Les 400 culs : Que faire face à la curiosité sexuelle des enfants ?
▻http://sexes.blogs.liberation.fr/agnes_giard/2013/06/ces-enfants-qui-veulent-voir-le-zizi.html
Maintenant, Léna en parle. Elle a publié son témoignage dans le dernier numéro de Causette (actuellement en kiosque), afin que son expérience fasse réfléchir les autres. On ne protège pas les enfants lorsqu’on réprime leur curiosité envers les choses du sexe. Au contraire, on encourage les enfants à penser que « cela » doit rester un secret. Et c’est justement la raison pour laquelle les pédo-criminels peuvent agir aussi facilement : il leur suffit de jouer sur l’idée du pacte, d’un lien privilégié qui les relie à leur proie (moi seul suis capable de comprendre tes interrogations, viens dans mes bras, je vais t’expliquer). Il leur suffit ensuite de brandir la menace d’une punition familiale (si tu racontes ce que NOUS avons fait ensemble, tes parents vont te gronder) et le piège se referme. Difficile pour l’enfant de s’en sortir tout seul.
« Je n’ai pas encore d’enfants mais j’espère en avoir, dit Léna. Ce que je ferai, et ce que je conseille toujours à mes ami(e)s de faire, c’est de ne pas avoir peur d’utiliser des termes précis au lieu de rester flous comme le font la plupart des parents : « Ne parle pas aux étrangers », « Ne suis pas les inconnus », ça ne veut rien dire ! D’ailleurs, il faut arrêter avec ces histoires d’inconnus : dans leur immense majorité, les agressions sexuelles sur enfant sont commises par un proche de la famille. Donc ça me semble plus pertinent d’apprendre aux enfants qu’il y a des parties de leur corps qui n’appartiennent qu’à eux, et que personne n’a le droit d’y toucher – ni les inconnus, ni tonton Roger. J’espère surtout faire en sorte que mes enfants aient confiance en moi, qu’ils sauront qu’ils peuvent tout me dire sans crainte, même s’ils ont l’impression d’avoir fait une très grosse bêtise ».