GIXEL (Groupement des industries électroniques)

/GIXEL-Groupement-des-industries.html

  • Tumblr absorbé par Yahoo : aspects juridiques de la tectonique des plateformes - :: S.I.Lex ::
    http://scinfolex.wordpress.com/2013/05/26/tumblr-absorbe-par-yahoo-aspects-juridiques-de-la-tectonique-de

    Il y a cependant peu de chances que Tumblr et Yahoo subissent de leurs côtés de tels désagréments. Une décision de justice – qui a été fort peu commentée, alors qu’elle est très importante – est intervenue en avril 2012, qui a créé un précédent susceptible de bloquer cette voie de contestation. Suite au rachat du Huffington Post par le groupe AOL pour 105 millions de dollars, un groupe de 9000 blogueurs, qui avaient bénévolement contribué à l’enrichissement du site par leurs contenus, avaient formé une class action, afin de réclamer un dédommagement financier. Mais la Cour d’appel américaine qui a examiné l’affaire a rejeté leurs prétentions, en estimant que ces utilisateurs "ne pouvaient ignorer que le Huffington Post poursuivait un but lucratif" et que "la seule forme de compensation qu’ils recevaient était une meilleure exposition et visibilité pour leurs contenus".

    Cette jurisprudence est essentielle, car elle entérine le fait pour les plateformes en ligne de pouvoir bénéficier du « travail gratuit » des internautes. Elle va permettre à Yahoo de dormir sur ses deux oreilles, sans risquer un retour de flammes en justice de la part des utilisateurs du site. Mais Tumblr ne sera peut-être pas pour autant une plateforme de tout repos à gérer à l’avenir…

    #internet #droit_d'auteur

    • Excellent, je ne connaissais pas l’histoire de Alidanslebaba et les 9000 blogueurs ! Ce modèle économique est dénoncé depuis longtemps, c’était quand même assez évident, mais tout le monde s’en fout à la grande joie de ces multinationales qui récoltent le magot collectif. Ceux qui ont participé à construire la ruche pleine de miel n’en mangeront pas une goutte. Oui, certes, certaines personnes influentes ont bien raconté que c’est si formidable d’être accro à tous ces sites de partages fantastiques, on peut mettre ses images en ligne facilement (maintenant un To, super !) et les partager avec tous ses amis d’internet bisounours, bouhouou.
      Les petites mains ouvrières du contenu web personnel en réseau capitaliste ont trouvé trop pénible de s’intéresser à qui tirait les ficelles, trop occupées à s’amuser, elles ont préféré ignorer l’engrenage et les atteintes aux libertés.
      Voila pourquoi il est toujours essentiel de fabriquer ses propres outils, ses propres serveurs, ses propres applications et de dépendre le moins possible de ce modèle là.
      Ah, mais l’habitude, Mr La Boëtie, ça tue la liberté !
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Discours_de_la_servitude_volontaire

    • L’internet bisounours dont je parle ressemble à cette attraction irrésistible que tu décris malgré les multiples pièges. J’ai juste du mal à comprendre cette contradiction.

      Je fais partie de ces internautes qui ont des idées politiques affirmées, et qui sont contrariés des décalages qu’ils peuvent constater entre ces idées et leur mode de vie, mais qui, quand il s’agit des réseaux sociaux, bien qu’avertis de leurs multiples pièges, se retrouvent face à une force d’attraction irrésistible.

    • La différence blog / réseau social ne me parait pas si évidente à délimiter ; mais j’imagine que tu pense, dans ton cas, à des textes pensés et travaillés d’un côté, et des choses vite écrites et balancées de l’autre. Je ne sais pas si cette frontière est si claire pour tout le monde.
      Par ailleurs, @touti, pour la question des blogs, à travers Tumblr et autres, la question de la facilité et de la même simplicité des outils de partage me parait centrale. S’il était aussi aisé de créer un Spip (ou autre) et de partager des photos avec qu’un Tumblr, ça marcherait peut être aussi bien… excepté qu’en fait non, parce que comme dans d’autres réseaux, l’aspect partage joue un rôle majeur (sur Tumblr, notamment, le partage est presque premier).
      Par ailleurs ailleurs, c’est assez facile pour nous, webmestres, de dire qu’il suffit de s’approprier les outils ; une couturière pourrait nous dire pareil sur les fringues et ce serait tout aussi juste.

    • Ben si, pour moi il y a une grosse différence. Pour moi les réseaux sociaux type Facebook ou Twitter n’exploitent pas des contenus produits par les utilisateurs, ils offrent un service, essentiellement la mise en relation et les outils pour la faire fonctionner. Le contenu n’est que la trace du fait que les utilisateurs apprécient ce service, en lui-même il me semble avoir un intérêt limité, voire nul, mais ça doit être parce que je suis totalement inconsciente. Je vois bien l’utilisation potentiellement dangereuse qui peut être faite de ces traces, mais c’est toujours dans un futur incertain, et c’est difficile de renoncer à un avantage immédiat en raison d’un risque hypothétique (les « multiples pièges »). Je sais bien que ça peut tout à fait arriver, et que ce jour-là on pourrait être très mal, mais pour l’instant, les dangers ne s’actualisent pas vraiment. OK, Facebook m’envoie des publicités ciblées : pour des sites de rencontres parce que je n’ai pas indiqué ma situation amoureuse, pour des régimes, ou encore, en suggestion de page : « J’aime Israël ». Ils ont encore une marge d’affinage, on va dire. L’algorithme d’Amazon me paraît bien plus flippant.

      En revanche, aller bloguer gratuitement pour un site d’info, en produisant un contenu qui aurait une valeur en lui-même, indépendante de son contexte, j’aurais beaucoup plus l’impression de me faire avoir. Quand j’ai accepté que Rue89 reprenne des « larges extraits » ("larges extraits" d’un article de Périph = un article pour eux) de l’article sur Pinterest, l’expérience m’a laissé un sentiment... mitigé. Je leur ai fourni du contenu gratuit, et en retour j’ai eu de l’audience (seul argument de ces sites-là, alors que les réseaux sociaux te fournissent un service), mais même ça, l’avantage n’était pas évident : ils avaient pas mal réanglé l’article, donc mon article a été beaucoup plus lu que s’il n’était resté que sur Périphéries, mais sous un angle que je n’avais pas choisi.

    • @baroug Je considère que ceux qui fabriquent les outils de nos échanges se rendent maitres de nos pensées et de notre organisation parce que nous en sommes devenus dépendants. Rien que l’exemple de google devrait suffire.

      @mona semble dire que le déluge n’est pas encore là, car vu individuellement rien n’est très grave, donc on continue à alimenter les bases de #données_personnelles, à donner nos textes, nos amis, nos images sans se rendre compte qu’on participe par là à renforcer la société de contrôle et de surveillance.

      On pourrait prendre l’analogie avec les hypermarchés, qui sont beaucoup plus faciles et rapides pour y faire ses courses quand on a peu de temps et où les prix sont moins chers. Mais moins chers que où quand toutes les épiceries ont finies par fermer ? et quand tout le territoire est maillé ? Que finalement il n’y a plus que les supermarchés pour nous dire ce que l’on doit manger et comment il faut vivre ?

      Personnellement ça me déprime de participer à cette destruction, j’essaie tant que faire se peut de défendre les paysans et les outils différents pour des échanges différents.
      Et c’est aussi pour cela que mon petit slogan est la permaculture web. (ce qui voudra dire quelque chose dans dix ans, peut-être)

      Il y a quelques années le Gixel publiait son livre bleu qui anticipait l’avènement de cette société technologique qui nous pousse vers notre propre aliénation, et cette grande manipulation a été écrite noir sur blanc par et pour le plus grands biens de ces industries.
      http://bigbrotherawards.eu.org/GIXEL-Groupement-des-industries.html
      Pour que les parents s’habituent aux technologies de contrôle, l’idée était de commencer par habituer les enfants dès l’école avec des technologies ludiques comme la biométrie à la cantine… Je crois que les chiffres sont éloquents car 10 ans après, 90% des enfants de 12 ans sont sur facebook et expliquent à leurs parents comment s’aliéner sur ce réseau. C’est comme s’il n’y avait plus aucune réticence, les barrières de méfiance face à l’informatique qui existaient en 70/80 sont tombées et nous y avons contribué, et la CNIL s’est pliée face aux industriels de la surveillance. On trouve même des personnes qui défendaient les libertés électroniques pour écrire des livres en traitant les militants de cette époque de vieux cons !
      Peut-être suis-je une parano dépressive, tant pis, je ne veux pas voir une seule des images que j’ai faites sur flick’r, Tumbl’r ou Facebook, parce que je suis écoeurée de leurs méthodes.

      Je prône l’autonomie technologique parce qu’elle nous assure, en théorie, des espaces de libertés dans lesquels nous pouvons, un peu, nous mouvoir. Peut-être est-ce encore un leurre, pmo me tuerait pour moins.
      Ceux qui se sont battus pour un web indépendant, qui avaient l’argent et les connaissances politiques pour le faire, ont renoncé. Google nous indique maintenant vers ou chercher et au-delà nous sommes responsables de technologies que nous seront bientôt incapables de maitriser.

    • Fondamentalement, le Web reste une architecture très archaïque dans son fonctionnement avec sa logique centralisée par site, ayant chacun « leur nom », etc. : les dérives d’appropriation et de fichage qui en découlent sont en partie les raisons de son succès, tant s’imaginant pouvoir en tirer profit.

      Mais ces mêmes raisons interdisent à tout individu sensé de voir dans le Web un outil d’émancipation individuel ou collectif.

      Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que tant de communautés ne voient dans le Web qu’un appendice, une façade publique, et organisent leur activité sur des systèmes plus décentralisés, au premier rang desquels la messagerie.