L’intervention israélienne affaiblit Damas militairement mais pas politiquement

/l-intervention-israelienne-affaiblit-da

  • L’intervention israélienne affaiblit Damas militairement mais pas politiquement
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/05/06/l-intervention-israelienne-affaiblit-damas-militairement-mais-pas-politiquem

    Il y a peu de chance, en effet, que l’armée syrienne réplique à Israël, de peur d’une intervention de Tsahal qui serait probablement fatale au régime. Le pouvoir a en effet lancé une offensive d’envergure pour sécuriser son « territoire utile » allant de Damas, la capitale, à Lattaquié, au nord de la côte méditerranéenne, en passant par Homs et Qusair, tout en tentant de contenir la poussée rebelle au sud, dans la région de Deraa. Malgré l’appui de milliers de combattants du Hezbollah, l’armée n’est pas parvenue à reprendre entièrement Qusair, ni à chasser les rebelles de la Ghouta, plaine agricole de la banlieue de Damas.

    Plus inquiétant, des informations font état de l’infiltration de plusieurs milliers de combattants rebelles sunnites dans la région côtière, censée être un fief alaouite, la communauté chiite dont est issu Bachar Al-Assad. Vendredi et samedi, la région de Baniyas a été le théâtre de deux massacres de civils sunnites de grande ampleur. « C’est un nettoyage confessionnel, souligne Ziad Majed, professeur à l’Université américaine de Paris. Le régime a très peur de ne plus disposer de base de repli s’il devait quitter Damas. »

    Dernière mauvaise nouvelle pour le régime, la rébellion s’est emparée, samedi 4 mai, de la plus grande partie de la base aérienne de Menagh, entre Alep et la frontière turque, à l’extrême nord du pays. Le commandant de la base a été tué, apparemment par un soldat déserteur. Le pouvoir ne dispose plus que de deux bases aériennes dans la région d’Alep, en proie à des combats depuis dix mois.