Ondes, wi-fi, antennes : « On est donc incapable d’agir quand il est encore temps ? »

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  • Antennes relais : l’Académie de médecine rassurante | Actualité | LeFigaro.fr - Santé
    http://sante.lefigaro.fr/actualite/2013/01/10/19676-antennes-relais-lacademie-medecine-rassurante

    L’Académie de médecine critique le projet de loi visant à limiter la puissance des ondes électromagnétiques émises par les antennes relais.
    L’Académie de médecine n’a pas pris de gants pour mettre en garde contre l’utilisation abusive du principe de précaution après le dépôt d’une proposition de loi visant à limiter la puissance des antennes relais de téléphonie mobile, alors que leur nocivité n’a pas été confirmée.
    « L’Académie regrette une initiative fondée sur un flou scientifique et réglementaire qui, ne pouvant se prévaloir en dernier recours que du principe de précaution, est de nature à renforcer artificiellement chez nos concitoyens un sentiment de peur et de défiance injustifié, mais préjudiciable en terme de santé publique », déclare le communiqué de l’institution.

    (…)

    L’Académie de médecine rappelle que diverses expertises, dont un rapport publié en 2009 par l’Agence française de sécurité sanitaire environnementale et au travail (Afsset) sur les radiofréquences, ont confirmé « l’absence de risque associé aux antennes relais ».

    Bon, je ne trouve pas le communiqué de l’Académie, je me fie donc à ce qu’en rapporte le Figaro.

    On se demande parfois si l’Académie nationale de médecine sait encore ce que sait que la science… Voyons ce que dit le rapport de l’Afsset auquel il est fait référence (je ne met que le dernier paragraphe des parties correspondant aux bandes de fréquences) http://www.afsset.fr/upload/bibliotheque/403036549994877357223432245780/09_10_ED_Radiofrequences_Avis.pdf

    Etudes biologiques et épidémiologiques dans la bande 9 kHz - 10 MHz
    Eu égard au faible nombre de données, il persiste une zone d’incertitude qui empêche de proposer des conclusions définitives. Il apparaît donc nécessaire de réaliser des études épidémiologiques et des recherches in vitro et in vivo, dans cette bande de fréquences, portant en particulier sur la reproduction et le système nerveux.

    Etudes biologiques et épidémiologiques dans la bande 10 MHz - 400MHz
    Les résultats des études peu nombreuses menées dans cette gamme de fréquence sont contradictoires. Ces résultats portent sur le système cardio-vasculaire (variabilité de la fréquence cardiaque par exemple) , le système nerveux (anomalie de répartition des bandes de fréquences de l’électroencéphalogramme et de l’électrocardiogramme par exemple), ou encore les effets sur l’apoptose. Il est nécessaire d’approfondir les études dans cette gamme de fréquence pour statuer sur les effets.

    Etudes biologiques et cliniques expérimentales pour les fréquences supérieures à 400 MHz
    Dans les conditions expérimentales non thermiques testées, il n’existe pas un niveau de preuve suffisant pour conclure que les radiofréquences supérieures à 400 MHz :
    (suit une longue liste de perturbations biologiques possibles (8))

    Sur la base d’un nombre limité d’études, il n’existe pas un niveau de preuve suffisant pour conclure que les radiofréquences supérieures à 400 MHz :
    (idem, 3 perturbations citées)

    Etudes épidémiologiques pour les fréquences supérieures à 400 MHz
    A ce stade, il n’existe pas un niveau de preuve suffisant pour conclure à l’excès de risque de cancers liés à l’exposition aux radiofréquences sur la base des études épidémiologiques disponibles. Des interrogations subsistent en particulier pour les risques à long terme. Elles doivent conduire à la mise en oeuvre d’études de cohortes.

    Effets des radiofréquences sur les enfants
    Des limitations d’ordre éthique évidentes font que les études et expérimentations impliquant la participation directe d’enfants ont été peu nombreuses et resteront peu nombreuses. Certaines ont mis en évidence une amélioration des performances cognitives qui reste à répliquer. Les recherches expérimentales sur l’animal ont été un peu plus nombreuses. Mais l’extrême diversité des modèles utilisés et les lacunes méthodologiques de la plupart de ces études ne permettent pas de formuler une conclusion cohérente sur le sujet. Ces recherches expérimentales doivent être poursuivies. Par ailleurs, une étude épidémiologique cas-témoin sur les tumeurs cérébrales de l’enfant est en cours.

    Suit une (longue) liste de recommandations et, en gros, de continuer à bosser sérieusement la question.

    La conclusion de l’étude (juste avant les recommandations) est la suivante :

    La question de l’effet des radiofréquences suscite un débat scientifique actif, dans un contexte marqué par un déploiement technologique rapide. Il tient en particulier à l’absence de démonstration probante relative à l’existence d’effets non thermiques et à la persistance d’interrogations associées à la mise en évidence de différents effets sur les mécanismes cellulaires. Cette question s’inscrit aussi dans le cadre plus général des multi-expositions environnementales à de faibles niveaux et des effets sanitaires qui peuvent y être associés. Ce débat scientifique suppose pour être tranché la poursuite de travaux de recherche s’appuyant sur des méthodologies adaptées.

    Dans ce contexte incertain, l’Afsset souligne néanmoins que dès lors qu’une exposition environnementale peut être réduite, cette réduction doit être envisagée, en particulier par la mise en oeuvre des meilleures technologies disponibles à des coûts économiquement acceptables.

    Ce potentiel de réduction existe s’agissant de l’exposition aux radiofréquences. Il peut concerner par exemple le recours à des téléphones mobiles de faible DAS, l’abaissement des niveaux d’exposition dans les zones présentant les intensités les plus fortes, la mutualisation des émetteurs, ou encore l’usage modéré des technologies sans fil.

    Et donc, pour l’Académie nationale de médecine,
    l’absence de démonstration probante relative à l’existence d’effets
    devient
    l’absence de risque associé aux antennes relais.

    Ils n’ont pas osé mettre
    la démonstration de l’absence de risque associé aux antennes relais
    mais ça a dû les démanger…