Demosphere, exemple d’une appropriation (militante) des biens communs

?article10494

  • Prises de bec à Paris sur les médias alternatifs
    http://paris.indymedia.org/spip.php?article10582
    et http://paris.indymedia.org/spip.php?article10494

    L’article « Indymedia, exemple d’une appropriation (militante) des biens communs » répond à l’article accusatoire « Demosphere, exemple d’une appropriation (militante) des biens communs », suite à la non-publication des rendez-vous d’un collectif militant sur l’agenda parisien. Au-delà de la question (peu intéressante et éternelle) sur la modération des commentaires / compléments d’information, se pose en filigrane une question centrale et encore non résolue dans la plupart des villes dotées de ce type de site (Indymedia, Rebellyon ou autres et les agendas militants), et qui explique certainement l’essoufflement de la plupart de ces sites : qui administre, qui modère, et avec quel mandat ?

    En général, il n’y pas de mandat de la communauté qui utilise ces médias. Et les retours sont souvent restreints, alors que le poids de ces médias dans l’expression publique des militant-e-s est important. Comment construire une rupture avec non seulement la répartition des rôles issue des médias classiques émetteurs vs récepteurs mais également avec celle qui se construit au sein des médias alternatifs entre administrateurs et usagers (lecteurs réguliers et/ou contributeurs) ?

    A Lyon une tentative de « réseau Rebellyon » s’est construite pour assurer un retour critique sur le site, pour empêcher l’appropriation (la privatisation) du site par le collectif qui s’en occupe, pour ancrer le site dans une communauté militante. Cela reste balbutiant, l’expérience commence juste. Mais c’est peut-être la seule piste possible en dehors du fait d’assumer l’autonomie totale du site, n’ayant de comptes à rendre à personne (ce qui est quand même problématique si l’on se considère « participatif »). Cela fait suite à la grève de début 2011 du collectif d’animation de Rebellyon, pour protester contre l’absence d’intérêt pour la vie du site et ses orientations de la part des militants lyonnais.

    Entre des collectifs de médias alternatifs difficilement accessibles et des mouvements militants simples consommateurs, la coordination et la mise en place de réels outils communs est loin d’être évidente. C’est pourtant un enjeu de taille alors que le modèle de la publication ouverte (la main invisible de la libre expression censée s’auto-réguler) s’est effondré un peu partout dans le monde.