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  • À Calais, les deux visages de l’aide humanitaire : l’un agréé par l’État, l’autre entravé par les forces de l’ordre - Basta !
    https://basta.media/a-calais-les-deux-visages-de-l-aide-humanitaire-l-un-agree-par-l-etat-l-aut

    Depuis plusieurs mois, à Calais, l’État mène une opération de communication en réaction aux drames humanitaires qui s’y déroulent. En coulisses, la rupture du dialogue avec les associations empêche toute avancée pour les personnes exilées.

  • Où va ce satané Facebook ? - davduf.net
    http://www.davduf.net/ou-va-ce-satane-facebook-2109

    Depuis des années, Olivier Ertzscheid est l’une des meilleures vigies de la facebookisation des esprits, des corps et des défaites. Chercheur, auteur de Le monde selon Zuckerberg (C&F éditions), Olivier Ertzscheid tient le blog https://www.affordance.info, plaque tournante des tourments numériques de nos mondes. Avec lui, on s’est interrogé sur l’avenir de Facebook, et de nous toutes et tous. Et Metaverse, de ses algos si fous qu’ils semblent désormais livrées à eux mêmes. Trois heures de master-class.

    L’émission et débat sont à revoir dans leur intégralité sur Twitch en attendant une version remontée au bon soin d’Euryale pour Blast. Merci à tous d’avoir participé au débat et aux nouveaux abonnés qui soutiennent la chaîne !

    📢 Au Poste Libertés publiques, libertés fondamentales, police, sousveillance & contre-filatures. Causeries proposées par le réalisateur David Dufresne (« Un pays qui se tient sage »). Chaque lundi et chaque jeudi. Et parfois plus sur Twitch ►► https://www.twitch.tv/davduf

    #Olivier_Ertzscheid #David_Dufresne #Médias_sociaux #Twitch

  • Jean Songe #AuPoste pour son enquête « Sodexo la gloutonne » - davduf.net
    http://www.davduf.net/jean-songe-auposte-pour-son-enquete-sodexo-la

    Lundi 18 octobre 2021, 9h, mon ami de sang était #AuPoste pour causer de son nouveau voyage dans le capitalisme le plus pur : la Sodexo, modeste société française qui vise à intervenir dans la vie d’environ un milliard d’êtres humains. Un milliard. Cantines, Ephad, restaus d’entreprise, Lido, Tour de France, les stades, même le Superbowl, et le business des prisons, et encore sa méconnue filiale sur les terrains de guerre : les Sodexo Defense Services. Pour sûr, on a causé aussi rock ’n’ roll, Joey Starr, Jean-Patrick Manchette et nucléaire. Trois heures de rires, et de mondes sombres qui s’annoncent.

  • Ubérisation et après ? Comment la plateformisation ruine nos vies - davduf.net
    http://www.davduf.net/uberisation-et-apres-comment-la-plateformisation

    Fabien Lemozy et Stéphane Le Lay, sociologues, sont les co-auteurs de « Ubérisation et après » paru aux éditions du Détour, ouvrage collectif coordonné par Pascal Savoldelli. Ce matin, ils sont venus nous parler de leur étude sur les dégâts causés aux livreurs à vélo, mais pas seulement. Qui de la « plateformisation » et de la précarisation a nourri l’autre ? Comment le « management algorithmique » grignote nos libertés ? Comment les livreurs se lancent dans une « auto-accélaration » pour s’offrir une stratégie de défense individuelle, faute de combat collectif dont tout est fait pour qu’il ne puisse se tenir. Enfin : leur constat est sans appel, notre responsabilité individuelle est engagée. Il faut désinstaller ces applications.

    • Merci pour ton emission @davduf j’apprecie souvent mais ca fait un moment que j’ai un problème avec l’invisibilité des femmes dans ton emission.
      Du coup je laisse ici quelques question qui pourraient peut être te donner des idées

      Quel est l’histoire des femmes policières, depuis combien de temps il y en a, quels proportion, elles font quoi dans la police ?

      Comment ca se passe pour les femmes dans la police ?
      Est-ce qu’il y a des femmes dans la police qui sont victimes de harcelement , de discriminations ? Si oui comment ca se passe pour elles, sont -elles entendu de leur hierarchie ou sont elles doublement discriminées ?

      Est-ce qu’il y a du sexisme dans la police ?
      Si il y en a comment ca se manifeste ? J’ai souvenir d’une policière qui témoignait sur le média, elle racontait le racisme et lorsqu’on lui pose la question du sexisme elle a dit que c’etait tellement énorme, tellement perpetuel qu’elle ne relevait même plus, c’etait 10 fois par jour minimum, le racisme etait plus dilué dans le temps que le sexisme. Et pourtant j’entend très peu le sexisme de la police dénoncé....

      https://www.youtube.com/watch?v=BsRDCW1YHLc

      Les féminicides sont aussi considéré par les féministes comme une forme de terrorrisme, ca pourrait être interessant de se documenté dessus - le #male_entitlment je croi avoir documenté ca sur seenthis - pourquoi les tueurs de masse sont des hommes et pourquoi ils le font souvent après une séparation, après avoir buter les gosses, son ex et quelques passants ces mecs ne sont pourtant pas appelé des terrorristes mais comme des fous pourtant c’est une technique qui dit quelquechose à toutes les femmes qui voudraient se séparé de leur compagnon...

      https://seenthis.net/messages/698626
      https://seenthis.net/messages/644795

      Pourquoi la PJ manque autant de moyens ?
      Pourquoi les plaintes ne sont pas enregistrées ? C’est un sujet brulant pourtant j’ai rien trouvé sur ta chaine là dessus.

      https://www.facebook.com/NousToutesOrg/videos/la-police-a-lobligation-de-prendre-votre-plainte-cest-la-loi/672020240365932

      Est-ce que les policiers sont vraiment formés pour recevoir les victimes de violences sexuelles ? Comment se passent ces formation ? Qui les donnent ?

      j’ai entendu dire que la « formation » pour les violences sexistes et sexuelles sous Darmain, c’est seulement une brochure distribuée aux poulets et Darmanin présente ca comme 130.000 formations de policiers juste avec les éléctions... Malheureusement je retrouve pas la source pour ca, peut être « nous toutes » sur Instagram...

      On peu aussi se demandé si la police est pas plus dangereuse pour les femmes que d’autres institution. Aux USA on a découvert que les flics sont plus maltraitant que la moyenne des hommes avec leurs compagnes et enfants. Qu’en est il pour la France, si on n’arrive pas à savoir, pourquoi ?
      https://seenthis.net/messages/433031

  • Alexandre Benalla : une longue et belle journée de procès - davduf.net
    http://www.davduf.net/alexandre-benalla-une-longue-et-belle-journee-de

    Reprise de ma chronique judiciaire sous forme de thread Twitter. Ce vendredi, c’était le grand jour au tribunal judiciaire de Paris. Les agissements d’Alexandre #Benalla et de son acolyte Vincent #Crase, place de la Contrescarpe, le 1er mai 2018. Amusante, instructive et (enfin) politique, cette audience raconte deux choses : qu’avec les vidéos, tout a bel et bien changé. Mais surtout que ce procès n’est pas (seulement) celui d’une basse police, mais bien, aussi, celui d’une vision de basse politique.

  • #AuPoste 32 : #Maurice_Rajsfus l’éclaireur raconté par ses enfants - davduf.net
    http://www.davduf.net/auposte-32-maurice-rajsfus-l-eclaireur-raconte

    Michelle et Marc Plocki seront #AuPoste ce jeudi pour parler de leur père, décédé en juin denier, écrivain, historien, activiste, observateur de la chose policière et des fascismes. Ensemble, on parlera de Maurice le travailleur acharné, de la réédition en cours de ses œuvres, de ses archives (désormais en lieu sûr), de ce qu’il reste de lui et de ce qu’il nous reste à faire. C’est à 8h45, c’est ouvert à tous et toutes. Soyez là, soyez nombreux !

  • Au Poste #15 avec Olivier Tesquet, auteur d’« État d’urgence technologique (...) - davduf.net
    http://www.davduf.net/au-poste-15-avec-olivier-tesquet-auteur-d-etat-d

    Depuis plus de 10 ans, l’homme-machine Olivier Tesquet traque nos traces, et le joyeux capitalisme de surveillance. On l’a convoqué #AuPoste. Il est resté près de deux heures et demi, passionnantes, et glaçantes. Tesquet parle comme son livre « État d’urgence technologique » (Premier Parallèle) se déguste : avec précision et concision. Tesquet nous raconte par le menu comment, désormais, sanitaire, sécuritaire et militaire se conjuguent au présent et à l’omniprésent. « On me demande souvent s’il faut (...)

    #Google #Hikvision #Palantir #Amazon #Facebook #algorithme #CCTV #biométrie #facial #reconnaissance #vidéo-surveillance #GAFAM #surveillance #drone (...)

    ##LaQuadratureduNet

  • Au Poste #1, avec le directeur de recherche Sebastian Roché - davduf.net
    http://www.davduf.net/au-poste-1-avec-le-directeur-de-recherche

    Dans cette première émission, il est question de la #LoiSécuritéGlobale, qui repasse début mars au Sénat, du #BeauvauDeLaSécurité, qui passe les plats, et du film « #Police Attitude » de Roché et Rabaté.

    Cette émission est la toute première, après une semaine de tests, d’équipement, de préparations en tous genres. Une première avec son lot de trac, d’avanies techniques, de sourires et d’incroyables échanges sur le tchat.

  • allo Place Beauvau - c’est pour un anniversaire (2 ans) - davduf.net
    http://www.davduf.net/allo-place-beauvau-c-est-pour-un-anniversaire-2

    C’était il y a 2 ans jour pour jour, le premier signalement. L’occasion de remercier, ici, du fond du cœur, et une nouvelle fois, tous les témoins, vidéastes, comités de quartiers, collectifs de victimes, observatoires, qui, dans l’ombre ou non, ont pris part à ces 986 signalements. Et à l’irruption du débat national sur la... #police nationale.

  • Allô IGPN ? Que fait (vraiment) la police des polices ? - davduf.net
    http://www.davduf.net/allo-igpn-que-fait-vraiment-la-police-des-polices

    Comment l’IGPN travaille-t-elle concrètement ? Quelles sont ses conclusions d’enquête ? Ses motifs, ou non, de classer une plainte ? Auditionne-t-elle toujours les victimes et les policiers mis en cause ? Cette compilation d’études de cas, régulièrement mise à jour et fondée sur nos signalements Allô Place Beauvau, constitue la première plongée jamais effectuée en profondeur dans les arcanes de l’institution. Allô #IGPN met au jour ce que certains appellent une « énigme » : sa capacité de (sous-)traiter les affaires liées aux accusations de violences policières.

    Plus de 65 plaintes suivies.

    Six mois d’enquête.

    Une collection proposée par @davduf, Etamin Studio, WeDoData, @fil et l’équipe de Mediapart.

  • Corona Chroniques, #Jour57 - davduf.net
    http://www.davduf.net/corona-chroniques-jour57

    LUNDI 11 MAI 2020 - PREMIER JOUR (D’APRÈS)

    MATIN. Dans la rue, il y a du monde, mais pas tant que ça, ni tellement de joies ; même la moto cale par instant ; à l’approche de la butte Montmartre, c’est la Berezina : la vieille petite Harley est infoutue de semer la Passat de police, qui barre la route au plus imprenable travelling du monde — inaccessible quête, impossible de grimper sur le toit et d’admirer Paris qui se libère. Ce #déconfinement est une libération sous conditions et sous surveillance, brisée à peine décrétée. Dans cette drôle d’ambiance, à la fois retenue, à la fois relâchée, Anita trouve les mots justes, comme toujours : il n’y a pas de victoire.

    Rue Amélie Poulain, nous sommes projetés en arrière, dans l’Avant, et le pire. Aux murs des vieilles maisons et aux devantures des antiques boutiques, ils ont placardé des affiches de terreur, Ouvriers français : c’est la relève qui commence ! Finis les mauvais jours : papa gagne de l’argent en Allemagne ! Taisez-vous, méfiez-vous : parler sans discernement c’est nuire à la France ! Une commerçante ouvre sa porte, c’est une agence digitale, elle nous explique, toutes ces ombres jaunies, ces affiches déchirées, toutes ces couches d’Histoire plaquées sur les murs, c’est un décor de cinéma, un tournage fauché au jour 1 du confinement, abandonné depuis, on rit du télescopage (« nous sommes en guerre », #Emmanuel_Macron, 16 mars 2020) ; sur sa vitrine, elle a scotché le dernier numéro du Chat noir, publication locale qui renait (en Une : « La dénonciation à la française bientôt au patrimoine de l’Unesco ? Découvrez les coulisses du projet porté par le Préfet #Lallement »). Une touriste s’approche, armée d’un t-shirt d’aéroport :

    Reality
    Is
    Perfect
    (In Fiction)

    APRÈS-MIDI. Sur Twitter, nouvelle ère, nouvel arrivage de graffitis. Un premier : « Covid-19 : une mine d’ordre pour l’État ». Un autre : « Bienvenue dans l’immonde d’après ». Un troisième : « Réveillez vous (bordel de merde) ».

    Sur télé Pin-pon, #Alain_Duhamel réclame en direct que « la police agisse plus vite » contre ces jeunes qui apérotent en plein Paris, sur le pont d’Atmosphère Atmosphère. En incrustation sur l’écran, un mégaphone disperse les fêtards, des policiers moulinent de grands gestes, un à un les déconfinés s’exécutent, plus amusés que déroutés (les joyeux bobos ne savent pas qu’ils sont les piteux gogos d’un autre film, figurants en direct live, raison de toute cette mise en scène pathético-cathodique). Ailleurs, ce sont des manifestants (contre les violences policières ou pour une justice sociale, pour des gilets ou pour des masques) qu’on déloge déjà (le déconfinement serait-il un confinement qui ne dit pas son nom ?). Comme lance #Ruth_Elkrief : « Les jeunes pensent que c’est le retour à Avant. Non, ce n’est pas le retour à Avant ! » — et il faut bien protéger les vieux rescapés. Prodigieuse métaphore de cette crise de la quarantaine : elle a propulsé le vieux monde derrière lui-même.

    Dans mon quartier, l’incroyable se produit : la caissière du Carrefour Market est de retour. Elle avait disparu au début du Pendant (cf. Corona Chroniques, jour 16) sans qu’on sache bien pourquoi. Semaine après semaine, ses collègues rassuraient, sans trop rassurer, elle allait revenir, elle allait bien, jusqu’à ce que le temps ramollisse tout et qu’on arrête de demander de ses nouvelles. Malade, dit-elle, elle était malade, mais pas du virus, s’empresse-t-elle de rire, belle comme un communiqué officiel. A l’angle de la rue, Aurélien-le-boulanger est aussi de retour, le véritable Aurélien, l’Aurélien bout-en-train. Il lève ses poings en l’air, la Tradition ça a du bon, il pète la forme, il y a du monde, c’est re-ti-par comme en…

    Mais au moment d’encaisser, il baisse la voix :
    – Et vous, vous y croyez à la fin ?

    SOIR. Appel de G., 10 ans, fier et heureux comme jamais. C’est fait, finito, son serveur Minecraft est installé, il a construit ça tout seul, akoyo, un enfant pareil à tous les autres, tellement plus démerdard que tous ces amateurs qui nous gouvernent, G. a écrit « bienvenue » à destination des nouveaux inscrits ; et il a prévu un coffre de dons, pour les nouveaux joueurs. « Papounet : ça s’appelle un serveur de survie. »

    A minuit, dernier tour des dernières nouvelles (à Wuhan, dit-on, un dépistage massif de la population serait sur les rails, après la découverte de six nouveaux cas en deux jours ; et à Washington, la Maison Blanche pourrait être cluster). Songes de sommeil qui vient. « Si vous regardez les mythes, ils commencent tous par des crises terribles. Le mythe d’Œdipe, par exemple, commence par la peste, partout, qui fait mourir les hommes » (René Char). Du Corona, quelles légendes surgiront-elles ? Quel monde à venir ? Quels mythes à détruire ? Et si tout n’était que t-shirts sales et retournements plein d’avenir ?

    La #fiction
    Était
    Parfaite
    (Dans cette réalité)

    Moral du jour : 10/10
    Ravitaillement : 10/10
    Sortie : définitive ?

    ( fin )

  • Corona Chroniques, #Jour56 - davduf.net
    http://www.davduf.net/corona-chroniques-jour56

    Ultimes messages de Nicolas, le #médecin de garde de nuit des #Hauts-de-Seine (cf. Corona Chroniques, #jour 54). En ces dernières heures, notre correspondance vire à la conversation, au speed dating in extremis d’avant la cloche de fin de mise en cloche, vaine tentative de prolonger un temps cette tranche d’Histoire ? Désir, surtout, de ne pas laisser cette panique mondiale sans égale s’échapper comme ça, aussi facilement qu’elle nous est tombée dessus brutalement. De ses nuits de détresse sans fin (double-gardes, 74 au compteur depuis le 16 mars — total respect), Nicolas pointe un phénomène jamais ressenti dans ces proportions : « la recherche des patients d’une complicité dans l’explication, une narration affranchie du #storytelling des médias et des politiques. Un besoin de communion supérieur à d’ordinaire, toutes origines socio-professionnelles confondues. Parler pour comprendre, savoir ce qui protège ou rapprocherait, explorer le possible… On m’inviterait presque à casser la croûte entre familiers. Que tous ces gens attendent la monnaie de leur pièce en retour, dès demain, serait logique : se réparer individuellement et réparer le groupe social. »

    Entre les lignes, Nicolas se révèle par petites touches — noctambule des eighties, époque Pacadis, Paquita, Bains douches et boites de nuit, sa médecine est un night-clubbing par d’autres moyens — serait-ce donc ça, le secret de nos échanges ? La Nuit qui nous unit, ou plutôt l’attirance pour les levers d’Après, le Covid comme frère de mauvaise fortune, viral et en avant ?

    Dans sa dernière missive, le toubib finit par évoquer sa fascination pour ceux qu’il appelle le groupe des suggestibles, les invisibles influençables, ceux qui « ressentent physiquement le message anxiogène à force de martèlement. La respiration est au cœur du mécanisme : ils sont obsédés à tort, puis à raison, par la dyspnée médiatisée, l’accélération de la respiration, puis par le stress. La suggestion infuse le corps et tend à contrôler l’esprit. La barrière mentale rompue, je sens un désarroi massif et de quoi envisager toutes les ingénieries sociales possibles. » J’insiste une dernière fois, et une heure plus tard, message suivant, soudain, éclair de lucidité, demain se profile : « Dans le 92, en deux mois, nous sommes passés du film de guerre froide au film de SF. Il me traverse l’esprit que certains aux commandes ne devraient pas en abuser. Et qu’ils feraient mieux de ne pas foncer dans le tas en mode « comme avant ». »

  • Corona Chroniques, #Jour55 - davduf.net
    http://www.davduf.net/corona-chroniques-jour55

    Le chien porte un joli nom, qui fleure les trente glorieuses, et les 11 mai qui hantent ; il a le poil court, d’un jaune vif, et sait nous émouvoir, assis sur ses pattes arrières ou à plat ventre, museau baissé, mais en alerte, à quémander sa caresse ; il a la grâce d’un lévrier afghan au pas de course, longues pattes frêles, léger corps de fusée-fuseau, sans un gramme de graisse, tête dressée vers Après et en avant, et ses yeux : petits, vifs, presque malicieux, qui flashent dans la nuit ; même à l’arrêt, l’animal a le sur-place élégant, une leçon pour les joggers de feu rouge, lui, il ne patauge pas sur son attestation, il danse la délivrance. Ce chien est la liberté même, agile, rapide — et il est bourré d’électronique, de capteurs, d’intelligence artificielle, de voyeurismes en tous genres, caméras à visée totalitaire, 360 degrés comme il faut ; il porte la rage, celle du confort et de la surveillance ; Spot est son nom, et le clébard gambade dans un parc de Singapore, téléguidé à distance,propagande par le fait accompli de la maison #Boston_Dynamics, longtemps financée par d’autres chiens de garde et de traces, #Google Company. Sur la vidéo du matin, Spot fait le beau et tout le monde l’acclame à grands renforts de selfies et de servitude volontaire ; il veille au respect des distanciations sociales, il a le disque rayé ; sans cesse, #Spot aboie d’une voix féminine « Let’s keep Singapore healthy, for your own safety and for those around you, please stand at least one metre apart. Thank you » et tout le monde rit, même Twitter ricane, et ne voit pas bien le danger, tout à sa joie de s’admirer dans son #Black_mirror, et honoré d’assister à son propre anéantissement : dans le parc, pas un pour se lever, pas un pour hacker le robot, le savater ou le saboter, ou même l’envoyer se noyer dans le bassin tout proche ; pas un pour comprendre ce que cette fausse bête à collier est en train de faire, mordre nos libertés — faux clebs qui nous prend pour de vrais chiens. Désastre au Désastre : en deux mois, aurions-nous tout perdu ? Appel de l’Après : et s’il n’était plus question d’être seulement vigilant, mais bien combattant ?

  • Corona Chroniques, #Jour53 - davduf.net
    http://www.davduf.net/corona-chroniques-jour53

    Branle-bas de combat au gouvernement, mais en tenue camouflage. Matignon dépose en catimini un amendement pour démolir un autre amendement, pourtant proposé et voté hier par son propre camp. Le péché originel, venu d’un député #LREM, ancien patron du #RAID : autoriser les « gardes particuliers » à pouvoir contrôler et verbaliser les promeneurs mal attestés. La logique à l’œuvre porte un nom, fumeux et malfamant : « le continuum de sécurité, enjeu du futur, entre sécurité publique et sécurité privée », dit un préposé à l’argumentaire. En clair : les députés en marche veulent déborder leurs chefs et donner pouvoir de police aux vigiles, en plus des nouveaux venus auxquels Castaner aimerait confier ces nouvelles missions (apprentis-policiers, retraités gendarmes, et robo(pastoutàfait)cops du métro, cf. Corona Chroniques, jour 48). Dit plus clairement encore : légaliser les #milices (euphémisées en commission des lois par « gardes assermentés de propriété de grande superficie »). D’où le gouvernement qui toussote, qui trouve que ça fait un peu beaucoup, ce débordement sur l’extrême droite, que ça risque de se voir un tantinet trop, cette tentation d’un sécuritaire total — et qui dépose son amendement (Saint Muddy Waters, héros du peuple et du Chicago Blues, que ces choses sont délicatement dites : « L’octroi d’un tel pouvoir de police judiciaire aux gardes particuliers pour participer à l’accomplissement d’une mission de police sanitaire n’est pas envisageable en opportunité et par ailleurs présente des fragilités constitutionnelles »). Au passage, avec le #Confinement, jamais vu une telle remontée de vidéos terrifiantes de policiers municipaux en roue libre. Après se teste Pendant.

    (Penser à écrire aux députés pour leur rappeler qu’en matière de continuum de sécurité, les reportages de M6 n’y pourront rien : ceci est achevé depuis des décennies, jamais la société n’a été aussi « sûre » et contrôlée qu’aujourd’hui ; 2020 n’est rien comparé à 1920, ni même à 1970. Leur demander également si, des fois, l’insécurité véritable ne règnerait pas ailleurs, quelque part du côté de la #sûreté_sanitaire, à défaut de #sécurité_sociale, régulièrement défoncée ?).

  • Corona Chroniques, #Jour52 - davduf.net
    http://www.davduf.net/corona-chroniques-jour52

    Nouvelle nuit agitée ; les psys nous rassurent, ce refoulé, c’est normal (même si la profusion médiatique de Freudiens a quelque chose d’assez peu rassurant) : des souvenirs enfouis de mesquineries anciennes au travail, de celles qui m’avaient fait me confiner, par choix, et ça change tout, il y a 10 ou 15 ans, sortir du train-train du salariat. Brel, comme toujours, avait été le guide : « J’ai refusé de savoir si le troisième aide-comptable me déteste vraiment ou simplement s’il a mal au foie. J’ai refusé cette bataille-là » (une interview de 1971 où le complice expliquait pourquoi il avait préféré le grand large incertain à l’usine paternelle qui lui tendait les bras, la sécurité et l’enfer).

    Soudain, ouvrir les yeux. Dans la cour, nuit totale, un enfant pleure, mais pas deux minutes, pas un caprice, pas dix minutes, pas un chagrin ; mais bien plus, quinze ou vingt minutes. On se précipite à la fenêtre, encore des larmes, on hèle, dans le vide, il se passe quoi, l’enfant crie maintenant, des hurlements de 4 ou 5 ans, mais c’est incompréhensible, ses parents crient aussi, mais sur lui, ou entre eux ? C’est strident, il se passe quoi, il se passe quoi, il se passe quoi, on imagine le pire, des voisins sortent à leur tour, impuissants, aucune réponse, les cris perdurent — et tout s’arrête.

    Et puis, au réveil, se demander si nous sommes prêts, collectivement, pour ce 11 mai, et les retrouvailles d’avec le collègue du couloir, les aide-comptables du bout du tunnel. Si chacun voudra, vraiment, rentrer dans le rang ? Peu à peu, de rue en Une, le défaitisme semble progresser. L’appel de l’Avant serait gagnant, effacer les souffrances du Pendant en retrouvant celles d’Avant, voilà le topo, voilà le défaitisme de salon, le défaitisme à réfuter — un défaitisme de pouvoir (les quatre) qui cherche à se rassurer, une méthode Coué de l’immobilisme. Semi-liberté, et estimez-vous heureux. Vraiment ?

    (La concierge a promis de se renseigner, pour le petit. Elle semble savoir d’où provenaient les cris.)

  • Corona Chroniques, #Jour51 - davduf.net
    http://www.davduf.net/corona-chroniques-jour51
    http://www.davduf.net/local/cache-gd2/62/31348e6de7e6cdcf65bb95cc54fbf6.png?1588761110

    Dans la cour d’école de Poissy, #Emmanuel_Macron s’avance comme un inspecteur d’Académie, sûr de lui, et de son emprise, il défait les carrières et voudrait faire nos arrières ; dans la cour, on le salue, il répond, mais dans la première salle, c’est qui ? demande un pays, une voix fluette, et le voilà qui, d’un geste enfantin, tombe le masque et avance à découvert ; toute l’approximation d’État en une image, ce masque tombé, c’est une allégorie les enfants, et une plaisanterie, un moment de déconnexion, qui pourrait être joli, s’il n’était la fin de tout ; ce masque jusqu’à la garde (« masque noir, assorti au costume du Président » nous dit un styliste, #Jean_Michel_Apathie de la maison LCI), ce masque grand public qui couvre la gorge et le menton, bientôt sur toutes nos bouches, c’est toute l’incompétence de ce commis d’État ; réduit à défiler devant des CP et des CE2, lui, raide dans leur rangée ; eux, assis sagement à leur pupitre, comme nous, relégués au rang d’écoliers à qui on fait constamment la leçon, à attendre que l’envoyé du rectorat nous programme nos vies une nouvelle fois rectifiées.

    Et puis : c’est comique, ce n’est plus Macron général pathétique devant l’hôpital de campagne de Mulhouse (cf. Corona Chroniques jour 10, hôpital démonté, dit-on, depuis sans tambour militaire ni trompettes la mort) ; ce n’est plus non plus Macron chef de rayon du Super U de la ferme France (cf. Corona Chroniques jour 39), c’est le fantôme, c’est Jacques Martin, c’est l’École des fans, alors, ils font quoi tes parents ? Maman, elle est dans le combat du Coronavirus ! Et elle est en train de gagner ? Oui. Et le soir, elle te raconte ? Oui. Et papa ? Il travaille à l’hôpital. Et à nouveau, tout ce qu’il ne faut pas faire, tout ce pourquoi on nous avait dit il y a deux mois qu’on ne saurait pas faire, que les masques, ça servait à rien, qu’il fallait savoir les porter, Macron s’entête : son masque touché, retouché, mal positionné, nez mal caché — ce masque dix fois réajusté comme une stratégie hasardeuse de gouvernement.

    Parfois, la retransmission coupe, comme au jadis Théâtre de l’Empire, et un second présentateur de mode vient meubler (#Thomas_Misrachi, doigt sur la couture chez #BFM) : « c’est une opération de com’ MAIS c’est une opération très importante », l’image revient, nous voilà sauvés, bientôt 13h, Et les gestes barrières, tu les connais, toi ? Oui. Et tu te laves les mains tous les combien ? S’en suit une liste sans fin. Le ministre de l’Éducation est là aussi, même masque, mêmes erreurs, on comprend qu’il prépare les fiches du Président, il passe de classe en classe, en éclaireur, ramassant les biographies de tel ou tel élève avant de le glisser à l’oreille du patron. Au loin, sans que l’on sache si cela est fait exprès, un tableau raconte « à l’école d’autrefois », et tout finit par une interview, très autrefois, où deux journalistes évitent soigneusement chacune des questions qui pourraient fâcher.

    Il est temps d’aller s’aérer.
    Trois jours sans sortie, c’est l’extrême limite.

    • Cette histoire de masque enlevé tourne partout mais tu la commentes avec des mots tellement justes !

      Dans le montage de l’émission des potes, Macron pose une question à quelqu’un·e. Un peu condescendant mais Macron qui pose une question, ça me fait tilt : il ne pose jamais de question, il explique la vie, rien à foutre ne serait-ce que de l’expérience des gens. Et là, la réponse : c’est un enfant. Quand il pose des questions, c’est à des enfants, parce que ça compte pas vraiment, on le sait tou·tes. C’est insupportable, cette communication.

  • Corona Chroniques, #Jour50 - davduf.net
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    Se réveiller et se dire qu’il reste une semaine à tirer ; sans trop savoir si c’est long ou court, une semaine ; se lever et se demander comment on se lèvera, justement, et quel sera le réveil, exactement. Sur France Inter, le désir d’amnésie sonne déjà. Augustin Trapenard lit une lettre de Michel Houellebecq. On monte le son, sans trop y croire, mais on se raccroche à tout ce qu’on trouve, la moindre lueur, le premier os à ronger venu, le plus infime soupçon de déconfinitude — pure déconvenue. Selon l’écrivain, tout ce que nous vivons serait un « non-événement » et le monde après le coronavirus sera « le même, en un peu pire ». Trapenard se donne du mal, et beaucoup d’énergie ; il lit avec entrain, et c’est beau à entendre ; l’animateur tente de sauver par respirateur artificiel ce qui n’est que défaitisme existentiel. Au passage, Houellebecq égratigne les réseaux sociaux — en toute banalité — et balance les résidences secondaires de ses estimables confrères (c’est ainsi qu’il désigne Beigbeder, entre autres, c’est dire le prix de l’estime) — en toute bassesse. Il ajoute : « Je ne crois pas aux déclarations du genre « rien ne sera plus jamais comme avant » ». Et l’on comprend qu’il n’y aura pas de lumière de ce côté-là et qu’il existe plus de conscience au coin de la rue harassée qu’au bout de certaines plûmes fatiguées : que les poètes s’éloignent du monde, et de ses fracas, pour mieux les saisir, on sait, on connait, on apprécie ; mais que les mêmes décrètent, en s’extirpant du tumulte, qu’il s’agirait de croire et non de construire, et que ce que l’on vit est un non-événement, sont pure indécence. Une semaine, et l’on sait bien que ce sera bien plus, que l’Après viendra après beaucoup d’Après.

  • Corona Chroniques, #Jour49 - davduf.net
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    Ailleurs, un autre front se dessine : celui de qui parle, et de qui nomme. Après quatre jours sans trop rien dire, les sociétés de rédacteurs des principaux journaux réagissent enfin à la drôle d’idée du gouvernement, surgie en milieu de semaine : la labellisation des « sources d’informations sûres et vérifiées » en cette période de #Covid19 qui « favorise la propagation de #fakenews » (selon l’annonce de #Sibeth_Ndaye, grande pourvoyeuse en la matière, porte-parole du gouvernement, et auteure de l’inoubliable « J’assume de mentir pour protéger le président de la République »). Drôle, délétère et désespérée compilation de bons points sur le site officiel de #Matignon : qu’un gouvernement soit à ce point acculé pour appeler à la rescousse les services de fact checking de la presse en dit long. Sur lui, en premier lieu — mais aussi sur le monde des médias. Durant des décennies, l’essentiel exercice de fact checking consistait, dans les grandes rédactions anglo-saxonnes, à faire vérifier par d’autres leurs propres informations, avant de glisser en terrain de chasse aux rumeurs réseaux-sociales, vérificateurs-vitrines d’un journalisme de neutralité apparente, de moins en moins enclin à descendre dans l’arène, et se contenant d’en relater une partie des aventures, au point que certains, comme le philosophe #Alain_Cambier, parlent d’expédient efficace mais insuffisant.

    Au Figaro, #Arnaud_Benedetti déclare : « L’escalade de l’engagement, [c’est quand] une structure ne parvient plus à enrayer la mécanique de déni qu’elle a enclenché. Sa survie est alors indexée sur la perpétuation de ce déni. Ce n’est là plus l’État légal-rationnel mais une forme pathologique d’État. L’administration fédérale aux États-Unis savait dès 1965 qu’elle avait perdu la guerre au Vietnam, mais elle a préféré mentir à son opinion. C’est un peu la même chose avec la pénurie des masques qui n’a pas fini de fragmenter la réputation de l’exécutif et de démonétiser sa parole. »

    Demain, Après demain, ce terrain de la parole prise — comme on on prend position (tireur couché, ou franc tireur ; reporter ou copiste ; narrateur ou falsificateur) — sera probablement plus dévastateur que jamais, et #Debord plus spectaculaire qu’Avant (« Dans le monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux. »). Et c’est Pendant que chacun fourbit ses armes — d’où la voracité à tout lire, tout le temps, dans nos dimanches de confinement et de tous les jours — c’est maintenant que se constitue notre arsenal d’Après, à coups de banderoles vers la rue, de carnets vers les siens ; à grands renforts de comités informels et de graffitis fugaces (aujourd’hui, sublime, vu sur Twitter : drone d’ambiance, cet État d’urgence).

  • Corona Chroniques, #Jour48 - davduf.net
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    Conseil des ministres exceptionnel « dédié à la déclinaison opérationnelle des mesures » du #Déconfinement. À #Olivier_Véran, la bonne bouille inoffensive de la Santé, de venir annoncer la mauvaise nouvelle, la loi d’Etat d’urgence sanitaire s’inscrira dans la lignée de ses grandes sœurs : elle fera durer le plaisir du pouvoir et les supplices sur les libertés, elle sera prolongée de deux mois, jusqu’au 24 juillet, et plus si affinités (et l’on sait combien la République excelle dès qu’il s’agit de permanenter ses exceptions).

    Comme toujours, double discours. Sans rire : « notre stratégie repose d’abord sur l’adhésion des Français », ou : « nous faisons confiance à l’esprit de responsabilité des Français », quand, dans les faits, depuis deux mois, tout n’est que verticalité du pouvoir et démonstrations de force, paroles culpabilisantes et saillies moralisatrices, honte bue et masques perdus, infantilisation et incompétences, surveillance et punitions, #Lallement et amendes, et maintenant ça : des « brigades d’ange gardien », dixit Mielleux Véran, pour désigner d’obscurs ficheurs de « contact tracing ». Vient le tour de #Castaner, autre double, maléfique cette fois, à la mode confinée — barbe de quarantaine, cheveux qui s’allongent, ventre qui sommatise. Le ministre de l’Intérieur annonce le vent mauvais, la policisation rampante de la société : le gouvernement a décidé d’ « élargir la liste des personnes habilitées à constater les infractions ». Désormais, si la loi passe (et elle passera mardi, à priori), les pas encore formés (adjoints de sécurité, gendarmes adjoints volontaires), les vieux de la veille (réservistes police et gendarmerie) et les recalés des écoles de police (vigiles des transports) « pourront constater les non-respects de l’état d’urgence sanitaire et le sanctionner ». On sait ce que ce surcroit de pouvoir annonce : il est un avant goût de la mise en place du flicage généralisé de l’Après. Pas encore total, mais déjà tautologique. Cet après midi, Hassina Mechaï écrit : « Le déconfinement s’annonce comme la prolongation du confinement par d’autres moyens. Un confinement portatif où nous serons tous coupés des uns des autres dans un espace public qui ne fera plus commun. »

    Pour s’en rendre compte, il suffit d’écouter attentivement #Christophe_Castaner, non comme font les 20H, quand le ministre égrène les nouvelles dispositions, mais quand il tente de les justifier, dans un joyau de #novlang : « L’objectif du gouvernement n’est pas d’empêcher les gens de se déplacer. L’objectif du gouvernement, c’est d’empêcher que le virus se déplace. Or, pour se déplacer, le virus utilise celles et ceux des Français qui se déplacent. »