Lutopik | Magazine trimestriel

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  • Vers une nouvelle politique des drogues

    La politique internationale en matière de drogues se donne l’objectif ambitieux d’un monde sans stupéfiants. Mais ni l’interdit, ni les discours moralisateurs, ne sont parvenus à empêcher, ou même à freiner, la consommation de substances illicites. La guerre à la drogue est inefficace et la prohibition engendre de nombreux problèmes. Les partisans d’une autre approche dénoncent la criminalisation des usagers et prônent une réglementation pour limiter le trafic et les risques pour les usagers.

    http://www.lutopik.com/article/vers-nouvelle-politique-des-drogues
    #lutopik #drogues

    • En ce moment, c’est la cocaïne qui déferle, sur l’union européenne et la France.

      En Angleterre ça a déferlé avant, après la suppression de 35 000 policiers, remplacés par des caméras, et autres ordinateurs.

  • Une petite histoire de l’oisiveté à travers les siècles, où l’on rappelle que si de la réflexion nait l’action, de l’inaction nait aussi la réflexion.

    Si l’on fait un bond dans l’Histoire jusqu’au Moyen-Âge et à la Renaissance, l’oisiveté, en tant que pratique intellectuelle et culturelle, se fige pour n’être plus que le privilège des classes supérieures de la société, composée de l’aristocratie et du clergé. L’oisiveté devient la marque d’une distinction sociale. Tandis que la noblesse organise bals, salons littéraires et parties de chasse, le peuple travaille dur. Les seuls divertissements que les paysans peuvent espérer pour user de leur temps libre sont les tavernes, le carnaval annuel ou quelques autres festivités villageoises

    http://www.lutopik.com/article/travail-liberons-l-oisivete


    #travail #revenu_de_base

  • Petites fermes, grands capitaux

    La permaculture et les micro-fermes essaiment et attirent l’attention. Fer de lance de ce mouvement, l’association Fermes d’avenir tente de se faire une place dans le paysage agricole français. Si elle cherche encore des cultivateurs, elle a déjà trouvé ses partenaires : des entreprises agro-alimentaires, la grande distribution et des banques.

    http://www.lutopik.com/article/des-micro-fermes-pour-micro-changement-social
    #permaculture #agriculture

  • A quoi sert le travail ? Introduction de notre dossier du dernier numéro, intitulé « Regards sur le travail ».

    À elle seule, l’obsolescence programmée des objets ou leur mauvaise qualité implique de nombreuses heures de travail inutiles, à la fois pour les fabriquer, les acheter, en faire la publicité et les vendre. Nous travaillons à spéculer, polluer, à détruire ce qu’il reste de nature, à gâcher des matières de plus en plus rares… Dans le même temps, des tâches ou services qui seraient bénéfiques à l’intérêt général ne trouvent pas preneurs, des gens sont surchargés de travail et d’autres n’en ont pas.

    http://www.lutopik.com/article/quel-horizon-pour-travail
    #travail


    • Pas un jour sans que vous entendiez quelqu’un soupirer : je fais un #boulot_de_merde. Pas un jour peut-être sans que vous le pensiez vous-même. Ces boulots-là sont partout, dans nos emplois abrutissants ou dépourvus de sens, dans notre #servitude et notre #isolement, dans nos fiches de paie squelettiques et nos fins de mois embourbées. Ils se propagent à l’ensemble du monde du #travail, nourris par la dégradation des métiers socialement utiles comme par la survalorisation des professions parasitaires ou néfastes.
      Comment définir le boulot de merde à l’heure de la prolifération des contrats précaires, des tâches serviles au service des plus riches et des techniques managériales d’essorage de la main-d’œuvre ? Pourquoi l’expression paraît-elle appropriée pour désigner la corvée de l’agent de nettoyage ou du livreur de nans au fromage, mais pas celle du conseiller fiscal ou du haut fonctionnaire attelé au démantèlement du code du travail ?
      Pour tenter de répondre à ces questions, deux journalistes eux-mêmes #précaires ont mené l’enquête pendant plusieurs années. Du cireur de chaussures au gestionnaire de patrimoine, du distributeur de prospectus au « personal shopper » qui accompagne des clientes dans leurs emplettes de luxe, de l’infirmière asphyxiée par le « Lean management » au journaliste boursier qui récite les cours du CAC 40, les rencontres et les situations qu’ils rapportent de leur exploration dessinent un territoire ravagé, en proie à une #violence_sociale_féroce, qui paraît s’enfoncer chaque jour un peu plus dans sa propre #absurdité. Jusqu’à quand ?

      http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Boulots_de_merde__-9782707193469.html

  • « La Meuse a été choisie non pas pour ses qualités géologiques, sa roche ou son sol mais pour la faiblesse des résistances locales et des traditions de lutte », analyse un opposant. Avec sept habitants au kilomètre carré et ses grandes monocultures céréalières, le désert agro-industriel a ouvert la voie à la poubelle nucléaire. Depuis son arrivée, il y a 20 ans, l’Andra colonise les terres - 2.000 ha de forêts, 1.000 ha de foncier agricole qu’elle redistribue aux agriculteurs pour éviter les procédures d’expulsions – mais elle achète aussi les consciences. Par l’intermédiaire du GIP (le Groupement d’intérêt public) qu’elle préside, l’agence arrose les départements de la Haute-Marne et de la Meuse, qui touchent chacun près de 30 millions d’euros par an. Dans les villages alentours, les volets ont beau être fermés et les maisons à vendre, les chaussées sont rénovées, les mairies et les églises aussi. à Mandres-en-Barrois, les lampadaires flambant neufs, d’un rouge clinquant, peinent à cacher la réalité. Le village s’est transformé en mouroir. « Dans vingt ans, la commune sera rayée de la carte. Qui voudrait vivre au milieu de déchets nucléaires ? », s’interroge un habitant à la retraite.

    http://www.lutopik.com/article/bure-resistance-antinucleaire-sort-du-bois

  • J’ai testé pour vous : la méthode de #recrutement par simulation | Lutopik
    http://www.lutopik.com/article/test-recrutement-par-simulation-pole-emploi-travail

    La responsable nous annonce que les tests se dérouleront la semaine d’après, que les résultats tomberont la suivante, et que si l’issue est favorable, tu gagnes le droit de faire un entretien suivi d’une période d’immersion d’une semaine à la fromagerie. Première surprise de taille, lorsque la question du cadre légal de cette immersion est posée (versus un CDD avec période d’essai), elle nous explique que l’immersion bénévole est une chance pour des chômeurs éloignés de l’emploi et qui souhaitent découvrir le métier. Tout bénef’ pour l’employeur ! Qu’on accepte le dispositif ou qu’on le quitte, la responsable nous assure qu’il n’y aura pas de sanction de la part de Pôle Emploi (ils sont vraiment trop bons comme négriers…). à ce moment là, un tiers des personnes présentes quitte la salle.

    #exploitation #chômage

  • Les plantations ne sont pas une forêt !

    http://www.lutopik.com/article/les-plantations-ne-sont-pas-une-foret

    On commence à voir les plantations de jeunes douglas, ils ont 2 ou 3 ans et sont plantés en ligne droite dans le sens de la pente. Sous les douglas plus âgés, rien ne pousse, les méthodes de sylviculture intensive employées retardent au maximum les éclaircies afin de maintenir un couvert dense, peu propice à l’installation d’une vie arbustive de sous-bois. A côté, sous un peuplement d’épicéas, c’est encore pire : le sol est devenu stérile et, malgré les filets de lumière qui parviennent au sol, c’est un désert. « Pas un oiseau ne chante, c’est un autre monde. »

  • Au 19ème siècle, Fourier émet des critiques radicales à l’encontre de notre monde. Il invente une utopie basée sur les passions et le travail attrayant. Si certaines de ces idées sont un peu loufoques, nombre d’entres elles sont encore d’actualité.

    http://www.lutopik.com/article/fourier-l-utopiste-passionne

    L’un des principaux vices qu’il attribue au « régime civilisé » est le morcellement, à la fois agricole (ou industriel) et familial. « On ne peut pas imaginer de réunions plus petites, plus anti-économiques et plus anti-sociétaires que celles de nos villages, bornées à un couple conjugal, ou une famille de cinq ou six personnes ; villages construisant 300 greniers, 300 caves, placés et soignés au plus mal, quand il suffirait, en association, d’un seul grenier, une seule cave, bien placée, bien pourvue d’attirail et n’occupant que le dixième des agents qu’exige la gestion morcelée ou régime de famille ». Il cite quelques « lueurs d’association », comprises par instinct, comme l’utilisation commune d’un four à pain dans le village, d’une cantine unique dans les monastères ou chez les militaires, la fabrication collective de la bière dans le Nord ou du Comté dans le Jura. Même si ces manifestations ne sont que des germes incomplets, elles sont pour lui le signe de l’avènement prochain de sa théorie, basée sur la véritable association, qui ne sera réalisable qu’en suivant le mécanisme de l’attraction passionnée.

    #utopie #travail #passion

  • S’adapter collectivement au vieillissement : les alternatives à la maison de retraite.

    Si la présence d’enfants est parfois désirée par les personnes âgées, certains préfèrent habiter entre vieux. A Vaulx-en-Velin, en banlieue Lyonnaise, l’association Chamarel s’est lancée en 2010 dans cette grande aventure avec la volonté de créer un « lieu de vie intergénérationnel pour les 3ème, 4ème et 5ème âge ». Pour les amis qui ont monté ce projet, « le choix d’être entre vieux a été fondateur pour le groupe. On souhaite s’adapter collectivement au vieillissement », explique Michelle.

    http://www.lutopik.com/article/tous-les-ages-tous-les-etages-habitat-intergenerationnel

  • Entre les procès pour exercice illégal de la pharmacie, et l’érosion d’un savoir ancestral, l’herboristerie est une discipline à la peine.

    http://www.lutopik.com/article/herboriste-metier-risques

    Officiellement, les herboristes n’existent pas. Depuis 1941, date de la suppression du diplôme, la profession est entrée dans un vide juridique. L’Ordre des pharmaciens veille jalousement sur son monopole de commercialisation des plantes médicinales et attaque régulièrement en justice celles et ceux qui tentent d’empiéter sur ses plates-bandes, quand bien même ils sont titulaires d’un diplôme de pharmacien.

  • Alors que des manifs ont lieu aujourd’hui pour protester contre le procès en expulsion de la ZAD, sur place, les habitants travaillent à fabriquer leur futur.

    La menace constante des expulsions rend les perspectives d’installations à long terme incertaines, ce qui peut freiner les envies d’investissement, d’achats d’outils ou de matériel par exemple. « C’est difficile pour nous de sentir que l’on a des intérêts partagés, de définir ce qui est commun et de s’y raccrocher, car cette notion a été mise à mal depuis déjà longtemps ». « On remet en question des siècles d’organisation sociale, ça ne se fait pas sans douleur », poursuit un autre. Mais les perspectives de lutter collectivement contre un monde absurde et contre toutes les formes de dominations, de s’organiser horizontalement, l’envie de construire de nouveaux modèles de vie, de mener des réflexions au sujet de structures d’organisation communes, etc. sont autant de forces qui donnent toute son énergie à la ZAD.

    http://www.lutopik.com/article/envies-de-commune-zad-nddl

  • Pourquoi les banlieues sont-elles si mal traitées dans les médias ? Explications avec Jérôme Berthaut, sociologue et auteur de la "La Banlieue du « 20 heures »".

    On trouve très peu de reporters dans les conférences de rédaction des grands médias, les participants sont soit des chefs de service, soit les rédacteurs en chef. Ces derniers ne sont pas en contact avec le terrain et sont bien plus soumis aux propos des sources officielles. Et comme ce sont eux qui déterminent les commandes et décident de la diffusion ou non d’un reportage, tout cela contribue à produire une banlieue « hors-sol », c’est-à-dire une représentation faite en vase clos par ceux « d’en haut ».

    http://www.lutopik.com/article/les-journalistes-produisent-banlieue-hors-sol

  • Reportage à la Villeneuve, un quartier grenoblois qui s’est révolté contre un reportage d’Envoyé Spécial, illustrant le mauvais traitement de la banlieue par les médias.

    « La journaliste nous a regroupés entre vieux militants. Nous étions cinq, de plus de 60 ans, tous présidents d’association sur le quartier. L’un de nous s’était fait agresser quinze jours avant, et elle insère son témoignage au milieu de cette scène alors que nous n’avons jamais parlé de ça devant sa caméra. Elle donne une ambiance de vieux pachydermes aigris qui sont à côté de la réalité. C’est de la dramaturgie »« La journaliste nous a regroupés entre vieux militants. Nous étions cinq, de plus de 60 ans, tous présidents d’association sur le quartier. L’un de nous s’était fait agresser quinze jours avant, et elle insère son témoignage au milieu de cette scène alors que nous n’avons jamais parlé de ça devant sa caméra. Elle donne une ambiance de vieux pachydermes aigris qui sont à côté de la réalité. C’est de la dramaturgie »

    http://www.lutopik.com/article/revolte-de-villeneuve

  • FSC et PEFC, les labels de la gestion forestière, servent avant tout à gérer durablement le bizness du bois.

    http://www.lutopik.com/article/les-forets-certifiees-sont-elles-durables-FSC-PEFC

    Pour les professionnels de la filière bois, ces labels sont avant tout un bizness. Les marchandises estampillées avec des petits arbres verts se vendent de plus en plus, et ils ont l’avantage de verdir l’image des entreprises. Les accusations de greenwashing, cette utilisation marketing d’arguments environnementaux qui n’en sont pas vraiment, sont nombreuses et anciennes. Car FSC et PEFC sont d’abord des marques, pour lesquelles les vues commerciales prennent le pas sur les considérations écologiques. Aucune de ces deux certifications n’est ainsi parvenue à régler le problème de la déforestation, causée par le commerce international de bois, pas plus qu’elles ne freinent la transformation de l’écosystème forestier en plantations de monocultures.

    #forêts, #labels, #greenwashing

  • Reportage en maison de retraite, où le dévouement des professionnels et des bénévoles ne suffit pas à estomper l’ennui, le silence et la tristesse qui imprègnent les lieux...

    Le placement en maison de retraite reste une option par défaut, faute d’autres solutions, de temps ou d’énergie pour s’occuper d’un parent ou d’un conjoint. Les personnes âgées sont maintenues le plus longtemps possible à domicile, c’est à la fois un choix et souvent une nécessité économique. Mais il arrive un moment où cela n’est plus possible. Si une entrée en maison de retraite pouvait auparavant être une décision personnelle, elle est aujourd’hui le plus souvent prise par la famille. Selon l’Observatoire national de la fin de vie, les trois quarts des décisions de placements ne seraient pas pris par le résident lui-même.

    http://www.lutopik.com/article/lombre-des-ehpad

  • Entretien avec Serge Halimi sur la critique des médias.

    La connivence entre les responsables des grands partis qui alternent au pouvoir et les dirigeants de groupes industriels et financiers est telle que les premiers n’ont évidemment pas la moindre intention de formuler une critique des médias, si ce n’est pour pleurnicher qu’ils sont moins bien traités que leurs frères siamois. Tant qu’il n’y a pas un mouvement populaire qui les oblige à relayer ce combat, ils s’en dispensent. Nous avons remporté des batailles, mais certainement pas la grande victoire…

    http://www.lutopik.com/article/critique-des-medias-serge-halimi

  • « Nous avons remporté des batailles, pas la grande victoire ». Entretien avec Serge Halimi sur la critique des médias.

    Le non [au traité constitutionnel européen] l’aurait peut-être emporté même sans la critique des médias, mais l’indignation de la population à l’époque a porté à la fois sur le texte du traité constitutionnel et sur la manipulation des grands médias qui cherchaient à le vendre à l’opinion, se transformant ainsi en propagandistes du « oui ». Ce référendum nous a apporté la confirmation grandeur nature que le discours uniforme des médias ne correspondait ni à l’intérêt ni au point de vue de la population, alors même que les journalistes dominants avaient, pour une bonne part, assis leur domination sur l’idée qu’ils étaient les avocats de la démocratie, de la société civile, du peuple dans son ensemble.

    #médias

    http://www.lutopik.com/article/critique-des-medias-serge-halimi

  • Le vieillissement de la population ouvre un nouveau marché : celui de la silver économie. Mais pour le moment, le secteur intéresse plus les industriels que les vieux...

    « Nous, les vieux, on est devenus une marchandise », se désespère Thérèse Clerc. « Il faut voir tout ce qu’ils essayent de nous vendre. Dans les salons, ça va des croisières aux produits high-tech, mais le véritable cœur de la silver économie c’est la domotique et tous les systèmes pour connecter la maison. C’est un peu inquiétant et on se demande comment on va pouvoir se payer tout ça… » Cette militante de longue date cherche aujourd’hui des pistes pour une vieillesse heureuse. Mais pour elle cela ne passera pas par la Silver économie, un anglicisme qui se veut sexy et vendeur. Le terme fait référence aux cheveux argentés des anciens et désigne un nouveau secteur économique en pleine expansion.

    http://www.lutopik.com/article/les-seniors-pris-pour-cible

  • Les députés examinent aujourd’hui une proposition de loi visant à supprimer le livret de circulation, ce document administratif réservé aux gens du voyage. Il y a quelques mois, nous avions consacré un long dossier à la difficile situation des Voyageurs, dont un article sur les discriminations dont ils sont toujours l’objet.

    http://www.lutopik.com/article/les-voyageurs-tsiganes-freines-par-la-loi

    Malgré la tragédie qu’ils ont connue pendant la Seconde Guerre mondiale, la situation juridique des Voyageurs tarde à s’améliorer. Le carnet anthropométrique est remplacé en 1969 par le livret et le carnet de circulation, selon que l’individu peut justifier ou non de ressources régulières. Toujours cette obligation de détenir un document discriminatoire et de le faire tamponner aux autorités plus ou moins régulièrement. L’inégalité existe aussi sur le plan civique puisqu’ils doivent prouver leur attachement à une commune pendant trois ans avant de pouvoir s’inscrire sur les listes électorales, contre six mois pour les autres citoyens.

    Retrouver le dossier complet ici : http://www.lutopik.com/tags/gens-du-voyage