Québec : la catastrophe révèle les risques liés au #transport du #pétrole en Amérique du Nord - Sécurité industrielle - responsabilité sociale des entreprises
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Dans la nuit du 5 au 6 juillet, un train de 72 wagons-citernes transportant plusieurs centaines de tonnes de pétrole brut a explosé dans la petite ville québécoise de Lac-Mégantic, à 250 km à l’Est de Montréal. En provenance du Dakota du Nord, il devait rejoindre la raffinerie d’Irving dans la région des Maritimes. Alors qu’il était à l’arrêt dans un village voisin le temps d’effectuer un changement d’équipe, le convoi, sans conducteur à bord, a dévalé à toute vitesse la pente le menant dans la rue principale de Lac-Mégantic, avant de dérailler puis d’exploser en plein centre-ville. Le pétrole en feu s’est répandu dans les égouts et a propagé l’incendie dans plusieurs rues. Cinq jours après l’accident, les autorités locales font état de 20 morts et plus de 50 personnes sont toujours portées disparues. La raison de l’accident n’est pas encore confirmée. Edward Burkhardt, le patron de la Montreal, Maine and Atlantic Railway (MMA), la compagnie ferroviaire mise en cause, a cependant affirmé que « l’opérateur du train n’aurait pas serré le système de freins de manière adéquate ».
Etonnamment, près d’une semaine après la catastrophe, la #responsabilité de la #compagnie_pétrolière n’est évoquée par aucune des parties prenantes. Le nom de l’entreprise reste d’ailleurs inconnu. « Les compagnies pétrolières négocient des contrats avec les propriétaires des chemins de fer, explique Guylaine Vignola, enseignente à l’UQAM, auteur d’une thèse sur le sujet (1). De ce désinvestissement s’ensuit une forme de déresponsabilisation effective. La compagnie pétrolière ne sera pas identifiée puisque la faute est imputable à celui qui l’a effectivement commise, et non à la firme qui l’a incité à le faire en la choisissant pour ses bas tarifs par exemple. Ceci est un non-sens. C’est comme si, dans le cas de l’effondrement de l’usine de textile au Bangladesh, seule la gestion locale avait été mise en cause, et non pas les entreprises qui leur accordaient les contrats. »