Cisjordanie : Le Fatah satisfait de la démission de Fayyad

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  • Démission du Premier ministre palestinien Salam Fayyad

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    Cisjordanie - 14 avril 2013
    Le Fatah satisfait de la démission de Fayyad
    Par Maan News (traduction de l’arabe)

    Quelques heures après que le président Mahmoud Abbas a accepté la démission de Salam Fayyad de son poste de Premier ministre, un haut-fonctionnaire du Fatah a déclaré que le mouvement était satisfait de la décision.

    Amin Makboul, secrétaire du Conseil révolutionnaire du Fatah, a dit à Ma’an aujourd’hui que le gouvernement Fayyad avait lamentablement échoué à gérer et à résoudre les problèmes économiques ; l’Autorité palestinienne est confrontée à des dettes massives et ne peut pas payer ses employés.

    Makboul a dit qu’il était trop tôt pour annoncer les noms des candidats au remplacement de Fayyad, mais que des discussions étaient en cours.

    Le Hamas a besoin de deux semaines pour mettre la touche finale à la distribution des sièges dans son bureau politique, a dit Makboul.
    « Si le Hamas agit pour mettre fin à la scission et mettre en œuvre la réconciliation, alors le Président Mahmoud Abbas sera le président du nouveau gouvernement d’unité jusqu’à la tenue d’élections globales. »

    Un dirigeant du Hamas a cependant dit que la démission de Fayyad n’était pas liée au processus de réconciliation. Salah Bardawil a déclaré à Ma’an que « il ne faut pas lier la démission de Fayyad à la réconciliation, parce qu’il a démissionné pour des raisons internes. » (Lire également : « Abou Zouhri : la démission de Fayyad n’a aucune relation à la réconciliation », Centre palestinien d’information) Le porte-parole du Hamas Sami Abou Zouhri a dit à l’AFP que « Fayyad laissait le gouvernement après avoir criblé de dettes notre peuple et le Fatah doit en assumer la responsabilité parce que c’est lui, au début, qui l’a imposé. »

    Le processus de réconciliation a été suspendu pendant que le secrétaire d’Etat US John Kerry visitait la région ces derniers temps, et il n’y a pas de calendrier pour le continuer, a ajouté Bardawil.

    • La démission du premier ministre Salam Fayyad satisfait l’une des revendications principales du Hamas pour qui le « premier ministre de Ramallah » aura toujours été un agent de l’Occident et d’Israël. Ancien du FMI et de la Banque mondiale, Fayyad s’était notamment attaché à la formation des forces de sécurité dont l’une des responsabilités était de combattre le Hamas. Les islamistes palestiniens, (mais aussi d’autres Palestiniens non islamistes) lui reprochaient de travailler davantage pour la sécurité d’Israël que pour celle des Palestiniens. En outre, comme le montre l’article de Ma’an, les relations entre Fayyad et le Fatah (auquel il n’appartient pas) ont toujours été mauvaises. C’est donc un homme reconnu par la communauté internationale mais sans pouvoir électoral qui quitte la scène politique.

      Cette démission devrait ouvrir la voie à un gouvernement palestinien de réconciliation nationale ou, à tout du moins, à une accélération du processus de réconciliation entre Gaza et la Cisjordanie (la coupure date de juin 2007). Cette réconciliation donnerait un peu plus de sens à la reconnaissance de la Palestine comme Etat observateur non membre de l’ONU mais serait utilisée par Israël pour mettre un terme au principe des négociations bilatérales (« on ne négocie pas avec des terroristes »). La réconciliation palestinienne est avant tout une affaire intérieure palestinienne qui pourrait entraîner la refonte de l’OLP - que le Hamas pourrait finalement intégrer – et aussi remettre au premier plan la question de Palestine.