Un bout d’extrait de partie du blog du Tampographe Sardon, vu qu’on en cause :
▻http://le-tampographe-sardon.blogspot.fr/2013/07/tampornographe.html
Paris ressemble à un hôpital psychiatrique en surchauffe, il y a des gens qui causent seuls dans la rue. On pourrait croire qu’ils parlent dans des kits téléphoniques mains libres, mais non, ils parlent à des amis imaginaires, ou à leur maman morte, ou au Diable, pour citer le dernier de ces passants qui semblait argumenter avec un nommé Astaroth qu’il appelait aussi parfois Jean-Marc. Je l’entendais protester de sa bonne foi en remontant la rue du Repos, en direction de l’entrée de service du Père Lachaise. Le lendemain j’ai trouvé des pentacles dessinés au feutre sur les murs fraîchement restaurés du cimetière. Le surlendemain ils avaient été effacés par le gardien.
Le gardien est un peu particulier. Les soirs d’été il fait des barbecues dans sa maison de fonction qui se trouve dans l’enceinte du cimetière. Il m’arrive d’entendre, en provenance de cet endroit, des bruits de bouteilles qui se débouchent et de couverts qui s’entrechoquent, des rires et des éclats de voix, et de sentir une forte odeur de chipolatas grillées. En me hissant sur un banc j’essaye d’apercevoir quelque chose par dessus ces murailles, mais je ne vois que les grilles acérées qui protègent les lieux, les toitures gothiques des caveaux de familles, les frondaisons des marronniers et l’épaisse ombre un peu intimidante d’où sortent ces bruits. Je descends de mon banc avec une envie de chipolata grillée.