• Les 400 culs: L’affaire des cartes postales de seins, la suite
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    « Imaginez que vous postiez une carte postale érotique, comme il en existe des centaines. La personne chargée de la transmettre s’en offusque. Elle prend la carte et l’apporte à la gendarmerie ou au commissariat. La dénonciation est suivie d’une mise en examen. On fouille votre appartement de fond en comble, on embarque votre ordinateur, on demande une expertise informatique pour voir si vous n’êtes pas pédo-pornographe, voire un pédophile. On vous intente un procès couteux, long et désespérant. Puis, ayant constaté qu’aucune poursuite n’est recevable à votre encontre, on ne vous restitue rien… Vous avez été victime d’un délit. Mais de cela bien évidemment qui s’en soucie ? Estimez-vous heureux que la loi vous ait blanchi. » Un exemple typique d’abus de droit.

    #mail-art

  • Peut-on aimer le sexe sans avoir à s’en cacher ?

    La bonne consommatrice des féminins (ceux qui victimisent leurs lectrices) est forcément celle qui a peur d’être quittée, peur d’être violée et peur d’être moche. C’est si facile d’asservir les personnes qui sont sur la défensive. Il suffit d’alimenter les préjugés qu’elles ont sur les hommes et de les caresser dans le bon sens du #poil : « Toi, tu n’es pas une fille facile. Ne t’inquiète pas chérie, il ne t’arrivera rien de mal si tu restes sagement à ta place. » Pour "accrocher" les lectrices et les rendre plus dépendantes, les magazines féminins disposent d’ailleurs d’une arme redoutable : la double-contrainte (double-bind), une technique qui consiste à mettre les gens dans une position intenable. Exemple : Essayer de plaire mais sans en avoir l’air. Assumer ses rondeurs, sans être grosse. Aimer le #sexe, sans passer pour une pute. Il y a une forme de perversité dans ces messages contradictoires. Perversité parfois si flagrante qu’il est presqu’impossible de ne pas réagir à une couverture au fond très banale, stupidement banale. Désespérément banale. Presque tous les magazines féminins nous répètent depuis des années que nous ne devons pas avoir l’air de putes, ni de salopes. Comme si les femmes devaient avoir honte de leurs désirs et les dissimuler sous un vernis glamour. Comme si les hommes ne pouvaient respecter que les « filles difficiles ».

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    Les 400 culs :

  • N’oubliez pas votre clitoris

    Les femmes ne savent plus ce qu’est un orgasme. Dans les années 50, lorsque le père de la sexologie, l’Américain Alfred Kinsey, affirme que 80 à 90% des femmes ne tirent qu’un plaisir limité du simple coït, il scandalise une partie du corps médical. Deux éminents chercheurs, Edmund Bergler et William S. Kroger, affirment alors que la frigidité est « l’incapacité d’une femme à avoir un #orgasme vaginal pendant le rapport sexuel ». Kinsey joue l’étonné : 80 à 90% des #femmes seraient donc frigides ? Edmund Bergler et William S. Kroger répliquent : eh bien soit, les « vraies » femmes seraient seulement 10% de la population. Cela ne fait guère, pour eux, que confirmer l’incapacité des femmes à maîtriser leur corps. Des hystériques et des incapables. Alfred Kinsey s’enrage. Il définit l’orgasme vaginal comme « une impossibilité biologique ». Et pour cause : il y a plus de 8000 fibres nerveuses dans le #clitoris. L’équivalent « d’un petit cerveau » suggère Maïa Mazaurette, qui rappelle utilement les faits : la zone de sensibilité (désastreusement surnommé le "point G") située à l’entrée du vagin ne correspond en fait qu’à la proximité du clitoris, qui plonge ses racines de part et d’autres d’un tube vaginal pratiquement non-inervé. Plus on s’enfonce dans le vagin, plus la paroi s’épaissit, reléguant le clitoris à une distance telle que les sensations, inexorablement, diminuent. Le clitoris n’est pas qu’un bouton. C’est la pointe émergée de l’iceberg. Et c’est la pointe qui concentre en elle le maximum de nerfs récepteurs, à fleur de peau. Pourquoi vouloir chercher plus loin ce qui se trouve à portée de la main ?

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    Les 400 culs :

  • Retournons tous au paradis des bêtes

    Les rapports même entre l’homme et la femme changèrent, prirent une importance liée à la transmission des terres et du bétail. Dans les sociétés patrilinéaires (transmission des biens par la voie paternelle), il fallait pouvoir contrôler l’identité de l’enfant à qui tout le travail du père serait transmis. Que cet enfant ne soit pas celui d’un autre. La notion du cocuage fut inventée, par allusion à cet oiseau, le coucou, qui pond son œuf dans le nid des autres oiseaux, afin que ceux-ci s’échinent à le couver puis se tuent à la tâche en élevant un enfant illégitime… « L’acte d’#amour était désormais lié à la pérennité, à la lignée, à la descendance, comme une revanche sur la mort : l’individu se poursuivant, se perpétuant par-delà sa faim, son désir. » La #sexualité devint une responsabilité et la femme fut chargée de ce fardeau. Ce fut peut-être l’équivalent de la chute.

    C’est là que Jean-Pierre Otte suggère une possible révolution des mœurs. Dans son Introduction aux mythes des origines, il suggère « comme une idée d’ouverture, le possible, à présent, d’un nouveau commencement, d’un dépassement, d’une autre disposition fertile de l’esprit. (…) Ce siècle qui nous a donné les méthodes et les moyens de la contraception, n’est-il pas en train de nous rapprocher des époque primitives, où la reproduction et l’acte d’amour n’étaient pas liés dans les consciences – à cela près que nous en avons aujourd’hui le savoir, en même temps que le pouvoir de les séparer ? Et la femme, éveillant, révélant librement d’autres réalités de la vie, n’est-elle pas occupée à nous conduire vers quelque chose de nouveau, d’inconnu encore, et qui serait en quelque sorte un au-delà de l’amour ? ».

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    Les 400 culs :