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    • C’est mignon tout plein - bien propre et consensuel... On y croirait presque si on n’avait pas vu les mêmes Coréens charger en mettant des coups de tranche de bouclier métallique à travers la tronche des manifestants (qui sont tout aussi loin d’être innocents - le bâton et le cocktail Molotov y sont des accessoires très courants). Ceci dit il y a un côté rituel dans les manifestations où chacun jouant son rôle conventionnel dans une représentation formatée - cette caricature de manifestation ne fait que forcer le trait pour en faire une épure stylisée.

    • Trop mignon !
      C’est visiblement un entrainement.
      – ils font ça sur un parking : aucun dégagement à gauche ou à droite. En face de la caméra, c’est l’entrée du parking. Sans doute, celui de la Seoul Metropolitan Police Agency.
      – les bus des policiers sont entassés au fond à droite sur plusieurs rangs, FACE à la manifestation. Désastre assuré en cas de débordement.
      – d’ailleurs, personne, jamais, n’essaie de déborder.
      – les « violents » lattent sagement le bouclier réglementaire, chacun séparément.
      – les « meneurs » qui sont interpelés courent sagement vers l’arrière. D’ailleurs, vers 1’20" et après, ceux du haut terminent tout à fait séparés de leurs interpellateurs.
      – le brave garçon qui garde la bonbonne de gaz sous son pied (ils sont drôlement équipés les manifestants locaux…) attend sagement à côté de sa bonbonne que les policiers viennent le récupérer.
      etc.

    • @mariasfat Les coups de tranche de bouclier métallique dans la tronche, j’ai tendance à être passionnément contre. La police suffisamment compétente et organisée pour policer sans violence excessive même face aux provocations, je suis tout à fait pour - tant que le contrôle des foules ne sert pas de substitut au dialogue politique. Quand au rituel de la manif’ c’est une forme de communication alors ce n’est ni bon ni mauvais - c’est juste un outil qui peut être pertinent ou non. Certains argueront que les coups de tranche de bouclier métallique dans la tronche sont aussi une forme de communication, mais j’espère ne pas avoir un jour affaire à ceux pour qui la violence délibérée est légitime.

    • @liotier « La police suffisamment compétente et organisée pour policer sans violence excessive même face aux provocations, je suis tout à fait pour - tant que le contrôle des foules ne sert pas de substitut au dialogue politique. »
      Bah je considère que c’est plus le dialogue politique qui est un moyen de contrôle des foules donc bon...

      La violence délibérée n’est pas forcément légitime mais elle est clairement un moyen d’expression oui.

    • @mariasfat Dans un monde idéal, il n’y a même pas de dialogue politique entre l’état et les citoyens - gouvernants et gouvernés ne font qu’un et sont tous d’accord entre eux. Évidemment nous n’en sommes pas là et nous devons utiliser la communication pour ajuster nos différences - pas de problème si tout le monde est rationnel, de bonne foi et que la communication ne rencontre pas d’obstacles... Là aussi on n’y est pas encore, alors inévitablement il y a des frustrations et des frictions, parfois violentes - qui font bien partie de la communication. Mais comme nous vivons ensemble et que, comme le souligne la philosophie des arts martiaux Japonais, l’adversaire et le partenaire sont un seul et même individu, il est nécessaire de nous protéger contre nous même et d’éviter que les ébullitions passagères se transforment en dégâts durables... A mon avis, c’est le rôle de forces anti-émeute bien élevées. Le problème est que, comme tout outil et comme toute force, celle-ci peut-être utilisée à des fins néfastes - en l’occurrence la répression pure et simple de l’expression populaire, bien pratique lorsqu’un gouvernement n’est pas d’humeur à discuter. Mais abusus non tollit usus - tout est dans l’encadrement strict de l’usage de la force par ceux qui en ont le monopole légal et dans le contrôle de ce cadre légal par le peuple.

    • @liotier A partir du moment où il y’a un monopole légal, il y’a forcément une notion de majorité. Donc de conflit. Le peuple n’est qu’un agrégat d’individus, qui je l’espère ont tous des aspirations qui leur sont propres. L’intérêt commun est je pense vite limité quand il est question de contrôle légal. D’où la notion d’opposition.
      Je ne pense pas qu’un jour une société puisser échapper au conflit, que ce soit entre individus ou groupes d’individus.
      La mise en commun inhibe toujours une part de l’individualité, c’est comme ça.
      La violence délibérée doit certainement s’intégrer dans un mouvement perpétuel.

    • J’avoue que ma manière de présenter le modèle ignore les aspirations infiniment variées et contradictoires des individus en les fondant dans une hypothétique et impossible aspiration collective consensuelle. Mais même à l’échelle individuelle et même si la violence est inévitable, sa gestion est un problème social fondamental - et si on développe ce fil de discussion on en revient très rapidement à la question du contrôle politique des forces contrôlant la violence... Et donc à la question de la légitimité d’un gouvernement représentatif où se diluent sans espoir mais non sans soubresauts les individualités au nom de la raison pragmatique.

    • @mariasfat @liotier
      Que nenni, la discussion n’est pas finie !
      Tout d’abord, une petite vidéo plus ancienne, mettant la police anti-émeutes sud-coréenne aux prises avec de véritables manifestants (bien que membres de l’armée...) usant de techniques similaires.
      http://www.youtube.com/watch?v=kMi7Jkay0fY


      Pour poursuivre, un petit lien sur un article quant à la pertinence de la violence : http://www.article11.info/?Abondance-de-la-critique-paralysie.
      Et enfin, le renvoi à la théorie de la zone d’autonomie temporaire, théorie qui me semble réalisée lorsque nous tenons la rue ne serait-ce que quelques dizaines de minutes contre les milices du capital : http://www.lyber-eclat.net/lyber/taz.html.