• @bp314
    de la question démographique, suite aux réflexions de sur
    http://seenthis.net/messages/137693#message137862

    Paul Samuelson, un des plus grands économistes keynésiens de l’après-guerre, s’enthousiasmait de cet arithmétique dans un article de Newsweek de 1967.

    « La beauté de la Sécurité Sociale, c’est son déséquilibre actuariel. Tous ceux qui atteignent l’âge de la retraite obtiennent des pensions qui excèdent largement ce qu’ils ont payé – dix fois plus que leurs cotisations (ou cinq fois plus, une fois comptabilisées les cotisations de leurs employeurs) !

    Comment est-ce possible ? Cela vient du fait que le produit national croit à un taux d’intérêt composé, et qu’on peut s’attendre à ce que cela continue aussi longtemps que porte notre regard. Il y a toujours plus de jeunes que de vieux dans une population croissante.

    Et plus important, avec des revenus réels croissant de 3% par an, la base fiscale sur laquelle repose les pensions est toujours plus grande que les cotisations jadis payées par la génération désormais à la retraite.

    La Sécurité Sociale est repose fermement sur ce qu’on a appelé la huitième merveille du monde – les intérêts composés. Une nation en croissance est le plus grand jeu de Ponzi jamais conçu. »

    Dommage, l’auteur manque un peu d’imagination (il est quand même sérieux : il ne nous évoque même pas la blague des retraites par capitalisation)

    Le problème, c’est qu’il est devenu une banalité (et une évidence) que les charges sociales plombent le marché du travail. Il est donc totalement impossible de leur faire suivre une telle évolution sans faire exploser le chômage et couler le pays. Reste la baisse des pensions et le report de l’âge de la retraite (70,6 ans suggère le Comité d’orientation des retraites !), ce qui constituera les premiers formes de défaut du système sur ses promesses intenables. Autre option, financer le choc démographique par la dette publique, ce qui, d’après mon billet précédent, ajoutera au moins 100 points de PIB à la dette publique de 2040. Enfin, certains préconisent l’accueil de millions d’immigrés afin d’empêcher la hausse du ratio de dépendance… Faîtes votre choix !

    Oui, il est clair que des deuils vont devoir être faits.
    On voit bien qu’il n’y a plus d’espoir de croissance économique, sauf à se faire aider encore plus par le reste du monde, mais que ce soit faisant venir des immigrés pour bosser chez nous ou en délocalisant nos usines pour faire bosser les autres à notre place, le schéma colonial ne semble plus trop viable.
    L’accroissement de la dette ne pouvant plus s’envisager sur les marchés privés tant nous sommes endettés, on ne pourra payer les retraites qu’en réémettant de la monnaie, donc en dévaluant notre monnaie, et donc en voyant notre niveau de vie redescendre au niveau des pays en voie de développement. Cool, on va pouvoir redevenir compétitifs au boulot, même si on pourra plus se payer d’essence..
    Mais oui la mutation va être costaud..

    La croissance des revenus, du pouvoir d’achat, ce sont des promesses qui ne pourront être tenues. Va falloir envisager des renoncements. Je parlais de deuils à faire. Autant que ce ne soit que des deuils matériels, par ceux qui en ont les moyens. Sinon on va effectivement reparler de #thanatocratie.

    http://www.atlantico.fr/decryptage/nouvelle-reforme-en-vue-retraites-mais-pourquoi-ne-veut-on-pas-voir-que-no

    • D’après l’observatoire des retraites, le taux de cotisation pour les retraites représentait 26% du salaire brut en 2007 (source). En appliquant une hausse des salaires de 1% par an et une hausse de 3% des cotisations, on obtient l’évolution suivante du taux de prélèvement moyen au titre des retraites d’ici 2040. C’est-à-dire un passage à 50% du salaire brut !

      Avec l’accroissement demandé par le PS de la durée de cotisation à 44 ans aujourd’hui et sans doute 47 d’ici 2025 dans un contexte de chômage de masse, on peut en gros dire que les actifs d’aujourd’hui ont perdu le droit à une retraite future tout en conservant l’obligation de financer les pensions des actuels retraités.

      Il n’est donc plus question de parler d’un mécanisme de solidarité nationale, les cotisants ayant de facto perdu le droit à bénéficier de ladite solidarité.

      Etant admis que les retraites ne sont plus un acquis social des actifs, reste à savoir combien de temps encore les actuels retraités pourront faire financer leurs pensions par un secteur productif encouragé à aller s’installer à l’étranger, hors de portée des prélèvements sociaux.