Les vieux sont l’avenir des jeunes. Plaidoyer pour repenser (intelligemment) le système de retraites

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  • Ouf, ça y est j’ai réussi à peu près à pondre le fruit de ma réflexion sur la question des retraites, et plus globalement de ce qui pose problème avec le, système actuel de « cotisations sociales », qui nous piège et nous condamne à rester tétanisés sur un iceberg en train de fondre, au lieu de nous bouger dans la bonne direction..

    L’épouvantail de la retraite par capitalisation a fini par nous persuader que notre actuel système par répartition était le dernier sanctuaire de la solidarité, encore non colonisée par le système capitaliste et qu’il faudrait préserver à tout prix, sous peine de capitulation irréversible. Le mot « répartition » lui même est joli, il évoque le partage, la solidarité, bref l’opposé du capitalisme individualiste, avare et inégalitaire. Du coup on est prêt à tout sacrifier, à reculer sans cesse, pour conserver cet acquis symbolique, la retraite par « répartition ».
    Mais on répartit quoi au juste dans le système actuel ?
    Attention, ne croyez pas que je veux achever le système par répartition pour ouvrir un boulevard pour la capitalisation. Au contraire, je souhaite mieux répartir encore.

    #autopromo
    #retraites
    #libéralisme
    #fiscalité
    #solidarité
    #PS

    http://opinions-opiniez.blogspot.fr/2013/09/les-vieux-sont-lavenir-des-jeunes.html

  • Retraites : conflits de générations ou lutte des classes ?
    http://legizmoblog.blogspot.fr/2013/06/retraites-conflits-de-generations-ou.html

    Henri Sterdyniak, et Jean-Marie Harribey, livrent tous les deux leur analyse atterrée du rapport Moreau. D’une part, ils soutiennent qu’une réforme des retraites est inutile et inopportune à court terme, mais aussi à long terme. D’autre part, ils relèvent que le financement des #retraites est soutenable à long terme par l’ajustement des taux de cotisations. Evidemment, j’aimerais adhérer à cette vision qui plaide pour une générosité inchangée du régime par répartition dans un contexte de vieillissement de la population ; j’aimerais croire que les prélèvements sur les revenus du capital suffiront... Mais, au delà de l’incantation, je doute...

    • Le vrai piège dans lequel on est pris c’est qu’en décrétant que les actifs doivent payer pour les inactifs, ce qui est un beau principe, on l’a traduit techniquement par « les salariés » doivent pays pour les retraités. Les employeurs sont contents, ce n’est pas leur affaire. Comme on ne peut pas toucher au « coût » du travail, le diktat de l’équité veut qu’à défaut de cotiser plus fort, la salarié cotise plus longtemps...
      Si on avait décrété au départ que la retraite était un fondement de solidarité nationale, et que donc c’était en prélevant dans la richesse produite par l’ensemble des actifs, en gros le PIB, qu’on ferait vivre les inactifs, ça changerait la donne.
      En effet, le chômage ne serait plus un problème pour payer les retraites, et au moins l’impératif de croissance aurait un sens : la croissance démographique des inactifs impliquerait une croissance du PIB du même ordre pour garantir une répartition constante des richesses.

      Cette vision du problème a une incidence idéologique : cette idée de solidarité nationale et non intergénérationnelle donnerait une réalité « physique » à la croissance économique : ayant plus d’inactifs à faire vivre, les actifs devraient travailler plus, non pas pour gagner plus, mais pour faire vivre leurs parents, leurs grands parents.
      Où l’on voit que l’économie c’est du vent. Dans la réalité, travailler plus pour faire vivre les personnes âgées, n’est-ce pas simplement travailler pour eux ? Est-ce inenvisageable, avec 4 millions de chômeurs et des millions de personnes âgées qui vivent dans la difficulté ? Il faut bien comprendre l’absurdité monétariste pour comprendre qu’on est bloqué, alors qu’on pourrait jouer sur le niveau de pensions pour permettre à des chômeurs de s’occuper des personnes âgées, ce qui matériellement et humainement serait bénéfique à tout le monde...

      Revenons à l’effet pervers de cette dichotomie « actifs/inactifs ». Actuellement, en faisant supporter la charge des retraites sur les seuls cotisants (et les non-cotisants : les chômeurs), les capitalistes se lavent les mains. Il bénéficie d’un marché du travail plein de gens jeunes et en bonne santé pour faire leurs profits, c’est à dire prélever leur part de PIB à fiscalité constante, sans se préoccuper de savoir si l’Etat aura ou pas les ressources d’indemniser retraités et chômeurs...
      Et ils ont la bassesse de crier à la #confiscation si l’Etat veut moduler la fiscalité de leurs profits... Comme si le PIB leur appartenait..

    • @sylvain : je reformule, ça donne « une croissance du PIB du même ordre pour que les ratios de prélèvements restent stables, et le montant des pensions aussi ».
      Mon idée, c’est d’éviter l’effet pervers d’une croissance peu créatrice d’emplois (ou d’emplois mal payés). Car si la croissance du PIB est supérieure à la croissance de la masse salariale totale du pays (assiette de financement des retraites), ce sont les revenus du capital qui augmentent aux dépens de ceux du travail, les capitalistes sont gagnants aux dépens des travailleurs (et des retraités)... (c’était le cas ces dernières décennies)
      Et on affirme que travailleurs et retraités vivent au dessus de leurs moyens, qu’il faut réduire, renoncer, etc..

      J’essaie de plancher sur le sujet pour étayer mon propos, et je reviens vers toi dès que c’est clair :-)