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le successeur de ►https://geojson.io ; toujours par Tom MacWright.
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Bon, on n’est pas près d’avoir les résultats des élections boliviennes, puisque certains tribunaux électoraux départementaux (qui effectuent le décompte officiel) ont été brûlés par l’opposition, avec les bordereaux dedans. Comme le décompte partiel indiquait qu’il n’y aurait sûrement pas le second tour qu’ils espéraient, la droite a choisi la manière violente.
Il est possible qu’il faille revoter (dans deux semaines ?) dans certains bureaux des départements de Potosí et Chuquisaca. mise à jour : aucun bordereau brûlé à Chuquisaca, 200 bordereaux brûlés à Potosí, mais les photos ont été utilisés pour le décompte final.
Autre info importante : le gouvernement a proposé à l’OEA (Organisation des États Américains) d’effectuer un audit des élections ; son sécrétaire, Almagro, s’est empressé d’accepter en insistant sur le fait que le résultat de l’audit devra être contraignant pour les deux parties. L’OEA, dont on peut fortement douter de l’objectivité vu les déclarations et actions précédentes d’Almagro, obtient donc un rôle central dans cette phase de conclusion des élections.
Après le dépouillement de 95,3 % des bulletins, le président bolivien sortant, qui brigue un quatrième mandat, arrive en tête avec 46,87 % des voix, son principal adversaire, Carlos Mesa, obtenant 36,73 %.
Alors que le TSE avait interrompu le dépouillement dimanche soir, “la violence a débordé dans les neuf départements du pays pour dénoncer la fraude électorale”, souligne Los Tiempos.
Le quotidien indique que les bâtiments des Tribunaux électoraux départementaux ont été incendiés dans les villes de Potosí, Chuquisaca et Tarija. “À Riberalta, des citoyens ont tenté de faire tomber une statue inaugurée par le président Evo Morales en l’honneur de [l’ancien président vénézuélien] Hugo Chávez”, ajoute Los Tiempos.
▻https://www.courrierinternational.com/une/elections-nuit-de-violences-en-bolivie-apres-lannonce-de-la-p
Tiens, en passant, j’ai une question pour les statisticiens.nnes / matheux.ses de Seenthis (@simplicissimus @fil) : comment appelle-t-on l’évolution de la somme cumulative d’une permutation ?
Dans notre cas, l’OEP (Organe Électoral Plurinational) publie la somme des votes de chaque candidat, après N bureaux validés, et tout le monde suit l’évolution de cette courbe... Évidemment, il y a des sauts importants, car l’ordre dans lequel les bordereaux sont vérifiés n’a aucune raison d’être représentatif de la répartition des forces : si les nouveaux bordereaux proviennent du Chapare, le MAS fera un bond en avant, s’ils viennent du centre de Santa Cruz, c’est l’opposition qui progressera d’un coup.
Mais... tout le monde (en Bolivie, mais aussi dans les quotidiens français) semble ignorer cette logique, sûrement par mauvaise foi, et commente les sauts « aléatoires » selon ce qui les arrange. Pour l’opposition, si leur candidat passe sous le seuil du deuxième tour, c’est qu’il y a fraude, alors que quand il était au dessus (à 80% des bulletins), c’était le résultat de l’expression démocratique du peuple bolivien. De la même manière, les soutiens du président ont commencé à fêter la victoire lors de ce basculement, alors que depuis, un nouveau « saut » a fait passer le résultat en faveur d’un second tour.
On est donc dans l’attente, qui risque d’être longue puisqu’une partie du matériel électoral est parti en fumée, et qu’il faudra donc peut-être revoter avant d’avoir le résultat final d’ici deux ou trois semaines.
Pour celleux qui veulent des chiffres :
– le site ►https://trep.oep.org.bo est le système de décompte « rapide » effectué par le tribunal électoral national sur la base de photos des bordereaux,
– tandis que ►https://computo.oep.org.bo est le système de consolidation des résultats vérifiés par les 9 tribunaux départementaux (dont 2 ou 3 ont été brûlés).
Attention, dans les deux cas, la page d’accueil n’affiche que les résultats internes à la Bolivie. Il faut sélectionner « Mundo » dans le menu pour obtenir l’ensemble des résultats (internes à la Bolivie + votes de l’étranger), qui est la valeur qui nous intéresse.
On peut dire que l’OEP (Organe Électoral Plurinational) a pêché par manque de clarté en publiant deux types de résultats à la fois sans expliquer clairement que les résultats partiels ne sont pas représentatifs du résultat final, et en tardant autant à valider les résultats finaux ce qui laisse la place aux suspicions.
Note : il y a quatre organes indépendants dans la constitution bolivienne. Ce n’est pas le ministère de l’intérieur qui organise les élections, contrairement à la France.
La victoire au premier tour est obtenue avec 50% des voix, ou 40% des voix et un écart d’au moins 10% sur le deuxième.
Et donc, ce matin :
– pour le décompte rapide sur ►https://trep.oep.org.bo, avec 33 044 bordereaux vérifiés sur 34 555, on a Evo Morales à 46.85% et Carlos Mesa à 36.74% -> pas de second tour
– pour le décompte officiel sur ►https://computo.oep.org.bo, avec 33 442 bordereaux vérifiés sur 34 555, on a Evo Morales à 46.49% et Carlos Mesa à 37.01% -> second tour
Débrouillez-vous avec ça.
Les principaux médias en (et sur la) Bolivie.
Dépendants du Ministère de Communication :
– Agencia Boliviana de Información : ▻https://www.abi.bo
– Cambio : ▻http://cambio.bo
– Bolivia TV : ▻http://www.boliviatv.bo
Proche du gouvernement :
– La Razón : ▻http://www.la-razon.com
– Abya Yala : ►http://www.rtpbolivia.com.bo
– Rebelión : ▻http://www.rebelion.org/seccion.php?id=10
– TeleSur : ►https://telesurtv.net
– (moi aussi)
Plutôt neutres :
– ATB : ▻https://www.atb.com.bo
– RTP : ►http://www.rtpbolivia.com.bo
Proche de l’opposition :
– Erbol : ▻https://www.erbol.com.bo
– El Deber : ▻https://eldeber.com.bo
– Los Tiempos : ▻https://www.lostiempos.com
– Página Siete : ▻https://www.paginasiete.bo
– Unitel : ▻http://unitel.tv
– Blog de Mediapart : ▻https://blogs.mediapart.fr/jean-pierre-lavaud/blog
Sur les soupçons de fraude électorale dénoncés dans la plupart des médias, il faut être clair : ça ne repose sur aucun élément. Aucun observateur électoral (que ce soit de l’UE, de l’OEA, des députés européens ou de l’ONU) n’a dénoncé d’irrégularités ou montré d’indices ou de preuves de fraude. Tous les soupçons sont basés sur l’évolution brusque des scores dans le TREP (►https://trep.oep.org.bo), alors que comme je l’ai expliqué plus haut, il n’y a aucune raison qu’elle évolue de manière stable, puisqu’elle est proche d’un mouvement brownien (▻https://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_brownien). Prudence donc avant de parler de fraude électorale.
L’évolution du cumul d’une variable aléatoire s’appelle une marche aléatoire (random walk) dont, effectivement, le modèle le plus connu est le mouvement brownien.
Je ne suis pas un spécialiste des processus stochastiques, mais il est en effet parfaitement normal qu’il y ait des sauts brutaux. D’autant plus ici, qu’on est en présence d’un électorat fortement bipolarisé.
Quant au critère pour le second tour, il augmente encore l’instabilité puisqu’il repose sur la différence entre 2 variables qui sont corrélées négativement entre elles (ce que l’un perd est gagné par l’autre…)
Par ailleurs, à cette heure-ci, les deux comptages se sont beaucoup rapprochés :
– officiel : MAS 46,4% — CC 37,1% (95,6% des bordereaux traités)
– provisoire : MAS 46,0% — CC 37,3% (96,6% des bordereaux)
soit 9,3% d’écart officiel contre 8,7% provisoire.
Il me semble que le Mexique dispose d’un système électoral similaire avec numérisation des bordereaux de chaque bureau de vote, mise en ligne pour suivi et validation populaire et décompte provisoire et comptage définitif.
Enfin, on a quelques soucis (normaux…) avec les données, très probables erreurs de saisie. En premier jet, je trouve 31 bureaux (sur 64 763…) où le pourcentage de vote pour le MAS est strictement supérieurs au nombre des votes valides (avec un record de 40 fois supérieur - 40 voix pour le MAS pour 1 vote valide, c’est au Colegio Cristo Rey à Cochabamba).
Merci pour les explications. Et c’est sûr que c’est un système compliqué à expliquer et à comprendre, tout le contraire de ce dont on a besoin pour une élection et pour avoir confiance dans les résultats.
Pour la bipolarisation, ce graphique vite fait un point pour chaque bureau de vote, en abscisses, le % de vote MAS, en ordonnées, le % de vote CC.
Pour les résultats que tu mentionnes, attention, c’est le vote « Bolivia », c’est à dire sans les votes des boliviens de l’étranger. Il faut sélectionner « Mundo » pour avoir le résultat total. Ça devrait être l’option choisie par défaut, mais malheureusement ce n’est pas le cas.
Quant à Almagro, on peut citer sa modération toute relative dans la crise vénézuélienne : le régime de Maduro commet des crimes contre la paix du continent, s’appuyant sur des actes terroristes ou encore, la dictature de Maduro commet des délits de lèse-humanité (on remarque que le crime s’est transformé en « simple » délit…)
Almagro asegura que Maduro atenta contra la paz | RCN Radio
▻https://www.rcnradio.com/politica/maduro-sigue-cometiendo-delitos-de-lesa-humanidad-luis-almagro
Excellent, le graphe. Quelques points dans le quadrant du haut, qui correspondent donc à des résultats faux. Et comme on le voit, beaucoup plus de bureaux où presque 100% des votes vont à Evo, alors que ça n’arrive presque jamais pour Mesa. C’est la logique du « voto en línea » dans beaucoup de communautés : 100% pour Evo.
J’ai eu la flemme de faire un diagramme triangulaire qui serait plus correct…
Tu sais où on pourrait trouver une carte avec le découpage administratif de la Bolivie (municipio, au moins ; localidad s’il y a, voire au bureau de vote, recinto). En ce moment, je découvre Python (que j’ai dû enseigner…) et j’en profite pour jouer un peu avec des cartes.
Hmmm. C’est pas simple, car :
– il n’y a pas de limites légales ou officielles pour tous les municipios (beaucoup de conflits territoriaux, et de nouveaux municipios sont créés régulièrement, donc c’est une donnée qui change avec le temps - 339 municipios en ce moment, normalement)
– il y a des points pour les localidades mais pas de découpage (on peut appliquer Voronoï si on veut)
– l’OEP ne diffuse pas les points des recintos en open data (je crois)
Mais :
– municipios sur le portail open data officiel de l’État bolivien : ▻https://geo.gob.bo/geonetwork/srv/spa/catalog.search#/metadata/7a2ac686-6f6f-4015-999e-3660f85719fa
– localidades : ▻https://geo.gob.bo/geonetwork/srv/spa/catalog.search#/metadata/5f1a7b1f-22e9-4905-829f-eb4316ec7601
– sinon, voir aussi ►http://geoelectoral.gob.bo -> les données SQL sont dans ▻https://gitlab.agetic.gob.bo/adsib/geoelectoral-datos
Merci, je vais voir si je fais quelque chose.
Sinon, j’ai ressorti mon modèle de diagramme triangulaire. Il ne tousse pas trop avec les 64 763 points…
En rouge, l’étranger, encore plus bipolarisé. J’imagine que ce que j’ai mis dans les autres doivent avoir des implantations plus régionales.
excellent.
Oui, les autres c’est pas grand chose :
– Ortiz (4%) n’a des votes qu’à Santa Cruz et Beni
– Chi (8%) est un extraterrestre facho qui doit son score surprise aux déclarations anti-LGBT ces dernières semaines, et c’est difficile de dire qui a voté pour lui
Difficile de reporter sur une carte, les données électorales ne contiennent pas un identifiant géographique et les noms de municipios ne font pas l’affaire (quelques doublons, hélas,… 4 Santa Rosa, p. ex.)
Du coup, pas possible de joindre avec le fond de carte des municipios.
Ah oui, c’est naze, le código de mesa ne contient pas l’identifiant. Pour départager les municipios homonymes, on peut utiliser la province, mais ça devient compliqué. Pour info, normalement, chaque municipio a un code, genre 010203, où 01 correspond au département, 02 à la province et 03 au municipio. Dans les données à télécharger sur ▻https://computo.oep.org.bo/#, il nous manque le numéro de province pour pouvoir reconstruire les données et les croiser facilement avec des shapefiles.
oui, j’ai vu le code s’appelle c_ut et j’ai essayé de le reconstituer à partir des numéros de département et numéro de municipio, mais il manque le numéro de province et ça collait pas. Alors, j’ai pas insisté.
Pff, c’est carrément galère !
J’ai réussi à recoller les données de comptages avec le code des unités territoriales en utilisant le contenu du fichier dbf des shapefiles et en triant, comme dans le fichier acta, par département, province et municipio.
Il y a - et c’est normal - un nouveau municipio qui porte leur nombre à 340 (Cochabamba, Mizque, Raqaypampa). Mais surtout il y a un souci : quand j’essaie de joindre fond des municipios (qui se charge bien) et données dans Magrit, il me dit qu’il y a des valeurs non uniques sur la clé de jointure et ce, quelle que soit la clé que j’utilise (c_ut, id ou objectid). Comme je ne vois pas de tels doublons dans mon fichier de données, je suppose que le problème est dans le shapefile ; peut-être des entités géographiques multizones qui ne seraient donc pas traitées proprement dans le shp…
Tu peux essayer avec le GeoJSON -> ▻https://geo.gob.bo/geoserver/fondos/ows?service=WFS&version=1.0.0&request=GetFeature&typeName=fondos:municipal&m
(17Mo quand même)
On a 344 « features », ce qui doit correspondre à 339 municpios et 5 lacs ou salares.
Chargé dans ►http://geojson.io, tout marche bien.
Ça marche !
En fait, j’avais des lignes vides à la fin de mon fichier de données (Excel ne les supprime pas quand on exporte en csv).
Je t’envoie le projet Magrit par mail ?
(j’ai mis 3 couches (MAS, CC, autres) sur le même fond, il faut les voir à tour de rôle)
Tiens, j’essaie la « gaufre » (waffle) de Magrit qui me semble donner un bon compromis. Mais pas forcément lisible immédiatement…
Sinon, pour la Chambre des députés et le Sénat, je vois que WP[es] donne une courte majorité MAS au Sénat (19 sur 36, proportionnelle par département), majorité qui lui échappe de justesse à la Chambre (64 sur 130, mélange moitié-moitié d’uninominal et de proportionnelle par département).
▻https://es.wikipedia.org/wiki/Elecciones_generales_de_Bolivia_de_2019
EDIT : il faudrait que j’intervertisse les champs MAS et autres pour mettre celle-ci au milieu.
Le décompte officiel est fini !
Une partie des derniers bordereaux ayant été brûlés par l’opposition, l’OEP a utilisé les photos prises le jour de l’élection.
4 bordereaux ont été annulés au Béni, et il y aura un nouveau vote qui déterminera le vainqueur dans ce département et modifiera peut-être à la marge la composition de l’Assemblée.
Le résultat est donc :
– Evo Morales élu président
– majorité absolue à l’Assemblée et au Sénat
– première place dans 6 départements sur 9, et dans 85% des municipios
La carte des municipios (choroplète, donc ne représentant pas la population mais les territoires) : ▻https://mobile.twitter.com/SachaLlorenti/status/1187541877588926464
Une très bonne (et trop courte) analyse en français de @louca sur Twitter :
▻https://mobile.twitter.com/gringokolla/status/1187470687696347143
@louca : viens-nous raconter ici :)
La même analyse sur le TREP, plus en détails et en espagnol, par notre ami hacker Niv Sardi :
▻http://www.agenciapacourondo.com.ar/patria-grande/que-esta-pasando-en-las-elecciones-bolivianas
L’opposition présente des chiffres pour la première fois pour dénoncer une fraude : ▻http://erbol.com.bo/el-%C3%A1nfora-1/comunidad-ciudadana-cuestiona-109-mil-votos-por-presunto-fraude
L’audit qu’effectuera l’OEA aidera peut-être à ajuster la marge d’incertitude s’il y des incohérences, mais étant données les prises de position virulentes de son secrétaire général et de certains de ses puissants membres (EEUU, Canada, Brésil, Argentine, Colombie) on peut fortement douter de son impartialité.
Dans l’étape post-électorale qui s’ouvre, les observateurs internationaux (OEA, UE, ONU) auront-ils la volonté de vérifier méticuleusement les résultats, ou resteront-ils sur leur « sensation d’irrégularité » (terme utilisé dans le rapport de la mission de l’OEA) non chiffrée ?
mise à jour : la réponse de la majorité concernant les chiffres présentés par l’opposition : ▻http://www.la-razon.com/nacional/animal_electoral/gobierno-responde-Alarcon-denuncias-electoral-bolivia_0_3245075518.html
Ce qui est sûr, comme le cite Le Monde, c’est que
il y a une bataille pour le récit
Illustré parfaitement par deux erreurs dans le même article :
– « processus de dépouillement des bulletins, interrompu subitement par le Tribunal suprême électoral » -> faux : le dépouillement a continué normalement (computo.oep.org.bo), c’est le système de décompte rapide (trep.oep.org.bo) qui n’a pas été mis à jour
– « Antonio Costas, a claqué la porte de cette institution, critiquant le système de comptage » -> faux : il a critiqué la décision de ne pas mettre à jour le TREP, et a indiqué clairement le lendemain qu’il ne s’agissait pas de fraude
▻https://www.lemonde.fr/international/article/2019/10/25/presidentielle-en-bolivie-morales-reelu-au-premier-tour-la-mobilisation-se-p
Merci pour ces liens.
Ce qui est certain, c’est qu’un double système de comptage est nécessairement générateur de divergences : les rythmes et les zones dépouillées diffèrent et donc les résultats aussi.
Dans la période de tension du dépouillement, ça peut (et ça s’est) amplifier assez vite.
Par ailleurs, la mise en ligne systématique de l’ensemble des résultats des bureaux au fur et à mesure de leur arrivée – qui est maintenant la norme dans de nombreux pays (pour ceux que j’ai suivis, Mexique et Russie, p. ex.) montre qu’il serait peut-être temps de moderniser le système du ministère de l’intérieur français.
Quant au biais de la presse française, …
Je ne suis pas certain que le « politologue » cité en conclusion soit un modèle de neutralité.
« Nous sommes devant un scénario hautement conflictuel et inflammable », estime Ludwig Valverde. « Il faut qu’Evo Morales désamorce le conflit. A ce stade, il n’y a que deux solutions : soit convoquer de nouvelles élections, car ce processus électoral est entaché d’irrégularités, soit accepter un second tour. S’il ne le fait pas, il va avoir plus de la moitié du pays dans la rue. »
Ce qui est certain, c’est qu’un double système de comptage est nécessairement générateur de divergences : les rythmes et les zones dépouillées diffèrent et donc les résultats aussi.
Oui, c’est le nœud du problème dans le cas bolivien. Pour info, le TREP est un projet mis en place ces dernières années grâce au financement de la coopération européenne, et porté au sein de l’OEP par Antonio Costas.
Costas est (était) le « technique » au sein du tribunal, prenant en charge la modernisation de l’institution alors que les autres vocales délaissaient ces questions technologiques. Ça ne concernait pas seulement pour les élections, l’OEP administrant également le registre civil : naissances, mariages, décès. Avant d’être élu membre du tribunal électoral, Costas avait mis en place entre 2010 et 2015 le SEGIP (service d’identification personnelle, qui émet les cartes d’identité) avec un grand succès, apportant pour la première fois un service moderne et rapide à la population. C’est un grand promoteur de la biométrie et il a toujours cherché à incorporer des nouveautés technologiques, tant en prenant des positions et des mesures en faveur de la protection des données personnelles (la moindre des choses dans un état qui gère au moins trois fichiers de population centralisés—registre électoral, cartes d’identité, registre civil—).
Selon moi, la démission de Costas est due avant tout à sa frustration concernant le TREP, car ça devait être un succès technologique et ça a été un fiasco. Et je ne sais pas si la position de l’Union Européenne (exiger un second tour) a un lien ou non avec son financement du projet de TREP, mais la question se pose.
L’intégration de technologie dans les processus électoraux génère souvent plus de problèmes que de solutions : ici la divergence entre le TREP et le décompte officiel, dans d’autres pays les scandales du vote électronique ou par Internet.
200 bordereaux (actas) ont été brûlés à Potosí, et le décompte s’est finalement fait à partir des photos qui avaient été transmises pour le TREP (comme quoi, il aura quand même servi à quelque chose).
▻https://eldeber.com.bo/154517_tse-concluye-computo-y-sustituye-actas-por-fotos-de-la-trep-en-po
Des photos de bordereaux observés :
▻https://www.erbol.com.bo/el-%C3%A1nfora-1/investigaci%C3%B3n-muestra-casos-de-alteraci%C3%B3n-y-anomal%C3%ADas-en-el
On peut se rendre compte que le travail de décompte effectué par l’OEP n’est pas du tout facile, et on comprend que ça puisse prendre du temps : observations à la main à prendre en compte, colonnes inversées, sommes qui ne correspondent pas, photos de mauvaise qualité...
J’ai fait quelques essais avec les données de l’OEP :
▻https://twitter.com/severo_fr/status/1188607698688004096
Pour l’instant, rien de bien nouveau. On voit :
– la polarisation des Boliviens de l’étranger : Argentine et Brésil pour Evo, Espagne, Chili, États-Unis et Italie pour Mesa
– l’importance du vote rural pour Evo,
– et la confirmation que si les votes ruraux sont comptabilisés après les votes urbains, les courbes peuvent se croiser, avec un différentiel de 12% à peu près.
Beau boulot.
Mais je trouve que les cartes ne permettent pas de voir l’effet de structure.
Effet de structure, car :
• il y a 84% de votes dans le dépouillement provisoire et 16% dans le complément,
• dans le décompte provisoire, il y a 78% _de votes urbains et _22% de votes ruraux, (presque 4 sur 5)
• dans le décompte complémentaire, 67% d’urbains, 33% de ruraux,
• or le vote rural est très majoritairement Morales (65%), Mesa (15%) les autres sont intermédiaires (20% du vote rural)
Le dépouillement complémentaire, avec un poids rural plus fort, n’apporte que très peu de voix rurales supplémentaires à Mesa.
Je cherche à visualiser ça avec un graphique en « compartimentage » (terme Excel) dit aussi plus classiquement treemap.
Pb : avec Excel, on n’est pas maître de la disposition des différents morceaux, ça dépend de la hauteur, de la largeur et du rapport d’aspect… Pour bien faire, il faudrait utiliser des bibliothèques où on a le contrôle complet sur la disposition des morceaux (en R par exemple ou avec plotly avec Python).
Article de Florence Poznanski, qui etait présente sur place durant les élections. ▻http://www.medelu.org/La-Bolivie-sur-le-chemin-du-Venezuela
Comme on s’y attendait, l’OEA ne reconnaît pas les résultats des élections.
▻http://la-razon.com/nacional/animal_electoral/bolivia-elecciones-informe-oea-irregularidades-manipulacion_0_3255274450.h
Un des principaux arguments : utilisation des photos des « Actas » du TREP (décompte rapide), pour le décompte final, au lieu des documents en papier. « Actas » qui avaient été brûlées par l’opposition, rendant leur comptabilisation officielle impossible.
L’OEA continue à jouer son rôle au service de la droite en Amérique Latine.
Que pouvait-on attendre d’autre d’Almagro ?
Ceci dit, l’argument est quand même plutôt faible… On se demande à quoi joue l’Union européenne.
Un article pas vraiment neutre de l’Express
Révolte citoyenne en Bolivie : « l’une des plus grandes mobilisations pacifiques jamais vues » - L’Express
▻https://www.lexpress.fr/actualite/monde/amerique-sud/revolte-citoyenne-en-bolivie-l-une-des-plus-grandes-mobilisations-pacifique
Ana Maria Quevedo, Bolivienne installée en France et membre du « réseau international des Boliviens à l’étranger », revient sur les tensions qui secouent le pays.
Et un long article très documenté (pro-Morales) décrivant les manipulations et la montée de la pression anti-Evo.
La longue campagne du « Tout sauf Evo » - Mémoire des luttes
▻http://medelu.org/La-longue-campagne-du-Tout-sauf-Evo
Bolivie : une mairesse humiliée à la façon de Cersei Lannister dans ‘Game Of Thrones’ - LINFO.re - Monde, Amérique
▻https://www.linfo.re/monde/amerique/bolivie-une-mairesse-humiliee-a-la-facon-de-cersei-lannister-dans-game-of-thro
Marche de la honte
Tous les fans de la série ‘Game Of Thrones’ se souviennent de la scène choc lorsque Cersei Lannister, considérée comme l’une des meilleures méchantes du petit-écran, a fait sa marche de la honte. Sa longue chevelure blonde a été coupée et elle a été obligée à marcher toute nue dans la rue aspergée de toutes sortes de choses immondes dans l’épisode 10 de la saison 5.
La même scène, ou presque, s’est déroulée en Bolivie, dans la petite ville de Vinto. Ce pays d’Amérique du Sud traverse actuellement une crise après la réélection controversée du président socialiste Evo Morales. Des manifestants ont humilié la mairesse le mercredi 6 novembre. Ils l’ont forcée à marcher pieds nus dans les rues, mise à genoux, lui coupant les cheveux avant de l’asperger de peinture rouge.
On aura donc de nouvelles élections. On aura une énorme bataille pour la composition du nouveau tribunal électoral.
Au final, « seulement » 3 morts après 20 jours de conflits, et les trois sans que les circonstances soient bien établies (accident de manipulation d’arme pour l’un ? règlement de compte opportuniste pour les deux autres ? en tout cas pas l’oeuvre de la police ni de l’armée...)
Hier, coup d’État alors que de nouvelles élections avaient été annoncées sous la pression de l’OEA. Les militaires restent « neutres » pour l’instant alors que la police est lancée dans une chasse aux sorcières. Les habitants de El Alto se sont soulevés contre le coup d’État, et aujourd’hui devraient essayer de récupérer La Paz.
▻https://mobile.twitter.com/MaximCombes/status/1193817563345620997
Bonjour @JY_LeDrian
@EmmanuelMacron
Est-ce trop demander que @francediplo
@Elysee
s’expriment rapidement, haut et fort, contre l’opération militaire en Bolivie et pour le strict respect des institutions démocratiques et de la Constitution boliviennes ?
ça urge...
C’est très important, l’ambassade de France à La Paz doit accueillir et donner l’asile aux ami×e×s persécuté×e×s.
Mon live-pouet sur mastodon : ▻https://mamot.fr/@severo_bo/103118667034958349
Après les démissions en cascade des dirigeants des institutions boliviennes, la deuxième vice-présidente du Sénat, issue des rangs de l’opposition à Evo Morales, s’est autoproclamée présidente par intérim. Elle a annoncé vouloir convoquer de nouvelles élections “dès que possible”. Quelques instants auparavant, elle s’était déjà proclamée présidente du Sénat, dont elle était, jusqu’alors, deuxième vice-présidente, rapporte le média argentin Perfil.
▻https://www.courrierinternational.com/article/politique-qui-est-jeanine-anez-presidente-de-la-bolivie-par-h
De mieux en mieux...
#Github et les révisions de fichiers géographiques c’est juste fabuleux
Là par exemple, je viens de corriger la frontière #Maroc - #Sahara_occidental ; #Natural_Earth, la source de fonds de cartes utilisée par la plupart des gens, n’a pas l’air de savoir que les Nations unies ont placé cette frontière à la latitude 27°40’N, et place la limite sur le tracé du « mur ».
Les fichiers sont au format #geojson, et pour les modifier je suis passé par ►http://geojson.io
Il faut aussi que tu montre l’image finale sans le tracé du mur
Donc pour faire d’autres calques --->
https://dl.dropbox.com/s/x6qrx3x6axxj9y3/sahara-occidental.jpg
Excusez-moi, mais je ne suis pas sûr de comprendre. C’est une source publique de cartes, utilisée par beaucoup de monde, et c’est librement éditable par n’importe qui, c’est cela ?
– Natural Earth : ►http://www.naturalearthdata.com
ce n’est pas librement « éditable » à la mode wikipedia, mais on peut télécharger les fichiers et les utiliser comme bon nous semble (et donc, les modifier selon les besoins).
– mais je suis parti de la version proposée sur github par Johan Sundström ▻https://github.com/johan/world.geo.json ; qui a elle-même semble-t-il été adaptée d’un des fichiers de N.E.
– sur github, on peut facilement « forker » un projet, c’est-à-dire en faire sa propre version, et proposer des modifications ; et ce qui est remarquable (et que je fais remarquer ci-dessus), c’est que l’interface de github montre les « diffs » (modifications) de fichiers géographiques sous forme de cartes où apparaissent en rouge les « retraits » et en vert les « ajouts ».
Ok, merci pour les explications. Vu de ma position d’absolu profane, ce n’est pas loin de l’inutilisable, mais sans doute que pour les spécialistes, c’est un outil précieux.
Scribble Maps : Draw On Maps or Author Them Easily.
▻http://scribblemaps.com
Une application web pour dessiner sur des fonds de carte ou vues satellites (googlemaps). Permet l’édition multiple, la sauvegarde sous forme de KML ou d’image, la publication externe via javascript
#scribblemaps #cartographie #dessiner #googlemaps #carte #webapp #outil
c’est un peu comme ▻http://umap.fluv.io (de notre ami @ybon) ou comme ►http://geojson.io ; mais en plus commercial-publicitaire :)
Deux applications pour concevoir des #cartes personnalisées en ligne :
– uMap, par Yohan Boniface. Le site est hébergé par openstreetmap.fr, serveur de l’association française OSM : ►http://umap.openstreetmap.fr/fr
uMap lets you create maps with OpenStreetMap layers in a minute and embed them in your site. Because we think that the more OSM will be used, the more OSM will be ’’cured’’. It uses django-leaflet-storage and Leaflet.Storage, built on top of Django and Leaflet.
Le projet sur Bitbucket : ▻https://bitbucket.org/yohanboniface/umap
– geojson.io, par Mapbox. Permet d’éditer en direct et avec interface graphique un fichier geojson : ►http://geojson.io
Présentation du projet :
►https://www.mapbox.com/blog/geojsonio-announce
We are trying to make it easier to draw, change, and publish maps. Some of the most important geospatial data is the information we know, observe, and can draw on a napkin. This is the kind of data that we also like to collaborate on, like collecting bars that have free wifi ✎ or favorite running routes.
geojson.io aims to fix that. It’s an an open source project built with MapBox.js, GitHub’s powerful new Gist and GeoJSON features, and an array of microlibraries that power import, export, editing, and lots more.
geojson.io a déjà été évoqué ici ▻http://seenthis.net/messages/164634 et ici ▻http://seenthis.net/messages/160107.
@ybon pourra certainement nous en dire plus à propos de uMap ;)
Un petit tuto Umap est disponible ici :
▻https://expansive.info/Des-outils-pour-l-action-creer-une-carte-personnalisee-et-la-diffuser-67
Simple, fast map data editing | MapBox
►http://www.mapbox.com/blog/geojsonio-announce
We are trying to make it easier to draw, change, and publish #maps. Some of the most important geospatial data is the information we know, observe, and can draw on a napkin. This is the kind of #data that we also like to collaborate on, like collecting bars that have free wifi ✎ or favorite running routes.
►http://geojson.io aims to fix that. It’s an an open source project built with #MapBox.js, #GitHub's powerful new Gist and #GeoJSON features, and an array of microlibraries that power import, export, editing, and lots more.
#geojson.io - macwright.org
▻http://macwright.org/2013/07/26/geojsonio.html
geojson.io is for drawing, changing, and sharing GeoJSON-formatted #map data.