(edit : j’ai écrit cela sans lire le comm de Baroug, désolé pour la répétition, répétition relative car angle de vue différent)
Vous avez un peu la dent dure avec ce texte : l’humour et notre attrait pour les choses légères sont aussi une bonne façon de nous faire réfléchir et de nous ouvrir les yeux. En l’occurrence, le but de la démarche était de réfléchir à l’existence ou non de nos comportements « génétiquement » programmés et d’une loi naturelle absolue.
Mais je suis d’accord avec vous sur le fond, le manque de rigueur sur ces sujets génère un effet boomerang garanti. Et en l’occurrence, l’exemple du rhinocéros confirme plus la théorie néo-darwiniste qu’elle ne l’infirme. C’est parce que l’environnement a changé (prédation humaine) et que le rhinocéros n’est pas capable de s’adapter (en augmentant sa fréquence de reproduction) qu’il va disparaître. Et si la femelle « épuise » le mâle, ça peut être lu comme une façon de sélectionner les gènes des mâles résistants, donc donne de l’eau au moulin de ce qui invoquent nos instincts naturels pour justifier le sexisme.
Pour ma part je reste sur la ligne de la très controversée Nancy Huston. L’humain est un « animal pas comme les autres » qui doit assumer le fardeau de ses origines animales pour le dépasser, au lieu de l’occulter en décrétant que ce fardeau n’existe pas. Que la nature nous ait programmés ou pas pour nous tromper, consommer, violer ou je ne sais quoi, peu importe, on n’est pas des animaux comme les autres, on ne veut pas de prédation sexiste dans la communauté humaine, notre culture doit donc nous façonner pour en sortir.
Et dans cette optique, je crois que chercher à impliquer la nature pour en faire notre alliée dans le débat moral est une erreur stratégique. On doit assumer d’être « contre-nature ». Laissons aux gens de droite le soin de penser que la nature est une autorité morale à laquelle on doit se soumettre.