Les rapports même entre l’homme et la femme changèrent, prirent une importance liée à la transmission des terres et du bétail. Dans les sociétés patrilinéaires (transmission des biens par la voie paternelle), il fallait pouvoir contrôler l’identité de l’enfant à qui tout le travail du père serait transmis. Que cet enfant ne soit pas celui d’un autre. La notion du cocuage fut inventée, par allusion à cet oiseau, le coucou, qui pond son œuf dans le nid des autres oiseaux, afin que ceux-ci s’échinent à le couver puis se tuent à la tâche en élevant un enfant illégitime… « L’acte d’#amour était désormais lié à la pérennité, à la lignée, à la descendance, comme une revanche sur la mort : l’individu se poursuivant, se perpétuant par-delà sa faim, son désir. » La #sexualité devint une responsabilité et la femme fut chargée de ce fardeau. Ce fut peut-être l’équivalent de la chute.
C’est là que Jean-Pierre Otte suggère une possible révolution des mœurs. Dans son Introduction aux mythes des origines, il suggère « comme une idée d’ouverture, le possible, à présent, d’un nouveau commencement, d’un dépassement, d’une autre disposition fertile de l’esprit. (…) Ce siècle qui nous a donné les méthodes et les moyens de la contraception, n’est-il pas en train de nous rapprocher des époque primitives, où la reproduction et l’acte d’amour n’étaient pas liés dans les consciences – à cela près que nous en avons aujourd’hui le savoir, en même temps que le pouvoir de les séparer ? Et la femme, éveillant, révélant librement d’autres réalités de la vie, n’est-elle pas occupée à nous conduire vers quelque chose de nouveau, d’inconnu encore, et qui serait en quelque sorte un au-delà de l’amour ? ».