@peweck Je suis déjà plus d’accord dit comme ça.
Mais sans perdre de vue, tout de même, que l’on parle de métiers qui n’existent que depuis récemment, de techniques récentes, voire de métiers qui ont déjà pris la place d’autres métiers.
L’« information commerciale » et la réclame annonçant qu’un lieu de récréation infanticide sera gracieusement mis à disposition des enfants des invités de madame la Sous-Préfète, ce n’était pas fait par un « graphiste », il n’y avait pas de photo prise par un photographe en dessous du texte. C’était au plomb, monté directement par un ouvrier typographe, et fallait pas trop le faire chier parce qu’on va pas y passer la journée.
Dans ce genre de discussions sur l’amour du métier, il y a toujours la notion de perte de compétences et de savoir-faire, et de destruction de métiers par le libéralisme économique. Je veux bien, mais en l’occurrence c’est une petite information commerciale bien pérave dans un journal. Ça ne bénéficie d’un traitement graphique que depuis une cinquantaine d’années, sinon c’était monté par l’ouvrier typographe directos, et depuis cinquante ans, c’est de toute façon un truc toujours moche. Il y avait d’assez bonnes parodies dans le Livre des Nuls, façon pubs dans Spiderman en 1982. Dans les compilations de conneries imprimées, ce genre de petits encarts occupe toujours la meilleure place.
Ce dont on parle, là, ça n’a jamais été bien glorieux, jamais cher et jamais confié à des graphistes de haut niveau. Personne ne s’est jamais payé Alexey Brodovitch pour faire ce genre de chose. Si on veut pousser le bouchon, on pourrait même dire c’est des trucs qui permettent de faire travailler des gens qui ne sont pas des pointures, et ça permet aux débutants de se former. Mais avant-avant, ça n’existait pas sous cette forme, il n’y a pas grand chose qui s’est perdu.