• Déclaration de S.E. Dr. Hassan Rouhani, président de la république islamique d’Iran à la 68e session de l’assemblée générale des Nations unies (New York, 24 septembre 2013)
    http://www.protection-palestine.org/spip.php?article12639

    (...) Dans ce contexte, la violence stratégique manifestée par les efforts pour priver les acteurs régionaux de leur domaine naturel d’action, les politiques d’endiguement, de changement de régime politique par l’extérieur, et les efforts pour redessiner les contours politiques et les frontières, sont extrêmement dangereux et provocateurs.

    Le discours politique international prédominant dépeint un centre civilisé entouré par des périphéries non civilisées. Dans cette imagerie, la relation entre le centre du pouvoir mondial et les périphéries est hégémonique. Le discours qui assigne au Nord la place centrale et qui relègue le Sud à la périphérie a conduit à établir un monologue au niveau des relations internationales. La création de distinctions identitaires illusoires et les formes violentes de xénophobie qui prévalent actuellement sont les conséquences inévitables d’un tel discours. Des discours propagandistes et infondés, foi-phobiques, islamo-phobiques, shii-phobiques et irano-phobiques représentent en vérité des menaces sérieuses contre la paix mondiale et la sécurité humaine.

    Ce discours propagandiste a pris des proportions dangereuses par la description et l’enseignement de menaces imaginaires. Une telle menace imaginaire est la soi-disant « menace iranienne »-qui a été utilisée comme excuse pour justifier un long catalogue de crimes et de pratiques catastrophiques au cours des trois dernières décennies. L’armement du régime de Saddam Hussein avec des armes chimiques et le soutien aux Talibans et à Al-Qaïda ne sont que deux exemples de telles catastrophes. Permettez-moi de dire en toute sincérité devant cette auguste assemblée mondiale que sur la base de preuves irréfutables, ceux qui jouent de la soi-disant menace de l’Iran, soit sont eux-mêmes une menace contre la paix internationale et la sécurité, soit attisent cette menace. L’Iran ne menace absolument pas le monde ou la région. En réalité, tant par ses idéaux que par sa pratique réelle, mon pays a toujours été un promoteur d’une paix juste et d’une sécurité globale.

    M. le président, Mesdames et Messieurs

    Nulle part au monde la violence n’a été aussi mortelle et destructrice qu’en Afrique du Nord et à l’ouest de l’Asie. Intervention militaire en Afghanistan, guerres imposées par Saddam Hussain contre l’Iran, occupation du Koweït, interventions militaires contre l’Irak, répression sanglante du peuple palestinien, assassinats de gens ordinaires et de personnalités politiques en Iran, bombardements terroristes dans des contrées comme l’Irak, l’Afghanistan et le Liban ; ce sont des exemples de la violence commise dans cette région au cours des trois dernières décennies.

    Ce qui a été - et continue d’être - pratiqué contre le peuple innocent de Palestine n’est rien moins que de la violence structurelle ; la Palestine est occupée ; les droits élémentaires des Palestiniens sont violés tragiquement, ils sont privés du droit au retour et de l’accès à leurs maisons, à leur lieu de naissance et à leur patrie. Le concept d’apartheid décrit à peine les crimes et l’agression institutionnalisée contre le peuple palestinien innocent.

    La tragédie humaine en Syrie est un exemple douloureux de l’expansion catastrophique de la violence et de l’extrémisme dans notre région. Dès le tout début de la crise et alors que certains acteurs régionaux et internationaux aidaient à militariser la situation par l’infusion d’armes et de services de renseignements dans le pays et par un soutien actif à des groupes extrémistes, nous avons souligné il n’y avait pas de solution militaire à la crise syrienne. La poursuite de stratégies et d’objectifs expansionnistes afin de changer l’équilibre régional par le truchement d’autres ne peut pas être camouflé sous de la rhétorique humanitaire. L’objectif commun de la communauté internationale devrait être de mettre fin rapidement au meurtre des innocents. Tout en condamnant toute utilisation d’armes chimiques, nous nous félicitions de l’acceptation de la convention sur les armes chimiques par la Syrie et nous croyons que l’accès à de telles armes par les groupes terroristes extrémistes est le plus grand danger pour la région qui doit être considéré par tout plan de désarmement. Simultanément, je dois souligner que les menaces illégitimes et inefficaces d’utiliser la force ou son usage réel ne mèneront qu’à une exacerbation supplémentaire de la violence et de la crise dans la région. (...)

    Discours prononcé en farsi.
    Traduction non officielle à partir du texte officiel en anglais :
    http://gadebate.un.org/sites/defaul...
    Et de la traduction simultanée en français : http://gadebate.un.org/68/iran-isla...
    Traduction : JPB - CCIPPP