’instruire les autres tandis que je te demande au contraire de parler dans l’intention fort raisonnable de t’instruire toi-même – de sorte que nous pouvons admettre l’une et l’autre maximes, quoique dans des cas différents.

    L’appétit vient en mangeant, disent les Français. Cette proposition reste vraie quand on la parodie et que l’on soutient que l’idée vient en parlant. Il m’arrive souvent d’être assis à ma table, penché sur les pièces d’un procès compliqué, et de me demander par où débrouiller l’affaire. Ou de chercher, devant un problème d’algèbre, l’équation qui exprimera mes données et dont découlera ensuite un calcul simple. Si, dans ces moments-là, j’en parle à ma sœur, qui est près de moi et se livre à ses travaux d’aiguille, je trouve parfois ce qu’une rumination de plusieurs heures ne m’aurait peut-être pas livré. Non qu’elle ait formulé la solution, car elle ne connaît ni le code civil, ni les traités d’Euler et de Kästner. Ni qu’elle m’ait interrogé pour m’amener habilement au point décisif, bien que cela se soit sans doute passé ainsi plus d’une fois. Non, c’est parce que j’ai déjà une vague idée de ce que je cherche, certes encore éloignée du but, et que mon esprit, dès lors que je me décide à parler et pendant que je parle, mène à son terme la partie engagée et transforme en représentation claire l’intuition confuse du début, de sorte qu’à mon grand étonnement, j’atteins mon but au moment même où je termine ma phrase. J’y introduis des sons inarticulés, je tire des conjonctions en longueur, j’ajoute çà et là une apposition qui n’était pas nécessaire et recours à d’autres manœuvres dilatoires pour que mon idée ait le temps de se former selon les exigences de la raison. Rien ne m’est alors plus utile qu’un geste que ma sœur fait pour m’interrompre, car mon esprit déjà tendu tire de cette tentative de m’arracher la parole une excitation supplémentaire. Il réagit comme un général au milieu d’une bataille.

    Je comprends en quoi la servante été utile à Molière. (…)

    Je me souviens comment Mirabeau a foudroyé le maître des cérémonies à la fin de la dernière séance des états généraux présidée par le roi, le 23 juin [1789]. Le roi avait ordonné à l’assemblée de se disperser. Le maître des cérémonies était revenu dans la salle, où l’on s’attardait, et avait demandé si l’on avait bien entendu l’ordre du roi. « Oui », lui a répondu Mirabeau, « nous avons entendu l’ordre du roi ». Je gage qu’en commençant de cette façon courtoise, il ne sait pas encore où il veut en venir et ne pense pas à l’estocade qu’il va porter. « Oui, monsieur, nous l’avons entendu », dit-il – on voit qu’il hésite encore – « mais qu’est-ce qui vous autorise… continue-t-il, – et devant lui s’ouvre une perspective prodigieuse – … à nous donner des ordres ? Nous sommes les représentants de la nation. » Lui vient alors le mot qu’il lui fallait : « La nation donne des ordres, elle n’en reçoit pas » – puis, poussant l’audace à son comble : « Pour m’exprimer tout à fait clairement… – c’est maintenant qu’il exprime pleinement la résistance dont son âme est capable : … dites à votre roi que nous ne quitterons ces lieux qu’à la pointe des baïonnettes. » Sur quoi il s’assied, satisfait. Après cette saillie, le maître des cérémonies s’est certainement trouvé dans un état de totale banqueroute, pareil à un corps non chargé d’électricité qui est entré dans le champ d’un corps électrisé et s’est instantanément chargé de l’électricité contraire. On sait que, par un effet en retour, la charge du premier corps s’accroît d’autant. C’est ainsi que le courage de notre orateur s’est mué, quand il eut frappé son adversaire, en une extrême témérité.

    Il se peut donc que l’ordre des choses ait été renversé en France à cause de l’infime tremblement d’une lèvre supérieure ou d’un jeu de manchette ambigu. Il paraît que Mirabeau, dès que le maître des cérémonies se fut éloigné, se leva et proposa : i) que l’on se constituât immédiatement en Assemblée nationale, et ii) que celle-ci serait inviolable. Car, après cette puissante décharge, il était de nouveau dans un état neutre et, revenu de sa témérité, laissa soudain la crainte du Châtelet et la prudence prendre le dessus.

    On voit là une étrange concordance entre les phénomènes du monde physique et moral qui se vérifierait, si on la poursuivait dans les détails, dans tout ce qui s’est produit d’autre à ce moment-là. (…)

    Heinrich von Kleist, Que certaines idées nous viennent en parlant, 1805, traduit par J-F. Billeter dans Un paradigme, Allia, 2017, pp.65-68. https://www.editions-allia.com/fr/livre/618/un-paradigme

  • « L’orgueil, l’émulation, la vengeance, la crainte, prennent le masque de l’esprit de parti, mais cette passion à elle seule est plus ardente ; elle est du fanatisme et de la foi, à quelqu’objet qu’elle s’applique. »

    Germaine de Staël, « De l’esprit de parti », in. De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations, 1796 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8615752h/f204.double

  • « Où commence le vivant et où s’arrête-t-il ? », entretien avec Nastassja Martin
    https://www.revue-ballast.fr/nastassja-martin-ou-commence-le-vivant-et-ou-sarrete-il

    Dans À l’est des rêves, vous défi­nis­sez votre anthro­po­lo­gie comme « his­to­rique et poli­tique ». À rebours d’une approche tota­li­sante, la votre est ancrée sur le ter­rain et dyna­mique, alter­nant récit et ana­lyse. Historique et poli­tique, donc : qu’est-ce que ça implique, dans votre pratique ?

    Il me faut reve­nir sur la manière dont j’ai été for­mée. Mon direc­teur de thèse, Philippe Descola, a été l’élève de Claude Lévi-Strauss. S’il n’a pas repris à son compte la métho­do­lo­gie struc­tu­ra­liste, il a néan­moins pro­lon­gé l’entreprise de symé­tri­sa­tion des manières d’êtres au monde, en tra­vaillant la ques­tion des ontologies — dès lors enten­dues comme plu­rielles, et dia­lo­guant sur un même plan hori­zon­tal — réso­lu­ment déliée de toute pers­pec­tive évo­lu­tion­niste qui nous aurait mené à « l’exception moderne ». Si cette pos­ture théo­rique fut fon­da­men­tale pour l’anthropologie, recon­fi­gu­rant les coor­don­nées de départ de la dis­ci­pline, elle a tou­te­fois contri­bué à apla­nir les tra­jec­toires his­to­riques de chaque col­lec­tif. La volon­té de symé­tri­sa­tion des manières d’être au monde est une idée poli­tique puis­sante et néces­saire, mais elle per­met dif­fi­ci­le­ment d’aborder les rap­ports de force entrai­nés par les his­toires colo­niales. Et pour­tant, on ne peut vrai­ment pas pas­ser à côté quand on tra­vaille avec des col­lec­tifs autochtones !

    Comment vous en êtes-vous aperçue ?

    C’est ce sur quoi j’ai buté quand je suis arri­vée en Alaska en 2009. Je vou­lais tra­vailler sur l’animisme, qu’on me parle des esprits des ani­maux, des arbres, de tout ça… Et puis j’ai débar­qué. Je me suis ren­du compte que ce dont les gens, eux, vou­laient par­ler, c’était des pro­blé­ma­tiques qu’ils avaient avec l’institution éta­tique et les entre­prises pri­vées dans leurs manières de « gérer l’environnement ». Qu’il était plu­tôt ques­tion de leur confron­ta­tion avec la dua­li­té « exploi­ta­tion des res­sources » d’un côté, « pro­tec­tion de la nature » de l’autre. Les pra­tiques des Gwich’in ne cor­res­pon­daient ni à l’une ni à l’autre de ces deux facettes du naturalisme qui ont pour consé­quences, entre autres, qu’on ne leur recon­naît plus aucuns droits d’usages de chasse et de pêche au sein des parcs natio­naux, mais qu’on exploite le pétrole, les mine­rais et la forêt à l’envi juste à côté de leurs vil­lages. Par ailleurs, ils ont été vic­times d’une his­toire colo­niale très vio­lente, qui a débu­té avec l’entreprise de mis­sio­na­ri­sa­tion des angli­cans puis des épis­co­paux. C’est donc, assez logi­que­ment, de ce rap­port de force avec « l’autre monde », le nôtre, dont ils avaient envie de par­ler. De leurs luttes pour empê­cher les exploi­ta­tions pétro­lières, et des plans de ges­tion envi­ron­ne­men­tale qui les expulsent de leurs ter­ri­toires. Ça a été ma pre­mière grande claque. Je me suis ren­du compte qu’il était com­plè­te­ment obso­lète de vou­loir tra­vailler sur une autre cos­mo­lo­gie que la mienne, quand ce à quoi je fai­sais face c’était une his­toire colo­niale qui per­du­rait sous la forme de lois qui les empêchent d’accéder aux ani­maux qui par­courent leur milieu. C’est fina­le­ment beau­coup plus tard que la ques­tion de l’animisme est reve­nue, « par la fenêtre », un an après avoir enta­mé des recherches qui por­taient sur l’histoire de la mis­sio­na­ri­sa­tion, sur l’idée de Nature en Alaska, sur ce qui se pas­sait avec les indus­triels pétro­liers et, aus­si, sur ce qu’impliquait la crise cli­ma­tique, dont on par­lait peu à l’époque en sciences humaines.

  • « Comment pousser les bords du monde : Bob Dylan », de François Bon
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-comment-pousser-les-bords-du-monde-bob-dylan-de-francois-bon?p=2

    François Bon nous prend par l’oreille pour nous entraîner sur les chemins de musiques et de vie de Bob Dylan, l’enchanteur secret.

    Découvert tardivement cette série de 2011 que j’ai trouvé excellente. Une occasion pour moi de réouvrir le zimmerman perso que je m’étais bricolé jusqu’alors.

    edit "to everybody here with heart and ears"
    à quelques facilités près, c’est fin. ainsi du générique, dont les toutes premières secondes mixent la voix de Dylan avec l’intro de Like a rolling stone joué par Hendrix à Monterey, dont la voix arrive plus tard pour nommer Dylan. j’aime aussi que l’image choisie déplace la coutumière empreinte visuelle de ce qui a fait Dylan, avec sa guitare et son harmonica. au vu de la richesse des matériaux, témoignages, extraits sonores mis en oeuvre au fil des épisodes, je suis au bord de me procurer la bio de Bon pour explorer encore le soviet électrique diffus des 60’s.

    #Bob_Dylan #radio #podcast #biographie #discographie #récit #rock #chanson #musique #Dylan_revisité