Oui, j’ai noté plein de biais de ce type qui renforcent cette assertion. Par exemple, on demande toujours moins d’efforts et de performances aux petites filles. Même dans le foot mixte, on autorise les filles à jouer avec des garçons plus jeunes et moins expérimentés, pour « équilibrer », donc l’émulation n’est pas construite de la même manière pour les filles et les garçons. Pourtant, je n’ai vu aucune différence de performances entre filles et garçons de taille et poids équivalents lors d’un match, si ce n’est que les garçons sont encouragés à aller en attaque et les filles en défense.
Chez les adultes, les femmes ont déjà intériorisé leur supposée infériorité physique et donc pratiquent prioritairement moins de sport, de manière moins exigeante et sur des disciplines plus « douces ». Elles sont donc moins entrainées et ont globalement les performances qu’aurait un homme s’il avait la même activité physique qu’elles.
J’ai remarqué qu’en pratiquant régulièrement du sport seule, c’est à dire sans autre étalon que ma propre fatigue et mes envies, j’ai développé ma capacité respiratoire, bien au-delà de ce que j’anticipais, de la même manière que mes capacités motrices. Je pense avoir physiquement les même aptitudes qu’un homme de ma taille et de ma corpulence et qu’à entraînement équivalent, nous aurons des performances équivalentes.
J’ai observé auprès d’un groupe de randonneurs en montagne assez homogène en âge, taille, corpulence, que le sexe n’influe que marginalement sur les capacités de chacun à devancer ou suivre le groupe principal. La plus forte variation de performances avait l’air d’avoir trait à la motivation personnelle, avec une plus grance facilité pour les femmes de traîner la patte, mais j’ai trouvé que c’était plutôt de l’ordre de l’auto-renforcement : « je suis une femme, donc je suis plus faible, donc, je peux ne pas lutter autant contre la fatigue ou les courbatures ».