Régimes totalitaires - Enjeux du corps social

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  • « Les représentations du corps humain. Expressions littéraires, manifestations artistiques, témoignages historiques et enjeux idéologiques » (Appel à communication)

    Date limite : 1er décembre 2013

    « Le blog de l’APAHAU
    http://blog.apahau.org/appel-a-communication-les-representations-du-corps-humain-expressions-l

    L’Université du Havre organise une journée d’études interdisciplinaire qui, cette année 2014, sera consacrée aux diverses représentations du corps humain, au cours des siècles et selon les différentes cultures. Les études porteront aussi bien sur les expressions littéraires, les manifestations artistiques, les témoignages historiques et les enjeux idéologiques.

    Les domaines de recherche sont donc ouverts. La diversité des champs d’études aura pour objectif de montrer la richesse du sujet, son importance et son impact au cours des siècles, tout en essayant de trouver des points communs dans les diverses visions et représentations dont il a fait l’objet. Le corps pourra être vu en tant qu’objet culturel, le langage du corps dans le contexte quotidien et rituel étant suffisamment riche et développé pour pouvoir produire du sens.

    Autrement dit, le corps peut être représenté comme un système de signes, ce qui permet d’aborder le sujet sous angles différents et de proposer des sujets variés et enrichissants.

    Sa représentation a été plus au moins acceptée aux cours des âges et dans les diverses cultures, et les valeurs qui s’y attachent vont de la simple image anonyme ou personnifiée, où les hommes se regardent comme dans un miroir rassurant, jusqu’aux représentations religieuses, mythologiques ou allégoriques.

    visuel : Jérôme Bosch - détail du Portement de croix

    #représentations #art #histoire #corps #idéologie #littérature #peinture #figures #allégories #culture #langage #Bosch #Jérôme_Bosch

  • Les beautés classiques passées à Photoshop comme des Top modèles modernes
    http://www.ufunk.net/artistes/beautes-classiques-a-photoshop

    Et si les canons de la beauté moderne étaient appliqués aux beautés classiques des peintures des grand maitres ? Et si les femmes de ces tableaux recevaient le même traitement photoshop que les top modèles modernes ? Le « Venus Project » de l’artiste italienne Anna Utopia Giordano apporte un début de réponse…


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    • Le photoshoppeur diminue toutes les courbes, sauf celles des seins qui sont revalorisées. Je pense que ça rentre dans les canons du moment, peut-être. beau travail en tout cas même si je préfère quand même bien souvent l’esthétique et l’équilibre (surtout) de l’oeuvre originale.

    • Pas forcément convaincu. Je trouve que ça relève plus du gag que d’autre chose. Là, on applique ce qui relèverait des stéréotypes actuels de la beauté sur ce qui, en fait, relève déjà des stéréotypes de beauté de leur époque. Du coup, on serait amené à s’interroger sur « nos » stéréotypes, mais en oubliant les stéréotypes d’origine.

      Par exemple, questions idiotes :
      – Pourquoi de la nudité dans des scènes mythologiques bourrées de symboles qui nous échappent quasiment tous ?
      – Pourquoi ces femmes si « naturelles » n’ont-elles ni poils ni sexes ?
      – Pourquoi les femmes des tableaux classiques sont-elles différentes des femmes des sculptures classiques ?
      – Est-ce que les femmes de l’époque étaient toutes comme celles représentées ? Est-ce qu’à l’époque déjà les femmes carrément dodues étaient représentées nues dans les tableaux ?
      – Est-ce que les femmes nues des tableaux classiques étaient peintes par de riches et célèbres peintres femmes, ou uniquement, systématiquement, par des hommes ?
      – Les hommes nus représentés dans les tableaux classiques correspondent-ils à une représentation objective de ce qu’est un homme qui ne passerait pas 8 heures par jour à soulever de la fonte ?
      – Les femmes, dans les sociétés qui ont produit ces tableaux, étaient-elles plus libres qu’aujourd’hui ? Étaient-elles moins réduites à leur rôle sexuel que les femmes d’aujourd’hui ?

      Je trouve donc ce travail plutôt superficiel, et destiné essentiellement à provoquer un « c’était mieux avant » carrément simpliste.

      Sinon, site officiel :
      http://www.annautopiagiordano.it/venus-eng.html

    • Tout comme pour nous, les œuvres iconographiques anciennes représentent les physiques auxquels les gens aspiraient, les standards de la beauté qui ont souvent comme caractéristique principale de représenter la rareté et la distinction. À savoir que les canons de la beauté sont souvent émis par la classe dominante, laquelle a à cœur de se distinguer de la masse des dominés. Quand le peuple est halé par les travaux des champs et amaigri par les privations, l’idéal féminin se doit d’échapper aux vicissitudes du commun et donc d’être pâle et gras.
      En gros, la beauté dans l’art représente souvent ce que l’on aspire à être ou a posséder, à contrario de la cruelle réalité de la vie.
      http://blog.monolecte.fr/post/2005/01/16/39-regimes-totalitaires-enjeux-du-corps-social

    • @arno sauf que les nus « classiques » ont été faits dans un contexte particulier : la renaissance, avec des scènes et des sujets mythologiques donc forcément fantasmatiques, prétexte à l’émancipation du contrôle ecclésial. Je ne pense pas que ce travail soit superficiel, simplement parce que ce n’est pas le travail en lui-même qui est intéressant mais, effectivement, les questions qu’il pose dans notre rapport aux canons.

    • @allergie Oui, mais je lis l’interview de l’auteur sur son site, et sans aucune surprise, ça parle de l’anorexie (des canons d’aujourd’hui). J’y vois donc bien une lecture simpliste, avec condamnation des canons d’aujourd’hui, sans trop d’interrogation sur ceux de l’époque et leur évolution.

      Ce que dit Agnès est tout de même beaucoup plus intéressant.

      Les femmes de l’époque ne sont pas athlétiques, parce que ce sont les paysannes qui font des efforts physiques toute la journée, elles ne sont pas bronzées, parce que là encore les paysannes passent leurs journées dehors. Aujourd’hui, la femme des classes laborieuses est urbaine, travaille assise enfermée dans un bureau, n’a pas le temps de soigner son alimentation, ne peut pas se payer les crèmes antirides de luxe… Donc la représentation de la femme idéale (donc pas laborieuse) se pose assez naturellement à l’inverse : elle a du temps et les moyens pour s’occuper d’elle-même, donc elle est bronzée, athlétique, avec un régime alimentaire contrôlé, et des crèmes régénérantes qui vont bien.

      Les représentations de l’époque ne sont en rien « naturelles ». Elles sont socialement construites, et pas forcément pour le mieux. Or ce que je lis sur ce travail (et les histoires d’anorexie), ça repose très largement sur l’idée de l’opposition entre femmes « naturelles » de l’époque, et « anorexiques » d’aujourd’hui.

    • Ça me rappelle quand dans Germinal (#Émile_Zola), le vieux Bonnemort étrangle la fille des propriétaires de la mine qui lui rend visite en lui offrant de vieilles chaussures qu’il ne peut même plus porter. Zola décrit en une seule phrase leur condition sociale :

      Attirés, tous deux restaient l’un devant l’autre, elle florissante, grasse et fraîche des longues paresses et du bien-être repu de sa race, lui gonflé d’eau, d’une laideur lamentable de bête fourbue, détruit de père en fils par cent années de travail et de faim.

      http://fr.wikisource.org/wiki/Page%3AZola_-_Germinal.djvu/552

    • A me relire, je pense que j’ai été un peu (trop) concis. Ce que je trouve génial, c’est de montrer par ce biais à quel point la photoshoperie est une nazerie normalisatrice. Il ne m’avait pas échappé que l’œuvre originale est aussi une représentation donc aussi un truc normalisé selon les standards de son époque. Simplement, la réapplication du photoshop là-dessus met à mon goût très bien en perspective la caractère irréel et puissant du photoshopmonde.

      Par ailleurs, ce n’était pas mieux avant amha (mais pas sûr que ce soit mieux maintenant non plus) et je n’apprécie pas beaucoup l’œuvre représentée ci-dessus (mais je crois qu’on s’en bat les sourcils :-p ).

  • . : Les maigrisseurs
    http://comite-de-salut-public.blogspot.com/2011/05/les-maigrisseurs.html

    Et la maille qu’on se fait là dessus, sérieux ? Y a des fois, quand je suis vautré sur mon canapé de mon loft à Saint-Germain après une journée de dédicaces et de plateaux-télé, j’ai presque honte. Je me rappelle vaguement que je suis médecin et que si moi et mes concurrents on était pas à ce point des faisans nuisibles et opportunistes, on arrêterait de raconter des conneries, on expliquerait la vérité aux gens ; à savoir que jamais au grand jamais il ne faut faire de « régime ». Parce que un régime, c’est limité dans le temps, déjà, et que de toutes façon tu vas reprendre obligatoirement dès que tu vas arrêter. Au lieu d’éhontément exploiter la culpabilité de gens qui n’ont pas besoin de nous, on ferait notre boulot et on éduquerait sur la nutrition, les adipocytes, que le gras c’est pas mauvais en soi mais ça dépend lequel et quand, tout ça...on pourrait même faire un truc de ouf, genre une pétition nationale pour une meilleure manière d’envisager la bouffe, pas les campagnes gouvernementales 5 fruits 5 légumes qui sont grotesques, nan, un truc vraiment sérieux...
    Tu sais quoi ?
    On pourrait même dire aux gens que quelques kilos en trop, c’est pas grave...
    Et puis je m’ébroue et je vais faire un tennis avec mon pote chirurgien plastique.

    #santé #alimentation #exploitation

    Sur le même sujet
    http://blog.monolecte.fr/post/2005/01/16/39-regimes-totalitaires-enjeux-du-corps-social
    « On ne peut que remarquer que tout le discours sur l’alimentation, aujourd’hui, est imprégné d’une dimension quasi-religieuse, tout à fait dans la lignée chrétienne qui veut que la rédemption passe par la souffrance, la pénitence. Ainsi, le régime alimentaire, tel qu’il est imposé aux femmes actuelles, non seulement n’a pas de sens en terme de bien-être et de santé, mais il est la source de nombreux désordres alimentaires nouveaux qui conduisent de plus en plus de personnes sur la voie de l’obésité, laquelle, si elle est désastreuse en terme de santé publique[3], s’annonce absolument juteuse pour les industries pharmaceutique et agroalimentaire. »