• Dernier supermarché avant la fin du monde
    http://blog.monolecte.fr/post/2013/12/18/Dernier-supermarche-avant-la-fin-du-monde

    Déconsommation accélérée en temps de paix. Finalement, on n’apprécie ce que l’on a qu’au moment où on le perd. C’est ballot. La satisfaction par l’absence. La fin du confort signe ses inénarrables bienfaits.

    Ça a commencé par l’eau. En fait, ça a commencé bien avant, avant même la tempête où j’ai pris conscience de notre terriblement vulnérabilité, de notre dépendance à l’énergie, où j’ai ressenti, pour la première fois, la nostalgie du quotidien. En fait, ça a commencé avant même le jour où mon père a troqué la Commodore pour la 4L. C’est comme si j’appartenais à la dernière génération qui a pu entrevoir le formidable bonheur consumériste au moment même où les cornes de l’abondance ont commencé à se tarir, ou plutôt, au moment où les plus gros convives ont commencé à refermer les portes de la salle du banquet (...)

    #Brouhaha #bled #chroniques #consommation #inégalités #marchand #pauvreté #ruralité #société

    • Les gens sont tous restés polis, mais j’ai été profondément blessée par les petits sourires en coin au sujet du cubi. C’était comme si elle avait reposé un pack de patates pour s’arrimer au fameux écran plat dont sont censés se gaver les pauvres trois fois par jour. Sauf que c’était juste un cubi de gros rouge à 7€ et que personne ne connaissait assez sa vie pour juger de son choix. S’il faut, ce n’était même pas pour elle, s’il faut, le gnon qu’elle affichait venait de ce qu’elle n’avait rapporté le cubi la dernière fois, putain, qu’est-ce qu’on en sait ? S’il y avait eu moins de monde, si je n’avais pas été éloignée au point qu’une intervention se serait forcément vue... Après, c’est chiant aussi, les coups de main. Des fois, c’est plus humiliant encore que les ricanements des dames patronnesses qui vont te faire la leçon des 5 fruits et légumes par jour alors qu’il n’y a que le gros rouge qui te réchauffe dans ton putain d’appart sans chauffage. D’un autre côté, j’ai l’impression qu’elle avait l’humilité extensible.

      Et tout ça, c’est quoi ? C’est le résultat d’une politique de compression permanente des minimas sociaux, bien en-dessous du seuil de pauvreté, juste scotché à celui de la misère, qu’on préfère ne pas calculer. En tout cas, je ne vois pas en quoi de crever la bouche ouverte aide les gens au bout de tout à décrocher un boulot même pas mieux payé.

      Et si, en plus, il leur faut être des bons pauvres !

      Cette femme n’était pas une pauvre méritante. Elle n’en avait qu’encore plus besoin d’aide.

    • Ma tempête en 3 épisodes : http://blog.monolecte.fr/tag/Klaus (faut commencer par le bas, dans l’ordre chronologique). Faut dire qu’on a pris très cher.
      Celui du milieu, qui est donc sur le lendemain de la tempête, a été préparé pour le bac, je ne sais plus où, comme texte permettant d’appréhender la dépendance de la société actuelle à l’énergie. C’est le prof qui m’avait demandé la permission de l’utiliser, ce qui est très civilisé pour un texte diffusé en creatives commons.

    • Sortir le porte-monnaie pour aider à payer, j’ai failli le faire un jour quand une maman africaine à laissé la moitié du chariot sur le tapis de la caissière du discounter local. Mais je me suis dit, elle va mal le prendre, elle va se sentir humiliée, elle me connaît pas ... etc ... Alors j’ai serré mon larfeuille dans ma poche, j’ai regardé mes godasses et j’ai laissé faire. Putain, quelle merde !